Ça faisait deux jours qu’on m’avait appelé pour une mission, une longue mission apparemment, et je n’avais aucun droit de déserter. Je devais partir en Irak pour un mois, voire deux mois, ça dépendait de la mission après tout, je ne peux pas dire d’avance ce que je trouverais sur le terrain. J’ai passé toute la nuit à garder mes yeux ouverts, pour une fois que j’allais partir, je ne pouvais pas dire que rien ne me retenait à Miami, mon frère est ici, ma mission tombait à pic, ironiquement. Je me levais donc de mon lit à trois heures du matin, où je pris mon petit-déjeuné seul dans mon immense appartement, où je m’étais confortablement installé il y a presqu’un an. Même si entre temps j’y suis retourné. Puis, au bout de trente minutes, je décidais d’aller me préparer, où je devais ressortir mon fameux uniforme pour pouvoir repartir à la guerre, quand je le sorti du placard en le déposant sur mon lit, ça me faisait tout drôle. En rentrant aux États-Unis, j’étais un homme complètement perdu, aujourd’hui, je me suis retrouvé, plus ou moins, mais j’étais toujours aussi brisé. Enfin bon, je décide de l’enfiler après une bonne douche, je me regardais dans le miroir. J’avais laissé ma barbe d’une semaine, ça devrait faire l’affaire, je n’étais pas spécialement fan du rasoir.

Puis en sortant de mon appartement, je réalisais que je ne devais pas faire mon salaud cette fois, pas cette fois-ci. Cette fois-ci, j’y attachais beaucoup d’importance, je savais qu’Alexie traversait une très dure période, probablement la plus difficile de toute sa vie. Je fermais la porte en pensant à elle, avec mon sac prêt sur l’épaule, puis je partais en direction de ma voiture, en balançant mon sac au siège passager. Puis j’emprunte la route pour aller à l’est de la ville, ça prend au moins quinze minutes à cette heure-ci, il est tout de même cinq heures du matin. Puis, j’arrive à la destination, je coupe le contact avant de descendre de la voiture, avec un petit paquet dans les mains. J’ignore si cette fois-ci ça sera ma dernière mission, peut-être que je vais mourir là-bas, mais je voulais au moins lui dire au revoir convenablement, lui dire que je l’aimais, et qu’elle était tout de même importante dans ma vie, c'était ma meilleure amie après tout. Je ne tardais pas à grimper les marches pour arriver jusqu’à sa porte, puis je soupirais, et je pris une grande inspiration en toquant. Je lui devais au moins bien ça. Je venais de toquer, mais aucune réponse, je toquais une deuxième fois, j’attendais quelques minutes, mais rien, je m’apprêtais à partir quand j’entendis quelque chose de déverrouiller, je me retournais en voyant Alexie avec une coiffure de lionne. « Wah! Tu t’es battue dans ton sommeil ou quoi?! » Demandais-je en affichant un grand sourire avant de rires, j’étais bien content, je devais partir dans six heures, mon déploiement était à midi, je devais être tout de même en avant. « Je n’ai pas apporté le café cette fois-ci… J'en suis désolé. » Dis-je tristement, elle allait s’apercevoir de mon uniforme, elle allait rapidement comprendre, mais j’espérais que tout de même qu’elle ne me claque pas la porte au nez. « Je peux rentrer ? » Demandais-je doucement. Ce n’est pas tous les jours qu’on pourrait voir un militaire disant au revoir à sa meilleure amie.

Je pouvais bien dire que dernièrement, ma vie était de la pauvre merde. Déception par-dessus déception… et drame par-dessus drame. Tout était officiellement et réellement terminé avec Nathaniel. Et bien que je sache que c’était la meilleure chose à faire… je ne pouvais m’empêcher d’avoir beaucoup de peine et de m’en vouloir d’avoir perdu autant de temps avec lui alors que j’avais toujours su qu’il n’allait jamais vouloir que notre relation avance. Ma mère, qui avait voulu que le temps des fêtes passe avant de nous annoncer la nouvelle, venait de nous confirmer que son cancer résistait… et qu’il ne lui restait plus autant de temps qu’elle ne l’aurait espéré. Les médecins avaient donné une date d’expiration sur sa vie et cette nouvelle… bien que prévisible, avait été la goutte qui avait fait déborder le vase. Depuis plusieurs jours maintenant, je perdais le contrôle. Quand je ne travaillais pas pour me changer les idées, je restais chez moi à pleurer ou bien j’essayais de tout oublier avec l’alcool et même parfois des drogues. Je savais que ce n’était pas la bonne chose à faire mais c’était plus fort que moi. J’avais besoin d’oublier et d’arrêter de souffrir, ne serait-ce que pour une soirée.

C’est beaucoup trop tôt le matin, que des cognements à la porte me firent sortir de mon sommeil. Je poussai un petit râlement d’énervement en posant mon oreiller sur mon visage. On cogna de nouveau puis c’est en soupirant que je me levai du lit. Qui me dérangerait à cette heure? Je détestais les gens qui débarquait chez moi sans avertir… comme s’is étaient bienvenue à n’importe quel moment de la journée. Bon, j’étais de mauvaise humeur donc ça aidait pas à tout ça… et je n’avais juste pas envie de me montrer sympathique. J’ouvris la porte assez rapidement, pour montrer mon énervement mais je me calmai quelque peu en voyant mon meilleur ami tourner la tête vers moi. Il était sur le point de partir vu que ça m’avait prit assez de temps avant de me pointer le bout du nez. Son commentaire me fit rouler des yeux. « La troisième guerre mondiale… t’as pas idée. » Et ironiquement, il était là avec son uniforme de soldat.

Je ne comprenais pas trop pourquoi… disons que j’étais encore tout endormi pour que mon cerveau s’active convenablement. J’ouvris plus grand la porte pour le faire entrer et je fermai aussitôt cette dernière derrière moi. J’étais quand même en pyjama et je ne tenais pas à ce que le voisinage au complet me voit ainsi. « Qu’est-ce que tu fais ici… et qu’est-ce que tu fais habiller comme ça? Tu voulais m’émoustiller?»  dis-je en croisant les bras tout en m’accotant contre la table de ma cuisine pour le regarder debout devant moi. J’ironisais le tout pour montrer le moins possible ma peine. C’était une façon comme une autre!  À ma question, Hayden semblait un peu mal à l’aise. Je le regardai se gratter l’arrière en cherchant probablement quoi me dire… ou bien comment me le dire. Mon cœur fit un bond énorme dans ma poitrine. Je me redressai lorsque son regard désolé se posa sur moi. Je me mis à secouer la tête automatiquement. Il ne venait pas m’annoncer qu’il quittait le pays pour retourner là-bas? Non… je ne voulais pas me faire abandonner une fois de plus à cause de cette fichue guerre. Je voulais pas le perdre, je ne voulais pas qu’il quitte pour peut-être, ne plus jamais revenir. J’avais besoin de lui… j’avais presque plus personne.  « Non… c’est pas vrai. Arrête de me regarder comme ça et dis-moi que c’est une blague… » Une blague vraiment pas drôle d’ailleurs. C’était bien la dernière chose dont j’avais besoin présentement.

Je ne voulais pas être un salaud de première, je ne voulais pas qu’elle se sente abandonner une fois de plus par moi, je voulais lui dire au revoir dans de bonnes circonstances, enfin, vous m'avez compris. Pour une fois que je partais, et j’avais un tas de raisons qui me faisaient rester ici, dont l’une d'entre elles c’était Alexie, ma meilleure amie depuis l’enfance. « La troisième guerre mondiale… t’as pas idée. » Lâche t-elle, tandis que je lâche un petit rire, je ne savais pas quoi dire, puisque c’était un peu l’ironie de situation, je partais en guerre. Tandis que je rentrais à l’intérieur de son appartement, Alexie était encore en pyjama, ce qui voulait dire que je l’avais probablement extirpé de son lit d’amour.

Cette dernière ferma la porte derrière elle, visiblement mal réveiller, ce qui me fait sourire un peu. Elle s’approchait d’avantage vers moi, en m’examinant des pieds jusqu’à ma tête, je portais mon uniforme militaire, on avait besoin de moi là-bas, en Irak. « Qu’est-ce-que tu fais ici… et qu’est-ce-que tu fais habiller comme ça? Tu voulais m’émoustiller? » Demandait-elle en croisant les bras en s’accotant contre la table de sa cuisine, j’avais peur de lui dire, j’avais peur qu’elle pense que je l’abandonne encore, je me grattai la nuque étant mal à l’aise de lui dire. Je l’avais déjà fait à mainte reprises, cette fois-ci, c’était un peu spécial. Notre relation avait bien évolué, on avait connu des hauts et des bas, mais notre relation était plus forte qu’avant, on était plus proches quoi qu’il en soit. Je n’étais pas capable d’articuler un seul mot, juste de l’a regardé profondément dans ses yeux, je ne souriais pas, je ne voulais pas sortir mon beau sourire même si elle essayait de blaguer. Ce n’était pas facile, je ne voulais pas l’a quitté, je ne voulais pas la laisser dans ce monde qui est remplis de brutes, et de cruautés. J’essayais de rien laisser paraître envers elle, je ne voulais pas lui montrer que c’était aussi difficile pour moi de partir. Je n’avais pas envie de laisser June également. « Non… c’est pas vrai. Arrête de me regarder comme ça et dis-moi que c’est une blague… » Dit-elle en me regardant, tandis que je grimaçais légèrement en m’avançant vers elle. « Lexie… » Dis-je doucement. « Ce n’est pas une blague, je suis désolé… » Dis-je en soutenant son regard, je détestais ça, je ne voulais pas lui faire du mal de la sorte. C’était vraiment le mauvais moment pour la laisser, je n’avais pas envie. « Ne pense pas que je veuille t’abandonner une fois de plus, je serais toujours là, j’essayerai de t’appeler, de prendre des nouvelles, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te dire que je serai toujours là, lettres, appels, textos, peut-importe je trouverai un moyen. » Lâchais-je tristement devant la jeune femme. Je m’avançais dans la cuisine, où je pris un petit sachet de café pour en verser dans la cafetière, j’en avais terriblement envie. J’appuyais sur le bouton pour que ça lance la machine, pendant plusieurs minutes, puis je me tournais vers celle-ci. « Si tu veux je reste ici durant la matinée avec toi… Enfin, si tu as envie. » Dis-je, je devais partir vers onze heures, et il était assez tôt encore, je voulais profiter de ma meilleure amie avant de partir, c’était la moindre des choses que je pouvais faire.

J’avais été plus que surprise par la visite  - un peu trop – matinale de mon meilleur ami. Ce dernier ne s’était pas gêné pour me faire des remarques sur mon allure au réveil mais je m’en moquais. Ses petits commentaires me passaient 10 pieds au-dessus de la tête. Je n’étais pas dans mon assiette et bien que généralement, je faisais ma forte et je voulais constamment qu’on ne me prenne pas en pitié là, c’était terminé. J’en avais marre de faire semblant. Je faisais semblant de beaucoup trop de truc depuis beaucoup trop longtemps. Ma mère allait mourir, je lâchais prise. Je jouais un peu les indifférentes avant de vraiment m’attarder au détail qu’Hayden portait son uniforme. C’était bien la première fois que je le voyais ici et pour la peine, j’en étais un peu déstabiliser. Je commençai par une petite réplique ironique avant de réellement comprendre la raison de sa venue ici. Du moins, j’espérais me tromper et qu’il n’était pas en train de me dire qu’il retournait là-bas… qu’il retournait en Irak. Son silence me confirma que si… et je cru que mon cœur allait arrêter sur place. Juste d’y penser me serrait la poitrine, j’avais une énorme boule à la gorge et j’avais uniquement envie de pleurer.

Pourtant, Hayden essayait de me consoler mais dans l’état où j’étais… ça ne servait strictement à rien. « Ouais… et une fois là-bas… tu vas me dire que tu n’avais pas le temps ou bien que tu te souvenais plus de mes coordonnées. »  Je parlais par expérience là…. La première fois qu’Hayden avait quittée, il ne m’avait pas donné de nouvelle. Peu de temps après Nathaniel m’avait fait la même chose. Et pendant leur absence, aucun des deux en m’avaient donné de nouvelles. Je n’avais jamais réellement su pourquoi… et là, j’avais l’impression de revivre la même chose et je ne voulais pas. Ça me faisait peur. « Tu sais quoi? Je m’en fous de tes promesses Hayden… ça ne veut pas dire que tu te feras pas tuer là-bas et que tu ne vas plus jamais me revenir. » Il n’était pas à l’abri de la mort. Là-bas… il restait une cible. Même au-delà des SMS, des e-mails… des lettres. Je détestais l’armée et pourtant, tous les hommes de ma vie s’y était déjà enrôlé, va savoir pourquoi. Je ne voulais même pas m’imaginer une seule seconde qu’Hayden y laisse sa peau là-bas… j’avais déjà beaucoup de mal avec le cancer de ma mère et je ne voulais pas perdre deux personnes importantes pour moi.

Mon meilleur ami me demandait si je voulais qu’il reste… J’avais croisé mes bras contre mon ventre et je retenais mes larmes… c’était tellement difficile, ma vue était floue et dès que je clignai des yeux… des larmes roulèrent silencieusement sur mes joues.  Je m’étais contenté d’hausser les épaules. « Je sais pas… » Je ne savais pas ce que je voulais en fait. Je ne savais pas si je voulais qu’il quitte à l’instant ou bien qu’il reste avec moi. Peut-être que ça serait plus facile s’il partait dès maintenant que s’il passait encore quelques heures avec moi. Je n’aimais pas les au revoir et bon sang que je n’avais pas besoin de ça présentement. J’étais un peu en état de choc et je ne prononçai rien pendant un petit moment. Préférant regarder le seul. J’étais un peu perdu dans mes pensées et pourtant, j’avais besoin de savoir quelque chose d’autre. « T’as été obligé d’aller là-bas ou c’est ton propre choix? »

Très tôt le matin, j’avais décidé de rendre visite à Alexie pour lui dire au revoir, je profitais de cette opportunité avant de partir. J’étais toujours parti sans dire au revoir, on m’en avait beaucoup voulu, aussi le fait que je n’ai jamais donné de nouvelles une fois en Irak ou en Afghanistan. Pour la première fois, je n’avais pas envie de partir, je n’avais pas envie de quitter ceux que j’aimais et ceux qui avait besoin de moi tout comme moi j’avais besoin d’eux dans ma vie. Je m’étais fais une raison, que je pouvais avoir ma place ici, une fois que je pensais l’avoir trouvé, j’étais contraint à partir. Visiblement, j’avais l’impression que ça anéantissait une fois de plus Alexie, ça m’attristait énormément, que j’étais supposé de faire? De lui dire que c’était une blague? Ce n’était pas le cas, elle m’était extrêmement chère malgré les hauts et les bas que nous avons connu dans le passé.

J’essayais de trouver les mots justes, qui pouvaient être réconfortants, mais à croire tout ce que je disais, ça ressortait de la négativité chez Alexie. Ça ne m’étonnait pas, elle avait beaucoup de bas dernièrement. « Ouais… et une fois là-bas… tu vas me dire que tu n’avais pas le temps ou bien que tu te souvenais plus de mes coordonnées. » Dit-elle, où je fronçais mes sourcils, la dernière fois quand j’étais parti pour une longue mission, ça faisait des années qu’on ne s’était pas vus, mais je n’avais jamais sorti cette excuse, j’étais en plein milieu d’une guerre, et j’étais plus ou moins un autre homme là-bas. Qui s’en fichait de tout, qui s’en fichait de mourir, mais elle n’a pas besoin de le savoir. Lorsque je m’apprêtais à dire quelque chose, cette dernière prit la parole avant moi. « Tu sais quoi? Je m’en fous de tes promesses Hayden… Ça ne veut pas dire que tu te feras pas tuer là-bas et que tu ne vas plus jamais me revenir. » Dit-elle, ce qui me fait un pincement au coeur, je voyais bien que ça l’a peinait que je parte une fois de plus, mais c’était mon métier, et elle avait du mal à l’accepter. Elle n’avait pas tort, c’était très risqué là-bas, mais au moins je servais à quelque chose. Autrefois je m’en fichais que les gens tiennent à moi, j’en étais persuadé que c’était tout un mensonge, et pourtant aujourd’hui je crois aux paroles d’Alexie, qu’elle tient à moi tout comme je tiens à elle. À croire arrêter de prendre des médicaments me rendait un homme meilleur que je ne l’étais. « Arrête, je ne vais mourir là-bas Lexie, arrête de te faire des idées comme ça! » Dis-je sérieusement dans un premier temps, avant de ajouter. En même temps, si je parvenais à mourir un jour, Alexie ne le saurait pas de suite… Ça serait d’abord la famille ou bien personne. « Je reviendrais. D’accord? Je sais que tu as toujours eu du mal à accepter ce métier, mais au moins je sers à quelque chose dedans… » Dis-je en l’a regardant, ce n’était juste des mots en l’air, c’était bien une promesse, pas une promesse que je faisais à Alexie, mais à moi-même.

Pendant que je préparais le café, je lui demandais si elle voulait que je reste encore un peu pour qu’on puisse passer la matinée ensemble, elle croisait ses bras et baissait légèrement sa tête. Quand je me retournais après avoir lancer la machine, je remarquais ses larmes qui coulaient sur ses joues, je pinçais mes lèvres. « Je sais pas… » Dit-elle difficilement entre ses dents, tandis que je m’approchais d’elle, je posais un doigt sous son menton pour le faire relever, tandis qu’à l’aide de mon autre main, de mon pouce, j’essuie les larmes en l’a regardant. « Ne pleure pas… Tout ira bien, tu verras. » Dis-je en la prenant dans mes bras, où elle enfouit son visage dans ma poitrine, ses mains se placent sur mes omoplates, essayant de tirer mon uniforme, tandis que je pose mon menton sur ses cheveux, fixant le mur vide devant moi, je frotte doucement son dos en espérant qu’elle y trouve du réconfort dans mes gros bras. « Tout ira bien.. » Chuchotais-je doucement en continuant les petits caresses sur son dos, on restaient pendant plusieurs minutes dans cette position, je suppose que ça l’a réconfortait un peu. Je perdais un peu en fermant les yeux, avant de sentir que celle-ci se détache de mon emprise, pour me regarder intriguée. « Tu as été obligé d’aller là-bas ou c’est ton propre choix? » Demandait-elle, tandis que je reculais un peu plus pour qu’on puisse regarder, je m’adossais au bord du plan du travail dans la cuisine. « Je suis obligé, je ne peux pas déserté… Ils ont besoin de moi là-bas. » Dis-je, en l’a regardant, une fois qu’on était engagé dedans par choix, après ce n’était plus à nous de dire qu’on veut faire tel mission, on nous la donnait, et on ne devait pas daigner là-dessus, on avait pas notre mot à dire. Puis, j’eu une petite idée. « Je te donne ma gourmette, de toute manière, j’ai pas le droit aux bijoux là-bas, tu en prendras soin pour moi? » Demandais-je à cette dernière qui était encore perdue dans ses pensées.

Je ne voulais pas croire qu’Hayden était réellement en train de me dire qu’il quittait pour l’Irak une fois de plus. Qu’est-ce qu’il avait ce foutu pays à tous me les enlever? Je n’arrivais pas à le croire… ou peut-être je ne voulais pas le croire non plus. J’aurais aimé qu’il me dise que c’était une blague – même si ça aurait été la pire des blagues du monde. Je ne pouvais pas perdre mon meilleur ami alors que tout était en train d’aller de travers dans ma vie. J’avais besoin de lui ou au moins, j’avais besoin de savoir qu’il allait bien et qu’il était là si jamais j’avais besoin d’une épaule sur laquelle pleurer. Il était le seul qui me restait et je n’étais pas prête à le faire partir. J’avais tellement de peine et de colère en moi. Je ne savais pas si Hayden allait revenir un jour… il risquait sa vie à aller là-bas mais ça… on dirait qu’il ne le comprenait pas vraiment. Ou bien il vouait juste me rassurer mais je n’avais pas besoin de ça. « Et toi arrête de faire semblant de quoi tu parles alors que tu ne sais même pas ce qui t’attends là-bas! » Non mais… il y avait bien des limites à me prendre pour une conne aussi. Il n’avait pas le droit de me promettre qu’il allait revenir s’il ne savait même pas lui-même. De toute manière, même s’il essayait de me le promettre, je ne le croirais pas et je continuerais toujours à m’en faire pour lui chaque jour qu’il allait passer là-bas. « Oui, j’ai beaucoup de mal à l’accepter car je n’y vois pas l’intérêt. Et puis tu parles comme si tu ne servais à rien ici… arrête de dire n’importe quoi! » Il était médecin, il était un ami, un frère… et il était amoureux aussi. Il avait sa vie ici et lui, il partait.

Est-ce que j’avais réellement envie de le faire rester sachant tout ça? Je ne savais pas. J’avais envie qu’il quitte dès maintenant… pour faire ça rapidement et comme enlever un pansement rapidement… ça fait mal sur le coup et ensuite ça va… au lieu de faire durer le mal et de rester en sa compagnie. Et pourtant, je voulais qu’il reste aussi car je voulais profiter du temps en sa compagnie. Je ne pouvais d’ailleurs pas contrôler mes larmes. Hayden me dit d’arrêter de pleurer en me prenant dans ses bras. « Je suis pas capable! » et J’étais incapable de me dire que ça allait bien aller aussi car on ne le savait pas et j’en avais marre de ses faux discours. Je me laissai quand même serrer et caresser dans ses bras par que ça faisait beaucoup de bien un peu de réconfort. J’avais fermé les yeux en sanglotant toujours. Pourtant, une question me brulait les lèvres et je voulais savoir si c’était sa décision ou s’il n’avait pas le choix. Au moins, ça ne venait pas de lui. « Ça sera la dernière fois? Tu as assez donné… non? » S’il avait la chance de revenir, je voulais qu’il lâche les forces. Il avait assez donné et il devait se concentrer sur sa vie ici.

J’avais détourné le regard un moment avant qu’il ne me demande si je voulais sa gourmette. J’avais retourné la tête pour le regarder puis haussai les épaules avant de lever les yeux au ciel. « Tu sais bien que oui. » dis-je en reniflant. Je le regardai alors enlever s’enlever le bijou pour me le mettre. J’avais penché la tête pour regarder le tout avant de lui dire un petit merci, et de trainer mes pieds jusqu’à mon canapé où je pris place lourdement. Hayden me suivit et je lui laissai de la place pour qu’il s’installe. Aussitôt qu’il fut assis, je me collai contre lui, la tête sur son épaule. Mes deux petites mains avaient pris possession de sa main gauche. Je m’amusais à glisser mes doigts autour des siens et à regarder nos mains dans le silence. « Il n’y a donc rien que je peux faire pour t’empêcher de partir?  Et si je te cassais le petit doigt? Ça serait une bonne raison non? Tu ne peux pas bien fonctionner avec un petit doigt handicapé. » Fitz avait décidé de retirer aussitôt sa main. Je disais n’importe quoi… mais bon, je désespérais un peu. Je poussai un long soupir et on replongea dans un silence que je cassai au bout d’un petit instant. « Maman va mourir Hayden… » Oui, ce n’était pas délicat dit comme ça… mais est-ce qu’il y avait réellement un bon moyen d’annoncer que quelqu’un allait mourir? J’étais toutefois incapable de prononcer ces paroles sans me mettre à pleurer. J’avais fermé les yeux en enfonçant encore plus ma tête dans le creux de son cou pour y pleurer silencieusement.

Visiblement Alexie, ma meilleure amie, avait énormément du mal à accepter que j’allais partir. Et ce, peut-être pour toujours, si je parvenais à mourir, elle ne saura jamais, tristement. Je peux très bien recevoir une balle dans la poitrine, puis mourir dans une marre de sang où mes pensées vont vers ceux que j’aime. Je chassais ces pensées désagréables, je ne voulais pas penser à ça, je ne voulais pas mourir, j’étais trop jeune, et j’avais encore un long chemin à faire. Mais depuis que j’ai vingt-ans, je me suis engagé à servir mon pays, j’étais jeune, je ne trouvais pas de sens à ma vie, et l’armée me donnait ça justement, elle me donnait une quête, une raison pour laquelle je vivais. En partant de la Nouvelle-Orléans, c’était le seul échappatoire et la seule option pour m’éloigner le plus possible de mon ignoble de famille. J’essayais de rassurer la jeune rousse que je reviendrais un jour, mais ça ne marchait pas. « Et toi arrête de faire semblant de quoi tu parles alors que tu ne sais même pas ce qui t’attends là-bas! » Lâche t-elle un peu énervée, j’en étais bien conscient, mais je ne pouvais pas me permettre d’avoir peur, je pouvais pas. SI je commence à avoir peur, dès maintenant, tout est foutu pour moi et je me mettrais en danger. « Je sais de quoi je parle, j’y vais depuis des années! J’ai vingt-six ans, ça fait depuis six ans que j’y vais, et j’ai toujours respecté mes devoirs. » Lui expliquais-je, mais cette dernière têtue comme elle était, elle semblait être déterminée à me faire changer d’avis, malheureusement rien ne pourra le faire. C’était important pour moi, l’armée avait peut-être ruiné la vie de certains de mes collègues, mais pour elle m’avait sauvé, en partie. « Oui, j’ai beaucoup de mal à l’accepter car je n’y vois pas l’intérêt. Et puis tu parles comme si tu ne servais à rien ici… arrête de dire n’importe quoi! » Dit-elle, je fermais mes yeux pour prendre une grande inspiration, quoi que je dise, ça ne changera rien. Je les réouvre pour la regarder, où je vois que ses yeux sont mouillés, elle envie de pleurer. C’était le cas, je ne servais pas à grand chose ici. « Je ne peux pas déserter… Je suis fier de servir mon pays Lexie. On a besoin de moi là-bas, il y a mes collègues qui sont pères, qui ont une femme qui les attendent à la maison, et pourtant ils se battent, j’ai rien de tout cela. » Dis-je en expliquant à cette dernière, avant de rajouter. « Je sais que j’ai une vie ici… Toi inclue. Mais je dois le faire. Je n’ai pas le choix. » Dis-je doucement.

J’essayais de calmer les larmes d’Alexie, elle était anéantie, et c’était en partie de ma faute. Je m’en voulais, à la finale je n’aurais pas du venir, ça me faisait du mal de la voir comme ça. Je lui priais d’arrêter de pleurer, avant de la prendre dans mes bras, lui disant que tout ira bien, elle avait besoin de l’entendre de moi, moi-même j’avais besoin de me convaincre que tout ira bien également. « Je suis pas capable! » Dit-elle difficilement. Je la serrais davantage contre moi, où elle pleurait toujours dans ma poitrine, je n’étais pas prêt de la quitter, voilà pourquoi je détestais les adieux, mais j’avais mis ma personne de côté pour pouvoir lui dire au revoir, lui donner au moins cette chance qu’elle n’a pas eu ces dernières années venant de moi. « Si, je vais rentrer, tu verras, tu me trouveras tellement sexy dans mon uniforme que tu voudras sauter sur moi. » Lâchais-je avant de rigoler douloureusement avant de reprendre mon sérieux et de rajouter : « Ce n’est pas facile pour moi de te quitter… Sache-le. » Dis-je doucement, tandis que je l’avais toujours dans mes bras, puis je sentis qu’Alexie se détachait de moi, pour me demander si c’était moi qui avait prit cette décision ou si c’était eux qui m’appelaient, je lui répondis que c’était eux, d’où pourquoi je ne pouvais pas déserter, la guerre faisait rage là-bas. On avait besoin de mes soins, et je n’avais pas de questions à poser. « Ça sera la dernière fois? Tu as assez donné… non? » Demandait-elle, je la regardais, même si elle avait beaucoup vécue pour une si petite vie, elle gardait cette petite innocence dans son regard qui rendait ton monde un peu plus paradisiaque, où elle avait cette petite étincelle d’espoir. « Je ne sais pas… Pas avant mes trente-ans en tout cas, à ce moment-là, je pourrai prendre ma retraite avec l’armée. » Dis-je, en lui expliquant, ce n’était pas aussi évident que ça, après je pourrai être professeur, ou bien être général dans la base uniquement. Mais je n’étais qu’un simple caporal et médecin là-bas, où je me devais me donner à cent pour cent dans ce que je faisais.

J’eu une idée, où ce serait de donner ma gourmette à Alexie, pour qu’elle en prenne soin, de tous les cas, on avait pas le droit aux bijoux là-bas. J’en étais persuadé qu’Alexie en prendrait vraiment soin. Elle regardait la gourmette avant de hausser les épaules et de lever les yeux au ciel, ce qui me fait sourire doucement. « Tu sais bien que oui. » Dit-elle en reniflant, elle avait le nez tout rouge à force d’avoir pleurer, je levais mon poignet et à l’aide de mon autre main, je le retirais pour pouvoir le mettre autour de poignet d’Alexie. « T’en prends soin comme si c’était à toi d’accord? Comme ça, tu sauras que je serais toujours là. » Dis-je, en lui attachant le bracelet. Où elle ne quittait pas du regard sur ce que je faisais, et lâcha un petit merci, puis elle se dirigeait en trainant ses pieds vers son canapé, où elle se laissait aller pour s’asseoir, je n’hésitais pas à la suivre avant de m’asseoir près d’elle, où elle s’accroche à mon bras, posant sa tête sur mon épaule, je savourais ce moment. Sans plus tarder, elle attrapa ma main gauche, avant de jouer avec mes grands doigts, je la regardais faire, c’était agréable ce geste. « Il n’y a donc rien que je peux faire pour t’empêcher de partir? Et si je te cassais le petit doigt? Ça serait une bonne raison non? Tu ne peux pas bien fonctionner avec un petit doigt handicapé. » Dit-elle, où j’ouvrais grand mes yeux avant de retirer ma main, non mais! Mais ça ne va pas la tête! Mais c’était mignon en même temps, elle voulait que je reste, elle était bien déterminée. « Alexie Rachel Anderson! Laisse mes doigts tranquilles! » Dis-je en riant légèrement, avant qu’on plonge dans un gros silence complet, on avait pas grand chose à se dire, c’était un moment assez triste, je me perdais dans mes pensées, je ne savais pas quoi dire, elle était aussi bornée que moi. « Maman va mourir Hayden… » Lâche t-elle comme une bombe, où elle se tourne complètement vers moi pour enfouir sa tête dans mon cou pour y pleurer. J’enroulais mon bras autour d’elle, en l’écoutant pleurer. « Ta mère s’est battue, elle a fait tout ce qu’elle pouvait… Elle vous aime énormément, tu le sais. Mais elle ne souffrira plus… Je suis désolé Alexie… Si j’aurai pu faire quelque chose avec la médecine, je l’aurai fais… » Dis-je doucement en la serrant d’avantage contre moi, moi-même qui avait regardé les dossiers, il n’y avait plus rien à faire, et j’espérais que Madame Anderson soit en paix avec ce qui lui attendait : la mort.

Hayden ne savait pas si c’était la dernière fois qu’il allait se rendre à la guerre et je trouvais ça déprimant. Techniquement, il ne pouvait pas lâcher avant ses 30 ans et c’était vraiment de la grosse merde. Le pire dans tout ça… c’est malgré la peine et le risque, il semblait aimer ce qu’il faisait. Comment est-ce qu’on pouvait aimer aller possiblement se faire tuer à des milliers kilomètres de chez soi? J’étais incapable d’arrêter de pleurer et même s’il disait qu’il serait tellement sexy à son retour, que je voudrais lui sauter dessus… eh bien ce n’était même pas rassurant. En fait, c’était juste bizarre. Je me doutais bien qu’il vouait juste être drôle, essayer de me faire sourire au lieu de me faire pleurer mais dans l’état dans laquelle j’étais, c’était un peu difficile, voir même, impossible. Le fait qu’il me donne sa gourmette me fit chaud au cœur car ça me permettait d’avoir un peu de lui pendant son absence… bien que j’aurais aimé l’avoir entièrement avec moi, à Miami… Je ne pouvais pas tout avoir visiblement.

Gourmette au poignet, je m’étais dirigée vers le canapé en le regardant attentivement tout en me disant que je n’allais pas l’enlever jusqu’à son retour. Et s’il ne revenait jamais… eh bien j’allais continuellement le garder avec moi, à jamais. Hayden me suivit et alors que je me collai contre lui, je pris sa main dans la mienne en élaborant un petit plan dans le but de le faire rester. Je lui fis plus peur qu’autre chose d’après-moi. « C’était qu’une idée comme une autre… » dis-je en faisant une petite moue. Et comme je me disais que j’avais enfin arrêté de pleurer et que ce n’était pas normal, je me remis à pleurer en pensant à ma mère. Ma vie présentement ne me laissait pas être le moindrement heureuse plus que deux secondes. Ce n’était pas croyable… et j’étais épuisée. Je fis pars de la mauvaise nouvelle à Hayden mais ce dernier ne sembla pas surprit. Après tout, il était médecin quand il ne voulait pas faire le kamikaze en Irak, « Je sais ça… » Je savais très bien qu’Hayden aurait fait quelque chose pour aider ma mère. Il a connaissait depuis longtemps et il était mon meilleur, il n’aurait jamais laissé ma mère mourir comme ça, sans rien faire. S’il me disait qu’il n’y avait rien qu’il puisse faire, je le croyais… mais ça faisait quand même mal.

Je me décollai un peu de lui pour le regarder malgré les larmes qui bloquaient un peu ma vision. « J’ai juste… beaucoup de mal à l’accepter. Il n’a que 45 ans, c’est beaucoup trop jeune pour mourir. La vie doit pas être comme ça… c’est… » J’essuyai mes larmes en reniflant un bon coup. « C’est pas juste. » dis-je la voix tremblante. Ma mère avait donné l’entièreté de sa vie à aider son prochain. Suite au départ de mon part, elle s’était battu pour tenter le plus possible qu’on ait ma sœur et moi un semblant de vie normale. Ça n’avait pas été entièrement le cas mais nous n’avions pas été malheureuses pour autant. Ma mère était à l’école de médecine avec mon père… lui, était rendu un cardiologue bien reconnu à Miami… ma mère après m’avoir eu, avait dû arrêter ses études pour ensuite les continuer mais en étant simplement qu’infirmière. C’est difficile dans une vie d’avoir des enfants et ce fut la concession qu’elle avait fait. Elle avait eu de grosses dettes suites à ses études et donc, pas beaucoup d’argent pour faire autre chose que de payer le strict minimum. « Pourquoi il faut que ça soit ma mère, pourquoi ça ne peut pas être un putain de vieux pervers qui pourrit déjà en prison? Elle ne mérite pas ce qui lui arrive… » Je perdis un peu le contrôle de moi-même, je donnai un coup de pied sur la table basse du salon qui renversa sur le côté.

Une fois que nous étions tous les deux assis sur le canapé, Alexie se colla à moi, en entremêlant nos doigts, elle avait énormément du mal avec mon départ, je partais pour deux longs mois, et j’ignorais si j’allais revenir. On ne sait jamais, ça peut être difficile de déterminer son retour, ça peut être deux mois tout comme deux ans. Voilà pourquoi je détestais les adieux, je faisais tout pour les évités, mais je ne voulais pas qu’Alexie pense que je l’ai abandonné, une fois de plus, cette fois-ci, je voulais lui montrer qu’elle était essentielle à ma vie. Tout ce que je savais, c’est qu’elle traversait une passe très difficile, sa mère était en train de mourir, et je ne pouvais rien faire contre ça, ça m’énervait. Car selon moi, Alexie méritait tout le bonheur du monde, c’était mon rôle d’y veiller depuis le jour où l’on s’est rencontré, même si j’y ai manqué une certaine partie de sa vie. Je le confiais donc ma gourmette, que je portais depuis des années, où dessus il y avait mon prénom, de toute façon elle ne me sera pas de grande utilité une fois à la guerre, je préférais la confier à ma meilleure-amie, elle seule saura comment en prendre soin, mieux que je le fais sûrement. Mais aussi, je voulais qu’elle sache qu’il y aura toujours une partie de moi qui sera avec elle durant cette période difficile. Je refusais qu’elle se fasse des idées, du genre, si je n’allais jamais revenir, en réalité, je ne le disais pas à la jolie rousse, mais j’avais peur de ne jamais revenir, et que je sois oublié. Ce qui me fait sourire, elle était prête à tout pour que je reste, ce qui incluait de me casser le petit doigt, d’où pourquoi je retirais ma main. « C’était qu’une idée comme une autre… » Dit-elle en faisant une petite moue, elle s’était un peu arrêtée de pleurer, mais sa voix restait sensible, je l’entendais renifler à plusieurs reprises ce qui me fait serrer le coeur, je déteste la voir comme ça. « Je vois ça! » Lâchais-je en riant légèrement, bon, ce n’était pas trop le bon moment pour rigoler, mais je trouvais ça particulièrement mignon.

Alexie lâchait une bombe directement, que sa mère allait mourir, elle se mit de nouveau à pleurer, où j’entourais mon bras autour d’elle pour pouvoir la serrer davantage contre moi, je voulais vraiment faire quelque chose pour Mme Anderson, mais c’était une perte de temps, elle était condamnée. « Je sais ça… » Dit-elle difficilement, je grimaçais douloureusement, je l’avais connu, je savais qu’elle était tout pour Alexie, même si cette dernière n’a pas eu la vie facile, j’étais tout de même admiratif de la mère d’Alexie, qui faisait tout pour ses enfants, et surtout Alexie faisait tout pour que sa famille soit bien, faisant passer les autres avant elle-même, elle avait toujours été comme ça, même avec moi. « Je suis désolé, vraiment. » Fis-je en murmurant, tandis qu’elle pleurait contre mon épaule. Si mes parents parvenaient à mourir un jour, j’ignore si je serais peiné tout qu’autant Alexie l’est. Ce n’est pas comme si ils m’avaient élevé avec Sacha, on s’était pratiquement élevés nous-même, et je veillais sur mon frère, jusqu’à manquer mes responsabilités quand je suis parti. D’ailleurs, ça faisait un moment que je n’avais pas eu de ses nouvelles, j’avais essayer de passer chez lui, mais aucune réponses.

Elle se décolla de moi, où je la regardais dans les yeux, elle avait les yeux bouffis et rouges à force de pleurer, je fronçais mes sourcils puisqu’elle semblait vouloir me dire quelque chose. « J’ai juste… beaucoup de mal à l’accepter. Elle n’a que 45 ans, c’est beaucoup trop jeune pour mourir. La vie doit pas être comme ça… c’est… » Dit-elle en essuyant ses larmes d’un revers de main, avant de renifler un bon coup et ajoutait : « C’est pas juste. » Dit-elle tremblante, une chose que j’avais appris dans mon métier, c’est qu’on avait aucune emprise sur la vie, même nous les médecins, on a beau de se prendre pour des Dieux, mais on ne pourra jamais rien y faire si on sait que la personne en question est condamnée, la maladie peut être une belle bitch. « La vie est… imprévisible parfois Alexie, tu sais, ce sont des choses dont tu n’as pas le contrôle là-dessus. Et je sais que ça peut être chiant. » Dis-je doucement en baladant mon regard dans le vide, je ne savais pas quoi faire, quoi dire, ma mère avait déjà été malade, Madison l’avait opéré, et elle s’en était sortie indemne. Ma mère n’avait pas fait grand chose pour moi, tandis que la mère d’Alexie c’était tout le contraire, pour être honnête, j’aurai préféré que ça soit ma mère que sa mère. C’était méchant. « La vie n’est pas juste, la vie c’est une salope. » Soufflais-je en jouant avec mes doigts, c’était la seule chose que je trouvais à faire, je savais que la vie d’Alexie n’avait pas été facile, mais putain, j’aurais aimé la simplifié par moments, d’où pourquoi j’avais payé les frais d’hôpitaux pour sa mère, Alexie n’avait pas besoin de dettes supplémentaires, c’était bien assez comme ça. « Pourquoi il faut que ça soit ma mère, pourquoi ça ne peut pas être un putain de vieux pervers qui pourrit déjà en prison? Elle ne mérite pas ce qui lui arrive… » Dit-elle en s’énervant avant de donner un coup de pieds sur la table basse, qui se renverse sur le côté, je lâchais un « oooh » , je posais ma mains sur le genou d’Alexie pour qu’elle évite de recommencer le geste. Soudainement je comprenais qu’elle passait la peine par la colère, et il y avait de quoi de s’énerver, oui, mais ce n’était pas la bonne chose à faire. « Calme-toi Alexie! » Lâchais-je avec d’appuyer légèrement sur son genou. « Tu sais, je vais être méchant, mais j’aurais préféré que ça soit ma mère que la tienne. Si tu es en colère, prends-toi à moi, mais pas à tes meubles. » Lâchais-je en l’a regardant droit dans les yeux.