IT WILL BE NEVER ENOUGH.

Nous étions enfin arrivés devant l’hôtel, où la jolie brune prit soin de payer le taxis. Pour être honnête ça m’arrangeait, je n’avais plus aucun rond sur moi, et je n’avais pas eu le temps de faire le change entre le dollar américain et les livres anglais. N’empêche que ça me gênait un peu, mais je comptais bien me rattraper, la vie en Angleterre était tout de même assez chère. J’étais sorti le premier, avant de tendre ma main envers la belle pour l’aider à sortir de ce taxis, il pleuvait toujours les cordes, j’en avais assez d’être mouillé. À la longueur de la journée, j’étais prêt à parié que j’allais attrapé une pneumonie un jour ou l’autre. Je portais mon regard sur Selena qui semblait savourer l’air frais et la pluie qui tombait à forte allure, elle semblait si paisible que j’eus envie de l’embrasser, chose que je fis, mais que je commençais à le regrette visiblement. Je ne suis pas le genre de mec à m’attacher aux filles, je ne cherchais rien de sérieux, et pourtant c’était comme si je me jetais dans le gouffre de l’amour, ça faisait peur, d’où pourquoi j’eus le réflexe de reculer, faisant comme si rien n’était. « S’tu veux. » Lançait-elle, que je compris assez rapidement pourquoi elle ne comprenait pas mon geste. Mieux ne vaut pas savoir. Je ne me comprenais pas non plus. La jeune star indiquait au vigile que j’étais avec elle, avant de pénétrer dans l’ascenseur, où je restais marbre. Je ne cessais de penser pourquoi j’avais fais ça, et surtout je ne voulais pas lui donner de fausses illusions. Sac à dos à la main, je suivais Selena, puisqu’elle savait où se situait sa chambre, elle ouvrait avec une carte électronique, ça avait de l’allure.

Une fois que nous étions à l’intérieur, c’était spacieux et grand, j’étais impressionné, la vache! Les lumières s’allumaient automatiquement. Tandis que j’admirais les chaque recoins de la pièce, en m’avançant doucement dans la chambre, j’entendis Selena dire : « Bienvenido a casa. » Dit-elle, tandis que je me retournais vers elle, en la voyant retirer ses converses, j’appréciais déjà qu’elle m’héberge. Puis je la voyais déjà sur le téléphone, je pourrais croire qu’elle tente de m’éviter après tout ce qui s’est passé. « Merci, si j’ai bien compris. » Dis-je doucement, j’étais épuisé, la lumière me faisait mal aux yeux, je posais mon sac tremper sur le sol près du lit. Et je commençais à retirer ma veste que je pris soin de bien la déposer sur le dossier de la chaise en face du bureau, puis je commençais à ôter mes vêtements afin qu’ils sèchent, jusqu’à me retrouver en boxer en plein milieu de la pièce. Je me dirigeais vers la salle de bain où je me regardais dans le miroir, barbe de trois jours, cheveux longs mouillés, et surtout… les yeux enflés et rouges, putain, elle ne s’est pas lésiné. Je sortais ma tête sur le bord de la porte de la salle de bain afin de parler à la jeune brune. « Putain, t’as vu mes yeux?! On dirait qu’ils vont sortir de mon orbite! » Dis-je assez surpris, Selena se retournait pour m’admirer, elle changea assez d’expression. Avant de retourner devant le téléphone, je remarquais qu’elle portait toujours ses fringues mouillés, je m’avançais donc, jusqu’à ce que mon torse s’appuie contre son dos. « Tu n’as pas froid avec ces fringues trempés? » Demandais-je assez simplement, avant de reculer et d’éternuer, après avoir passé la journée et la soirée sous la pluie c’était prévisible que je tombe malade. Je remarquais qu’il n’y avait qu’un seul lit. « Tu aurais des couvertures supplémentaires? Je vais dormir par terre. » Demandais-je en l'a regardant.

IT WILL BE NEVER ENOUGH.

C'est vrai que nous avions la chance d'être très bien reçues et que quelques fois la taille de la suite dans laquelle nous dormions avait la même que celle de mon premier appartement. Mais, sans vouloir être négative, je devais bien avouer que cette impression d'être à la maison me manquait quelques fois. Mais cela ne m'empêcha pas de me débarrasser de mes Converse et de ma veste. Si j'avais su que tu viendrais aujourd'hui, je me serais certainement habillée autrement qu'avec un maillot de football et un bas de jogging. J'hésitais un peu à aller me changer discrètement, mais cela risquait aussi de te faire réaliser combien j'avais envie de te plaire. Ce qui était sans doute très stupide de ma part, mais passons. Je te souhaitai néanmoins la bienvenue dans ma suite.  « Merci, si j’ai bien compris. » Je souris légèrement, puisque tu avais effectivement bien compris à mon avis. Je te laissai enlever tes habits, profitant de l'occasion pour répondre à mes frères. Je te suivis du coin de l'oeil lorsque tu quitta la pièce principale pour te rendre dans la salle de bain, avant de soupirer doucement et de me laisser tomber sur une des chaises de la pièce. Je ne m'attendais clairement pas à ce que tu débarques ici sans prévenir. La soirée avait été lourde en émotions.

J'étais perdue dans mes pensées, mais sursautai brusquement en entendant ta voix. « Putain, t’as vu mes yeux?! On dirait qu’ils vont sortir de mon orbite! » Je reposai mon regard sur toi avec un petit air désolé. J'étais sincèrement navrée de t'avoir attaqué de cette manière. « Pas à ce point quand même, mais c'est vrai que je ne t'ai pas raté » fis-je en levant les yeux au ciel alors que tu t'approchais de moi à nouveau. « Tu n’as pas froid avec ces fringues trempés? » Froid? Bonne question, mais je crois que plutôt non. Cela dit la sensation des habits mouillés qui collent à la peau n'est pas forcément très agréable à vivre pour tout avouer. « Non ça va. Mais je vais aller me changer quand même » fis-je en me relevant. « A tes souhaits » ajoutai-je en t'entendant éternuer. Il ne manquerait plus que tu attrapes la crève tiens. Tu aurais de quoi m'en vouloir pendant des années. « Tu aurais des couvertures supplémentaires? Je vais dormir par terre » J'arquai un sourcil, ne m'attendant clairement pas à cette demande. Je me tournai machinalement dans ta direction, passant une main dans mes cheveux. « Heu.. Aucune idée. Mais pourquoi tu veux dormir par terre? » demandai-je en arquant un sourcil.

IT WILL BE NEVER ENOUGH.

Nous étions dans la chambre, je ne tardais pas à me mettre à l’aise en retirant mes vêtements trempés, où à présent je me trouvais simplement en boxer. Une fois à la salle de bain, je pris soin d’examiner mes yeux, c’était un peu plus difficile que prévu puisque je ne voyais pratiquement pas grand chose, mais je réussissais à distinguer que c’était gonflés et bien rouges. « Pas à ce point quand même, mais c’est vrai que je ne t’ai raté. » Dit-elle en levant les yeux au ciel, je fronçais les sourcils en m’approchant d’elle tandis qu’elle se concentrait de nouveau sur son portable. « Il est clair que tu ne m’as pas loupé. » Dis-je en râlant légèrement, je sentais qu’il y avait une ambiance un peu tendu dans cette chambre, c’était sûrement dû au fait que je ne lui avais pas tout de suite répondu à son message. Il y avait de quoi m’en vouloir, ça me faisait clairement chier. Je me permettais de lui demander si elle n’avait pas trop froid dans ces vêtements trempés. « Non ça va. Mais je vais aller me changer quand même. » Dit-elle en se relevant tandis que je reculais légèrement pour qu’elle puisse passer, je la sentais bien distante avec moi et ça commençait à bien m'énerver, avant que j’éternue en mettant mes mains afin d’éviter de propager les microbes. J’espérais que je n’allais pas attrapé la crève. « À tes souhaits. » Dit-elle, avant d’aller attraper quelques affaires, tandis que je reniflais légèrement, pas trop bruyamment. « Putain, j’espère ne pas attraper la crève. » Lâchais-je un peu énervé, en effet, passer la journée et la soirée sous la pluie, ça avait des conséquences. Puis je me retournais vers elle, afin de lui demander si elle avait des couvertures supplémentaires, celle-ci me regardait perplexe alors que ça me semblait tout de même assez évident. « Heu.. Aucune idée. Mais pourquoi tu veux dormir par terre? » Demandait-elle en arquant un sourcil, je ne savais pas ce que nous étions, étant donné que c’était une femme, je pensais qu’elle ne me voudrait pas dans son lit, déjà qu’elle accepte que je sois dans sa chambre c’était un exploit pour moi sachant que j’avais déjà bien foiré mon coup. « Beh… Parce que je suis un homme et que tu veux peut-être dormir toute seule dans ton lit? » Dis-je assez sèchement, c’était sorti sans que je le veuille, je l’avais embrassé quelques minutes plus tôt, et j’ignorais ce qui m’avait prit.

« Laisse, je vais regarder. » Dis-je doucement, avant de faire le tour du lit pour aller à l’autre bout de la chambre afin d’ouvrir le grand placard, pour y trouver en haut, de grosses couvertures, que j’attrapais en pointant les bouts de mes pieds. C’était tout de même assez haut. « Voilà, ça devrait faire l’affaire. » Dis-je en balançant les couvertures sur le sol. « Je te pique un oreiller. » Dis-je en me penchant afin d’attraper un des oreillers qui trônaient sur le lit, je le balançais à son tour par terre. « Tu comptes faire quoi après? » Demandais-je en la regardant.

IT WILL BE NEVER ENOUGH.

C'est vrai que je n'y étais pas allé de main morte avec mon spray, mais en même temps si tu ne m'avais pas faite flipper de cette manière rien ne serait arrivé Cela dit je culpabilisais un peu de t'avoir autant attaqué et j'espérais que tu ne garderais pas des séquelles pendant plusieurs heures voir plusieurs jours. « Il est clair que tu ne m’as pas loupé. » J'eus une petite grimace désolée, même si à mes yeux cela restait quand même de la simple défense. « Désolée » fis-je simplement en me levant pour aller enfiler des habits secs et un peu plus confortables par conséquent. Rien de pire que des habits mouillés qui te collent au visage et sur la peau, des chaussettes qui font "flotch" quand tu marches et des chaussures qui couinent. Sans compter que je pourrais rapidement attrapé un rhume et que ce n'était pas conseillé en pleine tournée. D'ailleurs, tu ne tardas pas à éternuer. « Putain, j’espère ne pas attraper la crève. » C'est vrai que ça serait embêtant de manière plus générale finalement, mais je ne pus m'empêcher de faire de l'ironie, un petit sourire en coin affiché sur mes lèvres. « Tu as une tournée à faire aussi? » demandai-je dans l'unique but de te taquiner.

Tu m'avais rejointe dans ma chambre à coucher maintenant, et je venais d'apprendre que tu comptais dormir sur le sol. Ce qui était plutôt étrange, même si c'est vrai que les tapis qui se trouvaient sur le sol étaient sans doute bien plus moelleux que le matelas que j'avais dans ma chambre chez mes parents. Mais quand même. « Beh… Parce que je suis un homme et que tu veux peut-être dormir toute seule dans ton lit? » C'est vrai qu'il n'y avait rien de mieux que de s'allonger au milieu du lit avec des milliards de coussins et une couverture toute chaude et moelleuse, mais quand même. « Fais comme tu veux » marmonnai-je en te regardant faire. Tu voulais des couvertures supplémentaires et pour être honnête j'ignorais complètement si tu en trouverais quelque part. Et j'en avais un peu marre de tes changements d'humeur. « Laisse, je vais regarder. » Je ne répondis rien de plus, me contentant de me pencher sur ma valise pour en sortir des habits propres, bien repassés (merci au service room) et surtout tout chaud. J'optai pour un shorty et un t-shirt plus ample en haut, privilégiant le confortable sur le sexy. De toute manière tu semblais être de la même humeur que le temps. De chien, donc. « Voilà, ça devrait faire l’affaire. Je te pique un oreiller. » Je m'étais changée le temps que tu dégottes ces fameuses couvertures qui se trouvaient désormais sur le sol, et acquiesçai d'un signe de tête. « Je t'en prie, fais comme chez toi » répondis-je d'un ton égal en mettant charger mon téléphone. 3% de batterie, il était temps de me mettre à paniquer. « Tu comptes faire quoi après? » Hum, très bonne question. Assise sur mon lit, une jambe repliée sous moi, je te regardai pensivement quelques instants avant de te répondre. « Je vais me commander à manger, je crois. Tu aimerais quelque chose? » demandai-je poliment en te tendant la carte des mets qui étaient à notre disposition.

Personnellement, je savais déjà ce que je souhaitais. Un burger de poulet, frites, un milk-shake à la fraise et du coca. Avec un cookie pour le dessert, après tout ce que j'avais bougé et dansé, je crois que j'avais largement mérité de reprendre des forces et de me faire plaisir en mangeant autre chose que de la salade. Une fois que j'eus ta réponse, je me saisis du téléphone se trouvant sur la table de nuit pour passer commande. « Tu rentres quand à Miami? » demandai-je curieusement en te regardant. De notre côté nous avions quelques dates à faire en Angleterre et nous ne venions que d'arriver, alors forcément on n'était pas prêtes de retraverser l'océan. Peut-être que je ferai un rapide détour par l'Espagne pour revoir ma famille paternelle, que je n'avais malheureusement pas revu depuis l'été dernier.

IT WILL BE NEVER ENOUGH.

Elle s’excusait gentiment de m’avoir attaqué, quand on y réfléchissait un peu plus, elle s’était faite agresser il n’y pas si longtemps que ça, c’était compréhensible qu’elle ai cherché un moyen de se défendre, dont un spray au poivre dans son sac. Je peux donc dire que sa stratégie de défense avait très bien marché sur moi, sauf, le hic, de ma part, c’était juste pour l’interpellé et discuté avec elle, en espérant qu’elle acceptait de me parler, ce fut le cas. On avait ôté nos vêtements trempés, collants, et tout dégoulinants, je me retrouvais en sous-vêtement, dont un boxer assez simple. Soudainement, je me mis à éternuer, j’espérais vraiment de ne pas tomber malade, ça me ferait bien chier d’être malade durant le séjour à Londres, puis je voulais profiter de la jeune femme, et histoire de faire un point sur ce que nous sommes, pour dire, ça me perturbait assez, ça m’énervait. Quand on a pas de réponses sur ce qu’on ressent, c’est assez frustrant. « Tu as une tournée à faire aussi? » Demandait-elle en plaisantant, tandis que je me retournais vers elle, en arquant un sourcil, avec un grand sourire, tel qu’un sourire charmeur. « Non, mais je dois bien te soutenir et pour ça, je dois être au top de ma forme peut-être? » Demandais-je en la taquinant en retour, en espérant de la faire rire. Quand je regardais Selena, elle semblait être bien fatiguée, sûrement dû à la journée et à la soirée qu’elle a dû avoir, à travers les répétitions, le reste, ça devait être très fatiguant pour elle.

Alors que je lui demandais si elle avait des couvertures supplémentaires afin que je puisse dormir sur le sol. Et ce n’était pas une très bonne idée que je dorme avec elle, dans son lit, après tout ce qui s’était passé entre elle et moi. « Fais comme tu veux. » Dit-elle, je sentais comme si ça lui restait dans la gorge, elle semblait un peu mal le prendre, mais peut-être que les choses étaient bien mieux comme ça. Qu’on soit juste amis, mais je doutais qu’on puisse l’être, je n’avais jamais été vraiment ami avec une femme. Sachant que même au plus profond de moi-même, je savais bien qu’elle était plus que ça, plus qu’une simple amie. Ça m’énervait davantage, d’où pourquoi je ne tardais pas à me lancer à la rechercher des couvertures de son placard qui était à l’autre bout de sa chambre, une fois que j’avais trouvé les couvertures, je les balançaient sur le sol, où je m’installerais probablement très bientôt. J’en profitais pour piquer un oreiller sur son lit, en le balançant également par terre. « Je t’en prie, fais comme chez toi. » Dit-elle d’une voix un peu lasse, je fronçais les sourcils en la regardant, en la voyant mettre son portable en charge, je tentais donc de changer le sujet. Je lui demandais donc ce qu’elle comptait faire après, elle était à présent assise sur son lit, l’air pensive. « Je vais me commander à manger, je crois. Tu aimerais quelque chose? » Demandait-elle en me tendant la carte des mets, que je me penchais légèrement pour attraper la carte, avant de bien regarder Selena, et ce qu’elle portait, je glissais légèrement mes yeux afin de regarder sa poitrine avant de secouer discrètement la tête. « Ouais! Merci! » Dis-je assez simplement, elle était bien à son avantage avec ses habits. Je plantais donc mes yeux ailleurs, qui d’ailleurs se posaient sur la carte, je lisais doucement les propositions, tout avait l’air tellement appétissant, n’ayant rien manger de la journée, j’avais affreusement faim. « Tu rentres quand à Miami? » Demandait-elle curieuse, là je remarquais qu’elle me regardait, je réfléchissais, le procès de mon père arrivait très prochainement, mais pas de sitôt, il y avait encore des tonnes de preuves et de dépositions à faire de la part de certaines personnes. « Je ne sais pas encore. Je suis venu ici sur un coup de tête. » Avouais-je, avant de rajouter. « De toute manière, je ne suis pas pressé de rentrer à Miami, je n’ai pas vraiment de chez-moi là-bas. » Annonçais-je avant d’essayer de changer de sujet, je n’aimais pas tellement parler de moi, ou de raconter plus de détails me concernant. « Je pense que je vais prendre un burger, mais un géant si possible, j’ai supeeeer faim! Tu prends quoi? » Dis-je en souriant, je réalisais quelque chose, qui me mettait mal à l’aise. « Quand tu rentres à Miami, pourrais-je t’inviter au restaurant pour te remercier? » Demandais-je, n'ayant pas de énormes revenus, ça serait probablement un restaurant de bas gamme.

IT WILL BE NEVER ENOUGH.

Depuis que tu étais arrivé, nous alternions entre des moments de plaisanterie et de complicité et des moments un peu plus froids et dérangeants. C'était un peu fatigant pour ne rien cacher, surtout que j'avais passé une journée à performer et que par conséquent j'étais un peu moins patiente et compréhensive que d'habitude. Mais étant donné que nous étions actuellement dans une phase positive, c'était moins dérangeant. « Non, mais je dois bien te soutenir et pour ça, je dois être au top de ma forme peut-être? » Je souris doucement, comprenant dans ce que tu venais de me dire que tu ne comptais pas rentrer rapidement à Miami, et pour une raison que j'ignore c'était quelque chose qui me faisait plaisir. Tu m'avais embrassée et avais semblé le regretter par la suite, alors peut-être que tu voulais finalement qu'on soit amis. Même si je ne croyais pas vraiment à l'amitié entre filles et garçons. Je n'avais pas beaucoup d'amis garçons, je pouvais par exemple citer Noah mais nous avions couché ensemble cet hiver, donc pour le côté amitié on repassera. A moins que le garçon en question soit homosexuel, et dans ce cas il n'y avait aucune possibilité d'attirance. Passons. J'avais faim, et je te proposai de commander quelque chose à manger également. « Ouais! Merci! »

Tu avais récupéré la carte des menus et des assiettes, et pendant que tu réfléchissais sur ce que tu allais prendre, je m'étais personnellement perdue dans d'autres sortes de pensées. Je me demandais quand tu allais repartir, suite à ce que tu avais dis juste avant. « Je ne sais pas encore. Je suis venu ici sur un coup de tête. » J'acquiesçai d'un signe de tête sans rien ajouter. C'était effectivement ce que j'avais cru comprendre, sinon tu aurais pris le soin de réserver une chambre d'hôtel quelque part. Et cela ne semblait pas être le cas. « De toute manière, je ne suis pas pressé de rentrer à Miami, je n’ai pas vraiment de chez-moi là-bas. » Je fronçai les sourcils en t'entendant cette fois, ne comprenant pas vraiment où tu souhaitais en venir. « Tu veux dire que tu n'as pas de logement? » demandai-je, un peu perdue. C'est vrai que dans le fond, je n'étais jamais venue chez toi. Nous avions parlé par messages, nous nous étions rencontrés en soirée et tu étais venu chez moi. Et à Londres, juste aujourd'hui. Je ne savais même pas dans quel quartier de Miami je pouvais te localiser lorsque nous y étions. « Je pense que je vais prendre un burger, mais un géant si possible, j’ai supeeeer faim! Tu prends quoi? » Je rigolai en t'entendant. Apparemment nous avions la même envie, même si j'imaginais que tu allais prendre un burger avec un bon steak de 200 grammes. « Je vais prendre un burger aussi, mais de poulet. Avec des frites, un milk shake, du coca et un cookie pour le dessert. Fais-toi plaisir, on a un crédit d'argent à dépenser par jour dans les hôtels et je ne suis jamais arrivé à sa totalité » fis-je en levant les yeux au ciel, un petit sourire toujours affiché sur le visage. Même si je n'avais jamais manqué de rien lorsque j'étais plus jeune, je n'avais jamais nagé dans l'argent non plus. Une telle opulence était donc complètement nouvelle, alors autant en faire profiter les gens que j'appréciais non?

Le temps de passer un coup de fil à la cuisine avec le téléphone, et je fus à nouveau toute à toi. « Ils ont dit que cela arriverait dans 20 minutes » t'informai-je en jetant machinalement un coup d'oeil sur mon téléphone portable. J'avais reçu plusieurs messages de mon manager, certainement pour savoir où je me trouvais au début et maintenant pour m'engueuler, puisque j'imaginais que Ricardo avait raconté où je me trouvais et comment j'étais rentré. Ricardo étant le danseur qui m'avait aidée à quitter la salle de concert discrètement, sans que personne ne le sache. Enfin, personne à part toi. Je décidai d'éteindre l'écran et de le retourner face contre la table de nuit. Mes proches avaient déjà eu de mes nouvelles et savaient que tout allait bien, c'était le principal. « Quand tu rentres à Miami, pourrais-je t’inviter au restaurant pour te remercier? » Je souris une nouvelle fois, appréciant le geste que tu voulais avoir envers moi. Et pour ne rien cacher, j'étais un peu amusée également, tu allais rapidement comprendre pourquoi. « Avec plaisir. Mais si tu veux vraiment me faire plaisir, emmène-moi dans un endroit où on fait de la nourriture calorique. Genre un McDonald, un KFC, une pizzeria... On nous a invité dans plusieurs restaurants gastronomiques et même si c'était excellent, la bonne vieille nourriture américaine me manque »
plaisantai-je malicieusement. La cuisine américaine n'était pas connue pour sa finesse ou son côté raffiné, soyons honnêtes. « On retourne à Miami dans une dizaine de jours, mais je pensais faire un détour par l'Espagne pour voir la famille de mon père avant d'y retourner cet été » ajoutai-je en jouant machinalement avec un bout du duvet sur lequel j'étais assise. « J'attends ton appel à mon retour » En espérant que tu ne mettes pas deux semaines à me contacter ou me répondre, cette fois