Depuis que c'était fini avec Noah, elle était dans une espèce de transe non définie, un truc étrange, comme une transition qui ne semblait pas vouloir passer. Elle s'était plongée dans le boulot, évidemment, parce qu'elle n'avait plus rien d'autre à faire de ses journées. Elle s'était replongée dans un tas de trucs à l'hôtel, avait décidé de changer certaines choses et de reprendre en main ce qu'elle avait un peu mis de côté ces derniers mois. Elle s'était sérieusement penchée sur son nouveau projet dans la mode et sa marque de lingerie, aussi. Et évidemment, elle s'était reconcentrée dans son autre job, celui qui lui provoquait les poussées d'adrénaline dont elle avait tant besoin. Durant les mois passés avec Noah, elle avait clairement ralenti le rythme, n'avait jamais cessé de bosser, mais avait fait en sorte de ne pas partir pendant trop longtemps, par exemple, histoire de concilier sa vie privée et sa vie professionnelle. Maintenant, elle se rattrapait. Elle venait d'ailleurs de rentrer d'un petit weekend à Cuba, un peu fatiguée, mais elle avait pu dormir dans l'avion et n'avait donc pas sommeil. Il n'était pas tard, la soirée débutait à peine et il faisait encore jour. Anteynara ne comptait peut-être pas dormir, mais elle ne sortirait pas non plus ce soir, ayant envie de se poser tranquillement chez elle. Elle avait déjà perdu une dizaine de minutes à câliner Pégase qui lui avait sauté dessus dès qu'elle avait passé la porte, puis elle avait abandonné sa valise ouverte sur le sol de sa chambre. Son Beretta posé sur la table de chevet, elle avait commencé à sortir ses fringues pour les ranger dans les placards, tombant nez-à-nez plusieurs fois avec quelques affaires de Noah. Quel bordel. Puis, abandonnant finalement son rangement et se disant que ça serait pour plus tard, elle alla prendre une douche. Antey était à peine sortie de là, cheveux trempés et une serviette autour de son corps, qu'on sonna à sa porte. Elle n'attendait personne, à vrai dire, et lorsqu'elle traversa la villa pour aller à la porte, elle jeta un oeil vers le flingue toujours posé près de celle-ci, au cas où. Seulement, en regardant dans le judas, elle reconnut Noah. « Rodriguez. » fit-elle, une fois la porte ouverte, avec un petit sourire en coin à la fois joueur et tendre. « Qu'est-ce que j'peux faire pour toi ? » elle demanda, tout en ouvrant totalement la porte pour le laisser entrer.

Evidemment, il fallait qu'il débarque juste au moment où elle sortait de la douche, il fallait que ce soit lui qui sonne à sa porte alors qu'elle se trimballait avec rien d'autre sur elle qu'un simple drap de bain. C'était typique. Enfin, bref, elle lui ouvrit tout de même, alors qu'elle aurait pu faire semblant de ne pas être là et l'ignorer tout simplement. Ces derniers temps, reprendre sa vie de célibataire, ça avait eu quelque chose de plaisant de par la liberté qu'elle avait retrouvée, mais évidemment, Noah lui manquait. Elle ne l'avait pas oublié au moment où elle était sortie de chez lui, c'était évident, et elle avait bien conscience du fait que ça ne passerait pas si rapidement. Leur relation n'avait pas été aussi brève qu'on aurait pu le penser. Ils avaient été amis, ou quelque chose dans ce genre, longtemps avant de former un couple, et Noah avait pris tout son temps pour se glisser sous sa chair et s'immiscer dans sa vie. L'en chasser allait être difficile, et peut-être bien que ce n'était pas dans ses plans, peut-être qu'idéalement, elle voudrait toujours l'avoir là, un peu comme avant. Mais elle était trop fière pour admettre ce genre de choses, et lorsqu'elle ouvrit, elle l'accueillit avec un sourire un peu joueur, comme si ça ne lui faisait rien, comme si rien ne s'était passé, ou presque. Elle ouvrit la porte, le laissa entrer pour refermer derrière lui. Bah en fait je cherche mon iPod, j’aurais pas laisser mon sac de sport bleu chez toi ? il demanda, et elle ne savait pas ce qu'il regardait mais il semblait éviter son visage. Non, elle savait exactement quel était son souci et premièrement elle avait pensé ne pas en jouer, mais là, c'était presque tentant, ça la démangeait. Non, c'était définitivement une mauvaise idée de jouer à ça. « Euh, peut-être » elle répondit simplement avant de passer devant lui pour ouvrir le chemin jusqu'à sa chambre. Tout était encore en désordre, ses affaires étalées par-ci par-là, la valise ouverte au sol, quelques fringues sur le lit, le flingue sur la table de chevet. « Uhm c'est un peu le bordel, j'viens de rentrer. » elle dit, tout en baladant son regard sur la pièce. Ce foutu sac lui disait quelque chose mais elle ne savait pas où elle avait pu le mettre. Evidemment, les affaires de Noah avaient fini par devenir encombrantes, et elle avait pris soin de pousser tout ça dans différents coins de la pièce pour libérer son espace vital. Puis, elle repensa au lit, se baissa en lui offrant une vue assez privilégiée sur son cul, jeta un oeil et attrapa d'une main le sac pour le tirer hors de là. Et voilà, il avait trouvé son sac. Un silence légèrement peu confortable s'installa, parce que c'était peut-être le moment pour lui de s'en aller, ou pas. Anteynara n'était pas familière avec ce genre de situations, ne connaissait pas trop les codes de conduite. Elle n'allait quand même pas le foutre dehors. Elle ouvrit la bouche pour lui demander s'il comptait aussi embarquer le reste de ses trucs, mais se retint. « Euh. Ca va sinon ? » elle demanda, à court d'idées.

Noah venait de se pointer chez elle pour venir chercher son ipod, qu'il aurait soi-disant oublié ici dans un sac de sport. Antey le laissa donc entrer et lui ouvrit le chemin jusqu'à sa chambre où elle pensait avoir vu ce foutu sac. Evidemment, elle ne savait plus ce qu'elle en avait fait. Au bout de quelques jours, le bordel de Noah était devenu encombrant, et elle avait donc poussé ou rangé ses affaires à différents endroits de la pièce pour reprendre possession de sa chambre. J’peux repasser plus tard si tu veux. T'étais partie pour le taf ? il dit, alors qu'elle s'excusait vaguement pour le désordre. Elle secoua et hocha la tête en même temps, un geste un peu bizarre qui ne voulait rien dire, puis décida de parler. « Ouaip, j'avais un job de quelques jours. Mais ça va, tu déranges pas » fit-elle en fouillant un peu. Au final, elle se pencha pour regarder sous le lit, et trouva le sac qu'elle lui tendit. Le jeune homme la remercia, et jeta un oeil dans le sac. Bon bah non il est pas ici non plus... y'a juste une paire de basket et un t-shirt. Tu l'aurais pas vu ailleurs ? Elle le fixa un instant, c'était idiot comme question. Si elle avait vu son ipod ailleurs, elle le lui aurait dit de suite au lieu de l'aider à trouver ce sac. « Euh. Non. » Mais quelle éloquence, Anteynara. Elle ne savait pas quoi lui dire, de toute façon. Son ipod n'était peut-être pas chez elle ? Elle ne savait pas, et pour combler le silence étrange, elle demanda s'il allait bien. Ca s’passe… et toi ? il dit. Ce n'était pas une réponse très convaincante, rien de quoi sourire en tous cas. « Ca va... bien » elle répondit maladroitement, incertaine, lui adressant un sourire. « Bon, ton ipod. J'sais pas où il est, j'ai foutu des trucs à toi dans ce tiroir, c'est peut-être avec » elle dit en désignant le tiroir d'un signe de la main. Elle y avait mis tout un tas de petites affaires qui étaient à lui. « Je reviens, tu peux regarder dedans » elle dit avant de retourner dans la salle de bain et de revenir en culotte et débardeur, ce qui lui servait de pyjama, en fait. « Alors ? » elle interrogea en se plaçant à côté de lui, face au tiroir, peut-être un peu plus proche que nécessaire, question d'habitude.

Elle sortit le fameux sac de sous son lit, et voilà, c'était réglé, Noah pouvait partir et elle allait pouvoir continuer ce qu'elle était en train de faire avant qu'il vienne la perturber. Sauf que l'ipod n'était pas dans le sac, évidemment. C'était surement le destin qui s'acharnait. Ce n'était même pas qu'elle ne voulait pas le voir, mais plutôt que tout ça était franchement gênant, qu'ils n'avaient pas l'air de savoir quoi se dire, et que si c'était pour être embarrassée comme ça, elle préférait être seule et productive. N'empêche qu'il lui avait un peu manqué quand même, ça n'avait pas été tout à fait facile, ces derniers temps. Mais elle réalisait aussi que sa présence pouvait être une très mauvaise chose. Elle lui lança finalement qu'elle ne savait pas où était son ipod, mais qu'il pouvait chercher dans le tiroir qu'elle lui montra, avant de retourner dans la salle de bains. Elle enfila ce qui lui servait de pyjama et revint, se postant à côté de lui devant ce tiroir, sa main frôlant presque celle de Noah. Non pas là, non plus, il doit sûrement être quelque part dans mon bordel à moi, je chercherais mieux plus tard. il dit, avant de se tourner vers elle. « Mmh mmh » qu'elle approuva simplement, réalisant soudain qu'il était vraiment tout proche, à quelques centimètres d'elle. Et c'était une mauvaise idée. Il s'approcha encore, elle sentit ses lèvres frôler juste un peu les siennes, et c'était toujours une aussi mauvaise idée. Elle recula instinctivement, sans bouger plus que le buste et la partie haute de son corps, juste quelques centimètres. Qu'est-ce qu'il foutait ? Son regard fit un ou deux aller-retours entre les lèvres de Noah et ses yeux, puis elle s'avança rapidement pour l'embrasser. C'était animal, ça dura une seconde, juste un baiser brutal comme si elle avait peur de se brûler, puis elle reculait à nouveau. Est-ce que c'était une bonne idée ? Après tout, il suffisait juste qu'elle soit claire avec elle-même. Eux deux c'était fini, il n'y avait plus de couple, d'histoire d'amour, de vie à deux. Mais il était là et il avait l'air d'avoir envie, et elle aussi, peut-être bien. Elle prit sa décision avec son pragmatisme naturel, et décida de se ruer sur ses lèvres l'instant d'après. C'était loin d'être beau ou mignon, alors qu'elle attaquait ses lèvres, le reculait pour le plaquer violemment contre le mur. Ses dents prirent possession des lèvres de Noah, puis sa langue se fraya un passage à l'intérieur de sa bouche. Il y avait quelque chose d'excitant à tout ça, l'impression de se retrouver près d'un an en arrière, quand ils s'envoyaient en l'air sans rien se devoir, le fait de se le taper juste pour s'amuser. C'était puissant, comme une montée d'adrénaline. Elle le bouffait, simplement parce qu'elle le pouvait, pour qu'il comprenne comment ça allait se passer. Tandis que sa main droite le tenait fermement contre le mur, la gauche alla se foutre sur son sexe, par-dessus son pantalon, la paume bien contre celui-ci et le sentant gonfler. Elle exerça une pression, juste parce qu'elle pouvait, puis mit fin au baiser une fois qu'elle considéra que c'était suffisant. Anteynara recula ses lèvres sans pour autant lâcher Noah, penchant la tête un peu sur le côté en le regardant. « Alors, ta queue a pas l'air d'avoir visité beaucoup de chattes ces derniers temps ? » elle lui lança, le visage froid, et c'était plus une constatation qu'une question. Serrant à nouveau sa main au-dessus de son sexe, elle sourit. « T'inquiètes, on va rattraper le temps perdu » elle annonça avant de reprendre le baiser là où elle l'avait laissé, toujours aussi sauvage, aussi dévorant, tandis que sa main le caressait de manière à l'exciter toujours davantage, histoire qu'il soit bien frustré, coincé là dans son jean. Elle comptait clairement s'amuser.

Revenue de la salle de bain, changée et les cheveux à moitié secs, elle retrouva Noah devant le tiroir et il lui annonça qu'il n'avait pas trouvé son ipod ici non plus. Elle n'avait pas la moindre idée de là où il pouvait se trouver. Surement pas chez elle, au final. Mais elle ne perdit pas plus de temps à penser à ça, puisque Noah se tourna vers elle, et la proximité entre eux était loin d'être innocente. La tension était palpable, et le moment resta ainsi, suspendu. Il approcha ses lèvres, effleura celles d'Anteynara, et elle se recula d'abord, comme par réflexe, parce que non, ils n'étaient pas censés faire ça. Mais l'envie était là, malgré tout, et elle s'avança rapidement pour lui arracher un baiser. Puis elle se recula tout aussi rapidement qu'avant et prit quelques secondes, juste pour être sûre, décider que c'était la bonne chose à faire. Ce n'était peut-être pas clair pour lui, mais elle s'en foutait au final. C'était clair pour elle, et elle mit de côté tous ses doutes pour le plaquer violemment contre le mur et reprendre là où elle s'était arrêtée, une main pressant son sexe, ses dents lui déchirant les lèvres avant de glisser sa langue dans la bouche du jeune homme. Elle s'en détacha pour lui claquer une remarque dans la face. J’savais pas que j’étais obligé d’aller sauter la première venue après ton départ. Et Antey le regarda pendant quelques secondes sans réagir, sans expression, avant de sourire vaguement et de lui assurer qu'ils allaient rattraper le temps perdu. Puis elle reprit là où elle s'était arrêtée, sa main reprenant ses caresses. Il ne tarda pas à y mettre du sien, répondant au baiser et posant ses mains sur elle pour la prendre sous les cuisses et aller la foutre sur le lit. De la main qui n'était pas collée à son sexe, elle poussa les valises et sacs histoire d'avoir tout le lit rien que pour eux. Elle resta silencieuse lorsqu'il se mit à caresser son intimité, mais l'effet était là. Mais il lui en faudrait plus, et être coincée là entre lui et le lit ne lui convenait pas. Elle mordit un peu plus fort ses lèvres, et s'il y avait subitement un petit goût de sang, ce n'était pas son problème, puis sa main libre attrapa le menton de Noah pour le détacher d'elle, son autre main appuyant sur sa queue. Elle le repoussa brutalement pour le manoeuvrer, le pousser et lui grimper dessus après avoir inversé leurs positions. Antey attrapa les deux mains de Noah sans lui laisser une seconde de répis, et maintint les deux poignets du jeune homme au-dessus de sa tête avec sa main droite, pendant que la gauche lui tenait fermement la tête. Elle redescendait pour l'embrasser, et baissait son bassin aligné avec celui de Noah. Son intimité entra en contact avec son sexe toujours couvert, et tout en l'embrassant sauvagement, elle commença à se frotter à lui, l'excitant au maximum et se faisant gémir elle-même. Puis, lorsqu'elle estima que c'était assez, elle se recula sans rien dire, se leva et se planta à côté du lit. « Déshabille toi. » elle dit, simplement, mais sans lui laisser trop le choix.