Il avait passé toute la journée à l’extérieur, furieux et hors de lui. Il avait tout découvert en même temps, tombant par hasard sur la jeune Eliza qui était venue réclamer un papier qu’elle avait soi-disant oublié chez Watts : n’y comprenant rien, il avait demandé de quoi il s’agissait et quand elle avait parlé des résultats du test de paternité, il était tombé de haut. Mais quand en plus il avait découvert le pot aux roses concernant Lily-Anne et leurs ‘retrouvailles’ alors que Derek lui avait juré qu’il ne s’était rien passé, il s’était senti comme le dernier des cons. Watts étant sorti pour un rendez-vous d’affaires important, il avait pris sa veste et était sorti sans prévenir, l’esprit totalement chamboulé et tourmenté. Et exprès, il n’avait donné aucune nouvelle de la journée : que Watts patauge dans l’incertitude et l’angoisse, il l’avait bien mérité ! Comment avait-il pu être stupide au point de le croire, de gober ses mensonges et de penser qu’effectivement, Derek lui serait fidèle ? Tout était comme avant : il se fichait de lui, de lui mentir du moment que Thompson restait sagement à l’attendre à la maison pendant qu’il courait de lit en lit.
Thompson en était malade. Et fou de rage de s’être fait avoir par ses belles paroles. Non seulement il l’avait trompé mais en plus… Il allait avoir un enfant avec une autre, il ne lui avait rien dit, avait tout caché, fait comme si Thompson n’avait pas à savoir. Et qui est-ce qui parlait de confiance dernièrement, quand il était tombé sur ces photos dans son portable ? Ses grands discours comme quoi il ne pouvait pas rester avec un homme qui ne lui faisait pas confiance, ne pouvait pas l’épouser, ne… Thompson s’était senti tellement misérable à cet instant-là d’oser douter de Derek et voilà qu’il découvrait qu’il avait eu raison mais qu’en plus, Derek lui avait tout caché ! TOUT ! C’était pire que de la trahison : c’était du foutage de gueule et il ne supportait plus cela.
Ivre de rage, il rentra tard : la nuit était déjà tombée mais il ne l’avait pas vu. Il claqua la porte, passa devant Maria qui semblait ahuri et inquiète, et monta quatre à quatre les escaliers jusqu’à leur chambre. Une fois là, il ouvrit leur placard et en sortit une valise qu’il ouvrit et jeta sur le lit.
C’est à peine s’il entendit Derek qui entrait dans la pièce et il attaqua sans même le regarder, les mains entre ses chemises dans l’armoire :

« Ne t’inquiète pas, je ne reste que le temps de prendre mes affaires ! »

La vie de Derek était en train de devenir un enfer sur terre. De son ancienne vie de débauche, de luxure et de plaisir, il était tombé dans un puits sans fin de problème. Des soucis qui s’additionnaient les uns aux autres. Il avait mis une jeune femme enceinte, il avait perdu sa fille après avoir tenter de l'aider, que pour une fois dans sa putain de vie, il avait vraiment prit action. Et ensuite... il avait Thompson. Son rêve de pouvoir vivre comme mari et époux. D'avoir une vie paisible et vivre heureux jusqu'à la fin de leur jour n'était là qu'un rêve éphémère. Les chicanent, les non dits et bien davantage encore, les séparaient à petit feu. Derek se sentait perdu, trahis par ses proches, bien qu'il soit l'auteur de ses problèmes. Y faire face, sans le moindre appui était quelque chose qu'il ne savait faire. Pour seule compagne, il choisit l'alcool. Oui, il avait recommencé à boire. À petite dose, trahissant davantage les vœux faient à Thompson et à la mémoire de son fils. Mais la vie était tellement difficile, qu'il préférait oublier certaine chose. Jamais complètement saoul, car il devait se masquer aux yeux de son fiancé. Buvant juste assez pour que l'alcool lui picote le cerveau. Dès le matin, ou même durant la nuit en cachette. Derek devenait peu à peu une ombre, un impair de la vie. Il réglait ses problèmes par d'autres problèmes, s'y enfonçant par bêtise humaine.

Un beau jour, il était revenu à la maison après un rendez-vous dans la matinée. À son retour, Thompson avait disparut. Sans laisser de message, sans un simple sms. Non rien, aucune trace de lui. D'abord on s'était dit qu'il était seulement allée se promener ou même faire les magasins. Aucune nouvelle, Derek lança des appels, écrivit des sms, mais au final, toujours rien, que le néant. Plonger dans le doute, son amante fut présente pour lui, mais il ne perdit pas espoir. Il se rongea le sang, oui, vraiment inquiet d'être laisser sans nouvelle. Derek faisait les cent pas dans toute la maison, sans manger de la journée, il était peu a peu en train de devenir violent envers Maria et George. L'après-midi passa puis la soirée. Toujours sans nouvelle, il pensa peu a peu au pire alternative, et tenta d'appeler les services de secours. Qui sait, Thompson aurait pu faire une rechute ou autres.

La nuit était maintenant tombé, et là, Thompson refit surface. Difficile de le manquer à la puissance qu'il usa contre la porte. Une vraie bête enragée. Derek le rejoignit dans la chambre, voulant lui défiler toute sa colère, mais voyant la valise sur le lit, bien ouverte et où des vêtements y étaient jeté. On s'arrêta, l'air qui deviendra des plus livides. « Ne t’inquiète pas, je ne reste que le temps de prendre mes affaires ! »

''- Thom... tu ne peux pas me faire ça...''

Ce n'était sûrement pas les mots les mieux utilisés, mais il était naturel. Oui, il les regretta tout de suite après les avoir dit. Il s'avança pour tenter de racheter cette erreur.

''- On... enfin... tu ne vas pas simplement partir... nous sommes... enfin... fiancé il me semble... et je t'aime. Thom... je comprend que tu peux être en colère contre moi. C'est normal après ce que tu as appris dernièrement. Moi-même ça m'excède pour Eliza... mais est-ce une raison pour... ''

Il osa même pas dire le mot, non, Thompson n'allait pas le quitter. C'est le cœur gros, qu'une boule se forma dans sa gorge, et à peine quelques secondes de plus pour que les larmes lui montent aux yeux.

''- je t'aime... voyons... calme-moi... ne fait pas de bêtise.''

Il n’en pouvait plus : son cœur menaçait de déborder et il le serrait à lui en faire mal, tellement la trahison était énorme. Il en voulait à Derek de lui avoir tout caché et d’avoir menti sciemment, mais il s’en voulait encore plus à lui-même d’y avoir cru, bêtement. De penser qu’un homme comme Derek Watts, qui avait le monde à ses pieds, se contenterait d’un homme aussi simple que lui, d’un seul amant à longueur de temps. L’appétit de Derek était insatiable : il voulait des plus belles choses, les plus beaux objets et les plus chers, mais en plus de cela, il ne se contentait pas d’une seule personne dans sa vie. Et tout ce qu’il dirait n’y changerait rien : Thompson n’avait plus confiance.
Alors il faisait ses valises et quand il entendit Derek dans son dos le supplier de rester, il sentit la colère augmenter d’un cran en lui. L’homme d’affaire était vraiment gonflé d’oser lui dire tout cela !!
Il se retourna brusquement et darda un regard où brillaient des larmes de colère dans ses yeux : des larmes de douleur aussi, mais contrairement à Derek, elles n’étaient pas destinées à faire changer son amant d’avis. Au contraire, Derek avait tout gâché.

« Tu m’aimes ? Ah oui tu en es sûr ? Pouvoir te contenter d’un homme comme moi, sans argent, sans artifice mondain, sans gros bijoux et belle voiture ? Ou tu aimes plutôt l’illusion que je te donne, d’avoir un ‘fiancé’, quelqu’un qui t’aime, le beau conte de fée que tu construis avec ton argent Derek ? Tu es agacé dès que je te restreins parce que j’aimerai t’acheter un bijou avec mon argent, tu ne comprends pas mes rêves les plus simples comme manger des marsmallows sur la plage, tu… Tu n’en as rien à faire de moi, et le pire Derek, c’est que tu me mens !! »

Il jeta rageusement la chemise qu’il tenait sur le lit avant de baisser le regard, essayant de reprendre une respiration normale même si sa colère le faisait haleter. Il en avait marre : les dernières semaines avaient été trop dures, il sentait que Derek s’éloignait et lui en voulait pour quelque chose et il n’arrivait pas à mettre la main dessus. Mais quand il avait appris… Il avait cru devenir fou.

« C’est toi qui me parlais de confiance dans un couple Derek. Tu as osé me dire que tu ne pourrais pas rester avec un homme qui n’avait pas confiance en toi : tu me l’as dit, tu as même refusé de m’épouser pour ça ! Alors que devrais-je penser maintenant, hein Derek ? J’ai appris pour Lily-Anne et toi… Mais en plus découvrir cet enfant à venir que tu m’avais caché… Merde, t’as jamais eu confiance en moi et pire, tu m’as menti ! Tu m’as tout caché, en espérant que je ne découvrirai rien, parce que je n’étais que Thompson. Thompson l’abruti, Thompson le prostitué, le faire-valoir, l’homme qui t’attendait sagement à la maison pendant que tu prenais du bon temps ailleurs… Mon dieu ce que j’ai pu être bête !! »

Il prit une grande inspiration, chassa une larme qui avait coulé sur sa joue et releva un regard brûlant de haine vers son amant… ou plutôt ancien amant, car il aurait beaucoup de mal à lui pardonner cela.

« Et si ça se trouve, il y en a eu d’autres… Je pensais que tu avais changé, que j’étais vraiment devenu important à tes yeux, mais tu m’as berné et de la façon la plus sordide. Je n’en peux plus Derek, je… Ça fait trop mal. J’ai supporté de te voir aller voir ailleurs une fois, mais pas deux. Ecoute, il vaut mieux que je parte. T’es allé trop loin cette fois-ci. »

Derek ne savait pas que ce qui était sur le point de tout faire éclater était ce mensonge qu'il avait raconté justement pour que nous n'en arrivions pas là. Thompson au final, était en droit d'être en colère contre lui. Alors, on le laissa évacuer sa pression. Après tout, l'autre homme ne faisait qu'au début évacuer des soucis qui n'étaient pas réel. Oui, Derek se contentait de lui, après tout, sa dernière dépense, il n'en avait même plus la moindre idée. Passer dans l'oubli. Ok, il n'a pas encore apprit à faire de simple moment comme d'aller sur la plage. Le couple était trop déchiré pour cela pour l'instant, mais ce n'était pas parce qu'il en était incapable. La situation ne s'y prêtait juste pas. Le problème fut plus important que Thompson l'accusa de lui mentir? Pourquoi pour le bébé? Voyons, Derek aurait pu ne pas être le père. Et l'était-il seulement? Le papier prouvait que oui, alors oui, il l'était, Derek globa cette histoire, et il l'aurait annoncé à Thompson quand le verdict serait tombé. Il n'a pas voulut lui mentir. On voulait juste être certain avant de le lui annoncer. Et pourtant, Thompson l'avait apprit d'une autre bouche que la sienne. Là, encore il était en droit d'être en colère, mais non, c'était plus grave que cela. Quand Thompson viendra à énoncer le nom de Lily-Anne. Là, Derek deviendra plus blanc que la neige.

''- Enfin... je... une... fois... et... pour la... quitter... je... non... Thompson... mon Thompson... je t'aime... j'ai honte de moi... mais... c'était pour une toute dernière... tu connais mes sentiments envers elle... mais c'est toi que j'avais choisit... Thom... je te jure s'était une seule et petite fois... quand je lui ai annoncé... elle s'est dévêtu devant moi... ok ok... c'est pas un viol non plus... enfin je voulais pas te le dire pour qu'on n'en vienne pas à cette discutions... Je t'aime toi... je t'ai choisit... ''

Il avait su dès l'acte passer que ça allait un jour ou l'autre lui tomber dessus. Pourquoi avoir mentit? Parce qu'il avait toujours été un trouillard. Il pensait que l'oubli ferait que tout cela passerait. Bon ok, ses sentiments envers la jeune femme serait toujours présent, mais il avait choisit Thom.

''- Je me fiche des artifices... enfin... je t'ai dit que je patienterai pour la bague... et pour tout... Bordel Thomp... tu... j'ai besoin de toi... ne m'abandonne pas présentement... j'ai trop besoin de toi à mes côtés... maintenant plus que jamais...''

Que pouvait-il lui dire pour le faire rester? Non, Derek ne pouvait pas imaginer que les choses se terminent maintenant. Les jambes tremblant, il ira refermer la valise.

''- Tu es ici chez toi... Thom... je t'aime... avec toi que je veux passer ma vie... ne... ne me fait pas ça... j'ai fait une erreur... j'aurais peut-être dû t'en parler... mais s'il te plait... je suis faible sans toi... J'ai besoin de toi...''

Les larmes étaient de plus en plus présente, mais il ne savait vraiment pas ce qu'il pourrait lui dire pour le faire rester. Les mots lui manquaient, le pardon... il doutait ne jamais l'obtenir et là, il posa la main sur le lit, pleurant de plus belle.

''- Thommm... ne me fait pas ça... je t'en supplis... on ne peut survivre l'un sans l'autre... ça c'est toi qui me l'a dit.''

[Tu me fais pleurer]

Voir Derek céder ainsi aux larmes devant lui lui tordit le cœur et sa haine recula pour faire place à un désespoir sans fin. Il passa sa main sur son front comme pour réfléchir, pour se laisser le temps… Sauf qu’il était trop tard malheureusement : pouvait-il réellement lui pardonner cela ? Deux mensonges énormes, sans même parler de tout le reste ? Thompson se sentait épuisé et ne savait pas s’il aurait la force de continuer ainsi : Derek l’aimait, il le savait, mais à force… Cela faisait beaucoup. Beaucoup trop à vrai dire.
Il laissa retomber la chemise sur la valise que Derek venait de fermer et lâcha un soupir lourd.

« Sauf que je n’y arrive plus Derek. Tu dis que c’était la dernière fois, mais c’est ce que tu me sortais à chaque fois avant ! Et cet enfant, tu comptais m’en parler quand ? A sa majorité ? Je… Même si tu attendais le test, je sers à quoi si tu ne peux pas me confier tes doutes et tes angoisses ? Je ne suis qu’un sextoy de plus dans ta collection, c’est ça ? »

Il se laissa tomber en position assise sur le lit, repassant sa main dans ses cheveux, incapable de se calmer.

« Tu dis que tu te fiches des artifices mais tu m’humilies dès que tu le peux, tu ne comprends pas que j’ai envie de devenir quelqu’un, de faire quelque chose de ma vie et de ne pas me contenter de piocher dans ton argent à toi. Tu t’en moques, tu… Je ne suis qu’un jouet pour toi Derek ! Tu m’as abandonné autrefois sans te retourner, je suis revenu, j’ai fait l’effort, je me suis battu mais toi… Toi tu te contentes de prendre ce que je te donne et d’exiger, et dès que je contrarie tes plans, tu te venges de manière impitoyable. Tu n’es qu’un gosse et moi, je… je suis exténué de devoir toujours faire des efforts. Exténué d’avoir dû me battre pour toi quand tu hésitais entre moi et Lily-Anne, exténué d’avoir dû ‘prouver’ que je t’aimais alors que toi, tu t’es contenté de t’asseoir et de choisir l’un de nous deux comme un grand pacha. »

Il fronça les sourcils, triturant ses ongles sans oser relever son regard vers son amant en pleurs.

« Si seulement je n’étais pas tombé amoureux, cela n’aurait aucune importance. Je profiterai de ton argent et je serai même l’homme le plus comblé de la Terre. Mais je t’aime et… ça bouleverse tout. Je veux plus. Plus qu’un gamin qui exige sans jamais rien donner en contrepartie. Et je ne parle pas de ton argent Derek. »

Alors après un soupir il se releva et attrapa sa valise qu’il ouvrit de nouveau pour y mettre la chemise qu’il avait sorti :

« Laisse-moi partir s’il te plaît. »

Derek se sentait vraiment mal, inquiet durant toute la journée. Ne pas lui avoir donner de nouvelle lui avait fait croire en des scénarios horribles. Thompson qui fait une chute, ou qui disparaît pour ne plus jamais revenir. Bien qu'en réalité, il comptait bien s'en aller, dû moins en laissant une trace derrière lui. Sauf que Derek n'était pas capable de le laisser partir. Il l'aimait trop pour cela. Thompson pouvait bien être en colère ou excéder, mais cela ne lui donnait pas les droits de mettre fin à leur relation. Ce choix, on ne l'accepterait pas. On ferma la valise, lui interdisant de la prendre.« Sauf que je n’y arrive plus Derek. Tu dis que c’était la dernière fois, mais c’est ce que tu me sortais à chaque fois avant ! Et cet enfant, tu comptais m’en parler quand ? A sa majorité ? Je… Même si tu attendais le test, je sers à quoi si tu ne peux pas me confier tes doutes et tes angoisses ? Je ne suis qu’un sextoy de plus dans ta collection, c’est ça ? » Pourquoi était-il si dur? L'enfant, nous avions seulement décider d'attendre, mais cela Thompson ne voulait pas y croire. Il n'avait pas confiance en lui, cela il le savait. L'homme avait beau se sentir trahit, mais Derek savait gérer ce genre de situation, ce n'était guère la première qui l'excusait d'être le père d'un enfant. Outre que c'était l'une des rares fois où cela était véridique.

''- Attends... je... j'attendais les résultats et tu le sais, pour moi, avant ça n'avait pas d'importance, qu'une fille comme les autres qui m’accusait de l'avoir mise en couche. ''

Pourquoi en aurait-il parler? Derek avait presque oublier ce détail, laissant les semaines passés plutôt que de s'en préoccuper. Il aurait gérer la situation quand le temps serait venu. Après tout, pourquoi alerter tout le monde si cela n'avait été qu'une fausse alerte. Très peu pour lui. Dès le même soir où Eliza était venu, il aurait tout raconter a Thompson. Outre que ce dernier avait apprit la nouvelle, blâmait Derek d'avoir garder un secret, bien que pour lui, s'était juste un problème a arrangé, et non pas un secret. Son seul secret était sa relation avec Lily-Anne. Là, oui il avait mentit, cacher la vérité, mais à vrai dire, quand on eut quitté la femme, cette dernière l'avait énormément blessé et Derek avait toujours du mal à avouer ses douleurs. Encore maintenant, il s'était muré derrière des mensonges, avait recommencé à boire pour fuir la réalité. Tous l'abandonnait, Lily-Anne, Violette et maintenant même Thompson. Et dire qu'il avait eut confiance que ce dernier ne le ferait jamais. Ce que la réalité pouvait être si cruel et destructrice. « Tu dis que tu te fiches des artifices mais tu m’humilies dès que tu le peux, tu ne comprends pas que j’ai envie de devenir quelqu’un, de faire quelque chose de ma vie et de ne pas me contenter de piocher dans ton argent à toi. Tu t’en moques, tu… Je ne suis qu’un jouet pour toi Derek ! Tu m’as abandonné autrefois sans te retourner, je suis revenu, j’ai fait l’effort, je me suis battu mais toi… Toi tu te contentes de prendre ce que je te donne et d’exiger, et dès que je contrarie tes plans, tu te venges de manière impitoyable. Tu n’es qu’un gosse et moi, je… je suis exténué de devoir toujours faire des efforts. Exténué d’avoir dû me battre pour toi quand tu hésitais entre moi et Lily-Anne, exténué d’avoir dû ‘prouver’ que je t’aimais alors que toi, tu t’es contenté de t’asseoir et de choisir l’un de nous deux comme un grand pacha. » Derek ouvrit la bouche, ce que les gens pouvaient être cruels. Thompson l'accusait d'être rester assis, mais au contraire, il avait eut foi en son homme, avait réfléchit de manière cessé et adulte pour choisir ce qu'il pensait être le meilleur des amours. Derek avait ensuite dû vivre le rejet de sa fille, de Lily-Anne qui se refusait même de l'aider, outre que pour Violette. Non, là, lui aussi avait dû faire des sacrifices, il ne l'avait pas eut aussi facile que Thompson le disait. Par contre, on baissa la tête, blessé par les mots, croyant en chaque monstruosité dites contre lui.

« Si seulement je n’étais pas tombé amoureux, cela n’aurait aucune importance. Je profiterai de ton argent et je serai même l’homme le plus comblé de la Terre. Mais je t’aime et… ça bouleverse tout. Je veux plus. Plus qu’un gamin qui exige sans jamais rien donner en contrepartie. Et je ne parle pas de ton argent Derek. » Si seulement il n'était pas tombé amoureux? Est-ce vraiment ce qu'il venait t'entendre? Derek releva la tête, poignardé en plein cœur, ainsi, on regrettait d'être tomber amoureux de lui? Comment pouvait-il dire une telle chose? Les larmes montèrent davantage au visage de Derek.

''- Je t'ai pas seulement donner mon argent... j'ai... dernièrement abandonné ma famille, une femme qui disait m'aimer... et là tu réagis comme le dernier des idiots si tu crois que mes sentiments envers toi n'ont été que pour ta bite. J'en ai assez entendu pour ce soir. Tu as peut-être le droit de me détester, mais n'ose jamais dire que j'ai rien laissé pour toi. Ça c'est injuste. J'ai perdu bien des amitiés pour toi, mais non, jamais tu ne verras en moi rien de plus qu'un homme riche. C'est peut-être toi qui a tord à mon sujet, McMillian. Je suis prêt à tout pour toi, et quand je n'ai pas voulut te dire pour le bébé, ce n'était pas parce que je ne voulais pas le garder pour moi, seulement parce que j'aurais pu ne pas être le père, et sincèrement je ne voulais pas non plus me créer de faux espoir, alors j'ai attendu. Tu peux me détester, mais pour Lily-Anne, je l'ai complètement perdu, en décidant de t'aimer toi. Mais non, tu vois rien de plus que ma bite en chaleur qui t'a trompé. ''

Derek était rarement aussi en colère que présentement, ça ne lui ressemblait que très peu, mais là, Thompson l'avait blessé comme personne auparavant.

''- Tu veux t'en aller? Mais tu es chez toi voyons, C'est plutôt moi qui vais partir. Ah... et garde donc George tiens, c'est sûrement lui qui t'a dit pour Lily-Anne, et si je revois cet homme, je l'actionnerai pour avoir oser parler de tout ça. Garde la villa, elle est déjà a toi, et c'est clairement moi qui n'ait plus a faire dans ta vie. Parce que visiblement c'est là, ton choix, me rejeter.''

On ouvrit la porte de la chambre, et c'est Derek qui décida de partir, Thompson lui brisait le cœur et même l'âme, et prit de panique, Derek quitta la maison d'un pas très rapide, s'essuyant les yeux du revers de la main. Saleté pourquoi diable les gens étaient tous aussi méchant, quand lui ne faisait que lui ouvrir son cœur et sa gentillesse.

Thompson savait tout ce que Derek avait enduré avec sa famille quand il avait affiché son homosexualité, mais… Mais il l’imaginait dans les bras de Lily-Anne et tout s’effaçait, tout disparaissait. Il lui en voulait tellement qu’il en avait la vue brouillée par la rage et la douleur. Il ne supportait pas qu’il l’ait trompé mais plus que tout, il crevait de trouille à l’idée de retomber dans le même enfer qu’avant : Derek avait toujours été un sacré libertin et il n’imaginait qu’il puisse se contenter d’un seul homme. Et surtout de lui, qu’il ne cessait de dénigrer parce qu’il n’avait pas assez d’argent, parce qu’il ne se pliait pas toujours à ses caprices…
Thompson était vraiment fatigué de toujours lutter, à la fois contre Derek mais aussi contre ses propres peurs. Il l’écouta, le cœur de plus en plus détruit, et comprit qu’ils étaient dans une impasse. Sans doute était-ce mieux qu’ils se séparent maintenant avant de se faire plus de mal ? Thompson était effectivement injuste envers l’homme d’affaire, mais ce dernier refusait de voir ses torts : ils allaient finir par se dire des choses qu’ils regretteraient amèrement, alors quand la colère explosa et que Watts décida de partir en lui laissant la maison, Thompson s’assit sur le lit, comme sonné. Il le regarda partir, hésitant à le retenir, à lui courir après mais… Mais c’était lui qui s’était mis en colère au début, lui qui avait menacé de partir alors… Il devait le laisser s’en aller. De toute façon ils étaient clairement dans une impasse et Thompson n’en pouvait plus.

Il sursauta quand la porte claqua mais n’eut pas le courage de se relever. Il resta assis et passa sa main sur son visage en soupirant. Il n’aurait jamais cru en arriver là un jour… Il aimait réellement Derek mais… Trop de choses les séparaient et il avait toujours cette impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas mériter Watts et que ce dernier attendait quelque chose de lui qu’il n’était pas en mesure de donner.
Le silence retomba dans la grande demeure. Il plaqua sa main sur sa bouche : Derek était parti. Définitivement parti. Il ferma les yeux et se mit à pleurer en silence, anéanti.
Il passa le reste de la journée enfermé dans la chambre, et ne répondit même pas quand Georges vint timidement frapper à sa porte. C’était lui qui avait provoqué tout cela, mais son cœur en saignait quand même : il savait qu’il devait prendre des mesures, voir avec Georges ce qu’il devait faire, qu’il avait ce rendez-vous avec la banque concernant son projet mais il se sentait vide : il n’arriverait pas à pardonner à Derek et tout cela ne rimait à rien. L’avenir s’annonçait bien sombre…

Derek avait quitté Thompson, c'est une fois la porte passée qu'il réalisa toute la colère dont il venait de faire preuve. Ce n'était pas une vraie rupture... enfin... si... non... il avait seulement voulu donner du temps a Thompson pour remettre ces idées en ordre, bien qu'en y repensant, ce n'était guère les mots qu'il lui avait prononcé. Peut-être que l'émotion avait été trop forte, car jamais il ne voulait vraiment le quitter. Prendre une pause et laisser Thompson réfléchir plus amplement à ce qu'il voulait pour eux deux. Le cœur battant, Derek était bien incapable de tourner les talons, non, il était tout de même en colère que Thompson ait pensé l'abandonner lui aussi. Dans un soupire las, Derek se dirigea vers sa voiture. On s'y assis, mais loin de démarrer celle-ci pour le moment. Il fixa droit devant lui. Avait-il vraiment quitter l'amour de sa vie? Les doigts lui tremblaient et il les cramponna autour du volant, où il s'y écraserait bien le visage pour se traiter d'idiot. Les minutes passèrent avant qu'il se calme enfin. La villa semblait toujours très silencieuse. Non, pour ce soir, il était trop tard, et la tension semblait encore bien trop présente. Même si on savait qu'on ne risquait pas de dormir, on devait rentrer... dans son ancienne demeure. Après tout, ça serait un peu con d'aller à l'hôtel quand il avait encore sa maison familiale.

On décida de s'y rendre, non pas sans passer dans un marché d'alcool pour y prendre plusieurs bouteilles Oui, ce soir, il risquait de boire, parce que sinon, il ne risquait pas de dormir. En fait, en repensant à tout cela, le voilà qui se remet à pleurer dans sa voiture. Il lui fallut plusieurs minutes pour se calmer et reprendra la route le cœur très lourd. Une fois chez lui... bien que ça semblait si vague de dire chez lui... il ouvrit déjà sa première bouteille et ira s'installa dans un des salons. C'est en buvant le premier verre qu'il se remet à pleurer. Le deuxième n'est guère meilleur en émotion. Mais plus il les enfilait et plus les larmes le quittait. Plus au moins ivre, il se retrouva enfin à ne plus rien penser. Cette nuit là, il dormit sur le canapé présent dans le salon. Complètement habillé et ivre mort.

Le lendemain, de peur que Thompson le retrouve ainsi, il lui fallut à peine cinq minutes pour tout ranger malgré sa gueule de bois et... se remit à pleurer. Thompson lui manquait cruellement... fouillant sa poche, il devait absolument lui envoyer un SMS. Aura-t-il une réponse? Difficile de le prévoir mais au moins, il avait dit a Thompson de ne pas prendre de décision trop active et qu'il le laisserait ''respirer''. Ceci fait... quoi faire d'autre? En fait, Derek se sentait complètement vide, et le revoilà a pleuré toute les larmes de son corps. Direction, le lit, difficile de faire autrement quand il ne fait que pleurnicher comme une madeleine. Leur première journée de séparation fut difficile pour Derek qui refusa toute visite, ou même de manger. Et ce malgré Maria qui était venu lui préparer ses plats préférés. Derek resta enfermer dans le noir.

Les jours suivants ne furent guère meilleur, Derek mangeait comme un moineau, et il semblait se laisser mourir à petit feu. Il allait avoir besoin de temps pour pouvoir se remettre de tout ceci. Thompson lui manquait beaucoup trop.

Il ne cessait de repasser la scène dans sa tête, d’imaginer Derek avec cette fille, avec Lily-Anne et de se dire que le brun avait osé lui mentir sciemment. Il lui en voulait et s’en voulait aussi d’avoir cru à leur histoire alors que visiblement, tout cela n’avait été qu’un immense jeu pour l’homme d’affaires.
Pourtant, dès le lendemain, et sur les conseils de Georges qui avait été renvoyé par Derek, il s’attela à son projet, refusant de se laisser abattre. Il n’avait jamais baissé les bras même quand il avait atterri dans la rue, alors il ne comptait pas le faire maintenant ! Surtout pour un menteur comme Derek ! Il se rendit au rendez-vous avec la banque, même s’il avait espéré y aller avec Watts, et le banquier se montra étonnamment intéressé par son projet. Après cette entrevue, très motivé, Thompson avait été faire le tour des locaux commerciaux à louer, essayant de trouver la perle rare au milieu de toutes les offres. Puis il commença à chercher des fournisseurs, regarder les journaux pour les annonces de décès – et donc de futures ventes d’objets anciens – et s’y consacra corps et âme, refusant de sombrer dans la dépression.
Il pensait souvent à Derek, partagé entre l’envie de l’appeler pour savoir s’il allait bien et celle de l’effacer de son répertoire. Il savait que l’homme d’affaires avait encore des espoirs les concernant mais à ses yeux, c’était trop tard : il avait trop souffert et il ne supporterait plus une nouvelle trahison de ce genre-là. Alors plutôt que de revenir encore une fois sur sa désastreuse vie amoureuse, qui n’avait été que désillusions et déceptions, il préféra se consacrer à son travail. Il avait réussi à mettre un peu d’argent de côté et cela lui permit de démarrer et pouvoir tenir en attendant d’avoir un vrai salaire : il ne savait pas comment faire avec la maison parce que les taxes locales étaient tellement onéreuses qu’il savait qu’il ne pourrait jamais les payer. Il hésitait donc à déménager et finit un beau jour par avouer à Georges qu’il devenait trop difficile de rester là pour lui, surtout avec tous les souvenirs de Derek. Il n’avait même pas osé s’aventurer dans son fumoir, et son fantôme était partout au point qu’il finit par se trouver un petit appartement en ville et déménagea ses quelques maigres affaires, bien décidé à repartir de zéro.

Derek avait accepté de faire une pause avec Thompson, de laisser du temps à ce dernier pour qu'il digère les dernières mésaventures de Watts. Il était loin de se douter que la simple pause allait devenir une rupture. Il l'apprendra bien malgré lui avec un SMS des plus douteux. En fait, les moindres échanges avec Thompson devenaient un pur calvaire. Chaque fois, cela se terminait avec un téléphone cellulaire en moins. Ceux-ci finissant toujours dans un mur. Derek après chaque échange revenait à boire, se saoulant parfois plus que nécessaire. Il s'était promis de le faire avec modération, mais un alcoolique finissait toujours par oublier les limites. Derek buvait pour oublier son chagrin, et même son travail devenait secondaire. Pour lui, ce n'était guère une bouée de sauvetage. C'est ainsi, qu'il reprit ses goûts de luxure, présence dans des casinos, sortie en mer avec son yatch et quelques invités triés sur le volet, voyage dans le monde avec son jet privée, car rien n'était trop beau ou dispendieux pour Derek Watts. Cela était loin de comblé le vide que Thompson avait laissé dans sa vie. Et ne parlons même pas de ses proches. Derek n'avait contacté personnes pour leur parler de sa descente vers les Enfers. Lui se sentait abandonné par tous. Comme par le passé, le monde semblait contre lui. Car après tout, l'argent était loin de faire le bonheur.

La seule personne qui était dans son vrai entourage était Maria, mais celle-ci malgré le soutien qu'elle tentait de donnée à Derek, tentait de le ramener à la raison, rien n'y faisait. C'est inquiète qu'elle contacta Georges, car Derek lui faisait parfois très peur quand il rentrait saoul et pour une jeune femme de 65 ans, c'était beaucoup trop éprouvant pour elle. Et Watts qui ne voulait pas rengager Georges.