let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Eli commençait à dire des choses de manière amusante.. Elle semblait gênée et manquer de confiance en elle. Sauf qu’elle n’avait pas à l’être. J’écoutais ses propos très attentivement et je dois bien avouer que je la trouvais encore plus mignonne comme ça.  « Je t’ai écouté Eli… bien écouté mais je ne suis pas d’accord avec toi. Tu n’es pas juste Eli… Tu es Eli. Tu es incroyable à ta façon et je ne veux pas que tu doutes de toi-même. Je suis Jojo mais je ne suis pas parfait. Je suis con par moment, j’ai aussi des réactions bizarre.  Lui dis-je en montrant mes dents. Oui, je souriais mais j’avais vraiment une histoire amusante à lui raconter. « Par exemple, je suis jaloux des copines de mes meilleures amis. C’est bizarre pour un mec de dire ça et tu le sais bien, je ne suis pas gay. Mais tu vois, Nate et William sont comme mes frères. Je les aime. On a toujours tout fait ensemble. Sauf que maintenant, depuis qu’ils sont dans une optique d’amour… Je me sens écarté de leur vie et du coup, je n’apprécie pas leur copine alors que je ne les connais pas du tout. Donc tu vois Eli, j’ai des réactions étranges aussi… et je ne suis pas parfait. » Terminais-je en souriant de manière un peu gêné puisque je venais tout juste d’avouer à Eli quelque chose que je n’ai jamais dit aux gars. Elle devait me prendre pour un homme qui manquait de fierté sans doute.

Je voulais la rassurer mais sur ce coup-là, je ne savais pas comment faire. Eli n’est pas comme toutes les autres. Elle semble si spéciale et si différente. «  Eli… J’ai quelque chose à te proposer… »Lui dis-je alors sérieusement en affichant quand même un sourire. Je m’étais levé soudainement avant de faire le tour de la table pour me mettre devant elle pour lui tendre la main.  « Si tu me fais confiance Eli, prends ma main. Ou si tu n’as pas confiance et que tu cherches à me faire confiance, prends ma main aussi. N’hésite pas à respirer un bon coup, j’attendrai… »  Lui dis-je alors en la regardant dans les yeux. J’avais mon idée pour qu’elle me fasse confiance. Enfin si elle accepte de se prêter au jeu…

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J’avais l’impression que je venais vraiment de faire une folle de moi-même devant le jeune homme. Disons qu’il venait de me dire de belles choses, il venait de m’ouvrir une petite partie de son cœur et moi, je perdais mes moyens. Ça ne m’était jamais arrivé auparavant de me retrouver dans ce genre de situation – le genre de situation où quelqu’un nous fait comprendre qu’il nous apprécie plus qu’on pouvait le penser. Surtout que là, c’était Jordan et qu’à la base, que par sa présence il avait le don de me troubler alors là, maintenant qu’il me confiait tout ça… je ne pouvais que perdre complètement le contrôle de mes faits, gestes et paroles. Il semblait toutefois avoir compris où je voulais en arriver avec mon charabia et il me fait comprendre à mon tour qu’il était loin d’être parfait. Bon ça, j’avais du mal à y croire. Il me parla d’ailleurs de ce qui se passait présentement avec ses meilleurs amis. « Non, je t’assure… je comprends cette réaction. Les gens changent quand ils sont amoureux et des fois, c’est les amis qui payent. C’est triste que ça soit comme ça. » Comme si les gens n’avaient plus assez de temps pour voir tout le monde. Je pouvais parfaitement comprendre sa réaction. Ça m’avait un peu énervée d’ailleurs quand Edward coupait la soirée pour aller sur Skype avec Lysianna. En même temps, je n’avais jamais été avec quelqu’un donc je ne pouvais possiblement pas comprendre comme s’était, je ne sais pas trop en fait.

Puis, le sujet changea lorsque mon ami m’annonça qu’il voulait me proposer quelque chose. Il voulait que je lui prenne la main pour lui prouver que je lui faisais confiance – ou qu’éventuellement, j’aimerais que ça soit le cas. De simples paroles ne pouvaient pas suffire? Je me mordis la lèvre en regardant le sol quelques secondes. Je ne comprenais pas trop où il voulait en venir avec tout ça en fait… « Tu sais, j’ai compris qu’une bonne partie de mon problème était en lien avec le fait que j’avais du mal à me faire confiance… mais surtout à faire confiance aux autres aussi. » J’étais toujours assise et j’avais baissé la tête vers la main de Jordan toujours tendu dans ma direction. Comme il me l’avait conseillée, je pris une grande respiration et ma main se glissa tout doucement dans la sienne. Mon cœur battait tellement vite. C’était anodin pour bien des gens mais pour moi, c’était beaucoup. Je m’étais levée au même moment, question de faire face à Jordan. « Avec moi, tout est toujours une question de temps. » soufflais-je en lâchant de regarder nos mains pour soutenir son regard.  Ce que je voulais dire par là c’était que bien que j’appréciais Jordan, il allait falloir du temps avant qu’il gagne entièrement ma confiance. J’étais constamment sur la défensive, je me protégeais inconsciemment je suppose. Mais ce que je pouvais dire, c’était qu’il était sur la bonne voie pour y arriver mais ça, il devait le savoir car j’avais ma main dans la sienne depuis un petit moment déjà.

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Me livrer ainsi à Elizabeth me faisait du bien, beaucoup de bien. Malgré ce que j’aurai pu penser un jour, mon amitié avec mes frères peut se retrouver menacer. Du jour au lendemain, tout peut changer. Je n’espère pas les perdre et surtout pas pour des femmes. On est les trois mousquetaires, on a toujours été ça et je ne veux pas que ça change. Je crois que je ne supporterai pas de voir ça changer. Et heureusement qu’elle est capable de me comprendre parce qu’en réalité, ce qu’elle vient de me faire, c’est de me rassurer. Je ne me suis jamais senti comme ça avec quelqu’un. Elizabeth me fait devenir meilleur et je pense qu’elle me donne l’opportunité de réfléchir sur pas mal de choses parce que finalement, elle m’apaise. Je me sens moins contrarié et beaucoup moins emmerdé par l’idée que mes frères me tournent le dos parce que je réalise que s’ils le font, c’est que notre amitié n’a jamais été ce que je pensais qu’elle était. On est frères ou on ne l’est pas.

Une idée s’ancra ensuite dans ma tête et elle n’était pas prête d’en sortir. J’avais donc proposé à Eli de me donner malgré tout la main, je voulais lui montrer que j’étais un homme de confiance, un homme sur qui elle pourrait compter. Donc quand elle prit ma main, je me sentis aussitôt soulagé. « Et avec moi, tout est une question de démonstration. On va le faire à ta manière, c’est certain, je ne veux pas te brusquer mais je te demande juste une chose, d’essayer ma manière juste une fois pour que tu puisses ouvrir ton esprit et pourquoi pas remettre en question ton jugement parce qu’Eli, il y a du bon chez beaucoup de personne et je t’assure qu’il y a aussi du bon en moi. Enfin je l’espère sinon tout ça servirait à rien. Lui dis-je en riant légèrement pour plaisanter un peu et détendre l’atmosphère. Je me sentais déjà chanceux d’avoir sa main liée à la mienne. Sentir sa paume et recevoir cette sensation de contact, c’était intense. Je n’avais jamais ressenti ça pour une femme avant. J’ai toujours été droit au but comme on dit. « Je vais moi-même te faire pivoter sans quitter ta main, tu vas voir, c’est très simple mais tu dois fermer les yeux. » Murmurais-je en la regardant. Nous étions assez proche, ça pouvait surement être déstabilisant pour elle mais c’était arrivé, je ne sais comment d’ailleurs. Je n’avais pas demandé à ce qu’on soit aussi proche.

Lorsque ses yeux fut fermés, j’avais levé sa main et son bras pour la faire pivoter à plusieurs reprises comme dans une danse de salon afin qu’elle perde ses repères. Et lorsque son corps fut devant le mien, je descendis son bras et sa main le long de son corps en gardant ma main posé sur la sienne. C’était toujours aussi intense, voire beaucoup plus. C’était unique. Eli me faisait ressentir des choses uniques. C’était incroyable. Je n’aurai jamais pensé ressentir autant de frisson parcourir mon corps sans avoir de relation sexuelle.

Ma main se sépara ensuite de la sienne au moment où je fis un pas en arrière pour m’éloigner d’elle. « Eli… Ca ne sera pas facile et si tu n’y arrives pas, ce n’est pas grave mais j’aimerai que tu continues de garder les yeux fermés et que tu te laisses tomber en arrière pour que je puisse te rattraper. » Dis-je alors dans un grand murmure. Cet exercice lui permettra de réaliser que même si elle a perdu tous ses repères, j’ai été capable de la rattraper et de ne pas la laisser tomber dans le vide. En d’autre terme, je veux lui prouver qu’elle peut me faire confiance.

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Je trouvais ça particulier de voir et d’entendre Jordan se confier ainsi à moi. Je ne savais pas trop ce que je lui avais fait mais pour qu’il me parle de sa jalousie envers ses amis et de ses petits trucs qui le troublait, eh bien je me disais que quelque part… c’était parce qu’il avait confiance en moi. Ça arrivait tellement rarement que quelqu’un tienne à moi que chaque fois que je réalisais que c’était en train d’arriver, eh bien, j’en étais troublée. C’était probablement dû au fait que je n’avais jamais réellement eu d’entourage avant d’arriver à Miami. Moi qui pensais que ça allait se continuer une fois ici, je m’étais trompée. J’avais Edward, Geane, Mackenzie et maintenant Jordan. J’étais plus que choyée par tout ça.

Ce dernier souhaitait maintenant que lui prenne sa main. J’ignorais réellement pourquoi il voulait qu’on fasse ça. Quelque part, ça me frustrait car pour plusieurs, c’était qu’un geste anodin alors que dans mon cas, ça me prenait du temps et ce n’était pas facile les contacts physiques. C’est après une grande respiration que ma main se posa doucement contre la sienne. Je sentis ses doigts se renfermer bien doucement autour de moi. Il ne voulait pas me brusquer et j’appréciais ça bien que je continuais d’avoir honte de rendre ce moment beaucoup trop intense pour ce qu’il devait l’être généralement. Jordan devait avoir l’habitude d’avoir affaire à des filles qui lui sautait dessus à la moindre occasion. Au moins, il comprenait que ce n’était pas mon cas. « Mais je sais ça Jordan qu’il y a du bon en toi. C’est évident car sinon, jamais je n’aurais passé autant de temps à l’hôpital et jamais je pourrais dire que tu es un de mes amis aujourd’hui. Tu es réellement quelqu’un de bien, il ne faut jamais que tu doutes de ça! » Et j’étais parfaitement honnête. En même temps, je pouvais comprendre que nous étions continuellement le pire juge de nous-même et qu’on avait beau avoir la meilleure confiance au monde, on arrivait toujours au final à ne pas être satisfait de sa personne. C’était triste quand même.

Jordan avait comme plan de me faire faire fermer les yeux et de me faire tourner sur moi-même et c’est dans le silence qu’il le fit. Parfois, j’ouvrais mes yeux pour les refermer. Le problème était que lorsque je fermais les yeux, j’avais de mauvaises images qui me remontaient en tête. Ce n’était pas pour rien que j’étais sous médication pour dormir le soir. Ça me prenait toujours tellement de temps avant de dormir. Parfois, je fixais le plafond pendant des heures jusqu’à ce que mes yeux ne se ferment par eux-mêmes. Je me laissai tourner par contre, je laissais faire Jordan parce que quelque part, je n’avais pas peur avec lui. Il était quelqu’un de bien, il n’allait pas me faire de mal et je le savais. Lorsqu’il s’arrêta, mon cœur battait vite car j’étais heureux et fière de moi d’avoir été capable de me laisser guider par lui de cette façon. Il ne pouvait peut-être pas comprendre mais j’avais l’impression d’avoir fait un pas énorme.

Par contre, lorsqu’il me demanda de garder mes yeux fermés et de me laisser tomber vers l’arrière, j’ouvris les yeux. « Jordan ça ne sera pas possible. » Je me tournai pour faire face. Je ne me sentais pas à l’aise de laisser tout mon corps dans ses bras et puis, j’avais été en mesure de contrôler mes pensées mais je ne voulais pas abuser non plus. Je pensais bien en avoir fait assez pour maintenant. « C’est qu’il se passe des choses étranges quand je ferme les yeux trop longtemps. Je n’aime pas particulièrement ça… je suis désolée… je ne veux pas te décevoir ou quoi que ce soit. » Je jouais maintenant nerveusement avec mes mains. « T’as le droit de dire que je suis bizarre… je sais… J’ai honte de ne pas être à la hauteur de tes espérances. »