inalement, ces vacances avaient réussi à me faire apprécier la neige, la montagne et tout ce qui pouvait s'apparenter de près ou de loin au froid et à l'hiver. J'ai des origines espagnoles et j'ai toujours vécu à Miami, autant vous dire que l'hiver est très doux pour moi. Et les fois où je partais en vacances, c'était avec ma famille pour m'envoler pour le sud de l'Europe. En Espagne, terre natale de mon cher paternel. Et là il ne faisait pas spécialement froid non plus. Et en plus pour ne rien arranger, j'étais plutôt de nature frileuse. Lorsque Nessa m'avait proposé de venir ici, j'avais accepté mais avec une certaine crainte de mourir congelée à des mètres sous terre après être tombée dans une crevasse. Pour ensuite éventuellement me réveiller des centaines d'années plus tard, parfaitement conservées naturellement. Ouais je sais, il valait mieux que j'arrête de regarder des films hollywoodien un peu glauque, mais quand même. Cependant, je devais bien avouer que je m'étais complètement trompée. Je l'avais d'ailleurs confié à ma meilleure amie récemment. Je m'étais trompée et j'étais contente de l'avoir suivie jusqu'ici. Et puis couper un peu les ponts avec Miami, c'était bien aussi. Même si certaines personnes que je connaissais étaient également présentes. Wayne (autant dire que je n'avais pas sauté de joie en apprenant la nouvelle), Noah... Mais surtout toi. Toi Andy Bridgestone, avec qui je m'entendais si bien.

Tu étais quelqu'un que j'appréciais beaucoup, et surtout qui me faisait hurler de rire. Chose qui me manquait un peu ces derniers temps suivant les moments, et cela me faisait du bien. Mais je me doutais bien qu'il y avait quelque chose de plus que le clown sarcastique que tu montrais en premier lieu. J'avais eu envie de gratter sous la surface pour voir ce qu'il se trouvait, et même si je ne dirais pas non plus que je te connaissais très bien, j'appréciais ce que j'avais appris de toi ces derniers temps. Après tout même Phoebus et Esmeralda ont du apprendre à se connaitre n'est-ce pas? Tu m'avais donné rendez-vous à 17h, et en forêt. Cela n'avait rien d'étonnant étant donné l'endroit dans lequel nous étions, si on s'était trouvés à Miami, je t'aurais sans doute demandé ce que tu avais fumé. J'avais bien occupé mon début de journée jusqu'à maintenant. J'étais allé faire un tour dans le village avec Nessa après le petit-déjeuner, puis ensuite nous avions passé l'après-midi à chahuter dans la neige avec le reste de la bande. Avant de nous enfermer dans un restaurant de montagne pour nous réchauffer autour d'un bon chocolat chaud. J'avais fini par partir et m'excuser, pour aller me changer et te rejoindre. La nuit tombait plus rapidement par ici, et donc les températures également. Et si je m'étais découverte comme appréciant la montagne, je ne m'étais pas transformée en bouillotte.

Ce fut donc dans un pantalon chaud, des chaussures chaudes, une parka bien confortables, une écharpe et des gants que je te retrouvai. Sans compter les innombrables couches de vêtements que je portais. Dieu merci, je ne ressemblais pas pour autant au bonhomme Michelin et j'étais encore parfaitement libre dans chacun de mes mouvements. Un rapide coup d'oeil à mon téléphone m'apprit qu'il ne me restait que quelques minutes pour arriver vers toi, et j'accélérai alors le pas. Je n'aimais être en retard, question de respect pour les autres. Ce qui n'arriva presque pas, puisqu'il était 17h02 lorsque j'arrivai à tes côtés. En souriant, je m'approchai de toi pour te prendre dans mes bras et t'offrir une étreinte de bienvenue. Tout en évitant soigneusement de te toucher les cheveux, endroit corporel qui est à éviter si je ne veux pas perdre un doigt dans processus. « Andy ! » fis-je joyeusement avant de te coller un bisou sur la joue. « Comment tu vas? »

e revoir me faisait plaisir, et c'était finalement un très bel hasard que tu ai décidé toi également de venir passer quelques jours à la neige. Je t'y imaginais aussi bien que moi, mais finalement tu semblais bien t'adapter au décor ambiant. Ou alors tu donnais le change mais je n'avais pas l'impression que tu étais à deux doigts de t'écrouler en fondant en larmes, et en exigeant qu'on te rapatrie le plus rapidement possible à Miami. Ce qui était déjà pas mal, étant donné les circonstances. Je n'avais que quelques secondes de retard, et je ne te laissai pas vraiment le temps de ronchonner. Je souris en recevant un bisou en retour. « Salut ma petite star... Je vais bien et toi.. Comment tu vas ?! » Je te souris doucement en reculant d'un pas pour mieux t'observer. Comme toujours, ta tenue était impeccable. « Je vais bien, merci. Ça me fait plaisir de te voir » avouai-je en souriant, et sans vraiment rien te cacher. Je savais que je pouvais dire à peu près tout ce qu'il me passait par la tête avec toi. Et à priori il fallait se lever de bonne heure pour te surprendre ou te choquer. Je souris malicieusement en te sentant frôler le bout de mon nez, geste que tu avais souvent à mon attention et qui m'amusait toujours beaucoup.

Je te laissai prendre mon bras et emboitai tranquillement ton pas, regardant le paysage en souriant. Les couchers de soleil valaient le détour par ici, c'était définitivement différent de ceux qu'on pouvait voir à Miami. Pas meilleurs ou moins bien, mais différents. « J'espère pour toi que tu n'as rien de prévu ce soir, car je compte bien te garder auprès de moi durant un bon moment. » Je rigolai doucement, quittant les couleurs dorées du coucher de soleil pour reporter mon regard sur toi. « Je n'ai rien prévu jusqu'à demain midi pour être exacte. Alors tu as tout le temps que tu veux avec moi » Je te souris avant de te faire un clin d'oeil. J'étais curieuse de savoir ce que tu nous avait réservé, pour avoir envie d'être avec moi aussi longtemps. « Qu'est-ce que tu nous a concocté alors Mister Bridgestone? » Tu étais toujours plein d'imagination, et même si j'avais une entière et complète confiance en toi, je savais que tu n'en restais pas moins totalement imprévisible. Bon après, je ne cache pas que c'était quelque chose que j'appréciais chez toi. « Rassure-moi, tu ne m'emmènes pas dans ces bois pour m'assassiner et prendre ma place dans le groupe hein? » fis-je malicieusement en arquant un sourcil.

e me sentais de manière général très bien en ta compagnie, et je savais qu'on allait passer un bon moment. Tu étais plutôt calme, mais d'un autre côté on ne s'ennuyait jamais avec toi. C'était ce que j'aimais. Ca et ton sens de l'humour, ta répartie et ton sarcasme qui faisaient ton charme. Et tes atouts, à mes yeux. Après, il est vrai que pas tout le monde avait la capacité de comprendre l'ironie. J'étais curieuse de savoir ce que tu nous avait prévu. Te connaissant tu avais une idée derrière la tête et je crois qu'il fallait que je m'attende à tout. Même si certaines choses se retrouvaient éliminées d'office étant donné l'endroit où on se trouvait. Pour plaisanter, je te demandai si tu avais prévu un quelconque destin tragique pour ma personne. Après tout cela répondrait plus ou moins au cliché de la petite sortie entre potes. Il y en avait toujours un qui mourrait ou qui avait un accident grave. Limite ça manquait dans l'ambiance. « Aaah.... C'est tentant.... Mais je suis déjà destiné à un grand avenir dans le cinéma chéri, je ne peux faire 49 choses en même temps.  » Je rigolai doucement à ta réponse, avant de t'adresser un sourire plein de malice. « Et vu que tu vas réussir à voler un oscar à Di Caprio, je crains que tu ne doives abandonner ta carrière de serial killer mon chat... » Too bad.

Je reportai mon attention sur le panorama qui s'offrit à nous, et je ne pus que rester bouche bée devant le spectacle que les environs nous offraient. C'était à couper le souffle. A peu de choses prêts, on pourrait croire que quelqu'un était venu ajouter des paillettes sur l'horizon. C'était parfait et magnifique. « Tu ne trouves pas qu'on dirait qu'un ange a renversé sa boîte de couleurs ?! » Je souris doucement en t'entendant. Malgré mes quelques promenades, je n'étais jamais venue ici. Et j'aurais manqué quelque chose si cela n'avait pas été le cas. Heureusement que tu étais là. « C'est à peu près ce que je me disais » t'avouai-je en souriant, avant de m'approcher de toi pour me coller doucement contre toi. J'étais câline, j'étais tactile et c'était exactement le genre de moments qui me donnaient envie de câlins. « Merci de m'avoir montré cet endroit, c'est magique » ajoutai-je en souriant avant de sortir mon téléphone portable. « Je peux avoir un selfie avec le futur Marlon Brando? En mieux, dieu merci » plaisantai-je malicieusement avant de faire danser l'écran du smartphone devant nous. Je ne voulais pas louper l'occasion de me prendre en photo en ta compagnie devant un panorama aussi réussi.