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j'ai perdu goût en l'amour

Il fallait que j'aille bosser. Y aller était un véritable calvaire pour moi aujourd'hui. Pour quelle raison? Passer devant ce salon de tatouage chaque jour, se retenir de tourner la tête, parfois la tourner et espérer la voir, mais ne pas la voir. Même regarder ce magnifique tatouage qu'elle m'avait fait ce fameux premier jour était une torture. Tout me la rappelait. Même moi même dans le miroir je me la rappelais. Sa façon de parler de moi, je l'entendais encore me parler de ma façon de m'habiller, de marcher, d'être moi. Même ça, ça me faisait mal. Le soir, souvent, seule dans mon lit, je pleurais. Oui, Prunille Wexforth pleure. Elle a perdu celle qui l'avait fait recroire en l'amour. Je l'aimais encore, et je la détestais à la fois. Je l'aimais parce que je ne pouvais rien faire contre ça. Je la détestais parce qu'elle me faisait souffrir. Elle me faisait souffrir d'être loin de moi, elle me faisait souffrir de ne pas avoir essayer qu'on arrive à être ensemble, elle me faisait souffrir dans le fait que je l'imaginais avec d'autres et que ça me tuait. Littéralement, ça me tuait petit à petit. Aujourd'hui, je dois repasser avec mes escarpins mon slim, mon rouge à lèvres et mon haut en soie devant ce salon de tatouage. Mais là, ma tête se tourna toute seule. Elle se tournait toute seule parce que.. Camélia était vraiment là. Elle était dans son salon et elle me regardait, de devant sa vitrine. Je m'arrêtais net dans ma course effrénée. Je la regardais, la bouche entre-ouverte. Comment pouvait-elle être aussi belle? Je sentais les larmes me monter aux yeux. Je les clignais plusieurs fois, avalant fortement, essayant de me retenir. En fait, je me demandais si je rêvais alors, timidement, j'approchais. Je m'arrêtais en cours de route. Elle était vraiment là, pas de doute. J'essayais de dire quelque chose mais, en vain. J'étais tiraillée entre l'envie de lui en mettre une et l'autre de pleurer et de tomber dans ses bras.

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« Je ne pensais pas la revoir si vite, je ne pense pas la croiser si rapidement. J’appréhendais ce moment mais je savais qu’il allait arriver un jour car elle passe tous les jours devant le salon pour aller travailler.  C’est d’ailleurs comme ça que je les rencontrais, c’est comme ça que je suis tombée immédiatement sous son charme. Je suis partie, comme ça. J’avais besoin de me retrouver, me ressourcer et surtout faire le point sur moi-même. Bien que ça ne m’ait pas avancé du tout, je suis toujours aussi paumée. Avec cette putain de crainte de l’engagement. J’ai peur de mes sentiments, j’ai pas envie de m’engager, j’ai pas envie d’avoir de responsabilité. Je sais déjà pas prendre soin de moi-même alors comment le faire pour quelqu’un d’autres ? Et si je fourrais tout, car clairement tout ce que je touche je le détruis et c’est encore une preuve quand je la vois, tout près de moi, ses yeux brillants. La douleur passant comme un éclair sur son visage. Son si beau visage.
Je n’ose pas soutenir son regard, mes yeux se baissent. Je ressens une énorme culpabilité qui plane au-dessus de ma tête, je m’en veux de lui avoir fait autant de mal. Elle croit me connaître mais ce n’est pas le cas, je suis mauvaise et je ne sème que le mal autour de moi. Le mégot se coince entre mes lèvres dessinées de rouge, je tire, la fumée m’envahit, m’emporte. Je rejette, dans un nuage. J’ai tellement envie d’être ce nuage, de m’envoler dans le ciel et de me sentir libre. A la place de ça, j’ai l’impression d’être une prisonnière, prisonnière de moi-même. Quelques secondes s’écoulent, je n’ose pas la regarder, je n’ose pas craquer. J’ai envie de prendre mes jambes à mon cou, de partir, de fuir, courir loin. J’ai envie de m’approcher d’elle, de la prendre dans mes bras et d’humer son parfum, ma main passant dans ses cheveux doux. Mais je reste là, je ne fais rien, plantée devant elle. Je me racle la gorge, déglutis difficilement. Petit geste de doigt, je fais tomber mes cendres sur le macadam. 
Finalement il faut que je l’affronte. Mes yeux remontent doucement, le long de ses jambes, son buste, ses lèvres, ses yeux. Mon cœur se serre, mon estomac me joue des tours. Je prends une grande respiration, intérieurement. «  Prunille … » Un simple souffle.

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j'ai perdu goût en l'amour

J'étais là, non loin d'elle. Je n'arrivais pas à faire un pas de plus. Pourtant, j'avais cette envie de la prendre dans mes bras, de l'embrasser comme une folle, de succomber à son regard, de retomber amoureuse d'elle, de dormir dans ses bras, de sentir sa peau contre la mienne, ses lèvres contre les miennes, son odeur. Tout ce à quoi je pensais quand je craquais, certains soirs. Tout cela, j'y pensais à cet instant alors que je la regardais fixement, sans bouger le regard de peur qu'elle disparaisse à nouveau. Je retenais mon chagrin déjà enclavée dans ma gorge. Je la regardais, sans rien dire, me demandant si je devais l'embrasser ou l'engueuler. Je ne savais pas quoi faire, j'étais comme toujours désarmée face à elle. Toute cette colère, cette haine, cette tristesse était toujours présente mais, était incapable d'agir à cet instant précis où je reposais les yeux sur elle comme j'en avais tant rêvé.
Quand elle prononça mon prénom, je reprenais mon souffle que je n'avais pas repris depuis un petit moment. Entendre sa voix me faisait encore une fois manqué un battement de coeur. Je pense même avoir sursauté à cet instant là. Le mal était bien trop grand, bien trop puissant. « Qu'est-ce que.. » essayais-je de prononcer, avec grand mal. « Je, j'ai.. » essayais-je à nouveau. « Tu me fais mal.. » finis-je par aligner en fronçant des sourcils, retenant encore mes larmes. J'avalais un coup fortement, essayant de prendre des forces que je n'avais plus. « Pourtant je.. je ne peux pas bouger là.. Caam.. » Je n'arrivais même pas à dire son prénom en entier. Elle me faisait perdre tous mes moyens que j'essayais de contrôler pour ne pas passer de limites ou être naïve. Peut-être qu'après tout, je suis là à souffrir de l'aimer et elle ne veux pas de moi.

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Camélia S. Dewith a écrit:: I Will Always Want You

Je me rendais compte maintenant que tout ça c’est de ma faute, complètement. C’est à moi de réparer les pots casser, c’est à moi de réparer le cœur de Prunille puisque c’est moi qui l’ai brisé. Je ne sais pas pourquoi je me suis comportée comme ça, mais j’avais tellement peur de l’attachement que je ressentais petit à petit pour elle. J’avais peur qu’elle m’abandonne et que c’est moi qui ai le cœur brisé à mon tour. Mais quoi qu’il en soit, je suis partie, je lui ai brisé le sien mais ça n’a rien changé puisqu’une fois loin d’elle le mien était émietté aussi. Je pense que je sus prise au piège, que je n’ai pas le choix que d’assumer pour pouvoir commencer à revivre, comme avant. Loin d’elle j’ai l’impression d’étouffer, de ne plus respirer, d’être un robot. C’est la première fois que je ressens ça, c’est inconnu pour moi et pourtant je trouve ça tellement agréable, cette sensation de chaleur qui prend possession de mon être lorsque mes yeux se posent sur elle. Elle est troublée, je la comprends. Elle ne pensait peut-être pas me revoir, moi non plus je dois dire. J’avais hésité à revenir ici, je voulais même rester chez mes parents et ne plus revenir, oublier toute cette histoire comme si c’était un rêve. L’amour ce n’est pas fait pour moi. Et pourtant, j’avais l’impression que mon cœur criait de douleur alors qu’elle était loin de moi. J’avais comme un goût d’inachevé et ça m’a poussé à me remettre en question … Tu me fais mal… A cet instant précis je n’arrive pas à la regarder dans les yeux, j’en suis consciente et je ressens cette culpabilité qui m’envahit. J’étais prête à la voir partir, à ne plus jamais se retourner. J’étais prête à la perdre, pour toujours … Pourtant je.. je ne peux pas bouger là.. Caam.. Mon cœur se serre une nouvelle fois. Je ne sais pas quoi faire, peur d’être rejetée. Peur d’être blessé et pourtant, ça serait légitime. Je m’approche alors doucement, laissant tomber mon mégot sur le sol, ma converse venant l’écraser. Je me plante devant elle, ma main venant effleurer son bras. Je prends une grande respiration, prête à avoir ce geste de recul venant de sa part. Mes yeux dans les siens, je ne peux qu’être face à la douleur que je lui ai infligée.
« Je suis tellement désolée Prunille… Je n'aurais pas dû partir ... Mais j'ai peur ... »

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j'ai perdu goût en l'amour

Elle s'approche de moi maintenant. Elle lance et écrase son mégot. Même la voir faire ça me rappelle combien elle me manque. Au plus elle s'approche de moi au plus mon coeur accélère et j'ai du mal à respirer. Je la regarde et je me surprends à avoir peur qu'elle me touche, peur de ce que je pourrais ressentir. C'est déjà une boule énorme dans le ventre et dans la gorge qui m'ont envahis sans que je puisse y faire face. La voir s'approcher de moi, que ce soit réel, avec tout ce que j'ai vécu depuis qu'elle était partie, oui j'avais peur. Je ne voulais pas, et en même temps je ne rêvais que de cela depuis un certain temps. J'étais tiraillée, je ne savais pas quoi faire. C'était une énorme guerre entre mon coeur et ma raison, mais mon coeur gagnait sur les sensations corporelles. Elle approche. Elle est là, devant moi. Ses magnifiques iris sont plongés dans les miens. Cela m'avait tellement manqué. Et pourtant je ne retrouvais pas cette flamme que j'aimais tant dans ses yeux. Je voyais de la tristesse, du désolement. Au fond de moi, je ne voulais pas y croire. C'est alors qu'elle me frôla le bras. Un instant je frissonnais et je clignais même des yeux combien c'était bon mais je fis un geste de recul la seconde d'après. Mon coeur, ma raison. Je fronçais des sourcils, les larmes montaient en une nouvelle vague sans que je l'ai anticipé. Tellement qu'une goutte coule la troisième seconde. Je ne contrôle plus rien. Elle m'a toujours fait perdre le contrôle, depuis le tout premier jour. Elle souffle : « Je suis tellement désolée Prunille… Je n'aurais pas dû partir ... Mais j'ai peur ... » Je fronce encore les sourcils. Est-ce que je dois la croire, je ne sais pas. J'essaie de réfléchir rapidement et tous les souvenirs de souffrance, de manque me montent à l'esprit. Maintenant, je suis de nouveau en colère. C'est une véritable tornade de sentiments. « Peur? » répétais-je alors d'abord tristement. « Peur? » répétais-je une nouvelle fois avec un chouilla plus de colère dans la voix. « Tu crois que je n'ai pas peur moi peut-être? » Là, j'étais vraiment en colère. « La seule fois que j'ai aimé une femme, elle a préféré qu'on soit amies et s'est empressée d'aller voir ailleurs sans même voir que moi j'avais toujours des sentiments pour elle et que je le faisais pour elle qui n'assumait pas d'être avec moi, d'accord? Après ça, je suis devenue la Prunille qui allait en boîte, qui draguait homme et femme à gogo, sans plus croire qu'un jour elle rencontrerait quelqu'un qui la ferait changer d'avis et TU es arrivée. » Je reprenais mon souffle. « Et tu crois que je n'ai pas eu peur? Quand tu m'as demandé d'avoir une relation libre, tu crois que je n'ai pas eu peur? J'ai accepté juste pour ne pas te perdre, mais je souffrais à chaque seconde où je t'imaginais dans les bras de quelqu'un d'autre et j'en souffre toujours, d'ailleurs! » Je hurlais presque, je regardais ailleurs pour me calmer un peu et les deux larmes qui craquaient sur mes joues, je les effaçais. J'essayais de reprendre, la voix dure. « Je n'ai jamais cru mériter l'amour de qui que ce soit parce que je n'en aie jamais eu de mes parents, ni de mes frères et soeurs, alors quand j'ai cru avoir droit à ton amour je... » Je reprenais encore mon souffle. « Évidemment que j'ai eu peur! Ce n'est pas pour autant que j'ai fuis, ou que j'ai voulu te faire du mal, te faire croire que moi je ne voulais pas de toi.. » dis-je maintenant de nouveau triste, retenant de toutes mes forces mes larmes. « Quand tu as disparu je.. Je me suis promis de ne plus jamais aimer de cette façon. De ne plus jamais souffrir de cette façon. Mais plus les jours passent plus j'ai mal.. Quoique je fasse.. On me rappelait ta présence.. Je me suis réconciliée avec mon petitfrère, c'est fou non? La première chose qu'il m'a demandé c'est si tu étais ma.. » le mot ne pouvait pas sortir. Ou enfin, ne pouvait plus sortir. « Je ne sais pas quoi faire Camélia moi aussi, j'ai peur. » finissais-je en perdant complètement l'usage de ma voix, m'empêchant de continuer.

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Un geste de recul. C’était évident qu’elle allait réagir de la sorte, je ne sais pas à quoi je m’attendais. Je ne sais pas quelle réaction je voulais qu’elle adopte. Dans un sens j’ai envie qu’elle me repousse, que notre histoire s’arrête là et qu’on retourne chacune de notre côté, comme au début. Mais de l’autre, j’ai envie qu’elle me prenne dans ses bras, que je goute à ses lèvres une nouvelle fois et que j’embrasse chaque parcelle de sa peau avant de me blottir dans son cou et de m’enivrer de son odeur si envoutante. En quelques secondes, je vois défiler devant mes yeux les moments que nous avons passé ensemble. Au début ce n’était que du sexe, mais il faut bien se rendre à l’évidence qu’à l’heure d’aujourd’hui, il y a bien plus. 

Ses yeux s’emplissent de larmes, d’un coup. La surprise passe en un fragment de seconde sur mon visage, je ne m’attendais pas à ce que ça soit si violent et que je ressente une telle peine en la voyant dans cet état. Je l’écoute, la discussion prend une ampleur que je n’aurais jamais imaginée, entre la tristesse et la colère, un cocktail prêt à m’exploser à la figure. Oui j’avais peur, pas de l’amour en soi, mais j’avais peur qu’elle m’abandonne. Car tout le monde sait que l’amour, ça finit mal en général.

Elle m’explique alors son passé amoureux, en une phrase. Il faut dire qu’on en avait jamais parlé et c’est une découverte pour moi, je découvre une femme qui a déjà été blessée dans le passé, se forgeant une carapace comme bouclier, s’interdisant d’aimer de nouveau. Jusqu’au jour où je suis apparue, jusqu’au jour où je l’ai peinée une seconde fois. Est-ce que mon comportement aurait été différent si je l’avais su ? Il est clair que mon but n’est pas de lui faire du mal, loin de là.
Je reste le cul part terre, avec l’impossibilité de répondre quelques choses de cohérent, je suis dans l’obligation de mettre mes idées au clair avant de prendre la parole, dire quelque chose de censé. «  Je … je n’aurais pas dû d’accord ? Je sais que j’ai fais une connerie, je savais pas quoi faire, j’étais perdue. Bordel c’est tout nouveau pour moi, ça me fait horriblement peur d’avoir mal. De te perdre … Prunille avoue quand même que notre relation n’était pas saine au début, c’était juste que du sexe, qui ne me disait pas que tu allais te lasser de moi pour aller voir une autre fille ou même un autre mec ? Je … Je sais pas ce qui m’a pris, je me suis surprise moi-même parce que je peux ressentir quand je suis fasse à toi, j’ai l’impression d’être faible, d’être fragile et je déteste ça. Tu crois que ça ne me fait pas mal moi ? D’être loin de toi ? Tu crois que je n’ai pas envie le soir de m’endormir à côté de toi ? De passer ma main sur ta peau si douce et de te regarder dormir en admirant ta beauté ? Tout ce que j’ai pu te dire la fois passée chez toi, c’était vrai, j’ai toujours été franche et je ne t’ai jamais mentit. Je t’aime Prunille … » C’est dit, vite mais c’était dit. Bien la première fois que je lui dis, la première fois que je le dis, sortit naturellement. « … je ne sais pas ce que je peux faire pour rattraper mes erreurs, si c’est possible surtout. Je comprends que tu ne veuilles plus de moi dans ta vie, après le mal que je t’ai fait c’est compréhensible … Je … Je me sens si impuissante. »

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j'ai perdu goût en l'amour

Nous ne nous approchions pas toutes les deux. Nous restions à une distance correcte, histoire de ne pas faire un pas de travers, peut-être. En réalité, j'avais peur de craquer trop vite si je m'approchais. Car sa seule présence rendait mon coeur fou. Son visage et sa douceur m'avait trop manqué, je m'en rendais compte maintenant qu'elle était devant moi et que je ne pouvais pas sauter sur ses lèvres et faire apparaître son beau sourire en un clin d'oeil. Cela me brisait clairement le coeur. Oui, je souffrais et je déteste ça. Je ne montre pas que je peux avoir des sentiments justement pour ne pas à avoir à subir des choses pareilles. Mais là, je suis devant elle au bord d'une grosse crise de larmes que je m'interdis. Je ne pleurerais pas à ne plus savoir respirer devant elle. Pas encore une fois. J'ai tant souffert depuis qu'elle avait disparu de mon quotidien. Je lui avais ouvert mon coeur comme je me l'étais interdit. J'aurais dû m'en tenir là. D'ailleurs, elle rappelait dans son discours qu'au début elle et moi c'était du sexe. Cela a été vite autre chose, et j'aurais dû évité ça. J'aurais dû abandonner avant que quelque chose ne naisse ainsi et me fasse mal. Mais non, à la place de ça j'étais là face à elle au bord des larmes, et je faisais part de comment je me sentais, chose que je déteste faire. Je lui donnais l'état de mon coeur, l'état de mes peurs, l'état de ma tristesse face à ce qu'elle avait fait. Nous gardions cette distance de sécurité. Je me confiais même sur mon passé. Elle disposait d'une nouvelle pièce du puzzle maintenant. Je lui avais confié, et j'avais dû mal à croire que je l'avais fais quelques secondes après. Je l'écoutais attentivement, ses paroles me faisaient mal et en même temps du bien. De savoir comment elle se sentait par rapport à la situation, je me sentais vraiment très étrange. J'étais mélangée entre des tas d'émotions. Mais quand j'eus droit aux mots d'amour, d'une manière si naturelle, si directe, si inattendue, j'écarquillais les yeux. « Camélia, je.. » soufflais-je, estomaquée. J'étais touchée, horriblement touchée, tellement que des larmes en avaient coulé. Larmes de joie? de tristesse? je ne savais pas. Ces mots m'avaient touchés en plein coeur. Ils avaient fait l'effet d'une bombe. Je m'approchais d'un pas, de deux pas, j'étais proche d'elle maintenant. « Je n'ai pas peur de t'aimer, j'ai juste peur de souffrir.. J'ai juste besoin que tu me redonnes les moyens de te faire confiance, car t'aimer je sais déjà le faire.. » soufflais-je pour lui répondre à ma manière. Les mots qu'elle avait prononcé étaient bien trop puissants pour que je puisse les dire à mon tour. Je levais la main vers son visage que je caressais tout doucement, petit à petit je reprenais contact. Cela me faisait tout drôle, j'hésitais. C'était électrique en moi. « Etre éloignée de toi ça m'a fait rendre encore plus compte que j'ai besoin de toi que je ne le savais déjà.. C'est juste que.. Je ne peux pas t'imaginer avec quelqu'un d'autre ça m'est.. fatal. Et je ne peux pas ne plus vouloir de toi dans ma vie.. c'est impossible.. Il faut juste que.. qu'on y aille petit à petit parce que.. j'ai du mal à te faire confiance, maintenant, et j'ai envie de te faire confiance, Camélia.. C'est juste ça.. Je ne sais pas si tu comprends.. » soufflais-je en descendant ma main de son visage, la regardant à présent sans avoir le moindre autre contact.

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 Je ressens en moi cette culpabilité énorme de lui avoir fait autant de mal. J'étais partie car moi j'avais peur d'avoir mal et que notre relation aboutisse à de la douleur et finalement... On est en souffrance toutes les deux. Je ne pensais pas que ça allait se passer comme ça, je ne veux pas que ça se passe comme ça. Mais il faut croire qu'il avait fallut que je tombe dans cette situation pour me rendre compte des sentiments réels que j'éprouve envers elle. Seulement je me rends compte que je l'ai peut être perdue à tout jamais et je mee sens complètement impuissante et démunie. Je ne sais pas quoi faire, quoi lui dire pour lui prouver à quel point je regrette toit ça et que mon seul désire et de l'avoir de nouveau à mes côtés. Je ne me suis jamais autorisée à m'attacher. Ni même à aimer. Je me sens fragile, mise à nu. Et pourtant je n'ai pas d'autre choix que d'assumer mes sentiments au risque de le regretter toute ma vie.

Je ne sais pas pourquoi je m'interdis tout ca. Quand j'ai appris que j'ai été adoptée, par hasard de plus, mon monde à chaviré en quelques secondes. Je me suis rendue compte que toute mon enfance n'a été que comédie et mensonge. Et je me suis rendue compte aussi qu'il y avait quelqu'un sur terre qui n'a jamais voulu de moi, qui ne m'a même pas pris dans ses bras alors que j'avais poussé mon premier cri. Cette révélation à été le début d'une grande rebelluon, envers mes parents, envers moi même. J'ai refusé leur amour du jour au  lendemain, l'interdisant de leur donner un seul geste d'affection. Et pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manquait. J'ai perdu cette innocence et le goût à l'émerveillement du monde qui m'entourait. Je me suis renfermée dans le mien, dans ma bulle. J'ai côtoyé des gens n'ayant pas une bonne réputation, tombant dans le cercle vicieux de la jeunesse delliquante. Manquant l'ecole, exprimant ma rancœur et ma haine. Fuguant et ayant tendance à me tourner vers la drogue quand je me sentais perde pieds petit à petit.

Meme si avoir dit à Prunille que je l'aime, discrètement et de façon naturelle, est sortit tout seul de ma bouche est une première pour moi. Je n'ai plus utilisé ces termes depuis bien longtemps et bizarrement je ressens comme un soulagement. Je vois la surprise passer sur son visage, elle doit l'être autant que moi d'avoir prononcé ces fameux mots. Je vois une goûtte descendre le long de sa joue et instinctivement j'y passe mon doigt pour l'essuyer. Elle me demande des preuves, de sa confiance envers moi. Sa main se dépose sur ma joue et j'ai l'impression que le monde autour de moi s'arrête. J'ai l'impression qu'on est pas en pleine rue, on est seules, juste toutes les deux. Je comprends.. Mais je veux que toi dans ma vie Prunille. C'était dit. Même si j'avais parlé d'une relation libre ce n'est plus mon souhait désormais. Je me dis que si j'avais proposé ça c'etait pour éviter de souffrir si l'une de nous flanche ou se rende compte que l'amour entre nous n'étais pas si fort, une relation non officielle aurait diminué les dégâts. Ou pas. 

Son contact me manque déjà, la douceur de sa peau qui m'avait tant manqué. J'ai envie de m'approcher, de la serrer dans les bras, si fort. Mais je ne veux pasaa brusquer. Je... Tu serais d'accord pour passer à la maison ce soir ? Qu'on discute tranquillement ? Je te ferais un bon repas ... Bon je suis pas une grande cuisinière je te previens, j'espère que ça sera mangeable. Dis-je en jettant un regard vers le salon de tatouage, un client vient d'y passer la porte.

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j'ai perdu goût en l'amour

Mon coeur battait à cent à l'heure depuis qu'elle m'avait dit ces mots. Je n'en revenais pas. Pourtant, j'avais encore ce mal dans le coeur, ce truc qui m'empêchais de lui sauter dessus et de ne plus jamais la lâcher. Elle semblait vraiment vouloir arranger les choses, et j'en étais heureuse. Dans le fond, je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir peur qu'elle m'abandonne une deuxième fois. Je déteste souffrir. Surtout que, quand on me fait souffrir, j'ai l'impression qu'on a un certain pouvoir sur moi et je déteste ça. Je veux toujours avoir le contrôle sur tout alors c'est un sentiment qui me rend folle. Je lui en veut en parti pour ça. Pour m'avoir montré qu'elle avait du pouvoir sur mon être, sur mon humeur, sur ma force. En un instant, elle pourrait faire effondré toute ma vie. Je m'en rendais bien compte. Et c'est pour ça que j'avais peur de notre relation, moi, de mon côté. Pourtant, je voulais l'avoir près de moi. Je voulais la toucher, la regarder des heures dormir, la caresser, la remplir d'amour, de tendresse, partir loin avec elle, faire des tas de trucs fous avec elle mais toujours avoir sa main dans la mienne pour avancer.

Maintenant qu'elle m'avait dit ces mots, j'étais près d'elle et.. j'étais prête à lui donner une seconde chance. Je posais ma main sur sa joue mais le contact me faisait bien trop de choses, j'avais presque oublier combien elle m'électrisait. Je la retirais rapidement. Un client passa la porte de son enseigne. Elle me proposa alors de se voir ce soir et d'en discuter. Je fis oui de la tête, un peu déçue de devoir la quitter maintenant que je revoyais enfin son visage. Mais je n'allais pas l'empêcher d'aller travailler. « Je serais là vers huit heures. A tout à l'heure. » dis-je avant de reculer doucement pour reprendre mon chemin, avant de me retourner pour a regarder entrer dans sa boutique. Elle était belle, putin. C'était hors la loi. J'allais travailler à mon tour.

En rentrant le soir, je fouillais mon placard à la recherche d'une robe qui fasse sexy mais pas trop en même temps. Je foutais le brin mais tant pis. Je prenais ma paire d'escarpins préférée. Je me remaquillais. Je prenais une autre veste canon. Une touche de rouge à lèvre et je partais vite chez Camélia, je lui avais dis huit heures après tout. Je passais la main dans mes cheveux pour donner un côté sauvage qu'elle aimait et j'allais me garer, sonner à sa porte. « Coucou toi » dis-je alors. La revoir encore comme tout à l'heure me faisait encore un truc. Mal et trop du bien à la fois. J'entrais et m'installais. « Je ne sais pas si ce sera mangeable mais ça sent bon, toujours. » lui dis-je avec un mini sourire. J'avais un peu de mal à être très joyeuse après tout ça, mais j'essayais pour la mettre à l'aise, et moi aussi par la même occasion.

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Camélia S. Dewith a écrit:: I Will Always Want You

Je lui propose alors de venir à la maison pour souper. Bon on est bien d ‘accord que je ne suis pas une grande cuisinière, loin de là. Mais j’aime l’idée d’être chez moi, toutes les deux, pour discuter dans un lieu calme. Je ne me vois pas aller au restaurant entouré de personnes qui pourraient entendre notre conversation et puis, je n’avais pas trop envie d’être en extérieur en ce moment. Moi qui suis une grande fêtarde de base, depuis la rupture avec Prunille je ne mets plus le nez dehors, je préfère rester à la maison devant un film. Et le pire, c’est que je vais me coucher de bonne heure. Je ressasse trop de choses dans ma tête, je réfléchis de trop et ça me rend complétement dingue. Mon lit est mon meilleur ami depuis quelques temps. Bref elle avait accepté, et j’en étais bien contente. Je lui adresse alors un sourire pour marquer ma satisfaction avant de doucement m’en aller, lui lançant un dernier regard. Qu’est-ce qu’elle est belle.
Le reste de la journée a été un vrai calvaire. J’avais juste l’impression que le temps n’avançait pas, juste cette envie d’avoir fini au plus vite et de retrouver de nouveau Prunille. En même temps, j’avais peur que ce moment arrive car je suis pleine d’appréhension, je ne sais pas comment ça va se passer entre nous, je ne sais pas comment ça va finir. J’ai peur qu’on souffre plus qu’autre chose dans cette histoire, plus que maintenant. Quand j’y pense, mon cœur palpite, je déteste souffrir, je déteste me sentir fragile.

Je dépose mon sac dans l’entrée de l’appartement, retrouvant mes repères très vite et cette odeur de vanille que j’adore tant. Il est maintenant 18 heures et j’ai deux bonnes heures devant moi pour m’apprêter, physiquement et psychologiquement parlant. Ça commence par une bonne douche, j’y reste une bonne demi-heure, laissant couler l’eau chaude sur ma peau tout en essayant de me vider la tête un maximum, il faut que je me montre la plus naturelle possible. Et surtout, que je ne fasse pas marche arrière. L’engagement me fait extrêmement peur. Devant mon placard j’opte pour un jeans slim et un débardeur un peu trop large, je remonte mes cheveux en un chignon laissant apparaitre mon piercing à mon oreille. Je ne prends pas la peine de me maquiller, je ne suis pas pour tout ça, enfin ce n’est pas moi. J’étais passé à l’épicerie du coin pour prendre de quoi faire des pâtes au saumon – basique – la seule chose de potable que je puisse préparer. Je me mets aux fourneaux. La préparation est rapide. En même temps il ne faut pas attendre de moi que je cuisine un rôti ou un truc de ce genre, vite fait, bien fait. Surtout que je déteste ça à la base.

La sonnerie retentit, mon cœur bat à la chamade et je me dis que c’est maintenant, on y est. Coucou toi. « Hey … » Dis-je après lui avoir ouvert la porte. Je m’efface pour la laisser entrer et s’installer convenablement. Je ne sais pas si ce sera mangeable mais ça sent bon, toujours. « Bon j’espère que c’est mangeable, au pire on commandera un chinois, si tu veux. » Dis-je avec toujours ce sourire figé sur mes lèvres, un sourire de gêne. Je me dirige vers la cuisine pour tourner dans la sauce. Je me retourne alors, prenant appui sur le plan de travail. Mes yeux posés sur elle. « Je suis contente que tu as accepté de venir, après tout ce qui s’est passé … J’en suis vraiment désolée. »

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