On dit que le temps guerrit les blessures.
J’ai du mal à définir la relation que nous entretenons à présent. En fait c’est ça notre histoire, un tas de non-dit, de désaccords, d’incompréhension parfois, mais pourtant je cherche sans cesse à me retrouver auprès d’elle. J’ai besoin constamment d’être avec elle, de savoir qu’elle va bien et comment dire que ce qu’elle me raconte me rend complètement nerveux, en colère aussi. Tous ces problèmes que nous rencontrons reposent alors sur un seul homme ? Je n’ai même pas le droit de prendre soin d’elle, de me sentir utile en la protégeant, il fallait que ce soit un autre homme qui le fasse à ma place, c’est rageant. Je ressens le besoin de lui dire combien je crois en elle, que j’ai confiance en son potentiel. Elle n’a cependant pas l’air d’y croire elle-même.
<< Peut-être que je ne mérite pas mieux que ça justement. Je veux dire… tout s’acharne constamment sur moi pour briser ce que je m’applique à construire. Peut-être que je suis restée cette gamine de 18 ans naïve et qui doit payer pour son insouciance. >> Je l’arrête immédiatement, je ne peux pas la laisser dire ça. Je ne peux pas la laisser se rabaisser une fois de plus.
« Non ! T’as pas le droit de dire ça ! Tu mérites tellement plus. Pourquoi tu n’aurais pas le droit de vivre normalement ? D’être heureusement simplement ? Parce que tu as voulu t’amuser étant jeune ? Non, je ne suis pas d’accord avec ça. Il y a forcément une faille là-dedans, tu ne peux pas te laisser marcher dessus, ce n’est pas ton genre… Tu vas te battre et remonter à cheval ! » m’exprimais-je. Je tente de la rassurer, de lui redonner de l’espoir de et de l’énergie. Parce que qu’avons-nous si l’espoir disparaît ? Je veux la rebooster, lui redonner confiance en elle, mais comment dire que ce n’est pas gagner, mais moi j’ai espoir d’y arriver. Je lui lance un sourire et un regard insistant en réponse à son
<< Ouais >>. Je prends tant sur moi pour ne pas la prendre dans mes bras au moment où elle m’annonce ne pas être rassurer en ayant un fou à ses trousses et j’avoue que moi non plus. Cette nouvelle va à présent me hanter. Elle aura beau dire ce qu’elle veut à propos de ce flic, je n’ai pas confiance. Je me sentirai mieux quand il aura fait son travail, soit mettre en prison les psychopathes. En attendant ce n’est pas fait et l’amour de ma vie est en perpétuel danger et c’est insupportable pour moi qui ne peux rien faire depuis notre rupture. Le moins que je puisse faire c’est lui proposer mon aide et mon soutien, n’importe quand. Je le répète, mais je serais toujours là pour elle, qu’importe la situation dans laquelle nous sommes, les problèmes, les disputes.
<< Merci, c’est gentil. >> Je lui souris.
« Promets-moi de le faire… Je veux que tu puisses compter sur moi, tu peux avoir confiance tu sais… Jamais je ne serais contre toi, mais toujours avec toi. » lui répétais-je. J’ai du mal à comprendre qui elle essaie de convaincre en affirmant que tout va bien chez elle. J’espère qu’elle ne croit pas que je suis convaincu par ses dires, parce que ce n’est pas le cas du tout. Je ne suis pas satisfait, mais apparemment je vais devoir m’en contenter et espérer qu’elle vienne un jour me demander de l’aide ou simplement de l’écouter, je ne sais pas… Ma main trouve place sur sa cuisse après avoir essayé une nouvelle fois de lui dire à quel point elle était forte. Ce geste est peut-être simplement une habitude que j’ai pris ou alors a-t-il réellement un sens ? C’est peut-être déplacer et peut-être totalement inapproprié mais je ne peux la retirer. Comme si mon corps était systématiquement attiré par le sien.
Je me vois dans l’obligation d’évoquer Logan vu qu’elle me demande comment il va. Ainsi va la suite de la conversation. Je tente de couper court en ce qui concerne mon sujet et préfère écouter sa vie.
<< J'espère, c'est bien plus compliqué ce que j'avais prévu, j'me demande si j'ai vraiment les épaules pour supporter tout ça parfois >> J’hoche négativement la tête et désapprouve une nouvelle fois son attitude.
« Bien sûre que si tu en ais capable Elisha. Plus que personne d’ailleurs ! C’est sans doute facile à dire je sais de quoi je parle, mais ais confiance en toi… » lui dis-je alors que ma main caresse sans m’en rendre compte sa cuisse.
« Pis si jamais, je peux croire en toi pour deux. » je souris en la regardant tendrement. En parlant de confiance, peut-être qu’elle pourrait croire en moi pour moi, parce que clairement l’idée de changer de métier m’étais sortie de la tête.
<< Ou peut-être que ça t’arrange bien de penser ça. C’est vrai, l’inconnu fait peur. >> J’hausse les épaules, elle avait certainement vu juste.
« T’as sûrement raison. » lâchais-je simplement ne voulant pas forcément m’étaler sur le sujet. J’avais déjà vécu un rêve de gosse en visitant dans les moindres détails la caserne, et mettre l’uniforme. Alors peut-être que je ne devrais pas me contenter de ça, mais j’avais d’autre chose à penser. Et en pensant aux choses préoccupantes de ma vie, je dois évoquer Joy. Un retour plutôt fracassant. Le pire dans l’histoire, c’est le fait qu’elle me menace pour la garde de mon fils. C’est un cauchemar. Elisha a l’air préoccupé par cette nouvelle et tente de me soutenir en me proposant de témoigner si besoin et clairement je ne voulais pas l’embêter avec ça. Elle n’aurait d’ailleurs jamais du savoir pour ce retour.
<< James… J’y tiens ! Vraiment. >> Mon regard remonte dans le sien.
« Alors merci. » Le silence reprend sa place dans la pièce jusqu’à ce qu’un bruit se fasse entendre un peu plus loin.
<< Eh merde… >> Je fronce les sourcils et je saute à mon tour pour me mettre accroupi avec Elisha. Je tente de retire un rire. C’est vrai que nous avons le chic pour nous retrouver dans des lieux improbables et surtout dans des situations exceptionnelles. J’observe la situation et éventuellement les solutions a prendre. Malheureusement il n’y a pas grand-chose à faire. Mon regard ce fixe sur la chambre froide alors qu’Elisha me fait un
« non » de la tête. J’hausse les épaules avec un sourire plutôt enfantin. « C’est soit ça, soit on se sépare pour ne pas attirer l’attention… » murmurais-je Je pense que la deuxième idée est la meilleure, je ne veux pas que ma faim lui cause des problèmes.
« On va faire ça… T'auras cas dire que... que tu cherchais le badge de ta cabine » lui dis-je en sortant le mien de ma poche et de lui glisser dans la main. Preuve et excuse parfaite, elle était sauver.
« Merci pour ce moment et ce repas inoubliable. » lâchais-je un brin d’ironie dans la voix et m’approche doucement et dangereusement de ses lèvres avant d’y déposer un baiser au coin.
« A bientôt, prends soin de toi. » terminais-je à dire avant d’avancer tête baisser vers une sortie potentielle. Comment dire que ma démarche n’était pas des plus charmante et séduisante mais bon, encore une fois j’étais près a tout pour elle.
Emi Burton