Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Je devais me rendre sur la plage pour retrouver mes potes à 14h00. Le planning de la journée était assez tranquille. C'était uniquement pour faire du surf et profiter de la vue des belles filles sur la plage. Mais avant, j'avais comme projet d'arrêter un peu pour manger un truc. Je n'avais rien avalé encore de la journée. Je m'étais dit que je trouverais bien quelque chose sur la route. C'est dans un snack bar que je décidai de débarquer. C'était plutôt vide dans la place. Je pris place sur un tabouret au comptoir et une jolie demoiselle vint me voir immédiatement. Au moins j'aurais du service rapide. C'était tout ce que je voulais. Elle me remit un verre d'eau. Tout de suite, je fus attiré par ses mimiques. Son sourire était contagieux. Elle me demanda ma commande. J'avais du mal à me détacher de son regard.
- Ça dépend...je vais avoir besoin de ton aide pour me décider. Quelle est la spécialité ici ? C'est la première fois que j'y mets les pieds, répondis-je d'un sourire en retour.
À part l'ambiance un peu bidon, au moins la jolie serveuse mettait un peu de bonheur dans la place. Je ne regrettait pas du tout mon choix de manger ici. J'avais soudainement envie d'en connaître plus sur cette beauté. Alors qu'elle m'expliquait en détail le menu du jour et la spécialité, je décidai de commander ce qu'elle me suggérait. Au diable mon envie du moment de manger un steak frite. La jeune femme alla porté ma commande au cuisto. Puis elle revint vers moi.
- C'est dingue tout de même. On dirait que je te connais...mais je n'arrive pas à savoir. Et pourtant, une jolie fille comme toi...ça ne s'oublie pas. Tu t'appelles comment ?
C'était un peu du baratin. Je n'avais jamais vu cette fille de ma vie, mais il fallait bien ce qu'il fallait pour poursuivre la conversation. Et puis, je voulais au moins connaître son nom. Après cela, ce serait facile pour moi d'apprendre à la connaître, et qui sait, lui proposer un rencart. Au diable le surf s'il le fallait.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Il faisait vraiment beau aujourd’hui et les gens étaient de sortis. A l’heure de midi, un afflux de client arriva au snack. Avec mon collègue nous avions essuyés pas moins d’une soixantaine de commandes en un peu plus d’une heure. Un bon coup de rush comme je les aimais, je devais bien avouer. Même si la cadence était fatigante, l’adrénaline qui m’envahissait à ce moment-là était juste un pur bonheur. C’était un peu la même force qui m’habitait quand je combattais Chad à la salle. Repousser ses limites et donner le meilleur de soi-même. Mais, il était bon aussi quand l’accalmie revenait. Au bout de deux heures, le calme était revenu et les clients avaient désertés le snack pour la plage. J’avais une chance de travailler face à la mer. Quand il y avait du mauvais temps c’était moins agréable mais la vue restait magnifique. J’étais entrain de nettoyer mon plan de travail quand un client se présenta pour manger. Il s’installa sur un tabouret, j’en conclus qu’il voulait sans doute consommer sur place. J’avais pour habitude de servir un verre d’eau aux gens qui restaient sur place, pendant qu’ils passaient commande. L’hydratation était quelque chose d’important et puis c’était un geste qui ne coutait pas grand-chose. Je m’approchai du jeune homme avec un sourire avenant et lui donna le verre.
« Bonjour ! Savez-vous ce que vous voulez commander ? »
Il me répondit qu’il venait pour la première fois et qu’il allait avoir besoin de mes conseils pour arrêter son choix sur quelque chose. Le jeune homme me questionna sur la spécialité. Je réfléchis. Nous n’avions pas trop de spécialité mais je savais que nos clients habituels raffolait de quelque chose en particulier.
« Notre salade Caesar est excellente, d’après ce qu’on dit … Mais, sans vouloir vous juger, quelque chose me dit que vous n’êtes pas très feuilles vertes, non ? » Je souris amusée puis lui proposa quelque chose de plus en accord avec lui. « Nos cheeseburgers sont excellents si vous voulez ? »
Je marquai sur un petit ticket la commande de mon client et le déposa sur la petite fenêtre de la cuisine afin qu’il prépare l’assiette. Je revins ensuite vers le jeune homme. Il n’y avait pas de clients hormis lui, et même si je n’aimais pas forcément faire la conversation, je me devais de faire un effort pour rendre l’accueil agréable. Habituellement, en dehors du travail j’étais quelqu’un d’assez réservée mais au travail je me devais de mettre ce côté-là de ma personnalité de côté. Le jeune homme me demanda si on se connaissait. Sa tête ne me disait rien. Je ne sortais pas beaucoup et il n’était jamais venu ici, donc je ne pense pas que l’on se soit déjà vu. Je secouai la tête négativement alors que le rouge me montait légèrement aux joues près sa flatterie.
« Je ne pense pas. Votre tête ne me dit rien. Mais on a peut-être pu se croiser par hasard quelque part. » répondis-je en hésitant à lui répondre au sujet de mon prénom. « Kathelyn. » lâchai-je finalement.
Cela ne risquait rien de donner mon prénom, c’est pas comme s’il venait de savoir où j’habitais, quel était mon numéro de téléphone, mon adresse mail, ou je ne sais quoi d’autre de personnel. De toute manière si mon collègue m’appelait il l’aurait su, donc autant lui dire. Il me demanda de le tutoyer, ce qui me soulagea car je n’aimais pas vraiment vouvoyer les gens, surtout des personnes qui semblait avoir approximativement mon âge.
« Tu vas profiter de la plage ? »
Je fis un signe de tête en direction du sable fin qui s’étendait juste derrière nous et la mer bleu azur d’un calme olympien. Certaines personnes étaient dans l’eau entrain de barboter, tandis que d’autres préféraient bronzer leur serviette ou encore jouer au volley-ball. On avait de la chance de pouvoir profiter d’un climat aussi agréable à Miami. Mon collègue m’appela pour me dire que l’assiette était prête. Je la récupérai et la posa devant mon client.
« Et voilà ! Bon appétit ! Je vais te laisser manger tranquillement du coup … » commençais-je.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
J'étais loin de penser faire une rencontre intéressante dans ce petit snack près de la plage. Et pourtant, en entrant et en prenant place sur le tabouret, c'est arrivé. Cette fille se tenait là, souriante et prête à me servir. Il fallait croire que c'était ma journée. Moi qui n'avait pas l'habitude de traîner dans ce genre d'endroit. Cette fille me demanda ma commande. Cependant, je n'avais aucune idée de ce que je voulais à présent comme repas. Pour faire plus longuement la conversation avec elle, je lui demandai sa suggestion. Je ne pouvais détacher mon regard d'elle. Bien qu'elle soit dans un endroit minable, je la trouvais rayonnante. La jeune femme me conseilla leur spécialité qui était le cheeseburgers sachant fort bien que la salade Caesar ne m'intéresserait pas. J'optai donc pour le cheese avec frite. Elle se précipita alors à fournir ma commande au cuisinier. C'est lorsqu'elle revint à nouveau vers moi que je ne pus m'empêcher de poursuivre la conversation. Elle s'appelait Kathlyn.
- Enchanté Kathelyn, moi c'est Daniel et tu peux me tutoyer, répondis-je aussitôt.
Après tout, je ne m'étais pas gêné de le faire. Quand je voyais que la personne avait sensiblement le même âge que moi... à quoi bon ? Kathelyn me demanda si je comptais profiter de la plage aujourd'hui alors qu'elle regardait vers l'extérieur. Je me retournai également, la vue était superbe. J'aimais bien Miami pour ses plages.
- Oui tout à l'heure ! C'est une belle journée !
Je ne mentionnai pas que normalement je devais rejoindre des potes. Je me disais que la journée pouvait bien prendre une toute autre tournure. Les boys comprendraient. Je cherchais à capter des signaux de la part de Kathelyn, mais c'était difficile. À part qu'elle avait rougit par mon commentaire tout à l'heure, il était bien difficile de savoir si elle était en couple. Ma commande arriva à ce moment devant. Je dégustai une frite pour commencer.
« Et voilà ! Bon appétit ! Je vais te laisser manger tranquillement du coup …
Je n'avais pas tellement envie qu'elle m'abandonne. J'aimais bien faire la conversation avec elle. Je voulais savoir qui elle était en fait. Peut-être que si je lui plaisais également nous pourrions passer un peu de temps ensemble. Je me faisais peut-être pas mal de scénarios...mais il fallait croire en ses moyens. Je ne manquais certainement pas de confiance.
- Non c'est bon, tu peux m'accompagner si tu n'as rien d'autre à faire. J'aime bien discuter avec toi.
Je pris une bouchée de mon cheese. Il était pas mal, il fallait l'admettre. C'était pas le meilleur que j'avais goûté, mais il allait bien combler ma faim. Kathelyn alla ranger deux-trois trucs avant de s'installer devant moi. Bon sang qu'elle était jolie. Je ne pouvais pas la laisser filer aussi facilement. Elle était pleine de mystères. Et pour une fois qu'une fille ne me connaissait pas déjà ou qui avait eu vent de ma réputation. Ça faisait drôlement changement. - Dis, je ne sais pas à quelle heure tu termines le travail, mais après, si tu as envie de te promener sur la plage... j'aimerais beaucoup t'avoir comme compagnie. En d'autres termes, apprendre à te connaître.
Peut-être que c'était trop précipité, mais qui ne tentait rien, n'avait rien.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Profitant du calme dans le snack, je faisais la conversation avec Daniel qui ne semblait pas être dérangé le moins du monde par ma présence. Je lui demandai s’il allait profiter de la plage et sa réponse fut positive. En effet, c’était une belle journée. En même temps, le climat à Miami était bien plus qu’agréable. Alors que je lui apportai son assiette, il me demanda même à ce que je reste pendant qu’il mange. Je le regardai interloquée tandis qu’il ajoutait qu’il aimait discuter avec moi. Oh … Pourtant je n’avais rien dit de spécial. Je souris faiblement un peu gênée. Je remis une mèche de cheveux derrière mon oreille.
« Je vais ranger le comptoir d’abord. »
Je récupérai les deux trois choses qui trainaient ici et là. Autant que les choses soient bien rangées pour avoir moins à faire ensuite. J’étais très organisée dans mon travail. Je n’étais pas en poste depuis très longtemps mais j’avais bien pris mes marques ici. Une fois cela fait, je m’approchai du jeune homme avec un sourire et m’accouda au bar. Daniel me surpris à me demander à quelle heure je terminai. Je ne savais pas quoi répondre à sa question.
« Mais on ne se connait pas … »
Ma réponse était un peu ironique étant donné qu’il voulait justement me voir à la fin de mon service pour que l’on face connaissance. Mais je voulais surtout dire que c’était un inconnu et Lina m’avait bien dit de faire attention aux gens que je ne connaissais pas. Mais il ne semblait pas être un psychopathe fou furieux … Qu’est-ce que je risquais ? Et puis mois qui avait envie de vivre pleinement ma vie, pourquoi ne pas faire quelque chose de ce genre-là ?
« Je finis à 15h … mais en attendant tu es là et y a personne d’autre donc avant d’envisager une balade avec un inconnu, tu peux peut-être m’en dire plus sur toi maintenant ? »
Ma pseudo témérité était partie aussi vite qu’elle n’était arrivée. J’avais bien trop la trouille de sortir avec un garçon que je ne connaissais pas, même en plein jour et dans un lieu bondé. En faite j’avais peur de ne pas savoir quoi lui dire lors de cette balade, de ne pas être assez à la hauteur, inconnu ou non c’était toujours le même problème avec moi. J’aimerais être beaucoup plus spontanée, beaucoup plus courageuse, mais ma personnalité revenait vite au galop.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Je proposai à Kathelyn de me tenir compagnie lors de mon repas. Après tout, le snack se faisait plutôt vide et tout semblait être en ordre. Cette serveuse m'avait tout de suite attiré mon attention. Elle était très jolie et tout de suite, j'avais été attiré vers elle. Ce serait stupide de ma part de la laisser filer. Je voulais d'abord savoir si elle était libre comme l'air. Jouer dans les plate-bandes de quelqu'un d'autre, j'avais assez donné. Je m'étais fait donné toute qu'une raclée la dernière fois. J'avais été un peu la risée de tout le monde. Ça n'avait pas été super. La jolie serveuse ramassa le comptoir d'abord et revint s'asseoir vers moi alors que j'engloutissais mon repas. Je lui demandai à quelle heure elle terminait son service. Tout de suite, je sentis qu'elle se mettait quelques barrières. Elle était méfiante.
- Je sais bien qu'on ne se connait pas, mais justement, je veux savoir qui tu es.
Elle m'intriguait beaucoup trop pour que je laisse tomber. Cette fille me semblait plutôt différentes des autres. Normalement, mon charme opérait beaucoup plus rapidement. Je sentais une certaine réticence à mon égard. Pourquoi ? Elle avait eu une mauvaise expérience amoureuse ? Elle voyait déjà quelqu'un ? C'était clair que j'allais creuser. Mais avant tout je devais être plus prudent.
« Je finis à 15h … mais en attendant tu es là et y a personne d’autre donc avant d’envisager une balade avec un inconnu, tu peux peut-être m’en dire plus sur toi maintenant ? »
Je restai un peu surpris d'abord, mais c'était légitime. Je ne pouvais pas croire que cette fille n'avait aucune idée de qui j'étais. Ça c'était assez fascinant. J'étais le fils de l'homme le plus riche de Miami. Ce n'était pas rien. Normalement, les gens le comprenaient assez vite. J'étais surtout connu pour mes frasques. - Je ne suis pas un psychopathe si tu veux savoir ! Si c'était le cas, je te proposerais un truc en privé loin des regards, dis-je alors en riant. Voyant que je ne la rassurais pas vraiment, je poursuivis : "Mais non, je ne sais pas trop quoi que te dire honnêtement. Mes parents sont divorcés, j'ai une soeur plus jeune... J'étudie à l'université en pharmacologie. Je vais reprendre l'affaire de mon père. Je suis également célibataire...si ça peut t'intéresser." ajoutai-je avant de prendre une bouchée de mon snack.
Je ne savais pas trop quoi lui dire en fait. J'étais pas trop habitué à dévoiler des trucs sur moi. Je ne pensais pas que le fait de dire que j'étais riche allait faire quoi que ce soit. C'était clair que celle-là était pas émoustillée à la vue d'argent. Je comptais bien pouvoir décrocher quelques informations sur elle. - Dis-moi ce que tu veux savoir à la place... ce sera plus facile pour moi de te répondre.
Après tout, peut-être qu'il y avait des choses précises auxquelles elle voulait découvrir chez moi. Je comptais bien avoir mon rencart avec elle, alors aussi bien jouer la carte de la franchise.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Daniel après s’être présenté, m’avait demandé de l’accompagner sur la plage à la fin de mon service. Un peu réticente à quitter le boulot en compagnie d’un inconnu j’avais arrêté les choses subtilement. Je lui avais dis que nous ne nous connaissions pas et le jeune homme m’avait répondu que c’était pour cette raison qu’il voulait en savoir plus sur moi. Je lui proposai alors de faire connaissance dans un premier temps ici avant d’envisager la balade sur la plage. Il se mit à rire en me disant qu’il n’était pas un psychopathe et que si c’était le cas il ne m’aurait pas demandé de me voir dans un lieu public. Pas faux. Je souris, amusée alors que le jeune homme enchainait sur une description de lui-même.
« Mais non, je ne sais pas trop quoi que te dire honnêtement. Mes parents sont divorcés, j'ai une sœur plus jeune... J'étudie à l'université en pharmacologie. Je vais reprendre l'affaire de mon père. Je suis également célibataire...si ça peut t'intéresser. »
Je fus un peu surprise par ce dernier détail. Je m’en fichais qu’il soit célibataire ou non mais je ne sais pas pourquoi cela me fit monter un peu le rouge aux joues. Mon regard fuya vers les quelques personnes présentes sur le sable fin le temps de quelques instants. Il me demanda de lui dire ce que je voulais savoir. Son parcours scolaire m’intriguait.
« La pharmacologie ? Tu veux devenir une sorte de chercheur en médicament ? » lui demandai-je avec curiosité. Ce n’était pas quelque chose de commun que je pouvais entendre tous les quatre matins. « Ton père a une boite pharmaceutique du coup ? »
Je trouverais ça plutôt logique qu’il se soit orienté dans des études en lien avec la thématique de l’entreprise familial, s’il savait qu’il allait reprendre les rênes tôt ou tard. J’aurais aimé moi aussi être dans un processus d’héritage familial, mais ce n’était pas au complexe que ca aurait pu m’arriver. En tant que femme, je n’aurais rien touché de mon père. C’est mon frère ainé qui aurait repris toutes les terres agricoles de mes parents.
« Pour ma part, j’aimerais travailler dans un restaurant, en cuisine, mais en attendant que l’opportunité n’arrive je me forme ici. »
Je souris au jeune homme qui finissait son assiette doucement au fil de la conversation. Je savais qu’un jour ou l’autre mon tour arriverait. Moi aussi j’arriverais à faire ce que j’aime dans la vie, faire quelque chose qui m’épanouirais vraiment.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Très vite, j'avais compris que Kathelyn n'était pas une fille comme les autres. Normalement, j'avais beaucoup plus de facilité à entrer en contact avec elles et à les charmer. Cette fois-ci, on aurait dit que mon charme n'y était pas vraiment à son top niveau, ou bien alors elle était simplement méfiante. Peut-être avait-elle déjà vécu une mauvaise expérience par le passé. Je ne manquai pas d'audace en lui mentionnant que j'étais célibataire. Le rouge lui monta aux joues, ce qui était très mignon d'ailleurs. Je cherchais à voir dans ses yeux un quelconque intérêt, mais c'était difficile, comme si elle se mettait une barrière entre nous deux. Je me disais bien que j'allais découvrir qui elle était aujourd'hui. C'était mon objectif de la journée. Depuis que j'avais croisé son regard, cette fille m'intéressait et me semblait bien mystérieuse. Je lui parlai de mes études, ce qui l'intéressa grandement.
« La pharmacologie ? Tu veux devenir une sorte de chercheur en médicament ? » - Oui ! De connaître le dosage de chaque médicament et de ses effets.
C'était beaucoup plus poussé que ça, mais tout de même, cela résumait quand même assez bien. Bien que les études ne m'intéressaient pas vraiment, je faisais ça pour reprendre la compagnie de mon père. Et ça le rendait heureux que je fasse un truc relié à son travail.
« Ton père a une boite pharmaceutique du coup ? »
Je bus une gorgée de mon verre de coca avant de répondre à celle-ci. Kathelyn ignorait totalement qui j'étais. Ça me semblait un peu dingue et bien naïf de sa part. Si je lui disais qui était mon père, elle allait peut-être faire des liens assez rapidement. Ou bien alors, elle sortait d'une grotte. Je ne voulais pas dévoilé le nom de la compagnie de mon père. Peut-être qu'elle ferait une recherche sur le Web et qu'elle découvrirait bien vite que j'étais loin d'être parfait.
- Oui, l'une des plus connue des États-Unis même. Ça me donne beaucoup de pression. répondis-alors.
Je n'aimais pas vraiment parler de ça. En fait, j'étais un peu paresseux. Je n'avais aucune ambition dans la vie. Je n'avais même pas envie de reprendre l'affaire de mon père. Rien ne m'intéressait, sauf bien sûr m'amuser et les femmes. J'étais immature qui aimait l'argent. Il fallait que je réussisse à me faire une tête qu'un jour je dirigerai quelque chose de gros. Ça me terrorisait quand même. Mais ça, je ne pouvais pas le laisser voir. Je voulus changer de sujet pour en savoir plus sur la belle serveuse qui se trouvait devant moi.
« Pour ma part, j’aimerais travailler dans un restaurant, en cuisine, mais en attendant que l’opportunité n’arrive je me forme ici. »
Je trouvais son travail un peu grotesque tout de même. En fait, je ne comprenais pas trop ce qu'il y avait de plaisant à servir les gens. Ils avaient une charge de travail énorme. Jamais de ma vie, je ne ferais un tel travail. J'avais du mal à comprendre son désir de travailler dans une restaurant. C'était un rêve plutôt simpliste non ? Tout le monde rêvait d'un super travail payant. Bien que je trouvais cela bizarre, je ne le laissais pas transparaître, j'étais néanmoins curieux.
- En cuisine ? Comme cuisinière cheffe ? Je dois t'avouer que je ne connais pas vraiment le domaine. Mais ça l'air cool. J'espère que tu y arriveras, lui dis-je en terminant mon assiette.
C'était déjà plus ambitieux qu'être une petite serveuse dans un petit snack sur la plage. Elle et moi, étions dans 2 mondes complètement différents. Cela ne voulait pas nécessairement dire que l'on ne devait pas se côtoyer. Au contraire, peut-être pourrait-elle me faire ouvrir les yeux sur certains trucs. Et peut-être que je pourrais comprendre un peu plus les gens de classe inférieure.
- Et tu as toujours vécu à Miami ? Je ne veux pas t'offenser, mais tu as l'air de venir d'ailleurs, je me trompe ?
Elle ne semblait pas être une miamienne. Juste dans son agir, ses paroles. Je me trompais peut-être, mais elle n'avait pas la mentalité des gens d'ici qui étaient plutôt centré sur eux et qui étaient toujours pressés. Je lui tendis mon assiette vide. Je m'étais bien régalé.
- Merci ! C'était très bon. Je suis étonné même pour un petit snack comme celui-ci ! Première fois que j'y mettais les pieds, mais sûrement pas la dernière, annonçai-je.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Un peu curieuse et intriguée par les études que faisait mon client, je le questionnai sur le sujet. Il m’expliqua que c’était en effet un travail de recherche sur les médicaments qu’il s’apprêtait à faire. Chercher les dosages des divers médicaments ainsi que leurs différents effets. Je ne me serais pas du tout vu dans un tel domaine, je n’étais pas très scientifique, mais cela était dû à l’éducation que j’avais reçu sans doute. Les sciences complexes n’avait pas grandement d’intérêt dans la vie d’une femme. Il m’avait parlé qu’il allait reprendre la boite de son père plus tard, une entreprise pharmaceutique m’avait-il dit. Cela semblait logique en même temps. Il ne se serait sans doute pas tourné vers des études d’archéologie en sachant que son chemin était tout tracé. Apparemment il s’agissait d’une des plus grandes entreprises des Etats-Unis. Il m’avoua que cela lui mettait beaucoup la pression que de devoir prendre la relève. Je n’étais pas très calée en société pharmaceutique alors même s’il avait mentionné son nom, cela ne m’aurait sans doute rien dit. Je m’avança en lui en dire plus sur moi-même, lui avouant que ce boulot n’était que temporaire avant de pouvoir trouver un poste dans un restaurant.
« Je ne me vois pas cheffe avec si peu d’expérience, mais peut-être qu’un jour … J’aimerais bien oui. »
Je souris un peu gênée. Je n’aimais pas trop me vanter mais j’espérais pouvoir gravir les échelons de la cuisine et tenir peut-être ma propre cuisine voir mon propre restaurant. Mais en attendant il fallait que je me forme, c’était inévitable. Même si je manquais de confiance en moi, je ne pouvais m’empêcher de rêver à réussir. Daniel me demanda si j’avais toujours vécu à Miami, cela semblait l’intriguait. Je secouai négativement la tête avec un petit sourire.
« Non, je suis arrivée ici il y moins d’un an. J’ai toujours vécu au Texas sinon, dans une petite bourgade perdue où tout le monde se connait. Miami est à l’opposé de ce que j’ai pu connaitre ! »
Je n’aimais pas mentir mais quand il s’agissait de mon passé je me sentais obligée. Je ne voulais pas que les gens me voient différemment parce que j’avais vécu dans un complexe sectaire donc je modifiais plus ou moins la réalité. Je ne mentais pas tout à fait car j’avais bien vécu au Texas et dans un endroit où tous le monde se connaissait. Mais il manquait quand même quelques détails ç cette histoire. Daniel me tendit son assiette vide en disant que ce qu’il avait mangé était très bon.
« Je suis contente que ça t’ais plu. » lui répondis-je sans comprendre l’allusion d’un possible retour de sa part dans notre snack. « Est-ce que tu veux un dessert ? »
J’amena l’assiette à la plonge après avoir écouté sa réponse et en félicitant le cuisto en cuisine de la part de notre client. Je regardai la pendule furtivement. Mon service approchait bientôt de la fin. Je revins en salle auprès de Daniel.
« A part te promener seul sur la plage et rechercher des remèdes miracles, tu as d’autres loisirs ? »
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Peu à peu, je prenais connaissance de cette belle serveuse si intrigante. Tout de suite, j'avais vu qu'elle n'était pas d'ici. Elle dégageait un truc totalement différent des filles de Miami. Elle venait du Texas apparemment. Disons que très vite, j'avais eu un intérêt assez prononcé à son égard. Je m'étais lancé comme défi de pouvoir réussir à obtenir un petit rencart avec elle sur la plage. Jusqu'à maintenant, elle n'avait pas été contre. Je m'étais quand même assez ouvert sur ma vie personnelle... Chose que je ne faisais pas souvent. Mais comme elle était une pure inconnue et n'avait jamais eu vent de moi...pourquoi pas ? Je n'étais pas nécessairement l'emmerdeur de première qu'on pouvait croire. Kathelyn, elle, elle rêvait de devenir cuisinière en chef d'un grand restaurant. Un domaine qui m'était totalement inconnu. C'était assez modeste comme choix de carrière à mon avis. Mais ça...c'était parce que j'avais toujours vécu entouré de riches et dans le luxe. J'avais pu dégusté un très bon snack dans ce petit endroit. Rassasié, j'avais donné mon assiette vide à Kathelyn. Elle me proposa un dessert, ce que je déclinai tout de suite. Celle-ci alla aux cuisines rapporter le tout et revint vers moi alors que je terminais mon coca.
« A part te promener seul sur la plage et rechercher des remèdes miracles, tu as d’autres loisirs ? »
Cela me fit rire un peu. À l'entendre, j'étais un petit nerd qui faisait des petites expériences en laboratoires. Sa question me chicota un peu, car je n'avais pas réellement de loisir proprement parlé. Ce n'était pas comme si je pratiquais un sport spécifique ou que je faisais de la peinture. - J'aime sortir dans les boîtes la nuit avec les potes... sinon je m’entraîne chez moi. J'ai une salle de sport rien que pour moi. Ça permet de me défouler, mais comme tu peux voir... je suis pas méga baraqué. Ha oui... et j'adore voyager. Je reviens justement des Îles Turquoises....un paradis terrestre.
J'avais des muscles et quelques abdos, mais sans plus. Rien pour avoir l'air de monsieur muscles. De toute façon, je n'étais pas assez discipliné non plus pour m’entraîner tous les jours. Dit comme ça, cela faisait peut-être me myself and I, mais pour dire honnêtement, je n'avais pas de grands loisirs. Est-ce que profiter de son argent était un loisir ? Je n'en étais pas bien certain, c'est pourquoi je me décidai à ne pas le dire.
- Et pour être honnête, je ne me promène pas seul sur la plage... J'allais y rejoindre quelques amis. Mais, ils vont attendre un peu puisque c'est avec toi que j'ai envie de passer du temps aujourd'hui. Mais si je t'opportune, tu le dis, et ça me va... Je veux pas passer pour le mec chelou non plus.
Parce que pour cela, elle devait en rencontrer de toutes les sortes dans ce petit snack. Je voulais pas avoir l'air du mec trop insistant et qui fait peur. J'étais capable de respecter ce que l'autre désirait...même si j'allais m'en mordre les doigts si elle voulait que je déguerpisse. Je regardai l'heure sur ma montre... Elle terminait pas mal tout de suite. Restait à voir si elle voulait bien d'un peu de compagnie sur cette plage. Je voulais également savoir ce qu'elle aimait faire comme loisir...
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Mon service touchait à sa fin mais je ne savais vraiment pas si je voulais ou bien même devais accepter la proposition de ce client inconnu. Faire un tour sur la plage ce n’était pas vraiment risqué, surtout à cette heure de la journée, mais était-ce bien raisonnable quand même ? J’en avais appris des choses sur Daniel mais je n’étais pas bien certaine que cela suffise à lui accorder un peu de confiance. Peut-être ne paraissait-il pas méchant, mais dans le fond peut-être que si ? Lorsque je lui demandai s’il avait d’autres loisirs dans la vie à part ses recherches et des balades en solitaires, il se décrivit comme quelqu’un d’assez festif. En effet il aimait sortir dans les boites avec ses amis mais ce ne fut pas ca qui attira ma curiosité. Les mots sport et voyage me firent tendre l’oreille un peu plus.
« Tu t’y prends peut-être mal au sport. Tu devrais peut-être embaucher un coach personnel dans ta salle privée de sport. » Je lui souris doucement, un peu moqueuse avant de changer de sujet. « Tu as de la chance de pouvoir voyager. Je rêverais de découvrir le monde, mais pour ca faut que j’économise ! »
Et oui, nous n’étions pas tous des fils ou filles de riches entrepreneurs. Moi je devais me débrouiller par moi-même pour avoir ce que je voulais dans la vie, mais je ne m’en plaignais pas. Je n’enviais pas non plus Daniel parce qu’il avait l’air d’avoir plus d’argent que moi. Nous étions qui nous étions et j’aimais penser que c’était une bonne raison. Daniel ajouta, comme si cette précision était d’une extrême importance, qu’il ne se baladait pas seul sur la plage. Il était prévu qu’il aille retrouver des amis à lui mais que ces plans étaient en train de changer. Je passai une main sur ma nuque, un peu gênée. Je regardais l’horloge avec un petit sourire quand il ajouta qu’il ne voulait pas passer pour quelqu’un de trop bizarre. J’avais envie d’accepter mais j’appréhendais de ne plus me trouver en quelque sorte sur mon territoire. Ici au snack, j’avais mon identité de serveuse et cela m’aidait à être un peu moins introvertie, mais en dehors j’étais un peu tout autre. Je m’en rendais bien compte de cela et pourtant c’était dur de changer.
« Pas longtemps alors … Après je dois aller à la salle de sport. »
Ce n’était qu’une excuse un peu vague même si elle était à demie-vraie, dans le cas où je voulais m’enfuir de cette balade pour une quelconque raison. Je devais réellement à aller au sport mais plus tard dans la soirée et je savais qu’en ne précisant pas quand cela me laissait une chance de pouvoir la carte de cette obligation pour m’échapper.
« J’y vais tous les jours, un peu pour la même raison que toi. C’est un moyen de se défouler et ca fait du bien. »
Et ca me rassurait aussi de savoir que je pouvais me défendre en cas de besoin … Je regardai si le comptoir était bien nettoyé et rangé avant de quitter mon poste. Je n’avais pas à m’occuper le snack, notre merveilleux petit cuisto se chargerait de cela comme à son habitude. J’enlevai mon tablier et le glissai sous le comptoir, attrapai mon sac à main et ma veste avant de passer de l’autre côté.
« Je te suis ! » dis-je une peu stressée.
J’espérais que cela ne s’entende pas dans ma voix d’ailleurs. On quitta le snack pour atterrir directement sur le sable fin. Je détestais avoir du sable dans mes chaussure alors je décidai d’enlever mes chaussures avant que cela soit le cas. Et puis c’était agréable de se promener pied-nu sur la plage.
« Je travaille tous les jours en face de la mer, mais je me rappelle même plus quand est-ce que j’ai pris le temps de me promener sur la plage. C’est triste … »
Ce décor, si magnifique soit-il, faisait partis de mon quotidien et des fois j’oubliais que j’avais bien de la chance de me trouver ici, que ce soit au snack ou de manière plus globale à Miami.