“Men and women belong to different species and communications between them is still in its infancy.”

Si je suis dans un bar, c'est pas seulement pour la bonne bière irlandaise. Je suis en recherche de compagnie pour la soirée. J'ai été sage toute la semaine, et j'ai presque pas fais de rentre dedans à ma voisine, j'ai bien mérité une récompense, non ? Je suis un bon garçon en manque d'affections. Je vais pas non plus prétendre jouer les princes charmants, et je risques probablement de me prendre une gifle ou deux au passage mais qu'est-ce que je peux dire, c'est le jeu ! Et c'est ce qui le pimente. Je suis assis le cul au bar, savourant ma mousse et avisant mes options. Jolie rousse, décolleté somptueux. Jolie chute de hanche et cheveux blonds ou encore l'option numéro trois, belle brunette aux jambes interminables. Je suis d'humeur à avoir de la compagnie féminine. J'ai envie de forme arrondi et douce. Je finis par faire un pique nique douille, et c'est mademoiselle belle chute de rein qui remporte la partie, en espérant que le devant soit à la hauteur du derrière. Quoi ? Je suis superficiel ? Je cherche pas la femme de ma vie, non plus, alors pardonnait moi de m'en tenir à un physique correct plutôt qu'à savoir si elle en a dans le cerveau. D'ailleurs, plus elle a de l'air entre les deux oreilles, plus c'est facile de ne pas trop culpabiliser pour être honnête. Pas que je sois un escroc, je profite d'un mode de vie épicurien, fais de plaisir simple. Ah le plaisir ... si important de la vie.

Sauf qu'apparemment j'aurais peut être du mettre mon instinct de flic sur le coup, parce qu'après avoir tapoter l'épaule de la dame avec une réplique légèrement recyclé, j'ai la mauvaise surprise de voir un visage familier. Je vous avais dit que j'échapperais probablement pas à une claque ou deux dans la soirée. Il semble que la destinée n'est pas là pour me contredire. Je recule instinctivement d'un pas, mes mains légèrement haussé dans un signe de défense. La dernière fois que j'ai vu la blonde, elle m'en a collé une dont je me souviens bien. Mais je sais pas si y a un écriteau qui dit, allez y frapper libre service ou si c'est juste un mystère de la gente féminine. Le réflexe de me barrer dans l'autre sens encore plus fort quand elle bondit presque de son tabouret.  Oh merde, elle est bourré en plus, et elle commence à chialer ... non non pas ça pitié, j'ai jamais su géré les pleurs moi. Je suis censé faire quoi, lui donner une petite tape dans le dos. Merde, faut que je me barre, je regarde à droite, à gauche. Mince la rousse a trouvé bonheur et moi je me retrouve avec un espèce de koala plein de morve qui risque à tout moment de m'en retourner une. Je pourrais presque croire au karma, sauf que je suis pas un si mauvais garçon que ça, quand même ? Oh putain, v'là que le koala resserre son étreinte, et que je laisse mes bras ballants exécutaient un pauvre geste de consolation, à court de mots. Je cherche ses amis du regard, sauf qu'elle semble seule. Les trucs tristes, j'y pense pas, tu comprends, la tristesse, ca me va pas au teint. Et pour séduire, j'ai besoin de garder ma peau de pêche et mon sourire de gagnant. Bon, le sourire, il a un peu foutu le camp, mais le koala se tape l'incruste dans mes plans de la soirée, et il est évident que je suis mal barré, je vais pas serrer une gonzesse au bord de la crise de nerf. J'ai quand même un peu plus de décence que ce que la moyenne des gens prétende. Enfin, je suis libre de respirer de nouveau et pousse un soupir avant de rouler les yeux.

- Tant que tu m'en colles pas une, je veux bien te tenir compagnie le temps d'un verre ... Je fais signe à la barmaid de ramener un verre pour la blondinette, quoi c'est pas moi qui l'ai soûlé, elle l'a fait toute seule, je me contentes juste d'être poli et de l'inviter. Je bougonnes dans mes dents sur mon choix de cible mais je suis pas si mauvais perdant. Je suis ravie de constater que la barmaid du soir est Amber, je vais peut être pouvoir lui refiler le paquet encombrant - Mais sérieusement, arrête de chialer ... Tu ressembles à un otarie à l'agonie ... Non sans déconner, conseil d'homme, si tu veux serrer un mec, c'est pas la méthode. Oui, parce que je me doute bien que si elle est seule dans ce bar, c'est peut être pas uniquement dans le but de se mettre une mine. Elle est peut être comme moi à la recherche de compagnie pour la soirée. Sauf qu'une petite voix que j'aime appelé l'emmerdeuse à savoir ma conscience me dit que je peux pas la laisser repartir dans cet état avec un inconnu. Je crois que je peux dire adieu à mon envie de m'envoyer en l'air si j'arrive pas à négocier les choses avec Amber. Putain, des fois, j'aimerais bien ne pas avoir de conscience parce que cela gâche le plaisir de s'amuser un peu. Je garde quand même mes distances parce que je veux pas non plus me prendre un coup si je fais une remarque qui lui plait pas. Je finis par me retourner vers la jeune femme derrière le bar, mon plus beau sourire sur les lèvres - T'as pas envie de rendre à ton prochain, ce que les autres ont fait pour toi, un jour Je balaie de la main la silhouette titubante et arque un sourcil significatif. Non, pas que je veuilles me servir des bonnes actions que j'ai pu faire dans le passé, mais j'ai vraiment pas la patience de m'occuper de la fille à côté de moi, ce soir. Et je me dis qu'ils doivent avoir l'habitude de gérer ce genre de crise dans les bars.