Aujourd’hui c’était une journée plus que spéciale et à la fois plus que stressante. Ça faisait aujourd’hui quelques jours déjà que j’avais passé mon examen pour obtenir mon diplôme de titulaire en chirurgie. J’étais assez confiant car bien que le questionnaire m’ait pris des heures à faire, j’avais répondu à la grande majorité des questions et ce, en étant bien certain qu’il s’agissait de la bonne réponse. Je ne voulais pas me faire de faux espoirs surtout que je commençais à me poser des questions sachant que j’avais réussi un appel de la secrétaire de l’école pour que je passe en après-midi question de m’entretenir avec la direction. Est-ce que c’était une bonne ou une mauvaise chose? Je me disais que c’était une bonne chose car je ne pensais pas avoir foiré au point où il était nécessaire de rencontrer personnellement la direction.

J’étais assis depuis déjà quelques minutes dans la petite salle d’attente, sur le point d’entrer dans le bureau. Je tapais du pied et je regardais l’heure nerveusement. J’avais chaud tout à coup, je n’allais pas très bien en fait. Je dirais que c’était probablement le moment le plus stressant de toute ma vie surtout qu’on n’avait pas voulu me faire part au téléphone de la raison de ma venue ici. La secrétaire m’informa finalement qu’on était prêt à me voir. Je me levai donc en me raclant la gorge puis, je la suivis pendant qu’elle m’ouvrait grandement la porte.

« Merci beaucoup » déclarais-je en me glissant à l’intérieur du bureau pour faire face à face avec Jordan.

C’était quand même étrange, je savais bien qu’il était dans la direction de l’école mais je ne pensais pas que j’allais avoir affaire à lui directement. J’attendis qu’on referme la porte derrière moi pour sourire à mon pote qui me regardait toujours bien sérieusement.

« Hey mon beau Jojo, ça te va bien comme ça derrière un bureau. » dis-je pour cacher un peu mon stress tout en m’installant sur la chaise de l’autre côté de son bureau.

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Vêtue de mon costard de qualité, j’étais assis face à mon ordinateur. Je venais de checker tous mes rendez-vous et celui que j’ai avec Will, mon meilleur ami n’est pas passé à la trappe. J’avais pris connaissance du dossier aujourd’hui puisque ma secrétaire s’est chargée de tout. Elle est là pour ça. Pour me faciliter la vie et ne pas me laisser sombrer dans une tonne de paperasse. Seulement, j’étais assez énervé. Non pas parce que je n’avais pas confiance en Will mais bien parce que j’avais confiance en lui justement. Il est droit, intègre, c’est un homme bien. Mais là, je ne suis pas le meilleur ami de Will, je suis le directeur de cette université et je dois gérer la chose comme je le gérerai pour n’importe qui. Je sais que c’est l’autre abrutis le fautif. Je n’hésiterai pas à essayer de lui faire avouer d’ailleurs quand je le recevrai demain mais je n’y parviendrai surement pas parce que je dois rester correct et ne pas montrer mon attachement pour Willy.

J’étais donc allé lui ouvrir la porte quand il frappa. Il me souriait mais je restais sérieux. Je n’allais pas lui annoncer une bonne nouvelle, je ne peux pas sourire. Je partis m’asseoir, déjà énervé. « Tu as déjà envie de me déshabiller coquin… » Souriais-je légèrement parce que voilà, on se connait, on aime rire ensemble et même si la situation ne s’y prête pas, je suis obligé de rester égal à moi-même. Je repris donc mon sérieux avant de prendre la parole à nouveau. « Willy, je sais pas comment te dire ça mais je vais devoir le faire. Tu es là parce que tu es soupçonné de tricherie durant ton examen. Je suis certain que ce n’est pas toi qui a triché mais je vais devoir te le demander quand même… As-tu triché ? » Lui demandais-je en le regardant bien sérieusement même si je connaissais déjà la réponse. Mon Willy n’est pas comme ça.

C’était stressant cette rencontre et bien que je me rende compte que c’était avec un de mes meilleurs amis, ça n’enlevait pas le poids énorme que j’avais sur les épaules. On avait beau blaguer sur son allure plus que sérieux derrière son gros bureau en bois massif, j’avais l’impression que j’allais perdre connaissance tellement mon stress était incontrôlable.

« Tu sais bien que j’ai toujours envie de te déshabiller mais là…je dois t’avouer que tu me fais encore plus d’effet » dis-je en souriant.

On s’amusait toujours à jouer les gros gays avec Nathaniel et pourtant, nous étions probablement les trois, les gars les plus hétéros en ville. C’était juste drôle et pour la peine, un peu d’humour m’apaisait un peu. Du moins, pour pas très longtemps car mon meilleur-ami prit un visage plus que sérieux pendant que je m’installais devant le bureau. J’avais envie de jouer avec toutes les babioles mais je me devais d’être sérieux. Je n’étais pas avec Jojo l’ami, j’étais en rencontre avec le principal de l’école et parfois, c’était assez difficile de faire la différence mais là, c’était au sujet d’un élément très important pour le futur de mon cheminement professionnel. D’ailleurs, mon cas rata pas seulement un battement, mais plusieurs lorsque Jordan se mit à me faire part de la situation. Je le regardai en relevant les sourcils tout en me penchant sur le bout de ma chaise.

« C’est une blague là Jordan? » Je le questionnai du regard. « Tu sais bien que je n’aurais jamais fait ça… je passe mes journées depuis des mois à étudier comme un malade pour cet examen et j’étais super confiant de l’avoir passé. »

J’étais complètement dépassé par la nouvelle. Je ne bougeai plus en guettant une réaction de sa part et pourtant, il ne se montait pas très démonstratif.

« J’ai pas copié!!! Je n’ai même pas levé la foutue tête de tout l’examen! Pourquoi est-ce qu’on pense ça exactement? » Je cherchais des explications, c’était normal.


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Ce n’est pas facile d’avouer à son meilleur ami qu’il est soupçonné de tricherie. Mais je l’ai fait. Je n’ai pas eu le choix. Aussi cool que je puisse être, au travail, je me montre toujours sérieux. Je prends les choses avec légèreté mais j’essaye toujours de faire ce que je dois faire. Je veux remplir mon rôle au quotidien et malheureusement, je ne pourrai pas éviter grand-chose à William. C’est pourquoi je le regardais, assis sur mon fauteuil en cuir, derrière mon bureau de grande personne. J’avais envie de me foutre à poil et de courir sur le tout le campus avec lui mais ce n’était pas ce que je pouvais faire. Etre directeur, ouai, ça craint.

Je le regardais, comprenant qu’il était bien offusqué de ce que je venais de dire. Sa carrière, son avenir va en prendre un cours, c’est une science certaine. Je n’arrivai pas tellement à dialoguer. J’essayais surtout de trouver les bons mots. « Vos copies sont identiques. Elles ont été vérifier par plusieurs personnes et il n’y a pas de doute possible. L’un de vous à copié… » Dis-je avec fermeté parce que j’étais catégorique.  «  Mais je te crois quand tu me dis que ce n’est pas toi. Sois-en sur mon pote, je te crois. Mais j’ai aucune preuve de ton innocence et malheureusement, si aucun de vous ne se dénonce, vous serez tous les deux sanctionnés. C’est la procédure. Je suis désolé… » Dis-je en le regardant avant de passer ma main dans mes cheveux.

«  Vous serez suspendu pendant six mois et vous devrez refaire l’examen. C’est ce qu’on fait d’habitude à moins qu’il y ait un changement. » Dis-je en le regardant. Je mis mes mains sur le bureau en les entremêlant parce que je ne comptais pas laisser mon ami dans cette situation. .  «  Ta seule chance d’éviter tout ça, c’est que l’autre avoue avoir triché… Et pour ça, il faut l’intimidé. Je ne sais pas, Nate peut nous aider. On doit te sortir de là mon vieux… »

« ET C’EST PAS MOI!!!! »

Combien de fois est-ce que j’allais devoir lui dire? Est-ce qu’il me croyait au moins que je n’avais pas triché? J’avais les yeux grands ouverts et je le fixais dans l’espoir qu’il me dise ce que je voulais entendre : que j’allais bien m’en sortir… et pourtant, je vis bien que ce n’était pas ce qui allait se passer. « C’est une blague… c’est un putain de rêve et je vais me réveiller Jordan… ça peut pas être vrai… j’ai étudié pendant des mois pour ce foutu test!!!!! » Je frappai fortement sur son bureau, assez pour que ça résonne dans la pièce. Je me levai en me prenant la tête. Il me reste quoi à faire maintenant? Honnêtement, j’avais juste envie de me mettre à chialer, je voulais pleurer parce que j’avais tellement mit d’effort dans tout ça pour rien finalement… parce qu’un pauvre con avait décidé que lui, il copiait comme un pauvre faible.

« SIX MOIS? Je dois faire quoi pendant six mois moi????? Vous allez laisser ce trou de cul refaire l’examen? Ce n’est pas croyable mec! Ce gars-là copie pour son examen de fin d’étude et vous allez peut-être le laisser ouvrir de pauvres patients? C’est complètement ridicule! »

Mais je pouvais comprendre la procédure mais lorsqu’on était la victime là-dedans, c’était terrible. Je regardais un peu partout dans le bureau, j’avais du mal à réaliser ce qui se passait et mon pote lui, essayait de me trouver une solution : l’intimidation. Je fronçai les sourcils.

« T’es le directeur et Nate est policier, je ne veux pas vous mettre dans la merde non plus… mais crois-moi… il va entendre parler de moi. »

J’étais bien motivée à aller le rencontrer oui. « Mais t’es en train de me dire que tu l’as rencontré et qu’il a fait passer ça sur mon dos??? » commencais-je en le questionnant du regard, avant même qu’il ne puisse répondre j’ajoutai :

« Ou bien je suis le premier à passer dans ton bureau?  Parce que si cet enfant de pute vient tout à l’heure, je veux rester ici pour lui dire ma façon de penser. Si tu ne me laisses pas faire Jordan, je l’attendrai devant le secrétariat, je m’en moque. Et je veux savoir son prénom!!!! »

J’avais l’impression que j’allais lui enfoncer mon coup de poing bien profond dans la gueule. Je ne pensais pas que j’avais déjà souhaité autant de mal à quelqu’un que présentement en fait.



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Willy semblait furax et je pouvais bien le comprendre. Ca m’énervait tout autant que lui pour plusieurs raisons. D’une part parce que je suis persuadé que mon meilleur ami est innocent et d’autres parts parce que justement, c’est mon meilleur ami et ça me tue de ne rien pouvoir faire face à ça. Je suis le directeur de cette université grâce à sa mère et je n’ai même pas le pouvoir de l’aider. Je m’en veux surement quelque part mais je ne le laisserai pas tomber, jamais. « Il va repasser l’examen à huit clos. S’il n’a pas le niveau et les compétences,  on le saura tout de suite. » Dis-je simplement en cherchant comment l’aider. J’avais des idées oui, de bonnes idées je pense mais ce n’était pas à faire à la légère. Et quoi qu’il en soit, je ne pouvais rien faire contre la procédure. Je n’en ai pas les pouvoir malheureusement.

Mes confessions semblaient le mettre hors de lui. Je connais Willy, il serait capable d’agir bêtement sans réfléchir. Je devais modérer ça. «  Je l’ai déjà reçu et il a mis ça sur ton dos. Ce qui fait que c’est ta parole contre la sienne. Ca rends les choses difficile  » Dis-je simplement en continunt de le regarder. Je voyais bien qu’il était entrain de se mettre en colère. Je le comprenais parfaitement. A sa place, je serais fou de rage aussi surtout que Willy a énormément travaillé pour obtenir tout ça même s’il s’est souvent laissé distraire par des filles. Il ne doit tout ça qu’à lui-même et je refuse de le laisser dans cette position.

«  Je ne te donnerai pas son prénom Willy mais je risquerai ma carrière pour toi. Nate aussi certainement. Nous sommes tes frères. Je ne te laisserai jamais tombé. On va l’intimider. On peut bien lui tendre un piège et le kidnapper pour le forcer à avouer ou alors Nate peut faire pression sur lui en tant que policier. Je suis certain qu’il parlera !  » Dis-je avec beaucoup de sérieux avant de mettre mon poing dans sa direction. «   Frère pour la vie pas vrai ? »