J'étais couché sur mon lit, fixant le plafond depuis une bonne quinzaine de minutes. J'avais une petite balle de stress dans ma main gauche et je la lançais très haut, puis la rattrapait. Je m'étais levé y'a 1h et lorsque j'avais descendu les marches, j'avais trouvé mon père, complètement ivre, écrasé sur le tapis d'entrée. Il était quand même juste 10h. J'avais poussé un soupir et Sam, mon petit frère, m'avait aidé à le mettre dans son lit. C'était pas une chose facile, mais on y était arrivé. Cette dynamique familiale commençait vraiment à me peser lourd. J'avais dû donner de l'argent à Sam pour qu'il aille faire l'épicerie puisque moi, je devais aller bosser. Enfin.. Bosser. Dealer. C'était mon père qui m'avait introduit à ce métier plus jeune. J'avais pas eu le choix vu la mort de ma mère, ça prenait quelqu'un pour faire rentrer l'argent. Ça devait être moi, j'étais la fille de la famille.

J'attrapa ma petite balle et la lança contre ma porte au final. Je me leva d'une traite et m'habilla. Je devais rencontrer un client dans 30 minutes. Je descendis, calla un verre de jus d'orange, donna ma petite liste d'épicerie à Sam et quitta la maison pour la journée. Je trouvais ça dommage qu'à son âge, il ait une vie comme ça. Il avait seulement 17 ans. J'aurais aimé lui donner plus. Au moins, on avait une maison, c'était déjà ça! Je pris ma voiture et me rendit au centre-ville, là où le rendez-vous était prévu. Je me gara un peu plus loin du petit parc et m'y rendit à pieds. Il faisait soleil quand même alors je pris mes RayBan et mon sac à main contenant la drogue. Je m'accosta à un arbre un peu plus reculé et attendit Daniel.

Encore une fois je m'étais couché à une heure pas possible et encore une fois je ne me souvenais pas de tout ce que j'avais pu faire de ma soirée. Après avoir viré la fille inconnue de mon lit, j'allai directement à la douche. À chaque fois je me disais que je ne le referais plus, et pourtant, je me faisais prendre à répétition. La douche me fit un grand bien et je retrouvai un peu mes esprits. Je m'habillai rapidement et j'avalai un truc vite fait. Par la suite, je reçus une notification sur mon téléphone. Il s'agissait d'un rappel pour mon rendez-vous ma dealeuse. J'avais complètement oublié. Je devais remercié mon agenda Outlook pour le rappel de mes rendez-vous. Je pris ma veste et je sortis tranquillement. Je n'allais pas avoir besoin de prendre ma porshe puisque c'était dans un parc tout près de chez moi. Je marchai donc peinard jusqu'au lieu de rencontre habituel. Je n'eus pas de temps à repérée la fille en question. Elle m'attendait accostée à un arbre.  

Je l'appelais tout simplement Bennett. Je la voyais déjà depuis un bon moment de façon assez régulière. Je ne me rappelais même plus comment je l'avais rencontré. Sans doute dans une fête. Quoi qu'il en soit, je savais bien que mon fric elle l'aimait bien et qu'elle en aurait de besoin. C'était une pauvre paumée de la vie. Pas vraiment dans le même type de classe sociale que moi. Nous avions besoin de l'un de l'autre. Je m'approchai donc d'elle.

- Heyy Bennett ! Tu t'es mises en beauté aujourd'hui ! Par contre, t'as un truc orange sur le bord de la bouche, dis-je aussitôt.

Elle s'empressa alors de nettoyer sa bouche avec sa manche. Je n'avais aucune gêne à lui dire quoi que ce soit. De toute manière elle était un peu à mon service. Elle dépendait pas mal de moi, car j'étais un bon client régulier. Bon, cela ne me donnait pas le droit de profiter d'elle pour autant. Là-dessus, je préférais ne pas contrarier trop ma dealeuse. Elle avait sans doute des contacts douteux qui pourraient m'arranger le portrait.

- Alors t'as ce que je t'ai demandé ? J’espère que ce sera du meilleur stock que la dernière fois, car j'ai pas trouvé que l'effet durait longtemps. Je paie pas pour de la merde. Mais tu sais, on peut peut-être s'arranger pour que je te paie en nature cette fois et je passerai l'éponge, dis-je la blague.

Bennett semblait tellement pas m'aimer et c'était avec un grand plaisir que je faisais exprès d'attiser sa haine envers moi. Je trouvais cela que drôle. J'étais pas si terrible que ça à la fin. C'était juste que c'était facile avec elle de passer pour le parfait des idiots. De toute manière, elle connaissait mon statut de millionnaire. Elle allait certainement pas cracher sur moi.

- Tu crois que tu pourras me trouver un peu de GHB pour la prochaine fois ?

Peut-être qu'elle pensait que je voulais la drogue du viol justement pour me faire des filles. C'était pas du tout pour cela et pour être honnête je n'en avais pas de besoin. Les filles me collaient comme des sangsues lorsque je mettais les pieds dans un endroit public. Et après cela, allez dire que l'argent ne mène pas le monde.

J'attendais patiemment Daniel. Au bout d'à peine 3 minutes, il apparu. Ce mec était rarement en retard pour venir chercher son stock. Faut dire, il en consommait beaucoup alors ça devait être super important pour lui de l'avoir à l'heure. Je trouvais ça dingue de voir à quel point les gens pouvaient être accro à ça. À n'importe quoi. Alors qu'il s'approcha de moi, il me salua à sa façon habituelle, par mon nom de famille. Je roula des yeux parce qu'il m'énervait à m'appeler Bennett. J'allais pas lui dire, il allait le dire encore plus souvent. Il me fit un compliment, le genre qui lui venait naturellement lorsqu'il parlait à une fille. Un vrai dragueur ce Daniel. « Salut, ouais ouais merci. » lui répondis-je. Parait-il que j'avais un truc sur le coin de la bouche aussi. Je l'essuya rapidement. F*ck, j'avais fait tout le trajet avec ça.

Avec Daniel, on se voyait assez souvent - faudrait juger sa consommation - et il était très à l'aise le petit. Je l'aimais bien, même s'il était quand même un con. Je pense qu'il se croyait au dessus de tout le monde parce qu'il était bourré de fric. C'était pour ça que je l'envoyais pas trop balader, j'avais quand même besoin de l'argent qu'il m'apportait. C'était un foutu bon client faut dire... Quand il gardait la bouche fermée. « Oh ta gueule. » lui dis-je en roulant des yeux et en fouillant dans mon sac pour sortir ce qu'il m'avait demandé. « T'sais bien que c'est moi qui vend les meilleurs trucs, t'es peut être juste rendu habitué et ça fait moins d'effet. C'est triste à dire. » lui lançai-je avec un sourire forcé. C'était toujours comme ça entre nous. J'aimais quand même bien le rembarrer, ça me venait tout seul. « Et non merci pour le nature, j'ai pas envie de choper une maladie. » lui dis-je en lui faisant un clin d'oeil. Ce n'était pas un secret pour personne le genre de mec qu'il était et encore moins le nombre de filles qu'il se ramenait.

Je pense que Daniel faisait exprès pour avoir l'air aussi con avec moi, ça devait l'amuser. Je me doutais bien qu'il n'était pas si terrible, je l'avais déjà vu être gentil. Mouais faut dire, c'était plutôt rare, il était peut être juste malade cette journée là. Quoi que, j'y croyais quand même. Je sortis de mon sac ce qu'il m'avait commandé et lui tendit en attendant qu'il me file l'argent de l'autre main. Il me questionna si je pouvais lui avoir du GHB. « Quoi, ton charme a cessé de fonctionner sur les pauvres filles en chaleur, tu veux les droguer maintenant? » lui demandai-je à la blague. Je ne pense pas qu'il allait vraiment l'utiliser pour ça, c'était plutôt à la mode de consommer du GHB soi même maintenant. Sauf que c'était aussi très dangereux parce que l'effet pouvait être imprévisible sur certaines personnes. « Ouais je peux t'avoir ça. » dis-je en hochant la tête. J'hésita un peu, mais je continua. « Sauf que tu dois faire attention avec ça, tu le feras? » ajoutai-je un peu plus sérieusement. À la tête qu'il fit, je ne voulais pas qu'il pense que je m'en faisais pour lui. « Quoi? J'ai pas envie d'avoir un mort sur la conscience. » ajoutai-je à la blague.

J'avais abordé Bennett à ma façon habituelle, c'est-à-dire en commençant avec un compliment. Par contre par la suite, j'aimais bien faire l'andouille et lui dire n'importe quoi pour la piquer. Ça marchait à chaque fois et cette fois-ci elle me dit de la fermer. Elle farfouilla dans son sac pour me donner mon matos. Je lui dis que je trouvais que ces trucs faisaient moins effet la dernière fois et que j'espérais que cette fois-ci ce serait mieux. Bennett rétorqua en disant que c'était peut-être parce que j'étais trop accro et que j'en prenais trop. Fallait pas charrier non plus.

« Et non merci pour le nature, j'ai pas envie de choper une maladie. » me dit-elle en faisant un clin d'oeil.

Je ris suite à son commentaire. Elle avait tout de même du cran. Ce n'était pas toutes les filles qui en avaient autant devant moi. J'avais plutôt l'habitude à ce qu'on me dise oui tout de suite. Ainsi donc mon charme ne fonctionnait pas sur la petite Bennett. C'était bien dommage.

- Je suis beaucoup plus clean que tu ne pourrais croire en bas de la ceinture! Mais pour réellement le savoir il faudrait tester la marchandise, ajoutai-je avec le sourire.

Intérieurement, je me trouvais bien drôle. Pour Bennett c'était une autre chose. Peu importe. Je lui demandai si elle pouvait m'avoir du GHB la semaine prochaine. Elle me regarda alors suspicieuse. Après tout, c'était la drogue du viol et je m'y attendais. Bennett me demanda si mon charme avait cessé de fonctionner et que je voulais droguer les filles pour me les faire. Je n'avais tellement pas besoin de cette drogue pour coucher. Je réservais cette substance illicite pour moi seul.

- Heyy je suis pas un violeur moi ! C'est pour ma propre consommation.

De toute façon ce n'était pas de ses affaires de ce que je comptais faire de cette drogue. Elle m'en trouvait et m'en vendait. That's all. Bennett m'affirma qu'elle pouvait m'en avoir sans problème. Elle avait ma commande dans les mains, je sortis les billets de 100$ nous pûmes faire l'échange discrètement. Je rangeai le tout à l'intérieur de ma veste. Toutefois, Bennett me mis en garde concernant le GHB :

« Sauf que tu dois faire attention avec ça, tu le feras? » dit-elle le plus sérieusement du monde.

Je la regardai étrangement. Serait-ce un brin d'inquiétude à mon égard qu'elle avait pour moi ? Après tout, s'il m'arrivait quelque chose, c'était un très bon client qu'elle perdait. En fait, je ne pensais pas qu'elle avait la moindre empathie pour moi. C'était plus mon fric qui devait la brancher.

« Quoi? J'ai pas envie d'avoir un mort sur la conscience. » dit-elle ne riant.

J'étais assez étonné qu'elle me la sorte celle-là. Même si je mourrais de son stock, elle ne serait jamais blâmée pour ça.

- Je te manquerais trop non ? C'est donc cela ? demandai-je avec le sourire. Bien non, je saurai faire attention. Tu sais ce qui est un peu ironique dans tout cela ? Mon père a la plus grande entreprise de fabrication de produits pharmaceutiques et moi j'étudie en pharmacologie, alors les drogues ça me connait plus que tu ne penses.

Elle devait vraiment se demander ce que je fichais à acheter des autres dans ce cas. L'entreprise de mon père était impénétrable. Tout était sous haute sécurité et à oser quoi que ce soit pour voler des médicaments, je serais sévèrement puni en justice. Ce n'était pas ce que je voulais. Même si j'étais le fils héritier, ils n'auraient pas de pitié pour moi. C'était comme cela avec les lois américaines. En même temps, si tout le monde se mettait à voler les médocs, il y aurait un sérieux problème.

- J'ai autre chose à te demander chérie. Samedi, mon pote Samuel fait une fiesta chez lui. Je t'y invite. Apporte bien du stock avec toi. Tu feras de bonnes ventes. Je te texterai l'endroit. Habille-toi sexy ! Tu te feras peut-être des petits copains riches, dis-je en lui faisant un clin d'oeil.

Quelle fille n'aimerait pas tomber dans le luxe un peu ?

Daniel était tout un personnage. Je pense que je n'avais jamais vu un mec aussi sûr de lui, qui se permettait de draguer tout et n'importe qui comme il le faisait. Il se considérait un peu comme un roi à Miami et honnêtement, il était pas à blâmer parce que beaucoup le traitait comme tel. J'avais pas envie de lui donner aussi facilement ça. On ne venait clairement pas du même monde et parfois, ben ouais il me faisait chier. Je pris tout de même son argent, cette étape me faisait pas chier du tout, au contraire. Je ne dirais pas que je l'appréciais pour son fric parce qu'en dehors de tout ça, j'étais sûre qu'il pouvait être une chouette personne, mais disons que ça m'aidait à vivre et donc, ça m'allait. Après notre petit échange, Daniel ressenti le besoin de me confirmer qu'il était plutôt clean sous la ceinture. Je lui lança un regard avec un sourire en coin. « Permet moi d'en douter. » dis-je simplement.

Vint sa question sur le fameux GHB. Il n'était pas le premier à m'en demander, mais disons que ce n'était pas à tout le monde que j'en vendais. Je m'assura qu'il allait faire attention avec ça. Un dealer que je connais en avait vendu à une cliente et sa copine en était morte. C'était vachement fort quand tu faisais n'importe quoi. Eh ben oui, mine de rien, je ne souhaitais pas la mort de Daniel, pas du tout même. Un petit attachement en vu? N'en parlons pas. « Exactement, tu me manquerais t'as même pas idée. » lui dis-je de façon ironique. Daniel m'informa ensuite sur sa compagnie familiale et même sur ses études. J'étais tout de même surprise parce qu'on parlait rarement de nos vies personnelles, pas étonnant qu'il soit riche. J'avais jamais demandé pourquoi parce que je n'étais pas de nature très curieuse. Je leva un sourcil et le regarda, pourquoi il dépensait son argent avec moi s'il avait facilement accès à tout? Je ne posa pas la question parce que j'imagine que s'il ne le faisait pas, c'était qu'il ne pouvait pas. Je me permis tout de même un petit commentaire. « Wow tu dois vraiment apprécier ma présence alors si tu pourrais tout avoir plus facilement. » dis-je en riant. C'était un peu comme ça entre nous, on essayait de faire avouer à l'autre qu'on ne se détestait pas tant que ça. Franchement, si je ne pouvais pas l'encadrer tant que ça, je ne perdrais pas mon temps à lui parler là maintenant.

Daniel me parla ensuite d'une fête qui aurait lieu le samedi suivant. Cool, c'était les meilleurs endroits pour faire un maximum de blé. J'hocha la tête au fur et à mesure qu'il parlait, puis sourcilla un peu à sa dernière phrase. M'habiller sexy? Il me prenait pour quoi au juste? Et puis me faire des petits amis riches.. J'éclata de rire. « Ben ouais parce que ça m'intéresse d'avoir plein de minis toi collés à moi. » lançai-je à la blague. « Mais c'est bon, je serai là. Oublie moi pour les vêtements sexy par contre, je vend de la drogue, pas du sexe. » dis-je à Daniel en levant les yeux au ciel. « En passant, tu connais une certaine Amanda? » lui demandai-je. Je vis un gros point d'interrogation sur son visage. « Mouais c'est vrai tu te rappelles jamais de leurs prénoms. Ben en tout cas, je lui ai vendu du stock y'a quelques jours et elle n'a pas arrêté de me parler d'un certain Daniel complètement nul au lit. » lui lançai-je en rigolant. « C'était toi? » lui dis-je faussement surprise. Je blaguais bien sûr, mais je savais qu'il n'aimerait pas et paniquerait un peu. Ça me faisait bien rire. C'était mon petit plaisir personnel d'essayer de le faire chier comme il le faisait avec moi.

J'aimais faire mes échanges avec Bennett. C'était pas compliqué avec elle, et je ne risquais pas d'avoir des ennuis. C'était clair que je me permettais de la juger un peu étant donné son statut de pauvre, mais elle pouvait être sympa malgré tout. Justement le fait de me retrouver en sa compagnie, me sortait un peu de mon quotidien. C'était pas toujours évident d'être toujours entouré de gens riches et célèbres...même si tout le monde dirait que je me plains pour rien. Pour une rare fois, je lui dis que mon père était riche à cause de sa compagnie et que j'étudiais en pharmaco.

« Wow tu dois vraiment apprécier ma présence alors si tu pourrais tout avoir plus facilement. », ironisa-t-elle  

Je ris suite à son commentaire. Elle ne savait pas toute l'histoire pour dire cela. Si c'était facile de voler des médocs, je l'aurais fait depuis longtemps. Je ne voulais pas risquer le fait d'être sous verrous avec ça. Et puis, bah j'avais du fric à jeter par les fenêtre, cela ne me dérangeait nullement pour passer de bonnes soirées.

- Crois-moi, la façon la plus facile d'en obtenir c'est de te voir. Pour tes beaux yeux, ça vaut la peine, repris-je.

Puis, je l'invitai à la fête chez Sam de samedi. Ce serait pratique pour tout le monde si elle y était. Je pourrais même la présenter pour qu'elle se fasse de nouveaux clients. En tout cas, elle allait faire la passe de cash avec mes potes, c'était clair. Je lui faisais toute une faveur. Je lui dis de s'habiller sexy si elle voulait tomber dans les bras d'un homme riche. Cela fit rire Bennett. Je lui en demandais peut-être trop niveau vestimentaire. Parce que franchement, elle ne se forçait pas tellement.

« Ben ouais parce que ça m'intéresse d'avoir plein de minis toi collés à moi. Mais c'est bon, je serai là. Oublie moi pour les vêtements sexy par contre, je vend de la drogue, pas du sexe. » dit-elle avant de lever les yeux vers le ciel.

Hahaha comment ne pas rire suite à ce commentaire. Bennett était parfaite cette fille. Elle avait beaucoup de cran. C'était dommage pour les vêtements qui n'étaient pas sexy, mais bon, c'était elle qui voyait. J'étais persuadé qu'elle vendrait davantage si elle était en mini-jupe. Le plus important était qu'elle serait présente. Je ne voyais pas d'autres objections. Croyant que la discussion allait se terminer ainsi, Bennett enchaina :

« En passant, tu connais une certaine Amanda? »
- Amandaa ? Euh...laquelle ?

J'en avais croisé quelques-unes dans ma vie. Je ne voyais pas trop où elle voulait en venir et surtout de quelle fille elle parlait.

« Mouais c'est vrai tu te rappelles jamais de leurs prénoms. Ben en tout cas, je lui ai vendu du stock y'a quelques jours et elle n'a pas arrêté de me parler d'un certain Daniel complètement nul au lit. » me dit-elle en rigolant. « C'était toi? »

Je restai impassible devant ce genre de commentaire. C'était du grand n'importe quoi. Cette fille ne parlait certainement pas de moi de toute façon. Bennett me cherchait simplement. Je n'étais pas vraiment atteint par cela.

- Tu n'as qu'à venir avec mon dans mon lit, tu verras bien que ce n'est pas le cas. C'est n'importe quoi. De toute façon tes petits ragots tu peux te les garder...y'a beaucoup de Daniel dans cette ville.  

C'était impossible que je sois mauvais baiseur alors... sois que la fille était une frustrée de la vie, car je l'avais envoyé balader ou bien que c'était réellement un autre Daniel. Peu importe, ce genre de commérage n'aboutissait jamais vraiment à grand chose de toute façon. Les filles étaient toujours impressionnées par moi. Ça sera toujours comme ça.

- Alors fait un peu attention à ce que tu me dis, car je peux te flusher quand je veux. Mon fric, je peux le donner à quelqu'un d'autre.

Il y avait toujours mon pote Sebastian qui pouvait m'avoir ce que je voulais. À bien y penser Bennett m'avait dit cela tout simplement pour me piquer. Et cela avait fonctionné en quelque sorte. Elle voulait mon attention, elle l'avait très bien.

- Tu penses tellement que je suis superficiel et que je mène une vie de rêve non ?

Bon, je l'étais un peu et je faisais ce que je voulais de ma vie, mais il n'y avait rien de si glorieux que cela. Qu'est-ce qu'il y avait de si génial à vivre avec un père absent, une mère et soeur que j'avais abandonnées. Mon père en avait bavé dans le divorce. Il n'était plus le même. Je passais mes nuits à me saouler, me droguer et faire la fête. Il y avait une nouvelle fille à chaque semaine. Et au bout du compte, est-ce que j'étais heureux ? Pas vraiment.

- Viens passer une journée avec moi. Je te montrerai ce que c'est ! Tu pourras tout avoir ce que tu veux. Mais tu pourras y voir bien d'autre chose.

Je crois bien que je venais de la déstabiliser avec tout ça. Je m'étonnais moi-même. C'était un peu ce que j'avais fait avec Nessa. Au bout du compte, on s'entendait bien même si j'avais tenté de l'étrangler un jour alors qu'elle m'avait volé ma voiture et mon porte-feuilles.

Et la petite drague repartait. C'était du Daniel tout craché ça. Je pense que j'étais même chanceuse qu'il ne me drague pas pour de vrai. Je suis certaine qu'il pouvait être lourd un peu. En tout cas, pour l'instant il me divertissait avec ses petits commentaires. Il me faisait bien rire en fait. À certains moments, j'arrivais à comprendre ce que les filles lui trouvaient, puis à d'autres.. Un peu moins. Faut dire, je savais qu'il exagérait son côté con avec moi, j'osais espérer que ce n'était pas le cas avec toute les filles, qu'il savait se montrer respectueux quand même. Enfin bon, il pouvait bien faire ce qu'il voulait. Lorsqu'il m'invita à la fête, il mentionna de m'habiller de façon sexy. Je jeta un coup d'oeil à mes vêtements, j'étais pas SI mal, non? Enfin, les robes sexy c'était pas mon truc, mais je sais pas.. J'étais confortable quand même. Je plissa les yeux. Essayait-il de me dire que je m'habillais mal? Enfin bon, je changea de sujet parce que j'étais un peu insultée quand même, je voulu donc lui rendre la monnaie de sa pièce. Comme prévu, Daniel piqua un peu les nerfs. C'était drôle à voir. « Venir dans ton lit? Après ce qu'elle a dit.. Non merci. » dis-je en riant.

Je venais de jeter de l'huile sur le feu je pense. Daniel semblait bien insulté, mais déterminé à ne pas le laisser paraître. Dommage pour lui, je savais bien qu'il n'avait pas apprécié mon commentaire. Il me menaça même de me flusher. Mouais bon, je savais qu'il ne le ferait pas, mais ça ne ferait pas trop mon affaire ça. Je perdis un peu mon sourire et le regarda. « Wow, t'es du genre susceptible toi hein? J'ai touché une corde sensible? » lui dis-je un peu plus calmement avec un petit sourire. Je ne voulais pas le fâcher non plus. Il sembla se calmer un peu plus. « Superficiel? Totalement. Vie de rêve? Je ne sais pas. Je pense que tu l'as facile cependant. » lui dis-je. Il semblait claquer des doigts et avoir automatiquement ce qu'il voulait. Pourtant, il faisait des études, ça m'étonnait. Ça voulait dire qu'il était intelligent, pourquoi agissait-il comme le contraire alors?

Ce que mentionna Daniel par la suite me déstabilisa un peu. J'arqua un sourcil, le suivre toute une journée? Peut être qu'au final sa vie n'était pas SI parfaite? Peut être qu'on avait plus en commun que je le croyais. Qu'il le croyait même. J'hocha la tête. « Okay, je suis partante. Mais tu devras faire la même chose avec moi, monsieur je-suis-supérieur. Deal? » lui dis-je. Il se pensait toujours au dessus de moi parce qu'il avait de l'argent et moi non, j'allais lui montrer que ma vie était quand même chouette. Enfin, un peu. Finalement, elle l'était pas tant que ça, j'allais lui montrer.. Le respect tiens. Ça ne lui ferait sûrement pas de tort. Je serra sa main et on scella le deal. « C'est ton jour de chance, j'ai pas d'autres deal de prévu, alors... Fais moi vivre ta vie. » dis-je en souriant. Je m'arrêta net et regarda mes vêtements, puis Daniel. « Attend, est-ce que je suis habillée assez sexy pour te suivre? » lui demandai-je de façon très sarcastique. Je m'en fichais bien, mais ça me faisait rire. « On commence par quoi, on se magasine une nouvelle voiture? Un déjeuner à ce nouveau resto très cher? C'est ça ton horaire habituel non? » lui dis-je en rigolant. Qui faisait ça dans la vraie vie? Clairement pas moi.

Comme je le pensais, Bennett refusa mes avances. Je voulais lui démontré clairement que j'avais un certain talent pour m'envoyer en l'air. Hélas, mon charme ne semblait pas fonctionner sur elle, ou bien alors, elle se forçait fort fort à ne pas succomber. Nous avions fait la transaction rapidement comme à son habitude. Je l'avais également invité à se joindre à la fête de samedi. Sa présence allait être utile. Une idée dingue me traversa l'esprit, car à entendre Bennett parler, je vivais la belle vie parfaite.

« Superficiel? Totalement. Vie de rêve? Je ne sais pas. Je pense que tu l'as facile cependant. » me dit-elle.

Facile peut-être ! Je pouvais faire ce que je voulais avec du fric, et ça, j'en avais pas mal. Malgré la vie de riche et de célébrité, il y avait bien un revers de la médaille. Une idée folle me traversa l'esprit. Je demandai à Bennett de me suivre une journée entière. Comme cela, son idée à mon égard disparaitrait peut-être. Ou bien alors elle finirait par m'envier davantage. Ça restait à voir.

« Okay, je suis partante. Mais tu devras faire la même chose avec moi, monsieur je-suis-supérieur. Deal? » lui dis-je.

J'eus un regard de dégoût en entendant ça. Je n'avais vraiment pas envie d'aller voir du côté de sa vie de taudis. Si ça se trouvait, elle vivait au milieu de coquerelles et la lèpre était tout autre d'elle. Bennett me regarda le plus sérieusement possible. Je me disais que si je m'étais déjà abaissé à la vie de Nessa, je pourrais le faire avec elle. Toutefois, Nessa s'habillait pas en guenille.

- Hum...deal même si ça me plait pas spécialement cette idée.

Ce n'était que pour 24h de toute façon. Je me voyais déjà mettre des vêtements de pauvre et me faire couper mes cartes de crédits et débarrassé de ma voiture. C'était littéralement une vision d'horreur pour moi. Honnêtement je ne savais pas comment faisait les gens. Nous nous serrâmes la main en guise d'accord.

« C'est ton jour de chance, j'ai pas d'autres deal de prévu, alors... Fais moi vivre ta vie. » dis-je en souriant.
- Quoi maintenant ? Je pensais que ce serait pour un autre jour !

J'avais dit cela pour un autre jour, mais à bien y penser, aujourd'hui conviendrait malgré tout. Je n'avais pas grand chose au programme. Elle s'ennuierait peut-être même. Va savoir. Je lui dis donc que ça irait pour aujourd'hui et qu'elle n'avait qu'à me suivre. Je lui fis signe de me suivre. J'avais prévus que l'on passe chez moi d'abord, histoire qu'elle voit un peu ma demeure. Bennett s'arrêta net. Je me retournai.

« Attend, est-ce que je suis habillée assez sexy pour te suivre? » me dit-elle avec sarcasme. « On commence par quoi, on se magasine une nouvelle voiture? Un déjeuner à ce nouveau resto très cher? C'est ça ton horaire habituel non? » enchaina-t-elle de plus belle.

Je secouai la tête. Elle pensait vraiment que c'était ça mon quotidien ? Elle se foutait bien le doigt dans l'œil. Pour les vêtements, il allait falloir qu'elle trouve autre chose, car elle n'aurait pas le droit d'entrer partout. Le jean était pas recommandé.

- Tais-toi et suis-moi !

Nous marchâmes un 10 minutes avant d'arriver à ma résidence. Nous franchîmes la clôture de l'entrée avant de pouvoir rentrer. Je vivais dans un grand loft en hauteur. Mon père avait une étage et moi l'autre. Notre résidence valait plusieurs millions. Peut-être que Bennett n'avait jamais mis les pieds dans un endroit pareil, mais bon pour moi c'était bien normal. Rosita, la bonne, se pointa pour nous saluer. Elle prit nos vestes. Je gardai en main le paquet de dope qu'elle m'avait donné plus tôt. J'entrainai Bennett jusqu'à ma chambre. Je la sentis réticente. Elle s'imaginait peut-être des trucs avec ce que je lui avais dit plus tôt.

- T'inquiète pas là...je vais pas te violer. Je vais juste déposer mes trucs. T'es pas curieuse de savoir de quoi a l'air ma chambre ? demandai-je avec le sourire.

Être à sa place, c'était clair que ça m'intriguerait un peu tout de même. Ma chambre pour moi était tout ce qu'il y avait de plus normal : lit king, salle de bain adjacente, télévision 60 pouces, déco sobre et chic. J'ouvris la porte et j'allai planquer mon matos dans ma table de nuit. J'enlevai mon hoodie pour enfiler une chemise propre à la place pendant que Bennett observait mes trucs dans ma chambre.

- Viens je te fais visiter le reste.

Je lui montrai d'abord mon étage, c'est-à-dire le salon, la salle de sport, la terrasse avec la piscine, le sauna, le jacuzzi et le bar. Par la suite, sur l'autre étage, il y avait les cuisines, la salle à manger, la chambre de mon père...etc. Dans le mini salon de mon père, je vis que la lumière du répondeur clignotait. Ça n'augurait rien de bon. Je fis jouer.

Voix de la boîte - Vous avez 2 nouveaux messages

- Philip Wood ! T'es qu'un sale bâtard. T'as pas le droit de nous faire ça à Loryann et moi. Ça ne se passeras pas comme ça. J'vais t'en faire baver. T'es vraiment qu'un gros égoïste qui....

J'avais alors appuyer sur la touche de suppression du message. C'était ma mère. C'était le genre de message qu'elle laissait au moins 3 fois par semaines. Évidemment, il n'y avait jamais un mot pour moi. C'était une grosse conne. Je l'emmerdais. Le second message se mis à jouer.

- M. Wood, c'est Robert Wolfram votre avocat, dès que vous avez ce message, rappelez-moi c'est au sujet de votre ex-femme.

J'effaçai également ce message. Ça devenait lourd cette histoire à la fin. J'en avais vraiment marre. Je n'avais plus reparler à ma mère ni à ma sœur depuis des années. Chaque fois que l'une essayait d'entrer en contact avec moi, ça tournait très mal. Bennett était toujours à mes côtés à entendre tout cela. En fait, j'avais fait un peu exprès de lui faire écouter. Je voulais au moins qu'elle découvre ma vie petit à petit. C'était bien beau le fric et la grosse baraque, je n'avais pas de famille.

- Je voulais te faire écouter ça. Maintenant je t'emmène t'acheter des fringues un peu plus classe....car habillée en guenille comme tu l'es, jamais on entrera nulle part. T'as déjà embarquée dans une Porshe ? demandai-je avec le sourire.

J'étais persuadé que non. Bon pour les vêtements, c'était pas si pire que cela, mais il était clair qu'elle ne pourrait pas entré là où je prévoyais l'emporter. Il fallait un peu plus raffiner sa tenue.

- T'es comme dans Pretty Woman. C'est cool non ? Sauf que t'es pas une pute de luxe, en tout cas, pas encore, dis-je avant de me mettre à rire.

Comme prévu, Daniel accepta le deal. Quoi qu'il semblait assez dégoûté. Me prenait-il pour une SDF? J'avais une maison quand même il pouvait enlever cet air de dédain de son visage. J'étais presque insultée. Heureusement, ça venait de lui alors ça m'affectait un peu moins. Il semblait bien surprit que je veule que ça se fasse maintenant. Je n'allais pas lui laisser la chance d'organiser la journée entière pour tenter de m'impressionner davantage. On est spontané ou on ne l'est pas! Je blagua au sujet de mon habillement. Honnêtement, moi je trouvais mes vêtements très bien. Je ne les prenais pas dans les poubelles quand même, disons que j'avais juste un style plus décontracté, j'aimais bien mes jeans et mes vestes de cuir, bon ça n'avait pas l'air à plaire à Daniel cependant. Je fis comme il dit et le suivit. Je me demandais bien ce qu'il y avait au programme. Daniel nous fit marcher pendant 10 minutes, on aurait pu prendre ma voiture, mais j'aurais eu l'air bien paresseuse quand même. On arriva devant son palace. J'avoue que j'étais assez impressionnée, mais je n'allais certainement pas lui dire. Il avait même une bonne. Je lui donna ma veste et tenta de cacher ma surprise, j'aurais dû m'y attendre. Daniel me fit signe de le suivre dans sa chambre, je me stoppa net. J'étais prudente moi dans la vie. Je ris nerveusement à son commentaire. « Hum et de toute façon, j'aurai qu'à appeler ta bonne en cas de problème, n'est-ce pas? » dis-je en riant. J'haussa un sourcil, j'avoue que j'étais curieuse de voir sa chambre.

On y alla donc et une fois rendu, j'observa bien attentivement chaque détail. En fait, même si elle était immense et que tout valait probablement très cher, c'était une chambre de jeune adulte bien normale. Pas de quoi m'impressionner pffff. Je passa ma main sur son bureau, il y avait plein de petites figurines. J'en attrapa une et je vis que sa tête bougeait. Je rigola. « Charmant. » dis-je en la replaçant. Je le suivis donc pour visiter le reste de son loft. Il me fit visiter pièce par pièce et ça m'étourdissait un peu. Heureusement que j'étais avec lui parce que je me serais bien perdu. En tout cas, j'allais me passer d'aller aux toilettes, ça c'est sûr. « T'as pas une genre de map ? » lui demandai-je à la blague. Ben oui, je venais de lui admettre que je trouvais ça très grand, mon orgueil allait s'en remettre. On s'arrêta dans un salon, qui n'avait rien de mini faut me croire. Daniel mit en marche le répondeur et je fronça un peu les sourcils. Il écoutait ses messages avec moi, ici? C'était un peu awkward. J'écouta tout de même. Bon, les deux messages n'étaient pas très joyeux et je pu rapidement deviner sa situation familiale. C'était dommage, mais au moins ses deux parents étaient vivants et lucides. Enfin, le plus qu'ils pouvaient l'être j'imagine. Je jeta un rapide coup d'oeil à Daniel et malgré son visage assez impassible, je su que ça ne le rendait pas très heureux tout ça. « Comme quoi l'argent ne règle pas tout. » lui dis-je doucement. Il pouvait bien agir comme un con s'il n'était pas heureux. Il mentionna mes fringues encore une fois et précisa qu'il allait m'en acheter de nouveaux car j'étais vêtue de ''guenilles'' Difficile de ne pas se vexer. « Hey ben vas-y insulte moi, ça ne me dérange pas du tout. » lui dis-je sarcastique. J'étais pas en robe ou en tailleur, et alors? « Et non, jamais embarqué dans une Porshe. J'imagine que ma Volks fait pareil, non? » lui répondis-je en grimaçant. Je me doutais bien qu'il y avait une petite différence quand même, mais je ne voulais pas lui donner la satisfaction de m'épater. À son commentaire, je fis une mine dégoûtée. « T'es vraiment l'une des pires personnes que je connaisse. » lui lançai-je. En ce moment, j'avais du mal à comprendre comment je pouvais apprécier sa compagnie. Sérieux? Me comparer à une pute? Je me repris avec un sourire baveux. « Tu devrais faire attention, Richard Gere il en tombe amoureux de cette pute de luxe. » lui dis-je en riant.

On sorti dans le garage, enfin... Il s'agissait d'un seul garage? Parce qu'il n'y avait pas qu'une voiture ici dedans. Daniel grimpa au volant et j'hésita à embarquer. « T'es un bon conducteur ou t'es un malade au volant? Parce que je tiens à ma vie. » lui dis-je en doutant sérieusement de ses talents. Je ne faisais pas vraiment confiance aux autres en voiture, c'est pour ça que je conduisais tout le temps. J'embarqua finalement et on décolla. Je regardais un peu le décor de la rue et me tourna vers Daniel. « Tu m'amènes où? Est-ce que c'est là que tu m'apprends que t'as un boulot secret dans un fast-food pour survivre? » lui dis-je en jouant de mes sourcils. Je l'imaginais bien dans un KFC. On roula encore un moment et une question me traversa l'esprit. « T'es intelligent, non? Enfin, surement un peu vu tes études. Alors pourquoi tu te brises toutes les cellules en prenant autant de drogues? C'est un peu.. Con? » lui demandai-je. Je me demandais parce qu'il avait accès à tellement d'argent et tellement d'opportunité, qui voudrait gâcher ça pour de la drogue? Parce qu'on va se le dire, ça brise vraiment beaucoup de cellules. Surtout vu ce qu'il consomme. Je le regarda en souriant et en levant les bras innocemment. « Je ne te juge pas, mais je me demandais pourquoi tu voudrais être aussi con volontairement. Habituellement, on le fait pas exprès. » dis-je avec un petit sourire baveux, encore une fois.

Je devais passer la journée avec Bennett à présent. C'était une petite entente entre nous deux histoire de faire voir ce que chacun vivait. Je n'appréciais pas spécialement cette fille, mais cela ne me dérangeait pas plus qu'il faut d'apprendre à la connaître. Peut-être que je serais surpris au final. Je fis donc visiter ma résidence de A à Z. Cela sembla tout de même intéresser Bennett à voir son regard. Elle me demanda même une carte pour se rendre aux toilettes et pour pouvoir s'y retrouver. Je trouvais ça assez marrant. C'était pas si spacieux je trouvais. Par la suite, je lui fis également entendre les messages du répondeur afin qu'elle puisse constater que c'était bien beau l'argent, mais ça n'achetait pas de le bonheur. Ma famille était brisée et jamais elle ne reviendrait comme avant. Je lui proposai finalement que l'on aille acheter des vêtements un peu plus passe-partout que les siens. Elle n'allait certainement pas entrer partout vêtu de la sorte. Nous allâmes au garage pour embarquer dans ma voiture. Je lui dis alors qu'elle devait se sentir comme dans Pretty Woman. Pas que c'était proprement un compliment, mais tout de même.

« Tu devrais faire attention, Richard Gere il en tombe amoureux de cette pute de luxe. » dit-elle en riant.

Je la regardai en haussant un sourcil. Avant que je ne tombe amoureux, le soleil n'existerait plus. Je ne savais pas proprement ce que c'était que d'être amoureux. Mes relations ne duraient jamais très longtemps. J'avais un peu peur de l'engagement par le fait même. De toute façon, Bennett était une fille beaucoup trop différente. Nos deux mondes n'étaient pas très compatibles à mon avis.

- Je suis pas aussi bête que lui tout de même ! rétorquai-je avec le sourire.

Elle me demanda par la suite si j'étais un bon conducteur, car elle tenait à sa vie. Cela me fit rire. J'avais eu mon permis comme n'importe quelle autre personne à Miami. Là-dessus, il n'y avait pas de classe social. Que tu sois riche comme Crésus ou pauvre comme Job, la bonne conduite était de mise. Bon, il était certain que les riches pouvaient facilement graisser les pattes des instructeurs, mais tout de même ça restait un milieu assez propre. Je lui répondis alors que je savais comment faire pour éviter des accidents, mais sans plus. De toute façon, elle jugerait par elle-même. Nous prîmes alors la route.

« Tu m'amènes où? Est-ce que c'est là que tu m'apprends que t'as un boulot secret dans un fast-food pour survivre? » dit-elle en se moquant un peu de moi.

Travailler dans un fast-food ? Jamais je ne m'abaisserais autant tout de même. Bennett se croyait bien drôle en disant cela. Elle devait bien savoir que je n'avais pas besoin de travailler.

- Travailler ? Désolé de te décevoir, mais non je n'ai jamais travaillé de ma vie. Je suis aux études encore et c'est suffisant.

Je menais la belle vie. On ne pouvait pas dire le contraire. Mon rôle à moi, dans cette vie-ci, était d'assurer la poursuite de la compagnie familiale. Cette ligne était tracée depuis ma naissance. Un lourd bagage à porter certes, mais c'était comme cela, même si cela ne m'enchantait pas vraiment. En fait mon père voulait que je débute avec un petit travail au sein de sa compagnie dans les prochains mois. Rien de réjouissant pour moi. Parfois j'avais juste envie de partir et de recommencer une vie à zéro. J'en aurais largement les moyens après tout.

« T'es intelligent, non? Enfin, surement un peu vu tes études. Alors pourquoi tu te brises toutes les cellules en prenant autant de drogues? C'est un peu.. Con? » lui demandai-je.

Ses questions commençaient à me gonfler un peu. Mais puisque nous avions passé un accord et que le but était de voir la vie de chacun de nous deux, il fallait bien que je réponde. Je n'étais pas le plus intelligent ni le plus stupide, c'était certain. Pourquoi je prenait de la drogue ? Parce que j'en avais envie non ? Je détestais sérieusement dévoiler des trucs personnels sur moi. Je la regardai un bref instant sans répondre.

« Je ne te juge pas, mais je me demandais pourquoi tu voudrais être aussi con volontairement. Habituellement, on le fait pas exprès. » dit-elle quelque peu fendante.

Pour être con je savais pertinemment comment faire. C'était plutôt un personnage que je me donnais comme rôle de temps en temps. Ça me faisait du bien. Pour mes cellules je pensais bien qu'elles étaient encore bien intacte. Oui je lui achetais beaucoup de drôle régulièrement, mais je ne me prenais pas tout moi-même. Je donnais beaucoup autour de moi dans les fêtes ou soirées où j'allais. Vivre dans le luxe apportait les gens à consommer plus que l'on pourrait croire.

- Tu n'as pas compris que c'était un échappatoire ? La drogue mène à un état où plus rien ne compte et où que l'on ne ressent plus rien. Mais merci de t'inquiéter pour mes cellules du cerveau. Je t'assure qu'elles vont bien. Et puis, c'est surtout pour m'amuser un peu. Une junkie comme toi doit connaître les raisons qui poussent quelqu'un à consommer, non ? demandai-je un peu moqueur.

Je la traitais de junkie, car pour moi même si elle vendait, elle devait toucher un peu à ce qu'elle vendait non ? De mon côté, je faisais tout de même attention à ce que je consommais aussi. J'étais pas dans l'excès phénoménal non plus. Je savais que je devais faire attention et être prudent à ce niveau. Après quelques minutes de route, nous arrêtâmes devant une boutique de luxe qui s'appelait Italmoda. Bennett allait devoir refaire un peu son look pour la journée.

- C'était pas une blague quand je disais que tu devais changer tes vêtements. Si tu veux me suivre le reste de la journée, c'est obligatoire. Je paie les frais...alors abuse à ta guise.

Bennett semblait quelque peu offusquée par cette triste réalité. Malgré tout c'était le deal que nous avions passés alors elle allait mettre les pieds dans cette foutue boutique et se choisir la tenue qu'elle voulait. Je connaissais peu de filles qui cracheraient sur ce genre de moment. Nous entrâmes donc dans la boutique. Rapidement, on nous avait pris en charge.

- Bonjour M. Wood. Que nous vaut ce plaisir aujourd'hui ?
- Ce n'est pas pour moi Will, mais pour elle aujourd'hui, dis-je en présentant Bennett. Trouvez lui des vêtements de style casual !

De cette façon elle pourrait porter cela un peu partout. Autant restaurant chic que soirée en boîte. Le vendeur prit donc en charge Bennett. Je les laissai faire. Je n'avais pas envie de choisir. Je savais que Will serait un bon conseillé. Je pris mon téléphone et passa quelques coups de fils et envoyai des SMS aussi. Non mais je me demandais bien comment allait se dérouler le reste de la journée.