Ta journée avait été particulièrement longue. Tu avais eu cours de 8h30 à 18h00. Bien sûr, tu avais eu une coupure de midi à quinze heure. Mais bon, il n'empêche que tu l'avais senti passer. Mais la journée était loin de se terminer. Quand tu terminais les cours, tu rentrais chez toi rapidement pour prendre une douche, car en début de soirée, tu devais te rendre au bar pour aller travailler. Et oui, une fois de plus, l'un de tes collègues était encore en arrêt. A croire que tous les titulaires se relayaient pour être en arrêt. Enfin, toi, cela ne te dérangeais pas, car au moins, ça te faisais des heures en plus, et comme ça, tes fins de mois étaient encore mieux que ce que tu n'aurais pu imaginer, donc quelque part, ces arrêts intempestifs, toi, ça te convenais. De plus, comme ton patron savait que tu étais assez disponible, il n'hésitait pas à te contacter à la moindre absence. Ainsi, vêtu d'une tenue un peu sombre, tu te rendais au travail pour débuter ta soirée. Mais, très vite, cette dernière tournait un peu au désastre puisque l'un de tes collègue fit un malaise juste là, derrière le bar, sous tes yeux. Heureusement que tu t'y connaissais en premier geste de secours, ainsi tu prenais en charge ton collègue, tandis que tu demandais à une autre d'appeler les pompiers. Pendant ce temps, tu essayais de faire en sorte que ton collègue se réveille, mais rien à faire, il était bel et bien tombé dans les pommes. Son corps était lourd. Et quoi que tu fasses, rien n'y changeait. Heureusement, les pompiers furent rapides, et en un rien de temps, ils faisaient leur entrée dans le bar, s'approchant de la victime en question. N'ayant aucun contact avec les proches de ton collègue, ton patron te demandait de suivre les pompiers pour avoir des nouvelles. Evidemment, les pompies ne voulaient pas que tu les suives, mais tu t'étais spontanément fait passer pour son frère, et du coup, ils n'avaient pas eu d'autre choix que de te laisser venir. Ainsi, c'est donc aux urgences que tu passais ta soirée, à attendre d'avoir de ses nouvelles. Dieu seul sait combien tu détestais ce genre d'endroit. Tu revoyais toujours ta mère, inconsciente, sur ce brancard. Ce jour-là, contrairement à aujourd'hui, tu n'avais pas pu la suivre, car elle, ne faisait plus partie de ce monde. Voilà que de vilaines images faisaient leurs apparitions dans ta tête. Ca te rendais fou. Tu te levais, pour regagner la machine à café, et te prendre un café, pour ensuite aller à l'extérieur, t'oxygéner la tête et t'intoxiquer les poumons. Ton patron t'envoyais fréquemment des messages, pour savoir si tu avais des nouvelles de son employé, mais jusque là, rien, rien du tout. Tu t'adossais contre le mur, vidant ton gobelet, et consummant ta cigarette. Il était l'heure de retourner à l'intérieur.
Il y avait toujours autant de monde, si ce n'était pas plus. Certains étaient complètement amorphe, tandis que d'autres étaient comme toi, à attendre des nouvelles de leur proche. Toi, tu n'en pouvais plus d'attendre dans une atmosphère aussi lugubre. Déjà que tu n'aimais pas les hôpitaux, mais tu aimais encore moins les urgences, c'était sans doute l'endroit où tu voyais les pires choses. Perdu dans ton portable, une voix masculine t'en sortait. Tu relevais la tête, et suivais cette personne sans broncher, rangeant ton téléphone dans ta poche. Il te faisait passer par plusieurs couloirs, avant de te rendre dans son bureau où il t'expliquait ce qu'il était arrivé à ton collègue. Ni plus ni moins que du surmenage. Il faut dire que ces derniers temps, beaucoup de vos collègues, notamment deux, étaient fréquemment en arrêt, vous forçant à faire des heures supplémentaires, et il faut dire que ton collègue en question avait fat beaucoup d'heures pour satisfaire votre patron, et résultat, son corps n'en pouvait plus. Par chance, ce n'était rien de grave. Ainsi, il restait toutefois la nuit à l'hôpital et pourrait en sortir le lendemain, tu étais donc prié de te présenter aux alentours de treize heures pour le récupérer. Tu hochais positivement la tête, et pouvais enfin quitter le bureau mais surtout l'hôpital. Tu attrapais ton téléphone portable pour constater de l'heure, cherchant en même temps la sortie, quand soudain, une voix féminine se fit entendre. Cette voix te rappelait vaguement quelque chose. Ainsi, tu t'arrêtais pour te retourner et faire face à Madison. Et oui, c'était bien elle. Tu la connaissais par le biais de ton cousin Dawson. Madison, répondais-tu avant de légèrement rire face à la remarque de cette dernière. Effectivement, je cherchais la sortie, c'est pire qu'un labyrinthe ici, lançais-tu en riant légèrement. Mais ce n'était pas totalement faux, les hôpitaux étaient très souvent remplies de pièces entre les chambres, les bureaux, les salles d'examens, ainsi que des couloirs partout, il était donc difficile de s'y repérer facilement quand on y venait uniquement une fois de temps en temps, contrairement aux médecins qui y passaient tout leur temps. Comment vas-tu ? Cela faisait longtemps ! lâches-tu à l'attention de cette dernière, histoire de prendre de ses nouvelles, car même si ton cousin et elle ne se fréquentent plus étant donné le départ de ton cousin pour des problèmes familiaux, il est vrai que tu n'avais jamais vraiment recroisé la jeune femme.