Des semaines. Des semaines s’étaient écoulés depuis la disparition d’Amylia.  Alysse et Hadès cherchaient sans cesse des réponses et même si les méthodes de cet homme ne l’enchantaient pas elle avouait qu’il savait y faire. Il lui avait dit de lui faire confiance et qu’il fallait qu’elle le laisse faire. Mais elle se sentait alors impuissante. Seule chez elle, elle tournait en rond, ne dormant presque plus. Pour oublier, elle sortait le soir et se mettait dans des états improbables dignes d’elle lorsqu’elle était encore jeune. Mais ainsi, lorsque la nuit tombait, elle pouvait s’échapper de sa réalité tortueuse et oublier l’espace de quelques heures jusqu’au réveil ou la réalité prenait le dessus. Elle se réveilla ce matin-là avec une mal de crâne énorme, comme toujours. Elle prit un cachet et se rendit alors sous la douche, le regard vide et soupirant simplement. Elle ne pleurait plus, elle n’en avait plus la force. Elle s’était durcit. Ce n’était pas en continuant de pleurer toutes les larmes de son corps qu’elle avancerait. Une part d’elle continuait à garder espoir. Mais plus les jours passaient... plus l’idée de ne jamais revoir sa fille se frayait un chemin dans son esprit.  

La matinée passa. Alysse resta dans son bureau à travailler afin de s’occuper l’esprit. Elle ne mangea pas, oubliant encore une fois le repas du midi. Elle se contenta de boire du café. Elle avait perdu du poids, se joues s’étant creusées. Elle répondit à plusieurs mails et fit de la paperasse avant de s’étirer et de sortir de son bureau. Elle se mit alors à marcher dans sa maison, évitant la chambre de sa fille. Elle se rendit jusqu’au salon et alluma la télévision, laissant les clips vidéo en fond sonore, le silence la pesant un peu trop. Puis elle sortit dans son jardin, à l’arrière, afin de fumer une cigarette, assise sur un fauteuil de son salon de jardin. Le soleil réchauffait sa peau frêle. Elle portait un short en toile légère de couleur brique avec un top léger couleur crème, légèrement ample et un peu nacrée avec un col en V décolleté dans le dos où se trouvait quelques broderies. Ses cheveux étaient détachés, ondulant un peu et ayant beaucoup poussés. Ils tombaient dans son dos et devant son visage doucement alors que son visage épuisé ne montrait aucune marque de maquillage. Elle entendit alors, au loin, des bruits de pas qui venaient de devant la maison. La sonnette de l’entrée... Fronçant les sourcils, elle écrasa sa cigarette et prit sa tasse de café pour rentrer dans la maison.

Lorsqu’elle arriva à l’une de ses fenêtres, tirant légèrement le rideau blanc, elle reconnut aussitôt la silouette s’approchant. Lukas... son cœur se serra subitement dans sa poitrine alors que son regard évoqua la surprise. Elle ne s’y attendait clairement pas. Des images de leur dernière rencontre apparurent dans son esprit et un frisson parcouru sa nuque tandis qu’elle sentit une décharge électrique lui prendre le ventre. Elle oublia un instant de respirer et lorsque la voix de l’homme s’éleva dehors, elle recula, lâchant le rideau. Elle fit quelques pas en arrière, main sur la poitrine et ne sut pas quoi faire. Que voulait-il ? Voulait-il la mettre sur le fait accompli face à ses actes ? Depuis qu’elle l’avait repoussé, elle ne lui avait plus donné de nouveau. Alysse avait eu peur. Elle avait paniqué. Elle ne voulait plus ressentir ce qu’elle avait commencé à ressentir dans cette grange. Car cela allait au-delà d’un simple plaisir charnel. Oui... elle avait pris peur. Et comme elle le faisait toujours... elle avait fui. Lâchement. Alysse tout crachée.

La voix de Lukas s'éleva de nouveau. Il était au courant pour Amy et à ses mots, la jeune femme sentit son cœur se serrer et saigner. Elle se posa devant sa porte, voyant le reflet de l’homme derrière celle-ci. Puis, tendant la main, elle ouvrit enfin, le faisant sursauter alors qu’il s’apprêtait à sonner de nouveau. Elle poussa un soupire, s’étant retenu de respirer jusqu’alors. Elle le regarda, son cœur battant alors plus fort et elle l’écouta, son regard vide et épuisée posé sur lui : “Je pensais que tu allais me laisser dehors” dit-il alors avec un sourire qui fit fondre la jeune femme. Elle s’en voulait de ressentir cela au vus des circonstances... mais il était là... en face d’elle. Et elle ne pouvait nier ce qu’elle ressentait et cette peur qui l’assaillait de nouveau. La suite de ses mots fit baisser les yeux de la blonde qui marqua une pause. Elle releva alors les yeux vers lui et se décala pour le laisser passer. Elle ferma la porte derrière lui et lorsqu’il se tourna, juste là, face à elle... elle ne sut pas quoi dire. Tant d’émotion se bousculaient dans son esprit et son cœur qu’elle crut qu’elle allait exploser. Elle avait envie de sauter dans ses bras, de se laisser à pleurer et de lui dire comme elle était désolée. Lui dire qu’elle avait besoin de lui. Qu'elle avait été bête de le rayer de sa vie alors qu’elle se sentait si bien avec lui. Mais elle n’arrivait pas... elle était trop vide et cela faisait des semaines qu’elle s’était conditionner à être ce bloc de pierre.

Elle ouvrit la bouche, prête à parler. Elle voulait lui dire tant de chose...mais rien ne voulut sortir. Elle ferma la bouche, soupirant et regardant le sol et lorsqu’elle releva les yeux elle l’invita à la suivre jusqu’à la cuisine, toujours sans un mot : “tu veux un café...?” dit-elle alors d’une voix plutôt neutre et basse. Elle lui tourna le dos, profitant de se répits pour souffler, fermant fort les paupières comme pour reprendre contenance. Elle servit alors deux tasses, posant sur l’îlot centrale le sucre et le lait avec un assiette contenant des cookies fait maison. Elle cuisinait beaucoup, même si elle ne mangeait plus grand-chose. Puis le silence surplomba l’espace... elle savait qu’il attendait des réponses tandis qu’elle tenait sa tasse, regardant le café qui se trouvait à l’intérieur. Elle sentait son regard poser sur elle. Elle savait qu’il attendait des réponses... mais en avait-elle la force... elle serra ses mains entourant le réceptacle chaud... c’était trop dur... trop dur. Sur le plan de travail de marbre noir, une larme tomba alors... puis une deuxième. Elle releva alors ses yeux emplis de larme sur l’homme en face d’elle qui la rendait alors si vulnérable et sa voix se fit suppliante... plaintive : “Je t’en prie...” fit elle alors, sanglotant : “Je t’en prie ne me regarde pas comme ça... je...” elle baissa de nouveau les yeux et s’emporta alors dans un sanglot, se recroquevillant sur elle-même, serrant de plus en plus ses mains autour de sa tasse, debout devant son plan de travail, ses jambes tremblants alors elle renifla et releva ses yeux vers lui : “Lukas...” soupira-t-elle son nom : “Je... je suis tellement désolée...” fit-elle alors avant de plonger son visage dans ses mains... elle inspira alors. Elle ne voulait pas penser... elle ne voulait pas souffrir. Elle ne voulait plus penser à sa fille. Elle ne voulait pas revivre ses sentiments qu’elle avait ressentit pour lui... elle se sentait submergée.

Elle était tellement vulnérable et à fleur de peau depuis quelques semaines. Mais pouvait-on la blâmer... sa fille était introuvable et même si Hadès Snow faisait tout le nécessaire pour la retrouver avec les forces de l’ordre... la maman perdait chaque jour un peu plus la flamme... Cette espoir qu’Amylia aille bien et qu’elle soit en sécurité quelque part.… mais elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. C’était une mère. Donc, lorsque Lukas passa le pas de la porte de chez elle, Alysse ne put contenir ses émotions bien longtemps. Le revoir après ce qu’elle avait fait... après sa lâcheté ordinaire... elle ressentie en plus de tout le reste une culpabilité énorme. Elle n’avait jamais voulu faire de mal à Lukas. Elle tenait à lui bien plus qu’elle ne saurait l’imaginer. Mais elle avait eu peur... comme à chaque fois que ses sentiments venaient prendre le dessus sur sa raison. Elle avait tant souffert par amour... elle avait tant été déçu et elle avait tant perdue... qu’elle ne voulait plus laisser aucun homme l’approcher. Elle ne voulait pas prendre le risque de souffrir de nouveau. Qu'on vienne arracher son cœur pour simplement le briser avant de le remettre en place. Même si elle connaissait Lukas depuis de nombreuses années... ses stigmates étaient bien trop présents encore. Donc lorsqu’il lui demandant pourquoi elle s’excusait et si elle s’excusait de pleurer, elle secoua négativement la tête et répondit dans un sanglot : “N-nnon... d-désolée de t-t-tout...” fit-elle en essuyant ses joues alors qu’il vint la prendre dans ses bras doucement. Ses mots... ses paroles... tout cela vint la percuter en plein cœur et celle-ci se sentit bien juste là, dans les bras de celui qu’elle connaissait tant. Lukas était probablement son plus vieil ami à Miami... et dans la vie en général. Il vint prendre le visage de la blonde entre ses mains, essuyant les larmes qui coulait et la blonde vint plonger son regard meurtri dans le sien, sanglotant alors. Elle ferma les yeux, prenant une grande inspiration alors qu’il retourna s’asseoir, lui demandant plus de détail. Alysse prit un court instant pour se ressaisir et essuyant ses joues avec la manche de son gilet. Elle passa ensuite sa main sur son visage en remontant dans ses cheveux grossièrement coiffés : “Tout est allé si vite...” soupira-t-elle en regardant devant elle, tenant sa tasse de nouveau entre ses deux mains. La blonde releva son regard vers Lukas... ses yeux étaient rouges, gonflés...: “Il n’y pas grand-chose à raconter... je devais aller la chercher à l’aéroport comme chaque Week-end. Mais elle n’est jamais arrivée... et depuis je n’ai plus de nouvelle. Son téléphone est mort et... je suis impuissante. Je ne sais pas par où commencé mon esprit se perd. Je prie contact avec un détective réputé de la vie... Hadès Snow. J’ignore si tu vois qui il est” elle leva les yeux au ciel. Snow avait sa réputation par ses méthodes peu conventionnelle et surtout son goût prononcer pour la luxure et les femmes. Elle poussa un soupire en buvant son café et se leva alors : “Prenons l’air tu veux bien ?” dit-elle en l’invitant à se rendre dans le jardin à l’arrière, donnant sur la forêt juste derrière par un chemin. Elle se posa sur les marches de sa terrasse, regardant devant elle et frissonnant un peu. Elle resta un instant le regard dans le vide : “Je suis désolée pour le Texas...” fit-elle enfin, le regard toujours dans le vide, les yeux encore humides de larmes... : “Je suis... fatiguée de souffrir Lukas...” une larme, silencieuse... vint couler sur sa joues alors que sa voix semblait comme se perdre dans un écho : “... je ne voulais pas te faire de mal...” elle releva alors son regard vers lui : “Je tiens à toi..” fit-elle alors, le visage perdue.

Dans la cuisine, l’atmosphère était pesante. J’étais légèrement blessé que mon amie ne se soit pas tournée vers moi lorsque sa fille avait disparue. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait laissé un malaise s’installer entre nous non plus. Je lui demandai de me raconter ce qu’il s’était passé. Après-tout, je n’avais comme infos que ce que la presse avait bien voulut donner. L’histoire pourrait être bien plus compliquée qu’il n’y paraissait. La blondinette relata les faits avec émotions. Elle devait arriver en avion mais Alysse ne l’avait jamais vu apparaitre sur le tarmac. Amylia avait tout simplement disparue. Une prise de contact avec un détective alors était prise afin de mener des recherches mais cela n’avait pour l’instant rien donner de concret. Je ne pouvais imaginer l’angoisse constante qu’elle devait porter en elle. « Je ne le connais pas non, mais je pense que tu as du choisir un bon. J’ai un ami détective également, je peux lui demander de l’aide. Je le connais bien et il est très sérieux dans son travail. » lui dis-je en pensant à Edward. Peut-être pourrait-il l’aider à trouver quelques pistes que l’autre détective n’avait pas encore envisagé. Alysse me proposa de prendre l’air. J’hochai la tête et la suivit à l’extérieur avec ma tasse de café dans ma main gauche. Je m’assis à ses côtés sur les marches de la terrasse, un silence s’installant doucement entre nous. Mon amie s’excusa pour le Texas. Je secouai la tête. Alors qu’elle levait les yeux vers moi je vis que ceux-ci étaient remplit de larmes. Mon cœur se brisa en moi. Je passai un bras autour de ses épaules. « Cesse de t’excuser, c’est pas grave … » C’était pas comme si c’était le premier râteau de ma vie que je me prenais, pensais-je pour moi-même. Certes j’en avais pas eu tant que ça car je n’avais globalement pas eu tant de conquêtes dans ma vie, mais je m’en remettrais. Et puis ce serait sans doute pas le dernier ! Alysse me dit qu’elle en avait marre de souffrir et qu’elle ne voulait pas me faire de mal. « Ça va … » commençai-je alors qu’elle ajoutait tenir à moi. Mon cœur se serra dans ma poitrine en entendant ces mots. Je déposai un baiser sur son front. J’avais envie de bien plus avec Alysse mais j’avais très bien compris qu’elle n’en était pas prête. J’avais tenté au Texas et je m’étais fait refouler. De plus, ce n’était pas le moment, je ne voulais pas profiter de son mal-être et de sa vulnérabilité pour obtenir ce que je désirais. C’était pas bien. « Je tiens beaucoup à toi aussi, Alysse. Je ne t’en veux pas. Tu m’avais dit ne pas vouloir une histoire avec un homme et je suis passé outre. Je serais bien con de t’en vouloir. » Mon regard se perdit devant moi, alors que ma joue se collait tendrement à la sienne. Je passai une main dans ses cheveux et joua machinalement avec quelques mèches. « La priorité pour le moment c’est pas ce que je veux moi. La priorité c’est de retrouvé ta fille et de la ramener à la maison saine et sauve. » Tant que sa fille ne serait pas retrouvée Alysse ne serait pas objective dans les décisions qu’elle prendrait et je ne voulais pas qu’elle me tombe dans les bras sur un moment de faiblesse. Je le voulais parce qu’elle m’aurait choisis sans avoir été influencée par quoi que ce soit qu’elle-même. Un autre moment de silence s’installa alors que je me perdais doucement dans le fil de mes pensées. Je revins à la réalité et questionna mon amie. « Est-ce que vous avez des pistes ? Quelqu’un qui aurait voulut du mal à Amylia ? » Peut-être que tout simplement c’était juste un dingue qui avait jeté son dévolu sur la jeune fillette sans la connaitre. J’espérais juste que ce dingue ne la toucherait pas … Ce genre de type me dégoutait au plus haut point. Comment pouvait-on enlever un enfant et le garder enfermer chez soi ? Ou bien c’était peut-être une femme dérangée … Ça pouvait être n’importe qui. Les apparences étaient souvent bien trompeuses. Je descendis ma main qui était lové dans ses cheveux dans le bas de son dos et le lui caressai doucement. J’espérais que cette histoire allait se terminait rapidement. Je voyais bien tout le mal que cela lui faisait et je n’aimais franchement pas ça. « Je veux que tu puisses compter sur moi d’accord ? Si tu as besoin de quoi que ce soit, que ce soit au beau milieu de la journée, ou de la nuit tu m’appelles ! Je suis ton ami Alysse et je veux pas que tu m’écartes de ce que tu traverses. » Je croisai son regard et insista largement pour qu’elle comprenne que j’étais plus que sérieux. Elle avait besoin de soutien plus que jamais et je pouvais être se soutient.

Elle secoua négativement la tête lorsqu’il lui proposa l’aide d’un ami à lui. Elle ne voulait pas se perdre avec autant de noms et surtout elle s’en sortait comme elle pouvait et même si ce Snow avait de sale manière... une grande part d’elle lui faisait confiance. Et elle se rendit compte alors que l’homme qu’elle avait en face d’elle était une personne chère à son cœur qu’elle avait encore une fois rejeté par peur de s’engager sur un chemin qu’elle ne contrôlerait pas. Elle perdit ses moyens et s’excusa encore et encore pour enfin se calmer. Elle proposa de prendre l’air. La douceur de l’air serait agréable pour elle et l’aiderait à se remettre les idées en place. Lorsqu’ils se posèrent sur les marches de la terrasse, alysse inspira profondément et sortit des excuses tout naturellement, ses yeux étant encore emplis de larmes. Lorsqu’elle croisa son regard, il entoura son bras sécurisant autour de ses épaules et elle put sentir la chaleur de ce contact réchauffer son cœur.

Malgré tout elle s’expliqua et fini par réussir à dire qu’elle tenait à lui. Il embrassa son front et elle ferma les paupières à ce contact. Elle était heureuse qu’il soit auprès de lui. Qu'elle ne soit pas seule. Alysse ne se rendait pas compte à quel point être seule trop longtemps était néfaste pour elle... mais cette peur de souffrir et de devenir dépendante affective la terrifiait qu’elle fît encore et toujours les mêmes erreurs. Ce qu’il dit ensuite lui fait mal dans un sens car elle ressent la déception dans sa voix... les sentiments qu’il avait pour elle étaient-ils donc si sincères et si importants pour qu’il puisse vouloir d’autre chose avec elle ? Pourquoi avait-elle ainsi peur...? Elle connaissait Lukas depuis l’enfance et pourtant elle n’arrivait pas à le voir ainsi mais toujours comme un homme. Mais ces mots firent battre son cœur, apportant une chaleur qui avait le don de la terrifier.

Il lui demanda alors s’ils avaient des pistes et elle se contenta de hausser les épaules. Depuis les fois où elle avait hurlé sur pas mal de gens, le type qu’elle avait engagé lui avait interdit de se mêler de cela et elle se retrouvait donc sans aucune nouvelle si ce n’était un message de temps à autre : “Je suis impuissante face à tout cela... je n’ai aucune idée de qui aurait pu faire une chose pareille. Les parents adoptifs d’Amy étaient des gens adorables semblait-il... et de mon côté je ne connais personne qui voudrait me faire du mal...” elle sentit alors les larmes venir monter de nouveaux à ses yeux et elle tourna son visage vers lui, sa voix se faisant plaintive et sanglotant : “hein … ? P-pourquoi on voudrait me faire du mal... pourquoi ?” fit-elle avant de renifler et essuyer ses larmes. Elle secoua un peu la tête, levant les yeux vers le ciel afin de contrôler son sanglot, ne voulant pas encore une fois perdre la face... après tout cela ne changerait en rien la situation.

Sa main descendit dans son dos et ses caresses lui permirent de se détendre un peu plus tandis qu’elle posa un instant sa tête sur son épaule. Puis elle écoute ses mots, le regard droit devant elle en sentant malgré elle un fin sourire se dessiner sur ses lèvres. Ne pas se sentir seule durant cette épreuve lui procurait bien plus de bénéfice qu’elle ne l’aurait pensé : “d’accord... merci Lukas...” murmura-t-elle en fermant les paupières un court instant. Elle se redressa alors et tourna son visage vers lui... tout ce qu’il venait de dire restait là, en elle, comme un écho, une marque ne pouvant s’effacer. Un instant qui resterait graver dans l’éternité de ses souvenirs. La blonde resta un moment à le regarder ainsi, ses genoux proches de sa poitrine, ses bras les entourant.

“Quand...” commença-t-elle alors, sans réellement réfléchir mais cherchant ses mots malgré tout : “quand tu disais... que l’important ce n’est pas ce que tu veux...” continua-t-elle dans un souffle, avant de pencher sa tête sur le côté : “que voulais-tu dire par là... ?” fit-elle enfin en ne comprenant pas réellement elle-même le sens de sa question. Elle vit alors au visage de Lukas qu’elle avait peut-être commis une erreur en posant cette question, clignant vivement des paupières elle se leva alors, ne sachant que faire des mains et tapotant son jean elle secoua la tête : “Laisse tomber c’est stupide comme question... je... bref...” elle était totalement perdue, épuisée, troublée. Plus rien n’allait et malgré tout... ce qu’il avait dit restait en supent dans son esprit. Ce qu’Alysse ignorait cependant, c’était qu’une voiture de police venait de se garer juste devant chez elle... sans qu’ils ne puissent encore entendre quoi que ce soit...

Alysse n’avait apparemment pas beaucoup plus de pistes sur l’enlèvement de sa fille. Elle ne voyait vraiment pas qui aurait pu vouloir lui faire une telle chose. Finalement la seule supposition qui me venait en tête était qu’Amylia se soit faite enlevée par un cinglé … Mais je gardai cela pour moi. Mon amie n’avait pas besoin que j’en rajoute une couche. Cette idée lui était sans doute déjà passé par la tête. « Je ne sais pas Alysse. Mais je suis persuadé qu’on finira par la retrouver. » J’essayais de la réconforter comme je pouvais, même si je savais pertinemment que la seule chose qui lui remonterait le moral serait d’avoir sa fille à ses côtés. Mais pour le moment c’est tout ce que je pouvais faire. Je me sentais tellement impuissant face à la détresse de la jeune femme. Et puis, soudain, elle me demanda ce que j’avais bien voulut entendre lorsque j’avais dit que ce que je voulais n’importait pas. Je la regardai un peu surprise, ne m’attendant pas à ce que mes propos reviennent dans la conversation. Elle se leva bien vite et essaya d’effacer cette question qu’elle venait de poser. Toujours assis, je la regardai faire quelques pas devant moi. « Je voulais dire que … » J’eu un moment d’hésitation. N’avait-elle réellement pas compris mes propos ou bien voulait être certaine de ce qu’elle avait entendu et compris ? « Je parlais … des sentiments que j’ai pour toi … Avec ce qu’il s’est passé au Texas, tu te doutes que j’ai des sentiments pour toi non ? » Peut-être avait-elle simplement cru que je voulais juste coucher avec elle, une histoire sans lendemain. Peut-être était-ce pour ça qu’elle m’avait repoussé ? C’était pas quelque chose qui m’était venu à l’esprit mais en y repensant peut-être … qui sait … Pour moi, il avait toujours été clair que mon amie avait connaissance de ce que je ressentais pour elle. C’était là depuis bien longtemps, en moi, et ça ne m’avais jamais quitté. Je posai mes mains sur le bord de la marche sur laquelle j’étais assis, le regard fixé sur la demoiselle. C’était pas le moment d’ouvrir mon cœur, je le savais, mais Alysse m’avait lancé sur ce sujet alors … « J’aimerais parfois que tu me vois plus que comme un ami. Depuis qu’on est gamins y a ce truc entre nous, tu le sais aussi bien que moi. On a jamais le bon timing et encore aujourd’hui c’est sûrement pas le moment de parler de ça. » Alors que je m’apprêtais à me lever pour m’approcher d’Alysse, à la porte d’entrée retentit la sonnette. Surpris je questionnai la jeune femme : « Tu attends quelqu’un ? »