la tournée était bien lancée maintenant, presque chaque soirs je montais sur scène et faisait mon petit show en compagnie du reste du groupe, mais aussi des danseurs qui étaient devenues comme une seconde petite famille. je m'éclatais, je vivais un rêve et cette vie de folie me plaisait vraiment. j'étais heureuse de pouvoir chanter, danser, m'amuser et en faisant tout ça être capable de rendre les gens heureux. quand je tendais le micro vers la foule et qu'ils  se mettaient à chanter nos chansons, des titres que nous avions écrits et composés nous même, ça me donnait le sourire et la pêche de continuer. j'aurais jamais cru il y a quelques mois à peine que ma vie un jour pourrait ressembler à ça. la petite fille à problème de brooklyn, regardez où elle se trouve désormais. avec une armée de fans et une célébrité de dingue. j'étais fière oui, et même si parfois tout cela pouvait me faire peur, car non je n'étais pas habituée et malgré les apparences je n'étais pas toujours à l'aise avec tout ça, je m'y faisait petit à petit. et pour tant d'amour et de priviléges, il fallait bien payer un prix n'est-ce pas ? nous venions de terminer un énième concert, les fans étaient aussi heureux que nous, j'étais crevée. je mourrais de chaud, j'étais éssoufflée, mais pas encore épuisée. en réalité j'étais reboostée ! pleine d'énergie ! quelles étaient les paroles de mon docteur déjà ? ah, oui. le consulter à chaque changement important dans ma vie, car un boulversement peu aussi boulverser l'agissement des petits cachets miracles sur mon organisme. j'avais déjà augmenté une fois mon traitement, je détestais prendre ses cachets chaque jours et c'est certainement pour cette raison que je n'avais pas retourner les appels de mon docteur. je ne voulais pas prendre plus de cachets. pourtant, sans traitement je savais ce qui se passerait. au début, on se sent plus libre, plus forte, on est jamais épuisée. on se sent heureuse. c'est qu'une illusion. parce que la tristesse reviens comme une vague emportant tout sur son passage, et quand cette fatigue reviens, alors on regrette immédiatement de ne pas avoir accepter d'augmenter son traitement. trois petits cachets dans le creux de ma main, je m'apprêtait à les avaler quand la porte de ma loge s'ouvrit, je sursautais, reposant les cachets sur la table, puis je me tournais. en face de moi se trouvait mon frère, je lui offrit un large sourire alors qu'il vient plaquer un baiser sur mon front en me disant que j'avais été magnifique. ça me faisait plaisir qu'il fasse parti de l'équipe, qu'il soit présent à chaque représentation. « merci.  » il se détachais de moi et je me tournais de nouveau vers mon miroir pour remonter mes cheveux en un chignon vite fait, essuyer mon maquillage qui coulait, j'allais me changer et retirer ce costume de scène mais enaël m'attrapait alors. quand il prit mes mains et sa plaçait en face de moi, je savais qu'il allait se lancer dans une conversation sérieuse, chose dont j'avais horreur, alors je soupirait doucement et sourit simplement. qu'est-ce qu'on ferait pas pour la famille. donc, il me dit qu'enfin j'allais rencontrer la fameuse demoiselle qui partageais son lit, et visiblement son coeur. je n'avais jamais vraiment apprecier les petites copines de mon frère, si on peut considérer plan q comme petites copines. j'avais hâte de rencontrer celle-ci, même si j'avais un peu peur de me retrouver en face d'une petite peste blonde de base. en gros, en face d'une deuxième moi. il m'avouait que ce n'était pas la seule nouvelle, et c'est à ce moment que je prit une longue inspiration, parce que ça n'annonçait rien de bon tout cet air dramatique. doooooonc.. elle était malade. pratiquement mourrante d'après ce qu'il m'expliquais. j'aurais pu être attristée par cette nouvelle, mais en fait je me concentrait sur ce qu'il lançait ensuite... bébé. enceinte. papa. papa ?! je mis quelques secondes à réaliser tout cela. le sujet bébé et grossesse était quelque chose de difficile à aborder pour moi. j'avais perdu un bébé, malgré moi. et j'avais dû avorter, un peu malgré moi aussi. et voilà que c'est enaël au final qui allait être parent en premier. ce n'était pas de la jalousie.. je ne sais pas trop ce que c'était. un sentiment étrange. je me pinçais les lèvres, puis je retirais mes mains des siennes. je m'éloignais de quelques pas, tentant de garder un calme. « alors hum... félicitations !  » lançais-je finalement en me tournant de nouveau face à lui. je lui offrit un sourire, pas tout à fait autentique, mais tout de même. « tu va être papa, c'est ... cool.   » mes mains se mettaient à trembler légèrement, je tentais de calmer les tremblements en allant enfiler une veste et croisant mes bras. puis je lui dit : « et bah alors ? elle est où cette nana qui a réussi à te faire faire un gosse ?  »

je crois que sans médocs j'aurais péter un plomb. du moins, sans le reste de médocs dans mon sang qui m'aidait à rester plus ou moins.. calme ? elle était entrée dans la loge, grande, blonde, yeux clairs, déjà elle entrait dans les critéres de la famille, maman serait fière. mais je ne m'attardait pas longtemps sur son visage de poupée, en réalité je posait presque immédiatement mes yeux sur son ventre légèrement arrondis. je vous jure, j'aurais presque pu entendre mon coeur se fissurer un peu à cette image. et je le sentais monter, le sur-plus de sentiments, cette vague de colère, de tristesse, de rancoeur, de regret, d'envie. ils se souriaient, avaient l'air tellement.. heureux. tellement heureux que ça en était écoeurant. bien sûr mon jugement n'était pas juste, tout le monde me connait jalouse et possessive envers mon frère, mais ce n'était même pas à ce sujet pour une fois. je ne la détestais pas parce qu'elle était entrain de construire sa propre petite famille avec ma moitié, mais pour ce qu'ils avaient tout les deux. tout cet amour, tout ce bonheur, j'en avait presque la nausée. c'était purement et simplement de la jalousie, de l'envie, mais je pris une inspiration et serra sa main, affichant un léger sourire forcé. « moi aussi. » elle me complimentait ensuite sur le concert, j'hochais la tête pour la remercier puis je jetais un coup d'oeil à mon frère aîné lorsqu'elle m'avouait qu'il lui avait beaucoup parler de moi. et bien à moi il n'a pas beaucoup parler de toi, avais-je eu envie de lancer. on bossait ensemble et pourtant avant ce soir il n'avait pas pris le temps de m'annoncer qu'il allait devenir père, je ne le comprenait pas trop. je me reculais de quelques pas, je finit par m'asseoir dans l'un des fauteuils de la loge. « installez vous. » lançais-je alors. c'était un peu bizarre. je n'avais jamais rencontrer une petite copine d'enaël, je n'en avait jamais vraiment eu envie. il avait le don de fréquenter des nanas superficielles et bimbos à souhait... le genre de nana avec lesquelles je ne m'entendais pas, puisque je suis la princesse de la famille et je compte le rester. j'étais un peu en retrait par rapport à cette maëva. bien sûr, je pouvait voir qu'ena était heureux avec elle et elle semblait gentille. peut être trop gentille. je n'aimais pas les gens trop gentils, ils avaient souvent des choses à cacher. je bue une gorgée de ma bouteille d'eau en les regardant. « donc.. félicitations à toi aussi.. maëva, c'est ça ? » oui, je savais que c'était ça, mais lui faire croire que j'avais déjà oublier son nom lui rappelerait que ce n'est pas parce qu'elle est enceinte d'ena qu'on allait tous être à ses pieds. fallait que je l'apprécie, je ne pourrait pas faire semblant, je n'étais pas du genre à le faire. « t'es de combien ? vous vous trouvez pas trop jeunes pour avoir un gosse ? » ok, c'était direct. et complètement déplacer pour la simple et bonne raison que j'avais 19 ans et avait été enceinte deux fois déjà. mais bon, fallait que je soit sûr que mon frère allait pas se retrouver avec un gosse sur les bras au final. « et excuse moi de demander mais.. avec ta.. enfin. c'est prudent de porter un bébé dans ces conditions ? »