Il est l’heure. L’heure de l’amusement, l’heure de la déchéance. L’heure d’aller s’amuser un peu, voir même beaucoup. L’heure de relâcher la pression, de tout oublier le temps d’une soirée. L’heure d’aller se déhancher, de même se bourrer la gueule et d’être complétement défoncée. Un samedi soir, la fin de semaine, rien de mieux que pour décompresser. Je quitte le salon de tatouage, un peu blasée. J’ai l’impression d’accumuler les heures et ça me fait royalement chier de passer tout mon temps entre quatre murs. Il faudra que je pense un jour où l’autre de poser quelques congés, juste pour dire de souffler un peu. Non pas que je n’aime pas mon boulot, loin de là, mais ça fait du bien de temps en temps de s’en déconnecter. Après tout, si je le voulais, je ne serais même pas obligée de me casser le cul à me lever le matin pour ramener du fric vu ce que mes parents me filent chaque mois. Mais bon, j’pense que c’est bien d’avoir un boulot, juste pour son équilibre mental. En plus de ça, je dois quand même prendre en compte que j’ai de la chance de faire ce que j’aime. C’est-à-dire, le dessin. Depuis toute petite j’ai toujours eu ces doigts de fée et cette imagination débordante, le genre de truc, ce qu’on appelle le talent. Alors pour moi, c’était une évidence. J’aurais pu être styliste, même architecte pourquoi pas. Mais non, les tatoueurs ont toujours réveillé en moi cette fascination, pour moi c’est de l’art à l’état pur. Alors quand les clients arrivent et me demande la tête de leur cleps sur leur bras, ouais, clairement ça me fait chier. Comment ils peuvent avoir cette envie de porter une telle horreur sur leur bras ? Mais je dis rien, car je suis payée pour ça et puis j’suis pas sûre que le patron sera d’accord si je donne mon avis, le client est roi il paraît.
Je passe la porte de mon appartement, mes yeux se posent quelques instants sur les deux trois photos de famille dans le hall. Je sais pas pourquoi je les ai mises, car bon pour moi dans ma tête, j’ai pas vraiment de famille. Depuis que j’ai appris que j’ai été adoptée, j’ai comme un truc qui s’est cassé à l’intérieur de moi. Avec cette évidence qui est arrivée comme une claque dans ma gueule, j’ai été abandonnée. On n’a pas voulu de moi, un peu comme le canard noir dans cette histoire pour enfant. Et depuis ce jour, je pense que mon cerveau s’est littéralement retourné. Moi qui avais déjà un avenir tout tracé, une famille riche qui voyait pour moi des grandes études, un métier admirable et des robes de luxe … Mais ce n’est pas moi tout ça, je n’appartiens pas à leur monde. Même si je suis quand même contente d’encaisser leur chèque à la fin du mois, il faut dire ce qu’il est. Même si je m’efforce à me dire que c’est pas mes parents, que ce n’est pas ma famille, je sais au fond de moi – mais vraiment bien profond – que je ressens tout de même cet amour indescriptible envers eux. Ils m’ont élevé, ont répondu à mes besoins et m’ont toujours comblé. Même quand je leur crachais à la gueule.
Je dépose mon sac sur la table de la salle à manger et je file prendre une douche, aussitôt rentrée, aussitôt ressortie. Je ne suis pas du genre à y rester des heures, la douche pour moi, c’est juste pour se laver et pas se prélasser sous une eau chaude. J’enroule ma serviette de bain autour de ma poitrine avant d’attraper mon portable. Petit message à Andy. « Ce soir au club, 22h. Je t’attends. Sois pas en retard. » Ce mec, j’pourrais plus m’en passer. C’est un peu comme la mozzarella sur une pizza, un peu comme les étoiles dans le ciel, le genre de truc qui vont de pair. Je sais qu’il viendra et qu’il ne me fera pas faux bond. Lui et sa belle gueule, le genre de type hyper soigné, le gay non refoulé.
Je me retrouve devant mon placard et j’opte pour cette petite robe noire, celle qui à toujours tendance à me mettre en valeur et à faire un effet fou sur Prunille. Prunille … J’enfile mes escarpins, prenant appui sur ma jambe gauche pour enfiler le droit avant de perdre équilibre et de me rattraper sur le bord du lit. Un coup de rouge à lèvre rouge, mes cheveux relevés en un chignon décoiffé laissant mon piercing à mon oreille apparent. Deux-trois coup de parfum par ici par-là et je me contemple dans le miroir. Un peu dire que je suis prête, disons que je suis potable. Façon dans le noir, on ne voit pas grand-chose, alors à quoi bon faire plus.
Je suis plantée devant le bâtiment, pas pensable d’y entrer pour l’attendre au risque de ne jamais le retrouver. Le garde du corps me toise, se demandant quand je vais enfin me décider à rentrer, après tout c’est moi qui suis à l’avance, pas Andy qui est en retard. Je le vois, de l’autre côté. Il me tourne le dos mais je pourrais le reconnaître parmi mille. Je m’approche alors, mes mains venant se mettre devant ses yeux avant d’approcher mes lèvres de son oreille, mon souffle venant caresser son cou. « Tu es prêt ? » Dis-je enjouée. Il faut dire que ça fait un petit moment que je ne l’avais pas vu, hier en fait. Mais c’est long, 24 heures.
(#)Sujet: Re: The night + Andy | Jeu 24 Déc - 16:00
Camélia S. Dewith a écrit:
❧ The night ❧
Le samedi était inconditionnellement la journée fétiche d'Andy ? Pourquoi ? Parce qu'il passait son après-midi dans les boutiques. Certes, pas besoin d'attendre le samedi pour se pavaner dans les magasins, s'offusquer devant les horreurs de certains tissus, et s'émerveiller devant la magnificence d'autres mais disons que le samedi, dépourvu de cours, il pouvait y passer plus de temps. Alors après avoir passé sa journée à essayer, retirer, acheter des fringues, l'heure tournait et il serait bien rester un peu si il n'avait pas reçu ce soudain message de Camélia. Camélia ou la perfection féminine. Andy appréciait la compagnie de cette jeune femme au physique affolant. Il savait que s'il n'aimait pas autant les hommes, Camélia serait sans l'ombre d'un doute son style de femme, et il ne s'agissait pas là que d'une question d'apparence. Camélia détenait cette personnalité singulière qui ne laissait personne indifférent sur son passage, même pas un caillou. Il ne raterait une de leurs sorties pour rien au monde. Ces derniers temps, il ne se passait pas un jour sans que les deux compères se sentent obligés de se voir. Ils formaient un duo, un duo de choc, incontestablement !
Alors il se pressa à petits pas foulées de rentrer chez lui, les sacs pleins les bras, manquant de trébucher à plusieurs reprises. Il dépensait largement plus dans les fringues que dans le reste, même une fille ne concurrençait pas avec ce "roi du shooping". Une fois montée dans son somptueux et spacieux appartement, il se dévêtit en vitesse et sauta dans la baignoire pour une douche express. Si contrairement à Camélia, Andy était un adepte du "je poireaute sous l'eau chaude", aujourd'hui il fit l'effort de se gruger : Au lieu d'y passer 45 minutes, il ne s'était autorisé que 25 minutes ; un exploit ! Et encore, ce n'était rien en comparaison du moment "coquetterie". Et ça se noie sous des crèmes hydratantes, des désinfectant, nettoyant pour obtenir une peau lisse, soyeuse et sans imperfection. Toujours le même cirque qui se répétait en continue, on ne pouvait pas l'arrêter. Se coiffer aussi était tout un art, un peintre aurait le temps de peindre deux tableaux. Mais au moins, il était irréprochable.
Cependant, un mystère restait à élucider ; comment un mec aussi pomponné s'y prenait-il pour toujours être ponctuel ? Car à la différence des filles qui se pomponnaient autant qu'Andy, lui n'était jamais à la bourre. Sauf une fois où il s'était planté de rue, mais ça ne comptait pas puisque à la base, il s'était amené à l'heure, juste pas au bon endroit. Peut-être détenait-il des pouvoirs magiques ? SuperAssuidité, c'était lui. En effet, à l'heure de rendez-vous indiqué, le voici aux pieds du bâtiment, attendant sa grande amie pour qui il vouait une sincère affection. Un souffle à température agréable caressa son cou, et il ne fallut pas une seconde de plus pour qu'il se retrouve dans l'obscurité la plus totale. On lui barrait la vision, et à contrario des autres personnes qui reconnaissaient à la voix, Andy lui reconnut au doux parfum fruité qui s'échappait de Camélia, et qui ne pouvait appartenir qu'à elle. Un jour, sans se voir, ni se concerter, il savait qu'elle se trouvait quelque part dans le même magasin qu'elle, et en effet il l'avait détecté sans plus tarder dans les rayons dentelles. Un fin sourire apaisé arpenta les lèvres du brun, tandis qu'il se dégagea de son emprise tout en prononçant son prénom : "Camélia" .
Il tournoya sur lui-même pour faire face à son amie, plus radieuse que jamais. Son regard bleuté s'imbiba d'étoiles, et sa bouche extasiée s'entrevit tant la beauté de la belle le désarçonnait :
- Oh mon dieu... !
Cette formule lui avait littéralement échappé. Impressionnant, d'autant plus que cette remarquable mise en beauté avait dû lui prendre une dizaine de minutes, ce qui était encore plus fascinant. La simplicité remportait sur l'extravagance ce soir, il en était bien conscient. Toutefois, c'était facile de jouer la carte de la simplicité quand on était gâté naturellement. Il finit par caler une de ses mains sur l'épaule délicate et dénudée de Camélia, et aisément ému par les trop grandes beautés, ses yeux brillaient comme s'il s'apprêtait à pleurer :
-Tu es.... Je ... Mais Camélia.... Tu aurais dû me prévenir avant que je me retourne, histoire que je me prépare ! C'est vilain de me faire ça.. Vraiment vilain..
Se perdait-il dans sa fausse réprimande, complètement subjugué. Ce fut dans ces moments là qu'il était fier de tenir le bras d'une femme aussi sublime qui faisaient tourner bien des têtes, et attiraient les regards jaloux ou admiratifs. Les étoiles devaient se battre pour briller autant qu'elle dans le ciel. Puis au final, il réussit à prendre sur lui et se remettre de ses émotions en entrant dans ce club.
(#)Sujet: Re: The night + Andy | Mer 6 Jan - 22:58
❧ The night ❧
Oh mon dieu... Mon rire se déploie dans les airs alors que je fais un petit mouvement de la main comme pour l’arrêter sur sa lancée. « Dis pas n’importe quoi. » J’ai toujours l’impression d’être une reine quand Andy pose ses yeux sur moi, un peu comme une déesse bien vivante. Celle que l’on doit admirer, celle que l’on doit mettre en avant, sur un piédestal. Il ne faut pas nier, c’est flatteur mais des fois je dois quand même avouer que ça me met mal à l’aise. Je ne me trouve pas particulièrement jolie, je veux dire que je me trouve dans les normes, disons. Et puis j’en ai rien a foutre, mais complétement, de ce que les autres peuvent penser de moi. Je pourrais très bien sortir en jogging sans avoir l’intention d’aller courir. Je pourrais très bien sortir avec mes cheveux pas coiffés ou encore en ne mettant pas cette petite pointe de mascara que je mets habituellement. Je ne suis pas du genre à prendre un pot de peinture pour me le fourrer sur le visage avec l’espoir qu’il puisse cacher mes défauts et faire de moi la femme parfaite que j’ai toujours voulu. Non, loin de là. Et puis je ne le supporte pas, j’ai toujours opté pour le naturel et ça ne risque pas de changer. Mais il continue sur sa lancée. Tu es.... Je ... Mais Camélia.... Tu aurais dû me prévenir avant que je me retourne, histoire que je me prépare ! C'est vilain de me faire ça… Vraiment vilain… Je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire avant de m’approcher de lui pour déposer un énorme baiser sur sa joue. « Bon je prends ça comme un compliment. Et si je te plais ce soir, c’est le plus principal. Et je dois dire que tu n'es pas mal dans ton genre non plus. » Dis-je en le pointant de bas en haut à l'aide de mon doigt. Après tout je ne suis pas venue dans ce bar pour ramener un homme ou encore une femme dans mon lit ce soir non. Je ne suis pas venue pour charmer, pour draguer. Je ne suis pas venue pour déverser ma peine et pour baiser avec le premier venu. Mon but est bien de m’amuser et de passer une bonne soirée en compagnie de celui que je peux considérer comme mon meilleur ami. « On va être les plus beaux ce soir, on est juste parfait. Attends-toi à voir des regards jaloux se poser sur nous. » On est le duo de choc, celui qui ne passe pas inaperçu, celui qu’on remarque.
Ma main part à la rencontre de la sienne, dans un geste brusque. Je suis toute excitée à l’idée que je vais pouvoir me retrouver dans un état de déchéance et un peu oublier tous mes problèmes. Problèmes qui en quelques secondes arrivent dans ma gueule comme une grosse claque. Alors que je pénètre dans l’établissement suivie d’Andy, une femme passe à mes côtés. Un coup de vent, son odeur enivre mes narines et j’ai l’impression que je vais tourner de l’œil. J’ai l’impression que je vais m’effondrer alors que je sens mon cœur se serre dans ma poitrine. Je connais cette odeur, je connais ce parfum. Celui de Prunille. Je me dis que tout ce qui m’arrive c’est de ma faute, c’est moi qui suis partie la première puis je suis revenue comme une fleur en pensant que tout allait s’arranger, et vu la tournure des choses je pensais vraiment que tout allait redevenir comme avant. Je lui avais fait du mal et je m’en voulais énormément, j’essayais au mieux de penser ses blessures pour l’avoir auprès de moi pour l’éternité, ce que j’ai toujours voulu. Seulement voilà, on récolte ce que l’on sème. Je ne sais pas si c’était son plan dès le début, de me faire autant de mal que je lui ai fais ou bien si tout simplement elle s’est rendue compte que ça ne marchera jamais entre nous. Mais elle est partie, comme ça, pouf, comme une magicienne et n’a plus donné signe de vie. Mais je ne pouvais pas la blâmer car j’avais eu ce comportement il y a quelques semaines. Et je me rends compte que notre relation est de toute façon vouée à la douleur. On se fera toujours mal, d’une manière ou d’une autre.
Je ferme les yeux, pour essayer d’oublier, en priant que cette odeur dégage très vite de mon être, de mon esprit. Je prends un grand souffle, me tournant vers Andy avec ce sourire forcé qui se fige sur mon visage, ressemblant plus à une grimace qu’autre chose. « Bon, j’ai besoin de me bourrer la gueule Andy, surtout de me changer les idées. » Dis-je alors que l’on pénètre dans la salle. L’air est lourd, chaud, l’odeur est un alcool de parfum, sueur, alcool. Mais après quelques secondes, on s’y fait. L’endroit est bondé et je sais qu’on va sûrement bientôt se retrouver coller comme des sardines, mais ça ne me capotera pas ma soirée, oh que non. Je traîne Andy jusqu’au bar ou je me penche sur le comptoir pour capter l’attention du serveur. Je fais le signe deux avec mes doigts et articule correctement le mot « vodka. » Il me fait un signe de tête et lève son pouce pour me montrer qu’il a bien compris. Au bout de quelques secondes nous nous retrouvons avec les verres en main et je ne t’attarde pas à aspirer à la paille pour sentir ce liquide brûlant descendre le long de ma trachée. Un peu comme de l’automutilation, ce qui me devait être agréable me fait un bien fou. « Rassures moi, tu n'es pas en mode chasse aujourd'hui ? Juste pour me faire à l'idée que je peux un moment ou un autre me retrouver seule parce que tu auras rejoint un beau étalon. »
(#)Sujet: Re: The night + Andy | Jeu 14 Jan - 20:14
❧ The night ❧
« Bon je prends ça comme un compliment. Et si je te plais ce soir, c’est le plus principal. Et je dois dire que tu n'es pas mal dans ton genre non plus. »Recevoir un compliment d'une figure de beauté qu'on admirait profondément faisait toujours plaisir, on ne pouvait guère le nier. Et d'ailleurs, l'ego du garçon qui appréciait être flatté ne se priva pas d'afficher son contentement par un furtif sourire vaniteux. La phrase qui s'ensuivit : « On va être les plus beaux ce soir, on est juste parfait. Attends-toi à voir des regards jaloux se poser sur nous», Andy ne put faire autrement que de l'approuver. Elle était la plus belle, d'emblée, et il savait cela bien avant d'avoir posé les yeux sur les autres femmes. Il était rarement aussi convaincu d'une chose, mais la beauté indéniable de Camélia ne laissait pas de place au doute. Quant à lui, il n'était pas de base un canon de beauté, mais il s'arrangeait toujours pour être au top physiquement. Ce qui le rendait élégant, et pas dégueulasse. A la différence de Camélia qui elle, était pourvue d'une apparence de rêve naturellement, et se peinturer comme ces pétasses sur talons aiguilles qui ressemblaient plus à des clowns qu'autre chose compromettrait son don de Dieu.
Mais tandis que les deux beaux gosses de la night pénétrèrent dans ce lieu fashion avec de sublimes lumières qui s'agitaient dans tous les sens, et qui éclairaient les beaux comme les laids, Andy ressentit comme une légère secousse le freiner au niveau de sa main qui tenait celle de son amie. Camélia avait brusquement ralenti le pas, et semblait comme propulsée à des années lumières. Que se passait-il ? La seconde d'avant, personne n'était plus présente qu'elle ici, et maintenant la voilà partie loin, si loin.. Il pouvait le lire dans son regard qu'elle n'était plus avec lui, et son esprit des plus curieux ne fut pas épargné d'une multitude d'interrogations. Cet endroit était bondé de personnes, plus maladroites et individualistes les unes que les autres, peut-être que ce mouvement de foule angoissait la belle. Peut-être avait-elle la nausée, le besoin de sortir s'aérer ? Pourtant, ils avaient l'habitude de côtoyer de pareils endroits. Non, quelque chose d'autre se tramait. Néanmoins, alors qu'Andy se noyait au milieu de ses hypothèses, Camélia s'arracha de sa torpeur aussi vite qu'elle y fut engloutie. Le changement d'attitude de cette fille impressionnerait toujours le garçon qui fronça légèrement les sourcils : « Bon, j’ai besoin de me bourrer la gueule Andy, surtout de me changer les idées. »
Au final, le garçon se contenta d'approuver en se faisant emmener, silencieux et perplexe jusqu'au comptoir. Les deux n'hésitèrent pas à se frayer un chemin, quitte à bousculer cette bande de fêtards écervelés qui monopolisaient l'espace en se pensant seuls au monde. Aussitôt au bar, aussitôt servi, tout était express ici, les barmans faisaient un boulot de fou. La vodka en main, Andy s'empressa de l'ingurgiter, avec une certaine élégance et lenteur comme à son habitude. Ce n'était pas le cas de sa voisine qui semblait déterminée à se saccager le cerveau pour ce soir. Interloqué, Andy vint enfin prendre la parole :
-Nous avons un événement à célébrer ? Ou à oublier ?
Vu la mine faussement joyeuse de son amie qu'il détecta sans difficulté, étant un expert dans la comédie, il comprit qu'il s'agissait plus de quelque chose à oublier. Mais jouer les détectives l'amusait et il ne souhaitait pas non plus se façonner des conclusions trop hâtives. Puis, soudainement, un homme vint bousculer sauvagement Andy contre Camélia. Le garçon chuta sur la jeune femme, tandis que le verre du jeune homme se versa dans le décolleté de cette dernière. Andy, choqué par tant de brutalité, ouvrit grand la bouche, immobile. Lentement, il se retourna, son verre vide en main, vers le coupable : un gros sac moustachu qui était désormais accoudé au bar, sans aucune gêne, et qui osait regarder Andy comme un être inférieur. D'ailleurs, de son immonde voix rauque, il lança au jeune petit Bridgestone : " Pourquoi tu me regardes comme ça gamin ? Un problème ? " Comment dire que l'enfant capricieux qu'était Andy bondissait aisément dans une colère noire. Et avoir été poussé comme un moins que rien, et de ce fait avoir sali de vodka la plus belle de la soirée, oui, cela avait don de le rendre dingue. Sans plus attendre, et sous une impulsivité incontrôlable, le petit brun vociféra de sa voix stridente :
-Mais tu ne peux pas faire attention grosse brute ?! Et tu oses me demander s'il y a un problème ?! Mais bien sûr qu'il y en a un, c'est toi avec ta sale gueule de paysan, tes cheveux gras et pouilleux et ta puanteur de gros porc !
Pour continuer dans sa lancée de flammes, il colla sa main sur la joue de ce grand mec qui faisait certainement deux fois sa taille et trois fois son poids.
(#)Sujet: Re: The night + Andy | Sam 16 Jan - 21:58
❧ The night ❧
Nous avons un événement à célébrer ? Ou à oublier ? Les deux. Les deux. A oublier oui, Prunille. Prunille est partie et Prunille ne reviendra sans doute jamais. C’est bien la première personne que je peux dire que j’ai aimé. Je veux dire vraiment aimé. Le genre de personne qui te donne des papillons dans le ventre, la bouche sèche, avec cet élan d’admiration quand ton regard se pose sur elle. Quand tu as l’impression de t’évanouir quand tu entends son rire et que ton monde s’arrête quand elle te sourit. Oui Prunille avait été ce genre de personne. Seulement je lui avais fait du mal, parce que j’ai toujours l’art de détruire tout ce que je touche. L’art de ne pas m’attacher et l’art de me priver du bonheur auquel j’ai droit. Du coup je l’avais détruite moi aussi, je lui avais pris son cœur et je l’avais écrabouillé, il ne ressemblait plus à rien. Alors que j’avais eu beau m’excuser, alors que j’avais beau ressentir cette culpabilité alors que j’avais beau me dire que j’allais prendre mes responsabilités malgré la peur qui m’envahissait à chaque fois que je pensais engagement, elle n’avait pas pu me pardonner. Elle est partie à plusieurs heures d’ici.
Et à célébrer car au fond de moi, c’est ce que je voulais non ? Inconsciemment bien sûr. L’idée de me sentir fragile et de dépendre de quelqu’un me faisait clairement peur et me donnait la nausée. Il me donnait la gerbe. Alors que peut-être, inconsciemment, j’ai voulu ça, ce qu’il m’arrive. Même si j’ai mal, que j’ai ce trou béant dans ma poitrine et qu’elle me manque énormément. Surtout la nuit, alors que je passe ma main dans mon lit vide et que mes yeux ne peuvent pas se poser sur elle le matin, la regarder dormir. Elle me manque de tpuot son être mais je dois me rendre à l’évidence que je ne peux pas faire grand-chose à l’heure actuelle, mise à part accepter et reprendre le cours de ma vie ou je l’avais laissé. C’est-à-dire la routine, se bourrer la gueule, travailler, prendre quelques rails par ici par là et surtout m’amuser. Il faut que je vois en Prunille un être éphémère, qui est rentré dans ma vie pour y ressortir aussi tôt.
« A notre amitié. »
Dis-je simplement alors que je lève légèrement mon verre avant d’enfoncer la paille dans ma bouche pour en prendre une grosse gorgée. Je regarde la piste de danse, observant les personnes qui s’y trouvent. Je dois dire que j’ai toujours aimé ça, observé. Curieuse comme je suis, j’ai l’impression de rentrer dans l’intimité des inconnus et j’aime ça. Je suis prise d’un choc, Andy se retrouve sur moi. Un liquide froid dans ma décolleté, sur ma poitrine, un frisson me parcourt alors que je sens le glaçon descendre en dessous de ma robe, sur mon ventre. Ma bouche s’entrouvre de surprise et je fais un petit geste avec mes mains. « Merde » Dis-je dans un hurlement. Mes yeux se lèvent doucement vers ce mec, un gros porc, adossé au bar comme si de rien n’était, comme s’il avait bousculé personne. En occurrence, c’est ce qu’il vient de faire et des excuses ne feraient pas de mal. Je sens la boisson commencer à sécher et je sas déjà que ça va coller sur ma peau et que je déteste cette sensation, je ne vais pas pouvoir rester toute la soirée comme ça, c’est sûr.
Pourquoi tu me regardes comme ça gamin ? Un problème ? Ou comment avoir des ennuis après dix minutes de présence. Je sais que ça va tourner aux vinaigres, connaissant Andy, il part au quart de tour et on va avoir des ennuis car il est clair qu’on ne fait pas le poids face à ce monstre. Mais je n’ai pas le temps d’agir, qu’Andy enchaîne directement. Mais tu ne peux pas faire attention grosse brute ?! Et tu oses me demander s'il y a un problème ?! Mais bien sûr qu'il y en a un, c'est toi avec ta sale gueule de paysan, tes cheveux gras et pouilleux et ta puanteur de gros porc. Je pince les lèvres pour retenir un rire, surtout en voyant la tête de ce mec se décomposer, comme un plastique fondu. Et comme si ce n’était pas assez, la main d’Andy atterrit en plein dans son visage, dans un bruit sourd. Je vois son visage virer au rouge écarlate, et ses yeux s’arrondir, ébahit. Prêt à riposter, je le vois dans ces yeux, cette haine. Ni une ni deux, j’attrape Andy par le bras et je nous sors de là aussi vite que nous sommes rentrés. Espérant de tout cœur qu’il ne nous suive pas. « Putain Andy merde, je vais plus pouvoir me pointer ici maintenant. Bravo. » Dis-je alors que je regarde mon décolleté qui brille sous les lampadaires. « Bon je peux pas rester comme ça, on finit la soirée chez moi ? » Dis-je en posant mes yeux sur lui. « J’ai de quoi boire, de quoi manger. » Continuais-je pour le convaincre. Dans mes souvenirs, il n'était jamais venu chez moi. Disons que je laisse très peu de personne, voir personne, rentrer dans mon univers, dans ma bulle.
(#)Sujet: Re: The night + Andy | Sam 23 Jan - 6:38
❧ The night ❧
Ces bourrins lui donnaient des envies de meurtre, littéralement ! Mais présentement, s'il y en avait un qui s'apprêtait à tuer quelqu'un, ce n'était pas Andy, mais ce gros mec dont le visage semblait prêt à exploser en une dynamite. Ok, Andy était mort là.. Ou du moins, ce fut sa pensée l'espace d'une seconde lorsqu'il discerna le regard de l'homme, avant que la forte pression de son amie ne l'attrape et le tire. Il ne fut pas difficile de se frayer un chemin entre la foule quand on s'appelait Camélia et Andy. En revanche, pour ce sale type dix fois plus imposant, ce ne serait pas une mince affaire, et pourtant Andy comprit que cet homme ne les lâcherait pas, et viendrait à sortir d'ici peu pour probablement les courser à travers les rues.
" Putain Andy merde, je vais plus pouvoir me pointer ici maintenant. Bravo."L'impulsivité du brun ravageait une nouvelle fois tout sur son passage. D'un côté, Andy avait profondément apprécié la sensation soudaine de rafraîchissement. Passer d'un intérieur bouillant bondé de crapules en sueur à un extérieur aéré, serein et pur. Il apprécia cette inspiration qu'il vola à l'air, puis sans réfléchir il jeta un coup d'oeil au décolleté de la belle, davantage mis en évidence par quelques gouttelettes qui provoquaient la brillance de sa peau. Cloué devant cet étrange spectacle, il s'efforça à reprendre ses esprits à la proposition plutôt sulfureuse de sa radieuse amie :"Bon je peux pas rester comme ça, on finit la soirée chez moi ?" La question ne se posait même pas ! "J’ai de quoi boire, de quoi manger." Il haussa les épaules d'un air insolemment indifférent pour ne pas exprimer sa grandissime excitation qui jaillissait en lui, à l'idée d'enfin découvrir le monde mystérieux de Camélia. Cette fille était une énigme qu'Andy prenait grand plaisir à explorer au fur et à mesure :
-Je crois que nous n'avons pas d'autres opportunités ? A moins que tu préfères qu'on rôde dans la rue comme deux âmes errantes tout en esquivant les agressions de clodos enragés.
A ce même moment, le monstre du bar fit son apparition. Apparemment, il avait finalement réussi à démener son corps difficile jusqu'à la sortie. Andy l'aperçut à la va vite, et entra subitement dans une panique inexplicable. Il attrapa le bras de Camélia en vitesse et accéléra le pas de manière excessive. Evidemment, ce dégueulasse les avait repéré, et Andy s'était épargné de prendre sa voiture sous prétexte qu'il serait trop saoul pour la reconduire. Fatale erreur pour ce soir. Maintenant, ils devaient se débrouiller avec leurs jambes, surtout qu'Andy partait dans une direction à l'aveugle, ignorant totalement où cela les conduirait. Finalement, ils profitèrent d'un virage pour tenter de le semer, car du genre tenace, il l'était ! Ils s'engouffrèrent dans une des multiples ruelles qui constituaient cette nouvelle rue. Le brun détestait ces endroits sordides : typiquement le lieu où on risquait de se faire trancher la gorge à tout moment. Mais peu importait pour l'instant, puisque Andy s'abrita derrière une benne, s'accroupissant et entraînant Camélia à suivre son mouvement. Maintenant, il ne restait plus qu'à prier pour échapper à cette brute rancunière, et attendre..
Etrangement, le garçon semblait particulièrement serein, alors qu'en temps ordinaire, cette situation le rendrait totalement hystérique. Mais à croire que la présence de la belle l'apaisait encore plus efficacement que les caresses de ces amants, un effet plus performant que la morphine. Il profitait de cette proximité obligatoire pour lui sourire timidement, avant de lui chuchoter :
- Au fait.. T'es venue en voiture ?
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Invité
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(#)Sujet: Re: The night + Andy | Dim 31 Jan - 15:58
❧ The night ❧
Je crois que nous n'avons pas d'autres opportunités ? A moins que tu préfères qu'on rôde dans la rue comme deux âmes errantes tout en esquivant les agressions de clodos enragés. Je lui lance un regard en coin. « On se demande ça serait la faute à qui. » Dis-je un peu plus sèchement sans pour autant employer un ton froid. Je donne peut-être l’impression de lui en vouloir mais au fond, j’aurais réagis comme lui à sa place. Il faut juste que je m’efface de ce lieu pendant plusieurs semaines, juste pour dire de me faire oublier et de ne plus être lafillequiétaitaveclegarsquiacherchédesproblèmesetquiafaillitdéclencherunebagarre. Et surtout, que ce gros porc oublie la douceur de mon visage. Je ne pense pas que ça lui aurait posé problème de m'en mettre une, fille ou pas. Bien que je dois dire que je sais me défendre, je suis pas une petite écervellée qui a peur de se casser un ongle, loin de là. Je suis pas dû genre non plus à me laisser faire, alors il faut dire qu'avec moi, il serait mal tombé. Quitte à me retrouver avec le visage tuméfié, qu'importe.
Et je croyais tout de même qu’on était tiré d’affaire, je croyais quand même qu’on l’avait semé parmi cette foule et qu’il avait laissé tomber l’histoire, qu’il allait continuer de faire sa petite soirée tranquille, à se bourrer la gueule, à puer la bière et la transpiration. Mais non, puisqu’il a débarqué, de nouveau. J’ai vu l’angoisse sur le visage d’Andy qui m’a tout de suite attrapé le bras et avancer avec grande allure. Il avait peur le p’tit, il avait peur. Je ne sais même pas où il m’amène mais je ne fais que le suivre pour finalement se retrouver dans une ruelle, noire et qui sent l’urine. Je retiens ma respiration quelques instants, peur d’être intoxiquée par cette odeur qui me monte à la tête. Il s’approche d’une benne et s’accroupit, me tirant dans son mouvement. Je ne peux me retenir de lâcher un petit rire. « T’exagères pas un peu … » Dis-je quand même dans un murmure au cas où que l’armoire à glace face son apparition et soit attiré par le son de ma voix. Au fait... T'es venue en voiture ? « Non, je suis venue à pieds, j’pensais que j’aurais trop d’alcool dans le sang pour dire de conduire … Puis j’avais pas envie de laisser ma bagnole ici. Mais ça va, on a pas trop loin à marcher. » C’est vrai que j’habite tout prêt après tout, dix minutes, même pas. Aussi une raison du pourquoi je n’avais pas envie de prendre ma voiture. Et puis, il était pas certain que je passe la nuit chez moi à la base… Les minutes passent, silencieuses. Finalement je me redresse, attrapant Andy par la main pour qu’il fasse de même. « Je pense que c’est bon, on va pas rester toute la nuit à se cacher quand même. Puis fait froid. » Dis-je alors que je regarde mes bras, frissonnante. « Aller, viens » Il doit prendre ça comme une chance, que je l’invite chez moi. Je ne laisse pas tout le monde rentrer dans mon appartement, dans ma vie, dans mon intimité. D’ailleurs la seule personne qui a fait apparition dans mon logement est bien Prunille. Ça veut bien dire que j’ai assez confiance à Andy pour entrer directement dans ma vie et en faire partie de manière intégrale. Il doit prendre ça comme un privilège et comme une preuve de mon amitié envers lui.
** Je me retrouve devant ce grand bâtiment, cette grande bâtisse. Qui pue le luxe, qui pue le fric. Je passe le portail en fer forgé pour me retrouver dans le hall d’entrée, du marbre. Ma clé tourne dans la serrure et je pousse la porte en bois blanc avant de me retrouver dans le hall d’entrée de mon appartement. Directement cette odeur de cerise me saute au nez. Tout est parfaitement rangé, des tableaux accrochés au mur, beaucoup de tableau. Dessiné par moi, tous. Quelques photos de famille, de ma mère, mon père et mon frère, adoptif. L’appartement est chaleureux, beaucoup de chose ancienne, beaucoup de recyclage, un peu côté industriel et un peu de côté chic, un mélange des genres, assez surprenant. A mon image. « Fais comme chez toi, j’arrive. » Je peux pas rester comme ça, toute collante. Je retire alors ma robe, me retrouvant en sous-vêtement tout en prenant le chemin de ma chambre et en plantant Andy dans le salon. Après tout, ça ne me dérange pas de me montrer en petite tenue, il est gay, non ? Je disparais dans ma chambre.
« Manger ? Boire ? Fumer ? Les trois ? » Dis-je en arrivant alors que je suis entrain d'enfiler un sweat.