∞ family portrait.

m i c h e l l e , c a l v i n .  f t . m a d i s o n . c a m p b e l l .

Ces temps-ci, les choses semblent s’arranger. Le jugement de mon père approche, ma situation financière s’améliore aussi et disons que ma vie privée est assez divertissante. J’ai même la chance d’avoir ma mère auprès de moi depuis quelques semaines. Ca me fessait beaucoup de bien d’ l’avoir près de moi. Je n’aurai certainement pas dit ça il y a encore deux ans mais aujourd’hui, j’en suis capable. J’ai réussi à lui pardonner toutes ces erreurs. Elle en a assez bavé avec mon père, inutile de lui rajouter plus de pression. « Il faudra te montrer forte durant le procès ma chérie. Ils essaieront de te faire dire tout et n’importe quoi. Ils chercheront peut-être même à te piéger. Pèse bien tes mots et surtout, soit clair et précise. » Me dit-elle en apportant son cockail sans alcool jusqu’à sa bouche. « Mais ne ment pas ou fais le très bien. Tu n’as pas le droit à l’erreur. Ton père a déjà fait assez de mal à cette famille pour que tu t’en fasses à toi-même involontairement. » Ajouta cette dernière par la suite. J’étais bien consciente que ce procès ne serait pas de tout repos mais j’ai un bon avocat et je pense pouvoir m’en sortir. Je ne suis pas de nature à me laisser influencer ou manipuler. Je pense que ça devrait aller. « Ne t’en fait pas maman, ça se passera bien. Et puis Maitre Taylor est très bon, je ne m’en fais pas. » Lui souriais-je avant de poser ma main sur la sienne pour la réconforter. Je pense qu’elle a plus besoin de soutient qu’autre chose. Son témoignage risque d’être éprouvant. « Le principale, c’est qu’on fasse ça ensemble. On est une famille, on surmontera ça. Je te le promets. » Lui souriais-je alors avant de retirer ma main progressivement pour boire mon verre de rosé. C’était bon d’être avec elle. Néanmoins, je réalise à quel point sa présence me manque.
Mon téléphone vibra. Automatiquement, je m’étais mise à le regarder. C’était un message de Kenneth. Amusée, je m’étais concentrée dans cette discussion quelques instants. « Bien le bonsoir mesdames » Entendais-je. Mon regard se souleva de manière surprise avant d’apercevoir la silhouette puis le visage de mon frère aîné. J’étais partagée entre la déception et la surprise. « Qu’est-ce qu’il fait là ? » Demandais-je de manière stupéfaite à ma mère en redéposant mon regard sur elle. Je sentais l’énervant s’accentuer en moi. « Je l’ai invité à venir dîner avec nous. Déclara-t-elle le plus naturellement du monde. J’étais complètement abasourdie. C’est une grosse plaisanterie. « Bon, on en parle de ce putain de procès?  » Ajouta cet imbécile juste après. Je ressentie l’envie de quitter ce restaurant sur le champ. Ce n’était pas possible. « Mais il est aussi con que papa ! Ce sont les mêmes. Deux parfaits connards ! Tu ne crois quand même pas que sa présence est utile ? »  Lui demandais-je en n’en croyant pas mes yeux. C’était complètement dingue.

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Je ne comprenais vraiment pas pourquoi ce crétin est présent pour notre diner. Je pensais passer un bon moment avec ma mère et au lieu de ça, je me retrouve dans une mauvaise posture. Je me sens piégée. Il n’y a pas d’autres mots. « Ma chérie… le juge veut tout les témoignages des enfants de Christopher. » Confia ma mère par la suite. Je la trouvais bien sereine avec cette idée. Elle avait même l’air ravie d’avoir son fils chéri à ses côtés. Chose que je trouvais quand même assez étrange. « Et alors ? Et tu crois que les enfants que papa a eu dans ton dos vont venir témoigner ? Et puis je pensais que c’ était un dîner entre toi et moi. Un moment mère fille et pas un dîner de famille avec cet imbécile qui est devenu un parfait étranger pour moi. » Répondis-je totalement dégoûtée. Je ne pouvais plus le voir en peinture. Tout comme son père d’ailleurs. Ces deux-là, ils sont pareilles. Finalement, j’aurai bien aimé être adoptée. Cela m’aurait permis de sortir tous ces cons de ma vie. « Pas contente de me voir petite-soeur? » Ajouta ce dernier en me regardant. Naturellement, mon regard se tourna vers lui un instant. « On se connaît ? » Lui répondis-je avant de tourner mon regard vers ma mère. J’espérai bien qu’elle lui demande de partir mais à mon humble avis, elle ne le fera pas. Elle a l’air heureuse de le voir. Le retour du fils prodigue. « Enfin bref, comment vas-tu maman? » Il comptait réellement faire comme si ça présence était normale. Il n’a pas donné signe de vie depuis quoi ? Six ans. « Je vais bien, tu me l’as déjà demandé la semaine dernière au téléphone. Je vais toujours aux réunions si c’est ce que tu demandes aussi. Calvin m’appelait tout le temps après la réunion pour savoir comment ça s’était passé. » Désappointée, c’était bel et bien ce que j’étais. Ils ont gardés le contacte depuis tout ce temps. Elle ne m’a jamais rien dit. Je ne me sentais plus du tout à l’aise en leur présence. J’ai l’impression d’avoir été trahie. « De mieux en mieux. » Répondis-je simplement et assez doucement. Je suis vraiment tombé dans une famille de merde. Une famille de faux-cul. Dean était bien le seul à être droit et sincère. C’était bien le seul sans histoire. Je le regrette tellement et même si Calvin semble penser le contraire, il n’arrivera jamais à la cheville de mon défunt frère. « Ouais, peut-importe, ravi de voir que tu vas bien maman. Quant au procès du connard, comme dirait Madison, j’en ai discuté avec mon avocat, mon témoignage est prêt. » Ajouta ce dernier avant d’aborder le plat qu’il voulait commander. Un léger sourire nerveux s’installa sur mon visage et sans plus attendre, je pris la parole : « Tu n’as pas besoin de manger ça. Ton témoignage est prêt. Tu peux disposer. Je me suis passée de ton existence durant les six dernières années, je pense que je pourrai continuer sur cette voie. Bonne soirée Calvin. » Terminais-je en le regardant. Je ne le voulais pas à cette table et j’étais bien heureuse de lui faire savoir.