Trop la flemme aujourd'hui. J'étais sur un plateau pas loin, et je viens d'avoir ma pause déj'. Ce matin n'a pas été si facile que ça. Le film demandait pas mal d'efforts physiques, c'était un film d'action et en tant que doublure cascade du premier rôle j'étais pas mal demandé. Du coup ce midi, j'avais pas mal la dalle. En loge, je me changeais du tout au tout, reprenant ma tenue d'arrivée qui était bien plus aux normes que ce que j'avais pu porter toute la matinée. J'aimais bien changer du tout au tout quand je suis au boulot, quand je suis au dehors. Je n'aimais pas paraître le gars qui sortait du boulot pour aller vite prendre un fast food et repartir. Non, j'étais pas ce genre de gars du tout. Je prenais mon temps, j'avais peur de rien, aucune limite, alors c'est pas ce réalisateur qui allait m'en donner. J'étais connu dans le milieu pour être plutôt le genre de type indispensable mais qui s'en bats la race de tout. J'aimais bien cette image, ça m'évitait les appels incendiaires qui me saoulent, les préventions à dire "vous savez je suis comme ça comme ça..", terminé. J'étais connu maintenant. Bref, je prenais la voiture pour me diriger en flèche sur le parking du fast food. Je déteste parler à une machine au drive, je trouve ça déshumanisant. Bref. J'ouvre la porte et je vais commander sur les écrans, sans faire attention au monde qui m'entourait. J'allais m'installer quand un tout petit garçon, qui devait marcher depuis à peine quelques mois, me coupait le passage, de la caisse aux tables. Oup's excuse moi bonhomme, je t'en prie. dis-je m'arrêtant évidemment, lui laissant la route libre, en faisant signe qu'il pouvait avancer vers je suppose sa maman ou son papa. Il était adorable, pensais-je. Je ne suis pas trop à me morfondre devant des scènes d'amour ou quoi mais bon, un enfant ça laisse jamais trop insensible, même si c'est dans le dégoût. ça ne me dégoûtait pas, personnellement. Même si je n'ai jamais connu ma mère, mon père a toujours été là pour moi et j'ai eu une très belle enfance. Je le suivais donc du regard vers d'abord les pieds de sa maman et.. Sky? prononçais-je alors immédiatement quand mes yeux rencontrèrent les siens. ça c'était fou. On était sorti ensemble au lycée.. en Angleterre. On se retrouvait ici, dans un fast food à Miami? Elle avait un enfant? Que je trouvais trop chou? Mais où était le père? Je me posais des tas de questions mais surtout de comment on pouvait se retrouver là l'un face à l'autre après toutes ces années. Comment tu vas? demandais-je alors. J'aurais voulu afficher un grand sourire mais en réalité, je ne savais pas comment elle le prendrait. Faut dire, la dernière fois qu'on s'était vu ça n'avait pas été glorieux. J'avais été un vrai connard avec elle. J'avais et elle avait eu notre première fois ensemble. Elle croyait vraiment en nous pendant que moi.. je me tapais des nanas à gogo derrière son dos. Un vrai ado populaire quoi. Si j'étais fier ou pas? Je ne savais pas vraiment. Je regrettais peut-être.. Enfin, elle avait un fils maintenant, tout semblait couler pour elle. Raconte moi tout qui est l'heureux élu! dis-je alors. Elle allait sûrement m'en foutre une, ou alors elle aurait fait une croix sur le passé, mais j'en doutais fort.

Aujourd’hui, c’était une bonne journée. En fait, depuis que j’étais chez mes parents, j’allais mieux. Non pas que je voulais dire que mon départ de ma maison avec Colton en était pour quelque chose… Ça devait être qu’un hasard mais quoi qu’il en soit, j’en profitais. Tout l’avant midi, j’avais été au zoo avec Eliott voir les singes et les animaux qu’il aimait tant regarder dans les films de Disney. C’était une réelle joie de voir mon fils s’émerveiller ainsi et c’était bien pour ce genre de moment que je voulais m'accrocher à la vie le plus possible. Je voulais voir Eliott grandir et continuer à trouver la vie tellement belle parce qu’elle l’était. Je ne disais pas qu’elle était facile, non au contraire… elle l’était pas du tout… mais elle valait la peine d’être vécu assurément. Le petit bedon de fiston commençait à gargouiller et celui de maman aussi, c’est pourquoi je flanchai aux demandes de mon petit chou qui souhaitent tant aller manger au McDonalds. C’était le moins possible dans mon cas étant donné que j’avais l’estomac fragile mais pour la peine, j’avais très envie d’un bon BigMac.

Aussitôt sur place, bébé Lolott commençait à faire des siennes en courant un peu partout. De un, il était très heureux d’être présent, de deux… depuis qu’il marchait qu’il me faisait la vie difficile à courir à gauche et à droite. Mais bon, il était tellement mignon! En plus de ça, il faisait son charmeur en lançant des petits sourires aux dames autour de nous. Si c’était comme ça à presque 2 ans, je ne voulais pas voir comment il allait être à 18 ans. Oh gosh, j’étais encore loin de tout ça… heureusement. « Eliott, viens voir maman… » J’étais penchée à sa hauteur, lui ouvrant grand les bras pendant qu’il titubait entre les gens dans le but de revenir vers moi. C’était bientôt notre tour de passer notre commande et je voulais l’avoir à l’oeil. C’est en me redressant que je me tapai pas loin d’une crise cardiaque. Tellement, que je du rester attentive au battement de mon pauvre coeur tellement la surprise avait été grande. Theo devant moi. Mon Theo? Enfin… Mon ex-Theo? Visiblement. La surprise s’était également emporté de son visage en prononçant immédiatement mon prénom. J’avais entrouvert la bouche… dans le but de le saluer car techniquement, j’étais pas une sauvage… mais rien sortit de ma gorge. Je la refermai, lâchant un soupire en le voyant s’approcher un peu plus de moi. Son odeur… la même odeur qu’il avait depuis longtemps, toujours la même, celle que j’avais tant aimé autrefois. C’était déstabilisant pour la peine. « J’allais bien… » réussis-je à lui dire en clignant quelques fois des yeux, soutenant son regard du mieux que je le pouvais. « Et toi? » ajoutais-je en me rendant compte que je ne lui avais pas retourner la question.

J’étais vraiment envahie par une vague de sentiments contradictoires que je n’étais pas capable de bien gérer. Je ne compris pas où il voulait en venir en parlant d’heureux élu, jusqu’à ce que je réalise qu’il avait posé le regard une fois de plus sur Eliott à mes côtés. Je plissai les yeux, me demandant l’espace d’un instant s’il se foutait de ma gueule ou s’il était réellement intéressé parce que après tout : depuis quand il s’intéressait réellement à quelque chose autre que sa propre personne? Je l’avais appris à mes dépends ça! « Je crois pas que ça soit le genre de chose dont j’ai envie de parler avec toi et puis, perds pas ton temps à faire semblant que ça t’intéresse. » Je passai ma main sur le dessus de la tête de mon fils, un peu accroché à ma jambe par timidité, probablement. « Qu’est-ce que tu fais à Miami? Londres n’était plus assez bien pour toi? » Est-ce qu’il avait le moindrement tenté de savoir où je me trouvais suite à mon départ de notre ville natale? Est-ce qu’il avait tenté de reprendre contact avec moi? J’en avais jamais entendu parler donc je supposais bien que non et voilà que le passé nous revenait en plein visage sans que l'on s’en doute. Comme quoi le monde était plus petit qu’on pouvait le penser.
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C'est au McDonald que je croisais Sky, ma première petit amie. Tout ça, c'était à Londres il y a pas mal d'années. Je lui avait pas mal fait du mal, aussi, faut dire. Pas simple du coup pour moi de savoir si j'allais me faire hurler dessus, ou si elle aurait fait l'impasse sur tout ça et passé à autre chose. Après tout, nous étions des adolescent, enfin surtout moi. j'avais profité d'elle c'est vrai, j'avais été le pire des idiots. Depuis, j'avais pas tellement changé. je suis incapable d'avoir une relation sérieuse en réalité par qu'à chaque fois c'est la même : on essaie de me changer pour quelqu'un que je ne suis pas alors ça me pousse à.. à être moi-même encore plus. Elle ne l'avait pas fait, ça, Sky à l'époque. Le problème avait été l'âge, la bêtise adolescente, le fait d'être populaire dans son bahut en somme. Je voulais être classe et sortir avec une belle fille sans pour autour ne pas coucher à droite à gauche. J'étais la pire des ordures de l'établissement, en somme. Je n'ai pas vraiment changé. Faut dire que mon père m'a tout appris déjà jeune. Un père célibataire, évidemment que ça attire et il avait fait de moi son "bro". Il m'a tout légué, toutes les astuces, tous les trucs pour pécho les nanas comme il dit en "vieux". Mon père, c'est mon modèle. Evidemment que je l'écoutais. Bref, tout ça pour dire que face à elle, j'avais peur ou pas quoi. Surtout que je venais de laisser passer son propre fils, tout petit de quoi deux ans max je pense, et que donc elle devait avoir quelqu'un dans sa vie. Je la saluais quand je croisais son regard. Elle entrouvrit la bouche. Je plissais les yeux en bougeant légèrement la tête genre " vas y, c'est à toi, vas y, je m'appelle Théo". Mais elle ne le fit pas. Elle répondit directement à mes questions. Sa première phrase me fit tout de suite comprendre qu'elle l'avait encore mal. Elle allait bien, es decir avant que j'apparaisse, quoi. Je me mordais l'intérieur des lèvres, roulant des yeux. Le verdict était tombé, je m'en prendrais plein la gueule. « moi ça va » répondis-je évidemment faisant genre de rien et qui plus est avec le sourire. Je tentais quand même les questions, l'intérêt, histoire de montrer que voilà j'en aie fais un peu du chemin quand même et c'est vrai que j'étais curieux de savoir d'où venait ce petit gamin. Mais évidemment, trop optimiste le Davis. Elle me renvoyait la question en pleine tronche, me demandant en quoi ça m'intéressait, puisqu'il n'y avait que moi qui m'intéressait. J'ouvris la bouche d'un coup laissant un poc ébruité le son de mes lèvres, regardant par terre de côté. En gros ça voulait dire "ça, c'est fait" en langage du visage. OK comme ça, c'est dit. narrais-je d'ailleurs. Elle fit un geste sur son fils comme si elle voulait le protéger de moi. Genre j'allais faire du mal à un enfant, quand même je suis pas cruel non plus. Je plissais les yeux, du coup. Elle me posait une question en retour. Elle me demandait ce que je foutais ici, sans oublier une petite pique dans la question qui montrait que j'étais juste un connard. J’acquiesçais ironiquement. je la pointais avec mes deux mains. Ah c'est le moment où on passe à mon sujet favori, moi? demandais-je alors jouant un rôle, clairement. Je remontais, une main sous le coude et l'autre sous mon cou, genre je vais faire un grand débat philosophique. Mon père est réalisateur il m'a obtenu une carrière de fou en tant que cascadeur et je suis à Miami pour un gros contrat, madame la détective. dis-je alors avec un sourire final. Et là c'est le moment où je peux pas retourner la question parce que sinon ça serait faux vu que, c'est bien connu, Théo ne pense qu'à Théo? D'accord. fis-je alors liant mes mains devant moi. Je regardais l'enfant puis Sky. Sinon ça m'intéressait vraiment, tout ça. Quoique tu puisses penser j'espère que tu es heureuse dans ta petite vie apparemment de mère bien rangée qui a plein d'amour à revendre et justement maintenant, hein petit bout. dis-je alors avec le sourire, comme naturel juste me souciant de la peur de l'enfant. Je n'allais rien lui faire, au contraire. Je pense que les enfants sont la seules choses vraiment digne qu'on soit sincère, au final. Eliott, c'est comme ça que tu t'appelles, hein mon grand? Ta maman a choisi un joli prénom! Tu lui diras de ma part? Il déchire ton doudou d'ailleurs, bonhomme! lui dis-je alors avant de me redresser vers Sky pour lui sourire. « Ravi d'avoir remarqué en tout cas que te parler est toujours aussi agréable. » continuais-je avec ce faux sourire collé aux lèvres.

Il allait bien, mais ça… je m’en foutais bien. En fait, j’étais assez ébranlée par ces retrouvailles inattendues. S’il y avait bien quelqu’un que je ne pensais pas revoir dans ma vie, c’était bien Théo. J’avais milles et une questions qui me tournaient dans la tête -  et l’envie de l’envoyer balader aussi, était assez bien présente. D’ailleurs, ce dernier ne se gêne pour me questionner à propos du père de mon fils - naturellement. Je lui répondis qu’en gros, ça ne le regardait pas parce que c’était bien le cas. Non mais, ça serait plus que débile de parler de ma vie amoureuse avec mon premier amour qui avait été au final, un vrai trou de cul. En plus comme on disait : on oubliait jamais son premier amour… et moi j’étais prise avec ces images déplaisante de la pire relation qui soit.  Je décidai de le questionner concernant son retour ici parce que bon, c’était assez surprenant. C’était dingue de constater qu’après tout ce temps, il n’avait pas changé du tout. Toujours aussi arrogant, toujours aussi imbu de lui-même. Je ne répondis pas à ses petits commentaires, j’avais pas envie de participer à ses conneries.

Le jeune homme vint finalement à m’expliquer la raison de sa venu ici. Pour le travail? Disons que dans toutes les réponses qu’il aurait pu me donner, une raison professionnelle était la dernière à laquelle je me serais attendu. Depuis quand il était sérieux lui d’abord? Pas surprenant que son métier consistait à faire des pirouettes partout. Ça demandait aucune compétences mentales, parfait pour son QI de plante verte! « Donc… avec un peu de chance pour moi, tu restes ici qu’un petit moment? » Disons que ça me disait pas de le croiser continuellement. Je caressai doucement la tête de mon petit tout timide qui me serrait fort de ses petits bras pendant que monsieur connard continuait ses petits commentaires déplaisant qui me fit rouler des yeux. « Exactement… pas besoin de faire le faux cul, je sais que la vie des autres t'intéresse pas. »  Me, myself and I… ça le décrivait bien.

Ce fut assez surprenant d’entendre la suite des paroles de mon ex petit-ami. C’était limite, gentil… et j’étais un peu troublée par tout ça. « Euh… merci. » dis-je en penchant la tête alors qu’il s’adressait à Eliott qui était bien silencieux. J’aurais pu trouver le moment adorable… mais ça… c’était avant que Théo m’adresse de nouveau la parole en disant bien sarcastiquement que c'était agréable de me parler. « Ironiquement, jusqu’à ce que tu me dises ça, je pensais limite que tu étais devenu quelqu’un de gentil et d’appréciable. Parce que tu t'attendais peut-être à ce que je te saute dans les bras en te voyant? Tu dois être bien déçu mon pauvre. » dis-je en lui rendant son fameux faux sourire que j’avais tant envie de lui faire ravaler.  Eliott me prit la main, m'obligeant à me pencher pour qu’il approche son petit visage de mon oreille. Il aimait bien ça, lui, les secrets… surtout qu’il était de nature assez timide. Comme son papa!  Je soupirai en me redressant, croisant le regard de mon ex qui se questionnait bien sur ce que fistont venait de me dire timidement à l’oreille. « Eliott fait dire qu’il aime beaucoup ton t-shirt. » Il avait bien remarqué qu’il y avait un truc de super héro dessus et fiston était en plein dans sa phase où il voulait en être un. Pas le peine de parler de son costume d’Halloween.  Pas très original puisque je me doutais bien qu’à la garderie, ils allaient être 4 batman, 6 spiderman et 2 superman, mais bon. « Manger avec nous? » articula mon petit chou, en regardant probablement pour la première fois Théo devant nous. J’avais écarquiller les yeux, il l’avait choisi on moment pour commencer à être sociable lui. « Ah… je crois pas que le monsieur peut manger avec nous Lot’ … il doit être occupé….» Et j’espérais bien que Théo allait embarquer avec moi concernant tout ça. J’avais pas envie de me taper un repas en tête à tête avec ce fantôme de mon passé.

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