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 Le temps panse les blessures

 :: Sujets et autres
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Gabriel S. Baker
Gabriel S. Baker
Desigual

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(#)Sujet: Le temps panse les blessures  |   Dim 13 Déc - 12:57
J’avais repris les cours depuis deux semaines et j’étais clairement submergée de travail ! De plus mon état de santé de m’aider clairement pas, mais je ne m’en plaignais pas. Je l’avais choisi et j’assumais totalement ! Puis il me fallait juste du temps pour que je me rode. Dans quelques semaines, tout irait mieux. J’espérais en tout cas que ce soit le cas avant mon stage à la rentrée parce que marcher dans les couloirs de l’hôpital à longueur de journée n’allait pas m’arranger !

Ce soir-là, après mes cours, j’avais décidé de me rendre dans un bar histoire de travailler un peu avant de retrouver Charlie. Je ne l’avais pas vu depuis le fameux soir de cette grande fête et nous n’avions pas eu le temps de terminer notre conversation. Ce soir-là, il était clairement mal. Je l’avais vu à sa tête. J’espérais sincèrement qu’il se porte mieux aujourd’hui. Charlie était une personne adorable, seulement il se morfondait énormément au lieu d’essayer d’être heureux. Je le comprenais beaucoup car il y’a moins de deux ans j’étais à sa place, attendant que le temps passe et broyant du noir toute la journée.

Après une heure de révision intensive, Charlie fit son apparition. « Hey ! »souriais-je. Je rangeai rapidement mes livres avant d’enlever mon jambe de la chaise. Même si j’arrivais à remarcher à peu près correctement, je portais toujours une attelle et ma jambe me lançait toujours. « Désolé, j’étais entrain de bosser ! » dis-je en lui faisant signe de s’asseoir. « Tu vas bien ?... Ouais ma question semble un peu stupide, je reformule, ça va pas trop mal ? »
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(#)Sujet: Re: Le temps panse les blessures  |   Dim 20 Déc - 20:42
Désormais, je pouvais dire que j'étais relativement heureux. Forcément, tout n'était pas toujours rose, et il y avait encore des jours où je me demandais pourquoi ma tentative n'avait pas fonctionné, et où je le regrettais. Cependant, ces jours-là se faisaient de plus en plus rares. J'étais sorti de l'hôpital depuis peu et, à ma grande surprise, le retour à la vie réelle n'était pas si compliqué que cela. Je l'avais cru ; je me disais qu'il serait dur de revoir tout le monde, de devoir affronter le quotidien comme si de rien n'était. Au final, cela s'était révélé bénéfique. J'avais oublié à quel point être libre était un concept incroyable. À l'hôpital, je n'avais eu que très peu d'autorisations de sortie, surtout au début. Les médecins estimaient qu'à cause de ma phobie sociale associée à ma dépression, il serait catastrophique de me laisser dehors. Et puis, finalement, je m'étais de nouveau habitué. Le regard des autres restait très dur à supporter et il me suffisait d'un rien pour avoir l'impression de faire quelque chose de mal, mais je sentais que les choses s'amélioraient un minimum. J'étais en train de remonter doucement mais sûrement la mauvaise pente sur laquelle je m'étais engagé il y a presque un an de cela. Le chemin était semé d'embûche, mais je sentais que la réussite vaudrait tous ces efforts. Avant mon internement, je ne croyais pas du tout aux psychothérapies, et même si j'étais toujours un peu sceptique, je devais admettre qu'elles avaient radicalement modifié mon état d'esprit. J'étais désormais déterminé à m'en sortir.

Comme j'étais encore pour quelque temps en arrêt maladie, je devais admettre que je m'ennuyais un peu. Enfin, j'avais du temps pour potasser les cours que j'avais entamé avant mon hospitalisation. J'avais décidé de devenir professeur de français, histoire d'apporter un peu de changement dans mon quotidien. Pourquoi pas, après tout ? Je m'épanouirais toujours plus que dans ce bureau miteux. Peut-être que je me découvrirais une véritable vocation. J'avais donc bossé toute l'après-midi et je m'apprêtai à rejoindre Aloysia au bar. Cela faisait un bail que nous ne nous étions pas vus, la dernière fois étant lors de la soirée de Nightmare où elle avait pu se rendre compte de mon état pathétique. Nous avions été interrompus alors que nous parlions de sujets sensibles (surtout de Blake, en fait, mais il était indéniablement un sujet très sensible). Au final, nous avions été très occupés tous les deux mais nous avions trouvé un moment de libre pour nous retrouver. Arrivé au bar, je la repérai rapidement dans un coin de la salle, penchée sur ses livres et cahiers. J'avais récemment appris qu'elle avait recommencé des études, mais j'ignorais pour quelle raison. J'ignorais également qu'elle s'était blessée à la jambe. Nous avions beaucoup à nous dire ! Je la saluai en souriant et m'assis en face d'elle. « Tu vas bien ?... Ouais ma question semble un peu stupide, je reformule, ça va pas trop mal ? » Je lui souris. Elle avait peur d'être maladroite, et je le comprenais. La plupart craignait de me blesser rien qu'en me demandant comment je me portais, et je trouvais cela relativement triste. « Ça va. Je peux te dire très honnêtement que je ne me suis pas senti aussi bien depuis des lustres, même si c'est pas encore la grande joie » fis-je doucement. Je m'étais beaucoup amélioré depuis notre dernière rencontre. Une chance que le bar soit presque désert ; je n'aurais pas été aussi à l'aise le cas contraire. « Et toi, comment ça va ? Qu'est-ce que tu as à la chance ? Et, excuse-moi j'ai été un peu déconnecté de la vie réelle ces derniers temps, mais pourquoi tu as repris des études ? Pas que je trouve ça mal, mais je pensais qu'avec Blake... Vous vouliez réellement reprendre le patinage ». Ça faisait beaucoup de questions, mais j'étais très curieux de savoir ce qui s'était passé depuis mon hospitalisation.
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Gabriel S. Baker
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(#)Sujet: Re: Le temps panse les blessures  |   Lun 21 Déc - 13:52
J’avais rendez-vous avec Charlie et j’espérais le découvrir en meilleur forme que lors de notre précédente rencontre. Il avait des soucis et jusqu’à présent n’avait pas la volonté de les surmonter. Charlie était quelqu’un de bien qui se laisser bouffer. J’avais été à sa place et je le comprenais plutôt bien. Je ne l’avais pas vu depuis un long moment. Il faut dire qu’entre mon séjour à l’hôpital, mes séances de rééducation et mes cours, mon planning était plutôt chargé. Cependant nous avions réussi à trouver un moment pour nous voir. Il devait avoir pas mal de choses à me dire et moi aussi ! Remarque Blake avait dû lui parler de tout ça…ou pas. Charlie m’avait expliqué qu’ils étaient plus ou moins en froid mais je n’en savais pas plus. En même temps je n’avais pas vu Blake depuis bien deux mois. Depuis le jour où il avait accepté de m’aider en réalité. Il prenait la fuite, encore une fois.

Lorsque Charlie arriva, je rangeai rapidement mes affaires pour qu’il puisse s’installer face à moi. Je lui demandai comment il allait mais me rendis vite compte que cette question pouvait être stupide. Je souris à sa réponse, cela faisait plaisir à voir. Je savais qu’il ne me mentait pas car il n’avait aucune raison de le faire. J’étais passé par là et je le comprenais très bien. Ce n’était sûrement pas moi qui allait le juger ! « Ca va revenir petit à petit. Crois-moi, d’ici quelques temps tout cela ne sera qu’un mauvais souvenir. » souriais-je. Il me retourna la question, non sans oublier de me demander pour ma jambe. « Je suis morte de fatigue mais je fais avec…Quant à ça… » dis-je en baissant le regard vers ma jambe avant de reprendre « c’est le résultat de la « magnifique » dernière soirée de l’été ! Je… je sais plus vraiment ce qu’il s’est passé mais j’ai fini contre un arbre sans pouvoir bouger ma jambe. J’ai été prise à temps par les urgences et ils ont pu retirer le liquide qui comprimait ma moelle. J’aurais normalement pas de séquelles mais faut que je sois prudente. » souriais-je. J’aurais été dans ma période ou seul le patinage comptait, il est clair que je serais à nouveau retomber en dépression mais là les choses avaient changer. « Blake ? Il est aux abonnés absents depuis genre deux mois ! Il a pris la fuite comme à chaque fois qu’une situation devient trop complexe pour lui ! Puis de toutes façons dans mon état, c’était impossible de reprendre le patinage. Je vais pas abandonner ma passion. Je reprendrai, avec ou sans lui et probablement sans lui dès que ma jambe et…ma grossesse seront passées… » terminais-je un peu plus doucement.
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(#)Sujet: Re: Le temps panse les blessures  |   Sam 26 Déc - 0:37
J'aimais beaucoup parler avec Aloysia. On s'était énormément rapproché depuis mon arrivée à Miami et mon emménagement avec Blake, vu qu'elle était relativement proche avec lui. Je disais relativement, parce que leur relation connaissait de nombreux hauts et bas... Je ne savais pas où ils en étaient actuellement. Je savais qu'ils avaient eu une aventure et qu'Aloysia avait des sentiments pour lui, mais après... Je connaissais Blake et j'avais sincèrement peur qu'il la blesse. Il n'aimait pas avoir des attaches, des responsabilités. Il était resté un grand adolescent de ce côté là. Et dans un sens, je le comprenais. Pendant très longtemps, j'avais été comme lui. C'était cela qui m'avait poussé à m'enfuir à la mort de ma soeur, quand tout avait commencé à aller mal. Cependant, j'avais l'impression d'avoir muri et désormais, je blâmais quelque peu son attitude fuyante. Aloysia tenait beaucoup à lui et il le savait ; ils avaient une lourde histoire en commun, et pourtant, il agissait comme un imbécile avec elle. Je ne disais pas qu'il devait lui faire une déclaration d'amour, mais juste d'être honnête avec elle et de ne pas jouer avec ses sentiments comme il le faisait. J'avais hâte de savoir, après ces mois d'absence de ma part, où ils en étaient tous les deux. J'avais également envie d'avoir des nouvelles de Blake, car il était aux abonnés absents ces temps-ci.

Aloysia me demanda comment j'allais, et je tâchai de lui répondre le plus honnêtement possible. Ce n'était pas totalement la joie, mais j'étais sur la bonne voie. Je le sentais. « Ca va revenir petit à petit. Crois-moi, d’ici quelques temps tout cela ne sera qu’un mauvais souvenir. » me fit-elle doucement. Je lui souris. « Je l'espère aussi ». Je lui retournai la question, et l'interrogeai à propos de sa jambe. J'espérai qu'elle ne s'était pas fait ça en patinant. « Je suis morte de fatigue mais je fais avec…Quant à ça…c’est le résultat de la « magnifique » dernière soirée de l’été ! Je… je sais plus vraiment ce qu’il s’est passé mais j’ai fini contre un arbre sans pouvoir bouger ma jambe. J’ai été prise à temps par les urgences et ils ont pu retirer le liquide qui comprimait ma moelle. J’aurais normalement pas de séquelles mais faut que je sois prudente. » m'expliqua-t-elle. J'avais presque oublié cette soirée. Beaucoup de choses s'étaient produites dans ma vie depuis « Merde ! Enfin, tu peux t'estimer heureuse de n'avoir eu que ça entre guillemet... d'autres ont malheureusement eu moins de chance que toi. J'espère que tu vas vite t'en remettre »

Je lui demandai ensuite des nouvelles de Blake. Je l'avais vu pour la dernière fois à la fameuse soirée de Nightmare et il s'était montré plus que glacial envers moi, ce que je n'avais pas trop compris. J'avais dans l'idée qu'il m'en voulait pour ma tentative de suicide, comme si c'était de ma faute. Enfin, oui, c'était de ma faute, mais je n'avais pas l'impression qu'on devait me blâmer pour cela. Néanmoins, je pouvais comprendre sa réaction. C'était peut-être sa façon de montrer qu'il tenait à moi. Mais il n'empêchait que son absence me pesait énormément. « Blake ? Il est aux abonnés absents depuis genre deux mois ! Il a pris la fuite comme à chaque fois qu’une situation devient trop complexe pour lui ! ». C'était du Blake tout craché. « Je te jure, je vais finir par lui en parler. Il ne peut pas fuir pour toujours. Enfin, je lui en parlerai quand il aura décidé de m'adresser la parole » soupirai-je. Mais Aloysia n'avait pas fini. « Puis de toutes façons dans mon état, c’était impossible de reprendre le patinage. Je vais pas abandonner ma passion. Je reprendrai, avec ou sans lui et probablement sans lui dès que ma jambe et…ma grossesse seront passées… » m'annonça-t-elle. Je failli m'étouffer avec ma gorgée de soda. « PARDONNNN ??? Mais de qui ? » fis-je rapidement, sans réfléchir. Je n'en revenais pas. Je posais mes yeux sur son ventre, puis sur elle, puis de nouveau sur son ventre. « C'est sérieux ? Mon dieu ne me dis pas que Blake est le père ? » Je n'arrivais pas à le croire. C'était décidément la mode de tomber enceinte à Miami. « Tu m'étonnes qu'il soit parti... Il le sait ? Je n'imagine pas sa réaction... Toutes mes félicitations, au fait ! Enfin, si tu le gardes...? » soupirai-je. C'était un beau merdier !
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(#)Sujet: Re: Le temps panse les blessures  |   Sam 26 Déc - 14:21
Charlie venait d’arriver et il semblait avoir une meilleure mine. D’ailleurs cela se confirma par ses dires. Ce n’était pas encore la grande forme mais c’était déjà bien. Il mettait enfin la tête hors de l’eau et même si cela allait prendre du temps, Charlie réussirait bientôt à retrouver un équilibre. Il lui fallait juste du temps et des proches pour l’entourer et l’aider. « Moi je l’espère pas, j’en suis convaincue ! T’es un battant Charlie, tu vas y arriver ! » dis-je dans un large sourire. Il avait la preuve devant lui qu’on pouvait très bien s’en sortir. Bien sûr, personnellement, il y avait encore des jours où je broyais du noir en me lamentant sur ma triste carrière en tant que patineuse mais ces jours se faisaient de plus en plus rare.

Pour ma part, la fatigue prenait le dessus. C’est vrai qu’entre mes cours, mon déménagement, et mon manque de sommeil habituel, je commençais à saturer. S’il y avait bien un truc que je n’avais pas récupéré depuis ma dépression, c’était bien le sommeil. Je n’arrivais pas à dormir plus que 4-5 heures, alors oui, à la longue, c’était usant ! « Ouais , je sais que j’ai de la chance mais ce séjour à l’hôpital a fait remonter beaucoup de mauvais souvenirs mais je me dis que ça va aller. Le plus gros ait passé. Puis j’ai mon frère pour m’aider quand j’ai des difficultés donc ça va. » souriais-je. Heureusement qu’il était là d’ailleurs, sinon cela aurait été beaucoup plus difficile pour moi.

Il me parla de Blake, mais en ce moment j’étais un peu comme lui, c’est-à-dire sans nouvelles. Eux deux s’étaient disputés mais Charlie ne m’avait pas expliqué pourquoi et quant à moi, Blake ne donnait plus signe de vie depuis qu’il avait décidé de m’aider. Il s’était bien présenté au rendez-vous médical, mais je ne l’avais pas vue. Il devait regretter sa décision et je m’en voulais encore plus de lui avoir demandé de m’aider… Je me demandais si cela ne serait pas mieux pour lui que je m’en aille. « Et pour lui dire quoi ? c’est Blake, il t’écoutera pas. Il changera pas Charlie… mais… pourquoi vous vous parlez plus ? Qu’est ce qu’il s’est passé entre vous ? » demandais-je. J’espérai qu’il veuille m’en parler !

Je lui parlai ensuite de mes études et surtout de m’a grossesse. J’étais à présent sûr que Blake ne lui en avait pas parlé. Le jeune homme semblait surpris et c’était compréhensible. Avoir un bébé avait toujours été dans mes projets mais pas dans ceux de mon avenir proche… Parfois les plans changent et deviennent encore meilleurs. Charlie comprit rapidement que Blake était le père enfin… du moins le géniteur. J’essayai de me rappeler toutes les questions de Charlie pour pouvoir y répondre. «Non il n’est pas au courant. Il ne me répond pas au téléphone donc je me vois mal lui annoncer ça sur sa messagerie. Ca ne serait pas correct de ma part… C’est pas un accident tu sais… » commentais-je avant de me rendre compte que cela pouvait porter à confusion. « Attends, attends j’ai pas fait ça dans le dos de Blake ! Rassure-toi, il était au courant… » j’étais apparemment trop confuse dans mes paroles puisque le jeune homme semblait totalement perdu. « J’ai appris il y a quelques mois que j’avais des problèmes d’ordres hormonaux… Si je veux un enfant un jour, c’est maintenant ou jamais… J’ai demandé à Blake de m’aider et aussi bizarre que cela puisse paraitre, il a décidé d’accepter… mais depuis j’ai plus aucune nouvelles. Je me fais une raison… Je devrais m’habituer à force… » dis- je en haussant les épaules. Je voulais montrer que cela ne m’atteignait pas même si en réalité c’était bien le contraire. « Je sais que ma décision peut paraitre stupide et égoïste mais… j’ai avorté une fois tu sais et il ne se passe pas un jour sans que je le regrette. Alors oui, je fais cet enfant pour moi mais je sais qu’il sera heureux avec ou sans père. » me confiais-je.
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(#)Sujet: Re: Le temps panse les blessures  |   Lun 4 Jan - 23:29
Aloysia paraissait sincèrement heureuse de me voir aller mieux, et cela m'allait droit au coeur. J'avais réellement besoin d'être soutenu ces temps-ci. Le retour à la vie réelle, en dehors de l'hôpital, était assez compliqué. Je savais qu'Aloysia avait également souffert d'une dépression, alors ses mots me faisaient beaucoup de bien. Elle savait ce que j'étais en train de vivre, elle savait que c'était loin d'être facile. Cela me rassurait de voir, en quelque sorte, qu'elle avait traversé le même enfer que moi et qu'elle avait réussi à s'en sortir. J'espérais suivre la même voie qu'elle. Les circonstances de nos dépressions étaient différentes, mais le malheur était le même. Je n'étais pas sans imaginer que même aujourd'hui, elle devait avoir ses mauvais jours, surtout depuis le départ de Blake dans la nature, mais je considérais réellement Aloysia comme un modèle. J'aurais aimé avoir sa force. Nous abordâmes ensuite le sujet de sa jambe, blessée lors du passage du cyclone. J'avais encore des frissons quand je repensais à cette soirée. Fort heureusement, je n'avais rien eu, mais j'étais encore interné à cette époque et j'avais vu l'arrivée de tous les blessés. Cela m'avait fait froid dans le dos. « Ouais , je sais que j’ai de la chance mais ce séjour à l’hôpital a fait remonter beaucoup de mauvais souvenirs mais je me dis que ça va aller. Le plus gros ait passé. Puis j’ai mon frère pour m’aider quand j’ai des difficultés donc ça va. » me confirma-t-elle. « Je suis content que les choses aillent mieux avec ton frère » souris-je doucement. Je n'avais jamais trop compris les causes de leurs différends, mais en tout cas, il valait mieux pour tous que ces deux-là s'entendent bien. On avait tous besoin du soutien de nos frères et soeurs à un moment de notre vie, je venais tout juste de m'en rendre compte.

Elle me confia ensuite ne pas avoir vu Blake depuis des semaines, ce qui ne m'étonnait pas vraiment. Blake avait l'habitude de fuir quand les choses se compliquaient. Cependant, je me demandais qu'est-ce qui avait pu le pousser à s'en aller comme ça. J'espérais que ce n'était pas trop grave. « Et pour lui dire quoi ? c’est Blake, il t’écoutera pas. Il changera pas Charlie… mais… pourquoi vous vous parlez plus ? Qu’est ce qu’il s’est passé entre vous ? » Elle avait raison. Blake était terriblement borné, et malgré le fait que nous étions proches, je savais parfaitement qu'il ne m'écouterait pas s'il s'était mis autre chose dans la tête. Je sentais que le moment de lui avouer tout était venu. Je n'avais pas osé lui en parler lors de la dernière soirée de l'été, car j'avais peur de gâcher notre soirée. Mais maintenant... Il fallait bien que j'arrive à en parler sans péter un câble. Je pris une grande respiration. « Il y a deux mois... J'ai... pris un peu trop de médocs. C'est Blake qui m'a trouvé. C'est grâce à lui que je suis vivant. Et pourtant, il n'est pas venu me voir une seule fois à l'hôpital, et à la soirée de Nightmare, il ne m'a pas du tout calculé... Trop occupé avec Emily je suppose. Enfin, je peux comprendre son attitude, j'imagine qu'il doit m'en vouloir —comme si ça me plaisait d'avoir fait ça— de ne pas lui avoir parlé de mon état avant, mais... Je ne sais pas. C'est compliqué et j'ai d'autres chats à fouetter, ces temps-ci » soupirai-je. Je n'étais pas très à l'aise. Heureusement, le sujet de discussion changea et devint plus léger.

Aloysia m'annonça de but en blanc qu'elle était enceinte, comme si nous discutions de la pluie et du beau temps. Je fus à deux doigts de m'étouffer tant j'étais surpris. J'avais déjà eu du mal à me remettre de la grossesse d'Hannah, et maintenant, Aloysia ? Surtout, j'étais surpris par rapport à l'identité du père. Je savais qu'elle avait eu une relation avec Blake et qu'elle n'était pas du genre à coucher à droite et à gauche, aussi n'avais-je pas vraiment de doutes à ce sujet. Cela expliquait sûrement l'absence de Blake... Père, lui ? C'était impensable ! Je lui posai de multiples questions, peut-être un peu trop rapidement, et Alo parut un peu perdue. «Non il n’est pas au courant. Il ne me répond pas au téléphone donc je me vois mal lui annoncer ça sur sa messagerie. Ca ne serait pas correct de ma part… C’est pas un accident tu sais… Attends, attends j’ai pas fait ça dans le dos de Blake ! Rassure-toi, il était au courant… J’ai appris il y a quelques mois que j’avais des problèmes d’ordres hormonaux… Si je veux un enfant un jour, c’est maintenant ou jamais… J’ai demandé à Blake de m’aider et aussi bizarre que cela puisse paraitre, il a décidé d’accepter… mais depuis j’ai plus aucune nouvelles. Je me fais une raison… Je devrais m’habituer à force… » m'annonça-t-elle. Cela faisait beaucoup d'informations à traiter en une seule fois, et je m'efforçai de me concentrer pour bien réfléchir à tout cela. « Attends, Blake a accepté de devenir le géniteur d'un gosse ?! Il va bientôt neiger sur Miami je crois ! » murmurai-je, éberlué de ce que mon amie venait de m'annoncer. Décidément, je ne comprendrais jamais Blake.

« Je sais que ma décision peut paraitre stupide et égoïste mais… j’ai avorté une fois tu sais et il ne se passe pas un jour sans que je le regrette. Alors oui, je fais cet enfant pour moi mais je sais qu’il sera heureux avec ou sans père. » me confia-t-elle. C'était tout à fait normal qu'elle ait des doutes, mais en tout cas, elle pouvait compter sur moi. « Non, non, je comprends... Je te soutiens à cent pour cent. Je pense que tu es suffisamment mature et intelligente pour savoir ce que tu fais et quels sont les risques que tu prends... Aussi, je pense que tu feras une excellente mère » souris-je doucement. « Mais, j'ai quand même quelques questions... Ta carrière, dans tout ça ? Je sais que ta jambe va mettre un peu de temps à remettre et que Blake n'arrête pas de partir dans la nature, mais le patinage, pour toi, c'est toujours d'actualité...? Parce qu'un gosse, ça va quand même tout bousculer... » fis-je. Une autre question me trottait dans la tête. « Mais, Blake ? Pourquoi il a fait ça ? On sait tous les deux très bien qu'il déteste les responsabilités, et voilà qu'il accepte de te faire un enfant ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez lui ? J'espère simplement qu'il ne te fera plus souffrir... ».


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(#)Sujet: Re: Le temps panse les blessures  |   Mer 6 Jan - 17:14
J’aimais beaucoup parlé avec le blondinet car même si nous étions différents, nous nous comprenions bien du moins depuis que nous avions subit plus ou moins les mêmes épreuves. Je l’avais rencontré par l’intermédiaire de Blake et nous n’avions jamais été très proches. On se parlait à l’occasion mais sans vraiment faire connaissances. Tout avait changé, il y’a plusieurs mois de cela, lorsque j’étais tombé sur lui par hasard. J’avais vite compris ce qu’il se passait parce que je ne connaissais que trop bien ces symptômes. Quoi qu’il en soit depuis ce jour-là, nous étions restés proches. « Oh tu sais, c’est qu’on tout le monde. Il nous arrive de nous prendre la tête pour des bêtises mais au final, on s’aime et on laissera pas tomber l’autre quoi qu’il arrive. » C’était l’amour fraternel, rien de plus.

Je n’avais pas vu Blake depuis de longues semaines alors je supposais qu’il avait pris la fuite. C’était bien son genre après tout ! Je profitai de l’occasion pour demander à Charlie ce qu’il se passait entre lui et Blake. Ils n’avaient plus l’air de se parler et semblaient être en conflit constamment. Il avait dû se passer quelque chose de grave pour qu’il en arrive là ! Et en effet, je compris vite le problème. Charlie avait tenté d’en finir avec ses jours plus ou moins consciemment et c’était Blake qui l’avait retrouvé. Ce dernier n’avait pas rendu visite à son ami et le moins que l’on puisse dire c’est que c’était moche ! Même lors de la soirée avec Nightmare, Blake n’était pas venu le voir. En même temps, ce soir-là, il était plutôt bien accompagné…Enfin bref… « Vous habitez ensemble, vous pourrez pas toujours vous évitez… » dis-je simplement. Cela ne servait à rien de revenir sur l’acte de Charlie. Oui vouloir se suicider, c’est un comportement égoïste mais ce n’était pas moi qui allait lui jeter la première pierre ! « Je veux pas prendre sa défense, Blake à agit comme un c*n sur ce coup-là, mais peut-être qu’il se sent responsable de n’avoir rien vu. Quoi qu’il en soit vous êtes potes depuis longtemps, vous pouvez pas gâcher votre amitié pour ça. Tu devrais aller lui parler car si tu attends que ce soit lui qui le fasse, malheureusement tu risques d’attendre longtemps. » répliquais-je.

De but en blanc, je lui annonçai ensuite ma grossesse et le jeune homme était plutôt surpris. Avec une autre personne, je n’aurais pas pris le temps de tout expliquer, mais avec lui cela me semblait normal. J’étais heureuse de voir que mon ami ne me jugeait pas et qu’il me soutenait. Faire un bébé plus ou moins seule n’était pas chose aisée et on me l’avait déjà fait remarqué, mais, j’avais confiance en moi et en l’avenir. « Ca me touche ce que tu dis là. » souriais-je sincèrement touchée par ses paroles. Il me parla alors de ma carrière. J’avais plein de doutes là-dessus mais j’osais espérer pourvoir la reprendre après ma grossesse. « Je…C’est compliqué… Ca l’était déjà avant tout ça… Je suis plus aussi bonne que je l’étais et mon autre blessure ne va rien arranger mais… je veux pas arrêter. J’ai trop souffert la première fois. A la fin de ma grossesse, je reprendrais et suivant mes performances en fin d’été, soit je reprendrais totalement, soit je mettrais une croix sur ma carrière et continuerais mes études…. Après, si je reprends, y’a peu de chances que ce soit avec Blake. On s’est trop éloigné pour ça. Enfin bref, on verra bien ce que l’avenir me réserve ! » dis-je dans un mince sourire.

Il me demanda alors pourquoi Blake avait accepté de devenir le géniteur de mon enfant. C’est vrai que c’était plutôt surprenant. Blake n’aimait pas l’engagement et encore moins auprès d’un enfant. Enfin… pour l’instant, rien ne disait qu’il allait être présent. « Souffrir,…je crois que c’est un peu trop tard pour s’en inquiéter…Et je sais pas vraiment pourquoi il a accepté. Il m’a dit qu’il y avait réfléchi et qu’il avait pris cette décision seul, sans que mon opinion ne le pousse dans un sens ou dans l’autre. …C’est Blake… il a son fonctionnement à lui. » dis-je simplement. Je ne le cernais pas toujours et encore moins depuis qu’on s’était retrouvé au printemps dernier ! « Tu sais, il a mis un an et demi pour me donner une explication sur son absence pour un acte dont il n’était pas responsable alors là qu’il a une responsabilité, on est pas près de le revoir. » dis-je pour plaisanter….mais je riais jaune. Je me repris alors rapidement « Bref assez parlé de lui ! Il est pas là, tant pis pour lui ! Tu en es où de tes études toi ? » souriais-je.
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(#)Sujet: Re: Le temps panse les blessures  |   Sam 16 Jan - 23:51
Ce que j'aimais le plus chez Aloysia, c'était sans aucun doute sa compréhension et sa tolérance. Elle n'était jamais dans le jugement, mais essayait au contraire toujours de comprendre. Je savais aussi qu'elle était honnête et qu'elle ne prendrait pas ma défense si j'étais en tort. C'était une grande qualité. Il fallait toujours quelqu'un comme cela dans notre vie, qui pouvait nous recadrer quand les choses n'allaient pas. Aloysia le faisait avec une grande douceur. J'avais une très grande confiance en elle, aussi n'hésitais-je pas à lui parler franchement. Nous parlâmes un peu de sa jambe, qui s'était trouvée abîmée lors du cyclone. Ç'avait un regrettable incident, mais elle avait néanmoins eu de la chance de n'avoir "que" cela. Je compris aussi que les choses allaient mieux avec James, son frère. Je n'avais jamais bien su les tenants et les aboutissants de leurs problèmes, mais comme dans toutes les familles, les choses étaient compliquées. Je pouvais parfaitement en témoigner ! « Oh tu sais, c’est qu’on tout le monde. Il nous arrive de nous prendre la tête pour des bêtises mais au final, on s’aime et on laissera pas tomber l’autre quoi qu’il arrive. » dit-elle. « Comme je comprends... » fis-je d'un ton un peu vague, repensant soudainement à Prunille, avec qui je venais tout juste de me réconcilier. Nous avions passés vingt-six ans à s'ignorer, voire à se détester... pour au final se rendre compte que l'on s'aimait plus que tout.

Aloysia me demanda ensuite ce qu'il s'était passé entre Blake et moi. Elle savait que nous étions en froid. Vu les relations qu'elle entretenait avec Blake, je me disais qu'elle était bien en droit de savoir. Et puis, j'avais une totale confiance en elle. Je lui racontais donc, le plus brièvement possible, ce qui m'était arrivé. Ou plus précisément, ce que je m'étais infligé. C'était encore extrêmement difficile pour moi d'aborder ce sujet, mais il fallait que ça sorte. Je ne pouvais pas intérioriser tout cela, et les psychiatres m'avaient bien dit que le meilleur moyen de passer à autre chose était d'enlever le tabou dont j'avais enveloppé ma tentative de suicide. Et le meilleur moyen était d'en parler. Aloysia parut un peu... je ne saurais pas comment dire, pas vraiment étonnée vu qu'il n'était pas surprenant que je finisse par passer à l'acte, mais un peu... secouée, oui. Et peut-être un poil choquée par l'attitude de Blake vis à vis de moi. « Je veux pas prendre sa défense, Blake à agit comme un c*n sur ce coup-là, mais peut-être qu’il se sent responsable de n’avoir rien vu. Quoi qu’il en soit vous êtes potes depuis longtemps, vous pouvez pas gâcher votre amitié pour ça. Tu devrais aller lui parler car si tu attends que ce soit lui qui le fasse, malheureusement tu risques d’attendre longtemps. » Je soupirai. Elle avait tout à fait raison, encore une fois. J'avais beaucoup réfléchi à cela et j'en étais venu à la même conclusion. Seulement... Tout n'était pas aussi simple. « Je sais. C'est Blake... Mais bon, c'est compliqué. J'ose pas vraiment aller lui en parler. On ne fait que de s'éviter depuis tout ce temps. Avec mon internement et tout ça, je ne l'ai pas revu depuis la soirée de Nightmare. Je ne sais pas. Même si on est proches, je ne lui ai jamais parlé de moi ou de ma vie personnelle. Lui non plus d'ailleurs. Si tu ne me l'avais pas dit, je n'aurais pas su que vous aviez eu une relation ou quelque chose du genre... M'enfin, je vais essayer de faire un pas vers lui, et on verra » dis-je à demi convaincu.

Après ce passage assez douloureux, nous passâmes à un sujet plus réjouissant : la grossesse d'Aloysia. C'était un évènement plutôt inattendu, mais j'étais heureux de voir que pour l'instant, tout se passait relativement bien. Ce n'était pas un assez, elle savait qui était le père et d'après ce qu'elle me disait, ce père allait assumer son rôle. Après la grossesse accidentelle d'Hannah cette année, j'avais tendance à voir toute grossesse comme une sorte de malheur, oubliant totalement qu'il s'agissait en fait d'un des plus grands bonheurs de la vie. Elle semblait touchée par mes paroles. J'étais totalement sincère quand je lui disais qu'elle ferait une bonne mère. D'après moi, elle en avait toutes les qualités. Je lui posais ensuite une question sur sa carrière. « Je…C’est compliqué… Ca l’était déjà avant tout ça… Je suis plus aussi bonne que je l’étais et mon autre blessure ne va rien arranger mais… je veux pas arrêter. J’ai trop souffert la première fois. A la fin de ma grossesse, je reprendrais et suivant mes performances en fin d’été, soit je reprendrais totalement, soit je mettrais une croix sur ma carrière et continuerais mes études…. Après, si je reprends, y’a peu de chances que ce soit avec Blake. On s’est trop éloigné pour ça. Enfin bref, on verra bien ce que l’avenir me réserve ! » me confia-t-elle. Je pris le temps de réfléchir à tout cela. On ne pouvait pas dire que sa vie professionnelle était simple ! « Ouais, je vois... Vaut mieux pas faire trop de spéculations sur tout ça. En tout cas, quoi qu'il arrive, j'espère que tu garderas une bonne image de tout cela et que la décision que tu prendras te comblera. Enfin, au pire, tu pourras toujours devenir ma coach personnelle de patinage ! Et crois-moi, y'a du travail » plaisantai-je. J'avais toujours été admiratif de la beauté de leur art, quand j'allais voir Aloysia et Blake en compétition. J'étais fasciné car je n'y comprenais absolument rien. Tout semblait simple pour eux alors que j'étais incapable de faire deux mètres sur des patins sans me manger le sol. Elle m'annonça ensuite que Blake avait accepté d'être le géniteur de l'enfant, et plus surprenant encore, d'en assumer la responsabilité. Cela ne correspondait tellement pas au caractère fuyant de Blake que je ne pus m'empêcher de poser des questions. Pourquoi faisait-il cela ? « Souffrir,…je crois que c’est un peu trop tard pour s’en inquiéter…Et je sais pas vraiment pourquoi il a accepté. Il m’a dit qu’il y avait réfléchi et qu’il avait pris cette décision seul, sans que mon opinion ne le pousse dans un sens ou dans l’autre. …C’est Blake… il a son fonctionnement à lui. Tu sais, il a mis un an et demi pour me donner une explication sur son absence pour un acte dont il n’était pas responsable alors là qu’il a une responsabilité, on est pas près de le revoir. » J'hochai la tête. Elle n'avait pas complètement tort. « Ah, Blake, le jour où on le comprendra... Je ne sais vraiment pas quelle mouche l'a piqué. Enfin, bizarrement, je sens qu'il ne sera pas un mauvais père. Vu que son père n'a jamais été présent... je pense qu'il ne voudra pas que son enfant connaisse la même douleur » avançai-je.

« Bref assez parlé de lui ! Il est pas là, tant pis pour lui ! Tu en es où de tes études toi ? » me demanda Aloysia d'un ton plus enjoué. C'était vrai que nous n'étions pas là pour parler de monsieur Blake Harmon et de ses bizarreries. Je souris doucement. « Eh bien, là, je t'avoue que je suis plus en train de régler les papiers administratifs que de suivre des cours... J'ai manqué pratiquement quatre mois de cours. Mais sinon, ça avance doucement mais sûrement. Bientôt t'auras devant toi un authentique prof ! Qui l'eut cru ? J'ai même pas l'impression d'être sorti de l'adolescence par moment » fis-je. Et c'était plutôt vrai. Je me voyais assez mal en prof, et pourtant, la vocation me plaisait. « Et toi ? J'ai cru comprendre que tu avais repris des études d'infirmière ? On se comprend, entre étudiants à la ramasse ! » plaisantai-je sur le fait que nous avions tous les deux repris des études assez tardivement.
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Gabriel S. Baker
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Desigual

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(#)Sujet: Re: Le temps panse les blessures  |   Sam 23 Jan - 16:25
J’étais très proche de James et même s’il ne connaissait pas toute ma vie, il en connaissait les 95% et surtout en ce moment ! Alors bien sûr, il arrivait qu’on se prenne la tête, et c’était plutôt violent mais on final on ne pouvait pas se passer l’un de l’autre. J’avais pour habitude de dire que c’était parce que nous étions jumeaux. J’avais l’impression que c’était un lien bien plus fort que les autres. Je me trompais probablement d’ailleurs.

L’amitié était aussi un lien très fort et pourtant, Blake semblait l’avoir oublié. Il aurait dû être le premier à être là pour Charlie mais non…. Il avait préféré prendre la solution de facilitée… J’essayais bien de me mettre à sa place et de lui trouver une excuse mais… je n’en trouvais pas une d’assez forte pour expliquer son comportement ! Les deux garçon s’évitaient depuis des semaines et je trouvais ça idiot. Ils gâchaient une amitié en or ! On dit que les filles sont compliqués mais … la preuve ait que non. On ne fuit pas dès qu’une situation devient compliquée ! « S’il t’a rien dit c’est sûrement que ça comptait pas. Il couche avec des tas de filles alors une de plus ou une de moins ! » dis-je dans un léger rire. « Quoi qu’il en soit compte sur moi pour lui tirer les oreilles la prochaine fois que je le croise même si ça doit être dans 10 ans ! » J’étais du genre à m’emporter facilement alors, ça ne surprendrait probablement pas Blake que je réagisse ainsi, surtout que j’arrivais facilement à me mettre à la place de Charlie !

Le patinage restait ma passion et je n’étais clairement pas prête à m’arrêter une nouvelle fois. D’ailleurs l’odeur de la patinoire et les sensations de glisse me manquaient déjà ! J’en avais besoin et j’espérais pouvoir retrouver un niveau convenable. Je repensais souvent à ces années-là où je ne vivais que pour le patinage. Alors oui, il y avait d’énormes contrainte mais je me plaisais dans ce que je faisais ! Pas que je ne sois pas heureuse aujourd’hui, bien au contraire mais c’était bien différent, surtout que je ne savais pas si je pourrais reprendre la compétition un jour ! Le jeune homme sorti une plaisanterie qui me fit sourire. « Oh je suis pas sûr que tu me supporterais. Il parait que je suis trop autoritaire pour ça ! » rigolais-je.

Je me rendais compte que je n’étais clairement pas la seule à ne pas comprendre Blake. Charlie était tout à fait d’accord. « Je sais pas… t’as peut-être raison mais… pour l’instant je sais pas ce qu’il compte faire… Et puis si tu veux mon avis, il devrait parler à son père. En habitant à côté c’est bête de pas demander une explication. » Personnellement, il y aurait longtemps que je serais allée lui dire ses quatre vérités.

Je préférai changer de sujet, c’était tout de même mieux pour nous deux que de parler d’un mec absent ! Les études avançaient tranquillement et il serait bientôt prof ! « Ça c’est à cause des boutons ! » plaisantais-je dans un léger rire avant de reprendre plus sérieuse. « Moi je suis sûr que tu seras un professeur génial ! Penses à bien les mater tes élèves ! » Moi aussi j’avais repris mes études. Ce n’était pas vraiment par envie, mais je ne voulais pas me retrouver sans rien si le patinage ne marchait pas ! « ouais, j’ai repris et pour l’instant ça se passe pas trop mal. Bon c’est clair que ça risque de se compliquer avec la grossesse et tout mais, ça me fait du bien de voir des gens et de faire quelque chose. » souriais-je. Bon bien sûr c’était une fatigue en plus mais je n’avais pas à me plaindre !
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(#)Sujet: Re: Le temps panse les blessures  |   Jeu 28 Jan - 20:28
J'étais assez gêné d'évoquer le sujet de mon overdose avec Aloysia, et plus particulièrement la partie qui concernait Blake. Je n'étais pas fier de ce que j'avais fait. Aujourd'hui, je regrettais sincèrement ce geste. Certes, cela m'avait ouvert les yeux quant à mon état. J'avais pendant longtemps été dans le déni, me disant que j'allais bien, me le répétant à l'intérieur de moi pensant que je finirais par y croire. Mais non, je n'allais pas mieux. C'était simplement dommage qu'il m'ait fallu frôler la mort pour me rendre compte de tout cela. Mon internement m'avait fait aller mieux aussi, en quelque sorte. Disons que je pouvais enfin mettre des termes scientifiques sur mes diverses névroses. "Dépression psychotique", "trouble paranoïde" et "anxiété sociale" sonnaient mieux que "j'entends des trucs", "j'ai l'impression qu'on me veut du mal" et "j'ai peur des gens". Et puis, j'avais pu rapprocher considérablement de Joana et me réconcilier avec Prunille. C'était peu, comparé à ce que j'avais perdu pendant mon hospitalisation, mais c'était déjà ça. Cela ne m'empêchait pas de regretter profondément ce geste. J'étais passé à deux doigts de la mort. Il aurait suffit que Blake me trouve dix minutes plus tard et ma triste vie se serait terminée. Néanmoins, je sentais qu'Aloysia n'était pas dans le jugement, au contraire. Elle essayait comme moi de comprendre ce qui poussait Blake à agir comme il le faisait. Il avait peut-être des raisons, mais il n'était pas tellement excusable. « S’il t’a rien dit c’est sûrement que ça comptait pas. Il couche avec des tas de filles alors une de plus ou une de moins ! Quoi qu’il en soit compte sur moi pour lui tirer les oreilles la prochaine fois que je le croise même si ça doit être dans 10 ans ! » Sa remarque me fit rire. Je crois que Blake passait son temps à se faire tirer par les oreilles, sérieusement ! « Tu sais quoi, je ne sais même pas s'il couchait avec tant de filles que ça ! J'ai pas l'impression d'en avoir vu plus de deux ou trois à l'appart » fis-je sur un ton léger. J'avais toujours ramené plus de filles que lui. Mais ça, c'était avant. Cela faisait des mois que je n'avais eu aucun rapport et je me sentais vraiment pas prêt. Maintenant, oui, il devait me dépasser. Mais je trouvais que ces détails étaient un peu trop salaces pour Aloysia. « J'aimerais bien voir ça, le remontage de bretelles par toi ! ».

Nous abordâmes ensuite le sujet du patinage, qui n'était pas vraiment conseillé vu qu'elle était enceinte. Grande nouvelle pour moi, d'ailleurs, le géniteur n'était autre que le fameux Blake Harmon. Je sentais bien que cela l'attristerait beaucoup de ne pas pouvoir reprendre, aussi lui proposais-je de me donner quelques cours si jamais elle s'ennuyait. Je n'avais fait du patinage qu'une ou deux fois, et c'était il y a très longtemps. En tout cas, j'étais une véritable bouse. J'avais la même grâce qu'un éléphant sur des rollers et je ne me déplaçais sur la glace qu'avec grande difficulté. « Oh je suis pas sûr que tu me supporterais. Il parait que je suis trop autoritaire pour ça ! » rit-elle. Je la voyais plutôt bien en prof exigeante et sévère, bizarrement ! « Tout ce que je sais, c'est que ça serait un moment de franche rigolade pour toi » plaisantai-je. Nous revînmes alors sur Blake, dont le nom ne quittait décidément pas nos bouches. Il fallait dire que Blake avait la fâcheuse tendance de nous plaquer tous les deux au moment où l'on avait le plus besoin de lui. Alors, du coup, on se soutenait mutuellement. « Je sais pas… t’as peut-être raison mais… pour l’instant je sais pas ce qu’il compte faire… Et puis si tu veux mon avis, il devrait parler à son père. En habitant à côté c’est bête de pas demander une explication. » Elle n'avait pas tort. « Déjà, s'il assume totalement son rôle de père, ça sera une grande victoire. Enfin, qu'il soit présent un minimum » répondis-je. « Son père est à Miami ?! Encore quelque chose qu'il ne m'a pas dit... ». Je commençais à être un habitué des cachotteries de Blake, honnêtement.

La conversation se fit plus légère quand nous abordâmes nos études respectives. J'avais entamé une formation pour devenir prof de français peu avant mon hospitalisation, aussi je galérais quelque peu à rattraper tous les cours. Mais j'étais bien déterminé à aller jusqu'au bout. Il était impensable pour moi de reprendre mon ancien métier, celui d'interprète en entreprise. Il ne me correspondait pas du tout. J'avais dans l'idée que je m'éclaterais plus avec des élèves. Cependant, pour que je puisse exercer, il fallait absolument que je guérisse. Un type avec un dossier psychiatrique aussi chargé que le mien ne serait jamais accepté dans aucune école digne de ce nom. « Ça c’est à cause des boutons ! » me taquina-t-elle. Sa remarque m'arracha un léger rire. « Eh ! Ils sont magnifiques, mes boutons, sois pas jalouse ! » répliquai-je en riant. Il était vrai que j'avais tendance à avoir quelques boutons, ces derniers temps, mais je mettais ça sur le compte de mon traitement. Ou du stress. Ou les deux. « Moi je suis sûr que tu seras un professeur génial ! Penses à bien les mater tes élèves ! » Ses encouragement me firent plaisir, même si honnêtement j'ignorais si j'allais être un bon prof ou non. J'essaierais, en tout cas. « Tu me connais, je crois que je les traiterais comme si c'était mes potes, ou alors je rigolerais à leur blague nulle. Je crois que je ne serais pas du genre prof autoritaire » souris-je. Et ça, pour le coup, j'en étais presque sûr. Nous parlâmes ensuite des études d'infirmière qu'Aloysia avait repris. « ouais, j’ai repris et pour l’instant ça se passe pas trop mal. Bon c’est clair que ça risque de se compliquer avec la grossesse et tout mais, ça me fait du bien de voir des gens et de faire quelque chose. » me confia-t-elle. Je souris. « Ouais, c'est sûr. Et puis vois le bon côté des choses, ça te permettra de t'auto-diagnostiquer des maladies plus tard ! Pas besoin de payer une consultation chez le médecin » plaisantai-je. Je passai une main dans mes cheveux. « Et sinon, dans ta vie... À part Blake, j'entend, il n'y a personne d'autre pour l'instant ? ».

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