It's been a long time (+) Lys&Rick

   Il ferma les yeux, savourant la sensation du soleil réchauffant sa peau. Les mains dans les poches de sa veste en cuir, il avançait à pas lents, ne semblant absolument pas décidé à se presser, ni même à ne serait-ce qu'accélérer un peu. Visiblement, ce petit jeune n'était pas en retard, nulle part, et prenait tout son temps, contrairement à la plupart des gens de Miami, qui couraient partout pour ne pas être en retard au travail après leur pause déjeuner. Alarik passa une main dans ses cheveux, les ébouriffant avec négligence par ce geste, puis ses doigts finirent leur course dans le début de barbe rugueuse qui s'étalait lentement sur son visage au fil des jours. Il n'avait pas cours à la faculté, aujourd'hui, et était en congé dans son travail de vendeur dans ce magasin pour homme de vêtements chics. Il n'était plus habitué à avoir du temps libre à ne plus savoir qu'en faire. D'ordinaire, il révisait, ou tentait de convaincre des clients haut placés de choisir l'une de leurs (merveilleuses) chemises roses délavées. Il était payé pour ça, il n'allait certainement pas leur avouer qu'il trouvait ces vêtements de très mauvais goût, malgré le fait que ce soit de la marque. Les goûts et les couleurs, comme dirait sa mère. Ou n'importe qui sur cette terre n'étant pas complètement inculte et connaissant cette citation.
Le jeune homme observait d'un regard fatigué et plus qu'amorphe les gens qu'il croisait, baissant parfois les yeux pour regarder leur chien, ou leurs enfants, à qui il adressait un sourire poli avant de se détourner. C'était probablement ça, son problème. Il était si peu habitué à être occupé par son travail scolaire ou professionnel, qu'il ne savait pas quoi faire du temps libre qui pouvait lui être accordé. Alors il se promenait dans ce parc, errait comme une âme en peine, sans savoir sur quel banc poser ses fesses, sur quel endroit couler son regard, ou encore où se diriger. Il allait et venait au hasard, marchant tantôt sur l'herbe, d'autres fois sur les cailloux, faisant volontairement du bruit avec ses chaussures, comme si cela pouvait combler le silence de sa solitude actuelle. Il n'avait pas pensé à appeler un ami pour passer la journée en sa compagnie, il n'était même pas certain d'en avoir envie. L'Américain était un habitué de la solitude, et n'était nullement gêné lorsque personne ne l'entourait, bien qu'il n'ait jamais été contre un peu de compagnie. Il fallait croire que le destin avait décidé de lui forcer la main. Le nez en l'air, il n'avait pas fait attention, et encore moins envisagé la possibilité de foncer dans quelqu'un. Il n'en prit conscience que lorsque qu'il sentit un coup assez lourd contre son épaule, dont il était, bien malheureusement, le responsable. Cela eut au moins le don de le ramener sur terre, et il regarda son œuvre avec effarement, gardant un instant le silence. Il ne savait pas exactement comment il devait réagir. Puis, il comprit son erreur et se mit à s'excuser bruyamment.

« Je suis vraiment désolé ! Je ne vous avais pas vu, j'avais la tête ailleurs, je ne vous ai pas fait mal ? »

Il se pinça les lèvres, vraiment mal à l'aise vis à vis de la situation. Il se demanda un instant si la jeune fille qu'il avait bousculé allait lui mettre une gifle. Ce qu'il n'avait en revanche pas anticipé, c'était le retour de ce fantôme du passé. Il se figea un instant lorsque le visage de sa « victime » lui apparut enfin clairement. Il fronça les sourcils, les traits de le femme qu'il avait violemment percuté sans le vouloir lui étaient étrangement familiers. Il ne saurait pourtant pas dire où il les avait vus pour la dernière fois. Pourtant, au bout de plusieurs longues secondes, cela le frappa de plein fouet, comment avait-il pu oublier ? Alarik n'était cependant pas sûr de ce qu'il avançait, alors il lança d'une voix prudente :

« Lysianna ? »

S'il s'agissait bien d'elle, il n'en croirait pas sa chance. Il n'aurait jamais pensé la recroiser après tant de temps maintenant.

It's been a long time (+) Lys&Rick

Houla ! Mon professeur n’allait pas être ravi. Avec le boulot et les cartons à faire dans la maison de ma mère, j’avais complètement oublié de compléter mon travail de session. J’étais vraiment en retard et maintenant, je devais rendre le tout pour aujourd’hui ! Je n’allais sans doute pas y arriver à temps et j’allais perdre beaucoup de points. Mais qu’elle idiote je suis parfois ! Afin de tenter ma chance, j’avais restée la nuit complète éveillée afin de terminer le tout et que ce soit impeccable. Bien entendue, il était maintenant l’heure d’aller porter le tout et j’avais les muscles en compote. J’espérais vraiment que mon travail allait être apprécié, car après tout, il  avait été fait à la dernière minute et habituellement, cela se pouvait se remarquer. J’enfilai alors un veston de cuir avant de sortir puisqu’il y avait un petit vent frais. Il fallait que je fasse vite pour ne pas que M.  Delacourt ne quitte son bureau avant d’avoir reçu mon travail.

Heureusement, l’homme en question reçu le tout juste à temps. Je me sentais particulièrement fière de moi d’y être arrivée malgré tout. Le directeur avait bien prit soin de me demander si je voulais quelques semaines de congés… pour le deuil de ma mère. J’avais gentiment refusée l’offre puisque j’avais besoin de penser à autre chose. D’un autre côté, je n’avais cru que cela allait être si difficile. Bref, sur le chemin du retour, je décidai de passer dans le parc avant d’aller chez moi et d’enfin pouvoir dormir un peu. Mes yeux commencèrent à être lourds et je n’allais pas tarder à tomber dans les bras de Morphée. Je marchai doucement, en regardant autour de moi. Le soleil commençait doucement à réchauffer la fille et mon veston de cuir commençait drôlement à devenir un peu trop chaud. Alors que je marchais un peu la tête en l’air, je sentie un coup énorme sur mon bras. Je m’arrêtai de marcher quelques secondes afin de poser ma main sur mon bras et pour me retourner vers la personne qui semblait réellement s’excuser de ce coup.

-Non, c’est moi ! Ce n’est rien… Je… Je ne regardais pas où j’allais.

Dis-je sans trop regarder l’homme qui se trouvait maintenant devant moi. Soudainement, il s’approcha d’avantage en me regardant intensément dans les yeux. J’eu le réflexe de me reculer un peu me demandant ce qu’il pouvait bien y avoir sur mon visage. Avec mes doigts, je tentai même de retirer un truc qui n’existait surement pas sur mon visage. Il se prononça enfin. À ma plus grande surprise, le jeune homme prononça mon nom avec une voix interrogative. Je fronçai les sourcils en le regardant d’avantage. Peut-être que je connaissais après tout…. Quelques secondes plus tard, c’était comme si un éclair m’avait frappé.

-Alarik !?

Je n’arrivais pas à y croire. Il avait toujours les mêmes yeux, voilà comment je l’avais reconnu ! Je ne comprenais pas ce qu’il faisait à Miami. Cela faisait bien une dizaine d’années que je n’avais pas eu de ses nouvelles et le voilà devant moi ? Ça ne pouvait pas être vrai !

It's been a long time (+) Lys&Rick

    S'il s'était douté, ne serait-ce qu'une seule seconde, qu'il allait la croiser elle, totalement par hasard, au beau milieu d'un parc de Miami, il se serait levé plus tôt et aurait attendu patiemment, les fesses posées sur un banc, scrutant tous les visages aux alentours, hommes comme femmes, en attendant de la reconnaître, tout en sachant que ce ne serait pas une mince affaire, en raison des nombreuses années qui s'étaient écoulées depuis leur dernière rencontre, le jour du départ du camp de jour. Alarik se souviendrait toujours de la tristesse qu'il avait ressenti en la laissant, comme un douloureux pincement au coeur qu'un enfant de cet âge ne devrait pas connaître. Mais Lysianna incarnait, en soit, et dans la limite du raisonnable lorsque l'on est simplement un petit garçon de neuf ans, un premier amour. Et un premier mariage, bien que celui-ci n'ait strictement rien d'officiel et faisait sourire de manière nostalgique le jeune étudiant lorsqu'il y repensait, chaque fois qu'il mangeait des bonbons gélatineux. A sa manière, la brune l'avait marqué, avait laissé une empreinte indélébile dans son coeur de petit garçon timide, celui qui n'avait jamais réellement disparu. Ce n'était peut-être pas la meilleure manière de recroiser la route de son « ex femme », si Dieu le pardonne d'avoir osé penser un blason aussi stupide, ridicule et négligent que celui-ci. La bousculer au beau milieu d'un chemin, et avec une certaine violence en plus ! Lui-même ressentait un léger picotement au niveau de l'épaule, dernier vestige de leur collision, car sitôt avait-il posé son regard sur celle à qui il avait fait mal- sans le vouloir, jamais il n'aurait souhaité ça, encore moins pour Lysianna- il avait complètement oublié cette hypothétique douleur qu'il avait pu ressentir durant une petite fraction de seconde. Le Brightwood avait mis un long moment, presque une seconde, avant de se souvenir de ces traits si familiers, ceux qu'il avait contemplé pendant plusieurs semaines, ceux qu'il avait embrassé, trouvant cela particulièrement bizarre et creepy à l'époque. Rick ne put donc s'empêcher de prononcer son nom, d'une voix choquée, prudente, le visage trahissant son ahurissement à la simple idée de devoir admettre que « le hasard faisait bien les choses », puisqu'il avait toujours trouvé la notion de destin comme étant une invention pure et simple, une connerie idiote. Il ne s'avança pourtant pas plus, n'ayant pas la certitude qu'il s'agissait bel et bien d'elle. Une erreur était si vite arrivée. Un rire lui échappa toutefois lorsqu'elle passa ses doigts contre son visage, l'air de croire qu'elle avait quelque chose sur le bout du nez. Alarik dû retenir une exclamation de joie lorsqu'elle prononça son prénom, à lui. Cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas entendu de sa bouche qu'il ne put s'empêcher de laisser un immense sourire illuminer son visage basané. Elle le reconnaissait, elle ne l'avait donc pas oublié ! Il ne savait pas si cela le touchait ou le remplissait de fierté. Il préféra ne pas se poser la question, il était simplement heureux de la revoir, après tout ce temps. Il ne pensait pas la revoir un jour.

« Le seul et l'unique. J'y crois pas ! Je ne m'attendais pas du tout à te revoir, encore moins ici, totalement par hasard ! »

Il y eut un grand moment de silence de sa part, sa main tressaillant lentement, tout comme les coins de sa bouche. Il semblait en combat contre lui même, ne sachant pas vraiment que faire. Il fallait avouer que la situation n'avait strictement rien de conventionnelle. Après quelques secondes de silence de plus, il finit par tendre le bras, attrapant le poignet de la jeune femme, l'attirant contre lui. Plus de dix ans qu'ils ne s'étaient pas vu, il lui semblait qu'une étreinte n'était pas déplacée. Alors il l'entoura de ses bras, la serrant contre son torse, un sourire immense décorant son visage.

« Je suis très heureux de te revoir, petite mariée. »

Il ne la relâcha qu'après une petite minute, le visage toujours aussi enjoué. L'ennui qu'il avait pu ressentir plus tôt était bien loin, maintenant, et avait laissé place à l'excitation et à la joie. Il mentirait s'il disait que revoir Lysianna ne lui faisait rien.

« Tu aurais quelques heures à m'accorder ? Pour boire un verre, manger un morceau, je ne sais pas ! Mais je n'ai pas envie de te perdre de vue de nouveau, et j'aimerais savoir ce que tu es devenue ! »

Le ton employé était presque suppliant.

It's been a long time (+) Lys&Rick

Il était difficile de croire à quel point une rencontre pouvait marquer la vie d’une autre personne. Même si cela faisait plusieurs années que je n’avais pas vues le visage de Rick, je me souvenais de lui comme s’il ne m’avait jamais quitté. Nous n’étions que des enfants à l’époque, mais notre amitié n’en n’était pas moins forte. Il m’avait quitté, à cause de sa famille, pour partir vers le Canada. Ce fut les dernières nouvelles que j’eus de sa part. J’avais longtemps pleurée son départ, comme un enfant qui avait perdu son ourson en peluche préféré. Comme une petite fille qui venait de perdre son premier amour. Certain disait que nous étions un peu jeune pour prétendre que ce que nous avions était plus que de l’amitié, mais il nous était impossible de voir autre chose. Il avait été mon premier baisé… que j’avais trouvé certes dégoutant et étrange, mais il n’en restait pas moins qu’il avait eu lieu. Après son départ, je m’étais réfugié dans ma chambre boudant absolument tout le monde. J’avais toujours été une petite réservée et timide qui ne se faisait pas facilement des amis et maintenant que mon meilleur ami était partie, j’en voulais au monde entier. Difficile à croire à cet âge n’est-ce pas ? Je finis par avancer, sans vraiment oublié le visage de ce dernier, espérant toujours le voir arriver chez moi. Ma mère avait toujours trouvé cette amitié plutôt mignonne dans un sens…

Il était maintenant devant moi, tout aussi surprit que de notre rencontre. Je n’arrivais pas à croire qu’il était de retour à Miami et que le hasard nous a permis de nous revoir. Quelles étaient les chances de pouvoir se revoir un jour alors qu’il était déménagé au Canada ? Lorsque je nommai son prénom en forme interrogative, le visage du jeune homme sembla s’illuminer. Bien sur que je l’avais reconnu. Il avait toujours les mêmes yeux et le même sourire qu’au camp de jour. Jamais je n’aurais cru que ce matin stressant allait s’illuminé par la seule présence de mon ancien amour de jeunesse.

-Et moi donc ! Je n’en reviens tout simplement pas. Ici, à Miami !

Je ressentais comme des papillons dans mon ventre. Comme si mon cœur battait beaucoup trop vite. C’était l’énervement ! Soudainement, un léger silence s’installa entre nous. Une certaine timidité restait, ne sachant plus à quel point nous pouvions être proche l’un de l’autre. Après tout, cela faisait bien longtemps que nous nous n’étions pas vu ni même parlé. Quelques secondes plus tard, Rick approcha sa main de mon bras afin de me faire une accolade. Je souris pleinement en passant mes bras autour de lui afin de le serrer très fort.

-Je suis si heureuse aussi, mon petit mari

Dis-je d’une voix amusée en me défaisant de cette étreinte en même temps que lui. J’avais mon sourire de scotché à mes lèvres, impossible à retirer. J’étais trop heureuse pour pouvoir le cacher. Je sentais mes joues complètement empourprées et chaudes. Cette fois-ci, ce n’était pas de timidité mais bien de l’excitation… de la joie. Rick me demanda alors si j’avais du temps pour lui, car il avait réellement envie de savoir ce que j’étais devenue. Il fallait dire que j’étais curieuse aussi d’en connaître plus sur lui. J’hochai alors la tête en souriant.

-Si tu promets de ne plus me frapper de la sorte, je te dédie le reste de ma journée.

Lançais-je suivie d’un clin d’œil. La journée allait sans doute être extraordinaire.  

It's been a long time (+) Lys&Rick

Lysianna avait énormément changée, depuis la dernière fois qu'il avait passé une journée en sa compagnie. Les années avaient fait leur œuvre, avec de la patience, du temps, et le visage enfantin de sa meilleure amie d'autrefois avait lentement quitté les rondeurs de la petite jeunesse. Ses joues rondes s'est faites chasser par des traits plus adultes, un faciès plus mince, plus féminin. Les cheveux qu'elle portait autrefois mi-longs et sur lesquels il aimait bien tirer pour l'embêter (il restait un garçon, et à neuf ans, un petit homme c'est complètement stupide) tombaient maintenant en longue boucles dans son dos, encadrant les contours de ce visage qu'il avait cru ne plus jamais revoir. Elle était beaucoup plus grande que dans son souvenir… Ce qui dans le fond était plutôt logique. Il se donna une gifle intérieurement pour la stupidité dont il faisait soudainement preuve, comme si son cerveau avait été déconnecté de la réalité au moment même où son épaule était entrée en collision avec celle de la jeune femme. Ce qui n'avait pas changé, en revanche, c'étaient ses yeux. Ces jolies prunelles rieuses couleur noisette, et son grand sourire contagieux. Elle lui avait manqué, c'était indéniable. Bien évidemment, ils avaient tout les deux changés depuis le temps, ils avaient mûris, grandis, appris à vivre l'un sans l'autre, s'étaient fait de nouveaux amis, avaient embrassé d'autres lèvres bien qu'ils soient réciproquement leur premier baiser (bien bavouilleux, soit dit en passant, Alarik en gardait un souvenir … gluant). Et maintenant elle était là, face à lui, rayonnante, visiblement ravie de le voir également, tout comme lui l'était, l'immense sourire sur son visage ne le prouvant que d'autant plus.

Jamais le jeune homme n'avait pu oublier la rencontre la plus marquante de sa petite enfance, celle avec qui il avait combattu cette timidité qui lui avait valu cette place dans ce camp de jour, celle avec qui il avait partagé son goûter, ou encore celle à qui il avait fait ses premières véritables confidences… Loin d'être son premier amour (il était encore bien trop jeune à cette époque là pour comprendre l'essence même de ce sentiment qui avait pourtant fait parti de sa vie les années qui suivirent, mais pour d'autres jolies dames), Lysianna tenait toujours une place particulière dans son coeur, et il le sentit alors qu'il l'agrippait pour la serrer contre lui avec force, malgré un léger instant de timidité. La distance et le temps avaient distendu leurs liens, la complicité d'autrefois, rien de plus normal que cela, mais ils s'en sortaient comme des chefs, n'est-ce-pas ? Alors qu'elle était tout contre son torse, il put sentir son odeur, et il fallait bien avouer que cette proximité soudaine lui paraissait… Etrange. Il avait du mal à réaliser et, sans avoir le sentiment d'enlacer une étrangère, il se sentait quelque peu mal à l'aise, comme s'il ne la connaissait plus vraiment. C'était dans le fond un peu le cas. En plus de dix ans, elle avait dû changer, beaucoup, il le sentit alors qu'elle enroulait ses bras autour de lui. Plus petite, jamais elle ne l'aurait fait, trop timide. Lui aussi, d'ailleurs.

« Petit mari… Si j'avais su qu'un jour on me surnommerait de cette manière… Venant de toi, c'est mignon, mais imagine si c'était la caissière de la supérette. J'aurais direct appelé les flics. »

Il lui avait murmuré cela à l'oreille, comme pour briser sa gêne en parlant plus que nécessaire, puis il s'était dégagé de son étreinte, quittant la chaleur de son corps. Il lui demanda alors, désireux de ne pas la laisser filer entre ses doigts comme une décennie auparavant, si elle voulait bien lui accorder quelques heures de son temps, pour faire ce qu'elle voulait. Boire un verre, manger un morceau, qu'importe tant qu'elle restait à ses côtés encore un peu. Sa réponse le fit sourire d'un air penaud, honteux, le regard coupable, alors qu'il tendait sa main pour la poser sur l'épaule de la jeune fille.

« Je suis vraiment désolé. Tu n'as pas mal ? J'y suis pas allé de main morte. Promis, je ferais attention. Je ne suis plus aussi familier qu'avant à Miami, tu me guides ? Ton restaurant préféré, ou un bar que tu aimes fréquenter ? »

Il lui sourit d'un air craquant, les yeux rieurs, pétillants. Il ferait ce qu'elle voulait, aujourd'hui, tant que cela signifiait passer un peu de temps en sa compagnie. Puis, alors qu'ils marchaient côte à côte, sa curiosité l'emporta sur tout le reste.

« Alors, dis-moi… Tu travailles, ou tu es encore dans les études ? » 

It's been a long time (+) Lys&Rick

Qui pouvait se vanter d’avoir déjà été marié lors de son jeune temps ? Bien entendu, c’était un mariage non conventionnel avec qu’un seul témoin et une bague en bonbon…. Nous n’avions même pas apprécié le baiser  obligatoire étant beaucoup trop jeune pour apprécié n’importe qu’elle attention de ce genre… Tout de même, il m’était toujours resté en mémoire. Chaque fois que je passais devant ce fameux camp de jour, je repensais à cette merveilleuse année. Plutôt mignon cette fidélité pour des enfants ? Le tout avait resté bien entendu amical. Sans la moindre connotation amoureuse. Nous ne connaissions rien à l’époque à ce sujet. Notre seul model avait été nos parent qui eux, s’aimaient éperdument. Je me souvenais encore de la phrase qu’il avait prononcé lorsqu’il m’avait ‘’ demandé en mariage ‘’. (Mon papa m'a expliqué que quand deux personnes se mariaient, c'est parce qu'elles étaient très proches, qu'elles s'aimaient, que leurs âmes étaient amies ! Et nous, on est amis et on s'aime, non ? Du coup on peut se marier ! )  Le tout m’était semblé tout à fait normal. Si les parents le disaient, c’est ce que cela devait être vrai. J’avais alors naïvement accepté la demande. Voilà rapidement comment la journée c’était passée. Puis… Il était partie. Ma mère m’avait répété souvent par la suite que des amis de notre calibre ne s’oublient jamais. Peu importe la distance qui les séparait. Je ne le croyais pas vraiment sur le coup, mais maintenant qu’il était devant moi à nouveau et qu’il se souvenait de moi autant que je me souvenais de lui, j’étais persuadé que c’était vrai.

Alors que nous étions l’un dans les bras de l’autre, je le surnommai mon ‘’ Petit mari ‘’ Ce qui eu le don de le faire rigoler un peu. Effectivement, ce n’était pas tout le monde qui devait le surnommer de la sorte. Il me dit alors à l’oreille qu’il trouvait cela plutôt mignon venant de moi, mais qu’il aurait carrément flippé si c’était une autre personne qui lui aurait trouvé ce surnom. Je rigolai alors un peu en me reculant doucement.

-Je crois que ce serait sans doute le moment le plus étrange de ta vie, je me trompe ?!

Dis-je encore une fois dans une voix amusée. Puis, je l’avais taquiné avec la bousculade du tout début. Il fallait dire qu’il m’avait tout de même donné un bon coup d’épaule. Assez pour me donner quelques douleurs le lendemain matin… J’en étais persuadé. De toute façon, j’étais plutôt faible et j’encaissais plutôt mal les coups… alors rien de bien surprenant. Bref, il sembla vraiment désolé de ce qu’il avait fait. Je me mise à ricaner sur le champ tout en le regardant toujours. Il me demanda pour la suite si j’avais un restaurant ou un bar préféré auquel j’aimerais l’amener. Je réfléchis un instant avant de lui répondre.

-T’en fais pas, j’ai rien de cassé ! Puis… je ne suis pas une fille qui va vraiment dans les bars… Alors, il y a un café juste de l’autre côté du parc. Ils y servent de bonnes viennoiseries et le café y est excellent ! T’as envie ?

J’étais réellement heureuse qu’il me demande de passer du temps avec lui. Après tout, il aurait pu partir après cette rencontre et ne plus jamais me parler. Nous avions refait notre vie chacun de notre côté et peut-être étions-nous devenu complètement différents maintenant. Je préférais de pas trop y penser pour le moment puisqu’il voulait bien passer du temps avec moi. Alors que nous étions en marche, il me demanda se que je faisais dans la vie. Je me tournai vers lui pour le regarder.

-J’étudie en photographie. Il me reste seulement un semestre et j’ai déjà un boulot dans le studio d’une amie. Sinon, je fais des contrats ici et là pour arrondir les fins de mois.  Et toi ?

Demandais-je curieuse de connaître ses passions ou ses aspirations.

It's been a long time (+) Lys&Rick

  Peut-être pouvaient-ils être appelés des enfants précoces. En effet, se marier à neuf ans était quelque chose qui se faisait extrêmement rarement, voire jamais, principalement aux Etats-Unis, tout du moins dans les familles saines d'esprit. Bien évidemment, il ne comptait pas se poser la question pour les autres religions, bien qu'il ne puisse s'empêcher de juger cette pratique extrêmement malsaine et perverse, sans qu'il ne le formule jamais à haute voix. Il ne se permettrait jamais cette liberté impolie. Dans son cas, en revanche, il trouvait cela incroyablement mignon lorsqu'il y repensait. Alarik ne parvenait plus réellement à mettre des images, et des détails précis, sur ce qu'il s'était passé durant cette journée, il y a bien des années. Il ne s'en rappelait que d'une manière floue, mais assez pour le plonger dans un profond sentiment de nostalgie chaque fois qu'il avait le malheur (ou le bonheur?) de croquer dans un bonbon gélatineux, se demander pourquoi il n'avait jamais pensé à proposer l'idée à ses parents n'étant autre que : la revoir. Ils avaient les moyens, après tout, son père n'était pas si mal placé dans la boîte où il travaillait, ce qui avait d'ailleurs expliqué leurs nombreux déplacements et déménagements en tout genre. Alarik en avait presque oublié les doux traits qui caractérisaient le visage de son amie. Mais au moment où il avait vu Lysianna, de nouveau, après autant de temps, tout lui était revenu à la figure, c'était comme s'il ne l'avait jamais quitté. Il l'avait reconnue presque immédiatement, comme dans une réminiscence du passé. Son esprit enfantin avait sonné l'alarme. Depuis ce moment, il ne pouvait plus empêcher ce sourire complètement idiot de prendre place pour une durée indéterminée sur son visage qui, bien loin d'être animé par l'ennui comme précédemment, était maintenant illuminé par la joie. La journée ne s'annonçait pas aussi barbante qu'il l'avait prévu au départ, et cela l'enchantait, principalement parce qu'il allait passer les prochaines heures en compagnie de sa petite mariée, surnom qu'il ne s'était pas gêné pour lui donner en la serrant contre lui, malgré ses quelques secondes d'hésitation quant à cette étreinte étrange. Elle ne se priva pas de lui renvoyer la balle, l'affublant du doux blason de « petit mari », ce qui le fit doucement rire, alors qu'il lui expliquait que de sa part c'était très mignon, mais que si quelqu'un d'autre l'avait désigné de cette manière…

« Le moment le plus étrange, mais surtout le plus effrayant ! Je me serais posé des questions ! »

Le jeune homme s'esclaffait toujours alors qu'ils s'écartaient l'un de l'autre. Et elle se mit à le taquiner suite à leur rencontre… renversante, dans tous les sens du terme, il fallait l'admettre. Alarik se sentait un peu coupable. Malgré le grand sourire qui ornait les douces lèvres de la jeune femme, il se doutait bien qu'il lui avait fait mal. Alors il posa sa main sur son épaule et il frictionna un peu avec un air honteux, comme si cela pouvait lui enlever la douleur.

« Je suis désolé tout de même. »

Il lui proposa ensuite d'aller boire un verre avec lui, ou manger quelque chose, du moment qu'ils faisaient quelque chose ensemble, tout lui allait. Il lui laissa donc le choix de l'endroit où ils allaient passer les prochaines minutes. Alarik ne put que sourire lorsqu'elle lui expliqua qu'elle n'était pas vraiment une fille qui allait dans les bars.

« Pourquoi ne suis-je pas étonné ? » Il fut hilare pendant quelques secondes. « Va pour ce petit café alors ! Je te suis, sinon je risquerais de me perdre. J'ai un sens de l'orientation tout à fait déplorable, je te l'avoue. Et puis si c'est avec toi, évidemment que j'ai envie, allez. »

Il lui fit un immense sourire, posa sa grande main dans le bac de son dos et l'incita doucement à avancer, avant de retirer sa paume de là où il l'avait posé pour se poster à côté d'elle, lui demandant ce qu'elle faisait dans la vie, maintenant. Il était évident qu'elle n'était plus en primaire, à présent, sinon cela aurait été très étrange.

« Photographie, hein ? »

Alarik avait un doux sourire sur la visage, tandis qu'il marchait près d'elle. Il n'était absolument pas étonné qu'elle ait choisi cette voie, étonnamment.

« Moi je suis… étudiant en Marketing, en troisième année maintenant. Et je travaille dans un magasin de vente de vêtements pour homme histoire de pouvoir payer mon loyer et une partie de mes études. Je n'ai pas envie de laisser mes parents s'occuper de tous les frais, j'aime avoir mon petit côté indépendant. »

Il parlait d'un drôle de ton, comme si les études qu'il suivait ne lui plaisait pas des masses. Ce qui n'était pas tout à fait faux, finalement.

« Alors ? Tu as quelqu'un dans ta vie ? »

La question aurait pu paraître des plus étranges, si elle n'avait pas été dite avec une voix et une expression faciale aussi insouciante, il ne fallait pas se mentir. Les fans de film à l'eau de rose n'auraient rien à se mettre sous la dent cette fois-ci !

It's been a long time (+) Lys&Rick

J’espérais vraiment que le jeune homme ne me demande pas des nouvelles de mes parents. Je ne voulais pas lui annoncer la mauvaise nouvelle alors que l’on se revoyait pour la première fois depuis plusieurs années. Je ne voulais pas que cette merveilleuse journée ne devienne triste et maussade. Après tout, il les avait tout de même bien connus. Au camp de jour, mes parents venaient toujours me chercher un peu avant les siens. Ainsi, mon père passait son temps à répéter à Alarik qu’il devait prendre soin de sa fille et moi, je grognais à chaque fois qu’il prononçait ces mots. La honte quoi. Maintenant plus vieille, je comprenais qu’il s’amusait tout simplement à nous taquiner. Voir Rick devant moi me faisait penser beaucoup au passé, à mon ancienne vie avant que mon père ne perdre la vie. J’étais si heureuse et enjouée. Puis, tout avait changé rapidement. Le départ de mon meilleur ami, puis l’accident de mon père me laissant seule avec ma mère. Bien sur, il y avait aussi William, mon ami d’enfance. Lui, je le considérais beaucoup plus comme un frère puisqu’il avait toujours été dans ma vie à cause de nos parents. Depuis ces évènements, je devenu beaucoup plus réservé que je ne l’étais déjà et le sourire sur mon visage se faisaient voir de moins en moins souvent au plus grand malheur de mes proches. Heureusement, tout devenait de mieux en mieux maintenant. Malgré que j’eus perdu aussi ma mère dans un accident il y a quelques mois de cela, j’essayais de redevenir cette petite fille que j’étais. De plus, maintenant que Rick était devant moi, j’avais encore plus envie de retrouver mon sourire, ma joie de vivre. C’est ce que ma mère aurait voulu. J’étais certaine que si elle était là en ce moment même, dans ce parc, elle dirait sans doute que les âmes sœurs se retrouvent enfin. Bien entendu, des âmes sœurs de façon très amicale, rien de plus. Il n’y avait aucune romance dans ces propos.

Bref, après une étreinte, je regardai mon meilleur ami d’enfance droit dans les yeux en rigolant toujours un peu. Il était vrai que se faire désigner comme étant le mari de quelqu’un alors que ce n’était pas le cas pourrait être une chose plutôt effrayante, mais venant de nous, ça semblait si naturel. Puis, Alarik passa sa main sur mon épaule afin de s’excuser du coup qu’il m’avait donné un peu plus tôt. Bien sur, je n’avais voulu que le taquiner sur le sujet, mais ce dernier semblait réellement désolé Je souris tout simplement en rougissant sans doute un peu.

-Ce n’est rien, promis !

Par la suite, il me proposa de passer du temps ensemble ce que j’acceptai rapidement. J’avais réellement envie d’en savoir d’avantage sur sa personne, sur sa vie. Je lui proposai alors un café puisque je n’avais pas réellement envie d’aller dans un bar à cette heure… ni même jamais en fait. Je ne tenais pas vraiment l’alcool et je m’en tenais au café. J’aurais pu décidé de le guider au Starbuck qui n’était pas très loin d’ici, mais je ne voulais pas croiser Elizabeth… ce serait beaucoup trop étrange. Il accepta alors l’idée du café. Il posa sa main dans le bas de mon dos pour m’inviter à marcher.

-Normal pour ton orientation dans Miami. Tu es partie il y a très longtemps tout de même !

Je pouvais le comprendre, car je n’avais pas beaucoup d’orientation moi-même. Par contre, puisque j’avais toujours vécu dans cette ville, il m’était impossible de m’y perdre. Je marchai alors en direction de ce fameux café tout en jetant des coups d’œil vers le jeune homme. J’étais incapable de retirer mon sourire niais sur mon visage. J’étais trop heureuse de le retrouver après tout ce temps. Il me demanda alors ce que je faisais dans la vie. Après lui avoir expliqué mon cas, il fit de même en ne semblant pas très enjoué. Je penchai ma tête un peu sur le côté, le regardant toujours. Je n’allais pas lui demander tout de suite, cela faisait trop peu de temps que nous nous étions retrouvés. C’était sans doute un peu tôt pour entrer dans les détails. Il me demanda par la suite si j’avais quelqu’un dans ma vie. Je soupirai longuement en roulant des yeux.

-Que crois-tu ? Je suis mariée à toi et je ne t’ai jamais été infidèle !

Dis-je avec un visage faussement en colère. Je rigolais bien entendu et j’espérais que le jeune homme allait trouver cela amusant. Je souris toujours tout en continuant de marcher doucement.

-Plus sérieusement, non je n’ai personne dans ma vie. Et toi ?

Dis-je tout naïvement, sans arrières pensées.

It's been a long time (+) Lys&Rick

   Il avait réellement envie de savoir ce qu'elle était devenue, ce qu'elle avait pu faire après leur « séparation », ce qu'il n'avait jamais vraiment pris la peine de lui demander quand ils se connaissaient. Après tout, ils étaient jeunes, à cette époque-là, et savoir ce qu'ils allaient faire de leur vie adulte, bien plus tard dans le temps, leur passait largement au dessus. Ils étaient encore insouciants, incertains, heureux dans le simple fait de jouer un peu dehors (ou à l'intérieur, cela dépendait), d'avoir des cadeaux à Noël ou de fêter l'anniversaire d'un copain, dormir chez lui en regardant les dessins animés, tout en mangeant tellement de bonbons qu'ils en auraient été malades le lendemain matin, sans le regretter le moins du monde malgré le regard désapprobateur d'une mère qui devait se lever un samedi matin pour aller chercher un médicament. Cette époque, il devait se l'avouer, manquait un peu à Alarik. Lui qui, trop timide, n'avait jamais vraiment eu d'amis, avait toujours adoré ce genre de soirées, qui étaient rares pour lui. Et celle de qui il avait été la plus proche durant son enfance, en dehors de Caelyn, c'était Lysianna. Elle incarnait, par son simple sourire, sa grimace lorsqu'il l'avait bousculée sans le vouloir, son regard pétillant, tout ce qu'il regrettait bien souvent lorsqu'il songeait à son passé. Les rires, les sourires, les blagues nulles qu'ils faisaient étant enfants. Une bouffée de nostalgie l'avait pris sitôt qu'il l'avait reconnue, la fixant avec insistance pour constater les similitudes entre les traits de la magnifique jeune femme face à lui, et cette amie du camp de jour qu'il avait « épousé » avec une bague en bonbon et l'examinateur en tant que prêtre.
Il ne pouvait s'empêcher cependant de trouver cette rencontre un peu ratée. Cela aurait pu se passer comme dans les films. Il l'aurait reconnu en la fixant tout simplement avec, par exemple, les pieds dans la neige, alors que quelques flocons tombaient sur leurs nez, mais non, rien de tout cela. Il n'y avait pas une seule once de fraîcheur hivernale sous forme de petit manteau blanc sur le sol, juste les graviers du parc sur lequel il marchait, un vent froid désagréable et une bousculade absolument impolie et surtout assez violente. Il ne pouvait donc pas ne pas se confondre en excuses, au point d'en paraître un peu lourd peut-être. Il passa alors la main sur son épaule, regrettant de ne pas être dans Harry Potter pour lui chasser toute douleur, et tout bleu qui pourrait apparaître suite à ce choc assez intense, lui même ressentant des picotements assez gênants là où il l'avait percutée.

« Très bien. Mais si jamais tu as mal, préviens-moi, et j'irais acheter de la pommade à la pharmacie. »

Il disait cela d'un ton tellement sérieux que l'on aurait pu croire qu'il venait de commettre un meurtre. Il se détendit un peu par la suite et, ne voulant plus la lâcher d'une semelle maintenant qu'il avait retrouvé sa meilleure amie d'enfance, il lui proposa de passer quelques heures en sa compagnie. Il fut absolument ravi qu'elle accepte aussi vite. Après tout, elle aurait très bien pu refuser, jugeant qu'ils se connaissaient plus assez pour pouvoir se permettre une sortie aussi longue.

« Longtemps, quel euphémisme ! J'ai presque l'impression de débarquer dans une nouvelle ville que je n'ai encore jamais vue de toute ma vie. »

 Il poussa un soupir blasé, visiblement contrarié à cette idée, mais retrouva rapidement le sourire quand il prit de nouveau conscience de la chance qu'il avait d'avoir recroisé Lysianna. En effet, Miami était une ville immense, il n'avait eu qu'une seule chance sur un million de la recroiser, et il l'avait prise, cette chance, sans même le savoir. Curieux, mais néanmoins sans arrière pensée, il demanda alors à son amie si elle avait quelqu'un dans sa vie. Il ne put s'empêcher d'éclater de rire à sa réponse.

« Mais j'espère bien mon coeur ! » Il était toujours hilare, et prit le temps de se calmer avant de poursuivre. « Tu ne portes plus ta bague, il est normal que je me demande si tu as un amant, non ? »

Il lui adressa un clin d'oeil, suivit d'un bisou volant taquin, avant de l'écouter répondre avec plus de sérieux, cette fois-ci. Il ne sut pas réellement pourquoi, mais il ressentit comme une pointe de soulagement, en sachant qu'elle n'avait personne. Peut-être parce qu'il avait un peu de mal à l'imaginer avec quelqu'un, ou même d'admettre qu'elle ait pu grandir sans lui. Il se renfrogna un peu, mais répondit néanmoins à son interrogation avec un sourire en coin.

« Non, depuis maintenant un peu plus de deux mois, je suis libre comme l'air! »

Ils furent devant le café que lui avait conseillé Lysianna quelques minutes plus tard et, une idée passant dans l'esprit tordu d'Alarik, il se jeta presque sur la brune, passant un bras en dessous de ses jambes, l'autre autour de ses épaules, poussant la porte d'entrée du café avec un sourire ravageur, se dirigeant vers une table vide, poussant une chaise du pied, pour installer la Morez dessus. Il s'installa en face quelques secondes plus tard, fier de lui.

« Selon le code du mari en or, il faut être très galant et toujours porter une jeune femme pour passer une porte. Tu prendras quoi, alors ? Un café ? C'est ma tournée ! »

It's been a long time (+) Lys&Rick

Je n’aurais jamais pensé que cette journée plutôt banale se poursuivrait de la sorte avec une rencontre extraordinaire. Elle avait commencé très tôt dans la nuit pour terminer mon travail de session très entendu par mon professeur. Après tout, il m’avait tout de même donné quelques journées de plus pour le terminer à cause des tristes évènements. Malgré ces journées, je réussis tout de même à le faire à la dernière minute, sans dormir de la nuit. J’étais complètement crevée, mais le fait de rencontrer mon ancien meilleur ami me redonna immédiatement l’énergie qu’il me fallait pour continuer ma journée. Bien qu’il m’ait rentré dedans lorsque tous les deux nous avions la tête en l’air, j’étais heureuse de cette rencontre. Il semblait réellement inquiet pour mon épaule, ce que je trouvais vraiment mignon de sa part. Après tout ce temps, il s’inquiétait encore de moi et voulait prendre soin de moi, comme au camp de jour. D’un air sérieux, il me demanda de lui dire si je commençais à ressentir de la douleur pour qu’il puisse aller m’acheter de la pommade. Je souris en rigolant timidement.

-Promis. Tu seras le premier à le savoir !

Dis-je d’une voix amusée. Puis, on discuta de la ville qu’il n’avait pas vue depuis de nombreuses années. Pour ma part, je n’avais jamais quitté Miami à part pour deux voyages de quelques semaines. Je n’avais jamais déménagé ailleurs, dans une autre ville comme l’avait fait Alarik. J’avais décidé de rester le plus près possible de ma mère. Maintenant, je n’avais plus de parents pour me retenir, mais je n’avais aucunement envie de quitter ma ville natale. Quoi qu’il en soit, le jeune homme me dit qu’il avait l’impression d’être dans une nouvelle ville. Bien sur puisqu’il était partie lorsqu’il était assez jeune, trop jeune pour pouvoir avoir des repères. Je fis une moue triste en le regardant.

-C’est triste dit comme cela… De ne plus se souvenir de la ville dans laquelle on est né.

Mais Rik pouvait se vanter d’avoir vu autre chose dans sa vie. D’avoir connu d’autre gens et d’autres décors. Tout le contraire de moi. Puis, il me demanda si j’avais quelqu’un dans ma vie. Je le fis rire en lui disant que je ne lui avais jamais été infidèle.  Il me rétorqua qu’il espérait bien mais que puisses je ne portais plus ma bague, il se demandait si j’avais un amant. Je rigolai encore une fois en lui jetant un coup d’œil faussement choqué.

-Mais pour qui me prends-tu Brightwood ? Un amant, moi ? Ta petite femme chérie ?

Puis, je me mise immédiatement à rigoler tout en continuant de marcher. Je lui avais retourné la question et celui-ci me répondit qu’il était libre maintenant depuis 2 mois. Je pouvais comprendre ce qu’il devait ressentir puisque c’était presque mon cas aussi. Cela ne faisait pas beaucoup de temps que nous n’étions plus ensemble et parfois, je ne pouvais m’empêcher de penser à lui encore. Quoi qu’il en soit, maintenant n’était pas le moment. Je préférais me concentrer sur Alarik, qui je devais l’avouer, m’avait réellement manqué malgré tout.

-Alors tu l’avoues ! Tu m’as été infidèle ! J’ai envie de pleurer maintenant

Dis-je d’une voix amusée. Je ne pouvais pas m’empêcher de rigoler de ce ‘’mariage’’ avec Rik. Après tout, c’était tout de même quelque chose de peu communs. Nous étions maintenant rendus devant le café. Sans m’avertir, je sentie les bras du jeune homme m’attraper les épaules et les jambes afin de me porter, telle une princesse, jusque dans le café. Un cri de surprise se fit entendre de ma part. Je plaçai mes bras autour de son cou pour ne pas tomber. Une fois sur la chaise, je me mise à rigoler pleinement après sa phrase. Il me demanda alors ce que je voulais boire en me proposant un café. Je souris en hochant la tête.

-Tu te crois le parfait mari ? Dis-je en rigolant toujours. Un café, ce sera parfait !