Plus les jours passaient et plus Noël approchait. C'est là que je réalisais que comme chaque année, j'étais en retard sur les cadeaux de Noël pour mes proches. Chaque année pourtant, arrivé à la rentrée, je me mettais en tête d'attaquer l'achat des cadeaux de Noël durant les premières vacances à savoir les vacances de la Toussaint en Octobre, seulement voilà... Chaque année, je repoussais, et repoussais, et repoussais encore jusqu'à ce qu'il ne reste plus que quelques jours seulement avant le jour fatidique. Et donc, encore cette année, j'étais un peu pris par le temps. C'est pour cette raison que je m'étais réservé cette journée pour me pencher un peu plus sur les cadeaux de Noël. Je n'en n'avais pas énormément à faire, mais suffisamment pour me retourner la tête. En réalité, chaque année c'était la même chose, les cadeaux de Noël c'était parfois pire qu'un casse-tête chinois. Je n'avais pas grande imagination. Outre le cadeau pour mon meilleur ami Riley, je n'avais actuellement aucune idée pour mes parents, pour ma soeur, mais également pour Arielle. Et je crois que c'était sans doute pour elle que je me prenais le plus la tête. Je tenais vraiment à lui offrir un petit quelque chose pour marquer le coup. J'étais un peu nul en la matière. Mais ça me tenais à coeur. J'avais envie de la surprendre, pas par quelque chose de grandiose, mais juste qu'elle ne s'attende pas à trouver un petit quelque chose sous le sapin. Pour se faire, j'avais passé la journée au centre commercial, j'avais également été faire un tour en ville, et j'avais fini par trouver quelque chose pour mes parents, en revanche, ma soeur et Arielle me donnaient du fil à retordre. Quoi que j'avais l'impression que ça serait bien plus simple de trouver quelque chose pour ma soeur que ma... Que pour Arielle. Ainsi, en dernier recours, je me souvins qu'il y avait le marché de Noël ouvert à l'occasion des fêtes où il y avait tout un tas de petites cahutes dans lesquelles les petits marchands proposaient divers affaires. Des bijoux, des vêtements, des décorations d'intérieurs, et j'en passe. Bon, je misais vraiment sur le marché de Noël pour clôturer mes achats. Par pitié, que la chance soit avec moi. C'est alors que je quittais le centre ville, mais avant cela, je passais par le starbucks coffee afin de m'acheter un bon latte machiato, et ensuite je prenais la route direction la place principale où se trouvait le marché. J'y étais venu récemment avec Arielle, mais nous avions principalement fait les activités, et nous ne nous étions pas vraiment attardés sur le marché de Noël en lui-même. Ce que j'aimais cette ambiance agréable, et magique. Les spots musicaux diffusaient des chants de Noël, tandis que les bonnes odeurs de marrons chauds, de crêpes et autre en tout genre venaient titiller mes papilles. Bon, je n'étais pas là pour ça, mais prioritairement pour faire un tour. Seulement voilà, avant de faire un achat compulsif, je décidais de faire le tour du marché, pour regarder chaque cahute afin de voir ce qu'ils proposaient, pour ensuite faire mon choix final. J'étais pire qu'une nana par moment, je devais l'admettre. Mais c'était comme ça, au lieu d'acheter et de regretter, je préférais dans un premier temps aller en repérage, pour ensuite achater. Et très souvent, je parvenais à faire de bonnes affaires.
Mon petit tour touchait d'ailleurs à sa fin avec un passage dans cette petite cahute qui vendait des petits bibelots d'anges, bijoux, décorations, c'était vraiment mignon, mais je doutais fortement que cela puisse plaire tant à l'une comme à l'autre. Mais bon, rien ne m'empêchais de regarder un peu ce que les marchands proposaient. Et voilà que lorsque je tournais les talons pour quitter cet endroit pour attaquer mes achats, je percutais quelqu'un. Je posais ma main sur son avant bras pour la retenir, relâchant instinctivement cette dernière. Mince désolé, lâchais-je avant qu'elle ne tourne la tête en ma direction, et qu'en croisant son regard, son visage me semblait si familier. Beatris ? la questionnais-je soudainement. C'était sans aucuns doutes Beatris. Elle n'avait pas tellement changé, si ce n'est qu'elle faisait beaucoup plus femmes qu'auparavant, mais bon, il faut dire aussi que des années s'étaient écoulées entre temps. J'avais été stagiaire dans sa classe plus jeune, et voilà qu'on se retrouvait des années après et que je me retrouvais au même titre qu'elle, et à vrai dire, c'était assez étrange, mais drôle. Il faut dire qu'elle m'avait pas mal aidé durant mes études, avec mes rapports de stages, et je lui en étais vraiment reconnaissant.

N'étant pas du genre à faire les boutiques, c'était un peu quelque chose d'inhabituel et du coup, j'avais mis pas mal de temps à faire les boutiques du centre commercial. J'avais réussi à trouver un petit présent pour mes parents, mais alors en ce qui concernait Arielle et ma soeur, c'était une toute autre histoire. Et bien que je les connaisse plutôt bien toutes les deux, j'avais du mal à trouver quelque chose qui leur conviendrait, qui leur plairait. C'est pour cette raison que j'avais décidé de me rendre au marché de Noël en dernier recours, j'espérais vraiment trouver quelque chose car c'était un peu ma seule et unique chance, après j'ignorais vraiment où aller pour leur offrir quelque chose digne de ce nom. J'avais envie à la fois de marquer le coup, et de leur fairep plaisir. Bien sûr, pour offrir des cadeaux, je n'attendais pas le jour de Noël mais il est vrai que j'aimais bien marquer le coup, sauf que je n'étais pas le type le plus réfléchi de tous, et du coup, je devais avouer que je séchais un peu. De plus, l'ambiance du marché de Noël était vraiment agréable, il faut dire qu'avec Arielle, la fois où nous étions venue nous ne nous étions pas vraiment éternisés sur le marché, nous avions préféré, faire les petites activités à côté. Et nous avions d'ailleurs bien profité. Toutefois, aujourd'hui, je pouvais constater qu'il y avait encore plus de monde que la dernière fois, sans doute que certaines personnes étaient comme moi, et faisait les cadeaux de dernières minutes. Des personnes comme moi en fait, d'ailleurs ça me faisait intérieurement rire car finalement, on était tous pareil on s'y prenait tous au dernier moment, puis il faut dire qu'avec le travail, on avait pas forcément le temps de tout faire. Fort heureusement je n'avais pas à me plaindre puisque je ne faisais pas le métier le plus complexe du monde, et je bénéficiais des vacances scolaire, donc j'avais cependant plus le temps que certaines personnes, mais bon, j'avais eu pas mal de choses à faire depuis le début des vacances, alors j'avais fini par me réserver un jour spécial achat cadeaux de Noël. Puis je devais avouer que je redoutais ce moment, car je n'étais pas vraiment patient, et le monde en ces périodes de fêtes avait plutôt tendance à m'agacer.
Finalement, mon petit tour avait été plutôt concluant, et je m'étais retrouvé avec quelques petites idées. Mais je restais toutefois moyennement sûr de moi, craignant que cela ne plaise pas à ma soeur. Quant à Arielle, j'avais eu une bien meilleure idée en faisant le tour du marché, mais ce n'était pas ici que j'allais trouver cela. Donc j'irai sans doute en fin de journée voir demain pour me renseigner et éventuellement acheter son cadeau. Quoi qu'il en soit, je faisais le tour de la dernière petite cahute qui proposait des objets divers et variés de petits anges. C'était mignon, mais je ne me voyais pas acheter quelque chose de ce genre à mon soeur, ce n'était tellement pas son style. C'est pour cette raison que je n'insistais pas et quittais cet endroit. Seulement voilà, au vue du monde qu'il y avait, je finis par percuter involontairement une jeune femme. Je m'excusais très rapidement, plutôt gêné, surtout qu'en soit, je n'y étais pour rien, j'étais victime de ces personnes complètement stressées, énervées et irrespectueuses qui ne regardaient pas où elles allaient et qui bousculaient tout le monde à tout va. Je fus cependant surpris de me retrouver face à cette femme que j'avais connu quelques années auparavant et avec qui j'avais fais quelques stages durant mes études pour devenir professeur des écoles. C'était assez drôle de la recroiser là, des années après, elle avait changé, elle faisait plus femmes qu'auparavant. Faut dire que je ne m'attendais pas non plus à te voir ici ! m'exclamais-je spontanément, mais plutôt content d'être tombé sur elle. Durant mes stages, nous avions plutôt bien sympathisé, c'était une très bonne professeur, et j'aimais beaucoup sa façon d'enseigner aux enfants. Et bien écoutes, je vais très bien, je profite des vacances pour me reposer, et toi alors ? la questionnais-je tout en quittant la cahute et se décaler dans un endroit plus tranquille pour discuter tranquillement. Allons discuter autour d'un café ou d'un chocolat chaud, avec ce froid, ajoutais-je gentiment, avant que nous nous dirigions vers une petite maisonnette qui proposait que des produits maison, notamment des chocolats chaud maison, avec des muffins, des crêpes, des gaufres et j'en passe, tout ce fait maison. Une fois le plateau en main, on allait s'asseoir à une petite table pour pouvoir discuter tranquillement. Alors quel bon vent t'amène ici ? demandais-je curieusement avant d'attraper mon chocolat chaud pour ensuite y verser un sachet de sucres car j'avais un peu de mal à boire ça sans sucre.  

Bon au moins, après avoir fait le tour du marché, cela m'avais permis de faire quelques choix, et il se trouve que pour Arielle, le choix était vite fait, n'ayant rien trouvé ici, j'avais eu l'idée de lui offrir quelque chose de moins matériel, et qui je pense lui plairait d'autant plus. Et puis comme on dit, c'est l'intention qui compte. En revanche, pour ma soeur, javais repéré deux trois petites choses, notamment, une écharpe, car dernièrement, elle s'était plainte de la sienne, ajoutant qu'elle comptait s'en acheter une autre, bon tout que j'espérais c'est qu'elle attende Noël pour voir ses cadeaux, avant de faire un quelconque achat. J'aurai l'air bien con si elle s'en achetait une entre maintenant, et Noël. Bon étant à une semaine du réveillon, j'espérais qu'elle n'ait pas le temps de le faire. Ainsi je quittais le dernier petit chalet pour aller attaquer les emplettes, mais voilà que des gens vinrent me pousser sans même s'excuser. Le problème, ce n'était pas moi, mais plutôt la personne que je venais également de bousculer et qui payait les frais de ces abrutis qui ne faisaient pas attention aux autres. C'est alors qu'en m'excusant tout naturellement auprès de cette dernière, je me rendais compte que c'était Beatris, et j'étais agréablement surpris de la voir ici. S'il y avait bien une personne à laquelle je ne m'attendais pas, c'était bien elle. Mais ça faisait plaisir de la revoir après des années. Elle m'avait beaucoup apprit sur le métier d'enseignant. J'avais fait plusieurs stages dans divers sections, et diverses écoles, mais mes meilleurs souvenirs restaient ceux passés avec Beatris. Parce qu'elle avait une façon si douce et si ludique d'enseigner aux jeunes enfants, et puis, on pouvait voir qu'elle aimait ce qu'elle faisait. Et elle m'avait transmit son savoir, et ses connaissances, mais également ses méthodes. Elle m'avait apprit beaucoup de choses durant mes stages, des choses qu'il m'arrivais désormais d'appliquer lorsque je me retrouvais en classe avec mes élèves. Alors, je ne pouvais qu'être ravi de la revoir, et elle aussi également, visiblement. Ainsi, nous commençions à discuter, prenant mutuellement de nos nouvelles. Tandis que de mon côté, je lui avouais qu'être en vacances avait du bon. Il est vrai que je n'avais pas trop à me plaindre, je bénéficiais des vacances scolaires, et de mes mercredis après-midi, l'avantage de travailler en école maternelle, toutefois, il ne fallait pas oublier que cela impliquait du travail personnel, et oui, il ne fallait pas croire que je passais toutes mes soirées, mes mercredis après-midi et mes week-ends à me tourner les pouces, j'avais des choses à préparer, des activités pour le lendemain et les jours qui suivaient, ce n'était pas de tout repos, et ça Beatris pouvait en témoigner. C'est pour cette raison que je profitais pleinement de mes vacances pour me reposer. Toujours dans le journalisme, c'est ça ? demandais-je curieusement à l'attention de cette dernière, tandis qu'elle acceptait d'aller boire une boisson chaude. Je l'attendais à l'extérieur pendant qu'elle allait régler son petit présent, puis quand elle sortait on marchait en direction d'une petite cahute qui proposait tout ce qu'il fallait pour se réchauffer.
Après avoir réglé et prit nos consommations, on se dirigeait vers une petite table de libre, de préférence à l'abri du vent, parce que mine de rien, il faisait un froid de canard. C'était normal me diriez-vous, mais quand même, j'étais habitué à plus chaud ici pourtant. Enfin, quoi qu'il en soit, on se posait tranquillement, et alors que je versais mon sucre dans mon café long, je demandais à Beatris quel bon vent l'amenait ici. A ma plus grande surprise, elle me parlait d'une mutation, et je trouvais cela vraiment génial. Quoi que très vite, tout se bousculait dans ma tête. Mutation. Professeur des écoles. Et voilà que je faisais le rapprochement... De... Non, ce n'était pas possible, il fallait qu'elle m'éclaire là-dessus. Car dernièrement, j'avais fêté le départ d'une collègue qui avait demandé une mutation, et avant les vacances, j'avais reçu un mail m'informant de l'arrivée d'une nouvelle collègue, mais j'avais mangé son nom. Et si finalement, c'était elle. Ca serait vraiment le comble. Et je ne pouvais me retenir plus longtemps de lui poser la question. Attends. Mutation. Me dis pas que .. T'as la nouvelle professeur de l'école où je travaille, et où par conséquent je suis le directeur ? lui demandais-je en lui donnant par la même occasion le nom de l'école, ce qui lui parlerait sans doute plus. Non parce que là, se serait clairement le comble, ajoutais-je de manière amusée, avant de touiller mon café pour ensuite porter la tasse à mes lèvres, et boire ce dernier. Justement, je suis directeur dans cette école, j'ai réussi à obtenir ce poste grâce à mon père et ses connaissances, quelques mois après avoir obtenu mon diplôme. Je dois avouer que sans papa, je n'en serai pas là, répondis-je alors, car c'est vrai que je devais beaucoup à mon paternel et ses connaissances. Tout le monde n'avait pas la chance d'obtenir un poste stable à l'issue de l'obtention du diplôme et encore moins en tant que directeur.

Me retrouver face à Beatris, je n'y aurais jamais pensé. Et pourtant, c'est elle que je venais de bousculer sans le faire exprès. J'étais agréablement surpris de la revoir. Elle avait été un véritable maître d'apprentissage lorsque je faisais mes stages avec elle. J'avais fais plusieurs stages en école maternelle, mais là où j'en retenais les meilleurs souvenirs, c'était lorsque je les avais fais dans sa classe. Elle m'avait vraiment beaucoup guidé, prenait le temps de m'expliquer les choses, le pourquoi de ses activités, le but, la réflexion, elle était très professionnelle. On pouvait clairement ressentir qu'elle aimait ce qu'elle faisait, et surtout qu'elle aimait les enfants. Beatris, avec les enfants, c'était la douceur incarnée. Jamais elle n'avait haussé le ton, et pourtant, Dieu seul sait que par moment, les enfants peuvent nous rendre chèvre, à nous chercher, tester les limites, voir jusqu'où ils peuvent aller, et voir jusqu'où on va les laisser aller. Mais malgré tout, elle avait toujours gardé son sang froid, elle avait une posture très différente des autres enseignants. Quand elle s'adressait à eux, elle se mettait à leur hauteur, pour ne pas montrer la différence, pour ne pas avoir cette position de dominante, alors qu'avec les enfants, cela n'a pas lieu d'être. Et puis, elle parlait toujours doucement et calmement quand elle s'adressait à eux, utilisant un vocabulaire clair, et simple pour qu'ils puissent comprendre. Et c'est ce que j'aimais chez elle. D'ailleurs, je m'étais beaucoup inspiré d'elle quant à ma posture professionnelle vis à vis des enfants. Je lui devais beaucoup, bien qu'elle ne le sache surement pas. Prenant de ses nouvelles, nous nous informions mutuellement que nous étions en vacances, sauf qu'elle, contrairement à moi, elle continuait de travailler pour son père. Et dans mes souvenirs, elle était journaliste à mi-temps, mais dans le doute, je lui redemandais, sait-on jamais qu'elle ait changé pour faire autre chose, ce qui je devais l'admettre m'aurais un peu étonné. Elle confirmait alors mes questionnements. Je trouvais cela vraiment courageux de gérer ces deux postes, complètement différents, mais qui demandaient beaucoup de travail personnel. Quoi qu'en y repensant, j'étais un peu mal placé pour trouver cela courageux quand on connaît mes activités nocturnes. Ceci dit, personne n'est au courant outre mon meilleur ami. Cependant, contrairement à Beatris, mon deuxième boulot ne me demande pas beaucoup de travail finalement, contrairement au journalisme. Afin de poursuivre tranquillement cette discussion, au lieu de se geler au beau milieu de la foule, je lui avais proposé d'aller s'asseoir pour boire quelque chose, ainsi cela nous permettrait de pouvoir se réchauffer et discuter en toute tranquillité. On avait surement beaucoup de chose à se dire.
Une fois le plateau avec nos boissons et gourmandises prêt, nous allions nous asseoir à une table pour deux, qui venait tout juste de se libérer. C'était une chance pour nous dite donc. On s'installait tranquillement, avant de prendre nos consommations respectives. Tout en discutant, elle en venait à me faire la confession que si elle étit là, c'était parce qu'elle avait été mutée dans une nouvelle école. Au début, je n'avais pas fais le rapprochement, mais très vite, je marquais un temps de pause, essayant de tout organiser dans ma tête. C'est alors que je réalisais que... C'était peut-être elle la nouvelle qui allait remplacer ma collègue fraîchement partie pour un poste ailleurs. C'est pour cette raison que je lui mentionnais le nom de l'école, car de mon côté, il est vrai que j'avais reçu un mail avec les informations de la jeune femme, mais je devais avouer que le dernier jour, je ne m'étais pas vraiment penché sur le mail, étant plutôt dans l'optique de quitter le boulot et de partir en vacances, pour me reposer. Attends t'es sérieuse ? lançais-je en riant lorsqu'elle confirmait qu'en effet, elle était celle qui allait venir enseigner à l'école où j'étais moi-même directeur. Je devais avouer que c'était à la fois drôle et étrange, d'être le directeur de celle qui jadis fut celle qui m'a tout apprit dans le métier. En revanche, j'étais vraiment rassuré de savoir que c'était elle qui allait intégrer notre équipe dès la rentrée en Janvier. Je ne dirais pas que j'étais inquiet quant à l'idée de rencontrer notre nouvelle collègue à la rentrée, mais je devais avouer être soulagé de la savoir parmi nous. Et puis comme on dit, on sait ce qu'on perd, mais on ne sait pas ce qu'on gagne. En revanche, là, c'était le gros lot, je n'avais pas à me plaindre. C'est vraiment dingue, qui aurait cru qu'un jour on travaillerait ensembles ! Surement pas moi en tout cas, lâchais-je dans un premier temps en entourant la tasse de mes mains pour réchauffer ces dernières. Elle se mit alors à m'éloger, et cela me fis sourire. C'était toujours agréable de se faire valoriser de la sorte. Je t'avouerai que ça fait bizarre d'obtenir son diplôme et de passer directement directeur, gérer une école, ce n'est pas simple, mais heureusement, l'ancien directeur m'a expliqué sa façon de faire, me donnant des conseils, du coup, ça m'a pas mal aidé. J'ai mis un peu de temps avant de m'y faire, mais ça va mieux. Et puis, il faut dire que j'ai pris le poste en plein milieu d'année, c'est comme si on m'avait largué dans la fosse aux lions, mais j'ai réussi à m'en sortir, expliquais-je alors à cette dernière. Maintenant je m'en sors beaucoup mieux, je commence un nouveau pli, puis là, c'est moi qui ait fait les inscriptions des nouveaux élèves, qui ait rencontré les familles, du coup c'était encore plus intéressant, ajoutais-je à l'attention de cette dernière avant de prendre quelques gorgées de ma boisson chaude pour me réchauffer un peu. En tout cas, je suis ravi de t'intégrer dans notre équipe dès la rentrée, concluais-je en lui offrant un sourire. C'était quand même sacrément dingue toute cette histoire. Mais je trouvais ça intéressant de travailler avec elle. Et puis, ayant beaucoup plus d'années d'expérience en la matière, je savais qu'elle serait là pour m'épauler en cas de besoins quelconques. Tu as déjà eu un poste de direction ? la questionnais-je cependant curieusement.

Alors qu'elle comme moi avions un peu de temps devant nous, et étant donné que cela faisait maintenant bien des années que nous ne nous étions pas vus, il était convenu d'aller rattraper le temps perdu autour d'une bonne petite boisson chaude artisanale. C'était quand même incroyable d'apprendre que c'était elle qui était mutée dans l'école où j'étais moi-même le directeur. Qu'elle avait été mon maître de stage, celle qui m'avais tout apprit, à mon "employé" finalement. C'était une drôle de situation à laquelle j'allais être confronté. Sachant qu'elle était plus âgée que moi. D'ailleurs, j'étais le plus jeune de l'équipe, bien que celle qui se rapproche de moi avait vingt six ans. Il n'empêche que j'avais du mal à me dire que j'étais la hiérarchie au dessus. Que c'était moi qui devais les gérer alors que la plus ancienne, ça faisait bien des années qu'elle travaillait en école maternelle, et qu'elle connaissait le métier. Mais elle n'avait jamais été attirée par le poste de direction, parce que la paperasse ce n'était tellement pas pour elle. De mon côté, ça avait été une véritable occasion à saisir, dans le cas contraire, j'aurai commencé par des remplacements, comme tout nouvel enseignant pour ensuite avoir un poste fixe. Mais bon, j'étais ravi désormais d'être le directeur de cette école, car j'avais réussi à bien prendre mes marques, et sans me vanter l'école tournait plutôt bien. Bien qu'évidemment, je prenais en considération toutes les remarques pertinentes et les conseils que pouvaient me donner mes collègues. C'était selon moi une bonne façon d'avancer et d'évoluer dans le bon sens. Tout conseil est bon à prendre, quel qu'il soit. Et puis, j'avais la chance d'avoir une très bonne équipe, qui ait pardonné mes erreurs lors de mon arrivée à l'école. Car oui, étant arrivé en plein milieu d'année, cela n'avait pas été évident, mais désormais, tout allait beaucoup mieux. J'avais fais ma rentrée en septembre, avec des nouveaux élèves, et donc des nouvelles familles, bien que j'ai malgré tout les anciens. Mais tout se passait pour le mieux, ainsi, je ne pouvais qu'être ravi de compter Beatris parmi mon équipe dès le deux janvier. D'ailleurs, elle non plus ne s'y attendait pas, mais semblait tout aussi ravie que moi. J'avais vraiment la chance d'avoir une équipe aussi bien constituée. Ce n'était pas le cas dans toutes les écoles, et puis, on sait combien ce milieu est un milieu compliqué où il n'y a quasiment que des femmes. Mais moi, je n'avais pas à me plaindre, les filles s'entendaient bien, aussi bein les enseignantes, que les ATSEMS. Et puis, elles savaient que j'étais disponible en cas de problèmes, et que si problème il y avait, je m'engageais à le régler au plus vite. Je ne voulais pas qu'il y ait de tensions ou autre. Tout ce que je voulais c'était une bonne entente, et une bonne ambiance. Je lui avais toutefois confié que mon arrivée n'avait pas été sans mal. Mais Beatris avait toujours cru en moi, et encore aujourd'hui elle me le prouvait, avec ce sourire toujours aussi radieux perché aux lèvres. C'est surtout que ça me permet d'être auprès des enfants, tout ce que je voulais en réalité. Enseigner, j'ai toujours aimé ça. Mais j'ai une remplaçante le jeudi, ce qui me permet de pouvoir m'occuper de toute la paperasse, d'avoir un jour consacré à cela, ce qui n'est pas négligeable en soit. Mais bon, j'ai de la chance d'être quelqu'un de plutôt organisé, et très perfectionniste. Ca peut être chiant parfois, mais au moins, même s'il m'arrive de débaucher plus tard par moment, tout est toujours fait en temps et en heure. Je ne me laisse pas de débordement pour ne pas être en retard dans certaines choses. C'est vrai que j'étais très organisé, et donc le jeudi, ça me permettais de m'avancer, et de pouvoir principalement me poser sur les commandes que j'avais à passer, et j'en passe. Je n'en doute pas, puis vraiment, l'équipe est vraiment chouette, bon, je suis le seul homme, évidemment, plaisantais-je, bien que ce soit vrai. Mais vraiment, il y a une très bonne ambiance, tout le monde s'entend bien, s'aide, se conseille. Et c'est rare d'avoir ce genre d’atmosphère dans un milieu comme celui-ci, ajoutais-je en riant légèrement. Faisant référence au fait que les filles pouvaient parfois être odieuses entre elles. Je lui demandais curieusement, si de son côté, depuis que nous nous étions perdus de vu, elle avait déjà eu un poste de direction, elle pourrait ainsi peut-être un peu me guider si besoin. Apporter un plus dans l'équipe. Tu n'as pas tord ceci dit, mais bon, de mon côté, j'ai accepté parce que j'étais à côté de ça professeur, et que j'enseignais, en plus d'occuper la direction, sinon, j'aurai refusé. Car je n'ai pas fait autant d'études pour au final pour retrouver à faire plus de direction que d'enseignement, avouais-je tout en portant ma tasse jusqu'à mes lèvres pour boire de nouveau une gorgée de ma boisson chaude. Tu habites de quel côté de Miami du coup ? demandais-je pour poursuivre la conversation.