william & leyla

Deux journées étaient passées depuis la soirée de ma fête. Cette soirée où tout était parti en couilles. D’abord, parce que j’avais su pour Jordan et Lys. Du moins, pour leur semblant de romance dont je n’avais pas eu d’informations depuis. Disons que mes pensées étaient tournées sur autre chose : Leyla. Je regardai sans cesse mon téléphone parce que je lui avais demandé de m’appeler, chose qu’elle n’avait toujours pas fait et honnêtement, je commençais à paniquer. Je pouvais comprendre qu’elle était en état de choc concernant tout ce qui se passait avec sa soeur mais quelque chose me disait que ce n’était pas uniquement ça. Notre relation était en train de faire un gros crash, elle piquait du nez et je sentais que j’étais le principal responsable. Je me perdais à travers tout mes malheurs et indirectement… j’étais en train de la perdre aussi. Mais au final, j’en étais venu à penser que c’était peut-être mieux comme ça. Non? J’étais pas du tout bon pour elle présentement. J’étais bon pour personne, ni même pour moi et de plus en plus, je me disais que je devais me reprendre en main parce qu’au final, rien n’allait aller à s’améliorant si je restais ainsi.

J’avais donc décidé une bonne soirée de faire avancer les choses en débarquant à l’improviste chez Leyla. J’avais préalablement demander à Alexie si elle y serait. Je n’avais pas envie d’attendre toute la nuit alors que ma petite-amie avait un chiffre de nuit. Techniquement, tout devait être sous contrôle et nous allions avoir un peu d’intimité puisque sa coloc’ était chez Nathaniel. C’était donc le moment idéal pour m’y rendre. J’avais apporté un pot énorme de gelato. Pas parce que je comptais me faire pardonner avec ça mais bien parce que je savais qu’elle aimait ça et lui faire plaisir, ne serait-ce qu’un peu, eh bien c’était ce que je voulais le plus. Même si je savais que la suite des choses n’allaient pas être évidente : ni pour elle, ni pour moi. Je pris une grande respiration avant de cogner deux petits coups à la porte de son appartement. Je n’y étais pas allé très souvent puisque les choses avaient commencés tout doucement à dérapper lors de son déménagement. Du moins, rien comparativement à maintenant ça c’était certain. J’avais le coeur qui me débattait - et encore plus - lorsque Leyla vint ouvrir la porte. Elle était en pyjama, avec sa toque sur le bout de sa tête, elle afficha un visage plus que surpris et moi, je ne pouvais que rester immobile quelques secondes parce qu’en dépit de tout, je la trouvais ridiculement magnifique.  Je pris une grande respiration. « Salut je… » Je clignai des yeux un instant, tendant le sac contenant le gelato. « J’ai ça pour toi… en échange de quelques minutes de ton temps… » Je ne voulais pas déranger mais j’osais espérer qu'elle accepte ma demande. « S’il te plaît… » ajoutais-je doucement, la voix bien faible, presque éteinte comme s’il s’agissait d’un cri du coeur. En fait, ça en était un. .

william & leyla

Oui, peut être que c'était moi le problème. Peut être que j'avais exagéré. Probablement que c'était le cas en fait. Est-ce qu'on se fâchait réellement pour ce genre de chose dans une relation de couple? C'était le genre de questions existentielles que je me posais sans arrêt depuis deux jours. Deux jours avaient passés depuis la fête pour l'anniversaire de Will chez Nate. C'était une soirée pour lui et je l'avais gâchée. On l'avait gâché, plutôt? Ou bien étais-ce Nightmare? J'avais l'impression que j'en avais tellement laissé passer avec Wayne, lors de ma précédente relation, puis je m'étais tellement fait avoir que je ne voulais pas recommencer la même formule. Peut être que j'étais un peu trop dure en fait avec Will? Peut être que j'étais exigeante, impatiente, chiante même? Devrais-je juste me calmer, oublier... Laisser tout ça de côté? C'était bien ça le problème en fait, je ne savais pas si j'en étais capable. J'étais assez rancunière dans la vie et que je le veule ou pas, ces informations sues plus tôt m'avait blessé. Bien malgré moi en fait. On avait eu tellement de difficulté ces derniers mois Will et moi... La dernière chose que je voulais était d'en rajouter une couche. De nous donner une autre raison pour se gueuler dessus, pour s'éloigner. C'était pourtant bien malheureusement ce qui était en train d'arriver. On ne s'était pas adressé la parole depuis, Pas de baiser, pas de regard échangé, pas d'appels, pas même de texto. Silence radio, totalement. Faut dire, j'avais bossé ces deux derniers jours, j'avais dormi et manger aussi. C'était tout. Je n'avais pas eu trop trop de temps pour y penser et pourtant... C'était tout ce que j'avais fait. Je me donnais simplement des excuses pour ne pas le contacter parce que la vérité c'était que je n'avais aucune idée de quoi lui dire. M'excuser? Continuer la dispute? Lui rappeler à quel point j'avais été blessée? Aucune idée de la bonne chose à faire.

Ce soir, j'avais une soirée de congé, c'était rare et j'étais installée avec mon Netflix et mon popcorn, en pyjama. Je n'étais clairement pas la plus jolie fille du pâté de maison en ce moment et POURTANT, c'est la soirée que la sonnette choisie pour sonner. On ne recevait JAMAIs de visiteur. Alexie allait souvent chez Nate, jamais l'inverse. Je pense qu'on voulait tellement respecter l'autre qu'on amenait jamais de visiteurs ici et au final... Il n'y avait juste jamais personne. En tout cas, c'était une soirée typique je déprime un peu devant une série quétaine et quelqu'un était venu interrompre ça. Lorsque j'ouvris la porte et je trouvai William devant moi, mon coeur fit un petit bond. Merde, j'étais laide fut la première chose qui me vint à l'esprit. Et bien oui, compte tenu des circonstances, j'aurais préféré que mon petit-ami me découvre sous un bien meilleur jour derrière cette porte. Eh non, j'avais juste l'air de me morfondre. C'était un peu le cas, je l'avoue. Il ne semblait pas top shape non plus à bien y penser. Il tendit un petit pot de gelato dans les airs et je perdis tout self control. Mes yeux fixaient le pot, je l'écoutais à peine et pourtant, je l'entendis demander un peu de mon temps. Je secouai la tête positivement, incapable de bien articuler. Je devais avoir perdu certaines habiletés sociables. « Je.. Euh.. Oui. Entre. » dis-je en me tassant un peu. Je sortis deux cuillères et lui en tendit une. Clairement, on allait partager ce pot. S'il n'en avait pas envie, ça ne me posait pas de problème non plus. « Euuh... Quel bon vent t'amènes? » demandai-je. Mon dieu Leyla que tu es awkward. J'avais rien de mieux à lui dire? « Enfin... Le bon vent peut toujours t'amener, tu le sais bien... Je me demandais juste pourquoi ce soir en particulier... Ben je veux dire... Avais-tu une raison? Voulais-tu juste partager un pot de gelato? » continuai-je. Je pris une seconde pour respirer et reprendre une personnalité d'humain normal. « Tu vas bien? » demandai-je finalement.

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Techniquement, ça devrait être facile de se présenter chez sa petite-amie non? Ça devait être une partie de plaisir de la retrouver, de passer du temps avec elle. On devait avoir hâte de se coller, de se parler, non? Eh bien pas cette fois parce que ça amenait rien de bon tout ça. Dernièrement déjà, ça n’allait pas super bien entre nous et encore une fois, Nightmare avait décidé de faire sa grosse vache et j’en avais été la victime - et ma petite-amie aussi indirectement. Je pouvais comprendre sa surprise concernant Elisha mais quelque chose me disait que ça n’avait qu’été la goutte qui avait fait déborder le vase parce que dernièrement, je n’avais rien du William que j’étais habituellement. Je le savais, je le remarquais mais j’étais incapable de me ressaisir et de reprendre sur moi. Je n’avais plus aucune motivation et ça commençait à me faire peur. Je savais que je devais reprendre sur moi, reprendre les choses en main mais je comprenais aussi que ce n’était pas seul que j’allais arriver. J’avais besoin d’aide et ça, c’était difficile de l’avouer.

Devant sa porte, je n'attendis pas très longtemps avant que Leyla ne vienne m’ouvrir la porte. Pour la peine, je lui avais apporté du sorbet, un petit bonheur en pot, genre. Bien qu’on ne s’était pas parlé depuis plusieurs jours déjà, j’étais rassuré par le fait qu’elle accepte de me faire entrer chez elle. J’aurais bien pu comprendre que sa réponse ne soit négative. Je la suivis jusqu’à la cuisine, les mains dans les poches de mon jeans, la mine bien basse. Mine que je relevai pour prendre une cuillère qu’elle me tendait. Je le remerciai simplement mais je n’avais pas faim. Tout ça, c’était pour elle en fait. Fidèle à elle-même, Leyla se mit à parler tout croche. Habituellement, j’avais l’habitude de me foutre un peu de sa gueule en l’imitant ou bien en reprenant ce qu’elle avait dit avec humour et on riait bien mais là, je n’avais pas la tête à ça. J’haussai simplement les épaules. « Non, le gelato, c’était juste un cadeau comme ça… parce que je sais que tu aimes ça. » À Paris, on avait dû en chercher immédiatement, de là à abandonner le resto chic où on était pour se retrouver dans une petite boutique de gelato. Mais c’était bien ça qui faisait sa charme et c’était pour ça que je l’aimais et que ça me faisait tant mal en ce moment. « Sinon, j’avais besoin de te voir...et de parler je crois. » Je soutenais son regard quelques instants, silence complet. J’avais juste envie de lui prendre son visage à deux mains pour l’embrasser, la retrouver et m’apporter ce réconfort dont j’avais tant besoin.  Je n'avais plus de joie de vivre, plus d'entrain... j'étais juste perdu et mort à l'intérieur.

Mais je ne fis rien, je restai immobile devant elle. C’est d’ailleurs ma copine qui rompit le silence en me demandant si ça allait ce à quoi je répondis d’abord d’un long soupir. « Pas vraiment. » Elle espérait quand même pas que ma réponse allait être positive? Je n’allais pas bien, ça se voyait… et je n’allais pas lui cacher non plus parce qu’elle savait très bien comment je me sentais depuis longtemps maintenant : mal. « J’espérais que tu vas mieux que moi. » En gros, je prenais indirectement de ses nouvelles sans réellement lui demander : et toi? Je ne mangeai même pas le sorbet, je tapotai l’intérieur de ma main avec ma cuillère, l’air bien songeur parce que bon,je l’étais et pas rien qu’un peu! J’avais le cœur gros et rien n’allait faire changer les choses. « J’ai euh… j’ai voulu te laisser du temps… mais tu m’as pas rappelé au final… est-ce que je dois en comprendre quelque chose? » Ma voix était rauque et faible à la fois.
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Pourquoi ça devait être autant difficile et malaisant comme situation? Techniquement, nous étions un couple. Oui certes, nous avions eu certains accrochages et ça n'allait pas toujours bien mais... Plusieurs situations avaient faits en sorte que ça se passe ainsi. C'était rien d'irréparable, non? Pourtant, ça le semblait maintenant. Enfin, j'espérais bien que ça ne lui traverse pas l'esprit non plus. Pas que ça me traversait l'esprit, mais ça pourrait être une possibilité. Possibilité que je n'avais pas envie d'envisager. Bref, lorsque Will sonna à ma porte, je le fis entrer, bien évidemment. Ça aurait été con de le laisser sur le pas de la porte, plus impoli même. Lorsqu'il fut à l'intérieur, on pouvait juste ressentir le malaise entre nous deux, c'était incroyable. On avait jamais été comme ça, on avait jamais été le couple lourd qui se dispute, au contraire. Je sais que ça arrive à tout le monde, surtout vu nos situations respectives, mais... Je ne sais pas je pensais qu'on pouvait faire mieux que ça. Je l'abordai de façon maladroite, comme à mon habitude lorsque je n'étais pas à l'aise, mais ça ne semblait pas trop le déranger. Il s'y était fait probablement. « Oh, c'est gentil alors. » dis-je avec un mince sourire en prenant le pot. Il était toujours si attentionné, même dans ces circonstances. Je lui tendis une cuillère et m'appuya contre le comptoir pour l'écouter et lui faire face. « De parler? Oui.. Je pense que ça pourrait faire du bien. » ajoutai-je doucement. Bon, c'était toujours très inquiétant quand quelqu'un amorçait la discussion en disant '' on doit parler'' mais j'osais ne pas trop m'en faire.

Je pris une bouchée, puis le regarda bien comme il le faut avant de lui demander si ça allait. Ça n'avait pas l'air. On était littéralement deux mess depuis un moment, mais là, il ne semblait vraiment pas bien aller et c'était bizarre. Comme de fait, il n'allait pas. Sa réponse me fit froncer des sourcils, mais ne m'étonnait pas. « Je ne sais pas exactement comment tu te sens donc difficile de dire oui, mais je te dirais que j'ai connu mieux. » lui répondis-je simplement. Mesurer et comparer mon état avec le sien était plutôt difficile étant donné que, même si c'était visible, il ne m'en parlait pas. Je le voyais taper dans son sorbet comme s'il avait la plus grosse nouvelle du monde à m'annoncer. Comme s'il allait vivre en chine et se marier avec John, genre. Je détestais cette situation, pouvait-il simplement en venir au but? Son commentaire me fit secouer la tête négativement à plusieurs reprises. « Oh, non non non!!!  Je ne savais juste pas quoi dire. Puis, je travaillais... Je me sens bête un peu... » déblatérai-je  Je ne voulais surtout pas qu'il pense que je voulais terminer notre relation, c'était la dernière chose dont j'avais envie en fait. « Je suis désolé, j'aurais dû. Je trouve juste ça plus simple si tu m'en redonnais en premier... Même si c'était clairement à moi de le faire. » dis-je en baissant la tête un peu. Je n'étais pas trop trop douée avec ça. Je voyais Will jouer avec ses mains, il semblait nerveux, ça me rendait nerveuse aussi on dirait. « Est-ce que... Est-ce que tu peux juste sauter aux conclusions? On dirait que tu vas m'annoncer la pire des choses et ça fait monter mon niveau de stress. » lui demandai-je en me mordant la lèvre inférieure.

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C’était pas facile d’être là ce soir, face à la personne que j’aimais le plus au monde car tout comme moi, elle devait bien se douter que la suite des choses n’allait pas à être forcément joyeuse. Bref, on était là à manger du gelato alors que j’avais juste l’estomac noué que je pensais que j’allais être malade sous le stress. « Honnêtement, je vais pas super bien. » J’allais pas lui dire le contraire, anyway, ça se voyait dans mon visage. Je commençai pas lui dire que je pensais qu’elle m'avait appelé en premier, puisque j’avais décidé de lui donner du temps suite à l’article de Nightmare et notre dispute sur la plage. Je la regardai se secouer la tête avant de m’expliquer le pourquoi du comment. « Non, t’as pas à te sentir bête, c’est… de bonnes raisons. » Je voulais pas qu’elle mette la faute sur elle alors que c’était pas le cas du tout. Je prenais tout le blâme.  J’étais le gros con de l’histoire même si je ne l’assumais pas, du moins, j’étais juste tellement pas fier de la tournure des événements. « Je crois qu’on avait besoin de temps pour penser à tout ça chacun de notre côté au final. » Je ne savais pas pour elle mais moi, j’avais énormément pensé.

Puis, ce fut le temps d’eau centre même du sujet. Je n’Allais pas non plus tourner autour du pot encore longtemps, elle avait raison.  « Leyla je… » Je fermai les yeux, prenant une grande respiration car j’avais l’impression que j’allais éclater en sanglot d’une minute à l’autre juste en pensant à ce que je m'apprêtais à lui dire. « Je vais pas bien. » ajoutais-je, la voix un peu étouffé avant de croiser son regard inquiet qui me brisait le coeur en gros que je ne cessais que me dire que j’allais tellement regretter ce qui allait s’en suivre mais je ne pouvais plus avoir la conscience tranquille par rapport à elle si ça continuait ainsi. « J’ai besoin d’aide ça… tu dois bien l’avoir vu… non? » Après tout, elle ne savait rien de tout ça et je me sentais tellement nul d’être là devant elle, aussi faible alors que c’était moi qui devait être fort, qui devait la protéger de tout et me montrer parfait pour elle car c’était ce qu’elle voulait et s’échouait lamentablement. « Quand tu m’a laissé et que mon père est décédé deux semaines plus tard, j’ai complètement perdu la carte et j’ai commencé à boire et quand je dis boire, c’était pas deux trois bières de temps en temps. Chaque soir j’étais saoul mort et je pourrai jamais autant remercié Nate de m’avoir aidé à me reprendre en main. » J’avais été chez lui pendant un moment et chaque jour, il me forçait à aller au gym, à me reprendre en main. Pas pour rien que ce gars, je le considérais comme mon frère et que je pourrais donner ma vie contre lui. Il avait peut-être ses défauts mais il avait le coeur sur la main quand il était question des gens qu’il aimait. J’avais commencé à jouer nerveusement avec mes mains, j’avais évité son regard depuis un moment déjà jusqu’à ce que je décide de la regarder de nouveau, droit dans les yeux pendant quelques secondes. « Je suis pas parfait, je suis pas fort comme tu voudrais que je le sois. Je suis pas à la hauteur. Je suis juste un pauvre alcoolique qui a tout perdu… j’ai un problème de nouveau Leyla je… » Je pris une grande respiration, une larme venait de couler sur ma joue que j’essuyais immédiatement. « Je vais pas bien et je dois partir pour régler ça une bonne fois pour toute. » repris-je.

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Au final, j'aurais préféré que ce moment n'est pas lieu. C'était difficile de me retrouver face à lui comme ça, totalement impuissante. Je ne savais même pas quoi dire, j'avais l'impression que tout ça était tellement con en fait. J'aurais voulu juste pouvoir être heureuse comme la fois qu'on était à Paris et qu'on mangeait du gelato. Tout était tellement simple. Puis, la vie avait basculé, elle avait fait son travail quoi. « Oui... On avait besoin de temps.. Mais j'en ai plus besoin maintenant, je pense. » dis-je un peu incertaine de ce qui sortait de ma bouche. Avais-je vraiment eu besoin de temps? Je veux dire, je savais que j'aimais ce garçon plus que tout au monde. Ce n'était même pas une question ouverte à la réflexion, j'avais juste été blessé et j'avais voulu m'en remettre toute seule, comme une grande. Mais Will... Lui il avait eu besoin de penser. Penser à quoi? Étais-ce négatif?

Je lui demandai de ne pas tourner autour du pot. J'avais besoin qu'il en vienne aux faits rapidement parce que je sentais bien qu'un de nous deux n'allait pas tenir le coup et ça risquait d'être moi. Il commençait à parler et je pouvais sentir sa voix flancher un peu. Je fronçais des sourcils, ça n'annonçait rien de bon je pense. « Tu... Je.. C'est.. C'est ma faute? » demandai-je d'une petite voix qui se brisait aussi peu à peu. Il n'allait pas bien et avait besoin d'aide. Je pouvais l'aider moi? Du moins, essayer? Je voulu m'approcher de lui, le prendre dans mes bras, lui dire que j'étais là, mais il continua de parler. Je l'écoutais parler, jouait un peu avec mes mains, évitait son regard aussi. Je ne savais pas quoi dire en fait. C'était bel et bien ma faute s'il en était là, mais je n'allais pas le redire, je n'allais pas rapporter ça à moi. Mon William. J'avais le coeur tellement brisé de le voir comme ça. Et dire que je n'étais même pas au courant de tout ça. Ça faisait de moi la pire petite-amie du monde entier je crois.

Je l'écoutais attentivement tout en étant un peu perdu dans mes pensées. « Arrête, tu es à la hauteur, on va surmonter ça Will, tu es fort je le sais je te connais. » lançai-je d'une traite en me ré-avançant vers lui. Je me stoppa net. « Tu vas partir. Comment ça tu vas partir? Non, Will... Je.. Tu pars où? Je peux venir avec toi peut être? » demandai-je d'une toute petite voix. « Je sais que je n'ai pas été la meilleure petite-amie... Je le sais je suis désolé. Laisse moi rattraper ça, laisse moi t'aider! » m'exclamai-je. Il ne pouvait pas partir, il ne pouvait juste pas. Et pourtant... Je savais que c'était la chose la plus égoïste du monde que de lui demander de rester pour moi. L'empêcher de faire ce qu'il pensait être le mieux pour lui, et qui l'était probablement. Je ne savais pas comment réagir en fait. Quelle était la bonne façon de faire? Je m'arrêtai de parler, de penser, de bouger et mis mes mains dans mon visage en prenant plusieurs inspirations. « Tu as un problème et tu dois partir le régler...» marmonnai-je après plusieurs minutes de silence. Bien sûr, ça faisait du sens. C'était la bonne chose à faire. Mais qu'adviendrait-il de nous? De moi sans lui? Les larmes coulaient sur mon visage sans même que je ne les sente. Je relevai mes yeux tout humide vers lui, ne sachant quoi dire. « Je veux être là pour toi... Laisse moi l'être.. » lui demandai-je presque suppliante. Après toutes ces années, je le connaissais William.. Et la suite m'inquiétait.

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Àla base, c’était pas facile d’avouer avoir un problème. D’abord, de se l’avouer à soi-même mais ensuite de faire face aux gens qu’on aime pour leur en faire part. J’avais l’impression d’être faible, de ne pas être à la hauteur de personne et c’était le pire sentiment du monde. Surtout pour quelqu’un de fier comme moi. J’avais toujours eu le sentiment d’être en parfait contrôle de ma vie, j’avais fais de grandes études, j’avais toujours donné le meilleur de moi-même dans tout. J’étais généreux, je pensais aux autres avant moi-même et voilà qu’au final, j’étais complètement faible et je perdais le contrôle - et la tête par le fait même. Je secouai la tête à maintes reprises lorsque Leyla me demanda si c’était de sa faute. « Non, c’est pas toi… c’est tout mais pas toi! » En fait, elle était la seule belle chose que j’avais dans ma vie encore, et c’était surprenant qu’elle y soit encore malgré tout. Mais j’étais sur le point de faire changer tout ça et c’était l’une des choses les plus difficiles que j’avais eu à faire depuis longtemps.

Je lui expliquai tout, du moins, tout ce qu’elle devait savoir par rapport à ma situation. J’avais le coeur qui me débattait dans la poitrine et on était bien émotifs les deux. J’essayais de rester calme, de garder un certain contrôle mais ce n’était pas évident du tout. « Dans un centre de réhabilitation. J’ai qu’à me présenter là-bas et ils vont me prendre… je me suis renseigné. J’y suis déjà allé pendant un bref moment mais là.. je vais y rester plus longtemps car visiblement, mon problème n’avait pas été réglé au complet. » Ça avait été que permanant. Là, je voulais aller chercher tous les outils pour parvenir à surmonter le tout une bonne fois pour toute. Mais ça, ça venait pas sans sacrifice et je le savais très bien. « Je t’interdis de dire ça Leyla… je veux plus t’entendre dire ça, t’es une bonne petite amie, t’es même plus que parfaite. Le problème ici c’est moi et personne d’autre. » Je voulais pas qu’il tente de trouver un problème chez elle, il y en avait pas du tout.

Un silence s’installa entre nous pendant que je restai bien immobile devant ma petite-amie qui pleurait, qui était tout sauf immobile. C’était un choc, je le savais bien et de lui faire vivre ça… justement, je ne voulais tellement plus. Elle semblait toutefois réalisé les choses et en venir à la conclusion que je prenais la bonne décision en quittant temporairement. Elle voulait m’aider, m’avait-elle dit en me regardant droit dans les yeux, le regard à la fois triste et suppliant. « Je peux pas… » commençais-je en baissant la tête pour sécher mes larmes qui se faisaient de plus en plus présentes. Je pleurais jamais moi - du moins, rarement - et voilà que c’était juste incontrôlable. « Je peux pas… enfin, je veux pas te faire endurer tout ça. Tu mérites mieux qu’un mec à problème… j’ai besoin de régler tout ça et revenir pour être véritablement digne de toi. » Et j’imagine qu’elle pouvait comprendre ça… elle avait déjà eu des problèmes dépendances aussi. Elle pouvait savoir comment on se sentait par rapport aux gens qu’on aiment, non? « C’est pas que je t’aime plus Ley… Bien au contraire, c’est que je t’aime trop pour t’impliquer là-dedans et te blesser de nouveau. » Je me permis de venir prendre doucement son visage entre mes mains pour soutenir son regard, c’était tellement crève coeur. « Je sais que je prends un risque énorme en faisant ça… en te laissant partir mais j’ai bon espoir pour la suite, pour nous deux. Il faut juste que toi aussi, tu aies confiance. »
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