(#)Sujet: Time to say goodbye | Mar 25 Aoû - 13:52
Time to say goodbye
James Mayer & Elisha Parker
Le soleil ne s'est pas levé ce matin, comme s'il s'apparentait à un signe d'une vie tumultueuse, mais finalement peu heureuse. Mes yeux observent cette foule, ces visages venus rendre un dernier hommage à cette femme que beaucoup ont adulé. Ils défilent, nombreux, apportant leu soutien, par un simple geste de la main ou un regard qui se veut réconfortant. Je ne trouve cependant pas la force de pleurer, malgré tout les efforts que je peux y mettre. Cela signifie t-il pour autant que cela m'indiffère? Probablement pas, pourtant, cette femme qui se laisse emporter par l'émotion à mes côtés durant le discours du pasteur vient à m'en faire douter. Immobile, je viens à me demander dans un moment de lucidité qui sont ces gens, si ce n'est des personnes de la haute société? Mon regard analyse dans un moment de panique ces visages, ces nombreux visages autour de moi, n'en reconnaissant pas un seul. Pas un seul membre de la famille pour venir honorer sa mémoire, si ce n'est moi, et mon père, avec ce regard vide, sans expression. Elle a réussi sa vie, elle a brillé professionnellement, mais finalement, qui pouvait réellement prétendre la connaître? Est ce que seulement l'un d'eux connaissait notre relation conflictuelle? Cette double vie menée par mon père durant des années? Je suis ses traces. Obsédée par ma carrière, je suis exactement le même chemin, je m'enferme dans le même moule, je deviens elle. Et qu'est ce que je fous là? Mon palpitant me joue des tours, et pourtant, je croise son regard, comme s'il était tout droit sorti de mon imagination. Une volonté de me sentir épaulé ou de me rappeler que contrairement à elle, tout ce que j'ai pu vivre était bien réel, que je n'ai pas joué. Le temps suspendu, cette envie de m’effondrer, moi qui n'y suis pas parvenue depuis mon retour dans cette ville. James. Mon coeur se resserre, mais je ne peux me laisser aller, je dois me reprendre. Je redresse la tête face à ce cercueil, entouré de sa plus belle couronne de fleurs.
La cérémonie se déroule sans encombrement, et certains éprouvent le besoin de venir me présenter leurs condoléances, tandis que la foule se dissipe. Un sourire en guise de remerciement, face à cet homme, dont je n'ai pas retenu le prénom. Et James se tient là, à quelques mètres, le dernier à ne pas suivre le chemin pour regagner son quotidien. Quelques pas précipités pour venir me blottir contre lui, démontrant une réaction bien plus vive que celle que j'ai pu montrer ces dernières minutes. J'ai cette boule dans la gorge,et pourtant, c'est à cet instant précis que je me sens en sécurité. Je lui suis reconnaissante d'être là. Vraiment. Et parviens à lui chuchoter un sincère "merci" lorsqu'une larme vient perler sur ma joue et abattre sur son épaule. Je me libère de son emprise, observant désormais le tombeau. "C'est pas dans ces circonstances que j'aurai imaginé des retrouvailles." avouais-je avec une voix posée. Je me pince les lèvres, replongeant mon regard dans le sien, comme si nous nous étions quittés la veille. "Qu'est ce que tu fais là?"
Janvier 2020
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(#)Sujet: Re: Time to say goodbye | Mar 25 Aoû - 17:30
Time to say goodbye
James Mayer & Elisha Parker
Janvier 2020, New-York.
La vie à NY est quelque peu différente de celle de Miami. Mon départ a été bénéfique pour Logan et moi, mon petit bonhomme semble épanouie et voir Aloysia et sa cousine autant qu’il le souhaite le rend heureux, de plus Joy nous a rejoint pour un épanouissement total.
Je suis installé sur la terrasse d’un café après avoir déposer Logan à l’école et comme chaque matin je fais semblant de lire le journal posé sur la table en attendant que ma boisson chaude arrive à moi. Mon coeur se serre lorsqu’un nom m’interpelle dans la page des décès. Ce n’est pas un nom qu’il est possible d’oublier, surtout dans mon cas. Non pas par son nom de grande avocate réputée mais plutôt pour la plus belle chose qu’elle ait fait dans sa vie. Sa fille. Si je peux retenir quelque chose de cette femme, ce n’est pas sa réussite mais bien Elisha qui a été l’amour de ma vie. Le plus beau, le plus s’insère, le plus magique, le plus passionné, le véritable amour mais à la fois le plus destructeur.
Quelques jours sont passés depuis cette annonce et aujourd’hui est le jour de l’enterrement. J’hésite encore alors que l’heure approche. Ai-je le droit d’y assister ? Ai-je ma place auprès de tous ces gens attristés par ce départ qui, pour moi est soudain ? Tant de questions, sans réponses. Je noue ma cravate avant d’enfiler mes chaussures. Je n’aime pas ce genre d’endroit, personne n’aime ça et cette ambiance qui va y régner va sans doute être forte. Je ne l’ai pas beaucoup connue, peu rencontré mais mon avis est partagé sur cette femme. Je me rends donc sur les lieux, sachant d’avance que je vais y croiser Elisha, que je n’ai pas vu depuis un an, je crois que cette rencontre qui me tord l’estomac. J’ai peur de la retrouver, j’ai peur de découvrir dans quel état d’esprit elle va être lors de l’enterrement de sa propre mère. Je reste à l’écart, ne voulant pas me faire remarquer mais j’ai facilement repéré la silhouette de cette brune au regard envoûtant. La cérémonie se déroule, dans le calme, certains pleure, d’autre se montre de marbre. Des gens très classes, des confrères sûrement, des gens du métier, j’examine la situation, les regards et les mimiques de chacun, restant pour autant bien en arrière, pour ne pas qu’on me pose de questions indiscrètes. Je ne sais pas si ma venue est encore une bonne idée. Les gens commencent à s’éparpiller tandis que certains restent encore sur le cercueil, priant certainement de leur côté. J’ai bien envie de me faufiler dans la masse pour partir mais à quoi aurait servi ma venue si ce n’est pour soutenir Elisha ? Alors je reste, immobile jusqu’à ce qu’elle découvre que je suis là. Toujours la. Mon cœur se serre et s’emballe à la fois. Drôle de sensation. Je prends une grande inspiration alors que son corps s’avance vers le mien, rapidement et sans mots. Les bras l’enlacent, relâchant un long souffle après avoir bloqué ma respiration pendant quelque secondes. Finalement, je n’aurai voulu être nul part aujourd’hui, qu’à ce ses côtés dans ce jour si particulier. "merci" il n’en fallait pas plus pour que je sache que c’était la meilleure solution d’être là, d’être resté. Évidemment, mon réconfort se ressert autour de son corps, retrouvant son l’odeur, son parfum et sa voix inoubliable. Nos corps se détachent instinctivement après quelques secondes. Ma main vient caresser sa joue légèrement humide par les larmes et un léger sourire s’affiche sur mon visage. "C'est pas dans ces circonstances que j'aurai imaginé des retrouvailles." Je grimace, légèrement en observant autour de nous. C’est vrai qu’il y a mieux comme lieu pour des retrouvailles. « C’est la vie.. » et c’était vrai. Malheureusement, et même si j’aurai préféré un milieu de fois là retrouver ailleurs et pas dans ce cimetière mais malheureusement, la vie est faite ainsi. "Qu'est ce que tu fais là?" Mon regard à attraper le sien, retrouvant comme une habitude et une certaine sérénité. « J’ai pensé que tu aurais besoin d’une tête connue parmi tous ces inconnus... » j’avais pour souvenir qu’elle n’était pas spécialement proche de sa mère et que leur relation était plutôt compliquée. « Peut-être même un peu de réconfort pour te changer les idées... » nous nous étions pourtant pas très bien quittés la dernière fois mais, j’étais là et c’était le plus important.
Janvier 2020
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(#)Sujet: Re: Time to say goodbye | Dim 25 Oct - 9:39
Time to say goodbye
James Mayer & Elisha Parker
Perdre un proche n'a jamais été chose facile, perdre cet être qui a assisté à votre arrivée sur terre, vos premiers pas, votre remise de diplôme l'est encore moins... J'aimerais pouvoir prétendre aujourd'hui ne garder que de bons souvenirs de notre relation, mais je n'y arrive pas. La mort permet souvent de relativiser, mais les mots échangés et les actes eux restent... ma mère n'était pas un être parfait. Peut-être est-elle parvenue à donner cette image à de nombreux confrères, mais pour moi, elle n'a pas exceller dans son rôle de mère, et c'est probablement pour cette raison sur je me refuse à former une quelconque famille à l'heure actuelle. Elle a gâché dès le départ les chances que je puisse élever cet enfant, elle est parvenue à briser mes rêves, voulant probablement que ma carrière soit l'élément principal de ma vie. Et elle a gagné. Je ne peux m'empêcher d'y penser en observant ce portrait d'elle, placé sur un chevalet en bois. Je suis là, mais finalement, qui se trouve à mes côtés pour partager ma peine? Qui peut pouvoir prétendre me connaître réellement et de trouver toujours près de moi à l'heure actuelle? J'ai toujours souhaité m'éloigner de ce qu'elle est,et il faudra cet événement pour réaliser que malgré mes valeurs, je suis entrain de suivre les même pas qu'elle... J'ai toutes ces images, ces sortes de clichés qui me viennent à l'esprit, de bons moments, de moins bons aussi.. et je ne parviens pas à savoir si j'éprouve des regrets à l'heure actuelle. Qu'aurais-je pu faire pour effacer l'ombre de cette culpabilité qui tente de se frayer un chemin? Apercevoir James parviendra à apaiser mes mots,mais surtout contretemps toutes ces idées noires que je dessine malgré moi. Il est là. Peu importe ce que je lui ai fais endurer, peu importe la distance entre nous,par sa présence, il démontre qu'il a encore assez d'attachement et de respect à mon égard pour oser venir me soutenir, dans cet endroit qui est pourtant loin d'être si accueillant. J'attends la fin de la cérémonie pour venir le saluer et surtout le remercier. Une étreinte sincère, qui s'exprime encore plus face au visage que j'ose exposer uniquement face à lui, celui de la faiblesse. Je déteste pleurer, encore plus face à autrui, mais malheureusement, mes émotions se jouent de moi présentement, et je ne parviens même pas à donner un sens à ses larmes qui viennent inonder mon regard. "C'est la vie". Je déglutis difficilement, me retenant de lui faire remarquer combien la vie craint, de façon générale... c'est vrai, nous nous efforçons à livrer la meilleure version de nous-même en ce monde, mais dans quel but? Nous finirons tous six pieds sous terre, quoiqu'il se passe. Je lui demande ensuite la raison de sa présence. Je la devine pourtant, mais peut-être ai-je seulement besoin de l'entendre. Et sa réponse fait apparaître un doux sourire sur mon visage, reconnaissante qu'il oublie toutes ces tensions passées pour m'apporter son soutien. Mon regard se fige à nouveau sur ce portrait, alors qu'il poursuit. " J'ai passé toute ma vie à vouloir la fuir, et voilà que je l'accompagne pour ces derniers moments de vie... c'est d'un grotesque" fis-je remarquer. Hypocrite vous pensez? Sans aucun doute...
Janvier 2020
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(#)Sujet: Re: Time to say goodbye | Dim 25 Oct - 15:01
James& Elisha
TIME TO SAY GOODBYE
Quelqu’un a dit un jour que la mort n’est pas la pire chose dans la vie : le pire, c’est pour ceux qui restent après avoir perdu quelqu’un. Je pense que cette supposition est vraie, surtout quand j’observe tous ces gens pleurer la disparition de cette renommé avocate. Elle semblait appréciée, respectée et enfournée, pourtant, je gardais un souvenir négatif de cette personne. Je n’ai pas la prétention d’avoir connu cette femme, mais à travers Elisha, j’ai compris à quel point elle avait fait du mal à sa petite fille. Je ne suis donc pas ici pour pleurer la défunte, je ne suis pas non plus ici pour faire un discours pleins d’éloges. Si je suis à cet enterrement, c’est pour la femme qui a rendu ma vie meilleure en y étant rentré, pour celle qui a un sourire magique, un sourire qui a de supers pouvoirs, un sourire qui rend tout meilleur, qui donne l’impression d’être en sécurité immédiatement.
La cérémonie se déroule dans le calme, le respect et les larmes, mais un seul n’a pas de larmes le long des ses joues : celui de sa propre fille. La rancoeur semble toujours guider ses émotions. C’est une fois la foule éparpillée que je retrouve dans un silence lourd de sens Elisha, après ces mois séparés, je ne regrette pas d’être là. Je sais au plus profond de moi qu’elle avait besoin de ça. De cette proximité, de cet échappatoire pour craquer. Son regard est troublé par les larmes, mon cœur se sert davantage. « T’as le droit de craquer tu sais. » lâchais-je dans un calme démesuré, alors que ma main vient caresser sa joue pour essuyer la goutte salée qui se trace son chemin. Il n’y a pas besoin de mots entre nous, j’ai l’impression de ressentir tout ce qu’elle traverse. " J'ai passé toute ma vie à vouloir la fuir, et voilà que je l'accompagne pour ces derniers moments de vie... c'est d'un grotesque" je secoue la tête négativement, voulant lui retirer cette idée de la tête. « Au contraire, ça n’a rien de grotesque, ça prouve juste que tu n’es pas elle, que tu n’es pas comme elle. Parce que tu as un cœur Elisha et ça vaut tout l’or du monde ça. » annonçais-je avec un doux sourire, fixant ses yeux avec certitude.