J’avais fait une petite bourde en sms avec William lorsque je l’avais félicité pour sa future paternité. Je ne savais pas trop à quoi j’avais pensé en lui envoyant cela, peut-être parce que dans le fond j’étais touchée par ce que j’avais lu ? Je n’aurais pourtant pas dû. Lorsque les mots de Nightmare s’étaient glissés sous mes yeux, mon cœur avait fait un bond dans ma poitrine puis il s’était serré. Je n’avais pas réellement compris ce qui m’était arrivé mais je savais que ça ne m’avait pas laissé indifférente. En le félicitant peut-être avais-je voulut en savoir plus sur la situation de William ? Je ne savais pas ce que j’avais attendu de ce sms remplis de maladresse. Je m’étais excusée, confuse. J’avais sentis comme une certaine peur m’envahir. La peur de l’avoir blessé et qu’il ne veuille plus m’adresser la parole ? Pourquoi était-ce important pour moi qu’il ne me tourne pas le dos ? Je n’en savais rien encore une fois. J’avais essayé de rattraper le coup en lui proposant de sortir. Je n’étais pas de celles qui prenaient les devants avec les garçons, je n’étais pas de celles qui se jetaient dans l’eau même en encourant le risque de faire un plat douloureux, mais j’avais sentis qu’il était nécessaire que je sois une fille comme ça. Lorsque le sms c’était envoyé j’avais eu des regrets. Et s’il refusait ? Un échec ça faisait toujours mal. Mais la réponse qui m’arriva ne fut en rien douloureux. Au contraire cela me mit du baume au cœur. Nous nous accordâmes pour une sortie au bowling, samedi soir avec un petit diner dans un restau où les hamburgers étaient apparemment très bon si je me fiais aux dires de William. La semaine passa plus ou moins vite en fonction des jours. Lorsqu’arriva samedi matin, je sentis une boule au ventre me prendre. On s’était pourtant vu à plusieurs reprises déjà, mais cela me faisait toujours le même effet qu’à notre premier diner. Je décidai de me mettre dans une tenue confortable pour le bowling. Pas besoin de chichis pour une soirée comme celle-là. J’enfila un jean noir avec un débardeur et un gilet dans lequel je me sentais plutôt à l’aise. Une paire de chaussures plates pour habiller le tout et voilà que j’étais prête. Je remis en place quelques mèches de cheveux dans mon chignon avant de quitter ma chambre. Je saluai ensuite Alec qui était dans le salon entrain de lire et lui promis de ne pas rentrer trop tard. Je savais qu’il était important pour lui de savoir qu’il y avait autre personne à l’appartement pendant la nuit. Ça le sécurisait et je pouvais tout à fait comprendre ce besoin. Moi-même je ne me sentais pas très à l’aise à rester seule la nuit. Je regardai ma montre avant de descendre avec mon sac à main et mes clés en bas de la résidence. William n’allait sans doute pas tarder à arriver, autant que je l’attende en bas étant donné que j’étais prête. Lorsque je franchis la porte du hall, je l’aperçu à l’intérieur de sa voiture, son téléphone en main. Je sentis mon portable vibrer dans ma poche ce qui me fit sourire. Je toquai doucement à la vitre de sa voiture, le surprenant.
 
« Salut ! » dis-je alors qu’il sortait de la voiture. « J’ai des supers-pouvoirs de téléportation ce qui fait que j’arrive plus vite en bas. » plaisantais-je en lui faisant la bise. J’étais ravi de pouvoir le revoir. Comme à son habitude il m’ouvrit sa portière pour me faire monter dans sa voiture avant de regagner sa place. Il avait sans doute mis du parfum juste avant de monter dans sa voiture car celui-ci avait flottait dans l’air. « Comment tu vas ? Tu n’as pas trop de boulot ? » J’essayai de faire la conversation du mieux que je pouvais même si ce n’était pas trop mon fort. Je n’étais pas du genre à ouvrir les conversations, tout bonnement car je n’avais jamais appris réellement à le faire. Des banalités pour commencer me semblait être quelque chose de bien dans un premier temps. Je me promis de ne pas aborder le sujet de sa future paternité. Je ne voulais pas commettre une deuxième boulette.
 
Le bowling n’était pas très loin de chez moi. En une dizaine de minutes nous étions arrivés à destination. Je descendis de la voiture et suivis William à l’accueil du bowling. C’était la première fois que j’allais en faire, petit détail que j’avais omis de partager avec mon acolyte. « Je paye. » dis-je à William avant même qu’il n’eut discussion sur cela. Mon ton était sans appel et j’espérais, convaincant. Je sortis ma carte de mon portefeuille et la donna au caissier tandis qu’il nous demandait quelle pointure nous faisions. Un peu surprise par cette question je répondis « 8.5, pourquoi ? » Je me sentais un peu bête à poser la question mais comme je ne savais pas autant me renseigner. Le jeune homme à la caisse m’expliqua qu’il fallait mettre des chaussures spéciales (et pas très belles) pour aller sur la piste. J’acquiesça en récupérant ma carte avant d’échanger ma paire de chaussures avec celle qu’on me demandait de porter. « Je ne suis pas très branchée mode, mais je peux te dire que celui qui a commandé ça à très mauvais goût. » dis-je à William tandis que je laçais mes chaussures, assise sur un petit banc. J’esquissai un petit sourire amusé avant de me lever et d’admirer ce que je portais aux pieds. Splendide … ou pas !

Dernièrement, ça n’avait pas été trop la joie de mon côté. Entre James qui venait chez moi pour me faire des menaces de foutre le camp, en gros jalouse possessif et en manque de confiance en sa copine qu’il était. Ainsi que cette histoire avec Brooke que je trouvais continuellement déstabilisante. Moi, père? C’était à ne rien y comprendre, d’autant plus que cette histoire d’enfants séparé d’un mois, c’était encore plus bizarre. Jamais à l’école, j’avais entendu un pareil cas. J’essayais d’être là, de prendre de ses nouvelles mais je me sentais tellement mal dans tout ça. Je voulais des enfants un jour, vraiment! Je voulais avoir ma propre famille et tout… je ne voulais pas un enfant avec n’importe qui et c’était bien ça qui allait se passer. On avait pas encore parlé de comment on allait s’arranger pour la suite, puisque nous n’étions pas un couple mais j’imagine que le sujet allait arriver éventuellement. Et tout ça, c’était sans compter que Nathaniel n’était pas au courant et qu’il était mon meilleur-ami, mais celui de Brooke également. Je savais qu’il n’allait pas apprécier et ça me stressais. D’autant plus que ce dernier venait tout juste de sortir d’un truc complètement dingue d'enlèvement d’Alexie et Liam. J’avais tenté d’être là pour lui pendant cette longue semaine, et par la suite en prenant soin de mon filleul pendant qu’il prenait soin d’Alexie et de lui-même. Tout semblait se placer dans l’ordre, peu à peu.

Et dans tout ça, il y avait Kathelyn. Cette fille sur qui j’avais grave flashée et que, de plus en plus que j’apprenais à la connaître, de plus en plus que je la trouvais tellement attachante et spéciale à la fois! Elle était un vrai vent de fraîcheur mais pendant un moment,j’avais pensé que mon intérêt à son égard n’avait pas été partagé. On avait eu cette discussion à Halloween, où elle m’avait dit qu’elle voulait se concentrer sur sa carrière. Après quelques SMS échangés, je compris que c’était mal entendu et on s’était donc fixé un rendez-vous au bowling pour ensuite aller manger un bon burger! J’étais heureux par tout ça car je savais que ça allait me changer les idées de mes tracas et de savoir qu’elle voulait toujours me voir, ça me rendait bien heureux également.  J’étais donc passés la prendre chez elle, pile à l’heure entendu et à peine l’avais-je contacté par SMS que cette dernière cogna à la porte de ma voiture, me faisant faire un léger sursaut pour finalement rire avec elle. Je m’empressai alors de sortir de la voiture, pour lui ouvrir la porte en bon gentleman que j’étais. « Je vois ça! T’es une fille pleine de surprises dit-donc! » dis-je, avec le grand sourire avant de m’approcher d’elle pour lui faire la bise. Elle sentait trop bon en plus! De retour dans la voiture, la jeune femme reprit de mes nouvelles, surtout au sujet de mon boulot. « Oh, j’ai dû ralentir le rythme un peu, mon meilleur-ami avait des problèmes mais ça va mieux donc je reprends un horaire de chirurgie un peu plus normale à partir de la semaine prochaine. Et toi à ton boulot? Tu aimes toujours ça? » J’étais heureux pour elle qu’elle ait fini par se dénicher un petit quelque chose, dans un domaine qu’elle aimait également!

Je quittai son appartement pour nous retrouver au bowling, quelques minutes plus tard à peine. Ça avait été du rapide! À peine étions-nous au bureau de réception que Kathelyn s’empressa d’affirmer qu’elle allait payer, me prenant ainsi de court. « Quoi? Mais noooon… » C’était à moi de payer, bon! Visiblement, je n’avais pas le choix, son idée était déjà bien faite sur la chose. « Bon, d’accord, merci! Mais je t’avertis : c’est moi qui s’occuper de payer le repas tout à l’heure! » J’aurais aimé tout lui payer mais je voyais bien que ça lui faisait plaisir aussi de pouvoir offrir quelque chose à quelqu’un avec l’argent qu’elle avait probablement fait en travaillant. C’était gratifiant quelque part, je pouvais comprendre. Je ne pouvais que sourire dans mon coin, lorsque cette dernière fut surprise par la question à propos de la pointure des chaussures. Disons que ça me rendait un peu septique à savoir si elle était déjà venu dans un pareil endroit! J’allais le savoir bien assez rapidement! En attendant, c’était le look de ce qu’on allait se mettre dans les pieds qui semblait bien importer ma compagne de la soirée. Elle ne trouvait pas le tout très… fashion.

« Je suis bien d’accord. Et ça doit probablement avoir l’âge de nos parents! » dis-je en riant. « Je te conseille de ne pas les sentir de trop près! Sait-on jamais! » ajoutais-je en lui faisant mine que je venais pour lui foutre sous le nez avant d’arrêter mon geste en riant toujours, la petite panique qu’elle avait eu : c’était adorable! On enfila nos splendides chaussures avant d’être bien près à commencer la partie. « Bon, je te laisse commencer, les femmes d’abord! » dis-je en prenant une boule d’une main pour lui donner. Cette dernière semblait soudainement hésitante, la prenant à deux mains tout en la tenant contre son ventre, regardant l'aller devant elle, comme si elle ne savait pas trop comment s’y prendre. Je croisai les bras contre ma poitrine, questionnant alors la jeune femme. « Ça va? Tu penses à une stratégie pour me foutre une raclée, c’est ça? » demandais-je, moqueur. En fait, je me sentais mal de lui demander si elle était déjà venue jouer, je ne voulais pas qu’elle pense que je croyais qu’elle n’avait jamais rien fait de sa vie car elle vivait autrefois dans une secte, bien que mon petit doigt me disait que niveau bowling, elle n’était pas trop une habituée.  

J’étais contente de pouvoir sortir ce soir. A part aller à la salle et les quelques cours de dessins que je prenais, je n’avais pas une vie sociale très active. Mais ca ne me déplaisait pas non plus vraiment car j’étais quand même assez occupée même s’il fallait avouer que ça ne me déplaisait pas non plus quand une occasion de sortir se présentait. Et ce soir je sortais avec William au bowling. C’était quelque chose dont je n’avais pas vraiment pris le temps d’expérimenter depuis ma sortie du complexe et cela m’enjouait. Dans la voiture, je demandai si tout allait bien à mon chauffeur et si son boulot n’était pas trop prenant. Il m’expliqua que son meilleur ami avait eu des problèmes mais que ca allait mieux maintenant et donc il reprenait son rythme de travail. Il me retourna la question sur le terrain du boulot. « Oui, oui toujours ! Je suis vraiment contente de pouvoir faire quelque chose que j’aime. C’est pas de la grand cuisine, tu sais c’est un petit snack sur la plage, mais c’est déjà une première expérience ! » Je souris à William en le regardant puis détourna le visage vers la route plongée dans le noir pour ajouter : « Tu devrais passer, à l’occasion. » Je n’osais pas regarder le jeune homme qui conduisait de peur de croiser son regard. Je me sentais un peu intimidée de lui faire cette proposition et puis cela passa quand nous arrivâmes au Bowling. Là-bas, je m’imposai pour payer la partie non pas sans une protestation de la part de mon acolyte, mais qu’importe. C’est moi qui avait proposer de sortir et en plus de ça, cela me faisait plaisir d’utiliser ma paye pour quelque chose d’agréable. William accepta, mais en contrepartie il payerait le repas. « Si tu veux. » répondis-je avec un petit sourire amusé. Le caissier me demanda ensuite ma pointure, je ne compris pas trop en quoi ça le regardait sur le coup. Les chaussures qu’on me donna pour aller sur la piste était d’une faute de goût incroyable et je fis part de mon opinion au jeune homme qui chaussait sa également sa paire de chaussures. Il me répondit qu’elles devaient avoir l’âge de nos parents et de ne pas les sentir de trop près. En contradiction avec ce qu’il venait de dire il approcha une chaussure de mon visage « ARRÊTE ! C’est dégueu ! » lui dis-je en repoussant sa main. Il se mit à rire de sa petite blague et je fronçais les sourcils avant de joindre mon rire au sien. « Un vrai enfant. » Je levais les yeux au ciel en faisant semblant d’être exaspéré par son comportement puis me leva du petit banc prête à lancer des boules sur des quilles !
 

Nous nous dirigeâmes ensuite vers la machine qui donnait des boules et William m’en tendis en me disant qu’il me laisser commencer. Je saisis la boule à une main avant de venir la soutenir avec la deuxième en sentant le poids me désarçonner un peu. Je n’aurais pas pensé qu’une boule de bowling pouvait peser autant. Dans mon esprit j’avais l’impression qu’elle ne pesait pas plus lourd que de petites boules de pétanques. Je me mis en face de la piste et réfléchis à la manière la plus stratégique de la tenir, dans un premier temps, puis de la lancer dans un second temps. William m’interpella alors me demandant si je réfléchissais à une quelconque stratégie pour le battre à plate couture. Je sentais dans sa voix qu’il n’était pas totalement dupe mais avant de lui avouer que je ne savais pas jouer autant essayer la fameuse chance du débutant ? « Je me demandais surtout comment ne pas te ridiculisait avec mon talent. » dis-je sans me retourner. J’essayai de me remémorer ce que j’avais pu voir dans les films ou à la télé avant de me décider à lancer ma boule, droit devant moi au milieu de la piste, du moins j’avais essayé … Ma boule avait à peine fait un mètre qu’elle dévia pour se loger sur le côté creux de la piste. « Oups. » Je me retournai et souris timidement au jeune homme. La chance du débutant n’était pas de mon côté fallait croire. J’avais encore un essai pour tenter de faire tomber les quilles en face. Je saisis une autre boule et, sans me démonter, me remis en position pour lancer la boule. Je me concentrai, lança la boule et … voilà qu’elle s’en alla encore une fois sur le côté. Je fis une petite moue contrariée. « En réalité j’ai jamais fait de partie de bowling et j’ai apparemment pas de talent inné pour ça. » Je me reculai de la piste pour laisser le champ libre. J’allais me faire ratatiner sans aucun doute. Il avait certainement déjà fait un tas de parties avec ses amis et avait donc beaucoup plus d’expérience que moi dans ce domaine.

« C’est une très belle première expérience et je suis très content pour toi! » répondis-je, avec le sourire. Kath en parlait, tellement contente par tout ça que je ne pouvais que l’être en retour aussi. C’était pas la grande classe mais ça me semblait être sympathique comme endroit et c’était très chouette d’avoir mit un snack sur la plage, la vue devait être incroyable! « Compte sur moi! Tu me feras ta spécialité! » J’avais pensé la surprendre mais étant donné que je ne savais plus trop sur quel pied danser dans les dernières semaines, je n’avais pas trop osé. En rien, j’aurais vu que ça soit une mauvaise surprise pour elle de me voir débarquer là-bas. Mais maintenant qu’elle proposait, je n’allais pas me gêner une seule seconde pour passer voir et goûter à tout ça! J’avais déjà bien hâte d’ailleurs ! En proposant le tout, elle semblait toute gênée et c’était franchement trop mignon. Je cherchais son regard mais ce dernier était plutôt fuyant, faisant élargir mon sourire. Une fois à la salle de bowling, on s’était attendu que je la laissais payer l’activité, si je pouvais me reprendre avec le repas qui allait suivre. Ça me semblait être une bonne entente, bien qu’en bon gentleman que je m'efforçais d’être, j’aurais aimé pouvoir tout payer. Bon je vous entends déjà dire : ouais, mais un bon gentleman ne fout pas une paire de chaussure puante près du visage d’une dame… vous avez raison, mais sa réaction valait largement le tout! Kathelyn vint même jusqu’à me traiter d’enfant. « Totalement! C’est bien de garder son coeur d’enfant, ça me semble trop nul être complètement adulte! Tu trouves pas? » Genre être toujours sérieux à parler des gros enjeux de la vie, d’économie, de politique, de guerre, de conflits d’état… gosh. Je préférais faire le gamin bien que je savais être sérieux quand c'était le temps : dans mon travail entre autre.

C’était vraiment chouette de parler de faire n’importe quoi, mais il fallait également jouer! Je laissai la belle brune d’abord commencer, me demandant réellement si elle savait s’y faire. Je restai donc en retrait, la voyant raté en beauté son premier coup. « C’était un simple coup d’échauffement, le prochain c’est le bon! » Je tenais à l’encourager quoi! Je mentirais si je disais que je ne lui avais pas regardé les fesses pendant qu’elle s’était penché pour sa deuxième lancé… c’est qu’elle avait vraiment un beau derrière, hehe. Malheureusement, son second essai ne fut pas mieux que le premier et c’est à ce moment qu’elle m’informa finalement, et comme je m’en étais bien douté,  que c’était sa première fois dans une salle de bowling. Je fus un visage faussement choqué en la regardant s’approcher de moi. « Quoi?  Et dire que je pensais que c’était parce que je te déstabilisais que tu avais raté! » déclarais-je, affichant une petite moue déçu pour rire. « C’est quand même ingénieux de ta part d’avoir néanmoins voulu voir si tu avais ce talent naturel. » Disons que ça aurait évité de m’avouer que c’était sa toute première expérience ici, je trouvais ça très drôle et adorable à la fois. « Je peux te montrer, si tu veux. Viens près de moi. » Je lui fis signe de la tête de me suivre pour qu’on se retrouve côte à côte devant l’allée. Je tenais une boule dans mes doigts en lui pointant de ma main libre plus loin. « Tu vois les petites flèches au milieu de l’allée? Eh bien généralement, c’est supposé être ton point de repère pour y aller droit. Ensuite, l’important c’est de garder ton poignet bien droit, c’est un peu comme un volant de voiture, la boule va aller dans la direction que tu vas lui donner avec ta main. » Je tournai la tête vers elle pour voir si elle avait tout compris. En posant mon regard sur elle, j’eus un petit serrement au coeur parce qu’elle était TELLEMENT belle. Je lui fis un petit sourire, ayant tellement envie de pouvoir l’embrasser, mais je ne pouvais…  Je me raclai la gorge, reprenant ce que j’avais à dire, comme pour me changer les idées. « Sinoooon... il y a ça généralement pour les petits nouveaux, mais je dois t’avouer qu’en moment de panique, il m’arrive encore de l’utiliser! » Je me déplaçai sur le côté pour attraper un espèce de structure avec une glissoir, exprès pour aider les enfants à bien aligner la boule au bon endroit. Une rampe de lancement pour débutant, qu’on appelle ça. « C’est comme tu le sens! » ajoutais-je en riant.
 

Je bluffais. Je ne savais pas jouer au bowling et la fameuse chance du débutant n’était pas de mon côté. William n’était pas dupe devant mes lancés ratés. Mais il avait la politesse de faire comme si de rien n’était. J’appréciais son comportement, c’était gentil de sa part de me laisser une chance de lui faire croire que j’avais de l’expérience même si c’était en vain. Lorsque je lui avoua enfin que j’étais totalement inexpérimenté dans le bowling, il me répondit qu’il pensait que c’était lui qui me déstabilisait. Je sentis le rouge me monter aux joues sans savoir trop pourquoi, et encore plus lorsqu’il flatta mon ingéniosité. « C’est un échec en tout cas. » répondis-je. Je n’avais aucun talent naturel pour cette activité. Prêt à m’aider il me dit de s’approcher de lui afin qu’il me montre comment faire. Timidement je lui obéis et me mis à ses côtés prête à écouter ses conseils avisés. De sa main libre il m’expliqua par des gestes ce que je devais repérer pour un lancer optimal. Je fixai le bout de la piste en intégrant ce que me disait mon mentor. Son visage se posa sur moi et je lui offris un sourire. « Ça à l’air beaucoup plus simple en théorie qu’en pratique ! » Si je n’avais pas tenté de lancer la boule à deux reprises, j’aurais pu réellement croire que ce que me disait William était un jeu d’enfant. Et en parlant d’enfants il m’expliqua que pour les novices, il existait un système de rampe pour aider au lancer. « Si je suis vraiment trop nulle on l’utilisera, mais normalement avec tes conseils ca devrait aller non ? » lui répondis-je. J’avais un peu de fierté quand même. Utiliser cette rampe, même s’il m’assurait que lui-même le faisait quelques fois, me gênait un peu. J’avais pas envie de paraitre plus nulle que je ne l’étais déjà. « Pourquoi tu me montrerais pas comment on fais plutôt que de m’expliquer ? » D’un signe de tête je lui fit de comprendre de lancer sa boule qu’il tenait entre les mains. Peut-être que ce qu’il n’était pas aussi doué que ce qu’il voulait laisser paraitre ? Je me reculai d’un pas pour lui laisser de l’espace. Mon regard se posa sur son bras et lorsque la boule glissa sur la piste, je la suivis des yeux. Elle dévia un peu pour aller frapper les quilles les plus à gauche. Deux se renversèrent et une vacilla mais resta finalement debout. « Pas mal. Tu peux faire mieux non ? » Je lui tendis une boule un peu plus lourde que ce que j’avais porté précédemment. « T’en veux peut-être une plus légère ? » le taquinai-je à demi. Je souris amusée. Par fierté il n’allait sans doute pas me dire que la boule était trop lourde si c’était le cas. Mes yeux ne se posèrent pas cette fois ci sur sa main mais sur son visage. Je pouvais voir qu’il tentait de se concentrer. Peut-être pour montrer qu’il était doué ? C’était amusant de le voir fixer la piste avec une grande attention comme s’il était extrêmement important qu’il réussis son lancer. La boule ne renversa pas toutes les quilles. Trois boules ne furent pas touchées. « Je m’attendais mieux de la part d’un expert. Je t’intimide peut-être ? » lui demandais-je dans un rire.

Ça avait été très drôle de voir Kathelyn essayer en faisant signe qu’elle avait toute la confiance du monde en ses talents pour finalement m’avouer qu’elle n’avait jamais été au bowling de sa vie. Je trouvais ça fascinant à quel point elle semblait n’avoir rien vécu dû au fait qu’elle avait grandit dans un environnement reculé et un mode de vie différent de la mienne et de la majorité des gens à Miami. Je ne voulais toutefois pas la faire sentir mal par rapport à ça, c’était pas bien grave, j’étais certain qu’au final, elle avait vécu des choses que je n’avais jamais fait… et que je ne ferais probablement jamais si c’était de nature religieuse. Je me considérais Athée. Naturellement, j’avais un grand respect pour toutes les religions de ce monde, du moins, celle qui étaient restaient saines envers les adeptes et dans le sens où ça n’en devenait pas extrémiste. Ça me faisait toujours bien du mal toutefois, lorsqu’on m’empêchait à l’hôpital d’utiliser certaines méthodes qui pouvaient sauver facilement la vie de quelqu’un en danger, par raison de religion et croyance. Une transfusion de sang, c’était simple et ça faisait souvent des miracles, justement! Bref, je quittai ces pensées pour me concentrer à expliquer comment ça fonctionnait à Kathelyn qui ne semblait pas plus confiance après mes nombreux conseils. « Mouaais… mais avec un peu de pratique, ça ira! » lui dis-je, restant bien postif! C’était comme ça pour bien des choses. La première fois que j’avais couché avec une fille, en théorie, je me disais que ça allait être facile mais une fois qu’on était dans l’action, ce l’était pas à ce point et puis, avec la pratique, on devient bon naturellement, cet exemple, je le gardai pour moi.

La jeune femme me proposa de lui montrer à la place, c’était une très bonne idée. Je m’élançai donc pour laisser aller la première boule, la force était bonne mais la trajectoire, mais complètement parfaite. Je fis tomber quelques quilles mais sans pour autant être le coup de l’heure! « Oh oh oh mademoiselle Parks! C’était mon premier coup, un simple coup de pratique! » dis-je en levant les yeux au ciel, faussement insulté. Elle me tendis une nouvelle boule en me proposant une plus légère. « Outch, ma virilité… » déclarais-je en posant ma main libre à mon coeur pour rigoler. Je lui fis un petit clin d’oeil avant de me tourner vers l’allée et tenter de faire mieux. Ce fut le cas, mais encore une fois, ça en était rien impressionnant. Je revins vers la jeune femme en haussant les épaules, c’est à ce moment que cette dernière reprit mon argument de tout à l’heure, sur le fait que je devais l'intimider. Contrairement à elle, je fus assez honnête : « Honnêtement? Complètement! » lâchais-je en la regardant, un petit sourire sur le coin des lèvres avant d’éclater de rire en voyant son visage changer du tout au tout, prenant des petites teintes de rouge. « Et je sens que je viens de t’intimider avec cette vérité moi! » Ce qu’elle pouvait être adorable! Ce fut son tour, je la regardai un peu plus loin avant de me résigner de me diriger droit vers elle à toute vitesse question de lui faire peur à la minute où elle allait lancer sa boule, question d’influencer la trajectoire. Je lâchai un petit cri grave « ATTENTION. » en venant la prendre de chaque côté de ses bras, la faisant sursauter et se tourner immédiatement, me regardant avec les yeux bien grands. « Hahahaha ok j’avoue, c’est un peu injuste comme tactique mais j’y pouvais rien! Je commençais à sentir ma victoire compromise! » Mine de rien, j’étais un compétitif moi, bon ok… peut-être aussi que c’était qu’un moyen de pouvoir me rapprocher d’elle, la taquiner car elle, elle se gênait pas pour le faire avec moi et je trouvais ça franchement amusant, elle semblait moins gênée que les autres fois qu’on s’était vu, signe qu’elle commençait à être à l’aise avec moi, j’imagine.

 

J’aimais la soirée que je passais en compagnie de William. C’était simple et amusant. Il me mettait à l’aise et cela malgré le faite que je sois totalement inexpérimenté dans le lancer de boules de bowling. Il essaya de me montrer son talent, mais en vain. Les quilles lui résistèrent et je pris plaisir à le taquiner un peu. Il me surprit en me répondant très, ou trop, honnêtement au petit pique que je venais de lui lancer. Je me sentis rougir en moi d’une demi-seconde et je détournai mon regard de lui ne sachant plus trop où me mettre. Il se mit à rire en disant qu’il venait de voir que c’était à mon tour d’être intimidée. « Non… pas du tout ! » me défendis-je sans grande conviction. Nerveusement je passa une main sur ma nuque puis saisit une boule. C’était à mon tour de jouer, mais avec ses paroles, je me sentais encore plus nerveuse qu’à mon premier lancer maintenant. Je me raclai la gorge en me mettant devant la piste. Je me concentra puis élança mon bras en avant pour jeter la boule sur la piste au moment où William s’écria de faire attention. Je sursauta alors que ses mains venait se poser se poser sur mes bras. La boule termina sa course sur le côté et je me retourna pour regarder celui qui venait de troubler ma concentration. Je le fusilla du regard alors que je comprenais qu’il avait fait cela juste pour me déconcentrer. « Je te savais pas mauvais joueur ! Si j’avais su je t’aurais pas proposé de sortir. » Je me mis à rire et lorsque mes yeux se plongèrent dans les siens je sentis mon cœur faire un petit bond dans ma poitrine. Je lui adressa un petit sourire timide. « J’ai eu peur de t’avoir vexé et que tu ne veuilles plus me voir après mon texto. Je m’excuse encore, j’ai pas été très fine … Je pensais pas à mal … » Je sentais comme un coup de chaud m’envahir. J’aurais peut-être pas dû reparler de ça, mais je trouvais normal de m’excuser de vive-voix pour ma maladresse. En ce moment encore je me sentais maladroite dans ce que je disais. « Je t’apprécie vraiment … beaucoup. » Ma voix tressailli quelque peu sous le coup de l’émotion. Non pas que j’allais me mettre à pleurer, mais me mettre à nue comme ca sur ce que je ressentais me déstabilisais un peu et me rendait nerveuse. Je me recula d’un pas pour sortir des mains de Will qui étaient toujours posées sur moi et avoir un peu d’air pour me détendre. Je me raclai la gorge. « Bon … Je vais … Rejouer. » dis-je sans bouger comme si j’attendais qu’il me donne son accord.
 

Visiblement, on s’amusait bien à se destabiliser, volontairement et… involontairement aussi. Je ne cachais pas mon intérêt pour Kathelyn. Je me disais qu’elle n’allait pas pouvoir dire que je n’étais pas honnête par rapport à elle. Je ne savais pas trop ce qu’elle cherchait mais moi, elle m’intéressait beaucoup et je pensais bien que ça se voyait assez clairement. Enfin, j’osais espérer… j’avais quand même déjà essayé de l’embrasser - et sans succès. Bref, je ne voulais pas trop y penser et profiter de ma soirée pour m’amuser avec la jeune femme qui semblait un peu moins timide que les autres fois. Elle faisait des blagues et je découvrais de plus en plus son sens de l’humour. Ça me plaisait beaucoup. Puis, comme pour déranger son jeu, j’arrivai à toute vitesse derrière elle pour la faire sursauter, à la dernière seconde. « Hey hey! Je suis pas mauvais joueur, je suis compétitif, c’est différent! » Je lui tirai un peu la langue, en fait, je faisais semblant de l’être.. c’était qu’une partie de bowling, c’était rien comparativement à un match de foot! Là, j’étais très compétitif, et c’était normal! L’espace d’un moment, on était là à se regarder sans trop parler, elle avait des yeux magnifiques, et pas que ça! Son visage en entier l’était à vrai dire. Elle profita du petit moment pour reparler de nos petits SMS échangés et du gros malentendu par rapport à tout ça. « Oh, t’excuses pas! En fait, c’est surtout un malentendu car je pensais que c’était toi qui voulait plus vraiment me revoir. Mais je suis très heureux que ça soit pas le cas finalement! » J’adorais sa compagnie et je voulais continuer à la voir, absolument. Puis, cette dernière me fit un révélation dont je ne m’attendais pas, elle m’appréciait donc vraiment beaucoup. Je me sentis un peu con, à avoir le coeur qui fit un bond, signe que mon intérêt pour elle était bien vrai. « C’est entièrement réciproque, j’adore passer du temps avec toi c'est toujours agréable et je te trouve super! »  Ça avait le don d’être honnête mais je tenais à ce qu’elle le sache et puisqu’on avait parfois du mal niveau communication, aussi bien dire les choses telles qu’elles l’étaient, non?  

Kathelyn se décolla doucement de mon emprise, je surveillais toujours sa réaction, en espérant que je ne l’ai pas rendu mal à l’aise. Cette dernière voulait poursuivre la partie en disant que c’était maintenant son tour. « Vas-y, je te regarde! » dis-je en souriant doucement, pour l’encourager à y aller alors qu’en fait, je pensais seulement à vouloir la coller contre moi et l’embrasser. Est-ce que c’était mal? Je ne pensais pas, d’autant plus qu’elle venait tout juste de m’avouer qu’elle m’appréciait beaucoup. Mais bon, ça voulait dire quoi exactement? Ça m’énervait presque à vrai dire… c’était comme si j’étais totalement incapable de savoir sur quel pied danser avec elle. Est-ce que je me faisais constamment de faux espoirs? Les bras croisés contre mon ventre, je regardai le lancé de la jeune femme… un beau coup en ligne droite qui… fit en sorte que toutes les quilles tombent!!!!!! « QUOI ?!?!?! NON!!!!  WOOOW!!!!! » m’exclamais-je en sautant en même temps qu’elle avant de me diriger pour la soulever un peu, dans notre grande joie à tous les deux, je la fis tourner dans les airs. « Ça, c’était vraiment le coup du siècle! » dis-je en la redéposant au sol, encore tout souriant, tout comme elle.  Je ne réalisai pas vraiment qu’on venait d’avoir un contact physique plus long que tout ceux qu’on avait pu avoir… c’était comme naturel et c’était en rien déplacé non plus. « Tu mets la barre haute maintenant! » Autant pour le jeu que... pour autre chose. Bref, mon petit orgueil de mâle prenait son coup et donc, je tentai de m’appliquer pour le restant de la partie. J’eus de bons coups et Kathelyn aussi! Je gagnai le tout, mais de quelques points seulement! Elle avait su vite installer une compétition et j’étais franchement impressionné par sa performance. « Bien joué Parks! La chance du débutant t’a bien rattrapé finalement! » Je lui fis un petit clin d’oeil. « Allez, on enlève ces souliers moches et on va manger! Je sais pas pour toi, mais je meurs de faim après ce dur match! » lâchais-je en rigolant. On remit nos souliers - un peu plus fashion - pour prendre ma voiture en direction de ce fameux resto à burger dont je lui avais parlé et où on se retrouva assit à une table, l'un en face de l'autre. « Alors, tu as des plans pour Noël et le jour de l'an? » 

Lorsque je taquina William sur sa mauvaise foi, il se défendit en disant qu’il n’était pas mauvais joueur mais compétitif. Je ne pu m’empêcher de rire. C’était vraiment jouer sur les mots ce qu’il faisait là. Je profitais de la proximité de nos deux corps pour aborder un sujet un peu plus sérieux : des excuses pour ma maladresse dans les sms. William me rassura qu’il n’en tenait pas rigueur et que nous avions juste eu un petit malentendu. Je fus rassuré de l’entendre dire ces mots. Je n’aurais pas voulu que cela ait un impact négatif sur notre relation, quelle qu’elle soit. Je lui confia ensuite que je l’appréciais et il me retourna mes paroles. J’eu soudain l’impression de perdre un petit poids sur mes épaules, cela ne me rendait pas indifférente de savoir cela, savoir qu’il m’appréciait et appréciait ma compagnie. Sans le faire exprès, le jeune homme venait de me donner un peu de confiance en moi. Je me recula avant de trouver ce moment trop pesant pour moi. Ouvrir son cœur c’était énorme pour moi et recevoir les émotions et les sentiments de quelqu’un d’autre c’était aussi quelque chose de gros. William me poussa à rejouer. Je saisis une boule et sans trop réfléchir la lança droit devant moi. Elle fila à toute vitesse droit devant elle avant de renverser toutes les quilles d’un coup. « Oh mon dieu … JE LES AI TOUTES FAITES TOMBEES ! » m’exclamai-je super heureuse en me retournant vers mon adversaire. Alors que je sautillai sur place de joie, celui-ci me prit dans ses bras pour me faire tourner, tout aussi heureux que moi par mon exploit. Je ne pu m’empêcher de rire. Je ne savais pas trop pourquoi, mais d’avoir réussis se lancer me faisait aller bien. « En faite j’ai peut-être un talent inné pour le bowling ! » Je me mis à rire de bon cœur amusée. Bon il ne fallait pas que je prenne trop la grosse tête non plus. Si je prenais trop la confiance, j’avais l’impression que j’allais raté mes autres lancés donc attendons de voir la suite. La partie fut animée par des remontées de points par l’un et par l’autre à chaque fois mais elle se termina avec pour gagnant le charmant et amusant docteur. Il me félicita et en bonne joueuse en fit de même … ou presque. « Ma chance du débutant n’a pas voulut t’humilier alors je t’ai laissé gagner cette fois. Mais la prochaine fois attends-toi à aucune pitié de ma part. » Je lui offris un petit sourire alors qu’on s’asseyait pour nous déchausser et remettre nos propres chaussures personnelles. Je dois dire que j’étais bien contente de ne pas garder plus longtemps ces hideuses paires.
 
J’avais terriblement faim également. On ne dirait pas comme ça mais en faite, le bowling ca creusait pas mal. William nous conduisit jusqu’au restaurant dont il avait vaguement parlé. L’odeur des burgers m’ouvrit encore plus l’appétit et lorsque nous nous retrouvâmes assis de part et d’autre de la table, je ne me fis pas prier pour jeter un coup d’œil à la carte. William me questionna sur mes plans pour les fêtes de fin d’année. Je posa la carte sur la table avec une pointe de tristesse dans le cœur. « Je vais faire les fêtes avec Lina et Alec rien d’extraordinaire. Je pense pas que j’aurais le cœur à faire la fête de toute façon. » Je m’enfonça contre le dossier de la chaise avant de regarder le jeune homme. « Noël c’est important dans ma famille et de le passer loin d’eux … c’est pas facile. J’ai pas eu de leurs nouvelles depuis que je suis partie. » Je sentis ma gorge se nouer et je du prendre un peu sur moi pour ne pas me laisser submerger par l’émotion. J’avais de la chance d’être entourée de Lina et Alec tout de même et de ne pas passer cette période seule, mais j’aurais aimé pouvoir être entourée de ma famille. Je me demandais sans cesse ce qu’ils étaient devenus, s’ils s’inquiétaient de moi ou bien s’il s’en fichaient que je sois partie. Et j’avais peur que nos dirigeants ne s’en soit pris à eux. J’avais fait attention à ne rien dire de mon évasion à personne pour qu’on ne leur reproche rien. Je ne voulais pas noircir la soirée avec de sombres idées et je reporta mon attention sur William. Sans doute avait-il des choses plus joyeuses à me dire. « Et toi ? Tu vois de la famille, des amis pour les fêtes ? » Je lui souris faiblement encore un peu prise par la tristesse de mon cœur.
 

YOUPI!!!!!!! Kathelyn avait réussi à faire tomber toutes les quilles en même temps et pendant un bref instant, ce fut un réel moment de bonheur et de célébration. Disons qu’elle ne faisait pas beaucoup de point et voilà que c’était un moment de chance! La voir aussi heureuse, je ne pouvais que trouver ça adorable comme tout.  Elle disait que finalement, elle l’avait peut-être le talent inné pour le bowling. Je ne pouvais que rire. « Ouais qui sait, il se faisait timide au début mais il vient de prendre confiance! »  Un peu comme elle en fait. Son niveau de timidité diminuait à chaque fois qu’on se voyait, pour ma plus grande joie. La partie continua et malgré ce coup de champion, je gagnai le tout bien que c’était quand même assez serré, niveau résultat. « On reviendra pour la revanche, avec plaisir! » dis-je en lui faisant un clin d’oeil. C’était chouette, car ça me montrait qu’elle comptait bien faire à niveau des trucs avec moi… une petite victoire à la fois quoi! Après avoir retrouvé notre look de chaussure original, on quitta les lieux : direction le meilleur resto de burger à Miami.

Une fois sur place, on fut aussitôt pris en charge pour nous assigner une table et prendre notre commande. Il n’y avait pas énormément de choix puisque c’était principalement des burgers mais ils étaient excellents, vraiment! Si je m’écoutais, je serais continuellement ici. On continua la conversation bien calmement au sujet de nos plans pour le temps des fêtes. La jeune me confia qu’elle ne voulait pas faire grand chose car elle allait probablement être triste, loin de sa famille. Elle n’avait d’ailleurs pas eux de leurs nouvelles depuis qu’elle avait quitté le complexe. J’affichai un petit visage compatissant avec la forte envie de poser ma main sur la sienne pour le consoler un peu. « Je peux comprendre! Est-ce que tu vas tenter de reprendre contact avec eux d’une quelconque façon éventuellement? » Je ne savais pas trop comment ça fonctionnait. Est-ce que ses parents devaient la renier maintenant qu’elle avait décidé de ne plus faire partie de leur “monde”? « Mais je suis certain que tu passeras une très belle journée avec tes amis, vous allez bien vous amuser, c’est clair! » Je m’inquiétais même pas pour elle, elle semblait très bien encadrée! Puis, la question me fut retournée. « Le 24, je vais chez mon meilleur-ami. Il a invité quelques amis et c’est un peu comme mon frère donc, c’est limite comme si c’était la famille en fait. Et puis le lendemain, ma mère organise un repas avec mes tantes et mes oncles chez elle. Ensuite pour le nouvel an, je vais probablement travailler. C’est pas parce que l’année change que les gens arrêtent d’être malade cette journée-la malheureusement. » Et ça me dérangeait pas car je n’avais pas vraiment de plan. L’année dernière j’avais été totalement saoul dans un bar à ne plus me souvenir de ma soirée et celle d’avant, j’avais été dans un chalet avec Leyla, mon ex. Disons que pour l’instant, le jour de l’an m’apportait pas de bons souvenirs. « T’es du genre à avoir des résolutions pour la nouvelle année? » demandais-je, franchement intéressé par ce qu’elle pourrait avoir comme résolution. Pour ma part, j’avais quelques trucs que je voulais, oui. Peu de temps ensuite, la serveuse arriva avec nos belles assiettes bien chaudes. Comme deux affamés n’ayant pas mangé depuis des jours, nous croquâmes en même temps dans nos burgers. « Alors, ton verdict? » J’osais espérer que ça lui plaise autant qu’à moi. C’était pas l’endroit le plus classe en ville mais c’était terrible délicieux. On venait souvent ici, Nate et moi pour parler de tout et de rien en mangeant comme des gros porcs. En compagnie de Kath, j’allais quand même avoir un peu de retenu.