help, i need somebody.

jake ft, joe.

« Qu'est-c'que t'as à m'regarder toi pov' cloche?! » Titubant dans les rues de Miami mon joint dans une main, une bouteille de tequila dans l'autre, j'étais complètement perchée. C'était en fin de journée, la nuit allait se lever dans quelques minutes et la fraîcheur de fin d'hiver était fortement présente, mais je n'étais vêtue que d'un jean et d'un débardeur. « Hello from the otheeeer siiiide... » Chantant à tue-tête à gorge déployée, je regardais méchamment les gens et même les enfants qui rencontraient mon regard. D'ailleurs, une mère de famille se baladait avec son mioche d'environ neuf ans, un sourire sadique se formait sur mes lèvres. « Tu veux tirer un peu mon chou? » D'une voix mal assurée, je lui tandis mon joint alors que la mère de famille tirait son enfant vers elle, m'insultant au passage. « Oh toi ta gueule! » Hurlais-je en son encontre. « De toute façon ça sera le futur de ton gosse, vieille bique. » Alors qu'elle était déjà loin, j'avais dis ces mots d'un ton calme. Finissant mon joint, je bus quelques gorgée de ma bouteille alors que le monde tournait autour de moi. « Et on abaisse les rideaux... » Dis-je juste avant de m'étaler par terre comme une merde, les yeux fermés, mi consciente. J'entendis les voix d'une foule se mettre autour de moi alors qu'un homme leur disait de dégager. Il tentait même de me réveiller, alors d'un coup sec, j'ouvrais les yeux pour me dégager de l'emprise de l'homme inconnu. « Vas-y lâches moi toi, tu veux quoi. » Je me relevais difficilement mais retombais directement le cul par terre. Mon regard rencontra celui de l'homme qui avait tenté de me réveiller alors qu'un sourire amusé s'afficha sur mes lèvres lorsque je vis son uniforme de policier. « Oh, t'es un chippendales, toi? Vas-y déshabille toi, fais moi ton show! » Je riais comme une névrosée alors que je laissais tomber ma bouteille par terre, se brisant en plusieurs morceaux. « Oh non, ma bouteille... » Je soupirais alors que mon corps était toujours au sol, et mon regard scrutait les habitants qui passaient devant moi, non sans me lâcher de mauvais regards ou même des regards de pitié.

help, i need somebody.

jake ft, joe.

Ne voulant pas être emmenée au poste de police, je me débattais comme je pouvais lorsqu'il essayait de me relever. « Non.. Nan! J'veux pas aller là bas, lâches moi et vas jouer aux billes! AAAH! » Hurlais-je tandis que le policier me regardait énervé, haussant le ton pour me dire d'arrêter mes conneries. « Mais j'fais de mal à personne, pourquoi vous les arrêtez pas eux, ils arrêtent pas de m'regarder! » Je soupirais de désespoir lorsqu'il réussi à me lever pour m'emmener dans la voiture. La tête contre la vitre, je regardais la vie des gens au dehors de la voiture, chantant à tue-tête des musiques des années 80'. « Tin tin tin tin, Another one bites the dust! Tin tin tin tin, Another one bites the duuust! HEY, I'm gonna get you too, another one bites the dust! » Arrivant au poste de police, je me laissais entraîner et attendais mon sort, avec une tête de coupable, sentant sa sentence arriver. « Monsieur le policier, c'est quand que j'peux sortir? » Demandais-je, ayant du mal à aligner une phrase correctement.

hj:

help, i need somebody.

jake ft, joe.

Je n'aimais pas les postes de polices. Je haïssais ça, j'avais toujours peur qu'ils m'enferment en prison pendant une durée indéterminée, me laisser croupir dans ces cellules qui n'étaient pas aussi grande qu'un chiotte. Malgré l'alcool dans mon sang, j'essayais de paraître assurée et surtout coopérative. Peut-être qu'il me laissera sortir aussi rapidement qu'il a réussi à me ramener là. Grimaçant lorsqu'il laissait tomber mon dossier sur la table, je savais d'avance qu'il n'était pas tout blanc entre l'alcool, la drogue et quelques bagarres assez violentes. « Mais c'est que j'ai rien fais moi. J'ai rien à faire ici j'aimerai que tu m'appelles un Uber, parce qu'un taxi c'est la merde, ils font que parler, raconter leur vie. J'aimerai rentrer chez moi et dormir. » Je soupire tandis que mes paroles sortaient de ma bouche sans que je puisse pour autant l'empêcher. C'était comme s'il n'y avait pas de filtre entre mon cerveau et mes cordes vocales. Même si en temps normal je n'avais pas de filtre, là c'était bien pire. Me redressant sur ma chaise pour poser mon coude sur la table et m'y affaler dessus, je regardais l'homme de loi. « Bon, on joue au jeu des questions? Je commence. Z'êtes célibataire? Vous avez un numéro? T'as l'air d'avoir chaud sous cet uniforme, montres moi tes muscles. » Confondant les vous et les tu, je commençais aussi à dire un peu n'importe quoi. Mais à vrai dire, tout ce que je désirais le plus au monde était de rentrer chez moi pour pioncer pendant de très longues heures.

help, i need somebody.

jake ft, joe.

Je n'étais pas dans mon élément ici, j'avais toujours peur qu'ils trouvent quelque chose à mon sujet qui pourrait me faire enfermer. Alors autant être honnête, j'étais tout bonnement entrain de me chier dessus à l'instant précis, commençant à suer. Mais évidemment, je ne laissais rien paraître, mon taux d'alcoolémie était bien trop élevé pour qu'ils puissent se douter de quoi que ce soit. « Un danger pour les autres? » Je me mis à éclater de rire sans réelles raisons. « Je suis juste un danger pour moi-même monsieur, promis. » Calmant mon rire, je regardais dans le vide pendant de longues minutes, attendant ma sentence. D'un coup, je sursautais sur ma chaise, regardant le flic, étonné de me voir agir ainsi sans raisons. « Eh j'ai une blague... » Commençais-je, tanguant sur ma chaise. « C'est un mec qui rentre dans un café et qui dit "Salut c'est moi!" Et là, tout le monde explose de rire parce qu... Parce qu'en fait, c'était pas lui!! » J'explosais de rire de façon peu élégante, faisant parfois même le bruit du cochon avec mon nez sans pouvoir le contrôler. Le taux d'alcool que j'avais dans le sang me faisait dire des choses que je n'aurai jamais pensé dire dans mon état normal. « Et un chien qui n'a pas de pattes, comment on l'appelle? » Une fois dans mon délire, j'avais beaucoup de mal à m'arrêter. « Bah on l'appelle pas, on va le chercher! » M'exclamais-je dans un nouvel éclat de rire. Soyons honnête, je serai à la place du flic, j'aurai tiré une balle dans la tête à cette personnes pas marrante pour un sous. Mon moi profond commençait à le plaindre d'être tombé sur une comique dans mon genre.

help, i need somebody.

jake ft, joe.

Franchement, si je n'avais pas été aussi saoule et défoncée jamais je n'aurai imaginer sortir des blagues aussi pourri les unes que les autres. J'aurai même entendu quelqu'un le dire à ma place, il est clair que je l'aurai frappé de toutes mes forces pour qu'il puisse se la fermer. Pourtant, mon côté sociable et étrangement drôle n'était pas mon comportement habituel. Il m'arrivait, rarement mais ça pouvait arriver que je sois ainsi, mais la plupart du temps j'étais plus du genre dépressive, insociable, encore pire que je ne le suis déjà avec peut-être même des tendances violentes. Je n'en suis pas sûre puisque le lendemain, je ne me souviens de pratiquement rien. Les grosses lignes quoi. Et apparemment, mes blagues ne fient pas marrer le policier en question qui me regardait comme si je sortais d'un hôpital psychiatrique. Ouais, je pouvais avoir l'habitude de finir dans les postes de polices et j'avais toujours cette appréhension, cette boule au ventre et ses sueurs froides. Pour mon casier loin d'être vierge, c'était surtout à cause de mon alcoolisme, que j'exploitais dehors plutôt que confinée chez moi. Ainsi que pour ma consommation de drogue. Mais la drogue que je prend, c'est uniquement de l'herbe que ce soit beuh, cannabis, marijuana, tout ce truc là. C'était déjà beaucoup mais je considérais ça comme de la drogue douce. Le reste n'était pas trop mon truc, encore heureux car je pourrais facilement finir dans un caniveau. Mais c'est vrai qu'à mon adolescence, je volais souvent pour pouvoir soit m'habiller convenablement ou alors fumer des clopes. Je volais des trucs cons, mais qui me servait. Et je n'ai jamais réellement regretté. Alors que ce flic me disait qu'il fallait que je me repose, prenant même ses paroles à l'acte pour se lever et se rapprocher de moi, je reculais assez violemment faisant traîner la chaise à plusieurs mètres de lui, changeant de comportement. « Ne m'touchez pas! Vous êtes personne pour me dire quoi faire! » Hurlais-je sans réellement m'en rendre compte. « J'veux rentrer chez moi et pioncer! J'vais pas passer ma nuit dans une putain de cellule dégueulasse! » Je me levais mais fut prise tout à coup de nausée. Le mélange d'alcool et de drogue, ainsi que le stress et la fatigue n'était pas bon pour moi. Courant rapidement vers la petite poubelle qui se trouvait à côté de son bureau, je me mis à vomir longuement à l'intérieur. Me redressant ensuite pour m'essuyer la bouche avec mon t-shirt, je regardais le policier l'air désolé pour moi. Et je l'étais tout autant que lui. J'étais sûre et certaine que si ce qui me servait de parents n'avaient pas été de pures drogués alcooliques sans éducation à me donner, j'aurai plutôt bien fini. Et plus ça allait, plus je devenais comme eux, et plus le désespoir venait frapper à ma porte.