Une petite banlieue calme du Texas comme on en voit beaucoup. Rapprochez-vous, venez découvrir la maison de cette famille. Les Ronsenwald... Si unis... Du moins aux yeux de leurs voisins. Seulement, tout le monde sait bien que la perfection n'existe pas. Et tout n'est qu'une façade. Peut-être pas dans les premières années. Non, ils ont été heureux, ça c'est certain.
Les Ronsenwald ont emménagé dans leur maison un an avant la naissance d'Adalind et de son frère jumeau, Marc. La jeune femme a toujours vécu dans cette maison, puis elle décida de déménager pour ses études. Mais avant cela, ils semblaient être heureux. Sa mère était flic, et son père cadre dans une entreprise connue sur la sphère international. S'ils étaient tous deux très occupés, ils arrivaient toujours à avoir du temps pour leurs enfants. Car ils étaient la plus belle chose qui leur soit arrivé. Adalind grandissait aux côtés de son frère et les deux étaient inséparables, comme la plupart des jumeaux d'ailleurs. Ils refusaient même d'être dans une classe différente l'un de l'autre à l'école. Mais au fil des années, c'est Adalind qui semblait bien plus attachée à lui, Marc tentait de prendre un peu son envol, d'exister pour lui et non avec cette étiquette des "Jumeaux Rosenwald" qu'on leur collait très souvent sur le dos. La fillette n'avait aucun problème avec cela, mais il semblait que pour le frère ce n'était pas la même chose. Bien entendu, il aimait sa soeur par dessus tout, là n'était pas la question... Mais il voulait juste qu'on arrête de les identifier à deux...
A part cela, les Ronsewald semblaient tout à fait normaux, telle une petite famille tranquille de la classe moyenne.

Mais tout bascula l'année des douze dans d'Adalind... Son père fut viré de sa boite car l'entreprise fut rachetée par un gros groupe chinois. Pour l'homme ce fut un réel coup dur. Et la jeune fille regarda son paternel sombrer peu à peu. Cette situation attrista grandement la brune. Elle avait de très bon souvenir avec son père et elle avait souvent été plus proche de lui que de sa mère. Elle n'arrivait pas à le voir passer ses après-midis devant la télé, affalé sur le canapé comme s'il n'avait rien d'autre à faire. Pourquoi ne cherchait-il pas de travail ? Sa mère n'arrêtait pas de lui dire qu'il fallait lui donner du temps, qu'il puisse reprendre du poil de la bête, tourner la page... Mais la page ne se tournait pas... Et les journées passées dans le canapé se succédaient. Adalind pleura de longues heures dans sa chambre, son coeur emplit de tristesse. Mais quelques mois plus tard, cette tristesse laissa place à une émotion bien plus dérangeante: la peur. Car les doigts du père se refermèrent bientôt autour d'une bouteille de vodka. Et il sortit... Pas pour chercher du travail non. On ne savait d'ailleurs pas trop où ni pourquoi. Simplement, il rentrait saoul le soir; au départ ce n'était pas grand chose, il était joyeux, juste joyeux. Puis un peu plus joyeux de soir en soir et bientôt il devint grognon, de très mauvaise humeur. Et un soir il hurla, l'année des quatorze ans d'Adalind il faillit s'en prendre physiquement à son fils. Sa jumelle s'interposa et c'est elle qui reçut la gifle magistrale qui la propulsa contre le mur.
Le lendemain, le père partit, sans dire un mot à personne, encore à moitié sonné de sa cuite de la veille. Sauf que le soir, personne ne le vit rentrer... Quelques jours plus tard, la famille reçut une lettre comme quoi le paternel était parti de son plein gré. Il voulait devenir meilleur pour eux, reprendre sa vie en main et revenir plus fort. Suite à son départ les Rosenwald restant respirèrent de nouveau. Ils purent se reconstruire petit à petit et il semblait que l'avenir pourrait être meilleur. Mais Adalind restait très affectée par le départ de son père dont elle avait été proche plus jeune. Elle pleurait parfois dans sa chambre, alors qu'elle regardait de vieille photos. Elle se souvenait de la cabane dans les arbres qu'ils avaient montée ensemble. Des dimanche barbecues ou des Noël où le sapin avait toujours une multitude de cadeaux à son pied. Le père d'Adalind jouait le rôle du père Noël pour ravir ses enfant qui, plus jeunes, poussaient un cri aigüe à chaque fois qu'il passait le pas de la porte vêtu de son costume rouge et de sa barbe blanche.
La jeune fille caressait la photo du bout des doigts et souriait tristement. Elle s'en voulait. Car peut-être que si elle l'avait plus souvent soutenu, il n'aurait pas sombré ainsi. Sa mère n'arrêtait pas de lui répéter que cela n'était pas sa faute, mais dans un coin de sa tête, elle ne pouvait s'empêcher de garder cette sombre idée. Le frère s'appliquait du mieux qu'il pouvait pour faire rire sa jumelle, il la protégeait, la soutenait. Ils se soutenaient mutuellement. Mais quelques années plus tard, le pseudo calme fut de nouveau rompu. L'année des quinze ans d'Adalind, un nouveau problème se présenta à leur porte: visiblement son père avait accumulé des dettes de jeux... Auprès de dealers qui n'étaient pas vraiment dans le genre sympathique. Maintenant, la famille savait à quoi il occupait également ses journées. Et malheureusement, Marc, le jumeau de la brune fut tenté et sombra à son tour, rejoignant les anciens partenaires de son père.

Peinée par ce geste et complètement perdue, Adalind termina ses études en lycée et partie en Europe pour étudier la criminologie. Elle se rendit donc à Londres pour passer ses diplômes. Elle ne réussit jamais à pardonner cela à son frère. Pourquoi avait-il choisi de suivre ce chemin ? Pourquoi ? Elle ne comprenait pas, avait-elle manqué quelque chose ? N'avait-elle pas été assez là pour lui ? Elle retourna le problème des centaine de fois dans sa tête, et n'arrivait pas à résoudre ce mystère.
Lorsque sa mère finit par lui dire que Marc avait trouvé un boulot correct, elle accepta de revenir aux Etats-Unis. Pour finir par découvrir que son jumeau possédait un diplôme de comptable et qu'il bossait dans l'ancienne boîte de son père qui possédait une succursale à Miami. Adalind ne fut pas enchantée à l'idée de savoir que Marc reprenait encore les traces de leur paternel... Mais pour garder un oeil sur lui, elle décida de partir elle aussi s'installer là-bas. Elle trouva rapidement un local et réussi à s'installer à son compte en temps que détective privé après avoir réussi à obtenir les licences nécessaires. Les premiers mois furent assez difficiles. Au début, elle devait avoir un petit boulot de serveuse pour subvenir à ses besoins. Son frère ne l'aidait pas, lui répétant toujours qu'il ne lui rendrait pas service et qu'elle devait se débrouiller seule. Quelque part elle comprenait, et d'une autre elle avait littéralement envie de lui coller son poing dans la figure. Après une année d'acharnement, elle finit par faire ses preuves. Aujourd'hui, elle est connue pour ses services efficaces et son ingéniosité pour résoudre les affaires qu'elle doit traiter. Elle ne se sent en sécurité qu'en ayant son arme non loin d'elle (elle possède d'ailleurs une licence également pour cela). Les liens avec son frère sont assez tendus mais elle espère que l'avenir sera plus clément et qu'elle pourra un jour retrouver ce qui les unissaient lorsqu'ils étaient enfants... Oui elle l'espère de tout son coeur...

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