Charleen & Lily-Anne

Je vois qu’autour de moi les gens cherchent sans arrêt à créer des liens, les liens de l’amitié ou de l’amour. Et ces liens sont toujours source d’horribles complications comme devoir s’engager, partager, être contraint d’accompagner des gens à l’aéroport. Si quelqu’un devenait aussi proche de moi, il verrait qui je suis vraiment et je ne peux pas prendre ce risque...

Charleen et moi ça ne datait pas d’hier. Des histoires d’amitiés qui durent sur des années c’est rare et comme on le dit souvent, les vrais amis ça ne se comptent que sur les doigts d’une main. Et bien Charleen c’était l’un de ses amis sur qui je pouvais compter et cela depuis des années. Nous avions faits nos études dans le même lycée, en Arizona et puis avions migrées toutes les deux avec Ethan, Max et autre amie sur New-York pour continuer à nous former. Charleen s’était, elle aussi, engagée sur la voie de la médecine et pendant que je me spécialisée dans la pédiatrie, elle, avait choisi la cardiologie. Me sentant un peu seule ce soir car Ethan, que je logeais le temps de sa convalescence, avait pris une soirée pour lui, j’avais appelée Charleen à venir passer la soirée avec moi à l’appartement. J’avais besoin de me confier et une soirée entre copines ne me ferait pas de mal. Mon amie avait acceptée rapidement mon invitation. J’avais téléchargée quelques films sur le net et acheter quelques paquets de bonbons afin de profiter à fond. J’aurais pu proposer à mon amie de se voir dans un bar mais je n’avais pas le courage de sortir faire la fête. Ma couette me suffirait pleinement pour ce soir. La sonnette de ma porte d’entrée sonna et je me précipitai pour ouvrir. Sur le pas de ma porte se tenait une jeune femme, les bras chargés de crème glacée et de boisson aromatisée. Je levai les yeux au ciel.

« Charleen ! Je t’avais dit de ne rien apporter j’avais ce qu’il fallait ! Tu es drôlement têtue quand tu veux hein ? »

Je lui fis la bise et ouvrir ma porte d’entrée en plus grand afin qu’elle rentre chez moi. Je lui pris les deux pots de crème glacée pour m’empresser de les mettre dans mon congélateur. Je revins vers elle avec un large sourire.

« Comment vas-tu ? La forme ? »

Charleen & Lily-Anne

Je vois qu’autour de moi les gens cherchent sans arrêt à créer des liens, les liens de l’amitié ou de l’amour. Et ces liens sont toujours source d’horribles complications comme devoir s’engager, partager, être contraint d’accompagner des gens à l’aéroport. Si quelqu’un devenait aussi proche de moi, il verrait qui je suis vraiment et je ne peux pas prendre ce risque...

Mon amie était arrivée chez moi les mains remplies. Je la débarrassai et la rejoignis dans le salon où elle m’attendait patiemment. Je pris de ses nouvelles en demandant comment elle allait. Elle me dit qu’elle allait bien et me parla de son travail qui n’avait pas l’air très facile du côté de ses patients apparemment.

« En même temps, qui n’a jamais pensé manger sain alors qu’en faite pas du tout ? » demandais-je ne levant les yeux au ciel. « Si je n’étais pas médecin et que je ne m’y connaissais pas un minimum en diététique, je ne me rendrais pas autant compte du nombre de merde cachées dans chacun des aliments. »

Des fois lire les emballages des produits alimentaires ne suffisaient pas à nous renseigner précisément sur ce que nous ingérions et très vite nous pouvions tomber dans des excès en sucre ou en graisse.

« Installe-toi, tu connais la maison. » dis-je à Charleen en m’asseyant sur le sofa du salon.

Je saisis les verres que j’avais disposés sur la table et les remplis d’une des boissons que mon amie avait apportée. Je rajoutai un peu de diluant avec et tendis un verre à la femme assise à mes côtés.

« Je voulais te parler … Tu te rappelles d’Ethan n’est-ce pas ? Il était avec nous à New-York. Après la mort de Max il a été hyper présent pour moi voir même un peu trop et je suis sortie avec lui. Enfin, sortie avec lui s’est un bien grand mot. J’ai tenu à ce que ca reste secret parce que j’avais peur qu’on me voit comme la pauvre fille qui se tape le meilleur ami de son mari mort, ca fait hyper cliché tu vois … »

Je fis une petite pause et bu une gorgée de mon verre.

« Au fil des années, mes sentiments se sont fait bien plus présents et j’ai décidé de quitter New-York pour Miami pour m’éloigner de lui. Il y a un peu plus d’un mois Ethan est arrivé en ville et il ne m’a pas laissée indifférente. Enfin bref … Le revoir ca me chamboule au plus haut point mais j’arrive pas à m’ouvrir à lui. En plus il y a quelques jours, il a fait une over-dose et ça m’aide encore moins à savoir ce que je veux … »

Ma situation était un peu compliquée mais j’espérais que mon amie allait m’aider et me conseiller.

Charleen & Lily-Anne

Je vois qu’autour de moi les gens cherchent sans arrêt à créer des liens, les liens de l’amitié ou de l’amour. Et ces liens sont toujours source d’horribles complications comme devoir s’engager, partager, être contraint d’accompagner des gens à l’aéroport. Si quelqu’un devenait aussi proche de moi, il verrait qui je suis vraiment et je ne peux pas prendre ce risque...

J’avais commencé à déballer mon sac à Charleen concernant Ethan. J’avais besoin de parler et elle était là pour écouter. Je n’aimais pas me plaindre sur mes problèmes mais j’avais vraiment besoin d’évacuer tout ce que je gardais enfouis au fond de moi. Mon amie se révolta face au comportement d’Ethan lorsque je lui dis qu’il avait fait une over-dose qui s’en était suivis d’une crise cardiaque. Je terminais mon verre afin de réprimer des mots que je regretterais de dire. J’avais envie de défendre le comportement d’Ethan mais je ne le devais pas parce que je ne cautionnais pas la façon dont il menait la vie. Je reposais mon verre vide sur la table basse et dit :

« Peut-être ne m’a-t-il pas dit toute la vérité, mais je sais que mon départ l’a beaucoup affecté … Je regretterais presque d’avoir quitté New-York comme une égoïste le laissant sans nouvelles de moi. Je ne sais pas trop ce que je dois faire avec lui. Pour le moment, je l’héberge mais après je ne sais pas comment les choses évolueront. Enfin, je ne vais pas me prendre la tête pour le moment … »

J’avais peur de la suite. J’avais peur de perdre Ethan à nouveau si je m’y prenais mal et j’avais également peur de le perdre si je me lançais dans une histoire que j’avais tant fantasmé dans mon esprit. En plus de cela, Ethan avait changé et j’avais peur de ne pas aimer celui qu’il était devenu. Charleen se leva du canapé et pris des gâteaux apéritifs du buffet. Elle revint vers moi et me questionna sur son apparence. Je la regardai et lorsque je m’aperçus de son changement de coupe de cheveux, je mis ma main devant ma bouche.

« OMG ! Tu as changé de tête ! Je suis vraiment désolée, je suis totalement concentrée sur mes problèmes que j’ai même pas fait attention à toi ! Quelle mauvaise amie je fais. » Je posai ma mai sur son avant-bras avec un sourire. « Ca te change. C’est vraiment très bien. Je trouve que tu fais plus femme. Attends c’est pas ta crise de la trentaine qui t’as poussé à changer de coupe hein ? »

Je me mis à rire, attrapai la bouteille de vin et remplis mon verre vide. Après cela, je chipai quelques gâteaux apéritifs que je mis dans ma bouche avec gourmandise. Je m’amusais de notre âge. Nous avions dépassées la trentaine et j’aimais dire que chacun de mes caprices ou de mes bêtises dans la vie étaient dûs à mon âge. Un peu d’autodérision ne faisait pas de mal, surtout que mon âge était pour moi un sujet assez sensible et cela de plus en plus.

« Personnellement j’aime trop mes cheveux longs, je serais incapable de les couper pour le moment. J’ai de la chance qu’ils ne me demandent pas trop d’entretien le matin alors je les garde tels quel pour l’instant. Je me suis toujours dit qu’une fois que je serais maman, je me couperais les cheveux, un peu comme pour marquer un changement de vie tu vois. C’est ridicule hein ? » dis-je en riant.

Je me levais du canapé et pris les dvd que j’avais mit de côté pour notre soirée film entre filles. Je les montraient à mon amie avec un large sourire. J’avais autre chose si cela ne lui plaisait pas mais j’avais vraiment envie de voir les deux Bridget Jones.

« Le troisième passe au cinéma en ce moment. Ca fait tellement longtemps que je n’ai pas eu l’occasion d’aller au ciné que je me dis que ca m’y poussera peut-être à nouveau de voir les deux précédents ! »

Charleen & Lily-Anne

Je vois qu’autour de moi les gens cherchent sans arrêt à créer des liens, les liens de l’amitié ou de l’amour. Et ces liens sont toujours source d’horribles complications comme devoir s’engager, partager, être contraint d’accompagner des gens à l’aéroport. Si quelqu’un devenait aussi proche de moi, il verrait qui je suis vraiment et je ne peux pas prendre ce risque...

Après de plates excuses auprès de mon ami sur son changement de coupe de cheveux, je lui proposai les films que j’avais sélectionnée pour cette soirée. Cela enjoua Charleen qui craquait particulièrement Mr Darcy. Je ne pus m’empêcher de me mettre à rire en la voyant fantasmé sur celui-ci.

« Ce n’est pas vraiment mon type d’homme, surtout dans son rôle dans Bridget Jones, je le trouve un peu trop coincé. J’ai envie de le secouer comme un prunier des fois ! » dis-je avec un sourire.

Je mis le DVD du premier film dans le lecteur et m’affala sur le canapé, la télécommande dans la main pour enclencher le film. Charleen s’était déjà installée. Je saisis le paquet de gâteaux apéritifs et le posa entre nous. Une fois au fond du canapé je passai ma main derrière Charleen pour attraper le plaid qui était derrière elle. Je le mis sur nous deux et piocha une poignée de gâteaux. Alors que le film commençait mon amie me posa une question qui me fit sourire.

« Evidemment ! Comme tout le monde sur la terre je pense, à part peut-être les nones … Je n’ai pas d’attirance vers les filles alors ca m’est jamais arrivé, mais les hommes … Mamamia oh que oui ! C’est toujours bon d’imaginer avoir quelqu’un que l’on sait inaccessible non ? Ou qui pourrait le devenir ? »

Je tournai ma tête vers la jeune femme à mes côtés et esquissa un sourire. En ce moment même un homme avait pris possession de ma tête et tous les jours je devais lutter pour qu’il ne s’immisce pas plus profondément qu’il ne l’était déjà ! Ethan … Il me faisait avoir des pensées contradictoires sans cesse. Je le savais très accessible mais je me refusais à lui donner ce qu’il voulait bien que je le désirais au plus profond de moi. Et mes pensées étaient difficilement contrôlable car j’avais déjà goûté à cet homme tant de fois et que je savais quel potentiel il avait.

« Pour le moment, je préférais avoir des fantasmes plein la tête que des hommes plein mon lit. J’ai assez donné en relations désastreuses ces derniers temps. Même ce que je pense ne pas être compliqué comme histoire, finis toujours par l’être au final … »

Je soupirai me penchai vers la table et saisit mon verre. Je bu une gorgée et fixa mon attention sur le film. La scène avec le pull-over me faisant rire à chaque fois.

Charleen & Lily-Anne

Je vois qu’autour de moi les gens cherchent sans arrêt à créer des liens, les liens de l’amitié ou de l’amour. Et ces liens sont toujours source d’horribles complications comme devoir s’engager, partager, être contraint d’accompagner des gens à l’aéroport. Si quelqu’un devenait aussi proche de moi, il verrait qui je suis vraiment et je ne peux pas prendre ce risque...

Je répondis à la question de mon amie avec une grande sincérité. Oui j’avais déjà fantasmé sur quelqu’un, mais je ne m’étalai pas sur le faite qu’en ce moment même, un homme faisait de moi une petite chose qui ne vivait qu’à travers son cœur et non avec son cerveau. Je dis simplement que pour le moment je ne souhaitais pas de relations amoureuses et que je voulais prendre temps. Alors que le film continuai, nous rimes devant les scènes plus cocasses les unes que les autres. Je n’étais pas déçue par mon choix de film. Ce genre d’histoire mettait du baume au cœur grâce à sa simplicité et aux personnages touchants. Je piochai sans cesse dans le paquet de gâteaux, gourmande de ces petites choses salées à portée de main. Soudain, Charleen se leva du canapé pour entrer dans mon couloir. Je l’entendis ouvrir la porte des toilettes et puis plus rien. Je reportai mon attention sur le film, esquissant des sourires. Je recroquevillai mes jambes contre mon ventre après avoir posé le bol de gâteaux apéro sur la table basse. Plus ils étaient loin, plus la tentation serait moindre. Mon amie revint un peu pâlotte. Je détendis mes jambes et la regardai.

« Tu vas bien ? » Lui demandai-je.

Elle me dit qu’elle avait sans doute trop manger de gâteaux et qu’elle avait besoin de manger quelque chose d’un peu plus liquide. Je me mis à rire alors qu’elle proposait de faire chauffer de la soupe.

« Je ne sais même pas si j’ai de la soupe en brique et ne compte pas sur moi pour avoir des produits frais pour en faire maison, j’en ai pas vu que je ne cuisine jamais. »

Depuis qu’Ethan était présent à l’appartement, les placards s’étaient petit à petit remplis car celui-ci faisait l’effort de cuisiner pour moi. Il était mon invité et en plus de cela, en convalescence alors j’avais refusé qu’il cuisine, lui vantant les avantages des livraisons à domicile, mais il n’avait rien voulu entendre alors j’avais cédé. Je me dirigeai dans ma cuisine et fouilla les placards à la recherche de soupe. Au fond d’une armoire, j’en trouvais une.

« Ce sera soupe à la carotte, j’ai rien d’autre » informais-je mon amie qui était retournée dans la cuisine voir le film.

Je versai un peu de soupe dans un bol et la mit à chauffer deux minutes aux micro-ondes. Adossée sur le comptoir j’attendis que le minuteur sonne. Charleen revint dans la cuisine avec les gâteaux apéro dans une main. Je lui fis les gros yeux.

« Je croyais que tu devais arrêter les gâteaux, non mais ! »

Je récupérai le bol dans le micro-onde et lui donna, faisant un échange avec l’autre bol qu’elle tenait dans les mains. Je le posai sur le comptoir de la cuisine, pris une cuillère à soupe dans le tiroir et la tendis à mon amie.

« Aller mange-moi ca plutôt ! »

Je lui montrai la chaise de la cuisine d’une main afin qu’elle s’installe. J’allai dans le salon mettre pause au film et revint auprès de mon amie qui avait la main dans le bol de gâteaux.

« Vilaine fille ! » dis-je en lui tapant sur la main. Je restai debout en face d’elle. « Qu’est-ce que tu racontes de beau sinon ? J’ai beaucoup parlé de mes problèmes, mais toi ca va, mis à part le boulot avec des patients un peu chiants ? »