Ethan & Lily-Anne

Je vois qu’autour de moi les gens cherchent sans arrêt à créer des liens, les liens de l’amitié ou de l’amour. Et ces liens sont toujours source d’horribles complications comme devoir s’engager, partager, être contraint d’accompagner des gens à l’aéroport. Si quelqu’un devenait aussi proche de moi, il verrait qui je suis vraiment et je ne peux pas prendre ce risque...

En accueillant Ethan chez moi après sa courte hospitalisation, je me rendais compte combien mes sentiments à son égard n’avaient guère changé depuis que j’avais quitté précipitamment New-York, et cela me faisait peur … Je me forçais à mettre de la distance entre lui et moi afin que les choses ne se compliquent pas. Certaines fois, j’avais envie de le prendre dans mes bras, d’agir tendrement avec lui, voir même de l’embrasser et c’était compliqué à gérer pour moi. Pendant des jours j’étais resté à l’appartement avec lui, afin de lui faire de la compagnie le temps qu’il se rétablisse un peu, et cela n’aidait pas. Etre constamment en sa présence, le savoir toujours à quelques mètres de moi me rendait confuse. Il ne se passait pas un soir où je me demandais si je ne devrais pas succomber à la tentation mais je n’en faisais jamais rien. Je m’étais ramassée deux fois avec Derek en deux ans à cause de choses futiles par rapport aux problèmes qu’avait en ce moment Ethan. Il pouvait compter sur moi, mais l’inverse était moins sûr …

Une semaine avait passé et voilà que nous avions embarqué à bord d’un avion qui nous emmenez en Arizona sur les terres de notre enfance dirons-nous. Ethan était silencieux, affecté par le décès soudain de ses parents. Je n’osais pas engager la conversation. Je savais, pour avoir vécu une période de deuil assez difficile, qu’il ne voulait certainement pas parlé. Lorsqu’il en ressentirait le besoin il le ferait. Il m’informa qu’il avait réservé une voiture. « Mes parents auraient pu venir nous chercher tu sais … » lâchai-je en sur un ton neutre et en tournant ma tête vers mon ami. Son regard n’était pas porté sur moi, comme s’il me fuyait. Il s’excusa de son comportement. « Ne t’en fais pas, je comprends. » Je posai ma main sur la sienne et ferma les yeux afin de m’endormir, le vol passerait ainsi plus rapidement.

Cinq heures plus tard, la voix nous informa de notre arrivée. Une fois au sol, je suivis Ethan jusqu’à la location de voiture où il me dit vouloir conduire. Je lui lançai un petit regard soucieux. « Tu t’en sens capable ? » Son sourire me dit que oui. J’acquiesçai d’un signe de tête afin de lui dire que j’étais prête. Je redoutais un peu le moment où nous rencontrerions sa tante. Le silence repris sa place dans la voiture pendant le trajet. Ethan saisit ma main et la serra tout en conduisant. Il plaisanta sur le faite qu’il n’était pas de très bonne compagnie. « J’ai connu pire de ta part ! » lui répondis-je en souriant. Nous arrivâmes enfin à la maison de sa tante, qui sortit quelques minutes après nous être garés sur le parking. Elle s’avança vers nous, un sourire accroché aux lèvres et vint enlacer Ethan qui ne semblait pas très pressé de s’éloigner de la voiture. Cet élan d’affection entre ces deux personnes me fit sourire. Je remarquai une petite gêne s’afficher sur le visage de mon ami. Elle le flatta et puis en se tournant vers moi, me dénomma comme étant sa fiancée « Je ne suis … » Je n’eu pas le temps de finir qu’elle nous invita rentrer. En cet instant précis je n’avais plus l’impression d’avoir trente-cinq ans mais une dizaine d’année. Cela faisait du bien de se faire chouchouter, cela me fit remarquer que ma famille me manquait plus que je n’osais l’avouer. Ethan protesta qu’il n’avait plus huit ans et je trouvai cela tellement touchant. Je souris à mon ami qui s’excusait auprès de moi pendant que sa tante saisissait nos mains pour nous faire rentrer. Elle nous emmena dans le salon où, comme elle nous l’avait dit quelques instants plus tôt, le lait et le gâteau nous attendait sur la table qui trônait dans la pièce. Nous nous installâmes à table. J’étais un peu mal à l’aise de me retrouver entre eux deux, surtout que je connaissais une chose qu’Ethan n’était pas au courant. Je ne savais pas quand sa tante souhaiterait le lui révéler.

« Merci pour votre accueil madame, c’est vraiment très gentil et aussi pour votre hospitalité, j’avais dit à Ethan que je pouvais rester chez mes parents pour éviter de vous dérangez vous savez … »

Elle nous excusa un instant pour aller chercher le café qui venait d’être fait dans la cuisine. Je me tournai vers Ethan et lui demanda avec un regard suspicieux :

« Ta tante crois que je suis ta fiancée, elle croit aussi qu’on dors ensemble ou bien elle a prévu une deuxième chambre ? Tu lui as dit qu’on était ensembles ou quoi ? »

J’étais plus amusée qu’autre choses par la situation et je me mis alors à sourire. Sa tante revint vers nous et ouvrit la discussion.

Ethan & Lily-Anne

Je vois qu’autour de moi les gens cherchent sans arrêt à créer des liens, les liens de l’amitié ou de l’amour. Et ces liens sont toujours source d’horribles complications comme devoir s’engager, partager, être contraint d’accompagner des gens à l’aéroport. Si quelqu’un devenait aussi proche de moi, il verrait qui je suis vraiment et je ne peux pas prendre ce risque...

Sa tante nous avait agréablement accueillis, tellement bien que son ami en était un peu mal à l’aise par moment. Je trouvais cela tellement mignon, cette petite complicité qu’il y avait entre eux. Une fois à table et après quelques mots échangés, je demandais à Ethan s’il avait dit à sa tante que nous étions ensemble et si elle pensait que nous allions dormir ensemble. Il m’assura que non. Sa tante revint avec le café de la cuisine et se réinstalla avec nous. Elle me servit une tasse de café mais n’en proposa pas à son neveu, qui s’empressa d’en réclamer. Sa tante, sur un ton ferme refusa de le servir et lui envoya un petit pique en pleine face concernant son addiction aux drogues. Je m’en voulais un peu de le lui avoir dit sur le coup. Sa tante se leva brusquement et gifla Ethan. Là je m’en voulais terriblement d’avoir dit à sa tante pour son over-dose. Je me sentis un peu mal à l’aise. Ethan resta quelques peu stoïque sur le coup. Celle-là non plus n’avait-il pas dû la voir arriver. Je pris ma tasse de café et bu une gorgée pour essayer de me détendre. Ce qui suivit me fit sourire à demi, car les paroles de notre hôte étaient à la fois remplies de tendresse mais aussi de tristesse. Elle se rassit à sa place et s’adressa à moi, s’excusant pour la scène.

« Je comprends madame. »

Sa tante ne resta pas peinée très longtemps car elle se lança sur un sujet qui m’embarrassa à nouveau. Elle demanda à Ethan s’il m’avait demandé ma main et s’il avait fait les choses bien. Il essaya de protester mais sa tante s’enflammait pour cette conversation. Elle me demanda ce que je faisais dans la vie. Ethan explosa de rire devant cette scène. Je lui lançai un regard noir. Cette femme était tellement enjoué par notre pseudo statut que j’avais presque envie de la laisser dans son fantasme, mais cela n’aurait été bien pour personne.

« Je … Ethan … nous ne sommes qu’amis. Nous étions au lycée ensemble et puis à New-York pour nos études. Nous nous étions perdus de vus pendant quelques années mais voilà qu’il m’a retrouvée à Miami. »

Je regardai sa tante qui paraissait triste de cette nouvelle. Je fis tourner ma tasse de café dans mes mains en suppliant Ethan de m’aider du regard. Apparemment il ne comprit pas vraiment, ou bien je m’y prenais mal mais il continua d’afficher un large sourire sur son visage alors que sa tante laisser s’échapper un « Oh ! » déçu.

« J’ai fait des études de médecine à New-York et je suis pédiatre dans un cabinet privé. J’ai également suivis une formation en gynécologie et je remplace actuellement un collègue absent. C’est intéressant d’être sur ces deux postes en même temps, je peux suivre mes patientes sur plusieurs aspects à la fois comme ça. »

Je pris à nouveau une gorgée de café en espérant ne pas être trop vantarde sur mes bagages universitaires. Ce n’était pas courant d’avoir deux spécialités en médecine car c’était assez difficile d’en suivre une pour en suivre une deuxième. Mais la mort de Max avait un moteur.

« Et avait tout autant bien réussi sa vie que moi à New-York » dis-je pour détourner l’attention de ma personne « Il était quand même directeur d’un casino. »

Je souris à Ethan en espérant qu’il reprenne la main sur la conversation. Certes son addiction n’avait pas joué en sa faveur et c’était parce qu’il avait gravit les échelons qu’il avait sombré mais avoir un haut poste comme celui-ci aussi jeune c’était très bien.

Ethan & Lily-Anne

Je vois qu’autour de moi les gens cherchent sans arrêt à créer des liens, les liens de l’amitié ou de l’amour. Et ces liens sont toujours source d’horribles complications comme devoir s’engager, partager, être contraint d’accompagner des gens à l’aéroport. Si quelqu’un devenait aussi proche de moi, il verrait qui je suis vraiment et je ne peux pas prendre ce risque...

J’expliquai à la tante curieuse d’Ethan que je travaillais comme pédiatre et gynécologue dans un cabinet privé de Miami. Je ne poussai pas les explications en lui disant que je faisais aussi des heures ici et là à l’hôpital, aux urgences, lorsque ceux-ci avaient besoin d’un coup de pouce. Je redirigeai la conversation vers Ethan en flattant son parcours. Il dit qu’il n’avait plus eu de vie du moment où il avait pris la place de directeur.

« Un peu comme moi actuellement. » plaisantais-je.

Ethan fixa sa tante qui le fixait également. Je portai ma tasse de café à mes lèvres me demandant ce qui pouvait bien se passer entre eux. Sa tante se retourna alors vers moi et lâchai, sans détour, qu’Ethan était amoureux de moi. Je manquai d’avaler de travers mon café et toussota discrètement. Ce fut un peu plus flagrant pour Ethan que cette affirmation, car oui c’était bien une affirmation qui venait de sortir de la bouche de la dame, venait de déstabiliser et de surprendre mon ami. Je passai ma main libre dans mes cheveux, évitant le regard d’Ethan qui s’exclama. Celui-ci enleva sa veste qu’il posa sur le dossier de la chaise. Que d’émotions aujourd’hui. Pour changer de conversation et éviter de prolonger le malaise un peu plus longtemps, Ethan proposa à sa tante qu’elle me montre ma chambre. Celle-ci nous indiqua qu’elle n’avait qu’une seule chambre et que son neveu prendrait le canapé pour me laisser le lit. J’allais protester mais elle continua innocemment sur une histoire de flagrant délit en pleine action dont je n’eut pas la chute car le jeune homme en question l’en empêcha. Je me mis à rire de bon cœur.

« Oh bien au contraire Ethan, ca m’intéresse bien plus que tu ne le crois. »

Si je pouvais rire sur son dos je prenais avec plaisir toutes les histoires qu’on me laisserait entendre. Oui j’étais comme ca moi, à me délecter de la honte des autres, quelle vilaine femme je faisais franchement ! Mais c’était Ethan et quoi que sa tante ne me dirait ne lui porterait préjudice. Nous nous levâmes de table et sa tante commença à me raconter des histoires sur son neveu. Je souris malicieusement à Ethan alors que je suivais sa tante. Alors que nous arrivâmes à la salle de bain, elle me fit part d’une autre histoire extraordinaire. Je ne pus m’empêcher de rire alors qu’Ethan croulait sous la honte. Je posai ma main sur son avant-bras pour le réconforter.

« Au moins aujourd’hui tu n’as pas de soucis à ce niveau-là, tu devrais être fier de cette histoire ! » me moquai-je de lui. « J’aurais bien aimé connaitre la chute de l’histoire de toute à l’heure avec la demoiselle. »

Ethan protesta et nous avançâmes jusqu’à la chambre où j’allais loger. Apparemment c’était la chambre où mon ami avait l’habitude de dormir car j’y trouvai quelques petites babioles de garçon ici et là, à moins que ce ne soit d’autres neveux qui n’ai marqué leur territoire.

« C’est bien, ne vous inquiétez pas madame. Vous savez je me serais contenter du canapé sinon. » dis-je alors que sa tante s’inquiétait que ce ne soit pas assez confortable pour moi. Je me tournai vers Ethan et lui demandai : « Tu veux bien aller chercher nos affaires ? Ta les clés … »

Ce n’était qu’un simple moyen de faire partir Ethan pendant quelques instants afin que je puisse parler à sa tante sans que ses oreilles indiscrètes ne trainent. Je voulais savoir quand elle aborderait la question de son adoption. Je savais que ma petite technique marcherait car même si Ethan refusais en protestant, sa tante l’y pousserait. C’est ce qui se passa et il fut obligé de nous quitter pendant un petit moment. Je me tournai vers mon hôte et lui posai ma question avant qu’elle ne saute sur le sujet de l’amour.

« Je peux vous demander quand vous parlerait à Ethan pour ses parents et l’adoption ? Ça me pèse un peu d’être dans la confidence vous savez … »

Ethan & Lily-Anne

Je vois qu’autour de moi les gens cherchent sans arrêt à créer des liens, les liens de l’amitié ou de l’amour. Et ces liens sont toujours source d’horribles complications comme devoir s’engager, partager, être contraint d’accompagner des gens à l’aéroport. Si quelqu’un devenait aussi proche de moi, il verrait qui je suis vraiment et je ne peux pas prendre ce risque...

J’avais réussis à faire partir Ethan de la maison en utilisant les valises comme prétexte et sans le savoir sa tante m’y avait aidé. Une fois celui-ci partis je posais la question qui me dérangeait à la dame en qui j’étais en compagnie. Quand allait-elle dire toute la vérité à Ethan ?

« Je ne souhaites pas le lui dire pour le moment, je pense que la mort de ses parents l’a assez affecté pour le moment. Je lui en parlerais quand il sera en meilleure forme. Promettez-moi juste de ne pas lui en parler, je tiens vraiment à le faire. »

J’hochai la tête comprenant tout à fait son raisonnement, mais cela me faisait porter un lourd secret encore pendant un temps. Je refusais qu’Ethan me mente et moi je lui mentais … Enfin ce n’était pas totalement un mensonge, mais plutôt une grosse omission.

« Je ne lui dirais rien ne vous en faites pas. »

On entendit Ethan rentrer dans la maison et nous arrêtâmes de parler. Ne prenons pas le risque qu’un bout de la conversation lui parvienne aux oreilles. Il remonta avec nos deux valises et les déposa dans la chambre.

« Je vais garder pour moi ce que ta tante m’a raconté et je te les sortirais à des moments opportun. » plaisantais-je.

Je lançai un petit regard à sa tante qui me souriait doucement. Ethan nous demanda si tout allait bien, je répondis d’un signe de tête et sa tante nous informa qu’elle allait se retirer le temps que nous nous installions. J’emboitais le pas d’Ethan et entra dans la chambre où je pris ma valise et que je posai sur le lit. Alors que je l’ouvrais pour sortir mes affaires de toilettes, Ethan me demanda de garder pour moi toutes les histoires dont j’avais eu connaissance.

« T’en fais pas pour ca, je resterais muette comme une tombe. »

Et d’un geste de la main je bouclai mes lèvres. Je me replongeai dans ma valise quand, encore une fois Ethan m’en tira. Il s’exclama avoir oublié ses médicaments. Je me frappai doucement le visage et me le frottant. Je laissai échapper un soupir de désespoir et m’assis sur le bord du lit.

« Je crois qu’on est bon pour aller à la pharmacie mon cher. Tu ne peux pas passer une journée sans tes médicaments ou bien je vais devoir t’enfermer dans un placard. » Je souris faiblement et tendis la main en sa direction. « Donne-moi les clés, on va y aller avant que ca ne ferme, je vais user de mon pouvoir de médecin. T’es vraiment une tête en l’air toi, franchement, t’aurais pas pu oublier tes boxers ? »

Je levai les yeux au ciel et referma ma main lorsque mon ami me déposa les clés. Je sortis mon ordonnancier et griffonna une ordonnance avec le nom du médicament au nom d’Ethan. Je lui tendis la feuille et nous sortîmes de la chambre. Je trouvai la tante d’Ethan et lui annonçai que je conduisais son neveu à la pharmacie et que nous ne tarderions pas à revenir. Une fois en voiture, je relançai le sujet que sa tante avait abordé au sujet de nous deux.

« Ça m’a presque fait mal au cœur de dire à ta tante que nous n’étions pas ensembles, en faite on aurait du faire semblant ! » dis-je avec un sourire.

Ethan & Lily-Anne

Je vois qu’autour de moi les gens cherchent sans arrêt à créer des liens, les liens de l’amitié ou de l’amour. Et ces liens sont toujours source d’horribles complications comme devoir s’engager, partager, être contraint d’accompagner des gens à l’aéroport. Si quelqu’un devenait aussi proche de moi, il verrait qui je suis vraiment et je ne peux pas prendre ce risque...

Dans la voiture je plaisanta sur le faite que nous aurions dû faire semblant d’être un petit couple car sa tante paraissait tellement triste lorsque je lui avait dit que ce n’était pas le cas et cela m’avait fait de la peine. Il parut surpris sur le moment que je lui dise cela et m’affirma que cela n’aurait pas pu marcher car il ne mentait que très rarement à sa tante et qu’en plus il était très mauvais menteur.

« Oui ca je l’avais remarqué ! »

Un sourire se glissa sur mes lèvres. Une fois à la pharmacie je me garai en double-file alors qu’Ethan se dépêchait d’aller chercher ses médicaments. Il y avait très peu de monde en ville, en même temps vu l’heure et vu la densité assez faible de la population de cette ville, c’était normal. Mon ami revint assez rapidement. Alors que j’allais repartir il me demanda d’attendre. Je fronçai les sourcils.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Il farfouilla ses poches à la recherche … d’un petit écrin qui contenait à première vue un bijou. Il me tendit la boite que je saisis. Il m’expliqua que c’était en remerciement de tous ce que j’avais fait pour lui. Mes mains tremblèrent un petit peu en ouvrant la boite et mon cœur eu un sursaut en voyant le collier qui se trouvait à l’intérieur. C’était une chaine fine, avec un petit diamant qui brillait de tout son éclat.

« Oh, Ethan … »

Je ne trouvais pas les mots. Mon regard ne pouvait se décoller de ce cadeau que m’offrait mon ami. C’était beaucoup trop, surtout après lui avoir demandé de me débarrasser de ma chaine où se trouvait mon alliance. Est-ce que cela avait-il une quelconque signification ou était-ce réellement juste un présent en gage de remerciement ? Ethan me dit qu’il n’avait pas voulu me le donner devant sa tante et que si cela ne me plaisait pas, on pourrait toujours aller le changer. Je sentais son regard sur moi. Je posai la boite sur mes genoux avant que mes mains ne trahissent un peu trop mes émotions. Quels étaient-ils d’ailleurs ? Je ne savais pas ce que je ressentais très clairement, tout était confus. J’étais touchée par ce beau cadeau, émue mais également gênée qu’une si belle chose me soit offerte par Ethan. J’avais peur qu’en l’acceptant cela m’engage à quelque chose. Je levais la tête vers lui alors qu’il me relança sur mon avis.

« C’est beau mais … c’est trop. Tu n’as pas être redevable de quoi ce soit envers moi. Je ne le fais pas pour obtenir une récompense en échange. »

Je savais que si je lui rendais sa boite je le blesserais mais si je l’acceptais il me faudrait le porter et j’avais peur que cela ne soit un poids bien lourd sur mon cou. Je refermai la boite et la rangeai dans mon sac à main qui était aux pieds d’Ethan. Je le pris ensuite dans mes bras.

« Merci, c’est magnifique. »

Je me détachai de lui et me remit à correctement à ma place au volant de la voiture. D’un geste discret je passai mon doigt sur mon œil gauche qui me piquait légèrement sous l’effet de l’émotion, redressa quelques mèches de cheveux et mit le contact de la voiture. Un blanc s’installa et j’eu tellement peur qu’un malaise ne vienne également s’installer que je lançai spontanément une conversation qui, après réflexion, n’aurait peut-être pas dû arriver de suite sur le tapis.

« Tu as écrit un petit discours, quelques mots pour l’enterrement de tes parents ? »

L’enterrement était demain et Ethan, si le souhaitait pouvait rendre un dernier hommage lors de la cérémonie à l’église. Je n’avais pas osé aborder la question avant car j’avais peur que cette question ne l’affecte plus qu’il ne l’était déjà.