L'arrivée d'Alicia dans ma vie, n'avait pas fait que du bien à mon coeur. Mais aussi à mes enfants, à ma famille. Ce n'était pas une femme dont nous manquions. Mais bel et bien d'elle, très précisément. C'était fou comme nous étions beaucoup plus heureux et en paix avec nous même, depuis qu'elle était là. Et puis c'était quand même pratique d'être deux pour s'occuper de trois enfants. C'était la première fois que j'avais droit à ça et je m'en rendais donc bien compte. Comme ce jour où je pu laisser Alicia s'occuper des enfants, puisque je devais moi même me dépêcher de rejoindre le journal. J'avais des trucs à finaliser pour le lancement de la rédaction du nouveau numéro. En temps normal, j'aurais fait venir la nourrice. Mais c'était tellement mieux que ce soit Alicia qui s'en charge. Parce qu'elle adorait mes enfants et que ceux ci le lui rendaient bien. Et j'étais heureux rien qu'à l'idée de savoir qu'eux mêmes, étaient contents. Parce qu'ils l'étaient forcément. Et moi je l'étais d'autant plus aujourd'hui, que c'était le grand retour de ma petite amie, au sein de mon journal. Soit, juste pour quelques mois. Et nous allions devoir faire mine de ne pas être ensemble du tout, devant le reste de mes employés. Mais qu'importe ! Ca signifiait que je l'aurais sous les yeux tous les jours. Et ça me suffisait largement. Juste pouvoir lui lancer quelques coups d'oeil. Et la savoir non loin de moi toute la journée ... Ouais, l'amour me rendait un peu con et un peu niais. Mais j'assumais de plus en plus ça.

Quand il fut l'heure pour Alicia d'arriver et de retrouver son bureau, je ne pu m'empêcher de lui lancer un coup d'oeil. J'eus un petit sourire en croisant son regard, mais détournai bien vite le mien. Je devais bosser. Et elle aussi ! Alors je lui envoyai sa part de boulot avant de me concentrer de nouveau sur le mien. En fin de matinée, mon coeur s'emballa quand je vis que j'avais reçu un mail d'elle. Je me sentais vraiment niais. Mais qu'importe ... Je ne pourrai m'octroyer qu'une petite heure, mais oui, avec plaisir. J'ai hâte ! Parce que l'avoir non loin de moi sans pouvoir réellement lui parler ni rien faire de plus, c'était quand même un peu douloureux. Je te laisse partir cinq minutes avant. On se retrouve devant ? Lui envoyai-je un petit quart d'heure avant le début des pauses. Quand ce fut l'heure, je l'observai qui filait. Et je fus bien incapable de me plonger de nouveau dans le travail en attendant de prendre sa suite. On se retrouva devant le restaurant, comme convenu. Quand je la rejoignis, je ne pu m'empêcher d'afficher un grand sourire. J'ai envie de faire ça depuis ce matin ... Le temps que mes mains se posent sur ses joues, mes lèvres avaient déjà trouvé les siennes. Pour un baiser plein de fougue et de tendresse mêlées. Et ce fut ensuite, main dans la main, que nous entrions dans notre restaurant.

J'étais un tel accro du boulot, que je trouvais même carrément sexy de voir ma petite amie, en train de bosser. C'était idiot, sans doute. Mais j'aimais tout d'elle, jusqu'à sa moue d'intense réflexion quand elle était perdue dans ses pensées et son travail. Raison pour laquelle, au cours de la matinée, dès que j'en avais le temps je lui lançais des petits coups d'oeil. Personne ne faisait vraiment attention à moi qui était perché dans mon bureau. Enfin, pendant pas mal de temps, il est vrai que les femmes avaient tendance à regarder dans ma direction. Mais elles s'étaient pas mal calmées vu que je ne leur prêtais pas la moindre attention en retour. Seule Alicia avait su me faire chavirer. Par mail, je lui confirmai le menu de midi qu'elle pourrait commander en route. C'était notre restaurant, nos menus habituels. On était presque un vieux couple maintenant ! Cette idée me fit sourire. Mais pas autant que le mail qu'elle m'envoya avant de partir. J'eus toutes les peines du monde à me retenir de lui lancer un coup d'oeil alors que je souriais de toutes mes dents devant son message. J'aimais savoir qu'elle avait autant de mal que moi, à rester de marbre. Tu ne t'es pas regardée mon amour. T'es à tomber ! J'ai du mal à m'empêcher de te mater dès que tu bouges. Je t'aime aussi. D'ailleurs, je lui lançai un petit coup d'oeil en lui envoyant ça. Mais pris sur moi pour ne pas la regarder davantage pendant sa lecture. Il fallait quand même qu'on évite de se regarder dans les yeux et de se sourire. Notre complicité était assez évidente sans qu'on en rajoute une couche pareille ! Toutefois, en dehors du magazine on pouvait se laisser un peu plus aller. Je le fis en la retrouvant devant le restau où je l'embrassai sans plus tarder.

Gourmande ... La taquinai-je avec un petit sourire. Mais je ne me fis pas prier pour lui obéir ! Mes doigts quittèrent ses joues pour se glisser dans ses cheveux et ma langue s'aventura entre ses lèvres pour approfondir ce baiser qui se poursuivit durant de longues secondes. Je poussai un soupir de plaisir quand j'y mis fin et posai mon front sur le sien. Enfin, nous allions nous installer à notre table dans le restaurant. J'aimais vraiment beaucoup le fait de pouvoir prendre une réelle pause dans ma dure journée de boulot, pour ne rien faire d'autre que profiter d'elle. Même si nous étions parfois un peu interrompus par mon téléphone qui ne cessait de vibrer. J'eus l'envie d'y jeter un oeil par habitude. Mais au lieu de ça, je me contentai de le mettre sur silencieux, écran visible quand même au cas où je recevrais un appel important. Je ne pouvais pas non plus me permettre d'être tout à fait injoignable, même pour une heure seulement. En fait, quand on a préparé le nouveau numéro la semaine dernière, j'ai lancé l'idée de cet article, en pensant à toi. Avouai-je avec un tendre sourire, quand je reportai pleinement mon attention sur elle. Oui, tout s'est bien passé. On est en train de réfléchir à l'idée d'ajouter quelques pages. On ne sait pas encore sur quoi. Mode ou jeunesse. Je suis en train de faire une étude pour voir ce qui aurait le plus de succès et pourrait attirer de nouveaux lecteurs sans repousser les autres. Je gardai sa main dans la mienne même quand nos assiettes furent posées devant nous. J'entremêlai même nos doigts en entamant mon plat. J'ai toujours bossé comme un fou. J'adore ça. Mais peut-être qu'elle avait raison et que j'en faisais trop ? Je ne le pensais pas vraiment. Oui, au mois d'août pour l'installation. Je cessai de manger pour prendre le temps de réfléchir en la regardant. Je suis désolé de n'avoir pas encore trouvé le temps de te faire découvrir la maison ... Mais tu crois que tu pourrais quand même installer tes affaires en même temps que nous ?

A l'idée du retour -même temporaire- de ma petite amie dans mon magazine, j'avais préparé spécialement pour elle un sujet d'article qu'elle ne pourrait que trouver intéressant. Et en effet, elle avait tout de suite accroché. Et j'en étais bien heureux ! Ca lui donnerait peut-être encore plus envie de venir travailler ici par la suite. Parce que je comptais pas utiliser notre relation pour la pousser à agir en mon sens. Ce n'était pas mon genre et ne le serait jamais ! Nous étions encore en train de parler boulot, quand je lui expliquai ce qui me "tourmentait" en ce moment. Rien de grave. Juste un petit surplus de taff vu que nous réfléchissions à ce que nous pourrions ajouter au magazine. Histoire qu'il touche un plus large publique encore. Hey, on ne va pas non plus parler boulot quand on sera à la maison ! Lui fis-je remarquer avec un sourire amusé. Je ne nous imaginais pas parler du magazine, une fois au lit tous les deux et sur le point de nous endormir. Je ne le voulais tout simplement pas ! Mon coeur s'emballa quand elle appela mes enfants, "nos enfants". Ca me faisait un peu plus réaliser à quel point elle les aimait déjà et comme elle se sentait responsable d'eux. Je la regardai en silence durant de longues secondes, avant d'afficher un immense sourire. Promis, je ferai attention pour ma petite famille. Je pensais déjà faire attention avant, du fait que je rentrais toujours -ou presque- tôt du travail. Mais en réalité, pas vraiment. Puisque j'enchaînais entre mon boulot au bureau et mon boulot de père. Avant de terminer par un peu de boulot du magazine, à la maison !

Mais maintenant qu'elle était dans ma vie, je devais lever davantage le pied encore. C'était difficile pour quelqu'un comme moi, mais j'allais vraiment devoir y penser ! Pourquoi pas, déjà, pendant les vacances ? Je tâcherais de ne vraiment pas mettre le nez dans les affaires du magazine pendant le temps de mes vacances. Et j'essaierais de prendre quelque jour sans me soucier non plus de notre déménagement. Même si de son côté, elle allait devoir continuer de bosser. Il faudra quand même qu'on aille y faire un saut pour que tu me donnes ton avis sur la déco et tout ça. J'ai fait selon mes goûts. Mais tu es là maintenant et je veux que ce soit autant chez toi, que chez moi. Je ne m'étais pas du tout posé la question de l'argent ceci dit. Mais c'est bien parce que je m'en fichais. J'étais "riche" alors pourquoi lui demander de payer une partie ? Je ne m'en souciais pas le moins du monde. Nous dûmes nous séparer pour retourner au boulot. C'était surtout moi qui devais me dépêcher, bien sûr. Alors je l'abandonnai un peu dans la rue du restaurant pour regagner le magazine. Et quelques minutes après moi, elle arrivait à son tour. Je fus encore le premier à partir, dans l'après-midi. Après lui avoir répondu que je m'occuperais du dîner et qu'elle n'aurait qu'à rentrer et mettre les pieds sous la table. J'aimais l'idée de pouvoir la chouchouter un peu à son tour, vu qu'elle allait rentrer tard.  Et en effet, quand elle arriva, tout était prêt. Je n'aurais plus qu'à réchauffer avant qu'on ne se mette à table. Je la rejoignis dans l'entrée quand elle arriva et la pris tout de suite dans mes bras pour déposer une pluie de baisers sur son visage. C'est décidé, ce week-end, je t'emmène voir la maison. Je déposerai mes enfants chez mes parents. D'ailleurs, faudra que je te les présente ... Tu crois que c'est le bon moment ? Oui, l'air de rien, je proposais de faire un pas de plus encore dans notre relation.

Cette jeune femme incroyable, pourrait vraiment faire de moi tout ce qu'elle voudrait. Et pour ça, pas forcément besoin de passer par des petits trucs sur le plan sexuel. Soit, c'était bien pendant nos rapports que j'étais le plus vulnérable. Mais si elle voulait me faire entendre raison sur un sujet, elle n'avait pas forcément besoin de le faire "en traite". J'étais toujours prêt à tout entendre de sa part, dans l'ensemble. Remarque, ça nous ferait gagner du temps, de faire l'amour et de discuter en même temps. Mais je levai les yeux au ciel tant l'idée était stupide. Je ne comptais pas gâcher la magie de nos rapports, d'une telle façon. Quand on couchait ensemble, c'était beaucoup trop bon et bien trop l'extase, pour que je supporte de gâcher tout ça de cette façon. J'eus un faible sourire quand elle mentionna mon excellent goût, même en matière de femme. On ne pouvait pas vraiment dire ça vu que j'avais mal choisi la mère de mes enfants au départ ... Mais qu'importe. Vraiment, j'y tiens. Ce sera autant chez toi que chez nous alors je veux que tu y mettes ta touche. Je ne voulais pas que tout soit fait uniquement selon mon goût. Je voulais à tout prix qu'on soit à égalité. Et qu'importe que ce soit moi qui dépense le plus dans cette maison et sa décoration. Ce n'était vraiment qu'un détail sans importance à mes yeux. Je me fichais de l'argent, c'était tout le reste qui importait.

Ce soir là, je rentrai m'occuper de mes enfants, plus tôt qu'Alicia qui fini par nous rejoindre. En l’accueillant, je mentionnai notre visite à venir de notre future maison et émis l'idée de la présenter à mes parents. Elle ne me répondit pas tout de suite et prit bien le temps de se débarrasser de ses affaires encombrantes et de câliner mes enfants avant tout. Pour le coup, j'ignorais si c'était bon ou mauvais signe. Quand elle m'apporta finalement une réponse, je ne pu m'empêcher d'être quand même sacrément soulagé. Crois moi, ça fait un moment qu'ils ont deviné qu'il y avait une femme dans ma vie. Et du moment que tu me rends heureux, ils ne peuvent que t'adorer. Et très franchement, je ne pense pas qu'on puisse ne pas t'aimer ... Je le pensais vraiment. Au premier coup d'oeil, on ne pouvait que craquer pour elle. Pendant que nous nous installions à table, elle émit l'idée de me présenter également à sa famille. Avant de mentionner le mariage de son frère auquel elle aimerait nous inviter tous les quatre. Mes enfants ne se firent pas prier pour laisser filtrer leurs envies à ce sujet. Bien sûr qu'ils le souhaitaient tous les trois. Bon, surtout les filles bien sûr. Avec plaisir oui. Répondis-je tout de suite, quand elle me demanda confirmation. Je me penchai ensuite pour pincer doucement la joue de Sienna. Bien sûr qu'on t'habillera comme une princesse ! Et ta soeur aussi ! Nous restâmes dans le salon encore un moment, à profiter avec mes enfants, avant d'aller les coucher, puis nous même. Dans l'ensemble, le reste de la semaine se passa aussi bien et au même rythme. C'était parfait. J'avais vraiment la sensation que nous étions une véritable famille désormais. Le samedi suivant, je déposai mes enfants chez mes parents, avant de filer rejoindre Alicia en voiture, pour lui faire visiter la maison. Il était convenu qu'on dîne ensuite chez mes parents, avec mon frère et ma soeur.

Je ne m'inquiétais pas du tout de ce qu'allaient pouvoir penser mes proches, de ma petite amie. Parce qu'elle était incroyable. Et que par conséquent, c'était obligé qu'ils allaient l'aimer. Et son jeune âge, ils allaient rapidement l'oublier également. Rien qu'en voyant la façon qu'elle avait d'adorer mes enfants et la façon qu'elle avait de me rendre heureux, tout simplement. Je ris un peu quand elle me fit remarquer que c'était adorable. Je me contente de dire ce que je pense vraiment. Mais si tu trouves que c'est adorable, alors tant mieux ... Je lui offris un sourire éblouissant après son tendre baiser. Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas été aussi heureux. Non en fait, ça ne m'était jamais tout à fait arrivé. En tout cas, je ne m'étais jamais senti aussi chanceux en amour. Même si mes enfants me rendaient heureux depuis le premier jour, ce n'était vraiment pas pareil. Et j'avais hâte de pouvoir la présenter à ma famille. Comme elle, elle comptait le faire à grande échelle pendant le mariage de son frère que j'avais déjà brièvement rencontré. La rencontre de ma famille serait bien avant toutefois. Dès le samedi suivant, après notre visite de ma maison. Parce que je ne la lui avais toujours pas montré alors que j'y comptais vraiment. Nous allions nous y installer tous ensemble, ce n'était pas rien. Parce que oui, je comptais bien voir Alicia nous rejoindre et vivre avec nous aussi tôt que possible. J'avais la sensation que les choses avaient assez duré comme ça.

Je ris de bon coeur devant la réaction qu'elle eut, face à ma maison. C'est vrai qu'elle était quand même assez impressionnante. Mais sans être trop tape-à-l'oeil non plus, vu qu'elle était en grande partie dissimulée par les arbres. Et plutôt sombre. Elle n'avait pas cinq étages, des baies vitrées de tous les côtés et trois hectares de jardin non plus. Elle était grande, chic, majestueuse. Et elle plaisait à Alicia. C'était tout ce que je voulais maintenant. Je suis soulagé ... Je sais pas ce que j'aurais fais si tu n'avais pas aimé. Sans doute que je l'aurais revendu pour en trouver une qui lui conviendrait à elle aussi. Oui, j'étais vraiment prêt à ça pour elle. Pour qu'elle ait envie de vivre avec nous. Mais je me doutais qu'elle vivrait avec nous, n'importe où. Main dans la main, nous visitâmes ensemble la maison. Elle adorait tout et me donna quelques autres idées que je n'avais pas eus moi même. Ouais, elle allait se sentir ici comme chez elle, j'en étais bien certain maintenant ! Alors tu n'as aucun doute sur le fait que tu voudras y vivre avec nous ? Me risquai-je une fois que nous fûmes dans la voiture pour rejoindre la maison de mes parents en plein centre ville. Je te sens nerveuse ... Tu ne devrais pas. Une fois garé, je me penchai vers elle pour lui voler un long et passionné baiser. Histoire de lui faire penser à autre chose. Soit, ce baiser laissa quelques traces sur son visage. Les lèvres un peu rougies et le regard brillant. Mais ça me plaisait bien. Une fois hors de la voiture, je récupérai sa main pour la guider jusqu'à l'entrée. Ce fut ma mère qui nous ouvrit. Et elle prêta tout de suite beaucoup plus d'attention à Alicia qu'à moi. Elle la prit naturellement dans ses bras et déposa un baiser sur sa joue, avant de la faire entrer. Et me laisser en plan derrière. Mon frère, son épouse, ma soeur et mon père, attendaient dans le salon. Ils tentaient d'avoir l'air décontractés comme s'ils n'attendaient pas avec impatience, mais ça crevait les yeux qu'ils étaient carrément sur le qui-vive. Ils se levèrent tous en même temps pour accueillir Alicia avec chaleur. Dans la foulée, mes trois enfants et ceux de mon frère, rentrèrent par la porte fenêtre pour venir saluer ma petite amie à son tour. La pauvre. Je la rejoignis et me postai dans son dos, une main sur sa hanche, pour lui signifier que j'étais là. Sait-on jamais, s'il lui prenait l'envie de fuir.