Ayant vendu ma voiture avant de partir pour mon périple, je me retrouvais désormais le bec dans l'eau, et autant vous dire que me balader dans Miami en vélo, ou à pied, c'était sympa, mais il n'en demeure pas moins que ma petite voiture me manquais. Heureusement, j'avais fais plusieurs petits boulots au cours de mon voyage tant au Canada qu'en Australie, et ainsi j'avais mis de côté pour pouvoir avoir des économies, et aujourd'hui, je comptais bien me servir d'une part pour m'acheter un véhicule. Cela faisait désormais une semaine que j'étais de retour ici, mais je n'avais pas pu m'occuper de moi car je devais m'occuper de la paperasse du décès de mon père, ainsi que de son enterrement. J'avais fais quelque chose de très discret, je n'avais aucunement envie de faire quelque chose de grandiose, avec tout ce qu'il avait fait dans le passé, il ne méritait pas que des gens viennent pleurer sur sa tombe. Moi-même je n'avais pas été capable de verser une seule larme. J'avais seulement fait ça dans les règles de l'art. Mais c'était tout. Tout ceci était enfin terminé. Je devais avoir l'air d'être une fille au coeur de pierre, mais avec tout ce qu'il avait pu me faire subir, je ne pouvais pas pleurer sur sa tombe. Il m'était clairement impossible de lui pardonner ses actes. La seule chose que je regrettais c'était de ne pas avoir eu la chance d'avoir un père normal, d'avoir un père aimant, un père protecteur. Non, cet homme était loin d'être les trois réunis. Il était bien tout le contraire, et j'avais honte de parler de lui, c'est pour ça que je faisais tout pour éviter d'avoir à parler de lui. Je disais tout simplement que je n'avais pas envie de parler de tout ça. J'étais désormais de retour chez moi, et j'avais envie de vivre ma vie comme cela me chantais. J'avais envie que ma mère soit heureuse vu d'en haut. Qu'elle soit fière de moi, qu'elle voit que malgré tout j'ai réussi à avancer, que j'ai réussi ma vie tout simplement.
Quoi qu'il en soit, pour revenir à mon problème de voiture, j'avais passé la journée à faire le tour de tous les garages, mais aucun ne vendaient de voiture comme je voulais et à des prix abordables. J'avais peut être de bonnes économies, mais ce n'est pas pour autant que je voulais tout claquer pour une voiture. Surtout pour une voiture, du moment que je trouvais un petit modèle purement féminin et à petit prix, cela me convenais parfaitement. C'est alors que je me retrouvais obligée de me rendre au fameux garage où mon ex petit ami travaillait. Enfin, en un an, instable comme il était peut être qu'il n'y travaillait plus. Je savais que la mécanique était sa passion, mais peut être qu'il faisait autre chose désormais. J'avais pourtant fait exprès de faire le tour des autres garagistes, mais là je n'avais plus d'autre choix que de me rendre à l'auto center. J'espérais ne pas avoir à croiser non plus son meilleur ami. Je voulais juste ne pas les croiser maintenant. C'est tout ce que j'espérais. Arrivée sur le parking, je me garais, et pris une grande inspiration avant de sortir de ma voiture. Prions pour que le bon dieu soit avec moi. Je regardais de part et d'autre autour de moi, personne à l'horizon. Pas à pas je me rendais vers l'accueil. Après avoir attendu que la personne devant moi ait terminé, une secrétaire s'approchait de moi pour savoir le pourquoi de ma venue « Bonjour, alors voilà, je suis venue ici en espérant trouver la perle rare. J'ai passé ma journée à faire tous les garages du coin, mais impossible de trouver un petit modèle plutôt féminin pas à un prix inexorable, est-ce que vous pensez que vous auriez ça dans vos ventes ? » Je jetais un coup d'oeil furtif autour de moi. J'entendais du bruit, mais pas de voix masculine. Ou du moins, inconnue au bataillon. J'espérais de tout coeur trouver une voiture ce soir, sinon, je devrais surement continuer mes recherches demain, et je n'avais pas envie de perdre mon temps pour un véhicule.

Voilà maintenant quelques jours que j'étais revenu du Canada avec Anteynara, autant dire qu'on ne rentre pas dans le meilleur des états, bien que je m'en sors pas trop mal par rapport à elle. Elle s'est pas mal remise de sa blessure au ventre, quand à moi, mes bleus avait quasiment disparus. Enfin quoi qu'il en soit nous revoilà dans notre ville, à reprendre le cours de nos vies pas mal mouvementées. Aujourd'hui, il fallait que j'aille bosser au garage, Wayne était probablement à sa formation au salon, du coup, il fallait que j'assure, bien qu'il y avait quand même un mec –ami qu'on avait employé en tant que mécanicien pour nous aider- et j'avais engagé une fille que je connaissais pour gérer l'accueil pour un certain temps, avec notre départ au Mexique, puis mon départ au Canada, il fallait remettre un peu d'ordre dans toute la paperasse, d'habitude ça ne me gêne pas, mais il fallait que j'avance à l'atelier, alors un peu d'aide n'était pas de refus. J'étais penché sur une voiture, en train de réparer une durite qui avait sauter, la musique résonnait dans l'atelier, mais elle n'était pas forte, de façon à ce que si Jamie nous appelait, on l'entendait. « Bonjour, alors voilà, je suis venue ici en espérant trouver la perle rare. J'ai passé ma journée à faire tous les garages du coin, mais impossible de trouver un petit modèle plutôt féminin pas à un prix inexorable, est-ce que vous pensez que vous auriez ça dans vos ventes ? » Demanda une voix féminine. Cette voix me fit relevé la tête d'un coup et donc je me cogna la tête contre le capot de la voiture. - Fait chier ! Lâchais-je alors en me frottant la tête. « Je suis désolée mademoiselle, nous ne vendons pas de véhicule ou alors uniquement des véhicules d'occasions. » Répondit Jamie. Cette voix… c'est pas possible, je suis en train d'halluciner. Elle est partie, elle ne peut pas être là. « Si vous voulez je peux aller demander à mon patron si nous avons un véhicule de disponible pour vous ? Que recherchez-vous ? » Lui demandait Jamie tout en contournant l'accueil. Je dois avouer que je ne sais pas trop si à l'heure actuelle, j'étais prêt à la revoir, je lui en voulais toujours de m'avoir quitter, alors qu'elle m'avait dit qu'elle ne le ferait jamais, mais d'un côté, elle ne pouvait pas rester avec un type comme moi, un type qui lui causerait des ennuis sans arrêt et qui lui rappellerait constamment son père. Je restais alors planter là, à regarder à travers la vitre.

Passer sa journée à courir de garage en garage dans le but de trouver une voiture n'avait rien de très intéressant dans la vie d'une fille. Mais je n'avais pas le choix, si je ne voulais pas me retrouver à circuler en vélo ou en transport en commun. Dieu seul sait combien je déteste les transports en commun. Le monde, la transpiration, rien de plus repoussant. Et le plus agaçant reste le moment où le bus est plein, mais que les gens font du forcing pour rentrer. J'essayais souvent de me contenir, mais il m'arrivait parfois d'ouvrir ma bouche afin de remettre les gens en place. Combien de fois j'avais manqué de me sentir mal tant j'étais serrée comme une sardine. Du coup, tous ces points négatifs stimulaient mon envie de trouver rapidement la perle rare. Mais le problème, c'est que j'étais bien trop difficile, et tous les modèles que l'on m'avait présenté auparavant ne m'avais pas plu. Je commençais à désespérer sachant que l'heure tournait, et les garages fermaient un à un. Je devais me résoudre à me rendre à son garage. Tout ce que je redoutais c'était de le croiser lui. Surtout dans les circonstances pour lesquelles on s'était séparés. Je n'avais pas été totalement honnête car je voulais tout simplement son bonheur. Et j'étais terrifiée rien qu'à l'idée de partir, et de le savoir ici. J'avais peur, peur qu'il finisse par craquer. J'avais totalement confiance en lui, mais je connaissais son passé, et je ne voulais pas le pénaliser. Et si finalement j'étais restée au Canada ou en Australie, je lui aurais fais plus de mal que de bien, donc au final, ce n'était peut être pas la plus mauvaise des idée. Bien entendu, j'en avais souffert. Mais c'était ça la vie. Il fallait être capable de faire des choix, évidemment ce choix n'avait pas été le plus évident, mais c'était comme ça, je ne pouvais pas revenir en arrière.
Arrivée sur le parking de son garage, mon estomac se nouait évidemment, tout comme un noeud à la gorge se formait. Je secouais la tête négativement. J'y étais, il me fallait une voiture. Je prenais mon courage à deux mains, et marchais en direction de l'entrée. La secrétaire était déjà occupée avec un autre client. Je me baladais alors dans le hall, regardant les voitures d'expositions. Pas de prix, elles devaient surement être là en guise de décoration. Après avoir attendu quelques minutes sur mon téléphone, j'entendis un « Mademoiselle ? » Je sursautais légèrement, littéralement perdue dans mes pensées. C'est alors que je lui expliquais en gros le fond du problème. Seulement, sa réponse était loin d'être celle à laquelle je m'attendais, elle m'informait que le garage ne vendait pas de voiture, seulement des occasions. En même temps, je ne recherchais pas forcément la voiture dernière cri, juste une voiture pour me mener d'un point A à un point B. C'est alors qu'elle parlait de son patron, évidemment mon sang ne fit qu'un tour en moi-même. Patron. Patron veut dire Wayne ou Noah puisqu'ils avaient monté ce projet ensembles. Putain, j'étais littéralement dans la merde, mais j'avais vraiment besoin d'une voiture. Et puis, de toutes les façons, je serais surement amenée tôt ou tard à le croiser, alors autant qu'il sache que j'étais de retour, comme ça, plus de surprise. « J'ai vraiment besoin d'un véhicule donc si vous pouviez voir, ça serait super. Un petit modèle plutôt féminin. Je demande pas la dernière mini cooper, mais pas non plus la première twingo blanche qui est sortie en 1991. Quelque chose de convenable » Je n'allais pas jouer ma difficile si on me trouvait une petite voiture pour me déplacer dans la ville. Par contre, je redoutais clairement le moment où je ferais face à Noah. Le connaissant, il devait surement me détester à l'heure actuelle, il avait toutes les raisons de le faire. J'avais peur de le revoir. Comment allais-je me comporter ? Par pitié, pourvu que ce soit Wayne. Je préférais encore me prendre une claque du siècle par son meilleur ami, que par lui-même. Finalement, je n'étais peut être pas prête à le revoir, là, maintenant, tout de suite. C'était vraiment du suicide d'être venue ici ce soir.

Je dois avouer que revoir Sunny un jour ne faisait pas parti de mes plans, elle était partie en disant qu'elle ne pouvait plus supporter mon comportement et peu de temps après j'apprends qu'elle a carrément quitter la ville. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'après elle, j'ai décider de ne plus m'attacher, de ne plus être tenu par le bout de la bite par n'importe quelle femme. Et puis il y a quelques mois, Louise réapparaît et maintenant Sunny, si toutes mes ex petites-amies décident de se repointées, je ne suis pas dans la merde, bien que j'en ai quand même moins que certains gars que je connais. Deux, déjà pour moi c'est trop. Je ne suis pas sûr de pouvoir gérer à la perfection comme je le ferais d'habitude. Je voyais que Jamie s'occupait d'elle à l'accueil et elle ne m'avait pas encore vu, et moi comme un con je restais planter là dans l'atelier à les regarder. Soudain Jamie se dirigea vers l'atelier. « Noah ? Il y a une jeune femme qui chercher une voiture pas trop récente, mais pas trop vieille non plus, tu peux t'en occuper ? » me demande-t-elle. - Euh… ouais… D'ailleurs tu peux rentrer chez toi, je terminerais. Lui répondis-je alors en prenant un chiffon pour m'essuyer les mains. Je quittais alors l'atelier, tandis que Jamie s'éclipsait pour récupérer ses affaires et s'en aller en nous saluant. J'entrais alors dans le petit hall où se trouvait Sunny. Elle était toujours aussi belle, elle n'avait pas changée. - Salut.. Lâchais-je alors simplement me plaçant derrière le bureau pour regarder sur l'ordinateur. - Jamie m'as dit que tu cherchais une voiture, t'en a besoin ce soir ? Demandais-je dans un premier temps. - J'ai une ford focus dans la cours mais elle sera pas prête pour ce soir. Ajoutais-je ensuite. - Je peux bosser dessus ce soir et te la poser à la première heure demain matin... T'as toujours la même adresse ou pas ? Demandais-je ensuite sortant un papier pour noter les informations. C'était une torture de ne pas pouvoir la prendre dans mes bras, la sentir contre moi, mais la revoir comme ça, faisait vraiment un choc. - Ou alors si t'es vraiment pressée, j'peux te faire patienter et m'y mettre maintenant. Lui dis-je alors en la regardant. Je sais que c'était dur de ma part d'agir comme ça, mais je ne voyais pas d'autre moyen d'agir, je ne vais pas lui demander d'explications, elle me les a donner en partant.

Ce parking me rappelait bien trop de choses. Je ne pourrais énumérer le nombre de fois où j'étais venue ici pour rejoindre mon ex petit-ami. Soit pour passer un moment avec lui, soit pour venir le chercher et passer la soirée ensembles, ou tout simplement pour lui apporter son petit repas du midi. Seulement aujourd'hui tout était bel et bien différent. Je m'en voulais d'avoir trouvé l'excuse de son comportement, sachant que je lui avais toujours dis que je l'acceptais tel qu'il était mais j'imaginais que s'il me détestait tout serait bien plus simple pour lui, pour qu'il m'oublie. J'avais fais ça pour le protéger, mais aussi me protéger. Je n'avais jamais été pour les relations à distance, je trouvais que cela n'avait aucun sens, et quand bien même nous serions restés ensembles, ça aurait été un véritable supplice de ne pas l'avoir près de moi quand je souhaiterais. Je ne l'avais pas oublié, j'avais seulement fait en sorte d'apprendre à vivre sans lui. Ca n'avait pas toujours été évident durant mon périple. Combien de fois je suis retombée sur nos photos, combien de fois j'ai rédigé un message à son égard que je ne lui ai jamais envoyé. S'il faut, il m'a oublié, il a avancé, il a réussi a faire sa petite vie, se reconstruire, c'est tout ce que je lui souhaite.
Par ailleurs, lorsque j'entendais sa voix, je me raidissais. J'aurai préféré avoir à faire à Wayne ce soir, plutôt qu'à lui. Il devait m'en vouloir terriblement de l'avoir abandonné, et je pouvais le comprendre tout à fait, mais j'aurais aimé le voir dans d'autres circonstances, pour peut être éventuellement pouvoir discuter calmement de tout ça. Enfin, calmement ne faisait pas parti de notre vocabulaire quand il s'agissait de nous. La communication avait toujours été difficile de par nos deux forts caractères et notre fierté inavouée. C'était comme ça qu'on fonctionnait, on ne s'entendait pas toujours, on passait notre temps à se hurler dessus, mais malgré tout, on était fou dingue l'un de l'autre. J'avais mis du temps à me l'avouer, mais Noah avait changé ma vie d'une certaine manière, et je lui en serais toujours reconnaissante. J'entendais des pas venir vers moi, je savais que c'était lui, et lorsqu'il franchissait la porte du bureau, mon souffle se coupait net. Putain, respires Sunny, respires. Je ne savais même pas me comporter, honteuse, mais j'essayais toutefois de faire comme si de rien était, de me comporter telle une cliente envers un vendeur. « Bonsoir » répondis-je à mon tour. Je n'aurai jamais pensé le revoir aussi rapidement. Il n'avait pas changé. Il avait toujours ce côté mauvais garçon qui m'avait littéralement fait craquer lorsque nous nous étions rencontrés. Badboy au grand coeur finalement, il avait juste du mal à l'assumer. J'essayais de ne pas trop le regarder, gênée par la situation à laquelle j'étais entrain de faire face. De son côté, il faisait à son tour comme si de rien était, me proposant ainsi une petite ford focus, le seul hic, c'est qu'il y avait quelques réparations à faire au quel cas je ne l'aurais pas ce soir, il me proposait toutefois de me la déposer demain devant chez moi si je n'avais pas changé d'adresse. J'étais plutôt surprise qu'il me fasse une telle proposition. Je passais nerveusement ma main dans mes cheveux. « Non c'est bon ne t'inquiètes pas, je passerais la récupérer quand elle sera prête. Je n'en ai pas nécessairement besoin dans l'heure qui suit, du moment que je l'ai d'ici la fin de semaine, ça me va » Cette situation était vraiment étrange. Me retrouver face à lui après tant de temps me faisais bizarre. J'aurai tellement voulu le serrer fort dans mes bras, pouvoir lui dire la vérité, mais ce n'était pas le moment de le faire. Il était sur son lieu de travail, le garage fermait peut être dans une quinzaine de minutes, mais je n'avais aucunement envie de chambouler sa soirée. Il avait surement mieux à faire que s'expliquer avec son ex petite-amie. « Je pourrais avoir un papier pour te laisser mes coordonnées s'il te plaît ? » J'ignorais s'il avait toujours mon numéro de téléphone, mais quoi qu'il en soit, il me désignait un post-it sur le bureau. Sans broncher, je l'attrapais, ainsi qu'un stylo pour noter mon numéro de téléphone sur ce dernier et lui tendre. « Tu n'auras qu'à me tenir au courant lorsqu'elle sera prête, je m'arrangerais pour venir la chercher » Mon téléphone portable se mit à sonner, pile au bon moment. Je m'éloignais alors de Noah pour y répondre. La personne devait sentir que je n'étais pas au bon endroit, au bon moment pour me sortir de ce pétrin. Après quelques minutes, je raccrochais et me retournais vers Noah. « Je ne vais pas t'embêter plus longtemps, je te remercie pour la voiture. Passes une bonne soirée Noah » Je lui adressais un petit sourire. Je ne comptais pas passer ma soirée ici à le contempler, et je redoutais le moment où il finirait par revenir sur la cause de notre séparation.

J'essayais d'agir le plus normalement possible, faire comme si de rien était, c'était dur, j'avais envie de la prendre dans mes bras, de lui dire qu'elle m'avait manquer, que sans elle j'avais l'impression d'être perdu, mais je ne voulais pas l'admettre à moi-même, alors je n'allais certainement pas lui avouer. Je voyais bien qu'elle était gênée et ça peut paraître bizarre, mais je préférais ça, cela voulait dire qu'elle ne m'as pas complètement oublier. Je lui demandais alors si elle avait besoin d'une voiture ce soir, car j'en avais peut-être une à lui proposer, mais il y avait quelques réparations à faire dessus, rien d'alarmant, mais qui devait être fait. Je lui proposais alors de m'en occuper ce soir et de lui déposer dès le lendemain matin, à la première heure, si elle habitait toujours au même endroit. « Non c'est bon ne t'inquiètes pas, je passerais la récupérer quand elle sera prête. Je n'en ai pas nécessairement besoin dans l'heure qui suit, du moment que je l'ai d'ici la fin de semaine, ça me va. » dit-elle simplement. « Je pourrais avoir un papier pour te laisser mes coordonnées s'il te plaît ? » ajoute-t-elle ensuite. J'ignorais si elle avait changer de numéro de téléphone, j'avais toujours le même, je l'ai garder, j'ai même voulu l'appeler plusieurs fois, mais déjà le décalage horaire m'en a empêcher, bon non pas vraiment, c'est plutôt le fait qu'elle soit partie comme ça. Je lui donnais alors un bloc de post-it pour qu'elle note son numéro. « Tu n'auras qu'à me tenir au courant lorsqu'elle sera prête, je m'arrangerais pour venir la chercher. » dit-elle au moment ou son portable se mit à sonner. Pendant ce temps, je regardais son numéro, elle n'avait pas changer. Après quelques instants au téléphone, elle se tournait de nouveau vers moi. « Je ne vais pas t'embêter plus longtemps, je te remercie pour la voiture. Passes une bonne soirée Noah. » Dit-elle en souriant légèrement. Bordel. Ce sourire qu'est-ce qu'il a pu me manquer. - Elle sera prête dans une heure. Lui dis-je alors en me dirigeant vers l'atelier. Comme ça elle n'auras pas le choix que d'attendre ou de repasser, à elle de voir. Mais je pense que plus tôt c'est fait, et plus tôt elle sera débarrasser, parce que même si je l'admettrais pas, ça fait du bien de la voir, mais je sais qu'elle est ici, parce qu'elle n'as pas le choix, qu'elle n'as trouver de voiture nul part ailleurs. Ce n'est pas pour rien qu'avec Wayne on a monter cette affaire, pour que les gens puissent venir faire réparer leur voiture sans que ça ne leur coûte un bras. Je me dirigeais dans la cours pour ramener la voiture dans l'atelier, c'était une ford focus rouge, simple mais pratique. Une fois dans l'atelier, je me mis rapidement au travail pour la terminer au plus vite.

Je n'aurai jamais pensé que Noah puisse se montrer aussi calme en me revoyant. J'imaginais plutôt la scène où soit il m'aurait ignoré, soit il m'aurait craché tout son venin au visage, chose que j'aurai entièrement pu comprendre. Peut être agissait-il ainsi uniquement parce que nous étions sur son lieu de travail, et qu'il était assez adulte et responsable pour ne pas en faire toute une esclandre ici. Quoi qu'il en soit, j'appréciais son geste, je n'avais aucunement envie de me disputer avec lui, là, maintenant, tout de suite. Je savais que nous serions tôt ou tard amener à se recroiser, Miami n'était pas non plus l'Amérique tout entière, et nous avions pour habitude de fréquenter similairement les mêmes endroits, donc c'était une évidence, toutefois ce soir, je m'étais cruellement jetée dans la fosse aux lions en venant me renseigner pour un véhicule dans le garage que lui et son meilleur ami avaient fondé. Quoi qu'il en soit, j'essayais de paraître le plus naturelle possible mais ce n'était pas évident, il ne fallait pas oublier que le jeune homme qui se trouvait juste devant moi, vêtu de sa tenue de garagiste, avait auparavant été mon petit ami, ou devrais-je dire premier amour. C'était la première personne à m'avoir fait découvrir ce que l'on appelle l'amour. On dirait pas comme ça quand on voit son allure de badboy et que l'on connaît son passé. Et pourtant, il avait su m'aimer, et m'avait apprise à l'aimer en retour. J'avais tellement eu de déceptions passées, de part ce que mon père me forçait à faire, il m'avait clairement dégoûté de la gente masculine, que je ne croyais plus en l'homme tout simplement, mais avec Noah, tout avait été si différent. Pourtant, rien ne laissait présager qu'on aurait pu s'aimer comme des fous, et pourtant, je l'avais aimé comme une folle, et je pense que je serais incapable d'aimer un autre homme comme j'ai pu l'aimer lui. Il est arrivé à la période de ma vie la plus difficile. Celle où ma mère est décédée. Celle où mon père a fait de moi sa pute de luxe. J'ai longuement eu du mal à lui accorder ma confiance, alors qu'il essayait de me protéger. Il m'a sauvé des griffes de mon père, et de tous ces salauds qui ont abusé de moi à mon insu. Je ne pourrais jamais l'oublier même si je le voulais.
Elle sera prête dans une heure me disait-il. Je m'arrêtais nette alors que j'étais presque arrivée à la porte de sortie de son bureau pour regagner l'extérieur. Je me retournais alors pour lui faire face de loin. Il avait l'air sérieux puisqu'il se dirigeait vers son entrepôt tête baissée, du grand Noah Rodriguez tout ça. Têtu comme une mule. Je vous jure. Je le suivais cependant, car il était l'heure pour lui de fermer et je ne voulais pas qu'il se lance dans un truc comme ça à cette heure-ci même si cela ne durait qu'une heure, je ne voulais pas qu'il perdre son temps pour moi, pas après ce que je lui ai fais. « Attends Noah » Le problème, c'est que monsieur était déjà sous la voiture entrain de travailler dessus, plus rapide que l'éclair, je vous le dis moi.  « Arrêtes s'il te plait. C'est l'heure pour toi, tu verras ça dans la semaine, j'en aurai besoin pour fin de semaine maxi, je suis pas pressée » Bon bien sûr, je savais que c'était peine perdue, le connaissant, déjà c'était un grand passionné par la mécanique, donc bosser sur une voiture même à deux heures du matin ne lui faisait pas peur et en plus de cela, quand il avait une idée en tête, il ne l'avait pas au derrière comme on dit. Bien que je savais pertinemment sa réponse, je ne pouvais me sentir obligée de l'arrêter, je ne voulais pas qu'il pense que j'abuse de lui au vue de la situation et de notre passé en commun. Je ne voulais pas qu'il pense que je revienne la bouche en coeur, et que j'abuse de sa gentillesse. Voyant qu'il insistait, je ne bataillais pas plus que ça, façon, face à lui, j'étais sûre de perdre. Cependant, je quittais l'entrepôt pour regagner l'extérieur, là j'appelais un des restaurants à emporter que Noah aimait tout particulièrement lorsque nous étions ensembles, et fit une commande à se faire livrer ici, histoire qu'il puisse manger malgré tout. Je n'allais pas le forcer à manger avec moi, mais c'était en quelque sorte pour le remercier de ce qu'il faisait car il n'était absolument pas obligé. Je patientais une bonne demi heure quand la petite voiturette arrivait avec notre livraison. Je réglais la somme puis je retournais dans son entrepôt posant sa petite poche sur un espace plutôt propre. « Je t'ai pris quelque chose à manger, j'espère que ça te conviendras » Je m'éloignais ensuite pour le laisser travailler tranquillement. Je n'allais pas rester là derrière lui, à l'épier. Je me posais à l'extérieur, sur un petit banc, tranquillement, à surfer sur les réseaux sociaux.

Comment vous expliquez ce que Sunny était pour moi ? Elle était probablement la seule personne que je me suis autoriser à aimer après tout ce temps, elle était la seule à m'apaiser, à me calmer, à me comprendre et ne pas me haïr pour mes putains de conneries et je l'ai laisser filer. C'était probablement une grosse connerie, mais au moins elle était heureuse sans moi. Elle m'as dit partir parce qu'elle ne supportait plus mes conneries, bien sûr que j'avais les boules, mais je l'ai laisser partir, j'ai laisser la colère me gagner pour ne pas souffrir. C'est pour cette raison que quand elle me dit qu'elle avait juste besoin de cette voiture pour la fin de semaine, j'insistais en lui disant qu'elle serait prête dans une heure et je m'attaquais immédiatement à la voiture après l'avoir entrée dans l'atelier. « Attend Noah. » dit-elle à l'entrée de l'atelier, je ne répondis rien, je tentais de garder ma gueule fermer sinon j'allais balancer tout un tas de conneries que j'allais probablement regretter ensuite. « Arrêtes s'il te plaît. C'est l'heure pour toi, tu verras ça dans la semaine, j'en aurais besoin pour fin de semaine maxi, je suis pas pressée. » dit-elle en tentant de me convaincre et je me taisais, je gardais les dents serrées pour ne rien dire tout en continuant de travailler sur cette foutue voiture. Environs une demie-heure plus tard, elle revint déposant une poche en plastique sur la table de l'atelier. « Je t'ai pris quelque chose à manger, j'espère que ça te conviendras. » dit-elle en s'installant sur un banc qui se trouvait dans la cours. Sans sortir de dessous la voiture, je m'exclamais. - A quoi tu joue ? Tu crois que te peu débarquer un beau jour et jouer au parfaite petite bonne femme en faisant comme si rien s'était passé ? Finis-je par lâcher. C'était plus fort que moi, j'ai réussis à m'habituer à son absence et la voilà qui débarque de nouveau dans ma vie, l'air de rien. Je pouvais plus, quand je l'ai vu arrivée, j'ai tout simplement arrêter de respirer, comme la fois où elle m'as quitter. - Je suis désolé, mais moi j'peux pas faire comme si de rien était. J'me suis dis, j'vais lui réparer sa foutue voiture maintenant comme ça, elle n'auras pas à revenir, mais voilà que tu reviens avec de la bouffe. Alors j'aimerais savoir à quoi tu joue ? Lâchais-je alors, c'était peut-être dur, mais je ne savais pas faire autrement. surtout quand j'avais mal.

Bien que je sois partie pendant une année entière, je me rendais compte que la tête de mule cachée sous la ford focus n'avait pas changé. Il était tel que je l'avais laissé un an auparavant. Borné. Il est vrai que j'avais besoin d'une voiture, ce n'est pas pour rien si j'avais passé ma journée à aller de garage en garage pour trouver la perle rare, mais je n'en n'avais pas nécessairement besoin dans une heure précise. Je pouvais tout de même attendre fin de semaine. En attendant, il y avait les bus ou même les taxis, je n'étais pas non plus privée de véhicule, mais il est vrai qu'être tributaire de quelqu'un ce n'était pas forcément quelque chose que j'aimais. Tout ce que je voulais c'était mon indépendance, pouvoir aller où je veux, quand je veux, sans attendre après quelqu'un. Mais bon, pour quelques simples petits jours, j'étais prête à faire un effort. Cependant, le côté têtu du ténébreux me décourageais, et je savais pertinemment que quoi je ferais la réponse serait "elle sera prête dans une heure". C'est fou ce qu'il pouvait être borné. Quoi que j'étais mal placée pour parler, quand on sait que j'étais à quelque chose près aussi chiante que lui. Mais aujourd'hui tout particulièrement, il me battait. Je ne comprenais même pas comment il pouvait être aussi gentil ? Ou plutôt serviable. C'est vrai, il n'avait aucune raison d'agir de la sorte avec moi, après l'avoir quitté de la sorte. Peut être était-il tout simplement poli et courtoie dans le domaine de son travail. Bref. Quoi qu'il en soit, je ne bronchais pas plus et quittais l'entrepôt pour au moins aller lui commander de quoi manger. Dans mes souvenirs, ce n'était pas le genre de mec à s'arrêter le midi pour faire une pause repas. Il pouvait très bien enchaîner 8h/20h30 non stop. C'est d'ailleurs pour cette raison que très souvent je venais déjeuner avec lui le midi, au moins j'étais sûre qu'en venant lui apporter quelque chose, il le mangerait. Une fois la commande arriver, je retournais dans l'entrepôt, lui était toujours sous la voiture, moi je lui déposais son paquet sur son atelier et lui faisais remarquer que quelque chose l'attendais. Sans plus attendre, moi, je retournais à l'extérieur pour manger tranquillement sur un banc, le temps qu'il ait terminé. Et là, 3, 2, 1... Boum. La bombe éclate. J'aurai du m'y attendre à celle là, d'ailleurs, ça m'étonnais que la bombe n'ait pas éclaté avant. A mon avis, il attendait LE truc pour me bondir dessus. Enfin, je n'avais pas fais ça dans un but forcément précis. Juste pour le remercier, mais s'il n'était pas content et qu'il ne voulait pas le manger, je n'allais pas le retenir, il pouvait jeter le sachet dans la poubelle.
Toutefois, parler avec lui à travers le garage, cela ne m'intéressais pas, alors je me levais du banc pour regagner l'intérieur. J'avais beau être à l'extérieur, j'avais précisément entendu ce qu'il avait pu me dire. Lorsque j'arrivais dans la pièce où il était entrain de s'occuper de la voiture, ce dernier faisait l'autruche à garder la tête sous la voiture. Bon dieu ce qu'il m'énervait quand il agissait ainsi. Déjà que je redoutais le moment de le voir. Au final, j'aimais bien quand il était poli et courtois, dommage que ce soit la fermeture et que personne ne soit là pour me sauver la mise. A mon tour, la colère montait en moi. « Je pensais que tu avais un minimum changer, mais en fait t'es toujours aussi con ! J'ai pas fais ça pour que tu me pardonnes, j'ai fais ça sur le principe, parce que je sais que t'es le genre d'abruti à t'enchaîner 12h de travail d'affiler sans te nourrir, et c'était uniquement pour te remercier de prendre une heure de ton temps libre, avec lequel tu aurais pu faire autre chose, boire ou draguer par exemple, pour moi » Bon j'y étais allée un peu fort, je regrettais déjà mes paroles mais cela me mettait hors de moi, le mec était clairement en train de me reprocher qu'il faisait ma voiture exprès pour que je n'ai pas à revenir. Non mais je ne lui avais jamais imposé une telle chose, c'est lui qui me l'avait imposé, moi je ne lui avais rien demandé, j'étais prête à attendre, mais monsieur voulait encore jouer les macgyver en herbe. « Non mais t'as raison, tu sais quoi gardes te là ta focus, je vais me démerder, j'ai ni besoin de ta voiture, ni de tes services » Et voilà, le retour de Nony. Enfin, surtout le retour de la grosse peste qui ne supporte pas que l'on lui parle ainsi, et généralement, quand je me sens attaquée et que l'on touche à mes points faibles, j'ai tendance à m'emporter rapidement. Impulsive vous dites ? Il l'était tout autant que moi. Je crois que ça avait d'ailleurs toujours été comme ça entre nous. On avait tendance à mal prendre les choses, s'emporter pour rien.

J'avais exposé, je n'ai pas pu me retenir et franchement j'aurais dû le faire dès qu'elle est arrivée ici. Je croyais m'en être débarrasser de cette foutue douleur et la revoir à tout déclenché. Je l'entendais débarquer dans l'atelier. « Je pensais que tu avais un minimum changer, mais en fait t'es toujours aussi con ! J'ai pas fais ça pour que tu me pardonnes, j'ai fais ça sur le principe, parce que je sais que t'es le genre d'abruti à t'enchaîner 12h de travail d'affiler sans te nourrir, et c'était uniquement pour te remercier de prendre une heure de ton temps libre, avec lequel tu aurais pu faire autre chose, boire ou draguer par exemple, pour moi. » dit-elle en haussant le ton. Et en plus elle s'attaque au point sensible, parce qu'elle sait que j'ai un problème avec l'alcool, qui, pour être honnête ne s'est pas arranger. Je fis alors glisser la planche sur laquelle je me trouvais pour sortir de dessous la voiture et me redresser pour être à sa hauteur. - Oh mais t'en fais pas, c'est pas une heure de taf en plus qui va m'empêcher de m'envoyer n'importe quelle fille. Lâchais-je alors. Putain mais quel con! Pourquoi j'ai sorti ça. - Mais crois pas que j'ai fais ça pour t'éviter un trajet inutile, j'ai juste fais ça pour ne pas avoir à te revoir. Lâchais-je alors durement. Je sais que je le regretterais plus tard d'avoir dis ça, mais bon comme elle l'as dit, je suis toujours aussi con. « Non mais t'as raison, tu sais quoi gardes là ta focus, je vais me démerder, j'ai ni besoin de ta voiture, ni de tes services. » lance-t-elle. - Eh bah tant mieux ! Lâchais-je en jetant dans un tas de ferrailles cette foutue clé à molette que j'avais dans les mains, il faut que je me casse, vite, avant de ne dire plus de conneries que je ne le fais déjà. Je disparaissais alors à l'intérieure du bâtiment pour regagner le bureau et claquer la porte derrière moi, la laissant seule dans l'atelier. En sortant de prison je me suis toujours dis que je ne laisserais jamais une femme me tenir par les couilles et qu'est-ce que j'ai fais avec elle, je l'ai laisser faire pour qu'ensuite elle me laisse comme une pauvre merde. Comment je suis censé croire ce qu'elle me dira par la suite, alors qu'elle m'as toujours dis que mon passé ne changeras jamais ce qu'elle ressent ? Foutaise !