i'm about to lose my mind

william ft, joe.

Cinq long mois interminable à devoir supporter une douleur qui devenait plus psychologique que physique, et surtout, ne plus pouvoir bouger mon bras gauche. Ma vie avait totalement changé depuis cette fusillade au camping cet été. Je m'étais encore plus renfermée sur moi-même, devenant violente avec les inconnus qui osaient venir me parler. J'ai perdu énormément de poids, ressemblant presque à un macabé tant la fatigue me frappait, tant mes nuits étaient courtes ou devenues blanches. J'étais devenue accro à la Morphine en plus de ça. Un nouveau dealer. Et j'étais clairement en manque depuis de nombreux jours, voir même semaines, j'en perdais totalement l'appétit, je tremblais tout le temps, j'avais de grosses sueurs froides, de grosses insomnies, enfin bref, mon corps réagissait comme il le pouvait et j'en étais encore plus affaiblie. Je me rend aujourd'hui à l'hôpital, j'ai rendez-vous avec un certain Docteur Armstrong. Savoir si je pouvais enfin enlever cette écharpe médicale et surtout mouvoir mon bras. Car c'était clairement pas mes 9h par semaines au boulot qui allait m'aider à payer mon loyer ou mieux, payer mes consommations. « Mademoiselle Healy? Suivez-moi. » Dans la salle d'attente, je lève le regard et croise celui du dit docteur, sourire aux lèvres. Ok je savais pas qu'il y avait des médecins aussi canons ici. Revenant à mes esprits, je me lève lentement et rentre dans le cabinet suivit de près par celui qui allait s'occuper de moi. Je lui souffle un "bonjour" à peine audible et m'assoie de nouveau sur une chaise non loin de son bureau. « J'tiens d'abord à vous dire que le traitement qu'on m'a filé n'a absolument eu aucun effets. » D'un air de reproche, je n'ose cependant pas affronter le regard du médecin. Il allait vouloir m'ausculter dans tous les cas, et j'espérais secrètement qu'il ne voit pas les zones rouges sur mon corps, preuves du manque de Morphine dans le sang, preuve que j'en étais devenue dépendante, lui ne saurait sûrement pas de quoi, mais je doutais fort qu'une camée soit la bienvenue et surtout traitée sans jugements. « J'crois que j'ai encore mal. » J'hausse automatiquement les épaules, me rendant même compte qu'en réalité, mon épaule ne me faisait plus autant mal qu'il y a encore quelques semaines. Peut-être était-ce devenu psychologique.

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Et une autre journée qui commençait! Ça faisait 7 jours que je travaillais en ligne, je manquais probablement de sommeil mais je m’en moquais! On disait que la médecine était une vraie vocation et c’était bien vrai. C’était extrêmement exigeant, difficile émotionnellement aussi mais au final, tellement gratifiant! Aucune journée n’était pareille, toujours un nouveau défi à relever, de nouvelles personnes à aider! Il m’arrivait d’aider également des collègues, entre mes opérations, les urgences et les rendez-vous médicaux étant toujours très compacté. On voulait le moins possible faire attendre les gens mais c’était inévitable : l’attente était toujours très longue malgré toutes nos bonnes volontés. J’étais arrêté au bureau de réception, prenant le dossier de ma prochaine patiente : Madame Healy qui venait pour un suivi médical à la suite d’une blessure par balle à l’épaule. Tiens, c’était pas rien et généralement, quand des patients avaient été confronté à ce genre d’évènement, il fallait toujours être un peu plus prudent avec eux. Ne sachant pas à qui on allait avoir affaire parce que bon, bien que ça pourrait bien arriver à n’importe qui de se faire pointer un pistolet sur la tête, il va s’en dire que c’était une réalité un peu plus prenante pour les gens n’ayant pas toujours de bonnes fréquentations. Je fus surpris de voir une jeune femme, pas très grande, mais bien magnifique, attendre patiemment à la salle. Je prononça son nom, elle releva la tête pour me laisser voir un visage, pas du tout déplaisant à regarder. Je m’empressai de lui sourire, fermant le dossier que je tenais dans mes mains. « Mademoiselle Healy? Suivez-moi. » Je lui fis un petit signe de la main en la dirigeant jusqu’à mon cabinet attitré.

Fermant la porte derrière nous, je l’invitai à prendre place devant le bureau, m’installant derrière en consultant rapidement son dossier, bien que je connaissais pas mal l'entièreté de sa situation. Aussitôt, la jeune femme se mit à me confier que le traitement qu’on lui donnait contre la douleur ne faisait pas d’effet, je jetai un coup d’oeil à la prescription donné, pourtant, il s’agissait d’un anti-douleur assez puissant. Ça faisait maintenant 5 mois d’ailleurs, qu’elle en avait techniquement, avec elle. « D’accord et lorsqu’on parle d’aucun effet, vous avez remarqué aucun changement dans votre état dès le début ou bien de semaine en semaine, l’effet diminuait? » Parfois, le corps pouvait s’habituer, surtout lorsqu’il était question d’une petite dose sous forme de comprimé comme il en était question avec elle. « Et est-ce que vous pouvez me décrire plus précisément votre douleur? » Je voulais savoir si c’était au niveau de la plaie, ou bien une sentiment de brûlure plus à l’intérieur. Ça pouvait être également le muscle qui la faisait souffrir. Je pris des notes sur sa réponse, essayant de faire des liens avec les complications que pourrait engendrer ce genre de blessure. J’écrivai donc le tout, hochant la tête à quelques reprises. « Simple petite question, mademoiselle Healy, pourquoi avoir attendu cinq mois avant de venir nous informer que vous ne ressentez pas les effets de votre traitement? Vous savez qu’on aurait pu prendre le problème immédiatement en charge. Dans ce genre de situation, il est important de ne pas attendre. » J’étais curieux, c’est tout. Si ça faisait si mal pourquoi s’infliger une douleur et venir se plaindre que maintenant? C’était assez bizarre.

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J'étais loin d'être à mon aise dans cette salle. Ce qui comblait le tout était que l'homme qui s'occupait de moi était loin d'être dégueulasse. Ce qui faisait un bon point en soit. Mais je préférais lui dire de but en blanc que le traitement qu'on m'avait prescrit n'avait eu aucun effets. Je n'avais pas cherché cependant à l'essayer plus longtemps que ça et même si l'infirmière m'avait prévenu que la douleur n'allait pas s'envoler dans les semaines qui suivaient, elle ne m'avait pas non plus prévenue du moindre changement, même minime. « Euh.. » Je me pince les lèvres, sûrement que la réponse n'allait pas lui plaire, mais étonnamment, je faisais carrément moins la maligne devant lui. « Au bout de deux semaines je crois. L'infirmière m'a prévenu que le mal allait pas s'envoler instantanément, mais je croyais qu'après une semaine ça allait s'atténuer un minimum. » Et je restais penaud lorsqu'il me demandait de décrire la douleur, de quelle sorte elle était. Honnêtement, je n'aurais jamais réussie à la décrire, même dans ma tête, tout ce dont j'étais sur, c'était qu'elle était omniprésente. Je réfléchis à comment formuler ma réponse, cherchant une explication simple et efficace. « Au début elle était centrée sur tout mon bras, jusqu'à mes doigts. Puis elle a commencé à monter vers ma tête et ma poitrine. C'est comme si on faisait un feu de camp à l'intérieur. Clairement. » Et pour accompagner ces explications, je lui montre même la trajectoire avec mon autre main. Je le vois écrire et tente même de regarder discrètement les lignes sans y arriver. Et face à sa nouvelle question, je me sentais vraiment jugée, je me sentais même mal à l'aise de devoir y répondre. J'allais pas lui dire que j'ai jeté les cachets pour pouvoir boire comme je le voulais, ni même pour lui avouer avoir trouver autre chose d'un peu plus fonctionnel que ces petites gélules. « Parce qu'au bout d'un moment je pensais que la douleur était psychologique. Et peut-être qu'elle l'est vraiment ou pas. Mais j'avais pas envie de ressortir d'ici avec une nouvelle ordonnance qui aurait sûrement eu le même effet que la première. » C'était pas totalement faux. Même si je savais qu'ils auraient trouvé quelque chose de plus convenable pour moi. « Déjà que la morphine qu'ils me filaient à mon hospitalisation me faisait plus grand chose à la fin. » Dit celle qui en ingurgite plus de trois par jour grâce au père noël dans l'unique but de dormir enfin et de pouvoir penser à autre chose. « Mais je pense que c'est terminé là. Enfin quand je bouge mon bras, j'ai un peu mal mais c'est sûrement normal. » Et cette fois, c'était la vérité. Seulement, je m'imaginais la douleur lors de la fusillade, je me la remémorais. Je pensais qu'elle était réelle jusqu'à ce que je ne bouge le bras. Mais je n'étais pas médecin.

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J’aimais mon travail, j’aimais mes clients et les aider à aller mieux. Simplement, lorsqu’on se présentait dans mon bureau en commençant à repprocher des décisions d’ordonnance ou des conseils que mes collègues avaient soigneusement donnés, ça venait me chercher. Je pouvais comprendre qu’en sentiment de douleur, on puisse en vouloir au personnel médical si les choses ne vont pas aussi rapidement que le patient le souhaite mais rendu là, ce n’est pas de notre ressort. La personne doit faire des démarches pour revenir nous voir afin qu’on soit en mesure d’ajuster le tout. Je me contentai de simplement poser des questions à Madame Healy à propos de son état actuel, hochant la tête en prenant des notes. La jeune femme se mit à me décrire la douleur qui prenait expansion dans d’autres parties de son corps. « D’accord et est-ce que cette chaleur que vous ressentez venaient avec d’autres symptômes comme des maux de têtes, difficulté à respirer ou bien à manger? » Je ne devais pas exclure aucunes suppositions, c’était peut-être le médicament prescrit qui ne lui allait pas et qui avait simplement fait augmenter ses symptômes au lieu de simplement la soulager. Je tenais toutefois à comprendre pourquoi elle était venue que maintenant nous voir, se plaignant d’une douleur incontrôlable depuis longtemps. « Je vois, mais il ne faut pas hésiter à revenir et expliquer la situation à un médecin, madame Healy. Nous sommes ici pour vous aider et on aurait probablement pu vous donner quelque chose de plus adapté à votre condition. » Je tenais simplement à lui faire comprendre qu’il ne fallait pas penser qu’on pouvait s’auto-diagnostiquer soi-même, que peu importe la situation, elle pouvait venir ici et nous faire confiance.  

Joe mentionna que la morphine ne lui faisait déjà plus grand chose à son hospitalisation, encore là… elle aurait dû en parler. C’était frustrant au final de réaliser que c’était surtout de sa faute si elle se plaignait aujourd’hui. Naturellement, je n’allais pas dire ça mais je n’en pensais pas moins. « C’est certain que le mental peut jouer pour beaucoup dans une guérison. C’est vous êtes continuellement en train de penser à votre blessure, à toucher votre bras, à alimenter ce sentiment de restriction dans votre tête, à un moment donné oui, ça arrive que certains patients sentent les symptômes alors que ces derniers ne sont plus réellement là et à partir du moment où ils arrêtent d’y penser et qu’ils décident de passer à autre chose, ça disparaît. Parfois il faut juste faire cette coupure avec le mental, et des fois dans la guérison, c’est ce qu’il y a de plus difficile. » La tête parfois, jouait beaucoup sur la santé physique, aussi con que ça pouvait sembler. « Je vais toutefois vous faire passer certains tests juste pour voir si réellement, c’est terminé. Je vais prendre de nouvelles radiographies également. » Je lui fis signe de monter sur le petit lit en me levant de derrière mon bureau. Je l’invitai à retirer son t-shirt question que je puisse voir son bras au complet, étant donné que sa blessure était plus au niveau de l’épaule. La couleur de sa peau m’alarma immédiatement, je ne bronchai toutefois pas, posant doucement ma main au niveau de son bras. « Je vais bouger votre bras dans différentes positions et dîtes moi dès que ça vous fait mal. » Je le levai d’abord, surveillant  son expression facial, gosh, cette femme était foutrement canon, j’avais rarement vu des lèvres aussi invitantes d’y plaquer les siennes. Je le fis plier par en haut, par le coté, descendre le long de son corps, bref… pleins de mouvements qu’on pouvait faire avec le bras.

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De base, j'étais une grande gueule, je faisais celle qui n'avait peur de rien ni personne, mais devant le docteur Armstrong, je perdais complètement mes moyens, je faisais moins la fière. Pourtant, son visage ne donnait aucun air mauvais ou méchant, bien au contraire, il avait l'air d'être le genre à aimer tellement son métier qu'il en était très sociable et compréhensif avec les autres. Peut-être était-ce cette apparence qui me désarmait, j'en savais rien. Mais je lui dictais mes douleurs, une par une, alors qu'il enchaîna avec d'autres questions. « Peu de maux de têtes, presque jamais d'ailleurs. J'avais du mal à respirer surtout la nuit, je frôlais la crise d'angoisse à chaque fois d'ailleurs. » Je roule les yeux, me trouvant pathétique à me plaindre ainsi. D'ailleurs, je lui montrais mon corps d'un signe de main pour qu'il se doute de mon état de santé au niveau de l'alimentation. « Ne croyez pas que c'est ma morphologie d'être aussi maigre que ça.. » Une chaleur m'envahi le corps, tellement blessée intérieurement de voir à quoi mon corps ressemblait maintenant. J'me trouvais carrément bonne avant, mais depuis ma nouvelle drogue et surtout depuis que je m'alimentais de moins en moins, je ressemblais à un cadavre vivant. « Nous sommes ici pour vous aider et on aurait probablement pu vous donner quelque chose de plus adapté à votre condition. » Je ne pu qu'hocher la tête, comme un enfant suite à ses paroles, aucun mots ne pouvaient sortir. Je ne sais pas ce qu'il était entrain de me faire mais c'était vachement chiant d'être aussi déstabilisée que ça. Pourquoi il avait ce dessus sur moi? Je jouais avec mes doigts, la tête baissée, comprenant pour une fois que j'avais surement agit comme une grosse imbécile égoïste et soit disant forte.

C'était limite si je ne buvais pas ses paroles maintenant. Mon regard détaillait son visage afin de le mémoriser, je mettrais ma main à couper qu'il avait du succès avec les femmes. Surement avec les hommes aussi. Peut-être même qu'il était gay après tout. Un mec aussi sexy et ayant autant de prestance ne pouvait pas être hétéro ou seulement bi. Et ses grosses babines qui iraient bien sur mes lèvres du bas. Cette pensée me fit sourire alors que je reprend rapidement mon sérieux. « Disons que c'est pas si commun de se faire tirer dessus dans un camping. » J'essaie de rire, même s'il sonnait carrément faux, je continuais à me remémorer les images, mon sang s'écouler comme une fontaine, mais gardant une certaine conscience pour me sortir de là, à l'aide d'autres campeurs. Et mes yeux grossirent lorsqu'il me demandait d'enlever mon t-shirt. Clairement, j'étais loin d'être pudique, si j'aurai pu me balader nue dans la rue, je l'aurais fais, mais là, on voyait clairement mes côtes, c'était tout à fait dégueulasse. Alors avec la boule au ventre, j'enlève mon vêtement, galérant un peu et m'installais sur le petit lit pour que ce dernier puisse m'ausculter. Je ferme les yeux pour éviter de les poser sur mon corps et le laisse manipuler mon bras. Au début, étonnamment, je ne ressentais pas grand chose, uniquement lorsqu'il le leva au niveau de ma tête. Je grimace doucement, ouvrant les yeux pour croiser son regard. « ça tire un peu quand vous le levé. » Je sens mes yeux s'humidifier, non pas à cause de la douleur puisqu'il n'y en avait pratiquement pas. Me sentant défaillir, je les ravale, pince mes lèvres et tente de remettre ma carapace en place. « Alors, dîtes moi que j'suis plus condamnée. » Je tente, peu sûre de moi, m'accordant tout de même un sourire, étant presque certaine que j'allais enfin être débarrassée de cette écharpe de malheur.

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Mademoiselle Healy ne semblait pas avoir d’autres symptômes physiques outre que la douleur dont elle s’était plainte plus tôt dans notre rendez-vous mais il s’agissait d’une douleur d’il y a plusieurs semaines maintenant. Ces symptomes me semblaient beaucoup plus psychologique et l’éventualité où sa douleur en était devenue une me semblait être la plus grande possibilité dans son cas. Elle me pointa ensuite son corps en me rassurant que ce n’était pas son état normal, d’être comme ça… je compris aussi maigre, probablement. « Et votre changement physique est dû à cette blessure ou c’était bien avant? » demandais-je en jetant un coup d’oeil à l’ossature de son visage. La jeune femme était magnifique, mais il lui manquait quelques kilos à son poids santé, c’était un fait. Je tenais à ce que cette dernière comprenne que nous étions là pour l’aider et qu’en aucun cas, elle devait avoir honte ou se trouver stupide de demander de l’aide. Son regard se faisait plus bas, sa tête aussi, comme si elle avait honte de quelque chose alors qu’elle n’avait pas à avoir honte. Tout le monde avait ses problèmes et elle n’avait pas demandé à ce qu’un fou dingue lui tire dessus non plus. Je ne connaissais pas le sort de ce cinglé mais j’espérais qu’il le paye le restant de sa vie.

Je me levai en invitant la jeune femme à retirer son t-shirt afin que je puisse examiner plus attentivement son bras et le faire bouger de plusieurs façons possible. Je jetai un coup d’oeil à son visage, les yeux fermés pour surveiller toute trace de signe de douleur. Tout semblait sous contrôle pour le moment… du moins, jusqu’à ce que je lève son bras un peu trop haut au niveau de sa tête. « Je confirme, on est bien loin de condamnation donc on va oublier l'amputation du bras immédiatement. » lui dis-je, un petit sourire sur le coin des lèvres. Les radiographies ne me semblaient pas nécessaires finalement. « Comme vous l’avez dit : C’est pas si commun de se prendre une balle en plein camping et c’est normal que suite à cette blessure, il y ait toujours une petite sensibilité, surtout si la balle était près du muscle. Parfois cette sensibilité disparaît au bout de plusieurs mois, plusieurs années et malheureusement parfois, elle reste pour toujours. C’est difficile de savoir car chaque corps est différent mais de ce que je peux voir et de la seule position dans laquelle vous ressentez cet inconfort, je ne crois pas que ça sera handicapant pour vous dans votre quotidien. » Je soutenai son regard un petit instant avant d'enchaîner. « Il est juste important de ne pas condamner votre bras vous-même. Vous allez devoir reprendre vos activités quotidiennes comme vous le faites autrefois en tentant d’arrêter de vous dire que vous ne pouvez pas ou que l’activité en soi va provoquer une douleur. Sinon, votre blessure semble s’être bien guérit, pas de trace d’infection. Vous pouvez remettre votre chandail, je vais néanmoins passer des prises de sang pour m’assurer que tout est beau à ce niveau là. » Et me donner une bonne raison d’engager la conversation sur possiblement un autre problème. Je me reculai donc d’elle pour sortir le nécessaire aux prises de sang. « En attendant, avez-vous des questions sur quoi que ce soit? »

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Je n'allais pas faire mine de réfléchir 107 ans quant à la question du fameux médecin, j'hausse les épaules et frotte mes paumes à mes cuisses. « Euh, c'est dû à cette blessure je suppose. Ça doit faire moins d'un mois par contre que j'ai perdu autant de poids. » Pour dire comme je mangeais rien. Mon appétit avait totalement stoppé, je pouvais rester plus de deux jours sans manger, certes quelques fois je me tapais un malaise ou deux mais rien de bien inquiétant pour moi. Le seul bémol peut-être était que je m'hydratais seulement qu'avec de l'alcool. J'ose le regarder un instant mais je ne vis aucune émotions sur son visage. Il devait faire ce métier depuis un sacré bon moment pour ne pas feinter la surprise. Ou devait avoir vu pire que mon état. C'était pas impossible après tout.
Puis, durant l'auscultation, je fus soulagée et je m'autorisais même un sourire d'amusement en rencontrant son regard lorsqu'il me certifiait que l'amputation n'était pas nécessaire. Bon, premier sourire de la journée, c'était un bon point. L'écoutant faire son récit, je fronçais les sourcils lorsqu'il avait dit que, dans certains cas, la douleur était à vie. Déjà que je me bourrais de comprimés pour ne plus avoir mal, si j'allais souffrir toute ma vie à cause de cet enfoiré, le suicide aurait été de mise. Mais mon front se dérida lorsque le sexy docteur Armstrong m'intima que ça n'allait pas m'arriver à moi, m'incitant même à reprendre le cours de ma vie afin d'habituer mon bras à de nouveaux mouvements dont il avait été privé pendant un long moment. « Oh, donc j'peux reprendre le travail à temps complet? Enfin.. reprendre le travail tout court? » Parce qu'il m'était aussi défendu de travailler, surtout que mon job à moi nécessitait l'aide de mes deux mains vu que je créais les bouquets et autres compositions florales. Ma patronne n'avait pas été chaude, mais à force d'insister, j'ai pu marchander pour trois fois par semaines, uniquement le matin ou l'après-midi. Pas plus de quatre heures de boulot. « Non.. non, je suppose que j'ai pas de questions particulières. Enfin.. j'aurai plus besoin de faire de visites? » M'asseyant sur le bord du lit, je remis mon petit pull en remontant la manche de mon bras d'où la veine sortait le plus. Seulement, mon teint changeait aussi. Mon visage frôlait le verdâtre et une boule se formait dans le ventre une fois que je le vis s'approcher avec la seringue. Instinctivement, j'eu un mouvement dans le lit. « Euh ouais.. C'est p't'être con mais j'ai toujours eu peur des aiguilles, et encore plus de mon sang depuis que j'me suis faite faire un trou de balle dans l'bras. » Il pouvait piquer qui il voulait, faire saigner n'importe qui, je resterai de marbre, mais par contre, sur mon corps à moi, c'était totalement différent.

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Rendu là, je pensais surtout que la douleur de Joe était beaucoup plus centré psychologiquement qu’autre chose. Elle devait apprendre à passer par-dessus le restriction qu’elle s’était donné, compte tenu de sa blessure et aller maintenant de l’avant. J’osais espérer que cette rencontre avec moi allait lui donner le coup de pouce nécessaire pour prendre le dessus sur tout ça. L’avis d’un professionnel de la santé en étant souvent pour quelque chose, à moins qu’elle ne me fasse pas du tout confiance et qu’elle croit que j’étais qu’un bon à rien - c’était des choses qui arrivaient plus souvent qu’autrement, malheureusement.  Surtout chez les vieillards qui semblaient surtout bien insultés de se faire prendre en charge par un plus jeune que soi. Mais bon, mademoiselle Healy semblait loin d’être une vieille chipie. « Vous pouvez retrouver le travail oui. Naturellement, si vous voyez que c’est trop pour vous, vous pouvez toujours diminué mais je ne verrai pas pourquoi il y aurait problème. Votre bras est guérit. » Il avait encore une faible douleur mais c’était normal et pas du tout handicapant pour la jeune femme. J’informai cette dernière que j’allais lui faire une petite prise de sang et qu’elle allait pouvoir partir ensuite. En préparant le matériel, je lui demandai si elle avait des questions en particulier, ce fut le cas, à propos de ses visites ici. « Techniquement, non… à moins que vous ressentez le besoin de repasser nous voir! » Je lui souris en lui demandant de redresser la manche de son chandail. À peine avais-je nettoyer la région sur sa peau que je sentis ma patiente devenir toute mal, allant même jusqu’à se reculer un peu en m’expliquant qu’elle avait peur. « Je comprends… je vous conseille de tourner la tête, et peut-être de regarder vers le mur si vous préférez. Prenez une grande respiration, ça sera vraiment pas long, tu vas à peine sentir un petit pincement. »  La jeune femme suivit mes conseils pendant que je m’occupai de lui prendre une toute petite fiole de son sang, rien du tout! Ça se fit en quelques secondes à peine en fait! Je cachai le tout immédiatement, pour ne pas qu’elle voit son propre sang. « Voilà, c’est fait. Ça va?  Je ne te retiendrai pas plus longtemps, si je me rends compte de quelque chose dans les résultats de tes prises de sang, je te ferai signe mais si tu n’as pas de nouvelle, c’est une bonne nouvelle! » dis-je accompagné d’un sourire. Je pensais bien que c’était tout pour notre rendez-vous aujourd’hui.

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Bon, c'était plus rapide que je ne le pensais; c'était vachement cool. J'étais enfin libre de me mouvoir comme je l'entendais, comme avant. Surtout que mon travail nécessitait l'aide de mes deux bras alors si je comptais être bloquée toute ma vie à cause de cet enfoiré qui m'a troué l'épaule, je perdrais mon boulot et ça, je ne sais pas si je m'en relèverai. Dans tous les cas, la prise de sang fut tout aussi rapide que je l'imaginais aussi. Il m'avait rassuré tandis que j'appliquais à la lettre ses conseils, détournant le regard, prenant un profonde inspiration. Je soufflais un grand coup et me remettais sur pied rapidement en baissant la manche de mon chandail. J'étais légèrement étonnée de ce tutoiement soudain, mais je n'allais pas le lui relever, étant moi-même très familière avec tout le monde. « Super alors j'espère ne pas du tout avoir de tes nouvelles. » J'enclenche à mon tour le tutoiement en lui souriant, tout de suite plus à l'aise à l'idée de partir. Cependant, j'hausse les épaules en ouvrant la porte du cabinet. « Sauf pour autre chose. » Eh, Joe! C'était pendant l'entrevue qu'il fallait tenter de le draguer, pas pile quand tu devais t'éclipser. Je lui offris un clin d'oeil et m'éclipsa rapidement de l'hôpital pour fêter ça chez moi, seule, avec ma petite bouteille.