(#)Sujet: Re: Je veux pas vous impressionner, mais je sais faire des pâtes. - Léo | Dim 31 Jan - 16:11
❧ Je veux pas vous impressionner, mais je sais faire des pâtes ❧
Je sais pas pourquoi mais je me sens bien là, dans ses bras. J’ai l’impression de le connaitre depuis toujours et j’ai surtout l’impression que l’on se comprend, après tout, on est un peu pareil lui et moi. Du moins on a vécu la même chose, l’abandon de notre géniteur. Nos géniteurs. Je me demande comment il est dans la vie de tous les jours, son comportement. Après tout on se connait depuis quelques heures, je ne sais pas vraiment qui il est. Je me demande s’il est comme moi, s’il a peur de s’attacher, s’il a peur de s’investir, s’il a peur des responsabilités. Je me demande comment il a vécu tout ça, s’il arrive à passer par-dessus, s’il arrive à oublier, s’il arrive à vivre avec. Des fois je me dis que j’en fais tout un plat de tout ça, des fois je me dis que je devrais juste être heureuse parce que je suis tombée dans une bonne famille qui a toujours fait en sorte que je manque de rien et qu’il y a pire que moi. Mais c’est fou car je n’y arrive pas, je fais comme un blocage. Oui. Je trouve que tout peut arriver sans qu'on puisse le dire d'avance. C'est un peu perturbant mais c'est cool. J'aime bien ne pas savoir de quoi mes journées seront faites quand je me lève le matin. C'est le kiff total je trouve. Du coup, tu vas vivre chaque chose à fond, tu vois ce que je veux dire? « Je vois. Tu as de la chance de ne pas vraiment te soucier de ce que ton futur sera fait et de vivre au jour le jour, je pense pas que j’en serais capable. » Simplement parce que je me pose trop de questions, trop angoissantes. Et que j’ai besoin de savoir, que j’ai besoin de diriger, j’aime savoir les choses. Je suis trop carrée, trop directive, trop perfectionniste, je le sais. Mais tout le monde à ses défauts, n’est-ce-pas ? Je comprends, je suis le même. Quand j'ai quelque chose qui me trotte dans la tête il est rare que j'aille me confier. Je me débrouille tout seul pour ne plus y penser. En général, je ne manque pas d'idées. On est donc pareil aussi de ce côté-là. Bien souvent, la seule chose que je fais dans mes moments d’angoisses est bien de me droguer, le seul échappatoire que j’ai trouvé pour le moment. Je me détache alors de lui, j’attrape mon sac à bout de bras pour prendre mon paquet de clope et glisser le mégot entre mes lèvres. La flamme danse devant mes yeux avant que le tabac parte en cendre, cendre rouge. Je tire ; la fumée s’engageant dans mes poumons. Cancer. Tu veux manger quelque part? Une crêpe? Un bon hamburger bien gras pour passer tes envies de meurtres ou de péter un gros câble sur la société, peut-être? « Oh mon dieu .. Une crêpe… Avec du Nutella, de la chantilly et … » Dis-je dans un râle de plaisir avant de rire. » C’est pas bien de me donner des envies comme ça. » Bien sûr le cocktail est compris, ainsi que la terrasse, promis. « Partante pour une crêpe. » Dis-je finalement. En même temps le choix n’est pas très dur, le sucre, c’est la vie. Je laisse retomber les cendres sur le sable avant de me lever. Clope en bouche et de tendre mes mains vers lui. « Tu viens ? »
