J'étais dans la voiture de Daniel à tenir le petit rebord près de la porte. Pas que je ne lui faisais pas confiance pour sa conduite, mais oui en fait c'était ça. J'avais déjà eu un accident de voiture récemment, je n'en voulais clairement pas en un deuxième. Faut dire, c'était une dame ivre qui m'avait rentré dedans alors.. C'était un peu inévitable. Je ne comprenais définitivement pas les gens qui conduisaient avec les facultés affaiblies. Y'avait rien de plus stupide à faire, elle aurait pu me tuer. Bon, ce n'était pas arrivé, tant mieux. Bien heureuse d'être toujours vivante. Faut dire, Daniel ne m'avait pas trop trop rassuré quant à ma question sur sa conduite. Je pense qu'il n'était pas du type trop bavard, sauf quand il voulait insulter quelqu'un, ça il savait y faire. La preuve, il ne s'était pas gêné pour critiquer mes vêtements et me comparer à Julia Roberts dans Pretty Woman. Rien de bien gratifiant. J'avais voulu lui relancer un peu au visage en abordant le sujet comme quoi il était con de prendre autant de drogue. Il m'en achetait vraaaaiment souvent et ce n'était pas des petites quantités quand même. À voir son visage, je l'énervais. Tant mieux, c'était la réaction voulu. Il m'avait fait chier, c'était à mon tour.

Daniel m'expliqua que la drogue était un échappatoire pour lui, que plus rien n'avait d'importance lorsqu'il était défoncé. Je trouvais ça toujours spéciale lorsque quelqu'un m'expliquait les effets parce que visiblement, c'était assez différent pour chacun et surtout, je n'en avais jamais pris de ma vie. Eh ouais, la petite dealer qui ne prend pas de drogue et pas d'alcool. Faut dire, quand on vient d'un milieu comme le mien, on apprend assez vite que ça n'amène rien de bon. « Tant mieux si tu considères que tes cellules vont bien. » lui dis-je avec un petit sourire. Son commentaire suivant me fit rire. C'était dingue les préjugés que les gens pouvaient avoir. On me considérait souvent comme une junkie. « Une junkie? Définitivement, tu ne connais rien à mon propos. » lui dis-je simplement en haussant les épaules. J'imagine qu'il allait apprendre à me connaître aujourd'hui. Ça me faisait un peu rire parce que souvent, ceux à qui je vendais croyaient tous qu'ils avaient la pire vie du monde, que de consommer les aidaient à s'échapper de leur vie misérable. Ils étaient tellement lâche. La journée où ils décideront d'affronter leurs problèmes comme des adultes, là j'allais avoir de l'empathie pour eux. D'ici là, nada! Daniel y compris.

Daniel se gara près d'une boutique qui m'était totalement inconnue. Bien entendu, un valet vint chercher la voiture et nous, nous entrâmes à l'intérieur. « Parfait, je vais abuser alors. » lui dis-je avec un clin d'oeil. Il m'offusquait, mais je ne voulais pas lui montrer. Il voulait que j'abuse? Parfait. Faut dire, je ne faisais pas du shopping toutes les semaines alors.. Pourquoi pas! Daniel décida qu'il me faisait prendre en charge par un certain Will. C'était tellement le genre de comportement que je détestais. Typique d'un garçon riche ça, comme si j'étais incapable de prendre des décisions par moi-même. « Tu peux continuer à plier tes vestons, Will. Je vais choisir tout ça moi-même, mais merci. » lui dis-je sur un ton passif-agressif en lançant un regard à Daniel. Franchement, je savais bien m'habiller. Ce n'était tout simplement pas mon style ce genre de vêtements. Je vis que mon compagnon alla s'asseoir et je décida donc de bien profiter de sa carte de crédit. Il allait le regretter de m'avoir amener ici. J'essaya plusieurs trucs, pris pleins de vêtements dont des robes, pas trop voyantes, une belle veste de vrai cuir, etc. Je choisis également un short taille haute en tissu marine avec une petite chemise blanche vaporeuse ainsi qu'un veston un peu plus grand noir pour aller par dessus. Il ne pouvait pas m'insulter vêtue de la sorte, impossible. Même Will me fit des pouces pour approuver ma tenue. Cha-ching, on passa la jolie carte platine de Daniel et c'était fait! Un beau 3 000 dollars de disparu. C'était lui qui avait choisi la boutique quand même. Ça ne semblait même pas le déranger. « T'en fais pas, en échange je t'offre une petite quantité de ce que tu veux. » lui dis-je en riant. Comme si ça l'embêtait ou qu'il en avait besoin. « Tu m'amènes où là? Pas chez le coiffeur j'espère. » dis-je.

On était de retour en voiture vers une destination inconnue. Daniel n'avait pas voulu me le dire. « Je vais pouvoir conduire tout à l'heure? » lui demandai-je avec un grand sourire. Fallait bien que j'expérimente TOTALEMENT son monde, non? On resta un petit moment en silence en suite, puis je me tourna vers lui alors qu'il conduisait et décida de poster l'ultime question. « T'es heureux, dit? » demandai-je sérieusement. Le but de la journée était d'apprendre à se connaître et je trouvais qu'il se cachait toujours derrière ce faux masque d'arrogance. J'aurais aimé qu'il se laisse un peu plus aller et qu'il soit plus.. Vrai. J'espérais ne pas le fâcher avec ma question, mais juste avoir une réponse honnête.

J'avais décidé d'emmené Bennett dans une boutique de vêtements luxueux. C'est ce qui fallait si elle voulait être passe-partout dans mon univers. Pas qu'elle était habillée en clocharde, mais disons que c'était bas de gamme comme assortiment. Je devais remédier à cela. Durant le trajet en voiture, j'avais dû faire la conversation. Bennett voulait savoir pourquoi je gaspillais mon fric à me brûler les cellules du cerveau. Elle délirait vraiment celle-là. Mes cellules allaient bien.

« Une junkie? Définitivement, tu ne connais rien à mon propos. » me dit-elle quelque peu exaspérée que je pense cela.

En même temps, elle était dealer. Il y avait un problème si elle ne consommait pas un peu. À moins qu'on la forçait à le faire et que l'on prenait tous ses profits par la suite. Un sale cercle vicieux à la fin. Mais bon, je ne voulais pas m'avancer davantage là-dessus, car je ne connaissais pas sa situation. J'étais doué pour juger les gens et je ne pouvais pas m'en passer. C'était comme cela. Nous allâmes à l'une de mes boutiques où j'avais l'habitude d'y faire quelques achats. J'en profitai pour dire à Bennett qu'elle pouvait abuser sur les vêtements de luxe aujourd'hui. Quelle importance cela avait ? Cette dernière était plutôt heureuse. Je demandai à Will de prendre en charge la demoiselle.

« Tu peux continuer à plier tes vestons, Will. Je vais choisir tout ça moi-même, mais merci. » dit-elle sèchement.

Will me lança un regard sans trop savoir quoi faire. Je lui fis signe de laisser tomber. Après tout, j'allais pas en faire tout un plat là-dessus. Le vendeur retourna donc à ses occupations ailleurs.

- J'espère que tu sais t'habiller un peu au moins. Allez....décide-toi. On a pas toute la journée, dis-je en fixant ma montre Rolex.

J'avais pas envie d'y passer toute la journée. Je restai assis avec mon téléphone à la main à regarder des trucs, lire mes messages et à répondre à mes potes. Pas une seule fois, je levai le regard sur ce que Bennett avait choisi. Cela m'importait peu. Du moment qu'elle trouvait quelques morceaux intéressants. Puis, fut le temps de passer à la caisse. Je remarquai les nouveaux vêtements de Bennett. C'était pas mal et ça lui allait plutôt bien, mais je n'en dis rien. Je passai ma carte machinalement dans la machine et payai le montant. Ma Pretty Woman me dit alors que je n'avais pas à m'en faire et qu'elle me donnerait une petite quantité de ce que je veux. Honnêtement, je n'en voulais pas nécessairement de plus. Nous sortîmes à l'extérieur et le valet apparu peu de temps après avec ma voiture. Je lui tendis un pourboire avant de me mettre derrière le volant.

« Tu m'amènes où là? Pas chez le coiffeur j'espère. » dis-je.

J'eus un sourire en coin. Non. Pour cela, nous n'en avions pas vraiment le temps. Il y avait des limites à ce que je passe mon temps à attendre après elle. Je ne répondis pas sur la prochaine destination tout de suite, car je savais qu'elle allait rouspéter.

« Je vais pouvoir conduire tout à l'heure? »
- NON ! répondis-je alors.

Il n'en était pas question. Personne ne pouvait conduire ma voiture. Elle ne pouvait pas seulement se contenter d'être confortablement assise sur le côté passager ? Il me semblait bien que c'était déjà pas mal qu'elle puisse mettre les fesses sur mes sièges en cuir de ma porshe. Mon non ne sembla pas trop la surprendre. Elle s'essayait seulement.

question. « T'es heureux, dit? »

Pourquoi elle parlait autant cette fille ? Avec tout ce qu'elle vivait en ce moment, pourquoi ne pas juste se taire et de seulement observer ? Je n'étais pas vraiment du type bavard quand il s'agissait de creuser dans mon profond intérieur. J'avais l'impression qu'on me violait carrément.

- Qu'est-ce que ça peut te faire à toi si je suis heureux ou non ? Il me semble que tu peux en déduire par toi-même, non ?

Je ne voulais pas répondre à ça. Elle pourrait très bien se faire sa propre idée là-dessus. Je roulai quelques minutes avant de franchir le campus de l'université de Miami où je m'y stationnai. Hé oui, je l'emmenais bien avec moi ici. Pourquoi ? Parce que j'y avais cours justement. N'était-il pas là le but de la journée...que l'on fasse voir notre quotidien ? Bennett semblait ne pas trop comprendre ce que nous faisions là.

- J'ai cours. Pharmacologie moléculaire. T'as qu'à venir comme auditrice libre.

Elle n'avait pas vraiment le choix de me suivre. Je ramassai ma sacoche et nous prîmes la direction de ma salle de classe. Le cours était déjà entamé lorsque je franchis le seuil avec Bennett. Je détestais le professeur Graham. J'espérais que mon entrée ne fasse pas de bruit, mais nonn...

- Monsieur Wood...Quelle surprise! Il y avait un temps qu'on ne vous avait pas vu. J'imagine que vous étiez trop occupé à gérer l'industrie de votre père.
- Mouaip ! C'est ça !

Quel con. Il avait utilisé un ton sarcastique, car il savait très bien que je ne faisais rien pour aider mon père encore. Peu importe. Nous prîmes place. Graham expliqua quelques notions. Plus tard, il mit tout le groupe au travail. Le professeur s'approcha de moi et me demanda de sortir de la classe pour discuter. Vraiment ? Je fis signe à Bennett qu'elle pouvait me suivre. Une fois dans le corridor, je savais un peu à quoi m'attendre.

- Je ne sais pas pour qui vous vous prenez, mais ici c'est un cours important en pharmacologie. Visiblement vous ne prenez pas cela au sérieux. Vous étiez absent les trois derniers cours. Vous pensez réussir quoi ? Je refuse que vous retourniez dans cette classe pour faire semblant de vous y intéresser. Je me fiche que vous soyez le fils d'un grand PDG.... Vous n'avez pas d'avenir dans ce cours. Je vous suggère d'abandonner et de réfléchir à ce que vous êtes capable de faire.

Intérieurement, je fumais. Je rentrai dans la classe à nouveau pour ramasser mes affaires en faisant le plus de bruit possible. J'étais en colère. Peut-être que je n'étais pas assez assidue dans mes études, mais au moins j'essayais. Je sortis pour rejoindre Bennet et je ne pus m'empêcher que de planter mon poing dans les casiers de métal. J'eus mal instantanément. Ce n'était vraiment pas ma journée.

- Viens on sacre notre camp d'ici loin de ce vieux fossile, ajoutai-je en faisant allusion au professeur.

Honnêtement, il avait salement du culot pour me dire ça à moi. Je ne pouvais pas croire que je n'étais pas assez important pour me laisser la chance au moins. Bennett ne semblait pas trop savoir quoi dire et honnêtement c'était mieux qu'elle ne dise rien pour le moment, car j'étais plus que furax. J'avais envie de rentrer chez moi et ne rien faire. Nous rejoignîmes ma voiture pour y embarquer de nouveau. Je fis crisser les pneus avant de partir. Je finis par me calmer malgré tout.

- Si ce n'était que de moi, je rentrerais, mais je peux faire un exception. Un Resto ça te dirait ?

Peut-être que me changer les idées m'aideraient un peu.

-

Bon et bien, je n'allais définitivement pas chez le coiffeur - tant mieux- mais aucune idée d'où se trouvait notre prochaine destination. J'osa même demander si j'allais conduire. J'eus droit à un non définitif. Ça me fit rire. Les mecs et leurs précieuses voitures quoi. Je roula un peu des yeux et me laissa retomber sur mon siège. Ensuite, je décida de poser une question à Daniel, juste pour le tester un peu, voir son niveau d'émotion dont il était capable, s'il pouvait être lui-même un instant. Je me pris une véritable claque sur la gueule. Enfin, c'était à prendre au second degrés, il ne me tapa pas vraiment, mais bon il ne voulait pas trop aller là je pense. Sa réponse me donna tout de même une réponse à la question. Il ne l'était pas. Je trouvais ça triste quand même. Je décida de ne rien répondre parce que de toute façon, ça le rendrait sûrement plus agressif. Je le laissa donc conduire en paix, comme il le souhaitait. On s'approcha de l'université et là, je me posais vraiment des questions. Je n'avais jamais mis les pieds ici et je ne pensais pas que ça allait arriver un jour. « Pourquoi tu m'amènes ici? » demandai-je sur un ton vif. Là, j'étais définitivement hors de ma zone de confort. Monsieur avait cours et oui, je devais l'y suivre. « Ça s'annonce palpitant. » dis-je en marmonnant. Si j'avais voulu suivre ce genre de cours, j'aurais été inscrite. Je sortis donc de la voiture et le suivit. Il marchait vite quand même, j'en déduis qu'il était en retard.

On entra dans la grande classe lorsque le professeur parlait. On avait le droit de faire ça? Je me contentais de suivre Daniel. On alla s'asseoir, mais le professeur s'adressa à lui sur un ton pas trop sympathique et assez sarcastique. Je resta un peu bouche bée, Daniel lui semblait s'en foutre. On alla s'asseoir finalement et je me tourna vers lui en chuchotant. « Ça semble l'amour fou entre vous deux » lui dis-je. Le professeur avait été plutôt chiant de faire ce commentaire devant tout le monde, mais en même temps vu la personnalité de Daniel, je me doutais qu'il avait dû agir pareil. On écouta un peu ce qu'il disait, enfin écouter était un grand mot. Je me contentais d'observer autour, ma première fois dans une classe universitaire. Une partie de moi trouvait que ça donnait envie, mais en même temps.. Ce n'était pas ça mon quotidien, j'avais fait un choix pour pouvoir faire vivre ma famille alors, je chassa cette idée de ma tête. Lorsque le prof termina enfin d'expliquer ses trucs, c'était l'heure du travail d'équipe. Je pris un cahier à Daniel et lu ce qu'il y avait comme première phrase en fronçant les sourcils. « Ça semble tellement chiant ton truc. » lui dis-je en riant. Je me stoppa net lorsque le prof demanda à Daniel de le voir dans le couloir. Ce dernier me fit signe de le suivre. Wow, ça c'était awkward. J'étais tout sauf à l'aise. Même le professeur semblait se demander ce que je foutais là. Je croisa mes bras et regarda le sol en écoutant la scène qui se passait. Le dit monsieur Graham était vraiment méchant envers Daniel. J'aurais voulu intervenir, mais ce n'était pas de mes affaires et je ne connaissais pas assez la situation. J'attendis que Daniel ramasse ses trucs et il vint me rejoindre à nouveau. Je sursauta lorsqu'il frappa dans la casier, puis insista pour qu'on parte. Je regarda autour et vit un abreuvoir. Je pris Daniel par le bras et le tira plutôt fort pour qu'il me suivre. « Attend deux secondes, tu saignes, on va nettoyer ça un peu. » lui dis-je fermement pour qu'il comprenne que je ne m'obstinerais pas là dessus. Je pris sa main et la mit sous le petit jet d'eau qui coulait. L'abreuvoir tourna rouge bien rapidement, il ne s'était pas raté. Je repéra la salle de bain juste à côté et entra y prendre du papier à main, puis en appliqua sur sa main pour l'essuyer. « Bon, c'est mieux que rien j'imagine. Maintenant on s'en va. » lui dis-je en riant. J'étais pas une infirmière non plus hein, fallait pas s'attendre à un bandage de haute qualité. On sorti de l'établissement et retourna à la voiture. Je ne savais absolument pas quoi dire sur le sujet et je n'ajouta rien en fait. Ça n'aiderait pas à le calmer si je parlais.

On quitta sur un crissement de pneus. J'aurais dû conduire, j'aurais dont dû! Daniel proposa d'aller au restaurant. J'hocha la tête. « J'imagine que tu ne manges pas simplement un hamburger pour le dîner, non ? » lui demandai-je en souriant. Je pensais avoir bien raison là dessus parce que quelques minutes plus tard, on se gara devant un bel établissement qui semblait bien chic. Ouais bon, j'allais pas l'admettre, mais heureusement que j'avais changer de vêtements parce que je ne me serais pas vraiment senti à ma place. Juste avant de descendre de la voiture, je me tourna vers Daniel. « Ta main ça va? » lui demandai-je. Je ne voulais pas avoir l'air de celle qui s'en préoccupe trop alors je rajouta une petite blague. « Tu penses être capable de manger tout seul? Parce que je te préviens, c'est pas moi qui va t'aider. » dis-je avec un petit clin d'oeil. On débarqua à nouveau pour le troisième arrêt de la journée et lorsqu'on entra dans le restaurant, je fus assez impressionnée. Vous savez, le genre d'endroit où on sert du homard et tout? Définitivement, je n'étais pas à ma place. L'avais-je été une seule fois dans cette journée? Je m'arrêta net à l'entrée et stoppa Daniel avec mon bras. « Sérieux, il n'est pas trop tard pour les hamburgers. » dis-je en me tournant vers lui. Je ne savais même pas comment me comporter dans ce genre d'endroit.

J'avais trainé Bennett jusqu'à ma salle de classe...oui oui... j'avais osé. C'était d'abord pour lui montrer ce que c'était que mon quotidien et l'université en faisait partie. Toutefois, les choses ne se déroulèrent pas totalement comme je l'aurais cru. Tout d'abord, nous étions arrivés en retard. Le professeur Graham n'avait pas manqué sa chance de me rabaisser devant tout le monde. Perso, ce n'était pas la première fois et je n'en avais rien à faire. Bennett avait bien remarqué rapidement que ce n'était pas l'amour fou entre nous deux. Comme quoi je n'avais pas nécessairement des traitements de faveur, même si j'étais quelqu'un de connu. Lorsque fut le temps de faire le travail d'équipe, le professeur en question me demanda de sortir pour discuter. Et comme cela, il s'était permis de me jeté hors de son cours sous prétexte que je n'avais aucun avenir en pharmaco et que je n'étais pas assez sérieux. Honnêtement, j'étais furieux. Il n'avait pas le droit de dire une telle chose. Et pourtant, il l'avait fait et je n'avais rien dit. Je m'étais empressé de ramasser mes choses et j'avais quitté la classe et tapé dans un casier d'acier. Je voulais que l'on se tire d'ici. Mais d'abord, Bennett me stoppa en me disant que je devais me soigner. Je stoppai pour regarder ma main. Le sang dégoulinait quelque peu sur le plancher. Malgré le fait que je dis que j'en avais pas de besoin, elle insista et grâce à la fontaine à eau du corridor, elle put me soigner du mieux qu'elle put. Par la suite, nous pûmes regagner ma Porshe. Une fois derrière le volant, je fis crisser les pneus pour faire évacuer ma rage. Je ne dis aucun mot pendant un long moment. Puis, je proposai d'aller au resto. Il fallait bien passer à autre chose et puis mon estomac commençait à crier famine.

« J'imagine que tu ne manges pas simplement un hamburger pour le dîner, non ? » me demanda-t-elle avec le sourire.
- Hoo parfois, avec crabe, homard ou caviar... répondis-je en me tournant la tête vers elle et en lui faisant un clin d'oeil.

C'était pour rire tout de même, même s'il y avait une part de vérité. Je décidai de l'apporter au Richmond. C'était d'un chic et distingué. Même si le restaurant ne fonctionnait que sous réservation, ils me donneraient une table pareil. Mon père et moi étions des clients privilégiés. Je me garai devant le restaurant en question. Avant que l'on donne l'autorisation au valet d'ouvrir, Bennett me demanda si ça allait ma main.

« Tu penses être capable de manger tout seul? Parce que je te préviens, c'est pas moi qui va t'aider. » dit-elle avec un petit clin d'oeil.

J'eus envie de rire quelque peu. Comme quoi, elle avait un semblant d'humour à l'occasion.

- Je vais bien ! Demain matin ce sera chose du passé.

Puis Bennett eut envie de se dégonfler. Elle dit qu'il n'était pas trop temps pour les hamburgers. Je n'allais tout de même pas lui faire ce plaisir. J'adorais la voir sortir de sa zone de confort. Je fis signe au valet et nous ouvrit les portières. Je devais lui rendre aussi mes clés.

- Tu l'abîmes et tu ne seras plus en mesure de travailler de ta vie. dis-je au valet avant de lui lancer mes clés.

J'allai rejoindre Bennett et un portier nous fit entrer. Daria, qui était à la réception vint nous répondre. Malgré que nous n'avions pas de réservation, nous eûmes une très bonne table. Tout de suite, on nous ouvrit une bouteille de champagne ne guise de cadeau. C'était souvent comme cela lorsque je venait. Nos flûtes étaient pleines, il ne restait qu'à trinquer.

- À cette belle journée en ma compagnie ! dis-je avec une pointe d'humour.

C'était un peu égoïste, mais je trouvais ça marrant. J'étais persuadé qu'elle avait tout de même apprécié sortir de son univers et de connaître le mien. Le champagne était bon, l'ambiance agréable et nous ne pouvions qu'apprécié l'endroit. Bennett avait le look parfait pour fréquenter ce genre d'endroit.

- Au fait, je ne connais même pas ton prénom. Pas que ça m'intéresse nécessairement, mais puisque nous avons du temps ensemble à tuer, ce serait bien de savoir.

Je souris quelque peu. Peut-être qu'elle me l'avait déjà dit, mais cela ne m'entrait pas nécessairement dans la tête quand je ne portais pas trop d'importance à quelqu'un. Je devais admettre qu'elle avait été moins chiante que je ne l'aurais cru durant la journée. Et puis, ce n'était pas terminé, après le resto je prévoyais l'emmener en boîte pour faire la fête en grand. Je pris une gorgée de mon champagne avant de faire signe à un serveur de venir à notre table.

- Nous allons prendre un plateau de charcuteries et de fromages comme entrée.

Peu importe la note, j'avais faim et je voulais que l'on puisse en profiter tous les deux. Nous n'avions même pas ouverts nos menus encore. Ça n'était pas pressant. J'aimais bien prendre mon temps quand je venais au restaurant. C'était un peu étrange de trainer avec cette fille qui était mon dealer. En fait, c'était davantage étrange de partager mon quotidien. C'était un peu malaisant pour moi.

- Et toi, puisque tu aimes les hamburgers, tu comptes m'emmener dans un resto qui en font ?

Étonnement, cette journée avec Daniel avait été moins chiante que prévu. Il était con, pas de doute, mais moins con qu'il ne le laissait paraître. Après la petite mésaventure à l'université de Daniel, je le voyais un peu comme une victime dans son propre monde. Je me disais même qu'il devait avoir beaucoup plus à découvrir chez lui qu'il le laissait paraître. En même temps, je me secoua la tête un peu, on parlait quand même de Daniel. Fallait pas croire au bon dieu non plus. Je le laissa m'amener au restaurant parce qu'il fallait bien qu'on se nourrisse durant cette journée. Évidemment, il n'allait pas m'amener au fast food du coin. Ça me plaisait quand même de découvrir de nouveaux trucs, nouvelles choses dont je n'aurais jamais eu les moyens de me payer. La vie pouvait être complètement injuste quand même, non? Je bossais dur pour avoir un peu d'argent et au final, je n'avais rien d'accumuler. Daniel, lui, claquait des doigts et avait tout. Heureusement que la jalousie ne faisait pas partie de ma personnalité. J'arrivais à simplement le trouver chanceux et apprécier ma vie comme elle était.

On se gara devant le restaurant nommé le Richmond. Il y avait même un valet et je trouvais ça complètement fou. On allait juste dîner quand même! On sorti de la voiture et Daniel ne manqua pas de menacer ce cher valet. « Mais quel savoir vivre. » dis-je de façon très sarcastique en souriant à Daniel. On entra et immédiatement, je me sentis plus à ma place. C'était beaucoup trop riche pour moi tout ça. Daniel me retint de me dégonfler et on eut une table très rapidement. Il commanda du champagne et remplit ma flûte. « J'bois pas d'alcool. » me contentai-je de dire. Il posa son regard sur moi et je le sentis très insistant. Ça devrait être un champagne très cher. Je roula des yeux et trinqua avec lui. « Okay, une gorgée. » dis-je en prenant une toute petite gorgée. En passant sa journée avec moi, il allait bien vite voir pourquoi j'en buvais pas. Sauf que là, je ne voulais pas faire ma rabat-joie. Après tout, je devais m'adapter à son monde juste pour la journée. D'ailleurs, notre trinque était littéralement en son honneur. Ça me fit rire, disons que dans ma tête je trinqua à autre chose. Finalement, je me laissa même tenter à une deuxième gorgée et je faillis la cracher lorsque Daniel me demanda mon prénom. « T'es pas croyable toi, j'te l'ai déjà dit. C'est Arielle. » lui dis-je en levant les yeux au ciel. Du temps à tuer en plus, c'était plutôt insultant. « Fais pas comme si c'était chiant de passer du temps avec moi, c'était ton idée après tout. » lui dis-je en riant. En fait, ça m'insultait pas vraiment venant de lui.

On discuta un peu et le serveur vint prendre notre commande pour l'entrée. Daniel commanda pour moi et ça m'énerva, mais je ne dis pas un mot. Dans un sens, je ne saurais pas quoi commander dans un restaurant comme ça. On laissa les menus où ils étaient et Daniel engagea la conversation. Enfin, je pense. Je me passa la main dans les cheveux et rigola un peu. « J'sais pas, peut être. Y'aura pas de caviar ou d'homard en tout cas. » lui lançai-je. « Alors, tu proposes à tout le monde d'entrer dans ton quotidien comme ça? C'est plutôt hors du commun comme activité. » demandai-je. Je pris une autre gorgée de ce délicieux champagne et vida ma flûte du même coup. « Je peux même pas croire que tu me fasses boire de l'alcool. Ça ne se reproduira plus. T'es la pire des influences. » lui dis-je avec un sourire en coin. J'avais fait la promesse avec moi-même de ne pas en boire depuis que j'ai 13 ans dû à mon père alcoolique. J'avais trop peur que ce soit genre génétique. Vu comment il avait du mal à vivre, je me doutais bien que cela n'apportait rien de bon. Notre nourriture arriva ensuite et ça me soulagea de pouvoir me remplir le ventre un peu parce qu'on sait bien qu'alcool et ventre vide, ça ne fait pas bon ménage. Déjà que je n'avais aucune tolérance puisque je ne buvais pas habituellement. Je pris un morceau de fromage, qui était vraiment mou et y goûta. Je fis une petite grimace. « C'est quoi ça? Clairement pas du cheddar. » lui demandai-je. Daniel m'indiqua que c'était du fromage de chèvre de haute qualité. Et bien c'était dégueulasse. Je fis passé le tout avec une petite tranche de jambon. Du moins, je pense que c'était du jambon. C'était un peu plus dur.

Étonnement, la conversation coulait plutôt bien. Bon, Daniel sembla me trouver légèrement attardée dû à ma non-connaissance de plusieurs choses sur ce plateau, mais sinon ça se passait bien. On commanda ensuite le repas principal. Oui bon, Daniel le commanda. J'allais manger du homard pour la première fois de ma vie et je n'étais pas trop certaine de comment ça allait se passer. Lorsqu'il arriva devant moi, bien rouge et bien entier, j'écarquilla les yeux. « Pourquoi il est là au complet??? » demandai-je choquée. J'allais pas OUVRIR un homard?

Je ne m'attendais pas à passer ce genre de journée avec ma dealeuse de drogue. C'était assez étrange et nouveau pour moi. En même temps, je voulais démontrer à Bennett que ma vie n'était pas si facile qu'on pouvait le croire. J'avais aussi mon lot de problèmes. Elle s'en était sans doute rendu compte bien assez vite de tout cela. Malgré tout, il y avait de bons côtés. Elle avait pu profiter de beaux vêtements et voyager dans une voiture de luxe. Et maintenant, elle pourrait prendre place dans un restaurant huppé. Bennett avait sans doute l'habitude d'aller au fast food du coin. Elle verrait que c'est fort différent. Une fois au Richmond, un valet nous ouvrit les portières. Je ne manquai pas l'occasion de menacer ce dernier avant qu'il ne prenne mes clés. Bennett trouvait que je manquais un peu de savoir-vivre. Je m'en foutais de toute façon. C'était le job de ce valet, alors je voulais qu'il le fasse comme il faut. Lorsque nous fûmes escorter à notre table, une bouteille de champagne apparue. J'en versai un verre pour moi et pour Bennett.

« J'bois pas d'alcool. »
- Nonnn ? c'est une blague j'espère !

C'était la dernière réponse que je pensais recevoir de sa part. Elle ne buvait pas ? Voyons ? Elle plaisantait assurément. Je la regardai donc avec insistance. Au prix que ce champagne était, elle était aussi bien y goûter. Bennett se ravisa en trinquant finalement en y goûtant. Puis, pour faire un brin de causette, je demandai quel était son prénom. Bon, c'était pas correct de ne pas s'en souvenir, mais tout de même. Finalement elle répondit quelque peu offusquée que c'était Arielle. Ha ouii, assez peu commun. Le serveur vint prendre notre commande pour l'entrée. Je commandai pour nous deux.

« Alors, tu proposes à tout le monde d'entrer dans ton quotidien comme ça? C'est plutôt hors du commun comme activité. » me demanda-t-elle intriguée
- Je l'ai fait que pour tes beaux yeux Bennett ! dis-je en lui faisant un clin d'oeil amusé.

C'était en effet un privilège pour elle que je lui accordais. Jamais de toute mon existence j'aurais cru qu'un jour je ferais une telle chose. J'avais sans doute pris en pitié ma dealeuse ou je-ne-sais-trop-quoi. J'avais surtout du temps à perdre on aurait dit pour vouloir avoir un chien de poche pour la journée. Quoi qu'il en soit, je fus surpris de constater qu'Arielle venait de boire tout son verre.

« Je peux même pas croire que tu me fasses boire de l'alcool. Ça ne se reproduira plus. T'es la pire des influences. »

J'eus un sourire en coin. Il n'y avait rien de mal à boire un peu d'alcool.

- Détends-toi ! Tu n'iras pas en enfer pour un misérable verre. Profite du meilleur alcool au monde.

Je lui versai à nouveau du champagne dans son verre. Elle allait en faire ce qu'elle voulait par la suite, je m'en fichais bien. Quand à moi j'avais deux verres engloutis déjà. Je n'allais pas m'arrêter pour autant. J'avais l'habitude après tout. Notre plateau de fromages et de charcuteries arriva pendant ce temps. Je me servis d'abord et laissai le tour à Bennett par la suite. Je me régalai vraiment. J'avais un penchant pour ce genre de goûté. Je fixai alors ma compagne du soir goûter son fromage et faire la grimace par la suite.

« C'est quoi ça? Clairement pas du cheddar. » me demanda-t-elle.

Je ris quelque peu à voir sa tête. Elle n'avait clairement pas l'habitude de goûté à des fromages à pâte molle. Ça se vendait quand même assez cher dans les supermarchés. Et encore là ceux-ci étaient de grande qualité dans ce que j'avais demandé. Je lui dis alors que c'était du fromage de chèvre. Visiblement, Arielle détestait réellement.  Ça m'amusait bien de lui faire découvrir autre chose, même si elle trouvait ça ignoble. Le fil du souper se déroulait bien. Nous commandâmes...ou plutôt je commandai du homard pour nous deux. Je tenais absolument à ce que Bennett goûte au moins à ça une fois dans sa vie. Ici, c'était le meilleur des États-Unis. Lorsque le tout arriva sur notre table, je vis alors qu'Arielle semblait quelque peu étonnée, voire plus que surprise et un peu outrée.

« Pourquoi il est là au complet??? »
- Parce qu'il veut que tu le ramènes chez toi pour faire mumuse. Mais nonn... c'est toujours comme ça, il faut utiliser les pinces et nos mains !

Je plaçai donc ma serviette de table à mon cou comme pour y faire un bavoir. C'était peut-être ridicule, mais très utile quand on mangeait du homard, car il y avait du jus qui pouvait aller un peu partout. Aussi bien conserver mes vêtements. Je débutai par enlever les pinces avec mes doigts. Par la suite, j'enlevai les pattes et la queue, tout ça devant le regard dégoûté d'Arielle. Je pris les pinces par la suite pour écrasé les pinces et en faire sortir la chair.

- Je sais ça l'air complètement surréaliste et dégoûtant comment on doit faire, mais c'est comme cela. Goûte et tu verras.

Je pris ma fourchette et pris un morceau de viande du homard et fis goûter Bennett. Si elle n'aimait pas cela, il y avait sérieusement quelque chose qui clochait chez elle. À voir sa réaction, elle ne détestait pas. Tant mieux, mon choix avait été bien. En fait, mon but était de lui faire découvrir quelque chose de nouveau, je crois bien que j'avais réussi.

- Allez-file moi le tien, je vais te le décortiquer, comme cela, tu n'auras pas à forcer sur rien.
Ça m'amusait tout de même un peu de faire ça. Et Arielle était tout de même chanceuse car le homard du Richmond était divin. Une fois que les deux homards furent décortiqués, nous pûmes manger notre assiette tranquillement tout en bavassant.

- Je savais que tu y prendrais goût !

En même temps, est-ce qu'elle avait réellement le choix ? Je lui présentais le tout gratuitement. N'importe qui en profiterait largement.  C'était normal que ça l'impressionnait quelque peu. De ce fait, cela me sortait un peu de ma routine du fait que tout cela était totalement normal. Cela ne l'était pas vraiment, car seulement les personnes bien nantis pouvaient s'offrir tout cela. Je doutais qu'Arielle ne repasse ici un jour. Lorsque tout le repas fut terminé, il fallait à présent quitter le restaurant. Nous attentions le valet devant la porte tranquillement.

- Alors, la journée t'a plu ? Tu veux qu'on arrête là ? Car normalement je rentre chez moi faire une sieste et je sors plus tard en boîte, c'est toi qui voit...

Je n'allais tout de même pas lui tordre un bras de me suivre davantage. Je doutais qu'elle veuille m'accompagner pour la sieste, mais bon, cette fille était assez surprenante.

Au final, ma journée se passait plutôt bien. Je pense que j'arrivais même à apprécier Daniel, du moins... Certains côtés de lui. Il n'était pas complètement désagréable et prétentieux comme je le pensais. En tout cas, j'arrivais à mieux le comprendre sur certaines choses. Daniel m'avait trainé au restaurant, bon pas de force parce que j'avais très faim, et il m'avait sorti de ma zone de confort à 100%. Il m'avait même offert du champagne et si je ne buvais jamais d'alcool, je n'avais clairement pas le choix de faire une exception là maintenant. La bouteille devait coûter cher et je ne pouvais pas laisser Daniel la boire tout seul. Je lui dévoila tout de même que je ne buvais pas d'alcool. « Non j'suis sérieuse. C'est la première fois en ce moment. » lui dis-je le plus sérieusement du monde. Je n'allais pas lui dire pourquoi, ça ne le regardait pas vraiment et puis, s'il tenait parole et passait vraiment cette journée dans ma vie, il le comprendrait bien assez rapidement. On discuta un peu par la suite, entre autre Daniel me demanda mon prénom, encore. Je lui demandai aussi - dans un sens- comment ça il m'avait fait entrer dans son quotidien, disons que.. Ça ne se voyait pas tous les jours et je n'avais vraiment eu une telle proposition. « Mmh mmh, je suis spéciale, c'est tout. Tu peux le dire. » lui dis-je à la blague. On discuta un peu en attendant l'entrée et je restai surprise d'à quel point ce champagne était bon en fait. Je devais m'arrêter de boire sinon je n'arrêterais plus. « Tu pourrais être surpris. Ce n'est pas toujours une bonne chose de boire. » lui dis-je un peu pensive. Mon père devait avoir commencer par un verre aussi. Trève de morale, Daniel me resservit un verre et je décidai d'en boire une autre gorgée.

Notre entrée arriva, il s'agissait d'un plateau de fromages. J'en goûta un et j'avais presqu'envie de le recracher. Je n'étais pas retardée en terme de nourriture, mais disons que n'étant pas super riche, il y avait plusieurs choses qu'on ne pouvait se permettre ou bien qu'on avait jamais mangé. Ce fromage de chèvre en faisant parti. C'était la première et la dernière fois que j'en mangerais. J'alla vers des choix plus sécuritaires avec des fromages que je semblais connaître et mangea les petites charcuteries aussi. Par la suite, Daniel commanda notre repas principal, du homard. J'étais un peu excitée parce que je n'en avais jamais goûtée et je me demandais bien ce que ça goûtait. Lorsque je le reçu, mon sourire s'effaça. Il était entier devant moi, presque vivant encore. Je questionna mon accompagnateur du regard. « Haha, trop drôle! » lui dis-je sarcastique en plissant les yeux. « Je ne peux pas le... Défaire comme ça, voyons! » lui dis-je sous le choc. C'était dégoûtant!!  J'aurais l'impression de le décapiter. Je regarda Daniel faire avec le sien et m'expliquer en même temps, j'avais les yeux rond comme des balles de golf et la bouche légèrement entrouverte. C'était terrible. Il me fit goûter et j'avança ma tête, un peu incertaine. Une fois le petit morceau de chair en bouche, j'avoue que j'aimais bien. « Oh... C'est pas mauvais. » dis-je surprise. Daniel me fit signe de lui donner mon homard pour qu'il me l'arrange et j'étais  vraiment reconnaissante. « Tu vois, tu peux être très sympa quand tu veux. Un vrai gentleman. » lui dis-je avec un grand sourire pour le taquiner. Je le mangea en entier tout en discutant avec Daniel le reste du repas.

Lorsque le tout fut terminé, on quitta le restaurant après qu'il ait payé. Jamais de toute ma vie je n'avais pensé passer un journée de la sorte et je ne pensais pas que ça allait se reproduire un jour. « Honnêtement... Ouais j'ai bien aimé ma journée. » lui dis-je en hochant de la tête avec un sourire. Daniel me fit part du reste de sa journée par la suite. « On avait dit que je devais te suivre pendant une journée complète quand même... Mais je crois qu'en boîte je gâcherais un peu tes plans, hein? » dis-je en riant. Aller, on savait tous pourquoi les mecs allaient en boîte et c'était pour se ramener une fille. Et puis, je n'étais pas trop du type de filles qui allaient en boîte habituellement. Peut être que je pourrais apprendre à me lâcher un peu. « Mmh.. Ouais t'sais quoi ? Je vais t'accompagner. Mais pas pour la sieste. » dis-je en riant. Je devais aller chez moi régler quelques trucs et puis, me changer aussi. « Je suis autorisé à me changer? » demandai-je en riant. On monta dans sa voiture et je lui donnai les indications pour me ramener chez moi. Je sortis de la voiture et m'appuya sur le côté conducteur de l'extérieur pour dire quelques trucs à Daniel.  « Texte moi après ta sieste. Et pis... Je paie mes trucs pour ce soir, fini le truc de Pretty Woman, t'y prends un peu trop goût. À plus tard! » lui dis-je avec un clin d'oeil en m'éloignant. Je sentais que ça allait être une drôle de soirée.

J'entrai chez moi et alla directement sur mon lit pour m'écraser. Après un repas comme ça, j'avais aussi besoin d'une petite sieste, mais ça aurait été bizarre d'en faire une à deux. Je m'endormis donc pendant 2 heures et me réveilla complètement paumée. Je regarda mon téléphone, toujours pas de nouvelles de Daniel. Je pris donc tranquillement ma douche et me préparai. J'avoue que je mis un peu plus de temps qu'à l'habitude juste parce que j'avais pas envie que Daniel insulte encore mon look. Je reçu finalement son texto et après avoir terminer de me préparer et en l'attendant, je réfléchissais un peu à la soirée qui m'attendait. J'allais peut être tenter de lui casser ses coups pour le faire chier, ce serait marrant.  

Cette journée était un peu surréaliste, car j'avais ma dealeuse de drogue qui m'avait suivi comme un petit chien de poche toute la journée. Et elle n'était pas terminée. Nous étions maintenant assis au restaurant à dégusté du homard et du champagne. Même si Arielle m'avait fait croire qu'elle ne buvait pas, elle avait engloutit deux verres quand même. Elle n'avait pas été difficile à convaincre au final. En même temps, refuser un si bon champagne, ç’aurait été un crime. Et lorsque le homard avait fait son apparition devant nous, le regard de Bennett avait été assez comique à admirer. Elle sembla surprise de le voir en entier. Je pris donc les devants pour lui décortiquer son crustacé et je lui fis goûter. Elle apprécia le goût, ce qui me ravit quelque peu. Au moins elle goûtait à des trucs nouveaux.

« Tu vois, tu peux être très sympa quand tu veux. Un vrai gentleman. »
- C'est mal me connaître si on pense le contraire. lui répliquai-je.

En même temps, je ne laissais pas souvent la change aux gens de voir le vrai côté de ma personnalité. J'étais souvent arrogant et sarcastique. Cela ne plaisait pas à tous. C'était une carapace que je me donnais. Par contre, j'étais assez galant et je pouvais être très gentil. Il suffisait simplement qu'on m'en laisse l'opportunité. Comme en ce moment. Le repas se passa bien. Lorsque nous quittâmes, Arielle me fit cet aveu :

« Honnêtement... Ouais j'ai bien aimé ma journée. »

Je souris suite à cette révélation de la part de ma dealeuse. Étrangement, j'avais envie de lui dire que moi aussi j'avais bien apprécié sa compagnie, mais cela, je ne pouvais pas le dire. Ce serait un peu étrange. J'avais appris à la connaître. Au départ, je pensais que c'était une pauvre paumée junkie qui faisait que des mauvais choix dans sa vie. Je me trompais peut-être au final. Puis je lui expliquai que j'avais l'intention d'aller chez moi pour faire un somme afin d'être en forme pour sortir en boite cette nuit. Je lui donnai le choix de venir ou pas.

« On avait dit que je devais te suivre pendant une journée complète quand même... Mais je crois qu'en boîte je gâcherais un peu tes plans, hein? »

J'haussai mes épaules. J'allais pas mourir une nuit si je ramenais pas une fille. Je m'en fichais bien. Je ne savais pas trop ce que mes potes diraient, mais bon...peut-être qu'ils ne rendraient comptes de rien au final

« Mmh.. Ouais t'sais quoi ? Je vais t'accompagner. Mais pas pour la sieste. » dis-je en riant. Je devais aller chez moi régler quelques trucs et puis, me changer aussi. « Je suis autorisé à me changer? »
- Comme tu le souhaites. Surprends-moi !

Après tout, c'était ce qu'elle avait fait avec moi aujourd'hui. J'étais assez surpris de la personne qu'elle était. Même si cela avait été dans mon monde, j'avais appris un peu plus sur elle. Nous montâmes dans ma porshe et je la reconduisis chez elle. Dans un quartier assez douteux d'ailleurs. J'avais un peu peur pour ma voiture. En sortant de la voiture, elle se pencha pour me dire de la texter après ma sieste. Et elle insista sur le fait qu'elle voulait payer ses trucs pour la soirée. Elle voulait pas jouer la pretty woman plus longtemps. Je ris et je lui dis que c'était comme elle le voulait. Puis, je quittai pour rejoindre ma résidence. Une fois chez moi, je me couchai dans mon lit pour quelques heures. À mon réveil, je sautai dans la douche. Puis, je répondis à mes potes pour savoir où aller les retrouver. Ils allaient au Palace ce soir. Je communiquai donc avec Arielle pour l'aviser. J'osais croire qu'elle était prête et qu'elle serait à la hauteur. J'avais pas vraiment envie de faire rire de moi si je me présentais au bras de celle-ci. Je m'habillai d'une chemise et d'un pantalon. Mis un peu d'ordre dans mes bouclettes et me parfumai quelque peu avant de reprendre la route pour aller prendre Bennett. Lorsque je la vis sortir de sa maison pour prendre place au côté passager, la mâchoire eut envie de tomber. Elle s'était assez bien attriquée pour une fois. J'étais assez surpris même. Une fois assise à côté de moi, je ne pouvais pas m'empêcher de la regarder un peu. Elle semblait se questionner là-dessus.

- Vous avez fait quoi d'Arielle Bennett ? Vous êtes sa soeur, c'est ça ?

C'était ma façon de la complimenter. J'allais tout de même pas lui dire que je la trouvais belle ce soir. Je lui donnai donc les indications pour la soirée. Que nous allions au Palace retrouver mes potes Pete, Eric et Melvin. Que c'était des gros cons, mais qu'il ne fallait pas s'en faire. Tant qu'elle était avec moi, il y avait peu de risques qu'ils fassent des trucs déplacés. Une fois devant la boîte, je me stationnai. Nous marchâmes jusqu'à l'entrée. Il y avait la queue pour entrer, je passai devant tout le monde et le portier nous laissa passer immédiatement en nous souhaitant de passer une bonne soirée. Être connu, cela avait quelques avantages.

- Il faudra faire attention à notre sortie. Il y a parfois des paparazzis. Je suis rarement à mon avantage à la sortie des bars.

Fallait simplement regarder les magazines comme Star Système pour voir les photos peu élégantes de nous. Et moi aux petites heures du matin, j'avais souvent une tête à faire vraiment peur. L'alcool et la drogue ne me réussissait pas vraiment. Une fois à l'intérieur, la musique résonnait en toute puissante, les néons éclairaient ici et là. Il y avait beaucoup de mouvement. Nous montâmes à l'étage pour aller rejoindre la partie VIP. Il n'y avait que Pete qui était là pour le moment. Il parut surpris de me voir accompagné.

- C'est Ben... Arielle ! Elle va être avec moi toute la soirée. Donc fait pas trop le cave.

Encore là, il me regardait étrangement. Il devait commencer à croire que j'étais en couple avec elle. Je lui présentais jamais des filles. J'étais pas pour lui dire que c'était ma dealeuse. Ce serait un peu trop étrange. Il la salua plutôt poliment. C'était clair que la soirée allait être différente un peu à d'habitude. Pete demanda à Arielle ce qu'on voulait boire. Je pris un peu les devants sachant qu'elle ne buvait pas vraiment d'alcool. En tout cas, c'était ce qu'elle disait.

- Apporte une bouteille de vodka avec pichets de jus d'orange, de canneberge, coke et seven-up. Ça laissera le choix à tout le monde, répondis-je.

Au moins, Arielle pourrait se prendre du jus ou des boissons gazeuses tout en passant inaperçue. Je fis un clin d'oeil à cette dernière. Pete quitta pour aller au bar qui se trouvait à une dizaine de mètres de nous.

- L'endroit te plait ? lui demandai-je.



(Je sais que la saison se termine bientôt. Peut-être que l'on pourrait partir un nouveau sujet à ce moment pour poursuivre Désolée encore pour l'immense retard)