Une journée banale, comme les autres. Tu as peins un peu, mais surtout fais du social. Après tout dans la vie, tout n’est qu’une question de rencontre et d’arrangement. D’ailleurs, grâce au relation de ton chère papa, tu as réussi à avoir la galerie d’art qui est dans le sud de la ville pour une petite exposition de certaines de tes œuvres. Tu sais qu’elles plaisent bien, mais si tu pouvais en vendre un peu ça ne te ferais pas de mal non plus. Tu as toujours cette phobie d’être en manque d’argent, pourtant tu es loin de l’être. Enfin bon, pour fêter ça tu décides de sortir ce soir.

Tu te prépares, prends une douche, puis t’habilles. Tu sort une chemise grise de ton dressing ainsi qu’un beau pantalon noir. Celui qui mets si bien tes fesses en valeur. Qui sait, peut être que ce soir tu ramènera quelqu’un chez toi. Une fois coiffé, parfumé, tu prends ta veste et sors. Tu roules jusqu’au sud de la ville. Tu aurais bien aimé habiter plus au sud, mais ton charmant père a préféré t’avoir à l’œil et a acheter une villa pas si loin que ça de l’hôpital. Comme ça il peut surveiller tes agissements. Tu en es pleinement conscient mais tu t’en fiche, tu n’as rien à te reprocher pour l’instant. Enfin ce dont tu aurais à te reprocher, personne ne le sait encore et tu compte bien emporter ce secret dans ta tombe. Tu penses à toutes ces petites choses lorsque tu te rends compte que tu es déjà presque arrivé. Tant mieux.

Il est exactement 23 heures 30 lorsque tu arrives dans la boîte. La musique bat son plein et l’ambiance est bonne. La piste est déjà presque remplie. Tu te diriges vers le bar, reconnaît la barmaid et sort l’habituel « Comme d’habitude s’il te plaît. ». Faut dire aussi que tu viens souvent. Très souvent. Tu as toujours une bonne raison de venir, soit simplement te détendre, soit fêter quelque chose comme ce soir ou encore juste ramener quelqu’un dans ton lit. Une fois ton verre de whisky avalé rapidement, tu te lances sur la piste. Tu danses. Tu bouges même plutôt bien. Plusieurs femme te regardes, mais tu t’en fiche, tu ne manges pas de ce pain là toi. Non, toi tu as repérer ce beau blond au fond avec ses amis. Malheureusement il ne semble pas décidé à venir danser. C’est bien dommage.

Après un bon moment à bouger ton popotin, tu retourne au bar et commande un deuxième verre. Cette fois ci la chaise à côté de toi n’est plus vide. Il y a une fille, qui sirote une boisson. Tu ne la regarde qu’à moitié, déjà que tu ne la vois pas bien avec l’éclairage de la boîte, tu serais bien incapable de la décrire. Tu continues de boire et échanges quelques mots avec la barmaid, tu lui parles de ton exposition. Tu ne le montres pas vraiment car tu tiens à garder ton image mais au fond tu es excité comme un enfant qui attend le père Noël. Par pure politesse, car au fond t’en a rien à faire tu lui demande comment ça va elle et ce qu’elle a à raconter. Entre deux verres elle te parle de ses problèmes d’argent, de son gosses et tout ça. Sérieusement, si elle n’est pas capable de l’élever qu’elle n’en fasse pas et puis c’est réglé. Tu ne la plains pas vraiment pour ses problèmes, tu en a eu aussi et tu as très bien été capable de te débrouiller. Pour couper court à la conversation tu dis que tu retournes danser un peu. Avec les verres que tu as bu, tu te lèves un peu de façon bancale et  bouscule la fille qui est à côté de toi.

« Oups, excusez moi. »

Tu restes un peu debout, appuyé sur la chaise haute, le temps que le monde arrête de bouger autour de toi.