Il était intérieurement gêné de parler de tout ça, même s'il se montrait ouvert et fier. Il évoquait des choses personnelles, traumatisantes, et c'était compliqué, et il détestait surtout attirer l'attention pour de mauvaises raisons. Il ne voulait pas attirer la pitié, ou passer pour une victime. Et il ne voulait pas non plus afficher ses expériences devant Alec qui avait vécu des choses horribles lui aussi. Mais il n'avait pas trop le choix, et il se retrouvait vite à parler de Hector, sa tortue, ainsi que de son appartement et de sa situation actuelle, précisant qu'il avait eu beaucoup de chance dans son malheur. Il ne voulait pas se vanter, savait que le jeune homme face à lui n'était surement pas dans une situation similaire. Alors il se précipita pour nuancer et lui dire que rien n'était acquis pour lui, qu'il avait encore beaucoup de problèmes. Il était libre depuis trois ans, mais le chemin vers la guérison allait être encore long. Il espérait pouvoir donner un peu d'espoir à son nouvel ami, lui montrer qu'il y avait un but, un bonheur possible, quelque chose de bon à atteindre... que les choses pouvaient s'arranger. Il en profita pour s'éloigner de lui-même, et demanda à son filleul s'il avait des signes de PTSD, des symptômes, des séquelles. Ils étaient là pour ça, au final. Dans une réunion pour ceux qui avaient vécu des événements choquants et qui en restaient troublés. Je... J'ai du mal a dormir... en intérieur...Je me sens... trop enfermé... Andrea hocha la tête, écoutant avec attention le jeune homme qui s'ouvrait à lui. Qu'il parle déjà, qu'il se sente en confiance, ça faisait plaisir à Andrea, et il se disait que c'était une très bonne chose, un bon début. La suite s'avéra plus difficile à articuler pour le jeune homme, et après quelques tentatives il soupira. On peut sortir? Andrea n'hésita pas une seconde. « Bien sûr » Ils se levèrent donc et laissèrent leurs tasses vides sur la table, avec un petit tip dont se chargea Andrea. Une fois dehors, ils se mirent lentement en marche, sans but ou direction. Je leur ai pas obéi au départ... Ils avaient... une... une cave... où ils me mettaient... pour me punir dans ces cas là... Ils me donnaient pas à manger... me frappaient... me faisaient et me forçaient à faire...des choses... avoua lentement Alec. Andrea le laissa parler, ne l'interrompit pas et ne le pressa pas non plus, évidemment. Il se contenta de l'écouter attentivement avec patience. C'était difficile à entendre, et il amena sa main gauche à sa bouche pour se ronger les ongles nerveusement tout en écoutant son interlocuteur. Et évidemment qu'il avait des questions, qu'il voulait en savoir plus, parce que le jeune homme restait vague, mais ce qu'il sous-entendait parlait bien à Andrea. Il n'avait pas nécessairement besoin d'en savoir plus, et ne comptait certainement pas presser le jeune homme. « Je euh... Là où j'étais, on avait des plannings stricts, avec différentes thérapies, où ils faisaient différentes choses... Ils m'ont drogué souvent » il raconta, décidant de donner un peu de son histoire à Alec, en échange de la sienne. « Ils utilisaient beaucoup les chocs électriques, un peu partout sur le corps, ça dépendait de ce qu'ils voulaient faire précisément » il ajouta, se rappelant les électrodes sur ses tempes, son torse, ou sur des endroits plus intimes. Il en gardait des traumatismes, toutes sortes de peurs étranges. La foudre l'effrayait, certains appareils électriques le faisaient sursauter. Il trouvait ça tellement pitoyable, mais au fil du temps, il avait accepté que ce n'était pas lui qui était fragile, c'était simplement... normal. Le résultat logique de ce qui était arrivé. Il lâcha un rire nerveux, qui devait sûrement surprendre le jeune homme qui l'accompagnait, puisque ce dernier n'était pas dans sa tête. « Pendant un an j'étais pratiquement incapable d'utiliser un micro-onde parce que le bruit ressemblait à leur machine. Aujourd'hui encore, je reste pas à côté quand il tourne, et j'le regarde toujours avec méfiance comme s'il allait m'attaquer... » il expliqua en souriant, se moquant de lui-même, préférant rire de sa situation plutôt qu'en pleurer. C'était assez pathétique, mais c'était sa réalité.

Alec s'était un peu confié au jeune homme qui était son parrain dans le groupe parole. Ils avaient dû sortir, le jeune homme se sentent trop enfermé d'un coup, comme il l'avait été quand il était puni dans la secte. Une fois, dehors, après quelques grandes inspirations et un petit silence, il avait commencé à se confier, à lui avouer qu'il avait été puni dans cette cave et qu'on lui avait des choses terribles sans toutefois lui dire de quelle sorte d'horreur il avait subi. Il n'était pas près pour le moment, il ne connaissait pas assez Andrea pour se confier complètement.   « Je euh... Là où j'étais, on avait des plannings stricts, avec différentes thérapies, où ils faisaient différentes choses... Ils m'ont drogué souvent. Ils utilisaient beaucoup les chocs électriques, un peu partout sur le corps, ça dépendait de ce qu'ils voulaient faire précisément » Alec était un peu choqué. C'était cruel ce qu'avait subit le jeune homme, tout aussi cruel que ce qu'il avait subit. « Pendant un an j'étais pratiquement incapable d'utiliser un micro-onde parce que le bruit ressemblait à leur machine. Aujourd'hui encore, je reste pas à côté quand il tourne, et j'le regarde toujours avec méfiance comme s'il allait m'attaquer... » Alec lui fit un petit sourire en coin, il comprenait ce qu'il ressentait. " Bah... quand tu vois le film Transformers, c'est a se demander des fois..." dit-il pour alléger un peu la conversation. Il aimait beaucoup ce film et il avait vu que Lina l'avait dans sa vidéothèque. Il le lui avait emprunté pour le regarder deux fois déjà quand il avait du mal à trouver le sommeil. "Le manque de nourriture, ça rendait un peu fou, mais... de...le...le viol... c'était... "dit-il en soupirant et en secouant la tête pour chasser ses souvenirs de son esprit. "J'ai plus l'impression d'être un homme depuis...même quand il m'ont marié... J'ai... j'arrivais pas... ça ma prit longtemps avant de pouvoir..." Il se rappelait de la honte qu'il avait eu quand ils avaient essayé. Heureusement, elle avait été compréhensive et elle avait simulé en faisant des bruit, sachant qu'ils étaient observé. Cela avait duré des mois à faire semblant jusqu'à ce qu'ils demandent à être présent trouvant cela étrange que la jeune femme ne tombe pas enceinte. Ce jour là avait été très difficile et il avait du lui faire l'amour avec une demi érection qu'il avait eu beaucoup de mal a contenir. "Je sais pas si je pourrais encore un jour... ça ma brisé..."

Il se disait que bien évidemment, Alec n'allait pas se sentir à l'aise, qu'il n'allait pas se mettre à lui raconter sa vie comme ça, du premier coup. Alors, pour être encourageant et le mettre en confiance, Andrea décida de parler un peu de lui-même, de raconter certaines choses. A chaque question, il faisait en sorte de livrer un petit bout de lui. Ainsi, il racontait à Alec certaines choses qui s'étaient passées pendant son internement. Il parla par exemple des thérapies à l'électricité, ou plutôt ce qu'ils appelaient là-bas des thérapies, car ça n'avait rien de très thérapeutique. Puis, alors qu'il tentait de savoir où en était Alec et s'il vivait avec un stress post-traumatique par exemple, il décida de raconter une fois de plus quelques détails le concernant, exposant quelques faiblesses, concernant certains bruits et appareils de la vie de tous les jours. Bah... quand tu vois le film Transformers, c'est a se demander des fois... plaisanta le jeune homme lorsqu'Andrea parla de son micro-ondes. Il sourit, amusé par la référence, mais n'ayant pas non plus le coeur à rire ouvertement. Ca restait son quotidien, et aussi ridicule qu cela paraisse, ça le bouffait la plupart du temps de ne pas avoir une vie normale. Le manque de nourriture, ça rendait un peu fou, mais... de...le...le viol... c'était... Clairement, à entendre ça, la gorge d'Andrea se noua, peut-être parce que c'était quelque chose qui lui faisait vraiment mal, au fond. J'ai plus l'impression d'être un homme depuis...même quand il m'ont marié... J'ai... j'arrivais pas... ça ma prit longtemps avant de pouvoir... Andrea comprenait bien de quoi il parlait, et il ne pouvait pas dire que c'était la même chose pour lui, parce que leurs situations étaient bien différentes. Mais c'était assez horrible de se dire qu'ils avaient pris ça à Alec, et que c'était ce qu'ils avaient tenté de faire sur lui, lui retirer tout plaisir, le dégoûter. Je sais pas si je pourrais encore un jour... ça ma brisé... Andrea évidemment était un peu gêné, pas par le sujet, mais parce qu'il ne savait pas quoi dire. Il ne voulait surtout pas lui lancer quelque chose de stupide, comme la promesse que ça s'arrangerait alors qu'en réalité, il n'en savait rien du tout. « Avec quelqu'un en qui t'as confiance. Dans un endroit et à un moment où t'auras confiance. » il dit doucement, parce qu'il était persuadé que c'était le minimum, le début de la guérison en tous cas. Etre en confiance, c'était la base pour se sentir bien et être capable de se laisser aller. Puis... il était mal placé pour donner des conseils. « J'ai été avec personne depuis ma sortie du centre. J'en avais pas envie... Je sais pas si ça vient de moi, si c'est simplement un choix de ma part... ou si c'est ce qui s'est passé là-bas qui m'a enlevé l'envie d'être avec quelqu'un » il avoua. Et effectivement, aussi étrange que cela puisse paraître, le doute persistait toujours après plus de trois ans. Il était incapable de dire d'où venait ce truc, mais il n'en souffrait pas non plus. Il n'avait simplement pas envie. « En tous cas, j'ai jamais cherché à forcer, j'me suis toujours dit que... si ça devait venir un jour, bah ça viendrait, je préfère me laisser du temps pour vivre ma vie maintenant, tu vois. J'ai perdu trop de temps pour le plaisir des autres » il ajouta. « Y'a que le temps qui peut nous aider j'crois. Et peut-être un médecin » Il glissa ses mains dans ses poches et quitta le chemin des yeux pour tourner la tête vers Alec. « Tu vois quelqu'un ? Si tu veux... j'ai de très bonnes adresses de psychiatres, psychologues, ce que tu veux... » il proposa doucement.

Très lentement, il se confiait à son parrain. Il n'avait jamais parlé aussi ouvertement de cela à quelqu'un à part peut-être sa femme, qui était devenue son alliée dans la secte. Même s'il ne lui disait pas tout, il devait avouer que cela faisait du bien de se confier à quelqu'un qui avait connu des choses aussi terrible que les siennes. Il n'était jugé au contraire, il se sentait comprit. Alors il lui avoua quelque chose de plus intime, de plus personnel. Les viols et le fait qu'il avait tu énormément de mal à pouvoir refaire l'amour après cela. Il avait réussi avec sa femme, mais après des menaces, chose qu'il n'avait pas avouée à Andreas. Il se demandait d'ailleurs s'il pourrait le refaire un jour, maintenant qu'il était un peu plus libre ! « Avec quelqu'un en qui t'as confiance. Dans un endroit et à un moment où t'auras confiance. »   La seule personne en qui il avait confiance et avec qui il pourrait avoir envie, c'était Lina. C'était la seule personne qu'il avait dans son cœur. Malheureusement, elle était prise et ne partageait pas les mêmes sentiments pour lui. Ils ne seraient que des amis. Alors voir à faire quelque chose avec quelqu'un... C'était du domaine de l'inconcevable pour le moment pour le jeune homme. « J'ai été avec personne depuis ma sortie du centre. J'en avais pas envie... Je sais pas si ça vient de moi, si c'est simplement un choix de ma part... ou si c'est ce qui s'est passé là-bas qui m'a enlevé l'envie d'être avec quelqu'un » Alec hocha la tête comprenant exactement de quoi parlait son parrain.  « En tous cas, j'ai jamais cherché à forcer, j'me suis toujours dit que... si ça devait venir un jour, bah ça viendrait, je préfère me laisser du temps pour vivre ma vie maintenant, tu vois. J'ai perdu trop de temps pour le plaisir des autres » il ajouta. « Y'a que le temps qui peut nous aider j'crois. Et peut-être un médecin »  « Tu vois quelqu'un ? Si tu veux... j'ai de très bonnes adresses de psychiatres, psychologues, ce que tu veux... » il proposa doucement. "Non" dit-il un peu brusquement. Il regarda alors Andreas puis s'excusa "Désolé....c'est juste que..." Il se tritura les mains, signe de nervosité profonde. "J'ai pas de carte de santé... Et je peu pas en demander ou donner mon nom...." Il se mordit la lèvre puis soupira fortement." Je veux pas qu'on me retrouve, du tout. Ils ont beaucoup de pouvoir, ils connaissent beaucoup de monde, ils ont leurs entrées... S'il me retrouve...Il tueront Lina avant de me tuer." Et ça, c'était impossible. C'était la seule personne qui comptait pour lui, la seule 'famille' qu'il avait.      

Et voilà qu'ils se retrouvaient à parler de choses intimes. Des choses intimes qui ne l'étaient plus tant que ça quand on s'habituait à les utiliser pour militer, pour se défendre. Quand chaque jour de sa vie, des imbéciles se sentaient forcés de venir remettre en question les horreurs et les traumatismes. Alors oui, l'histoire d'Andrea était devenu une arme en quelque sorte. Un exemple à sortir pour montrer la vérité à ceux qui préféraient se rassurer en se racontant des histoires rose bonbon. Mais ce soir, ce n'était pas de ça qu'il s'agissait. Non, il était simplement là avec un nouvel ami, ou un ami en devenir, et il devait se montrer encourageant, ouvert, alors il partageait avec lui des bouts de son histoire. Au final, avec tous les profils divers et variés qui se retrouvaient dans ce petit club, il était tombé sur quelqu'un qui avait beaucoup de points en commun avec lui. On avait cherché à les formater, tous les deux, à leur faire abandonner leurs vies d'avant et leurs habitudes pour se conformer à de nouvelles règles. Les lois d'une secte horrible pour Alec. L'hétérosexualité pour Andrea. Ni l'un ni l'autre n'avait réussi, puisque Alec s'était échappé et Andrea était loin d'être devenu hétéro. Au contraire, il s'ouvrait à Alec et lui parlait de sa vie sexuelle entièrement absente depuis sa sortie, et avec ça et quelques paroles d'encouragement, il lui proposa de lui donner quelques adresses de médecins. La réponse fut nette. Désolé....c'est juste que... J'ai pas de carte de santé... Et je peux pas en demander ou donner mon nom.... Je veux pas qu'on me retrouve, du tout. Ils ont beaucoup de pouvoir, ils connaissent beaucoup de monde, ils ont leurs entrées... S'il me retrouve... Il tueront Lina avant de me tuer. C'était horrible, un mauvais film et pourtant, Andrea avait son propre film d'horreur rien qu'à lui, alors il savait bien que celui d'Alec était réel. Ce jeune homme avait l'air d'être dans une situation horrible et sans la moindre issue. Tout était immédiatement contredit, rien n'était possible. Il se sentait affreusement démuni. « Okay hum... écoute, ce qu'on peut faire, si tu veux. J'ai de très bonnes relations avec ma psychiatre. Je peux t'emmener un jour, sur mon horaire de consultation, et elle te posera quelques questions et te fera une ordonnance à mon nom si tu veux. On peut s'arranger, c'est pas un problème » il expliqua. Il ne savait pas trop dans quoi il s'embarquait, car même s'il avait déjà profité ou fait profiter certaines personnes de ses accès aux soins, jamais il ne s'était lancé dans un plan aussi sérieux. « Les anti-dépresseurs, anxiolytiques, ou même juste les somnifères... ça fait vraiment du bien, c'est utile et c'est ce qu'il y a de mieux pour les gens comme nous » il ajouta, pour tenter de le convaincre, parce qu'il savait aussi que beaucoup de monde était réticent vis-à-vis de ces médicaments. Mais il fallait prendre ces maladies au sérieux aussi, et comprendre que comme beaucoup de troubles, les médicaments étaient nécessaires pour se soigner ou au moins réduire les symptômes. « Comme tu veux. C'est juste l'affaire d'une fois » il termina.

Son parrain Andrea était vraiment très gentil avec lui. Il essayait de trouver des solutions même si à chaque fois cela ne pouvait pas coller avec sa situation. Il commençait même à s'ouvrir un peu, à lui confier quelques moments qu'il avait vécu de difficile à la secte et Andrea lui en confiait aussi. Il se sentait un peu plus en confiance et voyait qu'il était gentil. Il avait envie de lui faire plus confiance encore, mais il avait encore une réserve. Il ne se connaissait que depuis aujourd'hui même et ne savait pas vraiment tout l'un de l'autre. Son parrain lui proposa même de l'aide avec un médecin, mais Alec refusa. Il n'avait pas de carte de santé et ne pouvait pas donner son nom.  « Okay hum... écoute, ce qu'on peut faire, si tu veux. J'ai de très bonnes relations avec ma psychiatre. Je peux t'emmener un jour, sur mon horaire de consultation, et elle te posera quelques questions et te fera une ordonnance à mon nom si tu veux. On peut s'arranger, c'est pas un problème. Les anti-dépresseurs, anxiolytiques, ou même juste les somnifères... ça fait vraiment du bien, c'est utile et c'est ce qu'il y a de mieux pour les gens comme nous » Il essaya de s'imaginer en consultation, mais senti des frissons lui remonté le long du dos. Cette peur qu'on sache qui il était le terrorisait beaucoup. « Comme tu veux. C'est juste l'affaire d'une fois » Il se mordilla la lèvre et finit par dire "Ok". Après tout, s'il ne le sentait pas, il pourrait vite prendre les jambes à son coup et s'en aller fissa ! Si tout se passait bien, il pourrait peut-être dormir un peu mieux ! "Tu.... tu resteras avec moi hein!?" Demanda-t-il soudain anxieux. S'il restait avec lui pendant la séance, il se sentirait plus à l'aise. Il ne se voyait pas y aller avec quelqu'un d'autre ou même seul. "Merci Andrea... t'es vraiment sympa... J'ai plus l'habitude de tout ça..." dit-il en lui faisant un petit sourire. " Avec Lina... je peux pas parler de tout ça... Elle a déjà vu quelques trucs et ça l'a choqué... Alors si elle savait tout... Tu vois quoi. Je veux la préserver." Ils continuèrent à marcher sans trop savoir où ils allaient puis Alec demanda : "On fait quoi maintenant ? "

Andrea se sentait impuissant, mais il voulait tout de même faire quelque chose pour Alec. Alors, après avoir proposé quelques solutions qui ne fonctionnaient pas, il décida quand même de lui proposer un petit deal. Il allait devoir s'arranger avec sa psychiatre, mais ça ne devrait pas poser de problème, et sur son temps de consultation, Alec pourrait bénéficier d'un examen rapide et d'une prescription de cachets, au moins pour dormir. Cependant, vu que son nouveau filleul était toujours très hésitant et ne semblait pas vouloir s'aventurer où que ce soit, il le rassura en lui disant que ça serait réglé en une petite visite. Très rapidement, et sans obligation de revenir. Il finit par accepter, d'un petit "Ok". Andrea lui sourit, content d'entendre cette réponse. C'était une bonne chose. Un bon début. Tu.... tu resteras avec moi hein!? interrogea alors Alec, soudain comme paniqué. « Oui, pas l'choix de toute façon, vu que ce sera sous mon nom » il répondit. Et si Alec était arrangé par cette façon de faire, et bien c'était tant mieux. Merci Andrea... t'es vraiment sympa... J'ai plus l'habitude de tout ça... Avec Lina... je peux pas parler de tout ça... Elle a déjà vu quelques trucs et ça l'a choqué... Alors si elle savait tout... Tu vois quoi. Je veux la préserver. Il hocha doucement la tête. Oui, il comprenait bien. C'était toujours trop compliqué de toute façon, de raconter l'horreur aux proches. Non seulement, il y avait cette envie de les protéger, mais aussi une crainte sous-jacente de ne pas être compris, et c'était peut-être ça le pire. Le fait que ceux qui n'avaient pas vécu les choses n'étaient pas capables de réaliser à quel point ça avait pu être terrible. On fait quoi maintenant ? demanda ensuite Alec, alors qu'ils marchaient tous les deux, sans but. Andrea sortit son téléphone de son sac, juste assez pour regarder l'heure. « Il s'fait tard. Et j'ai beaucoup de boulot pour demain... je t'aurais bien proposé de monter chez moi prendre un autre café ou quoi, mais là ça va pas être possible comme dit... » il s'excusa un peu maladroit, se sentant coupable de le jeter ainsi, mais n'ayant tout de même pas peur d'être honnête et de lui faire comprendre que ce qu'il avait à faire ce soir était important. « Tu rentres comment ? J'prends le bus là... au coin de la rue » il demanda, espérant vaguement que ce soit aussi le cas d'Alec, et se questionnant en même temps au sujet de son domicile actuel.

Il s'était un peu ouvert et sincèrement, il devait l'avouer, cela lui avait fait du bien. Andrea était quelqu'un de gentil et il n'avait plus l'habitude à ce genre de d'attitude hormis avec Lina et Kathelyn. Son parrain lui était un peu comme lui, un gars brisé. Il le comprenait et avait l'air de vouloir vraiment l'aider. Il ne pouvait pas encore lui faire confiance même s'il en avait envie. Il allait falloir du temps pour cela. Andrea l'informa qu'il pouvait l'aider pour dormir en passant par sa psy sur une de ses consultations à lui. Un peu retissant au début, il finit par l'accepter à la condition que son parrain reste avec lui. Le silence s'installa ensuite et Alec finit par lui demander ce qu'il allait faire a présent. Andrea sorti alors son téléphone et lui répondit : « Il s'fait tard. Et j'ai beaucoup de boulot pour demain... je t'aurais bien proposé de monter chez moi prendre un autre café ou quoi, mais là ça va pas être possible comme dit... » Alec hocha alors la tête. Effectivement la nuit tombait doucement. Lina allait s'inquièter s'il ne rentrait pas bientôt. « Tu rentres comment ? J'prends le bus là... au coin de la rue » Il réfléchit un instant. Il avait dépensé presque tout l'argent qu'il avait pour le chocolat, il ne lui restait donc plus assez pour prendre le bus. Il allait devoir abandonné le jeune homme ici. "J'rentre a pied, j'suis pas très loin"  dit-il en lui souriant. Il allait en avoir pour une bonne vingtaine de minutes pour rentré mais marcher ne lui faisait pas peur. Il avait marché longtemps, pendant 2 mois, chaque jour pour venir ici, alors c'était vingt minutes de marche qui allait lui faire peur. " Je te remercie encore pour m'aider. T'es sympa!" Lui dit-il sincère. "On se revoit la semaine prochaine?!" Demanda-t-il des fois que le jeune homme est un empêchement. Lorsqu'il lui confirma qu'il serait présent la semaine prochaine, il lui souhaita une bonne soirée et après avoir repositionner sa capuche sur la tête il lui fit signe de la main et tourna les talons en direction de l'appartement de Lina et Kathelyn.