depuis le séjour aux chalets, beaucoup de choses avaient changés, ou étaient arrivées. déjà rien que durant le séjour, beaucoup de choses avaient bousculées mon esprit. j'étais partie pour me ressourcer, me changer les idées. tu parles, je suis revenue encore plus souffrante que je ne l'étais en y allant. il y avait hannah déjà qui souffrait, eet je voulais lui changer les idées. elle sait très bien que je ne dis jamais quand moi je ne vais pas bien, mais elle le savait. elle a aussi tenté de m'aider, en vain. j'avais toujours été perturbé par Noah, même quand la distance d'une planète nous séparait. quoique je fasse, avec qui que je sorte, qui que j'embrasse, avec qui que je couche, il était toujours présent quelque part. même quand je ne pensais pas à lui, il était caché quelque part en moi prêt à ressurgir quand il le faudra. depuis que je l'avais recroisé ici, tout s'était amplifié d'une manière incommensurable. chaque jour j'avais le coeur qui serrait, les larmes qui hantaient mes yeux, l'envie de hurler, mais surtout l'envie de savoir où il était, ce qu'il faisait, s'il pensait à moi, s'il me pardonnerait. oui, mon plus grand regret était d'être partie quand il était allé en prison. en même temps, même quand nous étions ensemble je souffrais, en étant heureuse. mais finalement, c'est notre façon d'être, d'être ensemble et de souffrir. mais quand nous nous envoyions des piques l'un après l'autre pour voir qui aura le plus mal alors que nous ne sommes plus ensemble, c'est encore pire. j'avais l'impression que c'est lui qui gagnais, jour après jour. au chalet, j'avais aperçu son ombre par la fenêtre dans un acte sexuel bien engagé. j'avais eu le coeur brisé, brûlé même. je ne supportais plus ce mal qu'il me faisait enduré. je le haïssais autant que je l'aimais. de plus, en rentrant, ma mère m'avait appelé pour me dire qu'elle avait été déclarée gravement malade, mais qu'elle s'en sortirait avec un traitement intensif et que je ne devais pas m'en faire ni venir la voir. pourtant depuis, cela me hantait. ma mère était toute ma famille, la femme que j'aimais le plus au monde et qui me connaissait le plus au monde. je ne dormais presque plus la nuit. hannah allait repartir à new york, ma meilleure amie aussi s'en allait. et moi j'étais seule, à combattre un sentiment qui s'accrochait à son rocher.

je me baladais dans la rue. je m'apprêtais à tourner dans la rue suivante quand j'entendais deux voix fortes, l'une était celle de Noah. je l'aurais reconnue entre mille. je m'arrêtais, me collant contre le mur et les écoutais. il était avec un homme douteux et il.. trafiquait. c'est pas vrai. je levais les yeux au ciel. le mec en avait pas eu assez d'aller en taule une fois apparemment. j'écoutais la fin de leur conversation et j'entendais des pas, ils s'éloignaient. j'attendais un peu avant de prendre la rue alors et en même temps je me prenais en plein fouet noah qui tournait en ma direction aussi. « han » fis-je de surprise alors qu'on se bousculait et que mon sac tombait. je montais une main pour me frotter le front - se prendre noah en pleine tronche ça fait pas du bien surtout avec mon physique de moustique - et je ramassais mon sac. je levais les yeux vers lui. je n'allais pas m'excuser, plutôt rêver. pourtant, son regard eu le pouvoir pendant quelques secondes de me calmer, mais il ne fallait pas que je cède. je me lançais, énervée. il fallait que j'explose. « apparemment ça ne t'a pas suffit un séjour en prison, ça te manque, même. » lui lançais-je alors. j'avais lancé les vraies hostilités. que le match commence.

depuis toujours, je me battais avec Noah pour qu'il arrête les trafics un peu étrange. en général, je lui disais qu'il finirait dans de beaux draps, et j'avais déjà eu raison une fois alors j'y tenais. finalement, je montrais que je tenais à lui et que je voulais qu'il soit en sécurité et en paix avec la justice. cela avait été toujours comme ça, même avant son séjour en prison. cela nous avait valu de nombreuses disputes dont je me souviens encore, des séparations même. m'enfin, on s'est tellement séparé et remis ensemble que finalement, je ne lâchais pas le morceau. aujourd'hui encore, après avoir reçu de nombreux coups de poignards de sa part en peu de temps, je l'entedais trafiquer avec un mec. à la base, j'aurais fais main basse mais comme je me le prenais de plein fouet en voulant reprendre ma route, j'étais obligée de commencer le combat. bien évidemment, il me répondait indifférent et me reprochait toujours et encore la même chose. je le montrais du doigt en disant ceci « te suivre? je fais tout pour t'éviter, crois-moi. » lui dis-je d'abord histoire de mettre les points sur les i. moi le suivre? j'suis pas une groupie non plus et jamais je le serais, n'importe quoi. j'étais tombé sur eux par hasard. « heureusement que ça ne me regarde pas ce que tu fais parce que sinon j'aurais de très nombreuses choses à te dire. puis change de disque "ça te regarde pas" "pendent huit ans tu t'en foutais" c'est bon j'ai compris. excuse-moi d'être faible et d'encore avoir peur pour toi. » dis-je en le poussant. dire cela était dur pour moi, avouer que je tenais à lui, que je ne faisais ces réflexions que parce que.. voilà. il me rendait folle et je n'en pouvais vraiment plus après tout ce que je supporte en ce moment. « t'es qu'un idiot, Rodriguez, un idiot! va voir tes meufs que tu te fais à gogo là! elles elles s'en foutront que tu ailles en taule ou pas tiens, çate fera des vacances! » dis-je déjà à bout de forces. ces derniers temps je perdais de plus en plus de la force que j'avais habituellement. je perdais de mes ressources de jours en jours où je souffrais et recevais les coups. je ne savais plus les renvoyer. « tu partiras le lendemain matin et tu t'en trouveras une autre, c'est si simple pour toi. un petit sms et tu l'as devant ta porte, c'est comme un service! » dis-je ironiquement. encore une fois, je pétais les plombs.

cela faisait plusieurs jours que j'étais à bout. je ressentais trop de choses que j'essayais de combattre, en vain. c'était de plus en plus fort et moi je perdais de plus en plus le contrôle. et en plus de ça, ça me rendait complètement cinglée. du coup, dès que je croisais Noah, je lui hurlais dessus. en fait ça aurait pu être n'importe quelle situation, je l'aurais croisé et j'aurais hurlé. j'avais trop de choses qui bouillaient en moi. il me répondait au tac o tac, évidemment il avait toujours quelque chose à me renvoyer à la tronche. c'était comme ça, on avait toujours envie d'avoir le dernier mot, lui comme moi. « me détendre? je fais ce que je veux, comme toi après tout. avec Louise on fait des batailles de boules de neige ou alors on l'abandonne pendant la nuit, c'est ça que j'suis moi? arrête de dire que c'est moi qui me contredis dans ce que je dis, parce que t'es pas mieux. » répondis-je d'abord à sa première réplique. je n'allais pas assumer que ce qu'il soulevait était vrai, je lui retournais la situation contre lui plutôt, pour ne pas avoir à y répondre moi-même. il me disait de lui dire ce que je lui voulais une bonne fois pour toute ou alors de le laisser tranquille. là aussi, j'avais ma manière de contourner la chose. « mais j'aurais beau dire ce que je veux tu aurais quelque chose à me renvoyer à la tronche pour me faire mal, c'est tout ce que tu sais faire. quoique je te dise, tu trouveras une façon de détourner mes propos, alors à quoi bon? ça a toujours été comme ça et ça continue. » j'étais à bout de force, tout était embrouillé en moi. j'avais les larmes aux yeux. je regardais par terre, histoire de les faire disparaître mais j'en avais grande peine. je relevais les yeux, tant pis, tant que ça ne coule pas.. « j'essaie de te dire que je ne veux pas que tu retournes en prison, que je ne sais pas ce que tu trafiques mais que je ne sais pas si ça vaut la peine de mettre en danger encore des années de ta vie. mais je m'en fou de toi? c'est ça que tu penses! Et bah D'ACCORD. Louise s'en fou de Noah c'est bien connu de toute façon, la nana qui n'a pas pris de ses nouvelles alors qu'il s'était retrouvé en prison pendant huit ans! C'est ça que je suis, n'est-ce pas? Quoique je fasse, je resterais ça, eh bien crois ce que tu veux. J'en aie marre » finis-je par dire en finissant par reprendre ma respiration que je n'avais pas prise durant ma prise de parole. J'étais en colère, triste, brisée. Je voulais m'en aller mais je ne trouvais pas la force de le faire. J'avais besoin de lui, au fond, plus que n'importe quand. Mais allais-je dire "j'ai besoin de toi", moi?

ouai bon c'est vrai que j'faisais une bonne scène là, mais j'avais besoin de lui hurler dessus. c'était toujours comme ça de toute façon. soit je lui hurlais dessus, soit je lui sautais dessus. c'était les extrêmes Noah et moi. cela avait toujours été ainsi. Soit on s'aime, soit on se déteste. Il n'y a pas de milieu. « je n'ai jamais dis que je voulais qu'on soit ensemble arrête de te faire des films! tout ce que je dis c'est que tu pourrais avoir le courage de tes opinions au lieu de fuir comme ça dis le moi clairement » dis-je un peu plus calmement. Je n'avais plus la force de crier, de toute manière. il me rendait folle, incroyablement folle. j'avais vu ce tweet et je ne pouvais pas me le retirer de la tête. « tout ce que je sais c'est que tu te fous bien de ma gueule! j'ai peut-être du mal à croire Nightmare en général mais quand je vois le mot relation à côté du prénom Noah dans une même phrase en sachant la phobie que tu as de ce mot ouai ça peut me rendre hystérique. » dis-je avec un peu plus d'énervement. C'est vrai en même temps, quand nous essayions d'avoir une "relation", un semblant de relation c'était la fin du monde alors apprendre par Nightmare qu'il pouvait envisager ça avec quelqu'un d'autre après tout ça, ça me rendait barge. « je ne sais pas ce que tu faisais avec ce type je dis juste que ça pourrait tourner mal » ajoutais-je alors qu'il pensait encore que j'essayais de lui interdire de faire ce qu'il veut. Cela nous avait valu pas mal de rupture à l'époque, alors que tout ce que je voulais c'est qu'il soit en sécurité. Puis il me menaçait, je reculais d'un pas, et j'explosais. Les larmes coulèrent alors qu'elles retenaient depuis une vingtaine de minutes et je me mettais à presque hurler (quand même pas on est dans la rue) mais à la limite. Ma voix était tremblante. Je restais à distance pour la suite « Et bah vas y! Qu'est-ce que tu ne m'a pas fais subir de toute façon, hein? Vas-y, dis moi ce que tu penses de moi » dis-je en me montrant avec les bras le long de mon corps, comme si je m'exposais. Je parlais bien plus calmement pour la suite et les larmes cessèrent. je pense que c'est la première fois que Noah me voyait pleurer, d'ailleurs. « dis-moi ce que tu veux faire de moi, vas-y, que je comprenne une bonne fois pour toute. qu'est-ce que je représente pour toi? dis-moi que tu me détestes, que j'te dégoûte, vas y, j'suis prête à tout entendre de toi. j'en aie marre de faire comme si je pouvais me défendre de toi. j'ai beau faire n'importe quoi, ça m'atteint tu vois? » dis-je levant la main vers ma poitrine avant de la rebaisser. J'étais bien plus calme à présent que quelques larmes avaient coulées. « depuis plus de dix ans je t'ai là. » continuais-je en parlant d'où j'avais montré juste avant. « j'ai eu beau partir à l'autre bout de la planète, rien a fonctionné. alors vas y, je rends les armes.. » finis-je en un souffle. j'avais commencé à dire ce que je m'étais toujours refusé de dire, mais je l'avais dis, il était trop tard maintenant. J'en avais marre de passer pour la meuf qui lui pète des câbles dessus sans raisons, qui veut qu'il fasse ci ou ça parce que ce n'est pas moi. C'est juste le bouclier futile que j'essaie de mettre entre lui et moi. il fallait bien que je me rende à l'évidence qu'il ne marcherait jamais.

il me rendait folle, vraiment folle. j'étais vulnérable ces derniers temps, je supportais trop de choses à la fois. je n'y arrivais plus, j'étais à bout. à peine l'avais-je vu que je lui hurlais dessus. il m'avais blessé, meurtrie, torturée tout ce que vous voulez. Je lui en voulais comme jamais, autant que je l'aimais. oui, je l'aimais et je le savais fort bien. le seul problème c'est que ni lui ni moi sommes capables de l'assumer et de s'aimer comme deux êtres normaux. Je me mettais face à lui, à quelques pas, me livrant à lui totalement. je déposais les armes, dans cette guerre j'étais faible et je demandais un break, une pause, je plantais le drapeau blanc. j'en avais marre, je ne pouvais plus me battre, pas en ce moment. j'étais à deux doigts de lui dire tout ce que je pensais, vraiment, puisqu'il me poussait à bout. je trouvais les mots justes sans trop dire. il me répondit d'abord avec violence, que j'étais arrivé comme ça et j'avais foutu le brin pour lui. je le regardais, silencieuse. au moins il avouait ça. que j'avais changé la donne, enfin quelque chose en refaisant apparition. c'était la même chose pour lui de mon côté, de toute façon. Puis, il lança une dernière phrase qui me fit baisser les yeux et passer ma main sur mon front. « je ne te demande rien.. » soufflais-je alors avant de relever les yeux. « je ne te demanderais jamais de faire quelque chose que tu ne veux pas faire.. » continuais-je en soufflant, à bout de force. Je m'approchais doucement de lui puis je m'autorisais à aller dans ses bras. « si tu pouvais juste trois secondes me serrer dans tes bras, ça m'aiderait un peu.. » lui demandais-je en fermant les yeux, les larmes coulantes. « je déteste paraître si faible.. je suis désolé de t'avoir crier dessus comme ça c'est juste.. maman est.. malade et.. j'ai peur. » soufflais-je en essuyant mes larmes puis je m'éloignais. avec nous c'était toujours la même. nos disputes ne se finissaient jamais comme les gens normaux non plus. et puis, c'était bien rare que je m'excuse pour tout dire. « désolé. je vais te laisser.. » soufflais-je alors regrettant déjà ce moment de faiblesse.