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J’étais nerveux, c’était le jour où j’avais préparé ce que j’allais voler aujourd’hui pour Elizabeth. Je l’avais tellement souvent auparavant, je savais que j’étais capable de refaire le tout. Je voulais lui trouver un cadeau spécial et pour cela il fallait avoir du fric.  J’aurais pu me contenter de faire le pickpocket dans la rue, mais je voulais m’attaquer à quelque chose de plus gros. J’avais fait quelques bijouteries déjà pour regarder un peu le système de sécurité et tout le tralala pour être certain de ne pas me faire prendre. Je voulais être discret et profiter d'une distraction pour prendre ce que je voulais. Tout était une question de timing, bien entendu, je serai stupide de voler alors que la boutique est vide, il fallait que des clients soient sur place et comme ça, j’aurais tout le loisir d’en profiter. Est-ce que je me sentais bien? Pas vraiment, je ne le faisais pas avec grand plaisir, j’avais peur et surtout j’avais hâte que ça soit fait.

Vers 12h30, je pris donc la direction du centre-ville pour aller à la bijouterie qui était bien petite et qui ne contenait que 2 vendeuses. Je savais bien qu’en me plaçant à tel endroit on ne verra pas mon visage sur les caméras non plus. Le timing était bon, les gens en profitaient pour venir faire un tour pendant leur heure du midi. Pour cette occasion, je m’étais habillé d’une chemise et d’un pantalon propre qui ne ferait pas voir à quel point je suis pauvre. Je me présentai donc au comptoir en disant que je voulais acheter un cadeau pour une fille.

- Hooo je vois, elle n’est pas encore votre petite amie!!! Quelles sortes de bijoux désiriez-vous lui offrir?

- J’aime bien vos colliers avec les prénoms… vous avez Elizabeth?

Tout de suite elle vint me le montrer, mais la tactique ici c’était de lui faire sortir le plus de collier pour qu’elle ne remarque pas qu’un sera disparu. Je ne pouvais pas me tourner sachant que la caméra capterait tout alors je décidai de rester dans mon rôle. Je lui fis sortir des colliers avec des pendentifs différents, cœurs, papillons, fleurs et j’en passe… Dans tout ce qu’il y avait de sortit, je dirais que mon premier choix était le meilleur. La vendeuse alla aider un autre client qui voulait acheter une bague de fiançailles pendant que je ferais mon choix.  Je pris soin de faire glisser discrètement la chaîne dans ma main pour ensuite la faire glisser vers mon poignet et sous ma chemise. Je fis semblant de regarder chaque chaîne en les levants et en les redéposant. Puis, quand elle revint à moi je lui ai fit savoir que je n’étais pas certain, que j’allais réfléchir. Je l’aidai à replacer des chaînes, mais elle m’oublia rapidement pour continuer à servir l’autre plein de frics. Je sortis donc en prenant soin de ne pas me tourner vers la caméra et je sortis enfin à l’air libre. Je respirais enfin, j’avais réussi! Je filai alors rapidement, mais je fus vite suivis et je dois bien l’avouer mon cœur s’était emballé. Mais en me retournant, ce n’était pas les flics, c’était Léo… Oui… Léo de la Nouvelle-Orléans. Il affichait un petit sourire en coin et je dois dire que ce sourire-là me faisait toujours flipper. Je me retournai alors tout en regardant par-dessus son épaule avant de lui parler. J'espérais qu'il avait pas vu ça! En même temps, je pense que j'agissais en coupable.

- Léo! Qu’est-ce que tu fais ici?

Tout me revenait à la mémoire maintenant, cette banque… cette fameuse banque où Nessa s’était prise une balle pour lui. On avait complètement merdé cette journée là et je dirais que de le voir en personne aujourd’hui, ça ne me faisait pas bien plaisir. En fait, je m’en étais bien sorti sans lui.

         

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Je passais devant la bijouterie quand une silhouette m'interpella. Je la reconnaitrais entre mille, celle-là. Edward, évidemment. Ma petite tapette à moi. Ce mec faisait toujours tout foiré, quand on était potes. Avec Nessa, on faisait une sacré équipe. Enfin, quand il ne se pissait pas dessus. Il fallait s'attendre à tout avec lui. A l'époque, je le prenais avec des pincettes. Je le gardais auprès de nous parce que Nessa l'adorait, c'est tout. Sinon, je m'en serais bien débarrassé tout de suite. Je ne pouvais pas dire non à Nessa, jamais, c'était ainsi. Du coup, j'avais dû le garder sous mon aile et le protéger, même le jour où je m'étais pris une balle dans cette banque qu'on avait cambriolé. On avait failli tout raté à cause de lui, et j'ai même failli mourir.

Vu son attitude, même de loin, ça se voyait qu'il manigançait quelque chose. Je regardais alors, dans un angle très discret, afin de ne pas faire louper son coup. Non, pour rien au monde je voulais louper ça. La vendeuse avait l'air occupée avec un autre client, qui avait toute son attention comparée à Edward. Pas mal comme technique. Pendant qu'elle avait l'attention sur l'autre, elle ne faisait pas attention à lui. Et a priori, il n'était dans aucun angle de vue de caméra de surveillance. Pas mal. Il semblait avoir fini sa petite affaire et faisait route retour, après avoir aidé la vendeuse à ranger. La totale quoi, la gentillesse qui ne laisse rien paraître en plus. Je ne peux pas m'empêcher de garder mon sourire et de me cacher avant qu'il ne sorte. Une fois qu'il me faisait dos, je le suivais doucement, voir s'il se sentait tellement coupable qu'il sentirait ma présence et se retournerait. Un peu plus loin, c'était gagné. Il me faisait face, regardant derrière moi s'il n'y avait pas quelqu'un d'autre - genre un flic. Cela me fit encore plus sourire. Il semblait ne pas vraiment apprécier me voir, dommage. Je regardais autour de moi à sa question. « Je ne savais pas que je ne pouvais pas emprunter des trottoirs publics, excuse-moi.. » mentis-je d'abord, le même sourire aux lèvres. Je m'approchais d'un pas. « Tu sais très bien que je t'ai vu. Pas mal, tu n'as pas perdu la main, je t'ai servi à quelque chose, finalement. » dis-je amusé. Je savais qu'il pensait qu'il s'en était bien sorti sans moi blabla, je connaissais son discours par coeur, je le connaissais surtout assez pour l'imaginer. J'avais les mains dans les poches, tout tranquille, comparé à lui qui avait tout d'un coupable. « Détends-toi, on est juste deux hommes qui discutent dans la rue, ça se voit sur ta tête ce que tu as fais. Alors donc dis moi, qui mérite que tu replonges comme ça? Du moins, si tu avais arrêté. » demandais-je très calme, décontracte, le sourire aux lèvres.

         

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Je vivais l'instant avec l'adrénaline maintenant que j'avais fait ce vol et le fait que je sente qu'on me suivait me fit quelque peu paranoïer. Si fallait vraiment qu'on m'arrête, j'aurais vraiment de gros soucis et je n'aurai aucun cadeau pour Elizabeth. Cependant, en me retournant, je vis vite qui était derrière moi, mais je dirais que cette personne n'était pas là pour me rassurer. Non, au fond de moi je flippais à mort et il allait vite me faire paniquer. Je n'avais pas vu Léo depuis plusieurs années déjà depuis la Nouvelle-Orléans et ça avait été pour le mieux. Maintenant, il était à Miami et je peux dire que ça ne m'enchantait vraiment pas. Le pire dans tout ça, c'est que son sourire fendant jusqu'aux oreilles était toujours présent quand il me parlait... comme si j'étais un pauvre débile mental. Il fit mention de mon vol et j'eus comme réaction de serrer ma manche pour voir si la chaînette était toujours là. Bien entendu qu'elle était là.

- Je ne sais pas de quoi tu parles!

Je m'étais retourné pour avancer un peu, je me trouvais trop près de cette boutique et je serai facilement reconnaissable si la vendeuse sortait. Léo me suivit parce que je savais bien qu'il ne me lâcherai pas maintenant qu'il m'avait "trouvé". Enfin, moi je n'était pas prêt à être amical avec lui après tout ce que nous avions vécus ensemble. Il m'arrêta de nouveau dans la rue pour me dire de me détendre. Comment il voulait que je me détende après ça! Je venais de retomber dans mes vieilles habitudes et en plus je tombais sur lui, c'était comme si le passé m'avait rattrapé tout d'un coup. Je fronçai automatiquement les sourcils face à sa question... Je n'allais surement pas parler d'Elizabeth avec lui. Je baissai la voix pour que personne d'autres autour ne m'entende, mais je voulais être ferme avec Léo.

- Léo, je ne sais pas ce que tu as vu, mais tu as surement mal vu! Je ne vole plus depuis longtemps déjà et ça serait stupide de recommencer! Je ne sais pas si ça t'enchante toujours, mais moi j'ai passé à autre chose et je le vis mieux! Tu devrais en faire autant!

Parce que je me doutais bien que lui n'avait pas arrêté, même après l'incident avec Nessa. Je sentais déjà la culpabilité me ronger maintenant que j'étais tombé sur lui dans la rue. Il voulait peut-être que je lui dise que j'étais toujours ce sale petit voleur? Bien entendu, je venais de lui mentir et j'espérais juste qu'il croit se mensonge pour me laisser en paix.
         

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Evidemment que j'allais pas le laisser m'échapper maintenant que je l'avais vu faire une chose pareille sous mes yeux, ici, à Miami, des années après nos aventures. A l'époque, Edward était celui qui flippait, qui avait peur, qui faisait souvent même les conneries. Je lui parlais comme à un attardé mental parce que je ne le supportais pas. Je ne voulais jamais le prendre avec nous mais Nessa m'en dissuadait toujours. Je le protégeais à l'époque parce qu'elle me le demandait. Lui ne m'avait jamais rien offert en retour. Si bien que dès que Nessa et moi furent séparés, je n'entendis plus parler de lui une seule minute. Il avait complètement disparu de mon horizon. Je suppose que c'est ce qu'il avait toujours voulu, finalement. Pourtant, aujourd'hui je l'avais vu reproduire quelque chose que je lui avais moi-même appris dans cette bijouterie. Comme quoi, les bonnes vieilles habitudes ne se perdent pas.

Je le suivais alors dans la rue, son attitude était tout d'un coupable. Il reprenait sa route pour s'éloigner le plus possible de la bijouterie - chose qui était complètement suspecte. Mais je le suivais, et je lui faisais remarqué son attitude. Il niait, niait et niait toujours. S'il était Pinocchio, son nez irait jusque Mexico à présent. J'avais toujours ce sourire alors qu'il me mentait, enfin tentait de me mentir. Je croisais les bras en faisant mine de croire à ses balivernes. « Très bien alors pourquoi tu fuis comme ça? Pourquoi tu agis comme ça? Pourquoi tu avais peur d'être suivi jusqu'à ce que tu vois qu'il ne s'agissait que de moi? Tu sais que tu mens assez mal, Keller. Je pensais t'avoir plus appris que juste voler discrètement un stupide bracelet. » lui fis-je remarquer alors. Ce n'est pas moi qu'il allait duper. Je le connaissais assez pour cela. « D'ailleurs, d'où tu me juges toi? Qu'est-ce que tu en sais que je n'ai pas tourné la page? Ce n'est pas moi que tu as retrouvé sortant d'une bijouterie comme un chien qui a fait une bêtise. Et par ailleurs, ça fait quoi de vivre dans le mensonge du coup? Tu te sens.. comment tu as dis déjà...? "stupide" ou pas? » l'enfonçais-je alors avec ses propres propos d'avant. J'étais celui qui lui disait ce qu'il ne voulait pas entendre, voilà tout.

         

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Léo me rendait vraiment mal à l'aise et le fait qu'il ait vu que j'avais volé n'arrangerait rien. Je n'avais pas l'esprit tranquille! Je préférai nier ce qu'il semblait avoir vu... Il avait peut-être compris autre chose en me voyant tout simplement, mais ses questionnements me firent rendre compte que c'était moi qui avait l'air idiot maintenant. Il m'avait assez vu travailler dans le passé pour se rappeler ma façon de faire ou bien détecter les signes comme quoi j'avais volé. Il avait vite compris que je mentais et même s'il pensait que j'avais un bracelet dans ma manche, il savait ce que je venais de faire quand même! Je roulai des yeux et je ne savais plus quoi lui dire, j'étais carrément bouché. Il avait ce don avec moi, il avait souvent raison et ça devait être pour ça que je l'avais suivi la première fois dans ses magouilles.

- Arrête! Je ne suis plus ton larbin! Tu fais ce que tu veux de ta vie et la mienne j'en fais autant. Je... J'ai arrêté tout ça... c'est juste que là j'en avais vraiment besoin.

Je voulais encore plus m'éloigner de la boutique, je voulais être loin. Je ne voulais pas que Léo pense que j'étais encore un voleur de rue et que je vivais ainsi, non je voulais qu'il sache que j'avais changé! Mais là, je dirais que ça n'augurait pas bien. J'avais beau regarder Léo, il n'avait pas changé! Oui, il avait vieillit un peu, mais sans plus, je sentais la même énergie qu'il avait et elle était forte. Il avait cette manie de nous éblouir avec ses paroles. À le voir, il n'était pas prêt à me dénoncer aux flics et c'était tant mieux.

- Je ne sais pas si tu as tourné la page ou ce que tu fais à Miami, mais je dirais que tu n'as pas tant changé que ça. Et... je ne suis pas stupide!!!

Mentir ce n'était pas se sentir stupide... si? Haaa je ne savais plus trop... Oui je me trouvais stupide d'avoir volé, mais en même temps Elizabeth allait être contente de son cadeau et c'est tout ce qui comptait. Atteindre le coin de la rue me soulageait, je dirais que je n'étais pas vraiment repérable au milieu des gens qui passaient comme ça. Maintenant, je pouvais souffler un peu plus et faire en sorte de me concentrer sur un ancien "ami".

         

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Le mec qui essayait de me faire croire qu'il avait changé. Il tentait des belles paroles mais autant Nessa avait le droit de les tenir, autant pas lui. Il savait très bien que je l'avais vu faire ce qu'il avait fait. Comment pouvait-il encore mentir? Mal, en plus. Encore mentir c'était une chose que je lui avais appris, pourtant. Je pensais avoir donné de bons cours, il ne s'était pas fait prendre. Enfin, on va dire que c'était déjà ça. N'empêche que c'était limite flatteur de le retrouver et de cette manière là, comme si après tout ce temps finalement mon travail avait aidé à quelque chose. M'enfin, à la fin de sa phrase, il avouait quand même avoir eu besoin de voler cette pièce. Je ris doucement. « Ne te trouve pas d'excuses. Y penser, c'est y céder. » lui dis-je avec un sourire en coin. Il savait très bien qu'en le voyant, je l'enfoncerais. Je n'allais pas lui dire que tout va bien, que ce n'était que le coup d'une fois et que c'était exceptionnel non plus! « Et puis pour ta gouverne tu n'étais pas mon larbin. Tu avais toujours le choix, et tu en as pris d'ailleurs. Des choix débiles et risqués mais quand même. » dis-je avec le pour et le contre. On atteignait un bout de la rue et je le sentais un peu plus apaisé. C'était bon là, le temps de se rendre compte qu'on les avais volé et que c'était lui était révolu. Il n'avait plus rien à craindre. Une vraie tapette. Je n'arrivais pas à quitter ce sourire de mes lèvres parce qu'il était vraiment à mourir de rire. Il semblait m'analyser. La preuve : il me dit que je ne semblais pas avoir vraiment changé. « Je n'ai jamais dis avoir changé. J'ai décidé d'essayer de rester sédentaire et j'ai choisi cette ville. Je suis vraiment étonné de tomber sur tous ces gens que je connais. En tout cas même si tu as changé, ré-apprends à mentir, ça sert. » lui conseillais-je. « T'es mignon à vouloir te donner bonne conscience quand même. Mais j'espère que cette nana en vaut vraiment la peine. » dis-je lui lançant un clin d'oeil.

         

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En le voyant, j'aurais dû fuir, courir et éviter cette conversation qui me faisait encore plus le détester. Je détestais le fait qu'il venait de me voir voler le collier, il me connaissait trop bien et j'avais osé lui mentir en sachant très bien qu'il n'était pas con. Je m'étais donc sorti une excuse pour ce vol et bien entendu il trouvait le tout amusant et ne me croyait pas vraiment en disant que j'avais tout arrêté. Pourtant, j'aurais voulu lui prouver, mais c'était inutile, je venais de faire ce que j'avais dit que j'avais arrêté de faire. Je crois que j'étais dû pour une bonne séance de méditation pour m'éclaircir les esprits. Je voulais lui tenir tête pour qu'il voit que je n'étais plus du tout le petit faible qu'il avait connu.

- Ouais, c'est fini ce temps là aussi!

Je ne lui devais plus rien. J'avais jamais voulu tenir une arme et pourtant il avait réussi à m'en faire tenir une. Je pensais pouvoir me débarrasser de lui au bout de la rue, mais non il m'avait suivi et avait sans doute quelque chose d'autre à me dire. Je n'aimais pas sa présence, il dégageait quelque chose de malsain ou bien c'était juste le fait qu'il me rappelait le pire de moi-même? Il me donna le conseil d'apprendre à mentir parce que je n'étais pas doué, ça me fit faire une grimace et je levai les yeux en l'air.

- Bon, tu m'as vu et alors? Puis, si tu veux tout savoir c'est pour ma meilleure amie, elle mérite quelque chose de bien! Niveau travail c'est difficile et je devais trouver quelque chose de joli.

Je mis mes mains dans mes poches pour faire glisser la chaînette sans qu'il la voit. Je n'avais pas besoin de lui montrer mon délit quand même. On en était plus là tous les deux et ça faisait bien longtemps. Léo venait de me faire la révélation qu'il était rendu sédentaire comme moi... Nous avions le même parcours ou presque si on évite de parler de l'asile psychiatrique.

- Bon, je dois y aller! Bonne vie!

J'avais dit ça pour être gentil en fait parce que je n'espérais pas le rencontrer alors que je serai avec Elizabeth. Ça serait bien trop son genre de jouer avec ce qu'il savait à mon sujet. Il avait vu le pire de moi-même, je préférais qu'il évite d'en parler.

         

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Je lui prenais la grappe juste parce que ça m'amusait. Le gars niait juste d'avoir voler un bracelet à la bijouterie, alors que déjà je l'avais vu faire et aussi qu'il était vraiment vraiment pistable en fin de compte. Le mec regardait derrière lui, se renfermait comme une huître, et mentait. La totale quoi, heureusement que je ne m'étais pas reconverti dans la police - ça aurait été un comble de ma part d'ailleurs. Du coup je jouais avec ses nerfs, parce qu'en plus de tout je savais comment faire. Autant je l'avais formé à voler et à ne pas se faire prendre, autant il m'avait appris tout ce qu'il fallait pour faire chier à Keller. Il était super influençable le petit, et puis surtout il fait un super bouc émissaire. Je veux juste qu'il avoue, juste peut-être par fierté, pour mon égo, qu'il vient de voler. Certes je n'ai toujours pas réussi à sortir la tête de cette mauvaise habitude moi même et j'en suis loin - mais je ne suis pas là pour le blâmer de toute façon.

- Je ne vais pas te faire la morale, tu sais, je voulais juste que tu avoues et tu l'as fais. C'est dur le travail? Pauvre doudou. Pour que tu replonges elle doit vraiment vraiment être spéciale cette meilleure amie, en tout cas.

Je lui lançais un petit regard complice. Faut dire, on a tout vécu ensemble pratiquement lui et moi, les mêmes emmerdes. Il fallait bien qu'il comprenne là dedans que moi-même quand je vole pour quelqu'un, ce quelqu'un est tout à fait spécial. Je ne vais pas risquer ma vie pour n'importe qui à qui je ne tienne pas. Evidemment c'était pour moi survivre avant tout, et puis pour ceux à qui je tiens énormément. Quand nous étions dans le même camp, lui et moi, c'était pour Nessa notamment que je faisais ça, parce que j'étais amoureux d'elle. C'était ce que je sous entendais là. C'était un petit coeur de mouton, le petit Edward de toute façon. Je savais bien qu'il avait toujours été mieux dans les jupes d'une fille - d'où les défenses insupportables de Nessa quand nous étions jeunes à son égard. Il se cachait derrière, lâchement. Il me saluait, voulant me fuir de toute évidence.

- Tu sais, on ne tourne jamais vraiment le dos à nos anciens démons.

Voilà ce que je lui lançais, encore une fois plein de sous-entendus, pour en quelque sorte le "hanter" pour les prochaines heures, je l'espérais.

-

         

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Je n'aimais toujours pas la façon dont il parlait, s'il pensait que j'étais toujours le même petit gars qu'avant, il se trompait. En vrai, Léo avait été une erreur de parcours à mon avis. Oui, j'étais déjà un petit voleur de rue, mais il m'a entraîner trop souvent dans des grosses histoires que j'aurais préféré ne pas en faire partie. Je n'appréciais pas du tout le fait que je venais de voler et le dire était encore pire parce que j'avais vraiment honte de moi. Si Elizabeth savait ça, elle serait déçue de moi, mais je n'avais pas l'intention de lui dire, c'était un cadeau pour elle. Elle méritait quelque chose de beau et de personnel.

- Arrête! Va intimider quelqu'un d'autre! Je l'ai fait une dernière fois! Je ne recommencerai plus!

Maintenant, je voulais partir loin de lui et l'oublier pour de bon. Cependant, je savais bien que nos chemins allaient se croiser s'il restait dans le coin et je dois dire que ça ne m'enchantait pas du tout. Je me demandais ce que penserait Nessa si elle le voyait. Je passai donc devant lui dans l'espoir de le quitter, mais je l'entendis dire que nos vieux démons nous rattrapait toujours. Je ne sais pas pourquoi exactement, mais ça m'a mis tout de suite en colère et je m'arrêtai de marcher. Je serrai les poings avant de me retourner et aller vers lui de nouveau. J'avais encore quelque chose à lui dire et j'espère qu'il allait comprendre le message.

- Non mais qu'est-ce que t'en sais hein?

Je le poussai arrivée à sa hauteur et je ne sais pas trop pourquoi je venais de faire ça, ce n'était pas mon genre de chercher la bagarre ou bien de me sentir comme ça. En le touchant, je compris que je venais de perdre le contrôle parce que je fis un bond dans le temps et je me revis à ses côtés à l'époque où notre hobby premier était de voler. Je me penchai automatiquement tout en me tenant la tête. Ça n'arrangeait en rien ma colère.

- Regarde ce que tu me fais encore! Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi! Je préfère tout oublier! Tu t'es jamais préoccupé de moi de toute façon! Je m'en vais!

Je fronçai les sourcils et j'avais le coeur qui s'emballait vraiment à rien. J'avais peur, j'avais peur que je ne puisse plus toucher quelqu'un à nouveau comme je l'avais appris au Tibet, il fallait que je me calme, je pense que j'étais sur le bord de la crise de nerfs.

         

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Le mec était en train de se mettre en colère tout seul. En même temps faut dire que je savais où frapper. Apparemment la nana en question en valait vraiment la peine et je n'allais pas le lâcher avec ça. Moi aussi j'avais été face à des situations comme celles-ci, où je volais pour Nessa à l'époque. Le mec prenait direct mes attaques pour de l'intimidation. Je souriais alors. C'était alors vraiment toujours une vraie victime, à pleurer dans les jupes de maman à la première occasion.

- Mec déstress j'en aie rien à faire que tu le refasses ou pas, le fait est que tu sais toujours le faire.

Lui dis-je le regard amusé. Après ça, je fus étonné de sa réaction. Il fonça sur moi pour me pousser, comme pour engager un affront physique alors que jusque là ça n'avait été que des paroles en l'air, juste pour dire de le torturer un peu comme avant. J'étais un peu choqué de son attaque, surtout que j'étais du genre à ne pas avoir à ce qu'on m'attaque deux fois pour répondre. A l'époque, c'était toujours oral entre lui et moi, je l'attaquais il répondait Nessa y mettait fin point. Je n'avais jamais franchi cette limite à ma connaissance. Il me hurla que c'était de ma faute tout ça, qu'il allait s'en aller, que je n'avais jamais été préoccupé par ce dernier de toute façon. Alors cette dernière remarque, je la prenais en pleine face. Je m'approchais de lui, dans un élan de colère, même pas pour son attaque antérieure mais pour cette dernière phrase, je le collais au mur par l'épaule.

- On va mettre tout de suite les choses au clair. Que j'ai pu te traiter mal, te faire remarquer ta faiblesse, ton côté un peu petit soumis victime dans les jupes de Nessa, on est d'accord. Mais je pense que j'ai été assez préoccupé par ta tronche de petit con pour te sauver le cul plus d'une fois, ok? Tu peux penser que je suis un connard, un menteur, un enculé, tout ce que tu veux, mais j'ai pris soin de ta petite gueule quoiqu'il arrive, je ne t'ai jamais laissé dans la merde et ça tu peux pas le nier.

Lui dis-je avec rage avant de le lâcher et de reculer.

- T'as raison dégage je sais même pas pourquoi je perds mon temps avec toi aujourd'hui.

Ajoutais-je alors. Jusque là, j'avais été le Léo qui retrouvait le gars qui était son talon d'Achille certes mais j'avais quand même tenter de le protéger tout le temps, de le garder sous notre aile, même si à la base Nessa m'y obligeait. Alors qu'il me dise ça me rendait vraiment fou. C'était un peu un ressenti affectif auquel je me risquais à présent et c'est pour ça que je voulais qu'il foutre le camp.