Tout ça, il en avait besoin. Il avait besoin de sortir boire un verre avec un pote, de pouvoir parler, de pouvoir s'exprimer. Il avait besoin de donner son avis sans que personne ne lui réponde le contraire, besoin d'être entendu. A quoi je sers sinon? Je l'avais emmené à la boxe parce que j'étais encore une fois persuadé que ça lui ferait du bien. Il avait besoin de parler, certes, mais aussi de s'extérioriser. Il fallait qu'il laisse sortir tout cela, cette rage, cette tristesse. Il m'avait critiqué sur ma musique à peine l'avais-je mis. je levais les yeux au ciel. Je n'écoutais pas ça tous les jours, c'était les musiques de bad ass qui me faisaient frapper dans le sac, c'est tout. La musique était importante quand même dans ces moments là. Déjà, ça permettait de ne pas entendre les coups, de ne pas se dire "ah là c'était fort je ferais moins" Non. Il ne fallait pas réfléchir, se laisser aller, comme de la musique. Je tenais alors le sac, me préparant à d'autres exercices avec d'autres gants pour qu'il puisse taper différemment. Néanmoins, je n'en eu pas besoin. Je le chauffais un peu, il râlait mais je savais qu'il savait où je voulais en venir. Je pensais bien qu'il ne voudrait pas craquer devant moi mais... il le fallait. J'étais son ami et je n'allais sûrement pas le juger, jamais. Il frappait et là je sentais qu'il y allait. Je ne disais plus rien, je voulais disparaître. Je voulais qu'il n'ait plus que lui et ce qu'il voulait combattre en lui avec lui. Je le laissais faire, il perdait son souffle. D'un coup, il s'arrêtait en se tournant d'un autre côté. je n'avais pas besoin de vérifier. Doucement, je lâchais le sac. Je le regardais aller vers le banc s'asseoir, tête dans ses gants. Je savais qu'il craquait. Il avait pourtant honte. Je fronçais les sourcils, observant la scène. j'avais été tant de fois dans son cas, pourtant je n'avais pas eu de personne sur qui me reposer. tu as le droit de craquer.. je suis le dernier qui vais te juger, tu sais. lui fis-je alors, posant une main sur son épaule. Je me reculais, lui laissant son moment pour lui. Il savait que j'étais là pour lui et c'est tout ce qui m'importait. J'allais taper dans le petit sac en hauteur en attendant. Moi aussi, j'avais besoin de me défouler. Sûrement pas autant que lui, mais il se sentirait moins mal à l'aise que si je restais à côté de lui à rien faire.