Let Him go Le métier était compliqué. Rempli de choses qu'on ne voulait pas faire. Laisser des animaux à leur maîtres alors qu'ils étaient malades mais que ceux qui les possédaient n'avaient plus les moyens. Piqué des animaux qui souffraient trop pour rester vivant, mais qui ne méritaient pas un tel sort. Mais c'était moindre comparé à la satisfaction de sauver des centaines de petites boules de poils. Ce n'était rien comparé à cette envie de faire le bien, de les aider, de les chérir et de rassurer leur maîtres.
Le stage se terminant bientôt je me sentais un peu nostalgique de ce cabinet. Mais mes études prenaient un tournant et allaient bientôt se finir. Et ça c'était le gros point positif des choses. Ce jour là j'avais commencé tôt bien sûr, mais toutes les consultations étaient assez banales et donc je n'avais pas de cas grave qui nécessitaient une intervention que je ne pouvais effectuer. J'avais l'impression d'être déjà diplomée, et j'aurai aimé que ça le reste. Malheureusement l'arrivée d'une urgence changea toute ma journée, la rendant beaucoup moins joyeuse et pénible à supporter.
Lorsqu'il entra dans la clinique, je le reconnu très vite. Ce chien, cet homme. Ce désarroi qui se lisait sur son visage, cette tristesse, cette colère qu'il avait ressenti lorsqu'il avait appris pour la maladie de son chien. Cette journée semblait être la dernière, celle qu'on avait tant redouté. Rapidement, n'ayant pas beaucoup de clients, il pu entrer dans la salle. Je constatais bien vite l'était du chien et regardait son maître. " Je suppose que.. vous savez son état. J'étais compatissante, et ce genre de choses m'affectaient plus qu'elles ne le devaient.
(#)Sujet: Re: Let him go Ft Noah | Mar 3 Oct - 12:49
Ce soir, je passais la soirée chez moi tranquillement, j’avais un peu de bricolage à faire dans le garage, mais rien de bien passionnant. Bien sûr Rincon était à mes côtés, il avait quasiment plus de force, mais il ne me lâchait pas d’une semelle, comme s’il avait peur que ce soit moi qui m’en aille. Bref, le voir comme ça de jour en jour me tuait, c’était comme mon gamin. Alors que j’étais en train de visser une étagère, Rincon se mit à tousser, puis vomir, mais genre beaucoup vomir, je lâchais alors tout ce que j’avais dans les mains et fonçais vers lui. Il avait du mal à respirer, du moins quand il le faisait, ça faisait un drôle de bruit. – Non non non mon pote, pas ce soir… Lançais-je alors en cherchant mon portable sur l’établi dans le garage, il fallait que j’appelle la vétérinaire pour lui dire de venir au plus vite, mais impossible de mettre la main sur le numéro. Tant pis. Il ne me reste plus qu’une solution l’emmener. Je le portais alors doucement après l’avoir enroulé dans une couverture, il tremblait tellement, je ne l’avais jamais vu comme ça. Je le posais délicatement dans la voiture et fonçais à la clinique vétérinaire en espérant qu’elle soit encore ouverte à 23 heures passée. Lorsque je passais les portes avec Rincon dans les bras, elle était là et elle comprit rapidement que c’était urgent. Elle l’emmena dans une sale pour l’examiner après que je lui ai expliquer qu’il s’était mis à vomir d’un coup comme ça. « Je suppose que… vous savez son état. » me dit-elle alors la voix pleine de compassion. Je hochais la tête pour lui dire que je comprenais. – est-ce que je pourrais rester avec lui le temps que le produit fasse son effet ? Lui demandais-je en regardant Rincon qui peinait pour respirer. Je savais que c’était LE soir, qu’on devrait le piquer pour abréger ses souffrances, mais est-ce que le produit prendra du temps ou non j’en sais rien, mais quoi qu’il en soit, je resterais jusqu’au bout. J’attrapais mon portable pour envoyer un message à Anteynara, la prévenir que c’était le fameux soir. Elle tenait beaucoup à lui aussi, elle avait le droit de savoir.
Invité
Invité
(#)Sujet: Re: Let him go Ft Noah | Jeu 5 Oct - 22:48
Let Him go J'aurai peut être du partir, quand mon patron m'avait dit que je n'avais pas à resté si longtemps aujourd'hui. J'étais normalement de garde jusqu'à minuit mais il connaissait ma situation et trouvait cela inhumain de me faire travailler si tard pour un salaire de misère. Car il avait la décence de me donner un peu d'argent. C'était sûrement le meilleur patron qu'on pouvait avoir. Mais le soir la clinique était calme et je prenais mon temps pour m'occuper de ceux qui restaient avec nous. L'attente d'un nouveau propriétaire, les petits miraculés, ceux qui attendaient leur maîtres le lendemain guéri, ou stérilisé, et ceux en observation. Il y en avait tant et si peu à la fois. Peu qu'on pouvait surveiller, car on savait que certaines personnes les laissaient simplement mourir seule. Ici on s'en occupait, et il n'était pas rare de nous voir avec un gros chien sur les bras, parce qu'il était devenu trop envahissant.
Mais ce soir là j'aurai peut être du partir. Seulement cet homme avec son chien m'avait marqué et quand je les vis, même si c'était pour le pire, je fus soulagée de pouvoir l'assister. Ce n'était pas ce que j'aimais faire. Je n'avais euthanasié qu'un seul autre animal à ce jour. Et ça avait été le jour le plus difficile de ma vie. Mais le lendemain, mon patron m'avait donné ce très bon conseil. "penser à l'animal, et non à nos peines. " J'allais lui faire passer ce message, ce conseil, en espérant qu'il arrive à s'en remettre assez vite. Vu les yeux inquiet, la mine triste qu'il avait. Une fois sur la table, une fois les explications faites, je n'avais pas d'autre choix. C'était évident, et il le savait aussi. Sa question fut tout à fait légitime et alors que je cherchais les seringues je lui expliquais avec cette voix un peu serrée de pratiquer cet acte. " Bien sûr. Ca va se passer en deux fois. Je vais lui administrer d'abord un calmant, un tranquilisant. Pendant ce laps de temps vous pouvez lui dire au revoir, il se calme seulement, il ne ressentira aucune douleur. Et ensuite la deuxième piqûre arrêtera son cœur, toujours sans douleur aucune. C'est rapide " Posant les deux seringues dans un genre de bac métallique je me rapproche du chien caressant doucement sa tête avant de regarder le propriétaire." J'y vais.. " Comme décrit, je le piquais une deuxième fois, calmant sa respiration, ses yeux se fermant quelque peu avant que je ne le pique une deuxième fois. La perte d'un animal n'est pas juste perdre un compagnon qui partageait votre maison, mais bel et bien un ami, un être que vous aimiez. " Ca vous aidera peut être, mais en faisant ça, vous avez pensé à lui. C'est la logique. Le garder aurait été cruel. "Penser à l'animal avant nos peines. Si on voit ça de ce point de vue, la douleur est moins forte. Elle est là. Mais un soulagement pour lui même est ressenti.
2981 12289 0
