Ça faisait environ déjà une semaine que j’étais à Miami, où je glandais la plupart de mon temps à l’hôtel en attendant le fameux procès de monsieur Campbell. À mes yeux, il n’était plus un père, j’avais énormément de mal avec ça, autrefois, il était mon héros, celui qui avait bâti notre famille, je m’étais fais une image de lui où il serait mon exemple. Mais au lieu de ça, je me suis mis à le détester pour ce qu’il est et pour tout ce qu’il représentait dans ma vie. J’avais pu voir mon avocat, qui allait m’aidé dans mon témoignage, qui l’eu cru que depuis le début mon père détournait les fonds de banque ? Il y en avait pour des centaines de milliers de dollars, j’en étais dégouté, c’était un lâche, rien de plus. Cependant, je n’étais pas fortuné non plus, j’avais de quoi me payer l’hôtel, mais j’avais besoin d’argent pour pouvoir me payer toutes mes merdes qui me feraient oublié qui je suis. C’est d’ailleurs il y a trois jours que j’ai trouvé une annonce dans un journal, où une femme faisait des photos, qu’on était payé cent dollars, ça me tentait bien et c’était de l’argent facile, je n’étais pas spécialement pudique, donc ça m’allait. Ce matin-là, à cause du décalage d’horaire, je m’étais réveillé à la bourre, forcément, je m’étais dépêché pour aller à la douche et m'habiller assez décontracter. Je pris ma voiture que j’avais loué quelques jours plus tôt pour me rendre sur les lieux, on m’avait envoyé un e-mail pour me dire où se situait  le rendez-vous. Aussitôt arrivé, je sorti de la voiture, je me dépêchais de m’allumer une clope avant de commencer la journée, de plus j’avais pas eu mon café, ça me rendait encore plus trognon que d’habitude, j’arrivais naturellement, où il y avait un tas de truc mis en place. Je tirai une taffe en regardant autour de moi, c’était impressionnant comme matériel pour être photographe, puis une jeune femme s’approchait de moi, elle était toute petite. « Vous êtes ? » Demandait-elle tandis que je tirai une nouvelle taffe avant de lui répondre : « Calvin, je suis ici pour Mlle Parker. » Lâchais-je sèchement, j’étais quelqu’un qui avait besoin de temps le matin, mais je restais tout de même poli, du moins je faisais l’effort pour. « Vous n’avez pas le droit de fumer dans cet établissement. » Dit-elle avant de prendre ma cigarette de ma bouche, je n’eus pas le temps de dire un mot qu’elle était partie, et ça commençait à sérieusement m’énerver. « Ma clope, c’est mon fric! Vous allez payer pour ça! » Haussais-je le ton tandis qu’elle se dépêchait de sortir d’ici, elle ferait mieux, sinon j’allais lui refaire ses talons dont le bruit qui m’agaçait à taper. Puis je me tournais, et j’entendis une femme qui criait de tous les côtés, elle devait être sacrément énerver. « On vous entend jusqu’à dehors vous savez?! » Lâchais-je naturellement, avant d’enfoncer mes poings dans le jean, j’ignorais qui était Mlle Parker, du coup forcément j’essayais de la trouver, en espérant qu’elle me gueule pas dessus, sinon ça n’allait pas le faire et je voulais mon pognon. J’étais là, et elle n’allait pas me faire chier.

La journée avait clairement mal commencé! J'avais eu la mauvaise surprise de découvrir que mon réveil n'avait pas sonné, ou que je ne l'avais pas entendu. Et je ne supportais pas ça! J'avais été contrainte de boire mon café d'une traite, et de me préparer en cinq minutes, autrement dit, cette journée était clairement merdique! Il n'y avait pas de mystère, ma vie était un véritable chaos ces derniers temps, autant sur le plan professionnel que sentimental, donc forcément, j'avais eu dû mal à trouver le sommeil, et donc forcément... Ma relation avec James venait de subir son premier coup dur, et j'avais clairement l'impression qu'il m’échappait. Il faut dire que je devais m'y attendre, j'avais décidé de repousser l’échéance de ma confession sur mon passé avec les hommes, je suppose que j'en payais le prix aujourd'hui! Puis il y avait eu cette séance photo que j'avais faite quelques jours auparavant pour un client de Derek, un grand magazine de mode réputé dans tout l’État, il semblerait que je n'ai pas été à la hauteur du choix du mannequin! Résultat, je m'étais pris un savon par mon boss qui m'avait clairement fait comprendre que j'étais qu'une incapable, et que je devais me rattraper si je voulais encore être contacté pour ce genre de mission... Autrement dit, comment se faire rembarrer par son employeur! Je pensais avoir fais le choix parfait en choisissant ce... Carl, qui pour moi correspondait à l'image que voulait donner la marque, mais il semblerait que je me sois trompée. Et là j'étais forcée de recommencer un shooting, sans être sûr de viser juste, c'était effrayant! Pour la première fois de ma vie, je doutais de mes capacités à bien faire mon job, et dieu que ça m'agaçait! J'étais parvenue quand même à arriver à l'heure sur le lieu où devait se dérouler la séance, la dernière programmée. Et ça commençait mal, l'homme qui avait répondu à l'annonce n'était pas là. J'avais eu une belle brochette de beaux mâles la veille, mais j'avais rapidement réalisé qu'aucun ne conviendrait pour avoir un résultat parfait! Cet homme était donc une sorte de dernière chance... Et beh ma chance n'était plus puisqu'elle me posait à priori un lapin! Je déambule dans cette pièce annexe, tentant de joindre Derek et lui dire que je n'ai malheureusement rien de mieux à lui proposer. Une sonnerie, puis deux... Mandy débarque de nul part pour m'annoncer que le mannequin est arrivé. Je devrais être soulagée, pourtant je suis encore plus en rogne! " Garde-le ici! Tu l'attaches, tu le déshabilles, tu le menaces, t'en fais ce que tu veux mais il est hors de question qu'il parte!" lançais-je alors que je m'emporte toute seule dans ce silence complet! Elle hoche de la tête, ayant bien compris le message même si je doute qu'elle mette en application mes ordres, dommage! Je raccroche et prend une grande inspiration afin de me détendre. Je dois respirer, tout va bien se passer... Il sera parfait, et on m'applaudira pour ce merveilleux travail que j'aurai fourni, j'aurai le droit à être payer bien plus, et je serais une artiste reconnue partout dans Miami. Ouais.... Je me décide à rejoindre la pièce dans laquelle mon matériel est installé, remarquant cet homme un peu plus loin. « On vous entend jusqu’à dehors vous savez?! » Je voulais tenter de ne pas l'effrayer en lui criant dessus, mais il semblerait qu'il ne veuille pas profiter de mon calme retrouvé. " Vous êtes en retard!" fis-je remarquer avec un ton plutôt désagréable. D'accord, je devais rester professionnelle. C'était ma chance.... A première vue, il était plutôt pas mal, disons que son physique était intéressant. C'est tout ce qui comptait.. "Bon vous savez certainement comment va se dérouler la séance..." demandais-je en m'approchant avec assurance vers mon appareil duquel je m’empare, j'imaginais qu'il n'en était pas à son premier shooting, donc c'était pas nécessaire d'expliquer clairement le déroulement. Je fais quelques réglages, et relève finalement le regard pour constater qu'il se tient toujours face à moi les mains dans les poches. "Bon Roméo... Va pas falloir que je vienne les retirer moi même quand même?" Aoutch! Cette remarque j'aurai pu la garder pour moi... Il ne semble pas comprendre alors que je lui montre finalement son corps "Tes fringues..." Je constate rapidement qu'il semble assez surpris et je ne peux m'empêcher de sourire face à sa réaction alors que je viens tout naturellement de le tutoyer. "Oh... t'étais pas au courant?!" Une des demandes du cahier des charges était qu'il soit en sous vêtements, ou torse nu tout du moins.Surprise!

J’étais donc à la galerie pour faire une séance photo, c’était un moyen de se faire de l’argent facile. Bien-entendu, j’étais arrivé en retard à cause de mon décalage d’horaire, c’était assez difficile de s’adapter avec seize heures d’écart entre l’Australie et les États-Unis. À peine arriver dans cet établissement, qu’on m’ôte ma clope de la bouche, ça commençait bien à me gonfler, bon, je fais ce putain photoshoot, et je me casse. Alors que j’entendais une voix féminine qui était à bout de nerfs, je me dirigeais de là où j’entendais pour lui dire qu’on l’entendait jusqu’à dehors. « Vous êtes en retard! » Dit-elle, ça va pas la peine d’être désagréable. J’hausse un sourcil en l’a regardant d’un air lassé, je me mordille la lèvre pour me retenir de dire quelque chose. Mais c’est plus fort que moi : « Faites pas chier! Je suis là. » Lâchais-je en articulant, je voulais lui faire comprendre que je n’étais pas le genre de mec qui recevait des réflexions, j’avais horreur de ça. Elle semblait être en stresse, elle devrait se détendre, je roulais mes yeux en la suivant, avant de comprendre qu’il fallait que je me place sur le fond blanc pour les photos. « Bon vous savez certainement comment va se dérouler la séance… » Me demandait-elle en s’approchant de moi tandis que j’haussais le sourcil en l’a regardant, elle attrape son appareil photo au passage, où elle enroule le cordon de sécurité entre ses doigts pour mieux le maintenir, tandis que je reste devant elle, ne comprenant pas trop ce que je dois faire. Au téléphone, elle m’avait dit que deux choses, l’heure et le rendez-vous rien de plus, donc j’attendais ses instructions dans le plus grand calme. « Bon Roméo… Va pas falloir que je vienne les retirés moi-même quand même? » Demandait-elle, j’étais assez surpris par ce qu’elle venait de dire, venait-elle de me provoquer ou bien ? J’ignorais comment le prendre. « Tes fringues… » Dit-elle, tandis qu’elle me sourit, bon, elle n’allait pas m’énerver, j’attrapais une chaise dans le coin avant de revenir de là où j’étais, elle me suivait du regard. Je ne dis pas un seul mot, car j’ai qu’une hâte, c’est de m’en débarrasser au plus vite, je commence à défaire mes chaussures et ôtant ma veste. « Oh… t’étais pas au courant?! » Demandait-elle  naturellement ce qui m’énerve encore plus, je ne suis pas son chien non plus. Je me lève en m’approchant d’elle, elle semble plus petite que tout à l’heure. « Putain. Non, je n’étais pas au courant, parce que la femme avec l’appareil photo à sûrement omis ce petit détail! » Lâchais-je sèchement en déboutonnant le bouton de mon jean, puis je retirais mon gros pull noir, avant de le passer à une stagiaire. Je n’étais pas spécialement pudique, donc ça ne me dérangeait pas qu’une femme me voit en boxer. « Je sens que cette matinée va bien me faire chier. » Dis-je tout bas pour pas qu’elle m’entende, avant de retirer mes chaussettes et mon pantalon que je balançais par terre, puis je me relevais devant elle. « C’est bon, maintenant madame est contente de voir un homme presque nu? Ça devrait faire ton bonheur de la journée! » Lâchais-je ironiquement avant de me placer en plein milieu du fond blanc, je ne savais pas comment je devais me tenir car je n’avais aucun accessoire. Et qu’elle ne compte pas sur moi pour sourire! J’en avais pas du tout envie! Sauf que, au moment d’appuyer, elle appuie sur son bouton, mais rien ne semble fonctionner, je vois qu’elle force dessus tandis que je reste debout comme un gland. « Madame ne sait plus se servir de son appareil photo on dirait bien. » Dis-je naturellement, je levais les yeux au plafond, j’attendais impatiemment, puis je commençais à me gratter la barbe en reposant mon regard sur elle où visiblement rien ne marche comme elle le souhaite ce qui me fait un petit sourire. Voilà, fallait pas me prendre pour un con. « Tu crois que ça me plaît d’me balader nu toute la journée? Dépêche s’il te plaît. » Dis-je en commençant à perdre patience, avant de soupirer longuement.

Je sais en général bien gérer mes émotions. Enfin disons que même si au plus profond de moi c'est l'hécatombe, il est rare que je laisse transparaître quoique ce soit. C'est un moyen de me protéger je suppose. L'ennui c'est que là j'étais comme une cocote minute sous pression et que j'étais sur le point d'exploser! La vie semblait vouloir me mettre des bâtons dans les roues, me pousser à bout afin de savoir si j'étais capable de tenir. Et je doutais clairement de ma capacité à y arriver. Je sais, les choses allaient s'arranger... C'est ce que je me répétais sans cesse. Et si ce n'était pas le cas? Si j'étais destinée à payer le prix de mes erreurs et a vivre avec cette angoisse permanente qui m'empêcher de dormir ou encore de penser correctement... Je devais être optimiste, tout du moins d'un point de vue professionnel. Je n'avais jamais été remise à ma place, je pense avoir toujours bien fait mon boulot, mais là j'étais en plein doute, et je dois dire que j'étais d'autant plus nerveuse en réalisant que mon rendez-vous de ce matin était le dernier qui me laisserait une chance de me rattraper. L'ennui, c'est que ce dernier faisait déjà des siennes, j'avais déjà assez de problème comme ça, je n'étais pas en mesure de supporter une crise de plus. Heureusement pour moi, mon assistante vient me prévenir qu'il est là. Je ne tarde pas à le rejoindre, tentant de prendre sur moi afin de ne pas lui balancer ses quatre vérités en face. Sa remarque me pique cependant à vif, et je lui fais remarquer sans plus attendre qu'il devrait se faire petit étant donné son retard « Faites pas chier! Je suis là. » Mon regard croise sans plus attendre le sien. J'ai cette faculté à faire passer tout ce que je ressens par ce dernier lorsque je n'ai pas envie de prendre la parole, et je dois dire que je viens tout simplement de lui lancer le regard le plus glacial qu'il soit. Encore heureux qu'il soit "potable" pour cette mission, sinon je me serai faite une joie de lui demander dégager. Je ne veux pas perdre de temps et m'empare de mon appareil afin de faire les derniers réglages alors que je remarque rapidement sa passivité. Il me tend une perche pour que je le provoque, et je dois avouer qu'il aurait été préférable que je mesure mes propos, mais ce qui sort de ma bouche est souvent la première pensée qui traverse mon esprit, dommage pour lui. Je suis ravie de voir qu'il est soudainement moins bavard, et je jubile d'une certaine façon. Jusqu'à ce qu'il se rapproche de moi, et rend mon sourire bien moins arrogant. Pourquoi est ce que je me sens en quelques sortes menacé? « Putain. Non, je n’étais pas au courant, parce que la femme avec l’appareil photo à sûrement omis ce petit détail! » Je plisse les yeux, un brun provocante et hausse les épaules. "Il me semblait d'avoir envoyé un mail". Ou pas! "De toute façon, c'est ton boulot, je suppose que c'est pas la première fois que ça arrive. Promis j'essaierai de pas tomber amoureuse!" Fis-je remarquer avec le sourire le plus faux du monde. Je l'entends parler entre ses dents mais je préfère ne pas relever, je savais que ca n'allait pas me plaire.« C’est bon, maintenant madame est contente de voir un homme presque nu? Ça devrait faire ton bonheur de la journée! » Je profite qu'il ne me regarde pas pour partager un regard agacé avec la stagiaire. Heureusement qu'ils n'étaient pas tous comme lui. Je tente de tirer une première photo, en vain. Ca n’échappe pas à Calvin. « Madame ne sait plus se servir de son appareil photo on dirait bien. » Je soupire le plus discrètement possible, n'ayant pas envie de lui donner le plaisir de me voir perdre mes moyens. Je préfère me concentrer sur mon appareil, sur lequel je ne semble pas remarquer de problème.« Tu crois que ça me plaît d’me balader nu toute la journée? Dépêche s’il te plaît. » Okay, ma patience est mise à rude épreuve! Je comprends cependant que j'avais oublié d'enclencher un bouton. "T'es prêt?" Demandais-je alors que je commence à prendre quelques photos, je remarque cependant que bien qu'il ait l'attitude parfaite, les poses laissent à désirer. "Ca va pas" lançais-je alors que je me mets face à lui. " Tu dois être plus imposant, plus sûr de toi." Mes mains viennent effleurer ses cuisses. "Écartes un peu plus tes jambes, et baisse légèrement le visage. Faut que tu me provoques par ton attitude et ton regard" repris-je en attrapant mon appareil autour de mon cou alors que je plonge mon regard dans le sien. "T'es un bad boy... Montre moi de quoi t'es capable!" C'était une provocation, mais je pense que ça pourrait peut être nous aider à avoir la photo parfaite alors que je me mettais de nouveau en position pour shooter.

Apparemment, je dois me déshabiller pour faire les photos et avoir mon argent. Sauf que madame avait omis ce petit détail, qui était en fait plutôt un gros détail selon moi. Je m’approchais d’elle pour me justifier, pendant que j’ôtais mes vêtements de façon progressive, et je lui fais comprendre que c’était elle qui avait oublié de me le dire. Elle plisse les yeux en me regardant, et j’ai horreur de ça, ça m’agace, ça me rend fou. De plus cela, elle hausse les épaules, comme si c’était moi en premier le fautif dans cette situation. « Il me semblait d’avoir envoyé un mail. » Lâche t-elle avant de rajouter : « De toute façon, c’est ton boulot, je suppose que c’est pas la première fois que ça arrive. Promis j’essaierai de pas tomber amoureuse. » Dit-elle avec un sourire faux, ce qui m’agace encore plus, je m’approche d’avantage vers elle alors que je suis qu’en boxer. « Pff, comme si je pouvais tomber amoureux de vous, une fille de votre genre, non merci! Vous devez avoir un copain coincé pour être dans cet état-là! » Dis-je en tournant les talons, puis je freinais sur le bout de mes orteils sur le sol en me rendant compte d’une chose. « Enfin… Si vous avez un copain, si quelqu’un veut bien de vous, c’est tant mieux hein. » Dis-je en faisant semblant de faire l’impression que j’ai peut-être dis ce qu’il ne fallait pas, mais en réalité je m’en fichais d’avoir touché un point sensible, elle m’avait énervé, si je pouvais, je pourrai juré de tous les mots que je connais, mais je le fais discrètement. Avant de rétorquer que j’étais enfin nu, et qu’elle devrait se détendre, sous entendu qu’elle était chanceuse de me voir plus ou moins nu.

Une fois que je suis sur le fond blanc, elle essaye de prendre une photo, mais apparemment, ça ne marche pas comme elle le souhaite, je ne me gêne pas pour lui jeter des piques. Elle soupire, ce qui me fait, j’ai touché un point sensible une fois de plus, je battais mes records. Je perdais patience à force, elle essaye d’arranger le soucis depuis plusieurs minutes, puis je lui fais comprendre que je n’ai pas toute la journée à me balader en torse nue et jambes en l’air, de plus il fait frais dans cette putain de pièce. « T’es prêt? » Demande t-elle, tandis que je me met à regarder son objectif sans rien dire, et je commence à poser, je prend un air assez sérieux, en me laissant faire, dansant sur un pied. « Ça va pas. » Lance t-elle, où je lève mes yeux en l’air, elle s’avance vers moi avec son appareil photo en main. « Tu dois être plus imposant, plus sûr de toi. » Dit-elle en effleurant mes cuisses pour me faire comprendre comment je dois poser, je suis surpris de son geste, je me laisse donc faire en souriant. « Écartes un peu plus tes jambes, et baisse légèrement le visage. Faut que tu me provoques par ton attitude et ton regard. » Dit-elle, puis elle rattrape son appareil photo grâce à la bande. Je l’a regarde assez perplexe, parce que je suis juste là pour faire mes photos, et c’est certainement pas une petite gamine qui va me dire comment poser. « Tu sais que tu n’avais pas besoin de toucher mes cuisses pour me faire comprendre comment je dois poser? » Rétorquais-je, avant de la voir s’éloigner de moi et de reprendre sa position de photographe, et de me regarder droit dans les yeux. « T’es un bad boy… Montre moi de quoi t’es capable! » Lâche t-elle, je me tourne légèrement afin qu’on me voit de profil, je baisse légèrement ma tête afin que je puisse regarder l’objectif. « C’est ce que je suis, visiblement, tu ne le sais pas encore. » Lâchais-je à celle-ci, avant de voir les autres assistances qui arrivent derrière la jeune femme, avec leur dossier sur leur bras pour me regarder. Je tente de changer de position, où je croise mes bras, où on peut voir parfaitement mes biceps fermes. Je peux les entendre de loin. « Oh la vache! Elisha a trop de la chance parfois elle tombe sur de ces beaux-gosses! » Lâche t-elle en me regardant, visiblement un peu trop, ce qui m’énerve d’avantage, je vois le flash qui défile devant mes yeux, ça commence à faire long. « Elisha, c’est quoi le prénom de ce beau-gosse? » Demande une jeune femme en s’approchant d’elle où visiblement elle interrompe la séance, tandis que moi, je pars attraper le petit tabouret mit de côté, et de fouiller dans la poche de ma blouse pour ressortir mon paquet de clope. Je viens m’asseoir dessus, je me tourne vers Elisha, en levant les mains, clope à la bouche et briquet à la main, que je m’apprête à allumer ma clope. « Tu voulais du bad-boy, tu l’as, commencez pas à faire chier. » Objectais-je, avant de diriger le briquet pour appuyer sur le petit enclenchement qui sort une flamme, qui allume ma clope. Une fois allumer, je ressors une fumée de ma bouche en savourant la sensation, je fixe la braise de ma clope en soufflant légèrement dessus. « Et parce que j’ai envie de fumer aussi. » Dis-je en souriant narcissiquement, en fait ça m'aidait à me calmer.

Je ne suis pas du genre à être désagréable en temps normal. Non. Disons que je traverse actuellement une mauvaise passe et que ma patience est mise à rude épreuve! J'aurai bien évidemment été capable de faire un effort, après tout, c'est pour le boulot, malheureusement le jeune homme qui me faisait face ne rendait pas cette tâche facile. J'avais mon lot de problème, et c'était clairement pas le moment d'en rajouter, au risque de s'accorder les foudres. Des hommes comme lui, j'en avais malheureusement croisé. A vrai dire, il me rappelait même ce fameux Nathan, à la seule différence, c'est que lui, je n'avais pas couché avec et qu'il ne pouvait donc pas me faire chanter! Enfin! Il semblait avoir trouver un tout autre moyen pour me faire rager : La provocation. Je sais que ça ne sert absolument à rien de rentrer là dedans. Il va faire son boulot, le mien, et d'ici quelques minutes, nous n'aurions plus jamais à nous revoir... Mais ça n'empêche que je plonge en plein dans ce jeu, répondant presque à chacune de ses remarques. Je suis pas d'humeur, et j'ai bien peur que si on continue ainsi, je serai capable de le foutre dehors à poil! Qu'importe ce que je serais prête à y laisser... Je dois me ressaisir. Je tente donc de paraître un brin détachée, bien que je reste provocante dans mes propos, ne pouvant m'empêcher de croiser son regard pour appuyer mes propos alors que j'opte pour un parfait sourire hypocrite pour l'agacer à son tour.« Pff, comme si je pouvais tomber amoureux de vous, une fille de votre genre, non merci! Vous devez avoir un copain coincé pour être dans cet état-là! ». Retenez-moi! Ma main a cette folle envie de venir frapper son visage! C'était clairement pas le moment d’évoquer ma vie sentimentale qui était sans dessus-dessous! Je profite qu'il me tourne le dos un instant pour serrer les poings, « Enfin… Si vous avez un copain, si quelqu’un veut bien de vous, c’est tant mieux hein. » Je hausse les sourcils, ne pouvant retenir une précision. "Elle s'appelle Lana, et on prend notre pied ensemble! Même si j'vois pas en quoi ça vous regarde". Je ne le reverrai pas après tout, qu'est ce que ça pouvait faire que je lui raconte n'importe quoi à part d’éprouver une sorte de satisfaction en observant sa déception alors qu'il semble tout savoir de moi? Il faut clairement que ça se finisse au plus vite...

Il prend place sur le fond blanc, je prend un petit temps avant de comprendre que mon appareil semble poser problème, ce qui n'échappe pas au jeune homme qui ne peut s'empêcher d'y trouver quelque chose à y ajouter. Il est bien bavard pour quelqu'un qui semble pressé d'en finir! Nous commençons la séance alors que je constate rapidement un problème dans les poses qu'il prend. Ça manque de naturel, ça manque de virilité...Et bien que j'aurai préféré me contenter de ça pour en finir rapidement et le voir partir, mon boulot est en jeu, donc... Je m'approche, tentant de lui faire comprendre ce que j'attends de lui. Je ne touche pas sa cuisse pour profiter de lui mais pour débloquer un peu ce côté coincé qu'il semble avoir devant l'objectif. Si seulement il pouvait être aussi désinvolte face à l'objectif, ça m'arrangerait! Je reprends place un peu plus loin alors qu'il m'empêche de reprendre là où on s'était arrêté puisqu'il éprouve une fois de plus le besoin de s'exprimer.« Tu sais que tu n’avais pas besoin de toucher mes cuisses pour me faire comprendre comment je dois poser? » Je soupire, agacé. "Pourquoi ça t'a fait quelque chose? t'as quel âge? Quinze ans?!" Stop! Je dois me reprendre avant que ça ne parte de nouveau dans les provocations alors que cette fois-ci je semble montrer qu'il commence réellement à me taper sur les nerfs. Je me concentre de nouveau sur ma mission, lui demandant d'adopter cette même attitude qu'il a envers moi, ca doit pas être très compliqué pour lui de se faire passer pour un connard, même sur des clichés. Nous poursuivons enfin notre collaboration, parvenant à ne pas nous adresser la parole pendant quelques secondes. Exploit! Malheureusement, ce sont les jeunes femmes qui s'y mettent. Je tente d'ignorer leurs échanges, parce que clairement, c'est pas le moment de fantasmer sur un mec en petite tenue, d'autant qu'il ne mérite même pas qu'on lui donne autant d'attention. Claire en vient même à me demander son prénom alors que je lui lance le regard le plus réprobateur qu'il existe. Et elle sérieusement entrain d'interrompre mon travail pour vouloir le draguer?! " Il s'appelle J'auraibientôtplusdeboulot si tu continues comme ça!" Murmurais-je en étant la plus claire possible. Derek avait clairement le don de choisir des canons pour m'accompagner, mais elles n'étaient malheureusement pas toutes aptes à se montrer professionnelles. Je repose mon regard sur Calvin qui a profité de mon inattention pour se glisser une cigarette entre les lèvres. Je rêve? « Tu voulais du bad boy, tu l’as, commencez pas à faire chier. » Ma mâchoire se resserre alors que je me retiens de répondre. L'idée en elle même n'est pas si mal après tout.« Et parce que j’ai envie de fumer aussi. » Évidemment! Je prends quelques clichés qui me semblent pas si mal. Je dois dire que en tant que modèle, il donne plutôt un bon rendu. Je regarde les dernières photos prises. "On va s'arrêter là!" Lançais-je alors que je m'approche de lui pour récupérer sa cigarette que je jette sur la dalle en béton un peu plus loin pour l’écraser à même le sol. "On fume pas ici!" ajoutais-je en croisant son regard. Je savais que ca pouvait être irritant pour un fumeur qu'on lui fasse ça, mais il m'avait tellement rendu dingue que je me devais de lui rendre la monnaie de sa pièce. "On vous rappellera si vous avez été retenu, et si c'est le cas, vous recevrez rapidement le chèque à l'adresse que je vous demande de laisser sur cette feuille" dis-je en désignant la table vers laquelle je m'approche afin de ranger mon appareil dans sa sacoche. Les assistantes n'ont d'ailleurs pas perdu de temps pour lui sauter puisque je les entends déjà tenter de faire quelques approches envers Calvin, qu'importe, mon boulot est fini à moi aussi!

Je ne rétorque pas à sa remarque d'il y a quelques minutes, j'ai mieux à faire. La jeune femme me fait comprendre que les poses que j’enchaîne ne sont pas bonnes.  D’où pourquoi elle vient effleurer mes cuisses pour que je les bouges et les places comme elle veut qu’elles soient, je me laisse faire, mais en même temps, ce n’est pas elle qui va me dicter mon travail. « Pourquoi ça t’a fait quelque chose? T’as quel âge? Quinze ans?! » Demandait-elle en se relevant assez énervée, assez proche de moi, c’est clairement pas ma journée! Je m’approche d’avantage d’elle, étant assez grand par rapport à elle, elle ne m’intimide pas. « Ce n’est surtout pas une gamine de douze ans qui va m’apprendre à comment me tenir. » Lâchais-je, avant de reculer et de reprendre la position, un peu différemment de ce qu’elle m’a conseillé il y a quelques secondes. J’enchaîne certaines positions où les flashs défilent à plusieurs reprises, à force ça fait mal aux yeux. Puis, des jeunes femmes s’arrêtent derrière Elisha, et visiblement pour me mater, mordillant presque leur crayon à la bouche, ce qui m’exaspère assez rapidement, mais je tente de le masquer pour me débarrasser de cette putain séance de photos. Je n’y prête pas d’attention, ce n’est pas mon genre de courir auprès d’une femme, le jour où je le ferai c’est parce que je me soucis d’elle. Sauf que ce n’est pas le cas. Visiblement Elisha se retourne agacée vers elles pour leur en sortir un mot, où je fronce les sourcils assez intrigué par ce qu’elles peuvent se dire, donc pendant ce temps-là, je me dirige vers ma veste pour y trouver mon paquet de clope et de m’en mettre une au bec, je l’allume une fois assis sur le tabouret, elle voulait du bad-boy, elle l’a.

Au bout de quelques minutes, pendant que je savourais ma clope, elle relance les photos, sauf que je ne regarde pas l’objectif cette fois-ci, je me laisse faire. « On va s’arrêter là! » Lance t-elle, tandis que je me lève avec la clope encore en main, et je lève les mains en l’air. « Hallelujah! Ce sacrilège est donc enfin fini! » Dis-je en levant les yeux en l’air comme pour parler à mon Seigneur, ironiquement. Avant de sentir qu’on m’arrache, UNE FOIS DE PLUS, ma clope de ma main, la jeune femme s’éloigne avant de l’écraser sur la dalle en béton, où je lui souris. « On ne fume pas ici! » Dit-elle encore plus énervée, elle devrait se détendre, sérieux. Elle se retournait pour revenir vers moi en me regardant droit dans les yeux. « Très aimable à vous de l’écraser pour moi, il ne fallait pas se donner la peine! » Dis-je doucement en l’a regardant, avant de m’approcher de la chaise où j’avais déposé mes affaires il y a quelques minutes plus tôt. Je n’allais pas tomber dans son jeu de toute manière, j’étais bien trop intelligent pour y répondre, j’enfilais mon jean en fermant le bouton. « On vous rappellera si vous avez été retenu, et si c’est le cas, vous recevrez rapidement le chèque à l’adresse que je vous demande de laisser sur cette feuille. » Dit-elle en désignant le morceau de papier, où je me contente de hocher la tête. Puis un tas de filles s’approchent de moi pour me demander où je travaille, tandis que j’enfile mon pull par dessus de ma tête, voyant que la jeune photographe s’en va. Je les pousses sans leur adresser un mot, les hippies ne m’intéressent pas, je suis pressé de rentrer après tout. J’enfile ma veste, et je me dirige vers la table où elle m’a conseillé d’écrire mon adresse, chose que je fais en écrivant, en espérant que ces assistantes en chaleur ne viennent pas regarder.

Au bout de quelques minutes je sors de la galerie, où j’entends quelqu’un jurer et un gros bruit métallique, je reconnais sa voix entre milles, ce n’est qu’autre ma photographe préférée! Je m’enfile une nouvelle clope au bec, nous sommes dehors après tout, je m’approche d’où provient le bruit, j’aspire une grande taffe avant de souffler. Je découvre la jeune femme qui est au téléphone, et elle semble être au bout de sa vie, elle balance le téléphone dans son sac. « On dirait bien que la roue tourne. » Lâchais-je en m’adressant à celle-ci, pour plaisanter. Je m’adosse à la portière passager en la regardant me fusiller du regard, je reprends une bonne taffe avant de la regarder. « Oh aller, arrête, je suis peut-être ton sauveur. » Lâchais-je.

Je ne suis pas du genre antipathique! Je pense que j'ai tendance à me laisser déstabiliser par ce que je ressens. Je ne vais pas les laisser s'exprimer, mais ca aurait tendance à me rendre un peu lunatique, je serais plus sur la défensive, plus agacée aussi. C'est ce qui se passe aujourd'hui. Ma vie n'a plus de sens, j'ai l'impression que tout me tourne le dos, et Calvin semble vouloir s'ajouter au tableau, comme si je n'avais déjà pas mon lot de soucis pour la journée. J'aimerai rester indifférente, ne pas rentrer dans ces provocations, parce que je sais que c'est ce qu'il  attend de moi, que je montre des signes de faiblesse, mais c'est plus fort que moi! Je déteste avoir à faire face à ce genre de d'homme, et je ne vais certainement pas me laisser rabaisser par un mec qui arrive en retard et qui se sent supérieur aux autres. Je dois faire mon boulot le plus vite possible afin de pouvoir passer à autre chose. Donc c'est ce que je fais, je commence à prendre quelques photos, mais je ne semble pas satisfaite par ce que ca rend, donc je m'approche de Calvin pour lui donner quelques conseils. Je le fais pour que je garde mon boulot, mais surtout pour qu'il touche son fric! Cependant, monsieur ne semble pas apprécier qu'une femme l'effleure, peut être a t-il vécu un événement troublant par le passé, ou qu'il 'est gay... va savoir! Je ne peux retenir une remarque désagréable à son encontre. Il s'approche, me défiant du regard d'une certaine façon  « Ce n’est surtout pas une gamine de douze ans qui va m’apprendre à comment me tenir. » Ma mâchoire se resserre alors que j'ai cette folle envie de lui en coller une, une fois de plus. Mais je suppose que répondre à ça n'aiderai en rien dans ma mission...

Je me retrouve à devoir remettre en place mes assistantes qui semblent une fois de plus trouver le mannequin à leur goût. Calvin en a d'ailleurs profiter pour aller se chercher une cigarette alors que dans un premier temps je le dévisage. Le voir assit, cette dernière entre ses lèvres donne finalement un bon rendu, je dois l'avouer. Pour une fois que son insolence me convient! Je prends quelques clichés, m'assurant d'avoir ce que je veux et annonce que cette séance s'arrête là, pour mon plus grand bonheur, mais aussi le sien on dirait. J'ignore sa remarque, bien que pour une fois je semble d'accord avec lui. Histoire de bien marquer le coup, je viens lui écraser sa cigarette qui n'a plus lieu d'être. On est dans un établissement privé, c'est interdis, j'applique les règles.  « Très aimable à vous de l’écraser pour moi, il ne fallait pas se donner la peine! » Je lui adresse un sourire qui se veut agaçant à souhait." Je t'en prie, le plaisir est pour moi!". Allez stop! Je n'ai plus besoin de me battre, je peux même quitter les lieux, mais je dois avant tout me charger de ranger mon matos.  Je lui ai dis ce qui allait se passer, il n'y avait plus qu'à attendre maintenant, les dés étaient jetés. Je récupère ma veste, glisse la lanière de la pochette de l'appareil sur mon épaule et sort de l'endroit, d'une façon plutôt discrète. Je peux enfin soupirer librement sans avoir à rendre de compte à qui que ce soit! Quel soulagement de sentir l'air frais et pur s'abattre sur mon visage. Je me dirige vers ma voiture, et monte à bord de celle-ci. Elle démarre à peine que le moteur  se coupe sans plus attendre. Deuxième tentative, idem. J'ouvre le capot et sort de la voiture. Je soupire, tentant d'appeler Noah à la rescousse, parce que clairement j'y connais rien, mais il ne décroche pas. Je soupire et raccroche après avoir juré et balancer mon portable dans mon sac. Putain de journée! Je tourne le visage et remarque finalement Calvin qui semble s'amuser de la situation.« On dirait bien que la roue tourne. » Je baisse le visage, désemparée. C'est trop là. « Oh aller, arrête, je suis peut-être ton sauveur. » Je relève mon regard dans le sien. "Et qui me dis que tu vas m'aider?" Bah oui, on peut pas dire que je lui avais donné des raisons de le faire...

La séance photo venait de se finir, si il y avait quelqu’un d’heureux dans cette pièce, c’était bien moi! Je me précipitais pour me rhabiller, où les assistantes en chaleur se dirigeaient vers moi pour essayer d’avoir une conversation, ou bien avoir mon numéros, qui sait, quoiqu’il en soit, je n’étais pas intéressé par ça, du moins pas pour le moment. J’avais beau d’avoir eu beaucoup de conquêtes, mais sans plus, je n’avais jamais cherché à avoir une relation sérieuse, j’en ai pas eu depuis mon adolescence, voire pas du tout. Une fois que j’enfilais ma veste, je m’avançais vers la table pour noter mon adresse afin qu’on m’envoie mon chèque, en espérant que les hippies ne viennent pas y jeter un coup d’oeil et m’harceler à ma porte.

Puis, quelques minutes plus tard, une fois le pied dehors, j’en profitais pour m’allumer une clope, j’étais un grand fumeur, le soleil de Miami tape fort le matin. Ça faisait du bien, après tout j’avais vécu en Australie pendant cinq bonnes années, où le soleil est très présent. Je savourais ma clope, avant d’entendre un bruit métallique et des jurements, je souriais en entendant cette voix, parce que je l’a reconnaissais entre milles, ce n’était qu’autre Mlle Parker. Je m’approchais avec la cigarette en main en m’adossant sur la portière passager, pour la voir, je tentais de la taquinais avant de rétorquer que j’étais peut-être son sauveur. Elle relève son visage pour me regarder, tandis que j’évite de la regarder, je tire une autre taffe de ma cigarette avant de souffler sur la braise. « Et qui me dis que tu vas m’aider? » Demandait-elle, j’ignorais la raison pourquoi j’aidais toujours les autres, mais je ne laissais jamais les autres m’aider, j’avais horreur de m’attacher à quelqu’un par peur de la déception, après tout c’est ce quoi le monde est fait, on connait la déception tout les jours, en s’interdisant cela, on évite un tas d’emmerde. Du moins c’est ce que je pensais. « Personne, personne ne sait. » Lâchais-je assez sec en tirant une dernière taffe de ma cigarette avant de la jeter, et d’écraser par terre, je tournais ma tête vers la jeune brune, en plissant mes yeux à cause du soleil qui m’aveuglait. « Tout arrive pour une raison, je suppose. » Dis-je assez ironiquement, avant de m’approcher d’elle pour me mettre en face du capot, mais voyant que celle-ci ne bouge pas, je soupire longuement en levant les yeux au ciel avant de poser mon regard sur elle. « Aller pousses-toi, je n’ai pas toute la journée. » Dis-je assez froidement, elle recule doucement sans me quitter du regard, bon, ok, ça commence à m’énerver, pourquoi je viens l’aider déjà? Je ne me prend pas la tête, j’en ai marre de tout. Vivement que je rentre en Australie. Je soulève le capot d’un geste sûr, après tout, les voitures ça me connaît. Je retire ma veste que je pose sur le rebord de la voiture, en examinant l’intérieur du capot, je tire sur les fils pour vérifié que tout est branché. J’examine la courroie, où je tire doucement, c’est tout de même fragile, je remarque qu’elle est brisée, c’est pour ça que ça ne marche pas. Je passe un coup de revers sur mon front, il fait chaud, je me tourne vers la jeune brune. « Bon! Ta courroie est cassée visiblement, je ne te conseille pas de démarrer ta bagnole, à moins que tu veuilles payer un nouvel moteur. » Dis-je simplement, j’avais un peu de noir sur mes doigts, je m’essuie rapidement sur le béton en me penchant, avant d’attraper ma veste. « As-tu besoin que je te dépose quelque part Mlle Grincheuse? » Demandais-je à cette dernière en tirant sur la barre en fer pour fermer le capot ce qui laisse un gros bruit, puis je me tournais vers elle.

Je crois que j'avais eu ma dose pour la journée, je n'aspirais qu'à une chose c'est pouvoir mettre un terme à cette séance photo qui tournait au carnage. D'un point de vu professionnel, j'étais plutôt satisfaite. Bien que j'avais eu l'impression de ne pas vraiment maîtriser le modèle qui se la jouait grand rebelle d'un jour, j'avais quelques clichés qui sortaient clairement de l'ordinaire, et je pense que ça pouvait plaire au public, même si je prenais clairement des risques en partant dans l'extrême. Si j'avais ce que je voulais dans l'appareil, sur le plan humain, c'était bien plus compliqué! Trop d'égo dans cette pièce, je ressens le besoin de quitter les lieux après avoir donné les instructions à Calvin. Ma mission est terminée pour aujourd'hui, s'il veut se la jouer désinvolte, je le laisse entre les mains des assistantes qui se comportent comme des groupies pour avoir son attention. Je regagne ma voiture, ayant déjà dans l'idée de me rendre au studio, histoire de faire les retouches nécessaires afin qu'elles soient parfaites pour les présenter au client. C'était sans compter sur cette voiture qui semble visiblement me pourrir la vie à son tour. Je n'y connais absolument rien en mécanique, je pense l'avoir déjà prouvé à deux reprises depuis mon arrivée dans cette ville, pourquoi faut t-il une fois de plus qu'un truc pareil m'arrive? Ca m'apprendra a préférer ma voiture qu'un vélo. J'ouvre le capot, comme si soudainement j'allais avoir des super-pouvoirs magiques et que je serais en mesure de faire démarrer le moteur la seconde d'après. C'est pas le cas! J'me retrouve face à tout ces trucs et je suis incapable de penser! Si! Me vient à l'esprit d'appeler Noah, mon sauveur! Il est mécano, il sera peut être en mesure de me guider pour que je parvienne au moins à déplacer ma voiture jusqu'à son garage. Mais indisponible! Et histoire de clôturer en beauté, j'ai même droit à Calvin qui débarque, plus moqueur que jamais! J'ai atteint le point de non-retour, j'ai perdu! Mon air suffisant n'est plus, j'ai perdu bordel! Alors je suis prête -ou pas- à supporter son arrogance, de toute façon je n'ai pas trop le choix on dirait. Il semble remarquer ma détresse, puisqu'il se montre soudainement plus gentil, tout du moins, serviable, ce qui est plutôt louche quand on voit les échanges qu'on a eu jusqu'à présent. Méfiante, je lui demande finalement pourquoi il ferait ça? C'est vrai, on peut pas dire que je lui ai donné des raisons de vouloir m'aider.« Personne, personne ne sait. » Je roule des yeux en soupirant discrètement. J'ai autant confiance en lui qu'en cette voiture pour dire vrai. Et il me donne toutes les raisons pour qu'il en soit ainsi.« Tout arrive pour une raison, je suppose. » me dit-il en m'observant finalement alors que mon regard ne quitte pas le sien. Dois-je y voir un message? Est ce qu'il estime que j'ai été assez horrible avec lui pour mériter une telle situation? Ca me fait sourire ironiquement au plus profond de moi. S'il savait ce que je subis en ce moment dans ma vie, je pense que niveau karma, j'ai eu ma dose! Il s'approche de la voiture alors que mes bras sont venus se croiser entre temps devant ma poitrine et qu'un air perplexe ne quitte pas mon visage. « Aller pousses-toi, je n’ai pas toute la journée. » Me lance t-il. Je me mordille intérieurement la lèvre et m'accorde quelques secondes avant de me plier à sa demande, un peu agacée.

J'ai beau être méfiante, il n'a pas l'air d'être du genre à vouloir couper les câbles de freins, pourquoi ne pas le laisser regarder? Au pire des cas, je suis coincée ici, et peut être qu'il parviendra à résoudre ce vilain problème. Mon regard reste cependant posé sur lui, comme si je ressentais le besoin de le surveiller, de le comprendre. Pour une fois, je semble être tombée sur un homme qui s'y connait un peu plus que moi en bagnole, c'est rassurant. Son air arrogant a quitté son visage, et je le vois sous un œil différent le temps d'un instant. « Bon! Ta courroie est cassée visiblement, je ne te conseille pas de démarrer ta bagnole, à moins que tu veuilles payer un nouvel moteur. » Okay, bonne nouvelle il sait quel est le problème, mauvaise nouvelle, j'ai plus qu'à rentrer à pied! Je soupire discrètement, j'ai vraiment la poisse!« As-tu besoin que je te dépose quelque part Mlle Grincheuse? » Je me pince les lèvres en hochant doucement de la tête. Mademoiselle indépendante, le retour! "J'vais appeler un taxi, ou prendre un bus..." Je pense qu'il avait fait preuve de sympathie, je ne voulais pas abuser de sa gentillesse, surtout en sachant nos rapports, puis je déteste dépendre de quelqu'un. Je lui adresse un léger sourire qui apparait comme une sorte de grimace un peu gêné, qui lui servira de remerciement pour le coup, et m’éloigne de quelques pas avant de m'arrêter un peu plus loin. J’hésite affreusement alors qu'il a sûrement dû remarquer mon manque d'action pendant ces quelques secondes. Je me mordille la lèvre, hésitante et finit par me tourner de nouveau vers lui. "J'dois me rendre au studio dans le centre ville, tu pourrai m'y déposer?" Je déteste demander de l'aide, mais il me l'avait proposé après tout? Il était peut être temps que je mette un peu ma fierté de côté.