Voilà près de deux semaines que j'avais participé à ce fameux atelier culinaire qui m'avait permis de retrouver une vieille connaissance. Enfin...connaissance...On va dire mon ancien souffre douleur surtout. J'avais agis comme un crétin avec elle en étant plus jeune, et je tâchais de me racheter une conduite. J'avais été effectivement surpris moi même de la complicité qu'il y avait pu avoir entre nous en sachant nos antécédents. Elle semblait avoir gagné en caractère - grâce à moi? - j'imaginais donc qu'elle allait me faire souffrir avec le premier couteau qu'elle trouverait sous la main, mais elle était parvenue à se contenir, et nos échanges avaient été plutôt profond, nous étions parvenus à expliquer de façon générale nos vies, et j'avais su m’intéresser d’avantage à la jolie brune. Il faut croire que les années nous rendent la raison, ou alors, que les années réussissent à certain, parce que je suis à l'observer avec un regard qui pétille et elle parvient à capter toute mon attention avec pas grand chose. Elle reste quelque peu mystérieuse, et je dois dire que à tendance à me pousse encore plus vers elle. L'ennui, c'est que bien cette soirée fût délicieuse, je ne pu rester que sur ma faim alors qu'elle s'en alla, sans même me laisser une adresse, ou un numéro de téléphone....Dur! J'avais même fini par rester sur le comptoir de ce restaurant un verre à la main pour tenter de me souvenir de tout ce qui avait pu se se dire ou se passer lorsqu'elle était encore à mes côtés. Et j'avais même parfois ce sourire niais face à certain de nos échanges. Elle me plaisait, et je ne comptais bien évidemment pas en rester là. Elle allait très vite s'en rendre compte. Aujourd'hui était le grand jour. J'avais envoyé un 'coursier' pour se rendre dans le magasin de fleurs dans lequel elle bossait. Mon boulot de journalisme avait bien des avantages, je savais obtenir ce que je voulais et j'étais un bon enquêteur, il ne m'avait donc pas fallu longtemps avant de trouver LE magasin en question. L'homme en question s'était donc fait passer pour un client, à la recherche d'une bouquet. Quelque chose de sobre, mais de classe, pour une personne qui se différencier des autres et à qui il cherchait à se faire excuser son comportement. Bien évidemment, il fallait LE conseil de la jeune prodige pour qu'il oriente son choix, et il n'avait pas hésité à lui demander son avis à elle sur la question, alors qu'elle l'avait guidé vers un bouquet qui sortait des choses classiques que l'on pouvait offrir en temps normal. Il avait aussi demander au moment de payer si c'était possible de le faire livrer à une adresse, parce qu'il voulait plutôt un effet de surprise pour le coup. Elle semblait avoir hésitante, peut être parce qu'elle n'était pas chargé d'accomplir ce genre de chose en temps normal, va savoir, mais le jeune minot s'était montré un peu désespéré pour la faire craquer, et comment ne pas craquer alors qu'un jeune homme peut avoir ce genre d'attention auprès d'une personne à laquelle il semble tenir. Il s'était amené sur mon lieu de travail, il faut dire que ce cher Scott était le coursier de notre boîte, c'est la raison pour laquelle il avait accepté de faire ça pour moi...et aussi pour le billet de 50 dollars que je lui avais promis, surtout!
Pas de livraison à l'adresse indiqué avant 19h, c'était la condition donnée. Ça m'avait laissé le temps de rentrer du boulot et prendre une bonne douche avant d'enfiler un pull en laine gris, qui restait plutôt chic lorsqu'il était porté avec ce jean foncé. La sonnette se fit entendre alors que seul le son de mon ipad se faisait entendre en arrière plan. J'observais une dernière fois autour de moi pour constater que l'endroit était plutôt niquel, mais j'avais malheureusement ce gêne de l'organisation, du rangement, mais aussi de la propreté. Mon appartement était assez grand,et luxueux, bien qu'il manquait clairement de vie. Peu d'objet ou de photo personnel. Je m'approchais de la porte pour finalement ouvrir. Et la surprise fût pour elle en découvrant qui lui ouvrait la porte. Ma main resta bloquée sur l'ouverture de cette dernière d'ailleurs. " Tu as fais un très joli choix..."fis-je remarquer d'un signe de doigt la composition qu'elle tenait à la main. "C'est très...toi." Ca pouvait paraître étrange comme remarque, mais c'était un compliment, vraiment. Je ne peux m'empêcher plutôt de rester sérieux et lui adressa un sourire plutôt fier. "Tu croyais quand même pas qu'un simple numéro de téléphone allait m'arrêter....?"
J'avais eu une requête bien étrange aujourd'hui au boulot. Quelque chose que je n'avais jamais fait et surtout qu'on ne m'avait jamais demandé. Peut-être à cause de mon air "aimable" qui pouvait dissuadé les plus téméraires de me poser ce genre de question, mais ce client n'avait pas l'air d'en faire fit, il tenta même de me supplier du regard pour que je puisse aller livrer un bouquet de fleur, très joli, qu'il m'avait laissé soin de choisir à sa place afin de s'excuser d'une chose pour une personne tierce. Bon, bah me voilà livreuse désormais. J'acceptais tout en regardant l'adresse sur le bout de papier. Je signalais au client que j'irai à la fin de la journée, une fois que j'aurai terminé mes heures de travail. Dans tous les cas, il pouvait compter sur moi, car le bouquet était payé et j'étais très correct quand il s'agissait du boulot, le genre d'employée model en quelque sorte. M'enfin, une fois ma journée terminée et après avoir fermé la boutique, je me dirigea vers ma voiture, mettant le gps en fonction pour me guider jusqu'à chez la fameuse adresse de livraison. Mes sourcils étaient froncés du début jusqu'à la fin, parce que ça ne me plaisait pas de faire ce job là, parce que j'aurai préféré rentrer chez moi, m'affaler sur mon lit de tout le long après un bain d'une heure et demi. Mais je me trouvais déjà devant la porte lorsque mes esprits revenaient en place. Je ne cachais absolument pas mon étonnement de voir Josh face à moi. Après tout, c'était vraiment peu probable que je puisse tomber sur lui alors, instinctivement, je repris le papier avec l'adresse dans ma poche pour vérifier une nouvelle fois si je ne m'étais pas trompée. À en croire ses paroles, j'étais au bon endroit. Je me sentais cependant bien honteuse de le voir bien fringué alors que moi je m'en sortais qu'avec un de mes jeans habituel devenu bien trop grand pour ma perte de poids, ainsi qu'un simple top à manches longues, avec deux-trois feuilles accrochées à l'arrière de mes cheveux. « Tout en originalité, comme d'habitude. » Que je lui lance, zieutant une nouvelle fois le bouquet dont j'étais pas peu fière au contraire. Je le lui tend, pensant vraiment qu'il comptait l'offrir à quelqu'un dont il voulait s'excuser mais je ne le voyais pas bouger. D'ailleurs, ses dires me firent réaliser que tout ça n'avait été qu'une combine pour que nous puissions nous revoir. Et pour le coup, il avait réussi à me détendre le visage, même à me faire sourire. « T'as vraiment pas froid aux yeux toi! » Je pouffe en levant les yeux au ciel. Son culot m'amusait et me plaisait en même temps. Mais j'avoue ne pas réellement comprendre pourquoi tenait-il à me revoir, il fallait que j'arrête de penser un instant qu'il veuille revenir au temps de l'enfance où il m'en faisait baver, peut-être voulait-il vraiment se faire pardonner de tout ça. Peut-être que l'intention était sincère. « Et maintenant, je suppose que tu vas pas me laisser croupir devant ta porte mais m'inviter à rentrer pour voir ta collection de pins, hein? »
Ma rencontre avec Joe l'autre soir m'avait clairement poussé à réfléchir sur ce que j'avais pu être, un véritable petit con, et je ressentais le besoin de la revoir. Parce que je souhaitais lui faire savoir que j'avais changé, mais surtout parce que j'en avais bien évidemment envie. On dit qu'il y a qu'un pas entre l'amour et la haine, bon, même si je ne fais aucun projet sur la comète, je me dis que le fait de l'avoir persécuter plus jeune était peut être déjà un signe qu'à l'époque elle ne me laissait pas indifférent. J'étais juste trop bête pour le comprendre. Il était temps pour moi de me racheter, et la façon dont elle m'avait laissé sur place l'autre soir rendait les choses un peu plus excitante à mon goût. Aucun numéro de de téléphone, aucune adresse....Ca ne tarda pas à faire effet sur le journaliste en herbe que j'étais. C'était un réel défi, et je n'abandonnerais pas face à si peu. Et j'ai bien fais puisque je suis parvenue à la retrouver assez rapidement. Il faut dire que j'avais quand même de bons éléments pour m'amener à ça, elle m'avait dit qu'elle bossait dans une boutique de fleurs, et que la patronne était une femme, ca avait clairement réduit les possibilités. J'aurai très bien pu débarquer là bas, mais je préférais m'assurer que le temps passé ensemble ne se mesurerait pas à une dizaine de minute devant une caisse, et puis là, je la mettais un peu devant le fait accompli, elle avait moins de chance de refuser de passer une fois de plus un moment en ma compagnie. Quoique... La sonnette m'annonce sa présence devant la porte, et un sourire fier vient s'y loger alors que je m'approche de la porte. J'avais hâte de voir sa réaction en me découvrant ici. Et plutôt que de partir dans des banalités du genre 'Salut tu vas bien', je me contente de lui faire une remarque sur ce bouquet qu'elle détient, et qui lui appartient d'ailleurs, bien qu'elle ne le sache pas encore. « Tout en originalité, comme d'habitude. » Je ne peux sourire, appréciant clairement cette modestie qui pourrait presque être la mienne. Elle me tend la bouquet alors que je hoche négativement de la tête. "Il est pour toi" avouais-je, avec un air des plus sincère et profond. Non, il était pas là pour l'impressionner, ou lui faire savoir que j'achetais les femmes avec l'argent, ca me faisait réellement plaisir de le lui offrir, et ça permettait aussi au travers de ce dernier de m'excuser pour ma maladresse passée, si on peut l'appeler ainsi. Elle réalise finalement le piège et parvient à me soutirer un rire. « T'as vraiment pas froid aux yeux toi! » Je hausse les épaules, prenant un faux air modeste. "On va dire que j'ai pas mal de ressource..." avouais-je avec un sourire charmeur. « Et maintenant, je suppose que tu vas pas me laisser croupir devant ta porte mais m'inviter à rentrer pour voir ta collection de pins, hein? » Je me secoue la tête, remarquant qu'effectivement nous étions toujours sur le pas de la porte. " C'est ça! Les deux mioches sont dans la chambre donc il va falloir se dépêcher avant qu'ils viennent y mettre leur main partout" dis-je alors que je la laisse entrer et prends soin de refermer derrière elle. Mais cette remarque parvient à attirer soudainement son attention alors qu'elle était jusqu'à présent dans l'observation de mon chez moi. Je finis par sourire largement. "Je plaisante!" précisais-je avant qu'elle ne veuille repasser la porte dans la précipitation. Je me dirige vers le comptoir de la cuisine qui fait partie intégrante de la pièce à vivre et relève le regard vers la jeune femme qui semble étudier chaque détail de ma décoration comme si j'étais jugé sur cela. "Alors, toi qui semble avoir une idée précise de ce que sont les gens par les apparences, tu me vois comment? Toujours comme le petit fils à papa qui a tout ce qu'il veut?" C'était un peu l'image qu'elle avait eu de moi l'autre soir, mais qui était clairement à l'opposé de ma vie. Mon père n'existait plus à mes yeux depuis mon adolescence, je gérais la maladie de ma mère, et il m'avait fallu pas mal de temps avant de trouver ma voix professionnelle . Bon effectivement, l'appartement ne laissait pas entendre à une classe médiocre, maintenant, je n'en abusais pas pour autant. Je reviens vers elle, une coupe de vin à la main que je lui tends, prenant le temps de l'observer plus longuement cette fois.
Pour le coup, j'étais réellement surprise et je ne pouvais le cacher. Je devais avouer que Joshua était rempli de ressources et d'un côté, ça m'amusait un peu. Même si la méfiance en son égard ne faisait qu'augmenter depuis notre dernière entrevue. Certes nous avions passé un bon moment, chose que j'avais du mal à me dire encore aujourd'hui et peut-être même qu'il avait changé depuis l'enfance. Tout le monde change, pas vrai? Mes sourcils se froncent lorsqu'il me dit qu'en fait, le bouquet m'appartenait maintenant et mes yeux ne cessèrent d'aller du bouquet à son visage. « Tu m'as fait faire ce bouquet et venir jusqu'ici pour me le donner? T'es clairement étonnant comme type. » Et ce mot n'était pas aussi fort que je le pensais en fait. J'hausse les épaules, rendue satisfaite. « Au moins, j'peux pas dire qu'il soit moche vu qu'il vient de moi. Merci. » Je souris légèrement, un peu gênée tout de même. On m'offrait pas souvent des fleurs, voir même jamais. Je restais une femme malgré ce que je pouvais dégager et ces attentions ne pouvaient que me faire plaisir intérieurement. Qui dans ce monde ne serait pas content de recevoir des petits cadeaux, honnêtement? J'entre enfin dans son appartement et m'arrête net lorsqu'il me parle des deux gamins de la dernière fois. Je n'eus le temps de rétorquer qu'un seul regard suffisait à ce qu'il se ravise et me dise que ce n'était qu'une blague. « T'es vraiment con si tu me fait ça! » Clairement, il ne m'aurait plus vu de si tôt si les deux micohes seraient passés par une des portes en courant autour de moi. Je le bouscule en faisant la moue et lorsqu'il allait vers la cuisine, mes yeux se baladaient partout autour de moi, posant mes effets personnels sur une table dans la pièce à vivre. « Alors, toi qui semble avoir une idée précise de ce que sont les gens par les apparences, tu me vois comment? Toujours comme le petit fils à papa qui a tout ce qu'il veut? » Je ris en allant à côté de lui, posant le bouquet sur le plan de travail ainsi que mes effets personnels. J'avoue que pour le coup, je n'étais sûre de rien. Il ne vivait pas dans un taudis, moi non plus d'ailleurs et ça ne faisait pas de moi une fille à papa, je supposais alors que tout ce qu'il possédait avait été acquis avec pas mal de travail. « En fait tu m'as fait venir ici mais c'est pas chez toi. Genre t'habite dans une grosse villa avec des aides ménagères, des majordomes et des cuisiniers à tes petits soins. T'es juste chez un pote ou un truc dans le genre pour m'amadouer. » P'tite taquine la Healy. Je lui souris pour lui montrer ma plaisanterie, qu'il ne me prenne pas au sérieux. « ça va, j'dois avouer m'être peut-être trompée sur toi. Mais tout ça ne me dit pas qui tu es aujourd'hui. Moi par exemple, j'suis plus la petite victime d'avant. Je t'arrache la gorge avec mes dents si tu te moques encore de moi. » Surtout sur mon physique aujourd'hui. Petite vantarde que j'étais, quelques mois auparavant jamais je n'aurai pensé qu'une personne puisse juger mon physique que je trouvais pas mal du tout. Aujourd'hui, tout était différent, ce qui me rendait encore plus mal à l'aise à ses côtés. Un sac d'os devant un bel âtre, je faisais difficilement le poids. Je prends sa coupe de vin en le remerciant du regard, buvant une longue gorgée.
Je risquais probablement de passer pour un fou en agissant ainsi, certains le verraient ainsi, alors que d'autre diront que ca s’appelle en vouloir, quoiqu'il en soit, j'assumais complètement. Joe ne se laissait pas approcher facilement, j'imagine que nos antécédents ne jouaient pas dans mon sens, et qu'il allait falloir se monter féroce si je voulais daigner la croiser à nouveau un jour. Pourquoi? Je ne sais pas trop moi même. Mon égo me pousserait à dire que je cherche probablement à me faire pardonner du mauvais traitement que je lui avais infligé durant notre enfance, à soulager ma pauvre conscience qui a finalement pris en considération le traumatisme occasionné chez elle, mais ca ne serait pas totalement vrai. J'ai envie de passer du temps avec elle, notre dernier échange a été plutôt agréable, et c'est exactement ce qu'il me faut, un moment sans prise de tête avec une personne qui ne se fond pas dans la masse. « Tu m'as fait faire ce bouquet et venir jusqu'ici pour me le donner? T'es clairement étonnant comme type. » Je souris, pas peu fier de cette idée qui méritait effectivement d'être souligné pour son ingéniosité.« Au moins, j'peux pas dire qu'il soit moche vu qu'il vient de moi. » Je lève légèrement les mains, forcé de reconnaître qu'elle n'avait pas tort. "J'aurai eu l'occasion de voir à quel point tu es talentueuse." Bon, ca semblait être quelque chose de trop gros dit ainsi, mais il n'y avait pas besoin de plus pour effectivement voir qu'elle aimait ce qu'elle faisait, et que c'était remarquablement joli. "Mon regard s'attarde un instant dans le sien alors qu'elle me remercie. "Ca me fait plaisir avouais-je.Je n'étais pas le genre de mec romantique à en offrir souvent, mais c'était loin d'être une première tout de même. Je la laisse entrer, ne pouvant m'empêcher d'observer la moindre mimique qui laisserait entendre une pensée profonde qu'elle aurait. Il est rare que j'amène des femmes ici, c'est un peu mon jardin secret, bien qu'il semble plutôt banal et impersonnel, il a tout de même une histoire derrière ça. Je ne peux m'empêcher de lancer une blague à propos des enfants que je me devais de garder, parce que j'avais préféré rester avec elle que de profiter de ma partenaire de soirée, ca aurait été de bonne guerre qu'elle m'accompagne dans ces conditions, mais je voyais surtout pas passer la soirée à courir partout après eux et la voir passer la porte peu de temps après son entrée. « T'es vraiment con si tu me fait ça! » Je ne peux m'empêcher de rire. Cette femme est entière, et une fois de plus, j'apprécie clairement ça. "Certaines nanas ont peur des araignées, ou des souris, t'es bien la première que je croise qui aient peur des enfants." dis-je en hochant négativement de la tête, sourire sur les lèvres. Je veux donc avoir son avis, savoir si elle avait ce sixième sens concernant les gens . Je lui demande donc si ces dires précédents se confirment maintenant qu'elle a vu mon appart. Je l'écoute tout en récupérant le bouquet pour le mettre dans un vase et je ne peux m'empêcher d’éclater de rire face à sa théorie. Je viens la bloquer un instant, me mettant devant elle alors que mes mains reposent de part et d'autre de son corps, sur le bord du plan de travail. "Et pourquoi je ne serais pas simplement un homme qui a réussi dans la vie?" dis-je en souriant, espérant un instant que cette proximité la désarme.« ça va, j'dois avouer m'être peut-être trompée sur toi. Mais tout ça ne me dit pas qui tu es aujourd'hui. Moi par exemple, j'suis plus la petite victime d'avant. Je t'arrache la gorge avec mes dents si tu te moques encore de moi. » Je souris en relâchant finalement la table. "Tu ne ferais pas ça..." fis-je remarquer pour finalement en allant nous servir une petite coupe de champagne que je lui tends l'instant d'après. "Tu aurais mes groupies qui viendraient te brûler sur un bucher, ca serait bien trop dur pour elles. Il y aurait une série de suicide qui lancerait une enquête policière, et tout ca..." Me moquais-je alors que je cogne mon verre contre le sien. "A notre nouveau départ" dis-je en guise de toast. Et je le pensais, vraiment. J'en avais envie, j’espérais juste que c'était partagé, le fait qu'elle soit là était déjà une bonne piste. Je trempe mes lèvres dans mon verre, l'observant en même temps que je déguste cette boisson que j'avais payé une fortune. "Je nous ai prévu un petit festin ce soir" avouais-je fièrement. Je me dirige vers le four et sors ces deux boutes à pizza que je balance avec nonchalance sur le plan de travail. Je l'entends se moquer, c'était justifié. "Je voulais pas que ça fasse rancard, et puis je t'ai déjà montré combien j'étais doué derrière les fourneaux, il fallait que je te surprenne". Je laisse échapper un rire. Je savais très bien que les mérites de notre plat cuisiné ensemble lui revenait intégralement, mais j'avais donné l'illusion.
J'avais eu une requête bien étrange aujourd'hui au boulot. Quelque chose que je n'avais jamais fait et surtout qu'on ne m'avait jamais demandé. Peut-être à cause de mon air "aimable" qui pouvait dissuadé les plus téméraires de me poser ce genre de question, mais ce client n'avait pas l'air d'en faire fit, il tenta même de me supplier du regard pour que je puisse aller livrer un bouquet de fleur, très joli, qu'il m'avait laissé soin de choisir à sa place afin de s'excuser d'une chose pour une personne tierce. Bon, bah me voilà livreuse désormais. J'acceptais tout en regardant l'adresse sur le bout de papier. Je signalais au client que j'irai à la fin de la journée, une fois que j'aurai terminé mes heures de travail. Dans tous les cas, il pouvait compter sur moi, car le bouquet était payé et j'étais très correct quand il s'agissait du boulot, le genre d'employée model en quelque sorte. M'enfin, une fois ma journée terminée et après avoir fermé la boutique, je me dirigea vers ma voiture, mettant le gps en fonction pour me guider jusqu'à chez la fameuse adresse de livraison. Mes sourcils étaient froncés du début jusqu'à la fin, parce que ça ne me plaisait pas de faire ce job là, parce que j'aurai préféré rentrer chez moi, m'affaler sur mon lit de tout le long après un bain d'une heure et demi. Mais je me trouvais déjà devant la porte lorsque mes esprits revenaient en place. Je ne cachais absolument pas mon étonnement de voir Josh face à moi. Après tout, c'était vraiment peu probable que je puisse tomber sur lui alors, instinctivement, je repris le papier avec l'adresse dans ma poche pour vérifier une nouvelle fois si je ne m'étais pas trompée. À en croire ses paroles, j'étais au bon endroit. Je me sentais cependant bien honteuse de le voir bien fringué alors que moi je m'en sortais qu'avec un de mes jeans habituel devenu bien trop grand pour ma perte de poids, ainsi qu'un simple top à manches longues, avec deux-trois feuilles accrochées à l'arrière de mes cheveux. « Tout en originalité, comme d'habitude. » Que je lui lance, zieutant une nouvelle fois le bouquet dont j'étais pas peu fière au contraire. Je le lui tend, pensant vraiment qu'il comptait l'offrir à quelqu'un dont il voulait s'excuser mais je ne le voyais pas bouger. D'ailleurs, ses dires me firent réaliser que tout ça n'avait été qu'une combine pour que nous puissions nous revoir. Et pour le coup, il avait réussi à me détendre le visage, même à me faire sourire. « T'as vraiment pas froid aux yeux toi! » Je pouffe en levant les yeux au ciel. Son culot m'amusait et me plaisait en même temps. Mais j'avoue ne pas réellement comprendre pourquoi tenait-il à me revoir, il fallait que j'arrête de penser un instant qu'il veuille revenir au temps de l'enfance où il m'en faisait baver, peut-être voulait-il vraiment se faire pardonner de tout ça. Peut-être que l'intention était sincère. « Et maintenant, je suppose que tu vas pas me laisser croupir devant ta porte mais m'inviter à rentrer pour voir ta collection de pins, hein? » 
