Si quelques minutes auparavant la conversation se faisait normalement dans une bonne ambiance, ce n'était plus le cas. Elle ne savait pas quel était le message qu'il avait pu recevoir, mais elle savait ce que contenait le sien et ça lui était suffisant. Nightmare ou son cher amant ? Aucune idée, mais c'était forcément l'un des deux. Qui ça pourrait être d'autre sinon ? Personne ici ne connaissait quelque chose d'alarmant à son sujet, ou encore quelque chose qui pourrait la détruire, alors les possibilités sont vite restreintes. De base, Lyhanna avait déjà du mal à refuser des défis, mais là, elle n'avait pas vraiment le choix de faire ce qu'on lui demandait. Enfin si, elle avait le choix, mais c'était à ses risques et périls. La brunette savait que si elle ne faisait pas ce qu'il lui était demandé, elle s'exposait à un gros risque. En lisant ce message, elle avait perdu ses moyens, son cocon de survie s'était fracturé la mettant dans une zone d'inconfort. Elle savait que l'expéditeur de ce message avait la capacité de détruire tout ce qu'elle avait reconstruit, et c'était ça qui la rendait mal. Maintenant, elle allait passer ce séjour accompagnée de cette boule de stress qui s'était logé dans son ventre et qui ne la quittera pas avant au moins la fin de son séjour. Soufflant discrètement, elle revêtit son masque tout en passant légèrement sa main dans ses cheveux, geste qu'elle faisait souvent lorsqu'elle était énervée, ou encore stressée.

Lyhanna venait tout juste de réussir à passer au dessus de son message qu'elle vit Bellamy se lever du lit, ou plutôt essayer. Mais à peine s'était-il levé qu'il retomba au sol, comme si ses jambes ne pouvaient plus supporter son poids. Alors que celles-ci semblaient ne pas pouvoir s'arrêter de trembler, il prit un médicament de la boite qui tomba de sa poche, toujours sous le regard de la brune qui ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. Il s'était juste soulevé du lit et... Boum. Et bien qu'il affirma que ce n'était qu'une faiblesse, elle n'y croyait pas. Une faiblesse ce n'était pas ça, c'était forcément quelque de plus important qu'une simple faiblesse. Cependant, si il ne voulait pas qu'elle sache ce qu'il avait, elle le comprenait. Lyha était certes, une bonne oreille pour les autres, mais lorsqu'il s'agissait de parler d'elle, ça lui était insupportable. Elle n'aimait pas ça, elle était donc dans la capacité de comprendre ceux qui ne préfèraient pas parler de leur vie ainsi que de leurs problèmes. C'était un choix qu'elle ne pouvait que respecter. Si Bellamy voulait lui en parler, elle l'écouterait, mais si ce n'était pas le cas elle n'irait pas le forcer. « Hm, ça ne va pas fort en ce moment pour moi » avait-il commencé tout en semblant hésiter un peu. « Ce sont des crises, en fait. Ça commence par des tremblements, des faiblesses musculaires comme celle-là, et puis les symptômes deviennent plus forts, plus nombreux. Des insomnies, des nausées, des troubles psychiques. Enfin tout se déglingue » prononça-t-il avec un fin sourire triste que la brune lui rendit légèrement. « Je veux juste que, si jamais tu me vois dans cet état pendant la soirée, je voudrais que tu me donnes un médicament - j'ai toujours la boîte sur moi. Ça calme la crise pendant un moment » Lyhanna hocha la tête, comprenant donc la situation. Elle avait raison, ce n'était pas des faiblesses, mais bien des crises, ce qui était quand même de quelques degrés au dessus. Maintenant qu'elle savait ce que c'était exactement, elle savait aussi comment agir si ça devait arriver une autre fois sous ses yeux. Il fallait juste qu'elle prenne un médicament dans la boite qu'il avait toujours sur lui, et qu'elle le lui donne. C'était assez bénin comme geste, vu comme ça, et pourtant ça avait une certaine importance dans le cas présent. « Ça peut être vraiment grave si je fais une crise et que personne ne s'en occupe » avait-il fini par dire, brisant le petit silence qui s'était installé. La brunette chercha quelque peu ses mots, ne sachant pas vraiment quoi dire sur le coup. A vrai dire, elle ne savait jamais vraiment quoi dire dans ce genre de situation, ça lui demandait toujours un léger temps de réflexion pour choisir ce qu'il lui semblait être les bons mots. « Et bien c'est noté, si ça doit se reproduire devant mes yeux j'agirai. » avait-il dit sans être vraiment être sûre d'avoir utilisé les bons mots. Elle espérait néanmoins que la tournure de sa phrase ne soit pas trop mal choisie.