J'avais eu le temps de réfléchir à tout ça, à ce qui s'était passé avec Jake, avec James...J'enchainais les conneries, je faisais clairement n'importe quoi, ca devait forcement me retomber dessus à un moment ou un autre. Techniquement, je ne sais pas si on peut réellement me reprocher quelque chose, il est vrai que je n'ai trahi personne, j'adopte toujours le statut de célibataire, je n'ai jamais fais de promesse à personne, ou cacher ce qui pourrait se passer, pourtant, comment puis-je être habité par ce sentiment de culpabilité? Je n'ai pas arrêté de penser à ça, à comment ça s'est fini avec le jeune homme. Je ne sais pas si j'aurai préféré qu'il parte en furie plutôt que de me laisser sur cette note qui a plutôt un goût amer. Et j'ai tenté d'être juste, de prendre du recul, de lui laisser le temps. Mais si apprendre cette nouvelle le poussait définitivement à me sortir de sa vie? Si je venais de prendre le risque de le perdre en jouant la femme indécise et collante à la fois? Si cette fois ca sera la bonne et que j'aurai finalement perdu la personne qui m'est le plus cher? Mon esprit est un champ de bataille, je tente de faire du tri, entre ce que je veux faire, ce que je dois faire... c'est épuisant. J'ai souvent eu l'envie de l'appeler, c'est tellement plus facile de s'expliquer à l'autre bout du fil, sans avoir à supporter un regard qui pourrait émettre un quelconque jugement me concernant, mais je sais surtout que je risque de ne trouver personne pour me répondre. Il filtrera peut être mes appels, ou se montrera distant avant de prétexter une excuse pour raccrocher. Ouais... c'est même presque sûr. Et puis, je veux voir si les choses ont évolué pour lui, si la déception n'était que passagère, et qu'il ne m'en voulait pas, ou plus. Alors je prends les choses en main et me rends au fifty, assez timidement, je l'avoue. Je ne sais même pas ce que je vais pouvoir lui dire, ce que je sais, c'est que je dois le faire. Malheureusement pour moi, mes plans sont compromis, un serveur m'annonce qu'il est de service à la caserne, et que je le trouverais sûrement là bas. Je me retrouve sur la route, bloquée à un feu rouge qui me parait interminable alors que je me suis convaincue de renoncer. Peut être que ca doit se passer ainsi, c'est peut être un signe. Peut être qu'il est plus sage de lui laisser du temps, et espérer que ce dernier fasse son travail, que le hasard se chargera de nous retrouver en temps voulu, ouais sûrement. Il faut savoir être patient... Je braque le volant subitement et immédiatement sur la gauche afin de faire demi-tour, n'ayant clairement pas l'envie d'attendre. Si la vie a quelque chose à m'apprendre, c'est maintenant. Mais je ne serais pas faible cette fois.Je veux juste constater les dégâts que j'ai causé, et s'il va bien, après je pourrais rentrer chez moi. Je me rends donc à la caserne, mon véhicule (que j'ai du récupérer à la fourrière, merci James ) est stationné sur le parking prévu à cet effet, et je m'avance dans le bâtiment, ayant l'impression de violer un quelconque règlement. Je me retrouve à l'endroit où sont stationner tous les camions, et le bruit de mes talons semblent raisonner puisque je vois quelques têtes masculines sortir de leur trou afin de m'observer. Il semblerait que je dérange la mission nettoyage de ces derniers. Je souris en tentant de me montrer la plus mignonne possible, histoire de pas me faire porter par deux gros bras jusqu'à la sortie. "Euh...bonjour, je recherche James..." ils se regardent entre eux alors qu'un homme me fait un signe de tête pour désigner un endroit derrière moi, une porte peut être? Je n'en sais rien, un camion bloque ma vue, et c'est lorsque je tente  de le contourner que je me retrouve nez à nez  avec James qui semble sortir de nulle part. Il semble surpris, je le suis tout autant, mais j'entends déjà des sifflements provenir de derrière moi. J'ai toujours pensé que les pompiers ensemble pouvaient se montrer quelque peu immature, la preuve en image! Une femme débarque pour voir un homme, et aussitôt ca veut dire beaucoup pour eux. Enfin, ils n'ont pas tort, je suis loin d'être sa sœur, encore heureux d'ailleurs! N'empêche que question intimité, c'est plutôt zéro! Ils attendent tous la suite, comme si nous étions soudainement plongé au beau milieu d'une belle série américaine, et que nous étions les personnages principaux d'une possible romance. James relève le regard afin de les pousser à les calmer, mais quelques rires se font entendre, ils ont certainement compris que je n'étais pas là pour lui réclamer de l'argent mais plus par courtoisie, et puis, il faut dire qu'on va bien ensemble, ca doit laisser plainer quelques doutes . Ca complique cependant nos retrouvailles alors que nos regards se croisent de façon furtive. "Viens... On serait plus tranquille par là" me lance t-il alors qu'il s'avance à travers ce "hangar", sans même m'accorder un autre regard. Je le suis, sentant quelques regards sur nous, mes mains se tiennent l'une à l'autre alors que passe une porte qui mène directement à l'extérieur. Un terrain de foot se dresse sous nos yeux alors qu'une table en bois se trouve à proximité de nos corps. Le soleil vient surplomber le tout alors que James se frotte les mains avec un tissu qu'il n'a pas lâché depuis que je l'ai vu. Soit il cherche à nettoyer ses mains, soit il a une raison pour fuir mon regard. Il attend certainement que j'engage la conversation pour m'accorder de l'attention. Je me mordille la lèvre, cherchant les mots. "Je... je suis venue te dire que je suis désolée" dis-je alors que son regard émeraude vient se perdre dans le mien. Je le sens distant, mais il y a de quoi. " Je ne voulais pas te faire de mal, et encore moins que tu l'apprennes ainsi..."repris-je dans un haussement d'épaule. "C'est... je sais que tu peux douter de ma sincérité, on peut dire que je me montre clairement indécise envers toi, surtout avec tout ces rapprochements que nous avons pu connaître depuis notre rupture... il n'empêche que je n'ai jamais cherché à te faire du mal, j'essaie juste d'avancer... même si parfois je me trompe de chemin..."

 

Je ne sais pas si ces quelques jours m’ont apporté quelque chose de positif ou non. Ai-je réussi à faire le tri dans ma tête afin d’avoir les idées claires ? Non je ne crois pas, je pense d’ailleurs qu’avoir laisser ce sujet en suspend était une mauvaise idée, ça me ronge depuis. Devoir me faire à cette idée est certainement la plus insupportable. J’hésite encore entre l’appeler pour savoir ou attendre que le temps passe pour oublier et ne jamais avoir à savoir les véritables sentiments qu’elle éprouve à son égard. Ça en vaut la peine de se torturer ainsi ? Après tout… Si lui a toujours été là pour elle dernièrement pourquoi ne pas la laisser avec, vu que c’est ce qu’elle a apparemment voulu en m’éloignant de ces problèmes et de sa vie. Le mieux pour oublier, c’est certainement le travail, alors je jongle encore le bar et la caserne me laissant peu de temps pour réfléchir aux véritables problèmes de ma vie. Logan passe de plus en plus de temps avec sa mère, la garde alternée en ressemble plus vraiment à ses débuts… Il vit presque chez elle désormais à cause de cette vie de barge je mène avec les deux boulots.
J’ai été de garde encore toute la nuit et ce matin c’est nettoyage de matériel, y compris les camions, c’est important de travailler avec un matériel en bon état, c’est l’une des bases que l’on apprend au début. Alors vêtu de mon pantalon et d’un tee-shirt noir, j’exécute chaque mouvement que l’on m’a montré lors de mes débuts. Tout est important. Je continue d’exercer alors que mes chers camarades s’autorisent une pause. J’aime le travail bien fait, et surtout en temps et en heure. Extrêmement concentré dans mon exercice, je n’entends pas toute suite les sifflements de mes collègues, mais intrigué, je m’avance afin de voir de quoi il s’agit et c’est alors que je tombe nez à nez avec Elisha. Alors ça, si je m’attendais à la voir… surtout… ici, dans un environnement qu’elle ne connaît pas. Les hommes du feu continuent à nous taquiner et ne cesse pas de rire et siffler en nous observant. C’est à la fois gênant et flatteur. Ou pas. « Excuse-les, ils n’ont pas l’habitude de voir une si jolie femme… Enfin des femmes tout court pour certains… ! » m’exclamais-je en les observant pour qu’ils s’arrêtent deux minutes et qu’ils aillent faire un tour ailleurs, histoire de nous laisser le temps de… je ne sais pas… pourquoi est-elle là d’ailleurs ? Encore une nouvelle à m’annoncer ? « Viens… on serait plus tranquille par là. » lâchais-je alors que je l’incite à me suivre afin de sortir prendre l’air. On ne passe pas inaperçu à travers le hangar, je me sens espionner, tel une célébrité ! C’est… normal je dirais, mais gênant.  Nous arrivons dehors, où le soleil se fait sentir en laissant la chaleur taper sur ma peau, ça fait du bien un peu de chaud. A force d’essuyer mes mains avec ce morceau de tissus que je possède, je vais finir par les faire disparaitre mais je dois dire que ça me détend d’avoir quelque chose dans les mains. Je regarde autour de moi afin de ne pas croiser son regard, mais je vais devoir le faire alors qu’elle prend la parole. << Je.. je suis venue te dire que je suis désolée… >> J’hausse les épaules rapidement en soupirant. « T’as pas a l’être… t’as pas de compte à me rendre… » lâchais-je ensuite avant de détourner le regard de nouveau. << Je ne voulais pas te faire de mal, et encore moins que tu l’apprennes ainsi… >> Je dépose mon regard sur la jeune femme qui est resplendissante à la lumière du soleil. J’avoue qu’elle m’éblouie. « C’est fait maintenant… » Je suis dans un calme irréprochable. D’une zénitude incroyable, je m’épate. On pourrait croire que j’ai pris des cours de yoga, mais non, j’essaie de relativiser. C’est l’esprit d’un pompier qui parle en moi ou quoi ? << C’est… Je sais que tu peux douter de ma sincérité, on peut dire que je me montre clairement indécise envers toi, surtout avec tous ces rapprochements que nous avons pu connaître depuis notre rupture… il n’empêche que je n’ai jamais chercher à te faire du mal, j’essaie juste d’avancer… même si parfois je me trompe de chemin… >> J’enroule nerveusement le tissu dans mes mains, en fait que puis-je répondre à ça réellement ? J’hausse finalement les épaules. « c’est pas vraiment l’impression que tu donnes… Tu m’excuseras… J’sais plus quoi faire, ni quoi penser… » lâchais-je. « Mais ça fait quoi de jouer avec moi ? Ca te fait plaisir ? Tu veux avancer... D'accord, mais est-ce que tu veux que je sois sur ce chemin ou pas... Parce que là... » demandais-je alors. La fatigue se fait ressentir et fait donc ressortir la colère et le mal-être gardé en moi depuis quelques jours. « T’as des sentiments pour ce type ? » lâchais-je sans trop savoir si je voulais réellement la réponse. « Nan laisse tomber, réponds pas… Ca parait plutôt logique vu qu’il n’y a que lui que tu as voulu garder près de toi depuis des mois… » terminais-je par dire les yeux dans les yeux. « Après tout… tu lui fais peut-ête le même discours… »dis-je avant de reprendre mes esprits rapidement et de m'excuser. « Désolé… mais ça me bouffe… de t'imaginer avec un autre...»
 

Je n'aimais pas la situation dans laquelle je me trouvais, je n'aimais pas comment ca c'était terminé l'autre fois avec James. J'étais incapable de savoir me positionner,  ce que je sais, c'est que ça l'avait marqué, et que depuis je n'avais plus eu de nouvelle. Il m'en voulait, sans aucun doute, et ça ne me convenait pas. Je ne voulais pas que tout ce qui s'était passé entre nous vienne à s'arrêter brutalement parce que j'avais fait le pas de passer à autre chose, réellement cette fois. Savoir que j'avais pu être dans les bras d'un autre homme risquait de rendre réelle cette rupture, de l'entamer clairement. Je sais qu'il n'est pas en mesure de vouloir me partager, et je suppose que sa fuite de l'autre fois montrait qu'il abandonnait, que j'étais libre cette fois, libre de faire ce que je voulais. Mais je n'ai pas envie d'être libre, je n'ai pas envie qu'il m'abandonne, j'ai envie qu'il soit là, toujours. Alors je veux m'en assurer. Ma fierté peut en prendre un coup, je ne suis pas à l'abri qu'il m'envoie balader,mais j'ai besoin de juger par moi même où on en est réellement, s'il va bien, s'il est prêt à passer au dessus de ça. Je frappe fort, je me retrouve quand même à pénétrer dans une caserne, lieu typiquement masculin, dans lequel on peut vite devenir une sorte de morceau de viande qu'on veut s'arracher, mais ils restent plutôt respectueux, bien que leurs regards en disent long. C'est plutôt le face à face avec James qui va les rendre plus perturbateur. Je pourrais être mal à l'aise au vu de tout ces sifflements et hurlements, mais c'est plutôt cette confrontation qui a principalement mon attention. Difficile de se consacrer cependant, mon regard dévie un instant derrière moi, d'où provient toutes ses choses. « Excuse-les, ils n’ont pas l’habitude de voir une si jolie femme… Enfin des femmes tout court pour certains… ! » Je feigne un sourire, ai-je bien entendu l'once d'un compliment là dedans? La rancune n'est t-elle donc plus d'actualité?« Viens… on serait plus tranquille par là. » Je me passe une main nerveusement sur le front et le suis, sans vraiment regarder les hommes qui nous observe. Je suis déjà entrain de réfléchir à ce qui va suivre. Le fait qu'il nous éloigne c'est qu'il cherche tout de même être tranquille pour discuter avec moi, je dois me concentrer là dessus.« T’as pas a l’être… t’as pas de compte à me rendre… » Je glisse ma bouche en coin, sur le coup, il n'avait pas tort, mais ce n'est pas vraiment ce que j'attendais venant de lui, parce qu'une fois de plus, il semble s'en foutre, et l'indifférence est pire que tout. Alors suis-je venue là pour rien? « C’est fait maintenant… » je baisse la tête, tentant de garder le cap. Que puis-je répondre à ça.« c’est pas vraiment l’impression que tu donnes… Tu m’excuseras… J’sais plus quoi faire, ni quoi penser… » Je soupire en haussant les épaules. J'étais un peu dans le même cas, j'ai l'impression que peu importe ce que je fais, rien ne va, que je suis fatalement une garce sans coeur.« Mais ça fait quoi de jouer avec moi ? Ca te fait plaisir ? Tu veux avancer... D'accord, mais est-ce que tu veux que je sois sur ce chemin ou pas... Parce que là... » Je hoche négativement de la tête. "Je ne joue pas avec toi...j'essaie juste de m'y retrouver, et je t'avouerai que ca a été assez confus dans ma tête, que j'ai pas toujours bien agis je te l'accorde."je marque une pause, plantant mon regard dans le sien alors que je commence peu à peu à moins maitriser la situation "Eh bien sûr! Je pense que ca semble évident!" dis-je un peu prise au dépourvu. "Il suffit de voir où on en est, je suis toujours là... et t'es toujours là... et c'est compliqué, je dois tirer un trait sur toi; j'essaie de tirer un trait sur toi, mais tout me ramène à toi!" Le ton semble monter d'un cran, aucun de nous ne parvenant à se maîtriser parfaitement. Je sens que cette discussion me perds, que d'une certaine façon je m'ouvre à lui; sans vraiment être sûr d'en récolter ce que je veux. « T’as des sentiments pour ce type ? » Pas ça. mes yeux s'écarquillent alors que je ne peux retenir un sourire nerveux. Il est vraiment entrain de me poser cette question? "Tu me demandes si je tiens à lui?" Comme si la question n'était pas assez claire. « Nan laisse tomber, réponds pas… Ca parait plutôt logique vu qu’il n’y a que lui que tu as voulu garder près de toi depuis des mois… » Je hoche négativement de la tête, comment pouvait t'il me reprocher ça "C'est son boulot à lui, je n'avais simplement pas envie de t'inclure dans cette histoire et de vous faire courir un danger à toi et Logan ...Parce que le danger est vraiment là! Et je le connais depuis bien longtemps et...lui...il a toujours été là pour moi...Contrairement à toi" fis-je remarquer. Et oui, Jake n'avait jamais pris la fuite pour partir loin de moi il y a de ça des années. Et pourtant, on ne peut pas dire que j'avais été tendre avec lui, surtout au départ. C'était peut être injuste de lui dire ça, surtout dans ces conditions mais il ne peut pas me reprocher d'avoir connus des personnes autre que lui et de leur avoir accordé ma confiance. Alors oui, il y avait eu ce rapprochement, qui m'avait surpris, je dois l'avouer, mais il n'empêche que ca n'a jamais influé sur ce que je peux éprouver pour James.
« Après tout… tu lui fais peut-être le même discours… »je laisse échapper une sorte de souffle, n'en revenant pas qu'il doute à ce point de ma sincérité. « Désolé… mais ça me bouffe… de t'imaginer avec un autre...» Je hoche finalement de la tête. Donc il était bien question de jalousie, d'une certaine façon, ça me rassurait qu'il en soit ainsi, c'est que malgré tout, il tenait encore moins, peu importe ce que je pouvais lui faire endurer au quotidien.
 

On en arrive toujours au même point, on ne sait faire que ça, un pas en avant puis trois en arrière. C’est définitivement n’importe quoi, nous ne savons que nous faire du mal et nous faire souffrir. Preuve en est. Encore l’autre jour nous avions partagé un joli moment et une complicité exemplaire s’était dressé devant nous et pourtant l’instant d’après alors que nous étions en train d’enterrer la hache de guerre, tout s’écroule, encore une fois. Ca me rend dingue, c’est vrai, mais j’opte pour une autre méthode cette fois ci, l’indifférence. Oui parce que la colère de l’autre jour n’a pas arrangé les choses, c’est simplement le destin qui nous a rapprocher à la galerie… Mais à présent, j’ai l’impression d’avoir touché dans le mile alors que la belle brune fait une entrée remarquée à la caserne. Je ne sais pas ce qu’il me fait le plus plaisir, le fait de la voir tout court ou le fait qu’elle est fait l’effort de venir jusqu’ici, dans un endroit qu’elle ne connaît pas… Bon d’accord, le résultat est le même, elle est là, c’est le plus important. Mais ça n’efface pas le vrai problème. Nous ne sommes plus en phase, tout s’est écroulé alors que j’apprends qu’elle est désormais passé à autre chose avec un autre homme. Ca me torture un peu plus chaque seconde mais que faire si elle est éprise de lui ? J’ai besoin de réponses, mais en même temps je ne veux pas, ça me ferait tant de mal et ça rendrait les choses encore plus compliquées et plus réelles et j’ai pas envie de ça. J’ai plus envie de souffrir même si c’est certainement ce qu’il m’attend si je ne me bouge pas pour nous sauver. A première vue ce face à face commence bien, j’arrive même à lui glisser un compliment subtilement, je suis sûre qu’elle a compris le message. Il est préférable que l’on s’éloigne de ses chiens en chaleur parce qu’on n’arrivera pas à être tranquille près d’eux. Ce sont des hommes et il n’est pas nécessaire de préciser à quel point Elisha est belle et peut être attirante, nous n’évitons pas les regards interrogateurs et presque déplacés par moment mais nous finissons par atterrir à l’extérieur où commence les explications... Doucement mais sûrement l’ambiance se veut tendue. Je rétorque à chacune de ses remarques, tentant d’être indifférent au plus haut point, avant de commencer à m’emporter. Le point sensible est abordé et je crains ne pas pouvoir me retenir. << Je ne joue pas avec toi.. J’essaie juste de m’y retrouver, et je t’avouerai que ca a été assez confus dans ma tête, que j’ai pas toujours bien agis je te l’accorde. >> J’hausse brièvement les épaules, roulant presque les yeux vers le ciel. « C’est bien de le reconnaître au moins… » lâchais-je rapidement avant qu’elle ne reprenne. << Eh bien sûr ! Je pense que ça semble évident ! >> Je l’observe en coin alors que je croise mes bras contre moi, cette remarque me fait presque rire. Ca semble pas du tout crédible au vue des circonstances mais j’attends la suite tout de même avant de m’emporter. << Il suffit de voir où on en est, je suis toujours là… et t’es toujours là… et c’est compliqué, je dois tirer un trait sur toi, j’essaie de tirer un trait sur toi, mais tout me ramène à toi ! >> Je soupire en tournant ma tête vers la jeune femme. « Et maintenant tu sais où on en est ? Ou ce jeu va continuer encore longtemps ? » demandais-je rapidement avant de passer réellement aux choses sérieuses, aux vraies questions. Celles qui détruiront certainement cette relation. Y a t-il des sentiments en jeu, véritablement ? << Tu me demandes si je tiens à lui ? >> Finalement je change d’avis, sa réaction me semble claire et tous ces derniers mois prouve bien et confirme mes soupsons. << C’est son boulot à lui, je n’avais simplement pas envie de t’inclure dans cette histoire et de vous faire courir un danger à toi et Logan… Parce que le danger est vraiment là ! Et je le connais depuis bien longtemps et… lui… il a toujours été là pour moi… Contrairement à toi >> La je vois rouge, clairement je pète un plomb. « Son boulot… il couche avec toutes les jeunes femmes a qui il a la protection ou comment ça se passe ? C’est professionnel ça ? Et il te protège de quoi ? Il n’est même pas capable de se protéger pour t’éviter des merdes là... ! » lâchais-je pour reprendre mon souffle. « Et je sers à quoi ? On était un couple ! T’aurais dû me faire confiance, même si je n’ai pas d’arme pour le prouver… !! au lieu de ça, tu préfères t’amouracher d’un soit disant flic… » Elle me fait clairement un reproche là, concernant le passé en plus…  « Beh restes avec lui alors ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu m’expliques ? C’est vrai que je t’ai laissé ! Mais déjà à l’époque tu voulais pas de moi !!! N’oublies pas ça ! On en est encore là maintenant ! » m’énervais-je. La situation m’échappait, clairement je perds le contrôle, j’en deviens méchant. L’indifférence n’est plus, c’est peut-être ce qu’elle cherchait à provoquer chez moi. Je me reprends finalement, essayant de calmer le jeu. Je ne veux pas de dispute… Pas encore. Mais je ne peux pas me retirer de la tête qu’elle pourrait avoir des sentiments pour un autre. Je décide tout de même d’en avoir le cœur net. « Alors, t’as des sentiments pour lui ? » Il n’y avait pas besoin d’y aller par quatre chemin…. Et si la réponse était positive, il est fort possible qu’il n’y est plus rien à sauver.
 

Qu'est ce que je fais là? J'en sais foutre rien, mon corps avance sans que je ne le contrôle, j'aurai peut être du réfléchir à tout ça avant de m'engager dans cette caserne, c'est vrai quoi.. Que je débarque dans ce bar qui est le le sien, c'est une chose, mais là, c'est un boulot qu'il a depuis peu de temps, et puis, ca pourrait lui apporter des problèmes, je ne veux pas en être la responsable. Mais je n'ai pas réfléchis, mon côté impulsif a pris le dessus, comme souvent. A en voir les réactions des hommes qui me surprennent, je réalise dans quel pétrin je me suis foutue, j'ai l'impression d'être une attraction à moi toute seule, comme si j'étais soudainement devenue la seule femme de la planète. Malheureusement pour eux, je ne suis pas là pour faire la visite des lieux, je recherche un homme en particulier et leur fait rapidement savoir, espérant qu'ils ne vont pas m'envoyer balader. Mais la chance est de mon côté, on m'indique presque le chemin d'un signe de main, et alors que je m'avance timidement, je me retrouve nez à nez avec James. J'ai le coeur qui se met à palpiter au plus profond de moi, ca me fait toujours quelque chose de le voir... il y a des choses qui ne changent pas. Je sais que si je suis là, c'est de mon plein gré, mais qu'est ce que je vais pouvoir lui dire? J'espère que mon côté impulsif se chargera de me faire parler, et pour dire des choses censées, pas pour m'enfoncer d'avantage. Pour cela, il faudrait déjà qu'il accepte de me parler... Et c'est déjà un bon début. Je ne suis pas vraiment à mon aise alors que tout se bascule dans mon esprit. Que dire? Je suis désolée? Lui donner les détails? Lui faire savoir mes intentions actuelles? Et je sens qu'il ne va pas m'aider, il a beau se trouver à un mètre de moi, j'ai l'impression qu'une centaine de kilomètre nous sépare. Il est hors d'atteinte, et c'est déjà assez difficile pour moi de devoir mettre de côté ma fierté, alors me justifier... c'est presque impossible. Je me dois cependant d'être sincère. James n'est pas un ces types dont je me fous, je n'ai clairement pas envie de le décevoir ou le blesser. Alors ce que je peux dire peut paraître un peu cliché, un peu écrit, mais je le pense réellement. J'assume ce que j'ai pu faire ou dire malgré tout, tout n'est pas arrivé tout seul, si on en est là, c'est principalement par ma faute. « C’est bien de le reconnaître au moins… » Je ne sens pas si je dois réellement me féliciter de ce bon point, il a l'air toujours agacé, c'est peut être tout simplement de l'ironie de sa part. Je ne veux pas me laisser perturber par ça et je poursuis donc. Je lui fais savoir que je le veux dans ma vie, même si je ne sais pas encore de quelle façon, lui croise les bras, comme si mes paroles arrivaient à peine à le convaincre. Il me prend un peu de haut, et si je prends sur moi, je commence clairement à prendre position à mon tour, et ce n'est bien évidemment pas de son côté. « Et maintenant tu sais où on en est ? Ou ce jeu va continuer encore longtemps ? » Je lâche un soupire, sentant la pression montait peu à peu en moins alors que mes paroles ne semblent pas vraiment le toucher. " Non... mais je pense qu'avec tout ça j'ai compris que je voulais pas te sortir de ma vie, et je ne le ferais pas!" dis-je alors que je le sens perplexe une fois de plus. "Je suis là je te signale! Tu me reproches quotidiennement de fuir, mais tu ne remarques pas que je reste toujours là, que malgré tout, rien ne s'arrête réellement. Même si ca prend du temps à ce qu'il en soit ainsi, je reviens toujours." Cette déclaration devrait apaiser les choses, au lieu de ça, nous nous lançons dans ce sujet chaotique. Je sais que les mots risquent de dépasser la pensée, et que ca ne fera que nous éloigner d'avantage ,c'est inévitable.« Son boulot… il couche avec toutes les jeunes femmes a qui il a la protection ou comment ça se passe ? C’est professionnel ça ? Et il te protège de quoi ? Il n’est même pas capable de se protéger pour t’éviter des merdes là... ! » J’écarquille les yeux, il allait trop loin là. "T'es entrain de dire que j'suis seulement le genre de nana avec qui on s'envoie en l'air? Qu'on ne peut pas m'apprécier pour ce que je suis réellement?" Je savais que j'avais une mauvaise réputation dans cette ville, ce n'était pas nouveau, elle avait été fondé, mais entendre ça dans sa bouche, comme si je ne pouvais être qu'une fille qu'on veut sur son tableau de chasse, ca me mettait hors de moi. Quand à ce truc de IST, ce n'était que des rumeurs, les tests avaient été négatif. Mais vu comment ca se passait entre nous, je n'avais pas sûrement pas envie de partager cette bonne nouvelle avec le jeune homme.« Et je sers à quoi ? On était un couple ! T’aurais dû me faire confiance, même si je n’ai pas d’arme pour le prouver… !! au lieu de ça, tu préfères t’amouracher d’un soit disant flic… » Je soupire, lâchant une sorte de rictus auparavant. Je suis en plein cauchemar "Il n'est pas question d'amour ou quoique ce soit, c'était strictement professionnel! Si je suis sortie de cette prison c'est qu'il est parvenu à prouver mon innocence, ca n'avait rien à voir avec une possible histoire d'amour". Mon regard ne quitte pas le sien alors que je prends le temps de réaliser ce qui se passe« Beh restes avec lui alors ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu m’expliques ? C’est vrai que je t’ai laissé ! Mais déjà à l’époque tu voulais pas de moi !!! N’oublies pas ça ! On en est encore là maintenant ! » Il me provoque une fois de plus, cherchant certainement à me faire fuir, et dieu sait que l'envie est forte, c'en est trop là. "T'as peut être raison..." repris-je plus calmement, défaitiste. C'est ce qu'il voulait entendre non? Il voulait que je lui donne raison, il est le meilleur, l'irréprochable, le merveilleux James Mayer, et moi, je ne suis qu'une garce sans scrupule qui profite de tout le monde, celle qu'on veut dans son lit. Point. Un silence fait place, alors que j'ai les jambes en compote. Je ne m'attendais pas à ce que ça en arrive là, mais il semblerait que nous sommes les rois des reproches. « Alors, t’as des sentiments pour lui ? » Je hausse les sourcils. Il veut vraiment savoir, après tout ce qu'il vient de me balancer? Comme si cette moindre réponse pourrait avoir des répercussions pour la suite, nous sommes si distant l'un envers l'autre que je ne vois même pas comment ça pourrait s'arranger en fait. "Qu'est ce que ça pourrait changer hein?" dis-je en hochant négativement de la tête.
 

Même si je refuse de le reconnaître, le fait qu’Elisha soit à la caserne me fait énormément plaisir, mais je dois tenir ce que j’ai décidé. L’ignorance ! C’est assez difficile je dois l’admettre, c’est même insupportable, mais le fait d’avoir appris qu’elle était attachée à quelqu’un d’autre me confortait dans cette idée. Mais si elle se trouve ici, encore auprès de moi c’est qu’il y a quand même une raison. Je m’attendais clairement a une explication mais pas du tout à une explosion. C’est une nouvelle fois un champ de batail et notre conversation devient un règlement de comptes. Tout y passe, même le passé revient à la surface. C’est dire à quel point on ne sait plus quoi se reprocher. Nous allons beaucoup trop loin, et les mots dépassent sans doute nos pensées. Je suis blessé oui c’est vrai, mais je suis surtout mort de jalousie et c’est le pire, c’est ça qui me rend dingue à tel point que je ne me contrôle plus ce qui sort de ma bouche. J’arrive à devenir ignorant, méchant… méprisant et arrogant. Ce n’est tellement pas moi… Mais cette jalousie est bien présente, je ne peux m’empêcher de la montrer, certes pas des attitudes déplorables. J’ai besoin d’être éclairé un peu parce que clairement, notre dernière rencontre à foutu tout en l’air, tout ce rapprochement et cette complicité de la galerie. << Non… Mais je pense qu’avec tout ça j’ai compris que je ne voulais pas te sortir de ma vie et je ne le ferais pas ! >> Je ne peux pas être insensible à ces paroles mais ça ne prouve rien… Ca n’a pas de sens finalement. << Je suis là je te signale ! Tu me reproches quotidiennement de fuir, mais tu ne remarques pas que je reste toujours là, que malgré tout, rien ne s’arrête réellement. Même si ça prend du temps à ce qu’el en soit ainsi, je reviens toujours >> Oui elle n’a pas tort mais à chaque fois c’est pour de nouveau s’éloigner. « Si j’ai remarqué, mais c’est si contradictoire avec ce que tu dis… Met toi en accord avec toi même… c’est trop compliquer de te suivre… » lâchais-je alors que je finis par croiser son regard avant de lancer un sujet délicat et en plus je m’exprime mal, ce qui laisse des confusions horribles entre nous. << T’es en train de dire que j’suis seulement le genre de nana avec qui on s’envoie en l’air ? Qu’on ne peut pas m’apprécier pour ce que je suis réellement ? >> Je bouscule ma tête de gauche à droite. « Bien sûr que non ! Ce n’est pas ce que je dis ! J’essaie de comprendre, je pense que tu mérites tellement mieux ! On méritait mieux. » Je mélange tout, je m’embrouille, j’suis au bord de l’explosion. Je suis stressé à nouveau à l’idée de devoir affronter son regard et cette dispute qui semble incontournable. << Il n’est pas question d’amour ou quoique ce soit, c’était strictement professionnel ! Si je suis sortie de cette prison c’est qu’il est parvenu à prouver mon innocence, ca n’avait rien à voir avec une possible histoire d’amour. >> Je me tourne alors vers elle afin de lui faire face. « Et alors pourquoi tu m’as quitté !! » Je m’emporte un peu plus à chaque mot de plus prononcé. « Aujourd’hui il en est question ou pas ? » demandais-je de nouveau. J’étais peut-être un peu trop obsédé par cette réponse que j’attendais négative. << T’as peut être raison… >> Je suis surpris d’avoir réussi à lui faire dire ça… Elle ne cherche même plus à justifier ce qu’il se passe maintenant. Et a quoi je joue moi aussi ? C’est du grand n’importe quoi… Ce n’est pas ce que je veux, je ne souhaite pas me disputer avec elle et pourtant c’est ce qu’il se passe encore et encore… Je pourrais chercher a calmer le jeu afin de faire une trêve mais au lieu de ça je veux savoir s’il y a des sentiments autres que les miens… J’ai besoin de savoir s’il y a encore quelque chose a sauver…. << Qu’est-ce que ça pourrait changer hein ? >> Voilà nous y sommes, a moi de passer aux aveux. On n’est plus a ça près non ? «  Ca peut tout changer ! Déjà ça m’éviterais d’espérer pour rien… Essayer de reconstruire quelque chose entre nous avec toi qui a une autre personne en tête, non merci ! et savoir si j’ai raison de culpabiliser d’avoir moi aussi passer la nuit avec une autre femme ! » Voilà c’était dit… Il le fallait…. A quoi bon vouloir construire quelque chose avec des mensonges ?

 

Je me demande à quoi je pensais en venant ici? Est ce que j'avais été consciente de ce dont à quoi je m'attaquais? Je savais que j'allais forcement subir une conversation délicate, et que la probabilité que ca se termine en guerre mondiale était forte, pour ne pas dire inévitable, oui, je le savais, et pourtant... j'avais foncé tête la première. Et maintenant je suis face à lui, à subir des propos et attitudes désobligeantes, mais j'étais exactement là où j'avais décidé d'être. Personne ne m'avait forcé, c'est moi qui avait éprouvé le besoin de le voir, je n'avais plus qu'à assumer et tenter de me montrer tolérante. Il n'allait pas me prendre dans ses bras en me disant combien il était heureux de me retrouver, je le savais, alors je me devais de garder la face, et ne pas chercher à fuir. J'étais venue ici, et maintenant il était temps de garder la tête haute, même si je n'étais pas toujours fière de ce que j'avais pu commettre. Si je suis dans un premier temps assez calme, les remarques à répétition de James commence à faire jaillir mon mauvais caractère. La maitrise de soi n'a jamais été mon fort, et j'ai bien peur qu'à mon tour, j'en vienne à adopter la même attitude, désobligeante et odieuse à souhait. En fait, plus je tente de m'ouvrir à lui, plus j'ai l'impression qu'il s’éloigne. Il ne croit pas un mot de ce que je peux lui raconter, et j'ai l'impression que peu importe ce que je pourrais dire, ca ne changerai rien. Mais je persiste, de façon certainement maladroite et réservée. Dire ce que je pense n'a jamais été facile pour moi, d'autant plus quand je dois essayer de déchiffrer moi même mes attitudes.« Si j’ai remarqué, mais c’est si contradictoire avec ce que tu dis… Met toi en accord avec toi même… c’est trop compliquer de te suivre… » Je sais qu'il n'a pas tord, que j'ai été la femme la plus instable dernièrement, je le sais, mais je ne peux clairement lui expliquer pourquoi. Ce n'est pas forcement une seule raison qui m'a poussé à rompre avec lui, c'est toute ces petites choses qui ont fait que nous sommes si différent, et que nous devons apprendre à vivre l'un sans l'autre. L'ennui, c'est que mon envie d'être à ses côtés a toujours été plus forte que tout, et finalement, on se retrouve toujours. "Je sais tout ça..." dis-je en soupirant. "Mais comment puis je être censée alors que mon coeur et mon esprit sont en perpétuelle guerre?" Comment suis-je supposé avancer? Lequel dois-je écouter, qui croire? Si la communication semble se faire un chemin, ce qui va suivre me fait clairement faire un pas en arrière, et quel pas! Il a des propos que je peine à mettre sur le compte de la colère. Il a le droit de l'être, mais je me refuse à entendre que je ne suis qu'une traînée que tout le monde veut dans son lit, nan, c'est ce qui pourrait y avoir de pire. N'ai-je donc plus le droit d'avoir un minimum de respect et de considération? N'a t-il pas vu que j'ai changé? Qu'il m'a changé même?« Bien sûr que non ! Ce n’est pas ce que je dis ! J’essaie de comprendre, je pense que tu mérites tellement mieux ! On méritait mieux. » Je hoche négativement de la tête. "C'est là où tu te trompes. TU mérites mieux, moi je suis juste la nana qu'on veut trouver dans un lit à priori, je mérite ce que je vis" lançais-je, en référence à ce qu'il a dit précédemment. Il met en doute la présence de Jake à mes côtés, comme si tout avait pu être calculé, que tout ça n'était qu'un stratagème pour pouvoir me rapprocher de lui. Et là je remarque à quel point j'ai pu lui épargner tout ça, il n'a pas du le nombre de fois où j'ai dormi dans le salon, épuisée d'observer que quelqu'un puisse vouloir débarquer chez moi sans que je ne l'entende, la pression de savoir que je suis suivis et que d'un moment à l'autre, je pourrais me retrouver face à cet homme qui me veut du mal. Alors oui j'avais besoin de Jake! Pas pour améliorer mon score au scrabble, mais pour pouvoir faire face si ça venait à être nécessaire, quelqu'un qui pouvait comprendre que tout ca ce n'était pas des conneries, c'était bien réel.« Et alors pourquoi tu m’as quitté !! » Je suis abasourdie. Il semblerait que nous évacuons tout ce que nous avons sur le coeur aujourd'hui. "Parce que je n'avais pas la force d'être avec toi dans de telles conditions! Que tu mérites une vie de bonheur, avec des enfants, une famille recomposée... et que je ne pourrais pas t'offrir ça. Tout ce qui rythme ma vie, c'est le danger et la souffrance, tu ne devrais pas à avoir à côtoyer tout ça, et si tu es une personne raisonnable, tu ne dois pas infligé ça à ton fils! Tu dois vouloir ce qu'il y a de mieux pour lui, et quand est ce que tu vas comprendre que je ne suis pas cette personne idéale?!" Mon regard se plonge dans le sien, c'est à celui qui fuira en premier, tel un véritable duel. « Aujourd’hui il en est question ou pas ? » ajoute t- il sans plus attendre. Je soupire en hochant négativement de la tête. je ne sais pas si j'ai envie de fournir une réponse réellement. Pas parce que je ne connais pas la réponse, mais parce que peu importe ce que je dirais, je serais toujours celle qui s'est envoyé en l'air avec un autre, alors à quoi bon? La tension est maître dans cet échange, et même nos regards parviennent à faire savoir combien nous pouvons être agacés l'un et l'autre. Je ne sais même plus quelle émotion est la plus présente chez moi. Je me sens blessée, incomprise. Et je me demande aussi qu'est ce que je fous encore là aussi. Il réitère la question, comme si la réponse que je pourrais lui fournir pourrait tout changer. Mais en quoi? Après tout ce que nous nous sommes dis, comment parvenir à nous relever et aller de l'avant, ensemble. C'est impossible. Alors je lui demande, est ce que ca a une quelconque importance finalement, est ce que ca pourrait y changer quelque chose. Est ce que ca pardonnerait d'avantage mes actes et la blessure que j'ai créé au passage chez lui?« Ca peut tout changer ! Déjà ça m’éviterais d’espérer pour rien… Essayer de reconstruire quelque chose entre nous avec toi qui a une autre personne en tête, non merci !»...ah parce qu'il était encore entrain d’espérer là? Il donnait plutôt l'impression qu'il avait jeté l'éponge, et que c'était fini, peu importe ce qu'il se passerait, il camperait sur ses positions. Je me pince donc les lèvres, tentant de m'adoucir et de prendre en considération qu'il a encore de l'espoir pour nous, même s'il est loin d'avoir le comportement adéquate pour qu'il en soit ainsi « ...et savoir si j’ai raison de culpabiliser d’avoir moi aussi passer la nuit avec une autre femme ! » Le monde s'écroule. Mon monde s'écroule. J'ai l'impression qu'on me fait une mauvaise blague alors que j'ai cessé de respirer. Je suis incapable de reprendre mon souffle, incapable de détendre ce visage figé par l'effet de surprise. Il vient de me prendre au dépourvu, et j'attends ne serait-ce qu'un sourire, même un semblant de sa part pour comprendre qu'il cherchait simplement à me faire du mal, à se venger de ce que moi j'avais fais. Mais non, il est là, à attendre une réaction de ma part suite à cet aveu . Il a couché avec une autre, il a couché avec une autre... Je devrais être complètement insensible à ce genre de nouvelle, c'est le genre de chose à laquelle il faut s'attendre quand on a décidé de rompre avec l'autre, la possibilité qu'une autre personne vienne prendre notre place, mais... James. Pas James! Ce n'est pas possible. Je frôle le déni alors que je ne peux retenir un rire qui s'extirpe de ma bouche. L'homme que je pensais le plus honnête, le plus sincère, celui qui ne cesse de me faire savoir combien il tient à moi vient de m'avouer qu'il y avait eu une autre femme. Je hoche négativement de la tête, ne parvenant pas à reprendre mon sérieux et affronter la situation tellement c'est incohérent. "Tu as couché avec une autre femme..."dis-je à haute voix, comme si ça pouvait finalement entrer dans mon esprit. " Toi, qui me reproche d'avoir passé la nuit avec un autre homme, t'as éprouvé le besoin de t'envoyer en l'air avec une autre..." Eh beh voilà, la colère se fait sentir immédiatement et de façon si puissante que je sens ma mâchoire se serrer, incapable de lâcher un mot de plus. Il a donc bien couché avec une autre. Je poursuis, tentant de rester calme"Et je peux savoir qui est l'heureux élu?" Ca ne servirai à rien de savoir enfaites, je voulais juste me faire du mal. Bien fait Parker! La monnaie de la pièce. Et quelle pièce. L'homme que je pensais amoureux de moi vient de me faire comprendre que le monde continue de tourner, avec ou sans moi. Personne n'est irremplaçable, bienvenue dans ce monde débordant d'amour "Tu m'as laissé venir ici, tu m'as laissé m'excuser,m'a traité de trainée indécise et incompréhensible... tu as attendu tout ce temps pour me dire à ton tour que je n'étais pas la seule à avoir pris du bon temps." Je hoche la tête de haut en bas. Chapeau. C'est ça l'amour vrai je suppose. Pitoyable, minable. "Eh bien bravo James! Je suppose qu'on a atteint le point de non retour cette fois."Je me pince les lèvres, ajustant de nouveau la lanière de mon sac sur mon épaule. "Je suppose qu'on a dit tout ce qu'on avait à se dire...j'abandonne! T'as raison, je mérite certainement mieux finalement" Okay, j'allais loin, surtout quand on repense que tout ca c'est de ma faute. Mais je me sentais trahie. Si le seul homme qui a du respect pour moi et dire ne vouloir que moi va voir ailleurs, alors comment pouvoir croire en l'amour sérieusement? Comment passer au dessus de tout ça. J'aimerai rester là, continuer à déballer mon sac en me montrant ignoble, comme lui l'a pu l'être, mais je n'en ai même pas l'envie. Tout ce que je vois, c'est un corps quelconque, une silhouette que je ne parviens même plus à observer tant elle me dégoute. C'est ca, c'est ce qu'il m'inspire, du mépris, et il n'est pas si difficile d'avoir une image parfaite de lui avec une autre, savoir que tout ce qui a pu se passer entre nous dernièrement n'a été que mensonges et faux semblants. Je hoche négativement de la tête, fuyant son regard avant de me diriger d'un pas décidé vers la porte qui mène au hangar.

 

Pourquoi s'obstiner à vouloir toujours être réuni tous les deux qu'importe les évènements ? Pourquoi l'on ressent cette attirance permanente ? Ce besoin de faire partie de sa vie, de la savoir plus ou moins heureuse avec ou sans moi... j'ai besoin de savoir ce qu'elle pense, comment elle se sent. Tout, c'est vital et même si certaines nouvelles ne vont pas me plaire, j'ai besoin d'avoir des réponses, de savoir où l'on va si c'est ensemble ou non, si malgré toute cette histoire, nos vies sont menées à rester mêlée l'une à l'autre ou pas ? J'en peux plus d'être dans cette position de suspens, d'avoir toujours l'impression qu'elle me quitte sans vraiment me quitter. Je suis perdu, vraiment à tel point que j'ai fait des erreurs ou du moins une erreur, et j’ai l’impression que c’est celle-ci qui va clairement mettre un terme à cette relation qui semblait renaitre doucement de ces cendres. En fait, le fait qu’elle soit là encore à mes côtés à tenter de se justifier alors qu’au fond de moi je ne peux rien lui reprocher ça me tue mais je ne peux faire comme si je ne ressentais rien, j’ai envie d’exploser, je suis rongé par la jalousie, et le fait de penser qu’elle soit complètement amoureuse de ce type. En effet, je suis jaloux, mais je lui en veux surtout de m’avoir mis de côté alors qu’elle traversait apparemment quelque chose de grave. A quoi ça sert d’être en couple si ce n’est pas pour s’aider ? Se soutenir ? Alors oui, je n’avais peut-être pas le matériel adéquat pour la protéger comme Jake pourrait l’avoir avec son arme de service, je suppose que j’aurais pu servir à autre chose… La consoler, la réconforter, la rassurer… Toutes ces choses que j’aurais dû censé faire, c’est un autre qui l’a fait à ma place et ça me dépasse, clairement ça me tue. Mais malgré tout, nous n’avons pas réussi à couper les ponts définitivement, et encore aujourd’hui elle souhait elle-même revenir vers moi… Mais a quel prix ? Le ton monte rapidement, les mots sortent sans contrôle et c’est difficile à avaler. J’exprime le fait d’être paumé face à son attitude opposée à ses paroles. << Je sais tout ça… >> Je soupir presque agacé. << Mais comment puis-je être censée alors que mon cœur et mon esprit son en perpétuelle guerre ? >> Je décide d’affronter finalement son regard ne sachant pas trop quoi dire. « Arrêtes de réfléchir pour une fois ! Pense à nous ! » lâchais-je dans un souffle de désespoir avant que la colère ne reprenne le dessus. Je suis complètement skyzo aujourd’hui, deux personnes sont en moi, l’une aimerait pouvoir rester calme et posé pour discuter et comprendre, mais l’autre n’a qu’une envie c’est de tout exploser et tout jeter en l’air. << C’est là où tu te trompes. Tu mérites mieux, moi je suis juste la nana qu’on veut trouver dans un lit à priori, je mérite ce que je vis. >> Je remarque que j’ai été un peu loin dans mes mots et je m’en veux, d’autant plus que je n’en pense pas un seul. Jamais je n’ai pensée qu’elle n’était qu’une trainée ou une fille facile. Ce n’est pas la Elisha que je connais, je n’ai pas connu cette partie de sa vie mais j’arrive tout de même à être jaloux de cette période où tous on profiter d’elle. « Dis pas de bêtises, je n’ai jamais pensé ça de toi… » lâchais-je doucement en détournant le regarde de nouveau. « Ce n’est pas que tu mérites ce qu’il t’arrive, c’est juste toi qui a poussé à ce que ça arrive c’est tout… Tu voulais ça. » dis-je en plaçant mes mains dans mes poches, restant droit comme un piquet. Ce moment un bourrée de montagnes russes, de nouveau le ton monte alors que j’éprouve de nouveau le besoin d’avoir des réponses. De vraies réponses qui ont un sens. << Parce que je n’avais pas la force d’être avec toi dans de telles conditions ! Que tu mérites une vie de bonheur, avec des enfants, une famille recomposée… et que je ne pourrais pas t’offrir ça. Tout ce qui rythme ma vie, c’est le danger et la souffrance, tu ne devrais pas à avoir à côtoyer tout ça et si tu es une personne raisonnable, tu ne dois pas infliger ça à ton fils ! Tu dois vouloir ce qu’il y a de mieux pour lui, et quand est-ce que tu vas comprendre que je ne suis pas cette personne idéale ? >> Mon torse se gonfle à la limite de l’explosion. C’est ridicule, je n’ai pas envie d’entendre ça, personne ne décide pour moi, ce que je veux, ce que je souhaite, ce qui est bon pour Logan ou pas. C’est n’importe quoi… « Ne mélanges pas tout ! Moi, tout ce que je veux c’est être avec toi ! Peu importe ce qu’il se passe dans ta vie ! Peu importe les difficultés de la vie… t’étais censée avoir confiance en moi, en nous… et pas prendre la fuite comme ça… C’est injuste… Ne dis pas qu’être loin de toi est mieux pour moi c’est faux ! Dis plutôt que c’est pour toi que c’est le mieux non ? » dis-je avec difficultés avant de poursuivre sur le sujet glissant. Je sais que je vais me casser la gueule mais la base c’est pas d’être honnête ? Je perds pieds, alors que je les sens justement s’enfoncer dans le sol. Ce que je souhaite c’est reconstruire quelque chose de solide entre nous même si je ne montre pas vraiment ça en ce moment, à fuir et à être désagréable… C’est ma façon de me protéger certainement. Et voilà c’est dit.. La bombe est lancée et je vais devoir la voir exploser sans rien pouvoir faire, rien contrôler et assumer les dégâts que ça causer. Immédiatement je sens son regard changer sur moi. Elle n’a pas besoin de mots pour faire comprendre ce qu’elle pense. Je la déçois, dégoute peut-être même. Le silence prend place alors que je l’observe. << Tu as couché avec une autre femme… >> Je baisse la tête, coupable. << Toi, qui me reproche d’avoir passé la nuit avec un autre homme, tu as éprouvé le besoin de t’envoyer en l’air avec une autre… >> En fait, je n’ai pas d’excuses… Seulement j’étais mal. << Et je peux savoir qui est l’heureuse élu ? >> J’hésite un instant à lui révéler l’identité de cette femme, mais après tout, quitte à m’enterrer autant le faire entièrement non ? « Chanel… » lâchais-je rapidement espérant qu’elle n’est pas comprise. Mais bon, elle n’est pas dupe. La tension est tellement forte que tous mes muscles se sont contractés et je sens ma respiration se couper de temps en temps. Ca va exploser c’est certain. Je n’ose pas broncher parce que sur le coup, je suis fautif et je n’ai rien pour me défendre vraiment… << Tu m’as laissé venir ici, tu m’as laissé m’excuser, m’a traité de trainée indécise et incompréhensive… Tu as attendu tout ce temps pour me dire à ton tour que je n’étais pas la seule à avoir pris du bon temps. >> J’aimerais dire quelque chose, mais je n’ai pas vraiment le temps vu à la vitesse qu’elle enchaîne. << Eh bien bravo James ! Je suppose qu’on a atteint le point de non-retour cette fois ! >> Je tente de reprendre une respiration correcte alors que mon cœur s’emballe dans ma poitrine. « Non…atte… » non elle n’attend pas apparemment. << Je suppose qu’on a dit tout ce qu’on avait à se dire… j’abandonne ! T’as raison, je mérite certainement mieux finalement ! >> Gosh que ça fait mal ça ! Ma mâchoire se serre, faisant grincer mes dents. Je suppose que je n’ai rien à dire, et de toute façon quoi que je dise, j’aurais tort et pourtant elle ne peut pas m’en vouloir pour ça après tout ce qu’elle m’a fait endurer depuis des mois. Elle s’éloigne de moi sans que je n’ose bouger, à quoi ça servirait après tout ?... Je pensais que nous avions dépassé la limite l’autre soir, mais là c’était encore pire que ce que je pensais. Elle s’éloigne, elle s’éloigne. Merde, j’ai pas fait tout ça pour que ça se termine comme ça. Nan pas sur une erreur comme celle-ci… Il faut que je tente de me justifier au moins expliquer comment j’en suis arrivé là… Je tourne la tête pour la regarder s’approcher du hagard qui mène à la sortie de la caserne. Je presse le pas pour la rattraper, je cours même pour arriver à sa hauteur pour la retenir par le bras la forçant à faire demi-tour sur elle-même. « Attends… » dis-je le souffle saccadé. « Rien n’était prémédité… » dis-je en plongeant mon regard dans ses yeux. « Tu sais… c’était le soir où… enfin quand on a… qu’on s’est disputés… Je pensais que je t’avais définitivement perdue… J’étais mal… » dis-je en essayant d’être le plus sincère dans mon regard. « J’suis désolé… Mais j’étais censé faire quoi ? Tu voulais plus de moi… j’étais mal, l’alcool, tout ça… » tentais-je de me justifier. Je finis par prendre l’une de ses mains entre les miennes. « Je te jure que ça ne signifie rien… et que ça ne change rien à ce que je veux et ce que je ressens pour toi, rien n’arrivera à changer ça… C’est toi… seulement toi. »

 

J'ai l'impression d'être en plein cauchemar. Je suis venue jusqu'ici afin d'arranger les chances, de clarifier la situation, parce que bien qu'il m'ait fallu du temps, j'ai finalement assimiler le fait que je ne pouvais pas me passe de lui, et qu'il ne devait pas en être ainsi. J'ai mis beaucoup de temps mais je refuse de lutter plus longtemps, alors je ferais mon possible pour me racheter auprès de lui, et parvenir à savoir ce que je veux réellement. Parce qu'il le mérite, il mérite qu'on prenne soin de lui et non que ne le fasse souffrir continuellement. Et il semblerait que ce besoin d'être auprès de l'autre soit réciproque, peut être parviendrons nous à trouver un éventuel accord. Peut être que le temps parviendrait à nous faire comprendre les choses, oui j'y crois. c'est certainement pourquoi je suis là, il m'a fallu du temps, mais je suis là, face à lui, prête à reconnaître mes torts et m'ouvrir d'avantage à lui. Malheureusement, il est encore plus touché que ce que je n'aurai imaginé. Tout ne se résume qu'à de la colère et de l'indifférence. Je préfère cependant le premier point au deuxième. Mais il lui aura fallu un certain temps pour perdre ce calme qui me désarme et me donne l'impression que plus rien ne lui importe, que je pourrais me faire happer par un train, il ne relèverait même pas la tête. Je ne devrais pas avoir à m'excuser, mais il a cependant le droit de comprendre, parce que même si je suis célibataire, nous avons tout de même garder une certaine proximité, peut importe le statut, il s'est passé des choses, à plusieurs reprises, c'est loin d'être innocent, et ca explique certainement ma volonté de vouloir me justifier. Et rapidement, les vieux sujets que je pensais enterrés reviennent à l'ordre du jour. Notre rupture, et toutes les conséquences que ca peut avoir. J'ai l'impression que nous déballons tout ce que nous avons accumulé depuis des mois, toute cette rancœur que nous étions parvenus à oublier, ou tout du moins, à surpasser se dresse sous les yeux de l'autre. C'est un véritable duel, et bien évidemment, sans grande surprise, je suis d'ores et déjà la grande perdante. Tout ca c'est ma faute finalement, c'est un fait. « Arrêtes de réfléchir pour une fois ! Pense à nous ! » Je hausse les sourcils, dépourvue. "Mais c'est ce que je fais figure toi! La preuve, je me trouve face à toi maintenant." C'était peut être pas grand chose pour lui, mais pour quelqu'un de si fière que moi, ca voulait dire beaucoup. Les mots s'enchainent, plus blessant les uns que les autres. je pense que nous parvenons même plus à nous écouter réellement, poussés dans nos retranchements. J'ai soudainement l'impression d'être une pauvre fille à ses yeux, la femme que tous les hommes voient au premier abord, et ça me vexe particulièrement, surtout venant de lui, ca ne pouvait pas être pire, mais je l'ai mérité peut être..« Dis pas de bêtises, je n’ai jamais pensé ça de toi… Ce n’est pas que tu mérites ce qu’il t’arrive, c’est juste toi qui a poussé à ce que ça arrive c’est tout… Tu voulais ça. » Je hoche brièvement de la tête. "Ouvre les yeux, j'ai simplement suivi mon destin, la route qui m'était destinée, celle de femme ratée, l'incomprise qui ne pourra jamais être heureuse, et qu'il y aura toujours quelqu'un derrière elle pour lui rappeler ça." En l’occurrence, la dernière personne en date, c'était Andrew. Et cette discussion se poursuit dans les reproches et l’incompréhension.  « Ne mélanges pas tout ! Moi, tout ce que je veux c’est être avec toi ! Peu importe ce qu’il se passe dans ta vie ! Peu importe les difficultés de la vie… t’étais censée avoir confiance en moi, en nous… et pas prendre la fuite comme ça… C’est injuste… Ne dis pas qu’être loin de toi est mieux pour moi c’est faux ! Dis plutôt que c’est pour toi que c’est le mieux non ? » Je ne peux retenir un souffle qui exprime mon étonnement et l'ironie de la situation alors que ma voix parvient à se hausser, malgré le nœud qui s'est formé dans ma gorge. "Bien sûr! J'ai jamais été aussi heureuse de ma vie, ca ne soit voit pas!?" je me passe les mains sur le visage afin de me reprendre. Il ne pouvait effectivement pas le savoir parce qu'il n'était plus cet homme qui était toujours à mes côtés. Je pensais que ça ne pouvait pas être pire que là maintenant, que nous avions atteint le fond, mais James va rapidement me rappeler combien la vie peut être une garce, surtout quand il s'agit de moi. Il vient à m'avouer un rapprochement, et pas des moindres, avec une femme. Je suis complètement sans voix, je crois à une plaisanterie alors que j'ai oublié où nous nous trouvions, ou encore quel jour nous étions, comme si le temps s'était finalement figé afin de m'enfoncer ce pieu dans le coeur bien comme il faut et d'en savourer mon ressenti. Je me demande encore comment je fais pour tenir debout, c'est tellement....trop! Si c'est loin d'être fairplay, j'en veux terriblement à James, et encore, ce mot n'est pas à si fort pour exprimer ce que je ressens là tout de suite. Ma pire déception. Il était censé être celui qui était différent, celui qui n'aimait qu'une femme et qu'il se battrait pour son retour, au lieu de ça, il m'avoue avoir préféré les bras d'une autre. Je le vois mal, peut être coupable, mais en fait, je m'en fous, je ne ressens aucune pitié pour lui, aucune compréhension, c'est à mes yeux impardonnable, parce que je le pensais avoir des valeurs, il est comme les autres, minable. « Chanel… » Je hoche la tête, au point où j'en étais, ce genre de détails n'avait presque plus d'importance. Il aimait se taper ses meilleures amies à priori. Je regrette ma venue, je regrette d'avoir culpabiliser, je regrette ce nous... je regrette tout, parce que cette douleur qui m'empoigne le coeur est tout simplement insupportable. Je ne veux plus faire un seul pas vers lui, plus jamais. Il tente de me rattraper, mais je suis tellement dans l'optique de partir que je suis déjà partie de cette caserne pour moi, mon pas se fait même rapide alors que je veux surtout éviter qu'il me rattraper, je veux partir d'ici au plus vite, malheureusement, mon besoin de me faire discrète auprès de ses collègues semble ne pas aller à mon avantage, puisque sa voix se fait entendre, tandis que je sens sa main venir attraper mon bras.« Attends… »Je me retrouve à lui faire face malgré moi« Rien n’était prémédité… » Mon bras fait un mouvement assez brusque afin de se dégager de son emprise, je n'ai certainement pas envie qu'il me touche là.« Tu sais… c’était le soir où… enfin quand on a… qu’on s’est disputés… Je pensais que je t’avais définitivement perdue… J’étais mal… » Je hoche de la tête, faussement compréhensive. "Oh mais bien sûr, tu devais être terriblement malheureux pour en arriver là!" Mouais« J’suis désolé… Mais j’étais censé faire quoi ? Tu voulais plus de moi… j’étais mal, l’alcool, tout ça… » Je détourne le visage, hochant négativement de la tête en soupirant. Peu importe ses excuses; je ne veux même plus savoir, tout ce que je veux, c'est oublier et être loin de lui, le plus loin possible même. Mon corps cherche d'ailleurs à garder une certaine distance avec le sien, je ne veux plus sentir son odeur, je ne veux même plus croiser son regard. Sa main vient attraper la mienne alors que je la retire immédiatement« Je te jure que ça ne signifie rien… et que ça ne change rien à ce que je veux et ce que je ressens pour toi, rien n’arrivera à changer ça… C’est toi… seulement toi. » Je lui adresse un regard des plus froid. "C'était moi aussi quand elle était nue dans tes bras?" Je hausse les sourcils, comme si cette réponse pouvait tout changer et l'arrête avant même qu'il ne réponde, levant la main. "Non tu sais quoi, ca n'a plus aucune importance. Je veux plus jamais te revoir...jamais" Je feigne un sourire en faisant quelques à reculons, voulant lui faire aussi mal que ce que je pouvais ressentir là tout de suite alors que je fais finalement un tour sur moi même afin de reprendre la marche, profitant qu'il ne me voit plus pour détendre ce visage crispé et laisser place à de la tristesse et de la déception.