Je lança mon sac sur mon lit, retira mes écouteurs et m'y laissa tomber moi aussi. Je soupira et ferma les yeux deux secondes, pour finalement m'endormir. Il était à peine 8h et j'étais crevée pour la simple et bonne raison que j'avais du mal à fermer l'oeil ces temps-ci. En fait, depuis cette fameuse soirée avec Antey, la soirée où on avait pointer un flingue sur ma tête et ou on avait feint de me tirer dessus. Je ne sais pas pourquoi j'avais du mal à m'en remettre comme ça, c'était pas comme si on m'avait kidnappé. J'avais dealé toute la journée et pourtant, chaque fois qu'un client fouillait dans ses poches pour prendre son fric, j'avais l'impression qu'on allait encore une fois me menacer pour tout me prendre. Je me réveilla en sursaut à 21h alors que mon téléphone vibrait. Je regarda mon écran et vit qu'il y avait vraiment beaucoup de messages de quelques filles avec qui je sortais au fifty shades. Elles n'étaient pas vraiment mes copines, mais on s'amusait et elles m'achetaient beaucoup de drogues quand elles étaient bourrées. C'était payant. Au final, c'était surtout pour ça que j'allais dans les bars ou en boîte, parce que je ne buvais même pas d'alcool.

Bref, pour ce soir, les filles voulaient que je les rejoigne vers 22h. Je soupira, le boulot ne me lâchait jamais même quand je le voulais. Je sauta dans la douche et en ressorti plusieurs minutes plus tard. Je me maquilla et me coiffa vite fait, rendu à cet heure, franchement la flemme s'empara de moi. De toute façon, j'allais pas là pour draguer, mais juste pour vendre. Je pris ma voiture et me gara à l'extérieur du bar, là où les filles m'attendaient. Elles semblaient avoir déjà pris quelques verres parce qu'elles étaient beaucoup trop heureuse de me voir en criant mon prénom. Je les salua et tout de suite, elles me passèrent leurs petites commandes. Une me prit par le bras et on entra à l'intérieur. Elles se dirigèrent vers le bar en furie et je les suivis parce que c'était clairement là que j'allais m'asseoir jusqu'à ce qu'elles m'achètent autre chose. Pour danser dans un bar, fallait clairement être saoule. Comme je ne l'étais jamais, je ne dansais simplement pas. Être assise à discuter et à boire mon sprite, c'était ce que je faisais de mieux. Justement, entre deux commandes de shots, je reconnu James. Le barman, qui était toujours présent lorsque je venais ici. « Tiens si ce n'est pas mon barman préféré. » lui dis-je en souriant. « Comment tu vas? » demandai-je.

Voilà encore une semaine de passé, nous voilà samedi soir et je dois dire que c’est plutôt calme pour un samedi. Bon je positive en me disant qu’il encore tôt et que les jeunes vont arriver un peu plus tard dans la soirée. Je m’attèle à mes tâches. Rangeant un peu l’arrière du bar en attendant d’avoir des boissons à préparer. J’essuie quelques verres à bière avec mon torchon observant un groupe de gens se trémousser. L’alcool peut effectivement faire des ravageurs, c’est effrayant. L’heure tourne et le bar se rempli peu à peu, c’est rassurant. Je préfère être débordé par le travail que de rien faire à attendre que les heures passent. Dans ces conditions je serai bien mieux aux côtés d’Elisha ou bien à border mon petit garçon qui encore une fois est avec une nourrisse pour la nuit. C’est devenu une habitude depuis qu’Aloysia a accouché… Je ne veux pas la submerger de travail, elle a assez à faire avec son bébé, je ne vais pas lui rajouter Logan. Surtout qu’il est plutôt plein d’énergie ces derniers jours.  

Quoiqu’il en soit, vingt-deux heures sonne quand une foule de jeune femmes débarquent dans le bar. Toute suite la salle fait plus remplie et plus bruyante. Une bonne partie de cette bande s’acharne sur mon collègue afin d’être servi rapidement. Elles avaient l’air déjà bien amochées, mais qu’importe, elles l’ont pris pour cible et j’en suis ravi. Je lui lance un regard et un sourire plein de courage alors que je m’occupe de finir la préparation d’un cocktail demandé. Une jeune femme vient alors s’installer face à moi, de l’autre côté du comptoir. << Tiens, si ce n’est pas mon barman préféré. >> Je souris en posant mon regard sur cette dernière. Une jeune femme qui ne passe pas inaperçue car elle est sans doute la seule qui ne boit qu’un sprite dans un bar en soirée. C’était une fille plutôt sympathique bien qu’elle restait très mystérieuse. « Ah bon… Ce n’est pas Jérémy ? Comme toutes tes copines ? » dis-je un brin moqueur. « Rappel-moi ton prénom… mmmh… Arielle c’est ça ? » lâchais-je pour la taquiner << Comment tu vas ? >> .  Je souris alors en m’accoudant au bar. « Je vais bien. Et toi ? Tu t’ennuyais ? » ajoutais-je en attrapant un verre, dernière moi. « Qu’est-ce que je te serre ? Comme d’habitude ? » concluais-je alors en sortant une bouteille en verre avant même d’entendre sa réponse.

Ça avait été une dure semaine et ça paraissait con, mais le simple fait de me retrouver entouré de gens avec de la musique, ça me faisait du bien. J'avais essayé la petite méthode ; relaxer avec un livre, seule chez moi. Au final, je m'ennuyais et me repassait simplement les images de cette soirée. Alors sortons les grands moyens m'étais-je dit. Pas question de rester encabané dans ma maison à écouter mon vieux père se plaindre de tout et de rien parce qu'il était trop ivre. Fallait sortir de là et voir du monde. Je pense que c'est pour ça que je venais souvent ici les samedis avec ces filles. Ça changeait de mon habitude - quoi que ça commençait à en devenir une. En plus, je croisais rarement d'autres gens que je connaissais et ça me permettait de me fondre dans la masse.

Ce soir, comme chaque samedi, j'étais tombé sur James le barman. Il m'amusait celui là. Il me changeait tout le temps les idées et mine de rien, je devais lui changer les siennes pendant sa soirée de travail. Les filles se précipitèrent toutes sur Jeremy parce qu'elles savaient qu'il aimait bien draguer, c'était évident. Je préféra maintenir mon habitude et aller voir James. Je pense que ce que j'appréciais de lui c'était qu'il répondait du tac au tac à mes petites piques pour le taquiner. « Mouais je ne sais pas.. J'ai toujours préféré ce que les autres rejetaient. Faut croire ça s'applique même aux barmans. » lui répondis-je avec un sourire en coin. Je rigolais, mais je n'allais pas lui dire. Il savait de toute façon. James fit semblant d'avoir oublier mon prénom. Bah oui, on avait sympathisé, je savais le sien et vice-versa. Comme s'il allait me vexer là. « Tu vois tu t'en souviens. Je suis certaine que tu fais même pas ça pour le tier de ta clientèle. » lui dis-je avec un petit clin d'oeil. Franchement, il était déjà bon de s'en rappeler. Il devait en voir des gens par jour ici et il devait s'en faire dire des prénoms. « Ouaip, j'avais rien de mieux à faire je me suis dis que j'allais venir te faire profiter de ma super compagnie. » lui dis-je avec un sourire. J'hocha la tête alors qu'il était déjà entrain de me servir un sprite. Bien sûr qu'il connaissait ma commande. Faut dire, je devais être la seule personne dans ce bar à en consommer. Je le remercia alors qu'il le posa devant moi et commença à le siroter. « Tu sais quoi? J'aurais vraiment eu besoin d'un verre. » déclarai-je. Je m'étira sur le petit tabouret et plongea mon bras derrière le bar pour prendre la première bouteille d'alcool que je trouva. « Alors tu veux bien le boire pour moi? » dis-je à James en le versant dans un petit verre. Je lui fis un grand sourire. « Quoi? Tu vas refuser que quelqu'un te paye un verre? » lui dis-je. Ça, c'était mon truc. Je ne buvais pas d'alcool, mais y'avait de ces moments où franchement.. J'en aurais eu besoin. Comme maintenant pour bien digérer la semaine. Alors dans ces moments là, je payais un verre à la première personne sur mon chemin. Souvent, c'était Antey. Ça la faisait rire mon habitude. James, c'était la première fois qu'il en profitait et il semblait me trouver bien drôle.

J’aime mon métier même si ce n’est pas ce que j’avais prévu au départ. J’arrive a m’y faire et je semble être apprécié par la clientèle. J’aime ce côté humain, ce contact avec les gens. Bien sûr ce n’est pas tous les jours très drôle. Il y a parfois des gens insupportables et d’autres qui ne supporte pas l’alcool.  Et ça, c’est énervant. Il y a un côté négatif dans ce métier… Il m’est déjà arrivé de me la jouer videur et séparateur de bagarre. Je ne suis pas payé pour ce genre d’actions mais bon parfois il faut mettre la main à la patte.

Quoi qu’il en soit, le bar se remplissait d’heure en heure et je commençais à voir des têtes connues. Donc celle d’une petite blonde plutôt sympathique et quelque peu rigolote. Elle vient régulièrement pour me taper la discute et me faire rire. A croire qu’elle ne vient que pour moi. J’ai constaté qu’elle ne venait pas pour se saouler. Elle vient alors à ma rencontre alors que je prépare quelques boissons que le serveur vient récupérer que le comptoir. Je la taquine dès son arrivée. C’est tout à fait bon enfant et totalement sans arrières pensées. Elle me distrait le temps d’une soirée, c’est agréable et le temps passe alors plus vite. << Mouais, je ne sais pas… J’ai toujours préféré ce que les autres rejetaient. Faut croire que ça s’applique même aux barmans. >> Je ris alors à sa remarque. « Tu vois ce que les autres ne voit pas » m’exclamais-je accompagné d’un petit sourire. Je ne sais pas grand-chose à son sujet, seulement son prénom. Je tente de la taquiner en faisant semblant d’avoir oublié ce dernier. << Tu vois tu t’en souviens. Je suis certaine que tu ne fais pas même pas ça pour le tiers de ta clientèle. >> Elle a visé juste sur le coup. Il est rare de pouvoir se souvenir de tous les prénoms de tous les clients, surtout que j’en vois défiler en une semaine. Mais il y a des gens comme ça, qui marque, soit par les habitudes soit par leur mimique, leur look. « Beh ouais, mais en même temps peu de gens viennent me voir pour pour du sprit » ajoutais-je.
<< Ouaip, je n’avais rien de mieux à faire, je me suis dit que j’allais venir te faire profiter de ma super compagnie. >> Je ris alors en servant une bière pour le client juste à côté d’Arielle avant de reposer mon attention sur elle afin de lui répondre. « Tu es surtout venue pour m’embêter ouais ! » lâchais-je pour la taquiner de nouveau. Je me vois ensuite lui proposer sa boisson préférée. « Je te met des glaçons ou pas ce soir ? » demandais-je. << Tu sais quoi ? J’aurai vraiment eu besoin d’un verre. >> J’hausse alors les épaules en lui montrant les bouteilles dispatcher sur les étagères dernières moi. « Tu as le choix… » Je l’observe alors se servir en prenant une bouteille qui était posée près d’elle. << Alors tu veux bien le boire pour moi ? >> Je réponds négativement d’un signe de tête. «  Hors de question, je travaille ! Je sais que tu ne sais pas ce que c’est mais j’ai un métier. Je ne suis pas payer pour boire les verres mais pour les préparer et les servir. » ajoutais-je en riant. Un petit pique par ci par là. Elle continu toute de même son action en servant l’alcool dans le petit récipient. << Quoi ? Tu vas refuser que quelqu’un te paye un verre ? >> Je ris une nouvelle fois en me penchant sur le comptoir. « Non, en fait je refuse surtout un verre offert par toi. » concluais-je pour l’embêter une fois de plus.

Franchement, dans ce genre d'endroit les gens pouvait juste être trop bizarre parfois. Surtout des gens saouls on s'entend, sauf que là, au fifty shades ce que j'aimais c'est que la clientèle se gardait une certaine classe. Oui, ils étaient tous ivres, oui la plupart achetaient de la drogue, mais y'avait pas de pole dance au milieu du bar et les filles étaient toutes vêtues. Pas comme ailleurs. Aussi, ici les barmans étaient cools. Ils prenaient le temps de te parler, de faire connaissance. Je parlais toujours avec James, mais j'avais aussi déjà parlé un peu avec Jeremy, son collègue. Il était sympa, mais moins le genre de personne que j'aimais côtoyer. « Ouais ça c'est mon âme charitable tu vois. » lui répondis-je. James se souvint également de mon prénom et ça, mine de rien, ça me faisait chaud au coeur. Il me disait que c'était parce que j'étais la seule à prendre un sprite. Je lui fis un grand sourire. « C'est parce que je suis spéciale. » dis-je de façon ironique. Je rigolais bien entendu. Je regardais un peu autour, les clients commençaient à s'accumuler. Je ne voulais pas non plus accaparer James. Il en servit un et revint vers moi. Il déclara que j'étais surtout venu pour l'embêter. Je rigola à sa phrase. « Ça se pourrait. » dis-je de façon bien mystérieuse. Il ne le saurait jamais. J'étais quand même pas pour lui dire que j'étais venu vendre mon stock en fait.

J'hocha la tête pour les glaçons et déclara que j'avais besoin d'un verre. James ne sembla pas comprendre sur le coup. Ce n'était pas parce que je ne buvais pas d'alcool que j'en avais pas envie parfois. C'était un choix personnel, j'avais vu ce que ça avait fait à mon père après la mort de ma mère et je pense que ça ne m'amènerait rien de bon. Par contre, ça pouvait bien aider à faire passer la soirée de James alors, je lui proposa. Ce qu'il me répondit me vexa à peine, mais juste un peu quand même. « Aouch. Premièrement mon cher, je sais ce que c'est que d'avoir un métier. Ensuite, les barmans se font payer des trucs sans arrêt, alors un shot ne te tuera pas. Sauf si tu tolères l'alcool comme une fillette. » laissai-je sous-entendre avec un sourire en coin. James déclara surtout qu'il refusait de se faire payer un verre par moi. « T'en fais pas, je ne le prend pas personnel. Surtout que je ne compte absolument pas payer ce verre, alors prend ça comme un cadeau de toi à toi. » lui dis-je en riant. Je pris le verre et le porta à ses lèvres. « Aller, fait ça comme un grand. » lui dis-je. Il ouvrit la bouche et je lui versa. « Tu vois ? Ça s'est super bien passé. J'aurais pu être très fière de toi James, mais en fait t'as grimacé alors.. Hum un peu moins fière. » dis-je en riant un peu de lui. Je disais ça, mais j'aurais clairement grimacé en fait. La bouteille que j'avais choisi, c'était pas ce qu'il y avait de plus doux. Une petite bimbo avec les cheveux rouges, les seins refaits et des gros tatouages de pattes de chats sur ces deux derniers s'approcha du bar et fit les yeux doux à James. J'observa un peu l'échange en me retenant de rigoler. Cette fille le draguait tellement, c'était tout sauf subtile. Le pauvre, il semblait mal à l'aise. Elle sortit son rouge à lèvres et lui laissa son numéro sur une serviette de papier. Une fois éloignée, j'éclata de rire. « Dit moi tu attires des jolies femmes pleines de classe toi. » le taquinai-je.

Je suis derrière ce à attendre que certains clients habituel arrive pour taper la discute avec moi. Je commençais à sérieusement m’ennuyer ce soir. Me lasser de voir des gens avec peu de considération pour le métier que je pratique. Alors quand Arielle débarque comme à son habitude, je suis quelque peu soulagé. Enfin quelqu’un d’intéressant, de plus ou moins censé et d’agréable. Elle a souvent des mots gentils enfouis sous un pique bien placé. C’est drôle. Comme un jeu entre nous. Elle me rend la soirée plus agréable et je lui fais passer le temps. On y gagne tous les deux. << Ouais ça c’est mon âme charitable tu vois. >> Je me mets à rire doucement. « Trop aimable de ta part. Fallait pas te forcer pour moi. » lui répondis-je. « A moins que ce soit pour que je rende ta soirée plus agréable non ? » ajoutais-je pour plaisanter. J’avais retenu son prénom seulement par sa tradition de boire un Sprite au comptoir. Chose qui est très, voir très rare dans un bar. << C’est parce que je suis spéciale. >> Je me passe la main au niveau de la bouche. « Je n’aurai pas dit spéciale, mais étrange… » lâchais-je une fois de plus pour l’embêter, après tout, elle était venue pour ça elle aussi. << ça se pourrait. >> J’hausse alors les épaules après avoir servi un client. « J’en était sûr, tu es née pour me casser les pieds en fait…. Mais j’aime bien. » avouais-je en attrapant un verre pour servir un cocktail en somme son verre de soda.

Les glaçons étaient donc les bienvenues dans son verre. La pelle en main, je la plonge donc dans le bac. Elle a soit disant besoin d’un verre alcoolisé mais elle ne veut pas le voir… Chercher l’erreur. Je ne comptais pas boire. Déjà que je n’étais pas du genre à me bourrer « la gueule » alors encore moins sur mon lieu de travail. Hors de question. << Aoutch. Premièrement mon cher, je sais ce que c’est que d’avoir un métier. Ensuite, les barmans se font payer des trucs sans arrêt, alors un shot ne te tuera pas. Sauf, si tu tolères l’alcool comme une fillette. >> Je fronce les sourcils affirmant seulement ne pas vouloir me voir offrir un verre par elle. « D’ailleurs, quel est ton métier ? » demandais-je alors intrigué. << T’en fais pas, je ne le prend pas personnel. Surtout que je ne compte pas payer ce verre, alors prend ça comme un cadeau de toi à toi. >> Très drôle. Vraiment très drôle. Elle est incorrigible. « Alors je vais me remercier gentiment et refuser ce gentil verre que me propose ce merveilleux garçon…qui est moi du coup. » rétorquais-je en souriant.
Têtue, elle apporta le verre à mes lèvres après que je me sois penché sur le comptoir. << Aller, fait ça comme un grand. >> elle se fichait de moi. J’ouvris cependant la bouche afin de boire ce canon. << Tu vois ? Ca s’est super bien passé. J’aurai pu être très fière de toi James, mais en fait t’as grimacé alors… hum un peu moins fière. >> J’opte pour une attitude décontracter après cette boisson qui je dois dire me brûle de l’intérieur. « Je pense surtout que le service n’a pas été très bien effectué…. D’où cette grimace. » lâchais-je une fois de plus. C’était un perpétuel match entre nous. A savoir qui allait gagner par un pique imbattable. J’attrape le shaker afin d’exécuter une boisson quand une jeune femme –ou pas- s’approche du bar m’adressant un sourire peu séduisant à mon goût mais je lui réponds poliment. Cheveux rouges, énorme poitrine tatouée. Rien de très attirant pour moi. De jolis mots, adjectifs très flatteurs, tentant me me toucher avec ses mains les miennes. Je ne compte pas céder, certainement pas. Elle me donne des frissons, mais pas dans le bon sens. C’est horrible. J’en deviens même gêné. Une fois qu’elle eut fini son monologue, elle prit une serviette en papier afin de noter son numéro avec son rouge à lèvres. Bien entendu je le laissais traîner sur le comptoir. Même pas une seconde l’idée de lui téléphoner m’était venue à l’esprit. Je me retrouvais alors seul avec Arielle une fois de plus. << Dit moi, tu attires des jolies femmes pleines de classe toi. >> Je ris nerveusement. « Je te la laisse si tu veux. Ce n’est pas pour moi du tout. Pas intéressé ! Ouuuh, horreur. » concluais-je. « Il faut vraiment de tout pour faire un monde… hein.. ? » terminais-je par dire en haussant les épaules, partageant un rire complice.

Je le savais bien qu'il appréciait que je le taquine comme ça. De toute façon, c'était pas mal ça notre relation, se taquiner, se faire des blagues. Parfois ça allait un peu loin, mais on savait bien que ce n'était pas vraiment sérieux alors, peu importe. C'était quand même rare les gens avec qui tu pouvais être assez à l'aise pour simplement agir comme ça. En tout cas, dans mon cas c'était rare. Je ne faisais pas spécialement confiance aux gens et je ne dirais pas que je faisais confiance à James le barman, mais.. Un peu plus qu'à n'importe qui. Par contre, il me demanda mon métier et ça... Hum non, je ne lui faisais pas assez confiance pour ça. J'haussa donc les épaules en souriant. « Ah, c'est un secret d'état ça. » dis-je simplement. Je ne tenais pas à en parler ni à repartir d'ici avec des menottes. Ce n'était pas vraiment un secret, mais je n'allais pas le crier sur tout les toits. Je plaisanta à James que j'allais lui payer un verre, comme il le refusait, je lui avoua que finalement.. Je ne le payais pas, mais qu'il s'offrait un verre à lui-même. Il le refusa toujours quand même. Ah, il devrait prendre exemple sur son collègue. Il buvait comme un trou depuis tout à l'heure. Peut être que comme ça, tout mes sprites seraient gratuits.

Finalement, je fis boire le shot à James, comme un grand garçon. Quoi qu'il grimaça un peu. Il se plaignit de mon service et tout. « Moi je pense que j'ai fait ça comme une pro. Je pourrais même te remplacer. » lui dis-je à la blague. Je rigolais, j'étais complètement nulle comme serveuse et comme barmaid. J'avais pas assez de patience pour tout ça. « En tout cas, merci je me sens vraiment mieux. » lui dis-je en riant, comme si j'avais pris ce verre moi-même. On parla encore quelques minutes lorsque la nouvelle proie -haha- de James fit son arrivée près du bar. Elle était vraaaiment jolie, très classe comme fille. Le genre de mère qu'on veut tous pour ses enfants quoi. Trève de plaisanterie, elle était hideuse et semblait sortir du bar à putes juste en face. C'était probablement le cas d'ailleurs vu ses tatouages. James ne semblait pas trop trop à l'aise en tout cas. Il dit même qu'il me la laissait. « Ah ben oui parce qu'elle est vraiment plus pour moi. » dis-je en éclatant de rire. Beurk, franchement. J'approuva son commentaire en riant. Je me tourna vers le dancefloor et je vis les filles avec qui j'étais arrivée me faire signe. Je pris ma dernière gorgée de sprite avec ma paille et fis un signe de tête à James pour dire que je revenais. J'allais les voir et leur donna ce qu'elles me commandaient, je pris l'argent et revint voir James. J'avais été assez discrète je pense. Je secoua mon verre. « Un autre s'teplait. » lui dis- avec un grand sourire.

Notre relation était basée sur de l’humour, du second degré. Rien de bien sérieux, de bien concret. C’était simple, léger et finalement c’est ça qui me plaisait. Cette fille est une bouffée d’oxygène, elle est drôle, souriante, agréable. Elle a tout pour elle, vraiment. C’est une chouette fille et elle n’aura pas de mal à trouver quelqu’un qui sera la voir sous cet angle. Peut-être que je me fais des idées aussi. Après tout je ne la connais que très peu, donc finalement elle me montre ce qu’elle veut une ou deux fois par semaine. Ça reste délicat. Mais peu m’importe, le principal c’est qu’elle me divertisse. Cependant j’étais en soif de potins, j’aimerai bien savoir ce qu’elle fait dans la vie… Je suis curieux c’est comme ça. << Ah, c’est un secret d’état ça… >> J’hausse les sourcils un instant, avant de sourire légèrement. « Non mais JE suis le président, j’ai donc le droit de savoir… » avouais-je sur le ton de la plaisanterie. Bien entendu elle fait ce qu’elle veut.
Nous voilà à nous titiller une nouvelle fois. Cette fois ci c’était à propos d’un verre qu’elle voulait que j’ingurgite pour elle. Dans un premier temps je décline. Je suis tout de même sur mon lieu de travail. Puis finalement j’accepte. J’ai été quelque peu forcé mais je n’arrive pas à lui refuser quoi que ce soit. Ça peut paraître bizarre, mais je ne suis pas le genre de garçon à boire sans raisons. Et pourtant ce n’est pas tous les jours faciles de voir des alcolos tous les soirs, mais j’y arrive. << Moi je pense que j’ai fait ça comme une pro. Je pourrai même te remplacer. >> j’éclate de rire. « Mais bien sûr…. Ce qu’il ne faut pas entendre… Je pense surtout que tu finirais par faire du mal aux clients. » déclarais-je.
J’avais bu le verre, et faut être franc, boire ça, sans rien dans le ventre, c’est horrible. Je ne suis définitivement pas fait pour ça. << En tout cas, merci je me sens vraiment mieux. >> Je souris une fois de plus en attrapant les verres sales déposés sur le comptoir par le serveur. « A votre service demoiselle. Je veux bien t’aider, mais n’en prends pas l’habitude » dis-je en effectuant un clin d’œil à son égard.
Voilà que la bimbo du siècle débarque vers nous. M’offrant, je pense pour elle, son plus beau sourire. J’arrive encore à me demander comment ce genre de femme puisse exister et surtout à quel genre d’homme ça peut bien plaire. Je ne suis absolument mais alors absolument pas séduit. La seule chose laquelle ça me fait penser c’est que j’ai vraiment de la chance d’avoir la femme que j’ai et que pour rien au monde j’en voudrai une différente. J’offre volontiers cette femme à Arielle. << Ah ben oui parce qu’elle est vraiment plus pour moi. >> J’hausse les épaules en riant. « Je le savais… Ne me remercie pas, tout le plaisir est pour moi. » répliquais-je en glissant la serviette vers elle.
Elle se retourne sur son tabouret regardant la foule. Elle disparaît un instant ce qu’il me permet d’aller vaquer à mes occupations. Sans même m’en rendre compte mes yeux observe Arielle avec ce groupe de gonzesses complètement attardées. Elle revint après quelques minutes près de moi. << Un autre s’te plait. >> J’exécute sortant une nouvelle fois une petite bouteille en verre et le verser dans son verre sérieusement. J’avais très bien vu ce qu’elle avait magouillé un peu plus loin. « Alors ça vend bien dans ce bar ? » demandais-je. Autant en avoir le cœur net.

James semblait vouloir découvrir ce que je faisais pour vivre. Ma réponse était surtout pour faire rire. Je dealais dans la vie, je ne m'en cachais pas forcément, mais je ne m'en vantais pas non plus. Ce n'était pas un truc que j'avais choisis, ça m'avait été plutôt imposé très jeune et je n'avais pas eu le choix de le faire. Maintenant, je ne savais rien faire d'autre. Après le lycée, je n'avais pas continuer mes études, je ne pouvais pas me le permettre. Ce n'était pas facile d'être la seule source de revenu à la maison, mais ça, ce n'était pas tout le monde qui pouvait le comprendre. Donc voilà, c'était surtout pour ça que j'évitais de le crier sur tout les toits, j'avais eu assez de jugements pour toute une vie, pas besoin d'en avoir plus. Je ne répondis donc pas à son commentaire, me contentant de faire un petit sourire. Par la suite, vint le temps d'exercer mes talents de barmaid #not en faisant boire un shot à James. Je ne buvais pas dans la vie, mon père étant alcoolique et ne voulant pas me retrouver comme lui, alors parfois j'avais besoin de faire boire les autres à ma place. C'était bizarre je sais, mais on a tous ce petit moment où on se dit '' Mon dieu que j'aurais besoin d'un verre''. Alors voilà, il bénéficia de ça, quoi que ça ne sembla pas trop le rendre heureux. « Faire mal aux clients? T'es fou! Je suis douce comme... Comme.. Ouais bon je suis pas très douce, mais franchement, je ne casserais pas de dents à personne, c'est déjà ça. » dis-je en souriant. Je répondis à son commentaire suivant et son clin d'oeil par un petit rire. Noté, je ne le ferai plus boire à ma place. P'tête que lui non plus, n'était pas trop branché alcool. C'était plutôt rare de nos jours, mais bon, ça arrivait.

Lorsque James se fit draguer, il se fit un malin plaisir pour tenter de me la refiler. J'avais l'air d'être attirée par les filles? Et davantage par... Ça? Je le pris tout de même à la blague. Quelques minutes plus tard, les filles avec qui j'étais venu m'interpellais. J'alla les voir, elles voulaient de la drogue, n'importe quoi. Je leur vendu un truc pas trop fort parce que bon.. Clairement, elles n'étaient pas habitués et je ne sais pas pourquoi mais j'avais la manie d'essayer de prendre soin de mes clients. Je savais bien que je leur vendais du stock pouvant leur nuire alors.. J'essayais de diminuer les dégâts un peu, quoi que certains ne me laissaient pas faire aussi facilement. Je mis les billets dans mes poches, tentant d'être subtile et revint m'asseoir près de James pour commander un autre sprite. Il me scruta un peu du regard et je fis de même en fronçant les sourcils. Finalement, il me posa une question. « Je ne répondrai pas à cette question. » dis-je avec un sourire en coin. Je pris une gorgée de sprite en sirotant dans ma paille et releva la tête vers James. « En vrai, t'es de la police? » lui demandai-je le plus sérieusement du monde. On ne savait jamais sur qui on tombait maintenant, peut être que j'allais me faire arrêter immédiatement. Dire que j'avais éviter les embrouilles depuis longtemps et peut être que je venais de me faire griller là. Fallait que je me la joue cool.

Bien qu’Arielle n’était qu’une cliente ou connaissance, j’étais intrigué par sa vie. Elle n’avait pas l’air pudique en générale mais très mystérieuse à la fois. J’allais bien finir par savoir ce qu’elle faisait dans la vie. Je n’avais pas dit mon dernier mot. Malheureusement, je n’allais pas l’avoir sous l’influence de l’alcool étant donné qu’elle ne buvait qu’un soda à mon comptoir. Elle semblait cependant me faire boire moi. Un shoot qui me restait en travers de la gorge et voilà sa langue délayée. << Faire mal aux clients ? T’es fou ! Je suis douce comme… Comme… >> Je ris, l’observant minutieusement. « …. Oui comment ? » ajoutais-je un sourire mesquin aux lèvres. << Ouais bon, je suis pas très douce, mais franchement, je ne casserais pas de dents à personne, c’est déjà ça. >> Je roule les yeux aux ciel soufflant ironiquement. « Trop aimable de ta part de ne blesser mes clients, qui soit disant passant, eux, consomment vraiment… » C’était sans doute un petit pic vis-à-vis de sa consommation peu onéreuse. Bien que je n’étais pas spécialement pour le fait de boire sans raisons. A croire que de devenir père si jeune m’a fait grandir et m’a en quelque sorte évité ses bêtises d’adolescents.
Voilà qu’à présent une espèce de poupée gonflé au botox s’approche de nous, ou du moins de moi. Ce qui n’est pas pour me plaire au contraire, ça me fait froid dans le dos. J’avais d’ailleurs tenter de m’en débarrasser et de la refiler à la jeune blondinette. Après tout, elle apprécie peut-être ce genre d’individus. Apparemment ce n’était pas le cas. « Je ne te juge pas hein…. T’as vie sexuelle ne regarde que toi. » dis-je pour la taquiner une fois de plus, bien que je m’en fichais royalement quand même. Elle fit ensuite appeler par la bande avec laquelle elle avait débarqué un peu plus tôt. J'espionne tout en appliquant à ma tâche. Il ne faut pas être dupe pour comprendre ce qu’il se trame dernière ses messes basses alors à son retour je lui pose la question fatidique. Autant en avoir le cœur net. << Je ne répondrai pas à cette question. >> J’hausse les épaules soupirant. « Ton silence parle pour toi demoiselle. » ajoutais-je avant de lui tourner le dos pour ranger les verres préalablement nettoyé par mes soins. << En vrai, t’es de la police ? >> Je me tourne de nouveau vers elle, m’accoudant au bar pour être au plus près de son visage. «Et si je l'étais tu ferais quoi ???.... Mais non Absolument pas, mais Je pense que tu mérites mieux que ce genre de trafique. Après tu fais ce que tu veux de ta vie, mais si tu continues de faire tes ventes ici, toi et moi on ne va pas être copains…. Compris ? » demandais-je pour conclure la conversation.