Lyam & Aloysia

Chaque douleur est importante

Depuis plusieurs jours déjà, ma vie semblait s’être arrêtée. Je ne sortais plus que pour amener Anastasia chez son père. Et là encore, j’y allais avec la peur au ventre… Pourtant c’était Blake, le mec que j’avais aimé et à qui j’avais une totale confiance. Pourtant, j’étais apeurée par tous les mecs et tout ça à cause d’un seul qui avait osé me toucher… Voilà pourquoi je restais chez moi à broyer du noir sans pouvoir retourner à la patinoire. J’avais simplement prévenu mon partenaire en lui donnant une excuse bidon… Il n’avait pas cherché plus loin et intérieurement je le remerciai. Je me demandais bien comment j’allais pouvoir me remettre au travail. Oui, le patinage s’était tout ma vie mais… j’étais pour l’instant incapable d’imaginer partager, ne serait-ce que le plus minime porté existant, avec mon partenaire. Et j’étais encore moins capable d’imaginer de me retrouver dans la même pièce que le coach.

Anastasia me permettait de ne pas sombrer totalement. Elle arrivait même à me faire sourire parfois. C’était mon rayon de soleil, mon oxygène au quotidien. Oui, c’était probablement cliché mais c’était aussi très réel. Assis sur le tapis d’éveil de ma fille, je prenais le temps de jouer avec elle. Elle découvrait le monde et cela me fascinait. Ca me permettait même parfois d’oublier, ne serait que quelques instants ce que j’avais vécu… Mon téléphone me sortit de ma songerie. C’était un sms de Lyam qui me demandait de passer le voir. S’il était bloqué au lit, cela ne pouvait signifier qu’une chose : la douleur l’empêchait d’en sortir ; mais ça bien sûr il n’allait pas me dire. Il y a une semaine, j’aurais sauté directement dans ma voiture, mais là… c’était plus compliqué. Lyam possédait ma totale confiance et je savais qu’il était incapable de me faire le moindre mal mais pourtant… je mis 10 minutes à répondre à ce sms. Je ne pouvais pas me couper de tout à cause de ce qu’il m’était arrivé. « J’arrive. » écrivis-je avant de préparer Anastasia et de grimper dans la voiture.

Arrivée chez le jeune homme, je suivis ses recommandations et rentra directement chez lui non sans une once d’appréhension que je tentai de dissimuler au mieux. « Salut… je t’ai ramené quelques cookies que j’ai fait ce matin. Enfin, il y’en a une qui s’est servie en route. » dis-je en regardant Anastasia qui finissait son festin. « Comment ça va ? » lui demandais-je en lui tendant le paquet où se trouvait les cookies.

Lyam & Aloysia

Chaque douleur est importante

Me decider à me render chez mon ami Lyam m’avait bien pris 20 mins! J’avais envie de le voir mais sortir et qui plus est en présence d’un homme, restait encore très difficile. J’avais beau tenter d’ignorer ce qui m’était arrivé, les images me revenaient sans cesse et c’était en train de me tuait à petit feu… Je ne pouvais pas rester cloitrer dans mon appartement à entendre que j’aille mieux. Ce n’était pas n restant seule que j’irais mieux. Je le savais pour avoir déjà vécu la situation. Aller mieux signifiait vivre comme avant et rencontrer du monde. Je devais dépasser mes peurs et aller voir Lyam était déjà un premier pas vers la « guérison ».

Son sms m’indiquait que je devais rentrer directement chez lui. Signe qu’il était en « crise » et que la douleur l’empêchait de se mouvoir. Bien entendu, devant moi, il ne dirait rien. Ce mec était une force de la nature. Il encaissait tout sans jamais se plaindre. Du moins, il ne l’avait jamais fait devant moi.
Quoi qu’il en soit, j’étais arrivée chez lui, non sans une petite appréhension. Je lui avais apporté quelques gourmandises qu’Anastasia avait pris le temps de goûter avant. Je posai cette dernière près de Lyam et elle commença à jouer tranquillement avec un coussin. Comme quoi, pas besoin d’acheter des des jouets qui valent une fortune !

Je me renseignai sur l’état du jeune homme même si je me doutais déjà de sa réponse. « Tu as bien raison d’en profiter… Après on fait des gosses et on s’enferme dans un traintrain quotidien et là tu peux oublier les sorties. » plaisantais-je légèrement. Bizarrement cela faisait un bien fou de plaisanter sur des choses futiles. Enfin il y avait une part de vrai dans cette plaisanterie ! Personnellement cela devait bien faire 1 an et demi que je n’étais pas sortie dans un bar avec des amis. « Arrête ! Je me sens pas obligé de venir du tout. Si je viens, c’est que j’en ai envie. » souriais-je. Il devait probablement faire référence à mon temps de réponse.