Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Je ne pu que rire lorsqu’Elizabeth me parla de sa décision de se marier plutôt que de devenir une vielle femme à chats. Je pense qu’elle avait en effet choisis la meilleure des options. Je savais que je ne pouvais pas me lancer dans l’adoption d’un chat pour le moment. Cela couterait des sous et je n’étais pas encore assez stable financièrement, malgré mon boulot, pour subvenir aux besoins d’un chat. Mais l’idée n’était pas à jeter à la poubelle … un jour peut-être. J’haussai donc les épaules, tendis que mon amie allait me chercher à boire dans la cuisine. Curieuse, j’observais un dessin qu’elle avait fait. J’aimais beaucoup ce qu’elle faisait. Cette fille avait du talent. Lorsqu’elle revint je lui demandais quand est-ce qu’elle se lancerait dans une exposition. Elle avait du talent pourquoi ne pas le montrer au grand public ? Je la vis rougir. Mince, je ne voulais pas la mettre mal à l’aise. Je pris le verre de jus d’orange qu’elle me tendait alors qu’elle me répondait qu’elle souhaitait se lancer comme illustratrice.
 
« Je suis persuadée que quelqu’un va flasher sur ce que tu fais. Tu es douée pour ça. Il faut juste que quelqu’un te laisse une chance pour lancer ta carrière. En tout cas je croise les doigts pour toi. »
 
Je lui montrai mes doigts croisés avec un grand sourire amusé et bu une gorgée de mon jus d’orange. La jeune femme me questionna ensuite sur ma vie professionnelle. C’est vrai que je lui avais parlé d’une opportunité de travail la dernière fois.
 
« Ca c’est concrétisé et maintenant je travaille là-bas. Ça me plait bien. Je rencontre du monde, plus ou moins sympathique, mais c’est chouette. Je sais que j’y passerais pas toute ma vie, mais au moins ca alourdira mon cv pour plus tard. J’aimerais tellement être embauchée dans un restau un jour … »
 
Je m’arrêtai me sentant m’emballer un peu trop. J’avais un rêve qui me tenait à cœur et j’espérais pouvoir le concrétiser. J’aimerais être chef cuisto dans un grand restaurant mais je savais que j’avais du chemin à faire avant de pouvoir y arriver.
 
« Et ton mari il fait quoi déjà ? »
 
Je ne me rappelais pas si elle m’avait déjà dit ce qu’il faisait ou bien si j’avais tout simplement oublié cette information. Elle m’informa qu’il était détective privé. Oh quel métier !
 
« Genre il prends des gens en filature, il se fait passer pour quelqu’un d’autre, un peu comme un espion ? Ça doit être drôlement intéressant comme boulot, non ? »
 
 

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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J’étais toujours bien gênée lorsqu’on me parlait de mon art. Il faut dire que je manquais de confiance en moi et ce, sur plusieurs sphères de ma vie. Mais pour ce qui était de mes créations, c’était quelque chose de tellement personnel que c’était toujours très difficile de les dévoiler. Néanmoins, les compliments de la jeune femme me touchaient beaucoup, c’était un rêve pour moi de pouvoir vivre de mon art, éventuellement. J’étais peut-être un peu trop rêveuse mais bon, j’aimais bien continuer à y croire. Je travaillais fort pour y arriver.

« C’est super gentil Kathelyn, ça me touche beaucoup ce que tu me dis! »

Je lui souris, bien sincèrement. Il y avait Edward aussi qui me faisait toujours des commentaire positifs mais en ne voulant rien y enlever, il était mon mari… il m’aimait et c’était normal pour lui de me dire ce genre de chose, voir même son travail de partenaire de vie quoi! Bien que c’était toujours merveilleux de se sentir soutenu ainsi. Je questionnai ensuite à la jeune femme, après nous avoir servi de grands verres de jus d’orange, si ça allait toujours bien de son côté aussi, professionnellement parlant. Tout semblait positif de ce côté.

« Oh! Je suis très contente d’entendre ça! Bien heureuse pour toi et je te souhaite que de grandir dans ta carrière. Tu travailles quand habituellement? On pourrait passer avec Edward, question de pouvoir te voir à l’oeuvre et goûter à tes petits plats. Je vais pouvoir te le présenter aussi en même temps! »

Elle avait entendu parlé de lui, elle avait vu des photos mais je voulais bien lui présenter. J’aimais bien présenter les gens que j’appréciais à mon amoureux et vis-versa. Ça arrivait tellement rarement que je me liais d’amitié avec les gens que ça me rendait toute fière. D’ailleurs, cette dernière se montra intéressé au sujet de l’homme merveilleux avec qui je partageais ma vie depuis plus de deux ans maintenant. Je lui expliquai qu’il était détective privé et comme d’habitude, elle fut bien surprise par cette révélation. C’était pas un métier commun, j’en conviens.

« Oui, on peut dire que c’est comme ça! C’est intéressant mais ça demande beaucoup d’organisation mais il adore ce qu’il fait! Je l’ai déjà d’ailleurs accompagné une fois. On devait se faire passer pour les petits-enfants dans un foyer pour personnes âgées. Il y a une série de vols et le propriétaire de l’établissement voulait attraper les fautifs. »

Ça nous plongeait dans des situations assez drôle. Bien que des fois, c’était un peu moins drôles. Le nombre de femmes qui pouvaient le contact pour qu’il trouve des preuves de l’infidélité de leurs maris. À chaque fois, ça me dépassait à quel point ça pouvait souvent arriver. J’étais bien chanceuse d’être tombée sur Edward qui était très fidèle, j’avais aucun doute là-dessus. On se voyait mutuellement dans nos soupes et j’étais pas intéressée à l’idée de coucher avec quelqu’un d’autre, même chose pour lui. On avait bien dans notre petite bulle d’amour. BREF, je pris quelques gorgées pour accélérer le processus pipi. Mais bon, c’était pas déplaisant de parler comme ça avec Kathelyn, ça me calmait aussi.

« Et toi, est-ce que tu as quelqu’un dans ta vie? »

Je voulais pas trop m’avancer sur un homme ou une femme, ne savait-on jamais! J’avais plusieurs amis qui aimaient le sexe opposé et je voulais pas qu’elle se sente mal de me le dire si c’était le cas. L’amour c’était beau, sur toutes ses formes.

 
 

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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« Ok super! Je t’écrirai alors en début de semaine et tu me diras! »

Je tenais vraiment à passer voir son lieu de travail. On pourrait manger un truc et c’était sur la plage en plus donc on allait pouvoir profiter de la vue et pourquoi pas y aller au coucher de soleil! Ça serait encore plus beau! En plus, ça allait me permettre de présenter mon amoureux à mon amie! En parlant de ce dernier, je lui expliquai un peu son métier, c’était assez hors du commun et qu’il puisse vivre de tout ça, à travers des contrats qu’on lui confiait, je trouvais ça vraiment chouette! Il rêvait de bâtir son agence et c’était bien pour ça que les dettes de mariage, c’était moi qui s’était arrangé pour qu’on puisse les rayer sans qu’il ne touche à ses économies personnelles. Lorsque la jeune femme devant moi répondit positivement à ma question si elle avait quelqu’un dans sa vie, mon regard s’illumina. Ohhhhhhh! Comme je pouvais aimer les histoires d’amour. Naturellement, j’étais soudainement très intéressée et j’eus le droit à des informations supplémentaires. Je ne pu que me reconnaître à travers son inquiétude concernant le fait de faire les choses de travers et à se demander ce qui lui trouvait.

« Ce qu’il te trouve? Mais arrête! Tu es magnifique et tu es tellement gentille en plus! Tu as de quoi plaire, c’est certain! » commençais-je en posant mon verre. « Et tu sais… Edward était mon premier petit-ami aussi et je te comprends, j’avais terriblement peur. C’est un peu l’inconnu… » Et puis, il y avait eu notre amitié aussi en jeu dans tout ça… qu’on avait risqué pour la plus belle des relations au final. C’était ça dans le fond la clé : le risque. « Il faut savoir risquer, oser et ça réserve de très belles choses. Toutes les relations sont différentes tu sais, donc même si ce n’est pas sa première à lui, il aura toujours quelque chose à apprendre, à découvrir… parce que c’est avec toi qu’il va vivre ça et t’es unique. Je crois que l’important, c’est le respect de la communication. Une fois que vous avez ça… tout ne peut que bien aller! » J’ajoutai le tout d’un petit sourire. « Je suis contente pour toi Kath! »

Bon, j’étais pas la meilleure dans les relations mais c’était un peu ma vision de la chose, pour avoir été tout aussi craintive à l’idée d’avoir une relation amoureuse. Au final, je me retrouvais marier et sur le point de faire pipi sur un test de grossesse… comme quoi ça apportait de très belles choses! En parlant de test, c’était le temps ou jamais.

« Bon, je… je vais aller faire ça une bonne fois pour toute. Mais avant… je pense que j’ai besoin de comprendre comment on fait. »

Je devais faire pipi où exactement? J’avais vu ça dans les films, ouais… mais jamais en vrai. On ouvrit la boîte, Kathelyn et finalement, ça semblait assez évident. Je me rendis donc à la toilette pour faire pipi dessus. J’avais peur de rater mon jet en fait et de devoir attendre encore plus longtemps mais non… tout était sous contrôle! Aussitôt terminé, je laissai le test sur le comptoir pour me laver les mains en le regardant à toutes les deux secondes… ok, c’était pas une bonne idée pour moi de rester ici à attendre. Je quittai donc la toilette pour retourner vers Kathelyn.

« Je l’ai laissé là-bas… j’avais pas envie de stresser toute seule à attendre le résultat… » Je la regardai un peu stressé avec de gros yeux. « Je sais même pas ce que j’espère… je sais tellement pas si je veux plus un positif ou un négatif Kath… oh mon dieu! »

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Elizabeth me questionna sur ma vie sentimentale. Je lui exposai la situation qu’il en était avec William en lui confiant que je me demandais bien ce qu’il pouvait me trouver. Sur certaines il était tellement différent de moi. Nous nous entendions bien mais il était un peu mon contraire en termes de personnalité. Mon amie me rassura en me flattant et je ne pu m’empêcher d’être gênée. Le rouge me monta aux joues. Elle me dit qu’Edward avait été son premier petit ami et qu’à elle aussi ça lui avait fait peur de sauter dans l’inconnu. J’hochai la tête. J’avais côtoyé des garçons au complexe mais dans le même contexte et pas aussi … intensément. C’était nouveau en effet.
 
« Il faut savoir risquer, oser et ça réserve de très belles choses. Toutes les relations sont différentes tu sais, donc même si ce n’est pas sa première à lui, il aura toujours quelque chose à apprendre, à découvrir… parce que c’est avec toi qu’il va vivre ça et t’es unique. Je crois que l’important, c’est le respect de la communication. Une fois que vous avez ça… tout ne peut que bien aller ! »
 
Oser et risquer, deux mots que j’aimerais tellement mettre dans ma personnalité. On me le disait souvent de prendre des risques dans la vie sinon je pouvais finir avec des regrets, mais c’est tellement difficile en réalité. Pourquoi ca avait l’air toujours plus simple pour les autres que pour moi ?
 
« Tu as raison. Il faudrait que je lui parle, que je lui dise ce que j’éprouve vraiment. Ca pourrait peut-être plus facile … Mais j’ai peur d’être maladroite. Ah cette peur, c’est terrible ! Enfin … Je vais prendre sur moi, il le faut ! »
 
Je finis mon verre dans une longue gorgée après avoir adressé un petit sourire à mon amie. Celle-ci m’annonça qu’il était maintenant tant qu’elle se débarrasse de la question du test de grossesse. On ouvrit la boite et jeta un coup d’œil à la notice.
 
« Ca me semble pas compliqué. Tu fais pipi sur l’embout et tu attends que le symbole apparaisse. Une barre c’est négatif et deux barres positif. »  
 
Elizabeth quitta la pièce pour aller aux toilettes faire le test. Je sentais mon cœur battre dans ma poitrine un peu plus vite. Se pouvait-il que je sois aussi stressée de savoir la réponse. Pourtant ce n’était pas moi qui était en cause. L’empathie humaine sans aucun doute qui agissait. Après quelques minutes mon amie revint les mains vides.
 
« Je l’ai laissé là-bas… j’avais pas envie de stresser toute seule à attendre le résultat… » Elle me regarda un instant avec un petit regard anxieux. Je lui souris de manière compatissante alors qu’elle me confiait ses angoisses. « Je sais même pas ce que j’espère… je sais tellement pas si je veux plus un positif ou un négatif Kath… oh mon dieu! »
 
Je posai ma main sur la sienne pour la réconforter un peu. Qu’est-ce que je pouvais bien dire à la jeune femme. Je n’y connaissais pas grand-chose en désir d’enfants ou en grossesse. Il fallait tout de même que je dise quelque chose car elle en avait besoin.
 
« Tu m’as dit que ton mari était prêt à avoir un enfant, rassure-toi avec ça. Peu importe le résultat de ce test, et surtout s’il advient qu’il est positif, tu pourras compter sur Edward. Je ne pense pas qu’on soit réellement prêt un jour à avoir un enfant. Avoir un enfant c’est sauter dans l’inconnu pour les vingt prochaines années, ca fait peur mais il n’y a rien de plus beau. »
 
Au complexe j’avais eu l’occasion de fréquenter des tas de jeunes filles de mon âge lors de leur grossesse. Même si cela ne m’avait jamais forcément intéressé, j’avais pu ressentir que la grossesse et puis ensuite la naissance c’était quelque chose de vraiment merveilleux. Je ne pouvais pas comprendre ce que ca faisait de voir un petit être fabriqué de notre chaire et de notre sang, mais à chaque fois les mamans étaient heureuses de tenir ce petit humain dans leur bras.
 
« Je suis persuadée que tu feras une bonne mère si c’est le cas en tout cas. Mais si à l’inverse le test est négatif, dis-toi que ce n’est pas grave, que ce sera pour une autre fois. Tu sais je ne pense pas que les choses arrivent n’importe quand dans la vie. Si tu dois être enceinte c’est pour une bonne raison. Si tu ne l’es pas c’est que ce n’était pas le bon moment, d’accord ? »
 
Je ne parlai pas de Dieu, même si pour moi cela sous-entendait que notre père créateur avait des plans pour chacun de nous, des plans étudiés au millimètre près. Si j’avais rencontré Elizabeth pour la soutenir aujourd’hui ce n’était pas un hasard comme la réponse au test ne le serais pas. Je regardai ma montre cela faisait 3 minutes qu’elle avait fait le test.
 
« On devrait peut-être aller voir, enfin je dis on mais tu veux peut-être découvrir la réponse seule ? »
 

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Bon, c’était assez simple de faire un test de grossesse finalement mais c’était pas simple de rester seule dans la toilette à attendre le résultat. Après m’être lavé les mains en vitesse, j’avais quitté la pièce pour retrouver Kathelyn en lui expliquant mon petit angoisse. En fait, je ne savais pas trop comment réagir à tout ça… si j’avais plutôt envie d’avoir un bébé tout de suite, ça… oui, mais ça faisait peur ou bien si c’était pas le cas, je savais aussi que j’allais être un peu déçue. Kath posa sa main sur moi, tentant de me rassurer du mieux qu’elle le pouvait et elle avait raison.

« Tu as raison, ça fait peur mais j’ai vraiment le meilleur des partenaires de vie et je sais qu’il sera toujours là, quoi qu’il advienne. »

Je n’étais pas d’accord par contre lorsqu’elle parlait des vingt prochaines années. Je ne comptais pas être mère pour seulement vingt ans, je comptais l’être pour toujours et même au-delà de ma mort. Ma propre mère, je savais qu’elle était toujours là avec moi, malgré tout. Mais bon, tout le monde voyait la maternité d’une façon différente, je n’allais pas juger mon amie pour ça, bien au contraire. Elle était tellement gentille de me tenir compagnie à travers cette angoisse. Comme elle le disait, tout arrivait pour une raison et si j’étais pas enceinte maintenant, ça allait être pour une autre fois. Ce qu’elle ne savait pas, c’était que j’avais un angoisse supplémentaire à savoir si j’étais toujours capable de porter un enfant. Je ne me voyais pas commencer à lui expliquer le pourquoi du comment car même mon propre mari n’était pas vraiment un courant.

« D’accord, oui… merci! »

Je lui fis un petit sourire en coin avant de le voir regarder sa montre et m’indiquer que c’était le temps. Je pris une grande respiration, sentant mon coeur se mettre à battre rapidement dans ma poitrine. Je secouai la tête à sa question.

« Non… non, tu peux venir avec moi! » On se dirigea donc tous les deux vers la toilette où je voyais le petit test reposer sur le comptoir. Sans plus tard, je m’élançai sur ce dernier pour en regarder la petite écran, affichant le réponse. Je soupirai de nouveau en tournant le test vers mon amie. « C’est négatif. »

L’émotion me traversa d’un coup, comme si je venais de frapper un toute vitesse et je me mit à pleurer, à la fois de peine… mais de soulagement aussi car le stress de la réponse tombait… mais finalement, je réalisais que ce n’était peut-être pas la réponse que je voulais, que j’aurais aimé que ça soit positif finalement. Je laissai Kath s’approcher pour me serrer un peu dans ses bras, ça me fit beaucoup de bien moi qui techniquement, n’était pas fan des contacts physiques là… c’était en plein ce dont j’avais besoin.

« Merci… désolée de pleurer c’est juste que c’est beaucoup d’émotions mélangés en même temps. »  Je me reculai en reniflant, séchant mes yeux du revers de ma main. « Finalement, je crois que j’aurais aimé ça lui annoncer que notre famille allait s’agrandir… mais bon, on verra le mois prochain ce qui nous attend! »

On avait qu’on se mettait pas de pression mais je m’en donnais quand même, je le savais bien. c’était plus fort que moi…. fallait bien s’en attendre! Quoi qu’il en soit, à travers tout ça je pouvais dire que j’y avais gagné quelque chose : je pense bien que ça nous avait quelque peu rapproché Kathelyn et moi de vivre ça ensemble et si on pouvait continuer à se voir, dans des contextes moins tristes, stressants et intenses, j’aimerais beaucoup ça.

« T’es vraiment une bonne personne, je suis contente que tu aies été là avec moi… Encore merci beaucoup! ! »

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Je ne pouvais pas comprendre la passe que traversait Elizabeth. Je n’avais jamais été enceinte ou sur le point de le devenir ni même ne serait-ce qu’avoir le projet de l’être. Pour moi tout cela m’était totalement inconnu. J’essayais de trouver des mots justes pour tenter de la rassurer. Elle n’avait pas à s’inquiéter. La jeune femme avait un mari qui me semblait adorable, alors qu’elle que soit la réponse j’étais persuadé que tout irait bien. Quand il fut temps d’aller consulter le petit bâton, Elizabeth m’autorisa à l’accompagner. J’étais bien contente qu’elle le fasse car je n’avais pas vraiment envie de la laisser vraiment seule. Dans la salle de bain, elle saisit le test de grossesse pour regarder ce qui s’était affiché. Lorsque son visage se tourna vers moi je su quelle était la réponse.
 
« Elizabeth je suis désolée … »
 
Je vis ses yeux se remplirent de larmes. Je m’approchai de la jeune femme et doucement je l’enlaçai de mes bras. Je ne savais pas si elle avait besoin de ça ni même si elle voulait de ça, mais je n’avais pas de mots pour lui faire comprendre que je compatissais. Je n’ajoutai rien, attendant que mes bras lui donne le réconfort nécessaire. Au bout d’un moment, elle se recula en s’excusant de s’être mise à pleurer.
 
« C’est rien Eli, tu as le droit d’avoir de la peine. »
 
Ce n’était pas moi qui allait l’empêcher de verser quelques larmes. Si ça lui faisait du bien, qu’elle le fasse, je n’était pas celle qui allait la juger. Elle m’expliqua qu’elle aurait bien voulut que sa famille s’agrandisse finalement, malgré toutes ses craintes.
 
« Vous avez le temps, c’est pas comme si tu étais au porte de la ménopause ! Vous êtes jeunes, ne te mets pas trop la pression. Souvent on dit que c’est quand on essaye pas vraiment que ça marche le mieux. Je sais pas si c’est juste on-dit … »
 
J’haussai les épaules en adressant un sourire amical à mon amie. Je me sentis rougir légèrement quand elle me dit que j’étais une bonne personne et qu’elle avait été contente que je sois là. Pourtant je n’avais pas fait grand-chose.
 
« Tu avais besoin de quelqu’un j’allais pas te laisser seule. Tu peux m’appeler quand tu veux si tu as besoin de moi. Faudra le temps que j’arrive en bus … » Je me laissai échapper un petit rire. « … mais j’arriverais si tu le demandes. On est amies ? »
 
Pour ma part je la voyais bien plus que comme ma simple professeure de dessin. Je trouvais agréable de passer du temps ensemble et je l’appréciais en tant que personne. Elizabeth était vraiment une personne charmante avec qui je savais que le courant passait bien.

 

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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« Tu n’as pas à être désolée, ce n’est pas de ta faute. Ni de la faute de personne d’ailleurs…  »

C’était la vie qui décidait que présentement, c’était pas mon moment pour devenir maman. Peut-être que le mois prochain allait être une autre histoire mais ça ne m’empêchait pas de réaliser finalement, que malgré ma crainte, j’aurais très probablement aimé ça qu’aujourd’hui soit le premier jour d’une nouvelle vie pour Edward et moi. Ce dernier qui était prêt depuis tellement longtemps à ce qu’on commence notre famille et voilà que ça ne fonctionnait pas! J’étais triste aussi de le décevoir même si le connaissant jamais il n’allait m’en tenir rigueur, je le savais bien. Nous avions déjà eu ce genre de conversation tous les deux. Le câlin de Kathelyn me fit du bien par contre, j’avais besoin d’un peu de réconfort, même si l’affection et moi, c’était pas toujours facile, avec elle ce l’était. Elle dégageait quelque chose de réconfortant, de rassurant et je savais que je pouvais lui faire confiance. Disons que maintenant, c’était surtout par rapport aux hommes qui nétait pas mon mari le problème de contact physique.

« C’est vrai, en plus on s’est dit qu’on n’allait pas se mettre de pression, qu’on allait juste… arrêter la contraception et voir quand un petit ange allait décider de s’accrocher. Je voulais pas me stresser avec ça mais c’est plus fort que moi on dirait. J’ai peur de jamais y arriver… » Et si j’étais défectueuse? J’étais déjà tombée enceinte mais justement… et si mes chances étaient terminées? Je pris une grande respiration, je soupirai. « Tu as raison.. on a encore le temps. »

Je hochai positivement la tête en reprenant un peu sur moi. Kathelyn me fit un petit sourire auquel je lui répondis tout doucement. Je la remerciai pour la 100ème fois d’être là, ici avec moi. Avoir su que ça serait aussi intense émotionnellement, j’aurais attendu Edward pour faire tout ça parce que là, j’allais devoir lui dire quand même que j’avais fais un test, même si c’était négatif, je ne pouvais pas lui cacher ça. Lorsqu’elle me parla de bus, je ris… on se comprenait bien niveau moyen de transport.

« Mais bien sûr que nous sommes amies! En tout cas… moi j’aimerais beaucoup te compter parmi mes amis, je t’apprécie beaucoup! » Elle était mon genre de personne quoi! ON se connait encore pas beaucoup mais j’avais bon espoir qu’on pouvait développer une belle amitié toutes les deux « Tu sais que tu peux m’appeler aussi, s’il y a quoi que ce soit, je te dois bien ça aussi! »

Même si je savais qu’elle n’avait pas fait ça pour avoir quoi que ce soit en échange, je voulais quand même qu’elle soit au courant que j’étais là. On quitta la salle de bain pour retourner à ma salle à manger où nos verres de jus reposait toujours.

« On pourrait faire quelque chose d’ailleurs, une sortie à quatre avec mon mari et ton… petit-ami? Ça pourrait être chouette… ? »

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Le test de grossesse qu’avait fait Elizabeth s’était avéré être négatif. L’émotion envahie la jeune femme qui se mit à pleurer. Je ne pouvais pas comprendre ce qu’elle ressentait mais je pouvais bien essayer de me l’imaginer. Je tenta de la réconforter du mieux que je pouvais en lui disant que ce n’était peut-être tout simplement pas le bon moment pour eux de devenir parent. Je croyais au faite que les choses n’arrivaient jamais par hasard. Si ce test était négatif aujourd’hui c’était sans doute pour une bonne raison. Et puis, ils étaient de jeunes gens et non de vieilles personnes dont les organes génitaux arrivaient en fin de vie. Ils n’avaient pas besoin de se mettre autant la pression et c’est ce que je lui dis. Mes mots avaient apparemment fait de l’effet à la jeune femme qui m’adressa un sourire. Je lui dis être là si elle avait besoin, pour moi elle était mon amie, bien plus qu’une simple professeure de dessin.
 
« Mais bien sûr que nous sommes amies ! En tout cas… moi j’aimerais beaucoup te compter parmi mes amis, je t’apprécie beaucoup ! » Je ne pu m’empêcher de sourire de nouveau, touchée par ses paroles. « Tu sais que tu peux m’appeler aussi, s’il y a quoi que ce soit, je te dois bien ça aussi ! »
 
Cette rencontre hasardeuse nous avait au moins valut de nous rapprocher un peu et j’appréciais beaucoup. Elizabeth était une jeune femme simple, douce et gentille que j’aimais beaucoup voir. Même si je ne la connaissais pas vraiment en réalité, je me sentais au fond de moi que c’était une personne que j’aimerais avoir dans ma vie, de manière plus présente.
 
« J’espère ne pas t’appeler pour un test de grossesse personnellement, parce que ce n’est pas vraiment dans mes projets actuels, mais je n’hésiterais pas à demander conseil si jamais j’ai besoin d’avis de fille pour autre chose ! »
 
J’avais des amies filles dans ma vie, mais peu qui me ressemblait ou qui se rapprochait de près à mon caractère, à ma personnalité. Lina et Anteynara étaient des filles beaucoup plus à l’opposé de moi, comme si je m’entourais d’elle pour m’aider à être un peu extravertie. En Elizabeth je me retrouvais un peu plus. Celle-ci me proposa que l’on se fasse quelque chose avec son mari et William, me disant que cela pourrait être sympa. Je ne savais pas si ce dernier aurait été désireux de faire un diner de couple, ne sachant pas trop ce que l’on était l’un pour l’autre, mais je ne fermai pas la porte à cette proposition.
 
« Je pense que ce serait une bonne idée ! Je suis sûr que ton mari dit être aussi sympa que toi en plus, sinon tu ne l’aurais sans doute pas épousé, non ? » Je lâchai un petit rire qui eut pour don de détendre davantage l’atmosphère triste qui s’était installée dans la pièce. « D’ailleurs, je sais plus si je te l’ai demandé, mais vous vous êtes rencontrés comment ? Ca fait combien de temps que vous vous fréquentez ? »
 
J’espérais ne pas être trop envahissante et intrusive dans sa vie personnelle avec mes questions mais cela m’intriguait. Les relations amoureuses étaient différentes à l’extérieur qu’au sein du complexe. Il y avait une multitude de possibilités d’histoire alors que là où j’habitais avant, pas tellement.

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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C’était triste, oui… mais je devais apprendre à reprendre sur moi. Ce n’était pas la fin du monde non plus si je n’étais pas encore tombée enceinte ce mois-ci. On avait dit qu’on prenait notre temps et il fallait vraiment que je me mettre dans la tête que ça allait arriver quand ça devait arriver. J’avais 24 ans, j’étais encore jeune… mais bon, si on voulait trois enfants, il fallait quand même s’y mettre un jour pour ne pas que j’enchaîne les grossesses et que je sois enceinte pendant des années. Je ne m’y connaissais pas beaucoup mais quelque chose me disait que ça serait épuisant pour le corps quand même non? Bref, je remerciai du plus profond de mon coeur Kathelyn qui m’avait supporté dans tout ça, comme une amie pouvait le faire et j’avais peut-être pas de bébé dans mon ventre aujourd’hui mais j’avais une amie de plus dans mon coeur, ça c’était certain. Je voulais qu’elle sache qu’elle pouvait également compter sur moi à n’importe quel moment, dès qu’elle en avait besoin. Je lui devais au moins ça.

« Oh non… je ne parlais pas de grossesse! » lâchais-je en riant. « Mais n’importe quoi… je ne sais pas si je suis d’aussi bons conseils que toi mais je peux toujours essayer! »

J’étais quand même raisonnable… et sage comme personne, des fois, ça avait du bon. J’avais jamais eu beaucoup d’amis mais ça allait mieux à ce niveau depuis que j’étais à Miami, comme quoi j’avais tellement prise la meilleure des décisions de venir ici. Je proposai d’ailleurs à la jeune femme devant moi de faire quelque chose, un bon jour, avec son copain et mon mari. Une activité de couple, ça pourrait être amusant! Lorsqu’elle se mit à me parler d’Edward, je lui souris.

« Bien entendu, il est encore mieux que moi même! C’est la personne que j’admire le plus au monde je crois! » C’était une vraie petite perle! « Sinon… on pourrait aller se faire un bowling ou un truc dans le genre, ça serait amusant, non? »

Beaucoup plus original qu’un simple repas… parce que parfois, il pouvait y avoir des silences et c’était pas super. On était un peu timides mon mari et moi donc de faire la conversation pendant des heures, c’était pas toujours super facile. Au moins là… il y aurait de l’action. Intéressée par mon couple, Kathelyn me demanda comment on s’était rencontré Edward et moi, et depuis combien de temps nous étions ensemble.  

« Hum, on est ensemble depuis deux ans maintenant… mais c’est mon meilleur-ami depuis trois ans. En fait, c’est le premier ami que je me suis faite en arrivant ici, à Miami. On s’est rencontrés tous les deux dans un groupe de soutien, nous étions tous les deux avec le même problème. On avait une phobie de toucher et d’être touché. Ça nous a rapproché et tranquillement… on s’est donné la force de se guérir mutuellement. »

J’étais fière de nous deux car on avait énormément changé, dans le positif depuis le premier jour où on s’était rencontré. Le nombre de fois où il avait calmé mes crises d'angoisse, où il m’avait écouté, où on s’était encouragé tous les deux dans des moments difficiles. Ça avait été tellement facile de tomber amoureuse de lui, mais tellement pas non plus au début de l’assumer car il était en couple à l’époque. La vie avait fait sa magie et maintenant, on formait un couple des plus solides et des plus amoureux. On était mariés pour la vie!

« Et toi alors… avec William, c’est bien ça? »

J’étais bien curieuse!