La soirée avait pris une tournure que je n'avais même pas envisagé. Cela avait débuté avec un SMS de la part de mon pote Prescott. Il organisait une fête chez lui et m'invitait à venir mettre un peu d'ambiance. Au départ, je n'étais pas bien certain d'y faire une apparition, mais je changeai d'idée au courant de la soirée. Je débarquai donc chez mon pote dans l'optique de ne rester que le temps d'une bière ou deux. Finalement les choses ne se déroulèrent pas comme je ne l'aurais cru. En revoyant plusieurs potes et à délirer avec eux, les heures filèrent sans que je ne me rende compte. Les femmes étaient belles également. Et bien vite, j'enchainai les consommations sans m'en rendre compte....un shooter par-ci, une bière par-là. Si ce n'était que cela. Non. La drogue fit également partie de ma soirée. Peut-être que le mélange n'avait pas fait bon ménage ce soir-là. Au fil des heures, je perdis complètement le contrôle de moi-même. Vous savez, le genre de blackout qui peut arriver ? C'était dans de rare occasion que j'arrivais à l'échapper de la sorte.

C'est beaucoup plus tard que je repris conscience. J'étais par terre, au pied d'un lit. Le crâne voulait me fendre en deux. Le plafond tournoyait légèrement. Je ne savais plus où j'étais. Je me relevai quelque peu, la bouche pâteuse et l'impression qu'un train m'était passer dessus. En étant assis, je constatai qu'il y avait un mec sur le lit. Il me disait pas grand chose. Comment j'avais pu atterrir ici avec lui ? Je l'ignorais totalement. À mon souvenir, j'étais chez Prescott, ce qui me laissait présager que cette chambre était chez lui. Pour le type endormi sur le lit, je ne savais pas trop ce qu'il foutait là. Puis, je réalisai qu'il portait mes fringues. Je jetai un oeil sur ce que je portais et ce n'était visiblement pas mes vêtements. Je me tins alors la tête...me demandant si c'était une blague de Prescott et sa bande. J'allai donc tenter de réveiller l'homme en question :

"Hey mec....lève-toi! Je sais pas pourquoi, mais t'as mes vêtements sur le dos". dis-je en ayant l'impression que ma tête allait toujours exploser.

Peut-être que lui pourrait me dire ce que nous avions fait la veille. Qui sait ?

Je ne savais vraiment pas ce que je foutais ici avec cet inconnu, mais en tout cas, il portait mes fringues. Et j'avais certainement les siens. C'était à ne rien y comprendre. Je tentai de réveillai le gars en question. Ce dernier semblait aussi perdu que moi et à le voir aller, il devait avoir fêté autant que moi la veille. Bien sûr il se demandait comme moi pourquoi nous avions terminé la soirée ici avec les vêtements de l'autre. L'inconnu fouilla ses poches...enfin les miennes pour en ressortir mon téléphone. Malheureusement, la pile était morte. Pas de chance. L'homme me le remit. Il me pointa alors mes poches...pour que je regarde. Il y avait effectivement un téléphone.

- Écoute je sais pas plus que toi comment on a atterri dans cette situation mais on va bien finir par trouver.. deux minutes tu veux.. dit-il en se relevant de peine et de misère.

Il avait du mal à gérer son mal de crâne, c'était évident. Il faut dire que moi aussi c'était quelque chose. Comme si le train m'était passé dessus. Pendant ce temps, je pouvais voir que le portable de cet inconnu fonctionnait. Il fallait voir ce que l'on pouvait avoir comme photos ou vidéos. J'étais pas trop à l'aise de fouiller le téléphone d'un homme que je ne connaissais. Enfin...que j'avais sans doute rencontré...mais la mémoire me faisait défaut. Je me mis alors à feuilleté les photos de la veille... c'était pas très chic. J'y étais...Putain...comment c'était possible de ne rien se rappeler. On me voyait même en train lécher les tétons de ce type. Mais qui diable avait pris ce genre de photo ? J'étais complètement débile ou quoi ? J'en avais assez vu... C'était bizarre... Normalement je faisais ce genre de conneries avec mes potes.

- Tiens.... je suis pas certain que tu veuilles voir tout ça. Mais ça explique en partie des tucs...

J'avais pas tout visionné, mais cela me donnait bien une idée. À croire qu'on nous avait drogué. Je n'avais pas de réponse pour le changement de vêtements. Je commençai donc à me déshabiller. Je voulais bien sûr ravoir mes fringues. L'inconnu me regarda étrangement....

- Je tiens quand même à ramener mes fringues...

Comment est-ce que je m'étais retrouvé dans une situation pareille? J'étais carrément dans le coltar comme on dit dans un endroit que je connaissais pas, avec un mec que je ne connaissais pas, habillé de ses fringues, avec une soirée derrière moi dont je ne me rappelais pas. J'aurais pu paniquer, hurler, crier au loup. Mais non. Je ne bougeais pas, devant ce mec qui lui par contre, semblait inquiet et le montrait. Je lui disais de regarder dans nos téléphones si y'avait pas des photos, pendant que j'émergeais. Impossible de faire autrement, j'avais la tête comme un ballon. Il me passait le téléphone, me disant que je ne voudrais sûrement pas voir ça. Je me frottais les yeux avant de poser les yeux sur la luminosité du téléphone qui me faisait mal, c'était flou. Il fallu un temps à mon cerveau pour rendre l'image claire. Je me redressais alors, c'est quoi ce bordel? Je le regardais alors, quand je sentais du mouvement. Il se mettait à se déshabiller. Ca avait eu le don de me réveiller, ça, par contre. J'avais les yeux écarquillés. Les photos, ce gars qui se déshabillait devant moi, c'était trop louche. Je me reculais un peu. que tu veuilles tes fringues mec je veux bien, mais par contre là avec les photos c'est très bizarre. dis-je passant mon regard de mon téléphone à ce gars à moitié poil. Ouai, en gros j'avais l'impression qu'il me pensait gay ou je sais pas quoi. on a sûrement consommé beaucoup de saleté hier mais c'est pas pour ces photos que je vais jeter ma dignité à la poubelle. Je vais bien retrouver une pièce vide où te rendre tes fringues sans que tu vois- ou revois qui sais- mon anatomie. Après ça je prenais appui sur le sol de ma main pour me lever. Je manquais de me casser le minois, je me rattrapais au mur. oh putin c'était pas du sucre ce qu'on a pris hier dis-je en riant légèrement. Lui, ça avait pas l'air de le faire rire en fait. oh ça va mec on est pas mort, tu en riras dans trois jours alors commence maintenant. dis-je en disparaissant dans le couloir. Je me déshabillais voyant personne et je prenais un truc qui trainait pour me cacher les parties et aller lui rendre. Je lui jetais en fermant un oeil pour pas le voir lui à poil et je prenais la boule de mes fringues. C'était dégueux je voulais les changer mais là, pas possible. Une fois changé, je revenais m'asseoir parce que ça tournait trop. Je galérais encore à m'asseoir mais une fois fait, je levais les yeux vers ce gars. Bon. On refait la soirée ici dans cet endroit glauque ou on sort se faire un bon café pour être déjà dans une meilleure ambiance et pouvoir en parler tranquille? proposais-je. J'avais juste trop envie d'un café quoi. Moi c'est Chad, by the way. ajoutais-je. Je savais même pas qui il était, ce gars à qui j'avais probablement léché les tétons ou que sais-je.

Je tendis mon téléphone à l'inconnu pour qu'il puisse constater les conneries que nous avions fait la veille. Je ne m'en rappelais pas du tout. C'était un truc de dingue tout de même. J'avais fêté un peu trop fort... Je n'aimais pas trop quand ça m'arrivait. Je le regrettais toujours. Je ne savais pas trop si ce gars était homo en plus... pas que j'avais quelque chose contre les homos...je faisais mes expériences, mais normalement c'était avec des filles que je terminais mes soirées. J'étais en train d'enlever ce qui ne m'appartenait pas quand le mec me dit que les photos étaient bien bizarre... Et bien, il n'était pas le seul pour tout dire.

On a sûrement consommé beaucoup de saleté hier mais c'est pas pour ces photos que je vais jeter ma dignité à la poubelle. Je vais bien retrouver une pièce vide où te rendre tes fringues sans que tu vois- ou revois qui sais- mon anatomie.
- Comme tu veux !

J'haussai des épaules. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait. J'étais pas du tout pudique pour ma part. Honnêtement, je m'en moquais bien de son pénis. C'était pas comme si j'avais joué dans des ligues de football ou de hockey. Les vestiaires regorgeaient de queues ambulantes. On finissait pas ne plus les voir. Le mec inconnu eu du mal à se lever. Il riait en disant que ce n'était pas du sucre qu'on avait pris, c'était certain. J'étais un peu confus sur la consommation en effet. Je me souvenais pour la cocaïne, mais pour le reste... c'était le néant.

- Oh ça va mec on est pas mort, tu en riras dans trois jours alors commence maintenant. dit-il en disparaissant dans le couloir.

Bien sûr que j'allais en rire....du moins des témoins nous ont sûrement vu de toute façon. Ils pourront sûrement nous en dire plus. Je terminai de me déshabiller complètement. C'était vraiment trop étrange de se retrouver avec les fringues de l'autre. Je me demandais bien ce qui était arrivé exactement. Nous nous échangeâmes à la va-vite nos vêtements. Puis le mec revint dans la chambre avec moi où il pris place pour s'asseoir. Il n'avait pas l'air très bien. Puis, il demanda si on sortait rapidement pour aller se prendre un café. Ma première réaction trouva un peu étrange sa proposition. J'avais qu'une envie : me doucher et retourner me coucher. Est-ce qu'il me draguait ? J'étais encore plus confus. Il se présenta par le fait même sous le prénom de Chad.

- Moi c'est Matt... on a effectivement eu une sale soirée pour ne pas se rappeler de rien. J'imagine que Prescott et ses potes pourront un peu nous en dire plus sur ce qui est arriver. C'est sûrement un de leur sale tour. Je serais pas surpris.

Je mis mon t-shirt pour finir. J'avais au moins récupéré mes fringues qui sentaient pas très frais d'ailleurs. On aurait dit qu'ils avaient trempés dans la bière toute la nuit. Génial. Je trouvai mon paquet de clopes sur le sol. Je le ramassai. Bon sang que mon mal de crâne me rappelait à quel point il fallait que je fasse attention aujourd'hui. Je n'allais pas du tout être productif. Encore heureux que je ne travaillais pas.

- J'ai pris le métro pour venir ici. Si y'a un café près d'ici, on s'en ramasse un...c'est tout.

J'avais quand même une bonne marche à faire avant d'aller à la première station de métro. Chad semblait d'accord pour ça. Il semblait être venu également avec l'aide de ses jambes. Nous quittâmes la chambre. C'était le silence radio. En passant par le salon, il y avait des gens par terre et sur les canapés qui dormaient. C'était le gros bordel dans la place. Prescott allait mettre des jours pour tout ranger. Nous filâmes rapidement jusqu'à l'extérieur.

- Nous sommes pas les seuls à avoir perdu des bouts on dirait, dis-je avant de m'allumer une clope. T'en veut une ? demandai-je en lui offrant.