In three words I can sum up everything I’ve learned about life: it goes on  •••Whisky. Coke. Ce mélange, mélange explosif, mélange dans les veines, mélange qui fait mal, qui fait du bien. Se retrouve sur un tabouret dans cette boîte, sans trop savoir où je me trouve, un peu perdu, dans le ciel, j’ai plus les pieds sur terre. Mes oreilles bourdonnent alors que ma vue se fait trouble, je me secoue légèrement ma tête pour essayer de rassembler mes esprits et pour ne plus ressembler à ce zombie que je suis en train de devenir, mais trop tard. Trop de degré dans mon sang. Trop de buée dans mon cerveau. Mon cœur s’accélère et tambourine dans ma poitrine, au rythme de la musique qui m’envahit. Je regarde la piste, les gens danser. Je les analyse ; m’y attarde. Avec toutes ses filles, prises en sandwich, d’autres plus réservées. Ces mecs qui les toisent, qui partent à la chasse et qui ont l’espoir d’en ramener l’une d’entre elles dans son lit ce soir. Et peut-être que c’était mon attention quand j’ai passé la porte de l’établissement, et peut-être que j’avais envie de m’oublier dans les bras d’une femme, de la chair, chaude, instinct maternel, attentionnée, douceur. Mais il faut croire que j’ai vite oublié cet objectif et que je me suis laissé aller bien trop vite à ce liquide brûlant dans le fond de la gorge, ce liquide me faisant tourner la tête. Bercé par ce mélange d’odeur, de parfum, de sueur, de bière, odeurs corporelles. Et cette chaleur qui me fouette en plein visage, trop de monde, manque d'’air, l’impression d’étouffer mais finalement s’adapter, se conditionner. Je passe ma main nerveusement dans mes cheveux, m’attarde sur ma nuque que je tiraille. On peut pas dire que j’ai passé vraiment une bonne journée, disons que j’ai passé une journée comme hier, comme la semaine passée, comme le mois passé. Ma vie est un éternel cercle et je n’arrive pas forcément à en avoir la sortie. Mon verre entre les mains, dernière gorgée. Liquide brûlant, m’arrache. Frisson qui me parcourt et qui me met en garde, je suis à la limite, limite du supportable, limite de l’overdose. Je le repose dans un bruit sourd sur le bar en inox avant de me lever, perdant un peu l’équilibre quelques instants. Juste le temps que mes pieds reprennent terre.

Me diriger vers le coin fumeur, bousculer les gens sans même m’en excuser, juste passer, me frayer un chemin et toucher quelques culs au passage, juste pour dire de ne pas être venu pour rien. Et finalement je viens à la conclusion qu’après ma fumette, je vais peut-être m’effacer, rentrer chez moi comme un bon petit soldat et me réveiller demain matin, sûrement en trou noir. Avec le cerveau dans un seau, l’impression qu’on me serre la tête et qu’elle va exploser. Avec toutes ses questions pour savoir si j’ai fais quelques chose de mal, savoir comment s’est passé ma soirée et si j’ai ramené une fille dans mon lit. Et revoir ma soirée en flashback avec ce soulagement que je ne devrais ressentir aucunes culpabilités. Et je me laisse retomber sur le premier divan venu. Et je reste comme ça, stoïque, pendant plusieurs minutes oubliant même pourquoi je me suis retrouvé ici. Vous n'auriez pas une cigarette ? Ah. C’est ça. Sa voix me paraît loin mais me permet de revenir rapidement à la réalité. Je tourne mon regard complétement défoncé vers elle, les yeux rougit. «  Une cigarette, ou autre chose ? » Petit sourire amusé. J’attrape mon paquet de clope dans mon pantalon et je lui tends après m’en être prise une au passage. J’enfonce le mégot entre mes lèvres et je laisse la flamme danser devant mes yeux. Cendre rouge, j’aspire. Fumée qui parviendra un jour à me tuer. M’empoisonner. Et puis mon regard se pose de nouveau sur elle et mes sourcils se froncent. Je l’ai déjà vu quelque part. Je cherche, encore. Et encore. «  Tu es venue faire quoi ici? » Disje à moitié endormit alors que je m'approche avec mon briquet pour lui allumer sa sèche.