William & Nathaniel

I care of you!

J'avais déjà dépasser mon couvre-feu, on m'avait dit de rentrer la veille, mais je n'avais pas pu laisser Alexie toute seule, alors j'avais passé la nuit avec elle sans être vraiment avec elle. J'avais dormi sur le canapé pour éviter qu'il y arrive quelque chose encore pire. Quand je me présentai à 8h on me regardait comme si c'était la pire chose que j'avais fait dans ma vie. Je dû remettre mon téléphone à l'entrée et le gardien de sécurité m'escorta par la suite. J'étais arrivé pile pour le déjeuner dans la grande salle et après j'allais rencontrer mon psychiatre pour lui faire part de mes nouvelles pensées et ça allait être assez rempli. Je me dirigeai alors vers la cafétéria avec mon petit plateau pour me prendre des céréales et des toasts et je reluquais la salle pour ne pas m'asseoir avec les bizarres... À ma grande surprise, je vis William assis à la table habillé de son hoodie où sa capuche était sur sa tête. Il n'avait pas l'air en grande forme. Je me dirigeai rapidement vers lui et je pris place en face tout en le scrutant à la loupe. Il était plutôt blême mon meilleur ami, mais j'étais vraiment content de le voir parce que ça faisait une semaine que je ne l'avais pas vu.

- Mais où étais-tu passé? Je me suis demandé si t'étais pas déjà sorti! Ça va? Pourquoi t'es pas venu ici avant aujourd'hui?

J'étais content de le revoir, ça allait me faire quelqu'un à qui parler et surtout avec ce qui m'était tombé dessus la veille, je pense que j'avais bien besoin de lui en parler et qu'il me dise ce qu'il en pense. Enfin... Je ne sais pas si c'était le moment de lui en parler, il n'avait pas l'air de bien aller, il tremblait légèrement et on aurait dit qu'il venait de subir un traumatisme. Je me gardai cette réflexion pour moi, je ne savais pas trop si j'avais ressembler à ça les jours suivant ce qui m'était arrivé en Irak.

- Pourquoi tu manges de la soupe le matin?

Bon c'était pas une question essentielle, mais je trouvais ça un peu bizarre. Peu importe, je pris dans ma main ma toast pour la dévorer, disons que même si j'avais été troublé, mon appétit n'était pas pour autant diminué.

William & Nathaniel

I care of you!

Je ne pouvais pas croire que j’étais là… dans la salle à manger, entouré des autres à manger. Bon, on m’avait forcé à me contenter d’une soupe poulet et nouille ainsi qu’un jus d’orange mais déjà, c’était mieux que rien. Dans les derniers jours, ça avait été l’enfer. On m’avait placé en gros sevrage, complètement isolé de tout le monde. J’avais sué comme un porc, je m’étais même défoncé les jointures à frapper sur les murs qui m’entouraient. Je ne pensais jamais que ça pouvait être aussi pire, que les dommages que l’alcool faisait sur mon corps, que la dépense pouvait me rendre dingue à ce point. Moi qui était toujours en parfait contrôle, je m’étais fais peur moi-même à devenir complètement malade, à vomir comme s’il n’avait pas de lendemain. J’avais même pensé que j’allais crever sur place. Aujourd’hui, on m’avait permit de sortir, de me doucher et de rejoindre la population générale. C’était bizarre toutefois, et je continuais à avoir un foutu mal de tête. Surtout qu’il y avait des bizarres qui faisait que chanter. J’avais pris place à la seule table de libre, juste à côté de celle de deux dérangés qui s'avalaient les amygdales en disant qu’ils s’aimaient. C’était beau l’amour… habituellement mais là, je devais pas trop les regarder car j’allais avoir mal au coeur. J’avais même redressé le capuchon de mon hoodie pour me concentrer qu’à manger. Du moins, ça… c’était avant que quelqu’un ne décide de venir me rejoindre. En relevant la tête, je vis le regard inquiet de mon meilleur ami. NATE!!!!! J’avais tellement été déconnecté que sérieusement, j’avais oublié qu’il était ici aussi.  

« Je pouvais pas sortir. Le doc’ a jugé bon de me mettre en quarantaine. T’aurais pas aimé me voir. »

J’aurais aimé que personne me voit même! Je voulais même pas repenser à tout ça, de quoi me donner des cauchemars. Naturellement, mon repas léger avait attiré son attention. Je soupirai le regardant de nouveau.

« Parce que même si je voulais me taper deux oeufs-bacon, mon corps le supporterait pas. J’ai pas mangé depuis 2-3 jours. C’est la pire chose qui soit le sevrage, je pensais devenir fou mec… » dis-je en lui montrant mes bandages sur mes mains.

...mais je pouvais dire que ça allait mieux. Il fallait juste que mon corps s’habitue à ne plus consommer d’alcool. Maintenant que c’était fait, c’était sur ma tête que je devais travailler pour ne plus que je vois la boisson comme une sortie, une option. Je savais que ça allait être difficile mais là, j’avais un jour de repos avant de rencontrer ma psychologue le lendemain. C’était pas facile mais de voir Nate devant moi ce matin, ça me faisait du bien. J’apportai ma cuillière à mes lèvres, soufflai un bon coup pour la prendre d’une traite et mâchouiller rapidement les nouilles.

« Je suis content de te voir bro! Ça va toi? Comment ça se passe de ton côté? »

Il avait l’air fatigué et pas trop en forme mais ici, c’était normal de pas péter le feu donc je ne passai pas de commentaire sur les cernes qu’il avait jusqu’au menton.

William & Nathaniel

I care of you!

Je ne pensais pas revoir William ce matin, mais bon dieu que j'étais content! Il n'avait certes pas bonne mine, mais au moins il était là, bien vivant devant moi. J'avais beaucoup de choses à lui dire, mais en même temps, je me sentais hésitant de le faire, il n'avait pas à avoir ça de plus à s'occuper. C'était ma vie, je pouvais aussi bien la gérer, je ne lui avais jamais parlé de Dahlia et de mon fils... Il ne m'avait pourtant pas jugé quand il a lu l'article.. Bref, je ne savais pas trop... je le questionnai sur le fait que je ne l'avais pas vu depuis notre arrivée et du fait qu'il mangeait de la soupe pour déjeuner...

- Bon, je vois, j'espère que ça va aller mieux.... J'avais pas réalisé à quel point c'était sérieux ton truc... Avec tous les partys qu'on fait et que tu es là... On ne t'a surement pas aidé!

William ne s'était jamais plaint de nos party trop arrosés et pourtant là, ça faisait deux fois qu'il entrait pour faire une cure, je pense qu'il allait tout simplement devoir arrêter! Je me sentais un peu mal pour le coup, je m'étais jamais trop questionné sur le fait qu'il avait un réel problème. J'aurais peut-être dû être plus présent ces derniers temps? Il avait perdu Leyla, il n'avait pas eu son diplôme en médecine, bref, j'aurais dû être plus présent pour lui. William me questionna en retour sur le comment j'allais. Ouf, je soupirai pour commencer.

- Ça va, je fais la thérapie, je trouve que ça mène nulle part... Je sais pas si ça va marcher leur truc...

Je regardai mon assiette pour réfléchir à la suite.. Oui, je pense que je devais lui dire. Après tout, j'étais ici pour me confier et il était mon meilleur ami, je ne pouvais pas lui cacher ça deux fois!

- Je pense que je vais devoir rester plus longtemps que je ne le croyais... Je suis sortis du centre hier, permission spéciale, Alexie était à l'hôpital, alors je suis allée la voir, tout va bien... mais elle m'a apprit qu'elle était... enceinte!

Je pris une pause.

- Bref.. je suis en état de choc et je sais que ça va me faire stresser à mort... Je lui ai dit que je voulais pas d'enfant... on, je sais même pas si on était encore ensemble quand je suis rentré tellement c'était rendu bizarre entre nous.

Je ne savais pas trop ce que William allait me dire, mais je savais qu'il allait me donner l'heure juste. Bien sûr, je me demandais si son état lui permettait d'être lucide, mais je crois bien que oui.

William & Nathaniel

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«Donne une chance! T’es ici depuis quelques jours, ça part pas du jour au lendemain là! »

Il était impatient le petit, il allait devoir sérieusement travailler là-dessus. Je continuai à manger en l’écoutant me donner des nouvelles un peu. Je préférais parler de lui que de mes gros problèmes de sevrage. Je fus surpris d’apprendre qu’il avait dû quitter le centre hier pour aller rejoindre Alexie à l’hôpital. Je passai proche de m’étouffer avec ma bouchée de soupe lorsqu’il m’annonça que sa petite-amie était enceinte. Je me tapai un bon coup sur le chest en soutenant son regard. Est-ce que c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle là? À voir sa face, c’était clairement pas la joie. Comme je m’en étais bien douté, lui, il en voulait pas de ce bébé et je l’avais rarement vu aussi chamboulé.

« Et elle… elle veut un bébé ? » À voir son visage et à la manière dont il me répondit un peu vaguement. Je fronçai les sourcils et déposai ma cuillère dans ma soupe. « Nate, je dis jamais rien… je ferme toujours ma gueule parce que c’est ta vie et tu la gères comme ça te dit mais là, j’vais te dire ce que j’en pense parce que je veux pas que tu fasses le con, ok?  »

Des fois, il avait juste besoin de se faire brasser un peu. Et moi, je savais bien qu’il n’allait pas m’envoyer chier ou quoi que ce soit parce qu’il savait très bien que j’allais lui demander de se calmer. On était pas du genre à se prendre la tête l’un l'autre et on pouvait toujours se parler avec honnêteté. J'allais pas le laisser faire le con deux fois.

« Tu crois peut-être en ce moment que c’est la fin du monde, t’es ébranlé et tout et c’est normal. Mais t’as 27 ans Nate et tu vas devoir réaliser que la vie va pas toujours dans le sens que tu veux et tu peux pas juste… ignorer le problème et penser que ça va se régler. Y’a des tonnes de femmes qui tombent enceinte par accident et même si ça fait peur, les parents finissent par s’en sortir et même assurer dans leur rôle. Pour avoir vu des tonnes de couple dans ce genre de situation, je pense sincèrement que si vous êtes pas sur la même longueur d’onde concernant ça et qu’elle fini par te donner ce que tu veux, elle va toujours l’avoir de travers sur le coeur et je pense pas que vous allez pouvoir survivre en tant que couple à travers tout ça.  C’est fragile la maternité d’une femme t’sais et j’te connais… t’as un coeur, tu finiras par l’aimer ce bébé. surtout quand tu vas te rendre compte qu’il a ta belle gueule. Wilson, tu m’as déjà regardé dans les yeux et tu m’as dis qu’elle était la femme de ta vie donc je crois que si tu l’aimes réellement, vous allez juste devoir essayer vraiment fort. C’est pas comme si vous vous aimiez pas, que vous aviez pas les moyens ni même la maturité pour élever un enfant. »

Ça allait déjà plus ou moins bien tous les deux. Ce petit être allait pouvoir le rapprocher peut-être non? C’était déjà compliqué donc aussi bien tenté le tout pour le tout rendu là et au moins, ils auraient essayé à la place de mettre fin aux jours d’un bébé qui n’avait rien demandé à part vivre. Je ramenai deux petits tapes sur le bras de mon pote et pour détendre un peu l’atmosphère, j’ajoutai :

« Et puis, ce bébé aurait un super tonton Will pour s’occuper de lui en plus. SI c’est pas de la chance, je sais pas ce que c’est. »

Fallait quand même qu’il sache qu’ils étaient pas seuls là-dedans non plus. Je pouvais être un super babysitter moi!

William & Nathaniel

I care of you!

Je ne sais pas trop si je devais tout dire à William, mais je le fis parce que j'avais besoin de conseils. Je savais bien qu'ici mon problème ne sera pas réglé en claquant des doigts. Je savais justement que ça allait prendre du temps! Je décidai de tout dire à Will sur ce qui s'était passé la veille, j'étais encore sonné par la nouvelle disons. Bien entendu Alexie voudrait le garder tandis que moi, je ne voulais pas. William fronça ses sourcils et il m'avertit qu'il allait parler pour une fois. Je savais alors que mon ami n'allait pas y aller avec le dos de la cuillère. William me fit un grand discours où il m'amena à réfléchir encore plus profondément, il n'avait pas tort sur certains points, mais c'était plus mes qualités de père qui me dérangeaient.

- Ouin... je sais pas en fait, je sais bien que je n'ai pas 18 ans là, mais tu le sais aussi bien que moi que je n'ai pas vécu avec mon père ni même avec ma mère tellement elle était absente, je pense pas être fait pour être père, c'est tout... Alexie va me trouver nul et puis elle aura marre de moi.

Je soupirai parce que c'est ce que je pensais vraiment! Je savais que je n'étais pas vraiment parfait ou tout le temps de bonne humeur, mais quand même avoir un bébé, ça changeait une vie. Je savais déjà que ma vie allait changé à jamais. Ce n'était pas du tout anodin! Puis, Will me fit une blague comme quoi il allait bien s'en occuper. Je me suis mis à sourire tout en brassant mes céréales avec la cuillère.

- Je vais réfléchir, on a pas fini d'en parler, mais je n'ai pas envie d'avoir un enfant Will, il est arrivé alors qu'on en a jamais vraiment parlé et là, on dirait qu'il s'est foutu de nous deux et il a dit: Je suis là! Vous avez pas le choix de parler de moi!

Je ne savais pas trop ce qui allait se passer, mais je savais aussi que ma thérapie allait m'aider à y voir plus clair. Je savais que j'avais des problèmes à régler au niveau de mon enfance avec mes parents. Si on avait un gamin, je voulais au moins qu'il ne manque de rien, surtout d'amour.

William & Nathaniel

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«Wow! Ok! C’était une sacrée nouvelle qu’il venait de m’annoncer ça. C’était pas trop le bon moment pour apprendre que sa petite-amie était enceinte mais en même temps, c’était pas quelque chose qu’on choisissait. Rapidement, je lui fis comprendre que je n’allais pas mâcher mes mots car le fait de sous-entendre qu’Alexie voulait possiblement garder l’enfant alors que lui, il jouait encore et toujours les entêté m’énervais un peu. Je n’avais pas la plus grande des patiences présentement mais je dis bien les choses et quelque part, je pouvais voir dans son regard que c’était bien rentré. Au moins, il m’en voulait pas d’avoir été honnête ainsi. Je compris bien rapidement d’où venait sa réticence, ça venait de loin, mais c’était tellement justifié. Quelque part, ça me faisait de la peine que ça vienne encore le compromette dans sa vie d’adulte.

« Parce que tu penses qu’elle va être meilleure? Aux dernières nouvelles, elle a jamais été mère non plus donc vous allez apprendre ensemble. Nate, c’est pas une fille que tu ramènes du bar qui t’arrives après 9 mois pour te demander de prendre ton rôle de père. C’est Alexie, tu l’aimes, vous alliez emménager ensemble...et oui ce petit bébé, c’était pas prévu mais merde, y’en a beaucoup des choses pas prévues dans la vie et on fait avec, on s’adapte et on s’en sort. Vous avez pas tué personne, au contraire… c’est créer la vie mec, pis c’est beau, y’a des gens qui vont jamais connaître ça!  »

Et je savais de quoi je parlais! Je travaillais à l’hôpital depuis des années, j’en voyais passer des cas. Le matin, je voyais une femme avorter et en après-midi, je devais annoncer à une femme qu’elle avait perdu son enfant. Je pouvais me considérer contre l'avortement. C’était peut-être mon rôle de médecin aussi qui embarquait, car mon but était de sauver des vies mais quelque chose me disait qu’il allait regretter longtemps s’il continuait de faire en sorte qu’Alexie avorte si c’était pas ce qu’elle voulait. Je pouvais comprendre qu’il avait peur, il avait toujours été comme ça avec l’inconnu et son grand problème, c’était qu’il ne se faisait pas confiance. J’osais espérer que la thérapie allait l’aider aussi avec ça. Niveau physique, ça allait, il flashait ses muscles, il savait qu’il était beaux gosses, mais c’était concernant les vraies choses importantes de la vie qu’il buguait.

« Tu avais le même discours avec le fait d’être en couple il n’y a pas si longtemps, tu disais ne jamais être capable! Puis, tu fais ce que tu veux de mon avis mais je pense justement que le fait que tes parents n’ont pas nécessairement été présents pour toi va faire en sorte que tu seras encore plus un père attentif et aimant. T’as déjà le cœur sur la main Nate, t’es un mec bien! Faut juste te faire confiance un peu… vous faire confiance et faire confiance à la vie! »

William & Nathaniel

I care of you!

Je ne pouvais pas passé à côté de mes peurs en ce moment, j'étais en fucking panique parce que je ne pouvais pas être auprès d'Alexie alors que je savais très bien qu'elle avait besoin de moi... J'avais envoyé ma soeur, mais je savais que ça ne serait pas pareil. Mon meilleur ami savait trouver les mots justes et je ne savais plus quoi lui répondre tellement je n'avais plus d'arguments. Dans un sens il avait raison, mais dans l'autre je dirais que mon passé me hantait pas mal plus que je ne l'aurais cru. Je savais alors que mon séjour allait peut-être m'aider à y voir plus clair justement... Je regardai William dans les yeux en le fixant... J'étais troublé et anxieux à la fois. Pourquoi il était capable de trouver les mots justes comme ça? Il venait de sortir de sa quarantaine en sevrage, son cerveau devrait moins bien fonctionner en plus!

- Je sais pas mec.... là j'arrive même pas à réfléchir tellement je suis sur les nerfs! Je vais réfléchir ici, je vais avoir le temps, mais je lui ai déjà dit qu'on devrait mieux s'attarder à notre couple que d'avoir un bébé... Oui 9 mois que ça prend, mais qui te dit que justement on va rester ensemble? Trop d'hypothèses là.. je veux que ça fonctionne nous deux, mais je veux pas être le fautif de quelque chose qu'elle ne veut pas faire! Tu comprends? Argghh mange ta soupe, ça me tente plus d'en parler!

J'étais pas du genre anxieux, alors je ne comprenais pas trop comment gérer celui que j'avais présentement. William pris deux ou trois cuillères de soupe avant de renchérir.

- Ok! j'ai compris, je suis un trou de cul!  

Je parlais peut-être un peu raide, mais je trouvais que tout ce qu'il disait étaient un peu contre ce que j'avais dit à Alexie... En même temps, il avait vraiment pas tort, donc je pense que j'avais juste besoin de me faire brasser un peu. Je terminai mon déjeuner et je poussai le tout devant moi.

- Tu sors quand? Tu le sais toi?

Il allait peut-être sortir avant moi ou bien si c'était comme ma soeur c'était au moins 1 mois en entier. God... est-ce que j'allais resté aussi longtemps que ça? J'avais hâte de sortir d'ici, mais en même temps je devais régler mon problème nocturne avant tout. Je ne voulais pas qu'il arrive malheur à nouveau à Alexie par ma faute!

William & Nathaniel

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«J’essayais de lui faire comprendre le mieux que je pouvais que l’avortement n’était peut-être pas le bon choix à faire. Surtout qu’il avait laissé sous entendre qu’Alexie voulait, elle, garder l’enfant donc dans le cas où il partirait en courant si elle le gardait ou bien si elle décidait d’avorter pour lui, dans les deux cas… je voyais bien la fin de leur couple. Rendu là, je me disais que c’était mieux pour eux d’essayer et de le vivre au lieu de ne jamais rien tenter du tout. Je voyais bien qu’il était sur les nerfs, qu’il ne pouvait pas être avec elle, qu’il était prit entre l’envie de guérir et le besoin de la retrouver pour être à ses côtés. C’était vraiment pas une situation évidente et je me disais que c’était une bonne chose d’être ici ensemble car s’il avait été seul avec lui-même, ça aurait peut-être été pire. Elle termina son petit discour avant de me dire de manger ma soupe, qu’il ne voulait plus parler. Je fis de gros yeux en prenant quelques bouchées, il allait pas pouvoir y échapper avec les psychologues comme ça, j’espérais qu’il le savait. J'ajouterai quand même une remarque comme quoi il devait se faire confiance, ce à quoi il réagit un peu trop intensément à mon avis. Il allait se calmer sinon j’allais le laisser capoter seul moi, j’avais mal à la tête là!

« La ferme Nate, j’ai pas dis ça, calme-toi. »

Il était pas un trou de cul, il avait juste besoin de comprendre certaines choses qu’il était pas toujours apte à comprendre par lui-même. Quand on avait en plein le nez dedans, c’était difficile de ben ouvrir les yeux. Un avis extérieur c’était jamais plus mal que ça, et puis… j’étais son meilleur-ami, c’était mon rôle. Il prit la dernière bouchée de son assiette pour repousser cette dernière plus loin en me demandant combien de temps j’allais rester enfermé ici, je haussai les épaules en poussant également mon plateau terminé.

« Probablement dans 2-3 semaines si tout va bien. Je commence mes thérapies demain mais ils me laisseront pas sortir tant qu’ils ne sont pas certain que je vais pas rechuter… Ça va être lourd. »

Je voyais bien dans son visage qu’il se demandait bien si ça allait être aussi long pour lui aussi. Je lui ramènai une petite tape sur le bras.

« T’inquiètes pas toi… tu vas pas rester encore longtemps. Probablement que tu vas devoir continuer à voir quelqu’un ensuite, des thérapies 1 ou 2 fois pendant la semaine et prendre des médocs’ mais ça sera pas aussi long que moi… t’as pas d’addiction. »

J’étais doc’ et la psychologie m’avait intéressé pendant un moment donc je pouvais un peu voir le pattern qui l’attendait. J’espérais que tout se passe bien pour lui et qu’il arrive à se soigner pour être en mesure de régler la situation qui l’attendait en dehors.

« Et puis toi, t’as quelqu’un qui t’attends dehors moi… j’ai personne vraiment. » Mon regard se baissa, je croisai mes bras contre mon ventre. « J'ai utilisé le téléphone public tout à l'heure pour faire livrer des fleurs demain à Leyla pour la St-Valentin. J'espère que ça va lui faire plaisir quand même. » 

William & Nathaniel

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Je n'aimais pas du tout comment William me parlait de la façon dont je devrais voir les choses pour Alexie et moi. Disons que ça me brusquait un peu, je m'attendais pas vraiment à ce qu'il me dise tout ça. En fait, il n'avait pas du tout tort, c'est certain, mais pour l'instant je n'étais pas prête à entendre tout ça. Il me fallait du temps pour réfléchir. Je préférais lui parler de notre durée ici au centre.

- J'espère bien pour moi que ça ne sera pas long... Mais bon... c'est sûr que ça ne se guérit pas en criant ciseaux.

Puis ensuite, il me fit part des plans pour la Saint-Valentin avec Leyla. C'était bien sweet de sa part après ce qui s'était passé entre les deux.

- Elle devrait être contente. Si tu veux mon avis, la Saint-Valentin c'est le moindre de mes soucis en ce moment, je vais me contenter de lui téléphoner à son anniversaire si je suis toujours ici.

Ce n'était pas romantique du tout, mais j'en avais rien à faire de cette fête commerciale aujourd'hui. J'espérais qu'Alexie ne soit pas fâchée contre moi quand même pour ça. UNe fois que je serai sorti, là je pourrais m'occuper d'elle, mais ici c'était plutôt la déprime qui primait. Je regardai l'heure derrière Will et je dirais qu'il était pas mal le temps d'y aller.

- Je dois y aller, j'ai rendez-vous avec le docteur Joseph, on va surement se revoir aux repas non? Sois fort!

Je quittai mon pote en lui montrant mon poing pour qu'il le touche à son tour. Je me dirigeai à l'entrée de la cafétéria où un gardien m'ouvrit la porte et je fus conduit dans un long corridor jusqu'au bureau du docteur Joseph. La porte était ouverte alors j'entrai pour le saluer et aller m'asseoir sur le fauteuil.

- Vous avez l'air troublé aujourd'hui...

- Vous avez bien raison! Je suis un peu perdu, ma copine vient de m'apprendre qu'elle était enceinte... et je lui ai dit que notre couple n'était pas assez fort pour avoir un bébé et je pense que ça l'a blessé... même si elle ne l'a pas dit.

J'avais décidé d'en parler tout de suite pour commencer, car le docteur Joseph voulait que je lui parle des sources de stress que je vivais. Dahlia et maintenant Alexie, c'était ça ma vie, je devais apprendre à gérer aussi les morts de mon équipe en Irak... Tout était lier, mais je me demandais bien comment j'allais faire pour me sortir de tout ça.