reid, liyah

J'hoche la tête lorsqu'il me dit qu'il n'était sûrement là que pour un petit moment, ne trouvant rien à redire. Je ne pouvais que supposer qu'il aimait voyager et que rester à un endroit n'était pas possible pour lui et d'un sens, il avait bien raison de profiter, si tel était son envie. « Alors tu es venu ici pour rendre visite à ta soeur, c'est ça? Elle doit être heureuse de te revoir. » Je souris timidement, ne pouvant imaginer un autre scénario que celui où Kathelyn lui saute dans les bras. Le jour où il partira, je suis certaine qu'elle sera énormément attristée. J'ose penser que ces cicatrices peuvent lui donner un air de dur à cuir ou d'homme qui a du vécu derrière lui. Quelque chose d'intéressant et de presque hypnotisant. L'envie de les toucher était tellement forte qu'il l'a lui même senti et c'est en prenant ma main pour la poser sur son visage que je me sentais gênée d'avoir tout laissé transparaître. Mais évidemment, une fois les doigts dessus, je ne pouvais m'empêcher d'y faire les contours, sans appuyer, juste laisser glisser mes doigts, le regard fixé dessus. Mais voilà qu'un détail, et pas des moindres vient semer le trouble dans mon esprit, me confondant en toutes phrases idiotes les unes que les autres, en totale panique. C'est sûr que si sa femme vient à rentrer à l'appartement et voit une inconnue toucher le visage de son mari... sa réaction n'aurait pas été conviviale, bien au contraire. Et le pire, c'est que je n'aurai sûrement pas bronché si elle m'aurait fait une crise ou même frappé, j'étais tout aussi fautive. Mais je me détendis un peu, du moins ma panique avait disparu lorsque Reid se leva et m'avouait que ça n'allait pas arriver. Ouf, elle ne devait donc pas rentrer d'ici un moment, pensais-je. Mais mes pensées furent vite rattrapées lorsqu'il s'éloigna de moi pour enfin m'avouer la raison. Il était veuf... veuf.. c'était horrible à imaginer alors je ne pouvais penser à Reid qui lui, l'a vécu. Les yeux humides, touchée par sa confession, je m'approchais lentement de lui jusqu'à déposer une main que je voulais rassurante sur son épaule, la serrant. « Je.. je suis désolée Reid... » Il devait sans doute se fichtre pas mal de ces mots, les ayants sûrement entendu des centaines de fois même. Mais dans ces moments là, il n'y avait rien d'autre à dire. Je me sentais juste extrêmement mal d'avoir été la source de ça, de le lui avoir fais penser à ça alors qu'il commençait un peu plus à se détendre. Je soupire longuement, hochant la tête de gauche à droite lorsqu'il me disait comprendre si je voulais partir d'ici. Pourquoi voulais-je rester? Pourquoi alors que j'avais clairement fait revivre une blessure, loin d'être pansée car, ce genre d'événement ne pouvait être oublié, j'étais sûre qu'il pensait à elle tous les jours de sa vie, mais cette fois, j'avais l'impression d'être la petite fautive. Je tire ensuite sur son épaule pour le retourner, nous retrouvant face à face. Un nouveau soupire, j'abaisse mes yeux vers mes mains que je trifouillais, les regardant même trembler sous le stress. « Je suis pas très douée avec les gens, j'ai tendance à toujours en faire trop ou... j'ai beaucoup de mal à m'arrêter quand je commence, je suis juste vraiment désolée d'être celle qui t'a fait penser à cette tragédie. Je le suis encore plus parce que tu viens de m'avouer quelque chose de toi très personnel que je n'ai pas vraiment le droit de savoir maintenant... » C'était une voix douce et tremblante à la fois, avec la soudaine envie de fondre en larme, touchée par cet homme si courageux qui me faisait à présent face. « Je sais quelque chose de fort de toi, alors je veux que tu saches quelque chose de fort de moi... » Toujours à essayé d'équilibrer la balance, encore une fois, j'en faisais sûrement beaucoup trop. « Mon père m'a fait énormément de mal lorsqu'il a su pour ma bisexualité. » Visage pour la première fois fermé, je repensais à cette horrible scène qui me restera collée à la peau toute ma vie. Evidemment, je n'allais pas lui dire ce qu'il s'était véritablement passé ce jour là, mais juste la grosse ligne. « Il m'a mise à la porte et je ne l'ai plus jamais revu. » J'hausse les épaules, ce n'était pas plus mal comme ça. Et après un court instant, je sautille sur place, retrouvant ma bonne humeur. « Faisons quelque chose toi et moi! » Les yeux encore humides par toutes ces émotions, je lui souriais grandement, voulant faire abstraction de ce qu'il venait de se passer.

liyah/reid

« Alors tu es venu ici pour rendre visite à ta soeur, c'est ça? Elle doit être heureuse de te revoir. » Reid hocha la tête, un sourire aux lèvres, ses yeux ne pouvant s'empêcher de briller lorsqu'il se remémora ses retrouvailles avec sa petite sœur. Quoiqu'au début, Kath' l'avait également pris pour un psychopathe/malfrat aux mauvaises intentions, ça expliquait pas mal pourquoi Liyah avait été à deux doigts d'avoir recours à son fameux spray au poivre. Le sourire amusé de Reid s'élargit à ces pensées silencieuses. « J'ai dû mal m'exprimer, excuse-moi. Je compte m'installer à Miami pour un moment, c'est juste que pour l'instant, je vis ici... dans son appartement, temporairement. » Ce n'était donc pas qu'une "visite" à sa sœur qu'il entreprenait, mais bien un tout nouveau départ dans cette ville dont il ne connaissait pas encore grand chose. Kathelyn avait été la véritable raison pour laquelle il avait mis fin à son périple en Europe, et même si ça lui avait pris cinq mois avant de se lancer, il avait finalement sauté le pas et rejoint les côtes floridiennes. Reid usait souvent de son sens de l'observation affûté pour se faire une idée de la personnalité des inconnus qu'il rencontrait. A voir comment Liyah avait scruté son visage de manière plus ou moins discrète, Reid avait deviné que ses marques l'avaient intrigué. Il l'avait finalement guidé au niveau de ses cicatrices, laissant les doigts de Liyah les découvrir avec douceur, espérant satisfaire au passage sa curiosité étroitement dissimulée. Cependant, Reid n'avait certainement pas songé au fait que l'alliance qu'il avait sur le doigt détournerait l'attention de la jolie brune. Et il aurait dû. Parce-que ce n'était clairement pas le moment venu d'avouer à une parfaite inconnue qu'il était en réalité veuf. Mais voilà, leur rencontre avait mal commencé, alors pourquoi pas la rendre catastrophique jusqu'au bout... Reid lui avoua sur un ton presque défaitiste la réalité de sa situation, persuadé qu'elle fuirait à la minute suivante. « Je.. je suis désolée Reid... » Ah non pardon, le "je suis désolée" avant, la fuite c'était juste après. C'était toujours dans ce sens-là que les choses se déroulaient. Parks avait senti la main de Liyah venir se poser sur son épaule et bizarrement, il pouvait presque percevoir une sincérité s'émanant de ce geste devenu au fil du temps anodin pour lui. Sous l'action de sa main, Reid finit par se retourner vers elle, fronçant les sourcils lorsqu'il s'aperçut que son regard était humidifié. Alors... elle était vraiment sincère. Baissant un instant les yeux, il ressentit une certaine culpabilité à l'idée d'avoir pensé à l'envoyer bouler comme tous ceux qui avaient prétendu être "désolés" de son histoire. Mais semble-t-il qu'avec Liyah, c'était différent. « Je suis pas très douée avec les gens, j'ai tendance à toujours en faire trop ou... j'ai beaucoup de mal à m'arrêter quand je commence, je suis juste vraiment désolée d'être celle qui t'a fait penser à cette tragédie. Je le suis encore plus parce que tu viens de m'avouer quelque chose de toi très personnel que je n'ai pas vraiment le droit de savoir maintenant... » Reid aurait voulu l'arrêter au milieu de son monologue et chasser cette peine qu'il percevait et ressentait de plein fouet à chaque mot qu'elle prononçait. Il discernait sa sincérité, elle avait réussi à se frayer un chemin tout droit jusque son cœur, l'apaisant au passage. Il la laissa continuer, se rendant compte que ses paroles lui faisaient un bien fou. « Je sais quelque chose de fort de toi, alors je veux que tu saches quelque chose de fort de moi... » Merde, il n'avait jamais souhaité que ça aille aussi loin. Et pourtant, Liyah semblait vraiment vouloir partager cette confession. « Mon père m'a fait énormément de mal lorsqu'il a su pour ma bisexualité. » Les yeux de Parks continuèrent à scruter le visage de son interlocutrice, lui disant bien plus que ce que les mots n'auraient pu le faire. « Il m'a mise à la porte et je ne l'ai plus jamais revu. » Reid soupira à son tour, heurté en plein coeur par cette révélation. « T-tu n'étais pas obligée tu sais...  » Il baissa les yeux une microseconde avant de retrouver les siens. « Maintenant c'est moi qui suis désolé. » De longues secondes de silence s'écoulèrent entre eux, laissant le temps à cette ambiance pesante de quitter la pièce petit à petit. « Faisons quelque chose toi et moi! » Reid ne put s'empêcher de rire à ce changement soudain d'expression qui était surprenant mais qui avait néanmoins eu son effet sur lui. « Je suis d'accord, mettons les drames de côté un moment. » Il lui rendit son sourire, réfléchissant à ce qu'ils pourraient bien faire pour s'occuper l'esprit. « Tu étais venue pour enseigner la pâtisserie à ma sœur aujourd'hui, qui a d'ailleurs honteusement séché son cours. » Reid prit cet air amusé et se dirigea sans dire un mot vers la cuisine ouverte sur le salon. Il sortit deux tabliers du tiroir, commença à nouer l'un d'entre eux autour de sa taille avant de reposer son attention sur la jolie brune. « Mais ce que tu ne sais sans doute pas, c'est que je suis un élève modèle et assidu et surtout... beaucoup plus attentif que Kathelyn. » Il rit à la fin de sa rétorque, interrogeant Liyah du regard comme pour savoir si elle était partante pour lui apprendre quelques unes des bases de la pâtisserie.

reid, liyah

Ma bouche formant un "o" parfait suivit d'un gémissement laissait entendre à Reid que j'avais enfin compris ce qu'il voulait dire. Un nouveau départ, signe qu'il voulait avoir son chez-soi et non pas vivre avec sa soeur. C'était totalement compréhensif ceci dit, même s'ils s'aimaient plus que tout il pouvait leur manquer l'intimité dont chacun à besoin. « Le temps que tu te trouves un toit. » Je lui dis en hochant la tête comme pour continuer sa phrase. Et d'ailleurs, ça ne sera peut-être qu'à ce moment là qu'il se sentira réellement chez lui. Dans tous les cas, si au début j'ai voulu l'agresser avec mon fameux spray, à l'heure actuelle je ne lui voulais plus aucun mal. Il avait l'air très gentil et surtout ouvert à la discussion. Je pouvais à présent discerner des similitudes entre lui et sa soeur. Bien qu'il reste toujours autant sur la réserve, ça ne me faisait pas peur. Même si de base, j'étais une personne qui savait mettre les gens à l'aise, j'aurai peut-être un peu plus de mal avec Reid. Du moins... c'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'il ne m'avoue la raison pour laquelle il garde l'anneau à son doigt, un anneau sacré et si symbolique que la raison ne pouvait que me rendre triste. Un couple amoureux, heureux étant marié, quitté par la mort. Mais comme on disait souvent, la mort n'arrête pas l'amour. Personne ne méritait de vivre ce que mon interlocuteur vivait et sans savoir pourquoi, j'insistais pour qu'il se retourne vers moi, ne trouvant que ces mots qu'il n'avait entendu que trop de fois mais qui étaient si sincères venant de ma bouche. Et sûrement pour ne pas qu'il se sente nu face à moi, je décidai à mon tour de lui avouer quelque chose de personnel. Quelques proches, trop peu, connaissaient les grosses lignes mais personne n'était au courant de ce qu'il s'était vraiment passé ce jour là. Mon but n'était pas de voir qui avait vécu les pires choses, c'était indéniablement lui le gagnant dans tous les cas. Je voulais juste qu'il me fasse un peu plus confiance et lui montrer que je pouvais aussi me dévoiler sur un sujet sensible. « Comme toi tu n'étais pas obligé de me donner la vraie raison... C'est vrai, t'aurai pu me mentir après tout.. J'ai le droit de me sentir privilégiée de t'être ouvert à moi après une demie-heure de rencontre? » Je tente un peu d'humour, souriant faiblement jusqu'à hocher la tête de gauche à droite lorsqu'il me dit être désolé. « Ne le sois pas, je t'assure. » D'ailleurs, pour lui prouver mes dires, mon comportement changea pour laisser place à l'euphorie, voulant à tout prix faire plus ample connaissance avec le frère de mon amie. Je fus d'ailleurs intérieurement heureuse et soulagée qu'il ne décide pas de me mettre à la porte, jugeant la conversation trop personnelle, voir même qu'il se braque et refuse ma demande. Je suivais Reid du regard, arquant un sourcil en me demandant ce qu'il pouvait bien avoir comme idée en tête et à la vue des tabliers, mon visage se mit à rayonner et mon sourire à s'élargir à mesure où ses paroles se délivrèrent. « Ohh oui, j'adore avoir de nouveaux élèves en plus! » Je m'exclame en claquant des mains, trottinant jusque dans la cuisine pour me retrouver face à lui, m'emparant même du second tablier qu'il tenait dans les mains. « De toute façon, si t'es dissipé, je garderai toutes les pâtisseries pour Kath et moi et tu devras nous regarder les manger! » Je ris, empoignant mes cheveux pour pouvoir faire une haute queue de cheval, me retournant à nouveau vers lui, posant mes poings sur mes hanches. « Puisque je suis ton professeur, j'ai le droit de te donner tous les ordres que je veux! Je pourrais peut-être en profiter mais pour l'instant.. lavage de mains! » Et pendant que mon petit (il faisait quand même plus d'une tête de plus que moi) élève s'affairait à la tâche, je cherchais les ingrédients dont nous aurions besoin dans les placards de Kathelyn, connaissant les lieux depuis le temps où il m'arrivait de lui donner des cours chez elle. « Je voulais te faire faire une spécialité allemande mais il n'y a pas tout les ingrédients.... tu aimes les tartelettes à la fraise? Tu vas pouvoir me montrer ce que tu as dans les bras pour faire la crème pâtissière. » Je le regarde, grand sourire sur les lèvres, excitée à l'idée de commencer cette séance qui j'étais certaine, allait se passer à merveille.

liyah/reid

« Le temps que tu te trouves un toit. » Reid hocha la tête lorsqu'elle compléta ses paroles, un faible sourire étirant ses lèvres. Il ne pouvait pas rester éternellement dans cet appartement qui était bien trop petit pour accueillir quatre personnes. Parce-que oui, Kathelyn ne vivait pas toute seule et même si l'une de ses colocataires était absente pour le moment, Reid ne pouvait pas concevoir le fait de s'éterniser ici. Autant il aimait sa sœur plus que sa propre vie, autant il avait besoin de son espace de vie à lui, un endroit qui serait le sien et où il se sentirait vraiment chez lui. C'était plus sain, pour Kathelyn, pour lui et pour leur relation de frère et sœur qu'ils apprenaient lentement à ré-établir. Alors en effet, se trouver un logement à lui n'était pas qu'une simple option et il savait pertinemment qu'avec le budget qu'il avait, ce ne serait pas une partie de plaisir. « C'est ça. » Ajouta-t-il simplement, avant de reprendre une gorgée de son verre d'eau encore présent sur la table. « Si tout le monde abusait de la gentillesse de ma sœur, je pense très sérieusement que cet appartement serait un foyer. » Il avait dit ça sur le ton de la déconnade, mais en fait, ce n'était pas tant dérisoire que ça. Kathelyn avait beau paraître très timide et plutôt renfermée, ça n'empêchait en rien qu'elle ait le cœur sur la main et un altruisme exemplaire. Encore une fois, l'éducation qu'ils avaient reçu de leurs parents y était fortement pour quelque chose. Pour en revenir à Liyah, Reid ne la quitta pas des yeux lorsqu'elle prit à son tour la parole, lui révélant une partie sombre de son passé dont il pouvait encore discerner une profonde peine. Au fond, ils n'étaient peut-être pas aussi opposés que Parks l'avait imaginé. Ils avaient juste une manière différente d'appréhender leur passé et de vivre avec aujourd'hui. « Comme toi tu n'étais pas obligé de me donner la vraie raison... C'est vrai, t'aurai pu me mentir après tout.. J'ai le droit de me sentir privilégiée de t'être ouvert à moi après une demie-heure de rencontre? » Il baissa un instant les yeux, se pinçant la lèvre, incapable d'empêcher l'apparition du sourire naissant sur ses lèvres. « Tu peux oui, c'est pas donné à tout le monde d'arriver à me faire dire plus de trois mots. Tu vois, tu n'es peut-être pas aussi "peu douée" que tu le prétends. » Dit-il, amusé et soudainement beaucoup plus détendu que précédemment. Mentir n'était pas dans ses habitudes, il détestait vraiment ça. Il n'y avait recours que lorsqu'il considérait que c'était un cas de force majeure où il ne pouvait tout simplement pas trouver une autre solution. Ça aurait pu l'être avec Liyah après tout, mais une petite voix dans sa tête l'avait poussé à la retenir en lui révélant la vérité. Et maintenant qu'ils étaient face à face, Reid ne le regrettait pas. D'autant plus que la Liyah peinée avait disparu et fait place à une Liyah beaucoup plus enjouée, et qui plus est, partante pour dévoiler quelques uns de ses secrets à Reid. De quoi faire des jaloux. « Ohh oui, j'adore avoir de nouveaux élèves en plus! » Il perçut son excitation et ne put s'empêcher de rire, la suivant du regard lorsqu'elle s'approcha à son tour du plan de travail. « De toute façon, si t'es dissipé, je garderai toutes les pâtisseries pour Kath et moi et tu devras nous regarder les manger! » Il fit mine d'être choqué par ce possible châtiment, fronçant les sourcils avant d'ajouter : « Wow, c'est cruel comme punition ça ! Je ne pensais pas ça de toi. » Il roula des yeux, lui faisant croire qu'il était déçu de trouver de la violence derrière un visage aussi tendre que le sien, avant de reprendre finalement cette mine amusée. « Puisque je suis ton professeur, j'ai le droit de te donner tous les ordres que je veux! Je pourrais peut-être en profiter mais pour l'instant.. lavage de mains! » Amusé par le ton de Liyah, Reid hocha la tête une fois, comme un militaire à qui on aurait donné une consigne et se dirigea vers l'évier pour se laver les mains. « Je voulais te faire faire une spécialité allemande mais il n'y a pas tout les ingrédients.... tu aimes les tartelettes à la fraise? Tu vas pouvoir me montrer ce que tu as dans les bras pour faire la crème pâtissière. » Il s'égoutta les mains avant de les essuyer, reposant son attention sur la belle allemande. « Je suis persuadé de les aimer si elles sont faites par toi mais... par moi... j'en suis un peu moins convaincu. » Dit-il, grimaçant légèrement comme s'il voulait la prévenir en avance de son piètre niveau. « Mais je suis motivé et prêt à en découdre avec la crème pâtissière. » Prononça-t-il, sur un ton beaucoup plus enjoué cette fois-ci. Même s'il n'était pas doué dans ce domaine, Reid avait vraiment envie de bien faire les choses, comme s'il avait quelque chose à prouver à Liyah. Docile et attentif, le jeune homme exécuta les tâches et recommandations dictées par la jolie brune, pouvant parfois ressentir une certaine pression lorsqu'elle regardait avec insistance les gestes qu'il faisait. Jusque là, Reid avait l'impression de ne pas être encore trop ridicule, passant chaque étape de la recette du mieux qu'il le pouvait. Et maintenant... l'épreuve tant redoutée était arrivée : celle de faire prendre la crème pâtissière. Parks se saisit d'un fouet, exagérant une inspiration comme s'il allait passer une épreuve athlétique dont le résultat changerait le cours de sa vie. « Bon... c'est le moment où soit je réussis et je m'en sors bien ou soit mes bras me lâchent et je passe pour un idiot à tes yeux. » Il rit à ses propres paroles, reposant ses yeux sur son interlocutrice. Ben ouais, ça serait con qu'avec toutes les heures que tu passes à soulever de la fonte, tu ne sois pas capable de réussir une crème pâtissière...

reid, liyah

Je ris aux dires de Reid lorsqu'il me parle de sa soeur et sa bonté folle, il n'avait pas tord, elle avait un si grand coeur qu'elle aurait pu entasser pas mal de personnes pour qu'ils aient un toit sur la tête. L'atmosphère s'était considérablement détendue contrairement aux premières secondes où j'avais eu l'envie de l'asperger avec mon spray au poivre. Nous étions même venus aux confidences, chose qui ne devait pas être facile à faire venant de Reid, je voyais ses traits se tendre sur son visage, l'appelle à la douleur et aux souvenirs de cette plaie pas encore cicatrisée. Je ne pense pas qu'elle le sera un jour puisqu'on ne guéri jamais d'une perte d'un être cher, on vit avec, c'est tout ce que l'on peut faire. J'éprouvais énormément de peine à cet instant, mon coeur se serrait si fort que mes yeux en devinrent humides. Et puis, comme je ne peux me taire bien longtemps, afin qu'il ne se sente pas nu devant moi, je décidais à mon tour de lui parler de moi. C'était l'un des seuls sujets sensible dans ma vie et même si je paraissais triste au début, je ne pouvais pas me permettre de craquer devant lui, devant n'importe qui d'ailleurs. « Oui, il faut croire! Mais peut-être que ça ne marche que sur toi, ce petit pouvoir. » Je ris en hochant la tête, ne quittant le jeune homme des yeux lorsqu'il s'en va vers la cuisine pour me proposer d'être son professeur pour aujourd'hui. Evidemment, je n'allais pas refuser, encore moins si cela venait de lui, il se pourrait même que le cours devienne intéressant, qu'il puisse surtout avoir un aperçu de la fille que j'étais, et qu'il pouvait surtout baisser les armes en ma présence. J'hausse les sourcils, l'air triomphant, fière de mon petit effet sur la possible punition. « Peut-être que je suis même une petite sadique dans mon genre... qui sait? » T'es absolument pas confiante Liyah, arrêtes tes bêtises, même dans le son de ta voix t'as aucune confiance. Et ma petite voix n'avait pas tord, mais ce jeu était amusant, j'y plongeais comme une gamine sans réfléchir. Reid était quelqu'un d'intimidant de base, avec une carrure et une prestance comme la sienne, j'avais eu du mal à me mettre à l'aise. Mais quand on parlait nourriture en générale, je rappliquais aussi vite sans en demander mon reste. « Ne sois pas si pessimiste, je suis certaine qu'elles seront à tomber! J'ai confiance en toi. » Je lui offre un grand sourire, voulant l'encourager du mieux que je pouvais. Je suis même sûre qu'il n'est pas plus bête qu'un autre, au contraire. D'ailleurs, il le montrait bien en exécutant les instructions à la règle, il avait raison lorsqu'il me disait être quelqu'un d'attentif, je n'avais pas eu besoin de répéter à deux fois qu'il comprenait déjà. Mon regard, qui était planté sur ses mains -lieu stratégique pour ne pas défaillir-, remontèrent jusqu'au sien lorsqu'il prit la parole. Je pouffe sans réussir à me retenir et me pince la lèvre inférieur, trouvant ça adorable qu'il veuille se donner au maximum pour ne pas mal passer à mes yeux. « Avec les bras que t'as, j'ai surtout peur pour le fouet, moi. » Et après cette taquinerie et les joues rosies, je l'encourage du regard pour qu'il commence à fouetter lentement alors que je rajoute au fur et à mesure les ingrédients indiqués, mettant par la suite le lait sur le feu, lui demandant de rajouter ce qu'il venait de préparer dans la casserole et de remuer sans arrêts, jusqu'à ébullition. Sauf qu'à ce moment, s'y étant sûrement prit trop fort, des éclats de liquide nous sautèrent dessus. Dieu merci que la préparation n'était pas encore chaude ou il nous aurait brûlé sans ménagement. « AAAAAAAH CA BRÛLE!! » Je le regarde et à sa tête paniqué, je ne pouvais m'empêcher de rire. C'était le genre de rire incontrôlable et je me sentais si gênée de l'avoir fait cette frayeur, mais tout autant fière de l'effet escompté. Je frappe des mains et en passe une sur mon visage pour essuyer les éclaboussures. « Pardon, pardon, je rigole. » Je lui tend un mouchoir, grimaçant pour ne pas me remettre à rire, m'éventant avec mes mains, ayant soudainement chaud. Je reprend le flambeau du fouet alors qu'il s'enlève le restant de mixture sur lui, ayant du mal à reprendre mon sérieux. « C'était tellement tentant, j'espère que tu m'en veux pas. » Je souris grandement tel un enfant, tournant mon visage vers le sien alors qu'il reprend possession du fouet. Il serait capable de me prendre pour une folle et de vouloir même me faire sortir de chez sa soeur le plus vite possible.  

liyah/reid

Autant dire que Reid souhaitait partir de l'appartement de sa sœur avant qu'elle ne prenne sous son aile d'autres personnes aux logements pas très stables et qu'ils se retrouvent à quinze en mode camping, entassés les uns sur les autres. La vision ne faisait pas franchement rêver. En tout cas, pour l'instant, Reid était très reconnaissant que sa sœur ait accepté de l'héberger et il ne pouvait vraiment pas se plaindre de sa situation, plus que chanceux d'avoir une sœur comme Kathelyn. Liyah fit la réflexion qu'il s'était confié à elle plutôt rapidement, ce qui était étonnant si on prenait en considération les prémices de leur rencontre et le caractère pas très sociable de Reid. « Oui, il faut croire! Mais peut-être que ça ne marche que sur toi, ce petit pouvoir. » Il sourit faiblement, hochant la tête à son tour avant d'ajouter : « Et je suis peut-être plus réceptif à ce pouvoir que les autres. » Il haussa les épaules, gardant cette mine amusée sur le visage avant de prendre la direction de la cuisine où l'idée d'un cours particulier de pâtisserie avec la jeune femme lui monta à l'esprit. « Peut-être que je suis même une petite sadique dans mon genre... qui sait? » Bien tenté Liyah, pensa-t-il intérieurement, amusé par le jeu dans lequel ils se lançaient tous les deux. « Peut-être oui... il faut se méfier de l'eau qui dort, c'est ce qu'on dit souvent n'est-ce pas ? » Ajouta-t-il, rentrant totalement dans son jeu, plissant les yeux comme s'il suspectait cette face cachée et sombre de la jolie brune. « Je vais rester sur mes gardes du coup, c'est plus prudent. » Elle avait beau avoir un visage d'ange, on ne savait jamais sur qui on tombait vraiment même si pour le coup, Reid aurait mis sa main à couper que Liyah était du genre à ne pas faire de mal à une mouche. Elle lui inspirait même confiance, c'était dire ! « Ne sois pas si pessimiste, je suis certaine qu'elles seront à tomber! J'ai confiance en toi. » Bon ben si Liyah était si positive, c'est qu'il n'avait pas de quoi paniquer... Elle avait l'air sereine et certaine, bien plus que Reid en tout cas. Il répondit d'ailleurs à son sourire encourageant, se mettant instantanément à l’œuvre en appliquant à la lettre les consignes de sa -très jolie- professeure, évitant le plus possible de la regarder pour rester concentré sur ses gestes. « Avec les bras que t'as, j'ai surtout peur pour le fouet, moi. » Il sentit le rouge lui monter au visage et le cacha du mieux qu'il le pouvait, un sourire amusé se formant néanmoins sur ses lèvres, comme s'il ressentait une gêne vis-à-vis du fait que son interlocutrice ait pris le temps d'observer ses formes. « Je vais essayer de ne pas y aller à la barbare. » Ses yeux retrouvèrent les siens un instant avant qu'ils ne viennent se recentrer sur la préparation, agitant le fouet avec l'avant-bras pendant que Liyah ajoutait les différents ingrédients. Les premières secondes se passèrent plutôt bien jusqu'à ce que "Reid-la-godiche" ne fasse son apparition et donna un trop grand coup de fouet, les éclaboussant généreusement de la préparation. « Merde ! » Il s'arrêta instantanément, bien trop inquiet d'avoir blessé Liyah. « AAAAAAAH CA BRÛLE!! » Putain putain putain ! Il paniqua complètement, prêt à tout lâcher pour se ruer vers elle et essayer de soulager sa douleur comme il le pouvait... avant qu'elle n'éclate de rire, lui faisant comprendre qu'elle le faisait marcher depuis le début. « Pardon, pardon, je rigole. » Il souffla bruyamment, mettant sa main libre au niveau de son torse, à la fois soulagé mais terriblement embarrassé d'avoir totalement plongé dans son jeu. « Mon dieu... tu m'as fichu une de ces peurs ! » Il reprit ses esprits et contrôla son rythme cardiaque, souriant face à l'amusement de Liyah. Il se saisit du mouchoir qu'elle lui tendit, hochant la tête négativement avec ce même amusement sur le visage. « C'était tellement tentant, j'espère que tu m'en veux pas. » Il rit à ses paroles, s'essuyant les gouttes de préparation qui lui avaient sauté au visage. « Ça va, j'admets que c'est bien joué. J'ai failli y rester mais je ne t'en veux pas, fallait bien que je fasse un faux pas quelque part. » Il sourit, faisant glisser ses yeux sur son visage avant de se pencher vers elle, laissant une de ses mains se poser sur sa joue, la débarrassant des restes d'une éclaboussure mal essuyée. « Je m'en serais surtout voulu d'avoir abîmé ton visage. » Déclara-t-il doucement, les yeux scrutant une dernière fois son visage pour s'assurer d'avoir tout fait disparaître. Il reprit finalement sa position initiale, se redressant et reprenant possession du fouet pour continuer la préparation avec un peu plus de délicatesse que précédemment. « Je crois qu'on commence à avoir quelque chose de pas trop mal. » Dit-il, continuant à fouetter et se penchant vers la casserole avant d'en montrer le contenu à Liyah, l'interrogeant du regard pour avoir son avis de professionnelle.

reid, liyah

J'hoche la tête, définitivement d'accord avec les dires de Reid. Dans tous les cas, ça me plaisait plutôt pas mal de le voir se détendre face à moi. Il n'avait pas l'air du genre à beaucoup parler, encore moins envers ceux qu'il ne connaissait pas et je pouvait comprendre cela même si j'étais assez différente de lui, moi qui pouvait faire confiance en n'importe qui. Le genre petite naïve qui aime penser que les autres sont comme moi, pas un brin méchant et digne de confiance. Je lui souris simplement avant de me joindre à lui pour débuter notre petit cours particulier, totalement improvisé. Chose que je ne faisais pas souvent, j'aimais pouvoir prendre le temps de me préparer car même si la pâtisserie était mon métier, il est certain que je pouvais aussi avoir des loupés. Si aujourd'hui je me manquais dans la recette, j'avais peur de la réaction de Reid, surtout qu'il me rendait peu sûre de moi rien qu'à son regard. Mais je me mis à pouffer légèrement quand il me dit qu'il devrait rester sur ses gardes au cas où. « Tu devrais même instaurer un périmètre de sécurité et préparer ton téléphone pour appeler la police au cas où. Je te rappelle que t'es entrain de parler avec la fille qui a un spray au poivre dans son sac! » Je m'exclame, un sourire narquois sur les lèvres. Lèvres que je pince lorsque je parle de sa musculature, me trouvant tout de suite encore moins confiante que je ne l'étais au début. Et pour essayer de me changer les idées et arrêter de vouloir jeter des coups d'oeil sur l'homme à mes côtés pendant qu'il était entrain de préparer la crème pâtissière, le karma avait décidé d'être avec moi lorsqu'une grosse giclée de crème nous sauta dessus. Au moins, ça avait eu le don de me faire rire et surtout de me remettre les idées en place tout en lui faisant une farce bien prévisible mais qui avait tout de même eu son effet. « Si faut, j'aurai tenté de te réanimé. J'aurai pas pris le risque que Kath puisse me tuer à mon tour! » Une mine semi choquée, le regard rieur jusqu'à ce qu'il ne me dise une phrase ainsi qu'un geste qui me rendait rouge écarlate. Okay Liyah, respire. Arrêtes de rougir c'est idiot. Mon regard cependant, reste encré dans le sien sans que je ne puisse rien dire, rien faire. Sondant chaque partie de son faciès, papillonnant des yeux à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'il ne reprenne sa place initiale et tente de faire comme si rien ne s'était passé. Ca me laisse au moins le temps de perdre ma rougeur et de passer une main sur mon front, soufflant discrètement. « Euhm.. oui, oui c'est très bien! Je vais.. couper les fraises, laisse reposer la crème et met la pâte à cuir, on a déjà bientôt fini! » Non Liyah, t'es absolument pas pressée que le temps passe pour pouvoir sortir de cet appartement afin d'avoir une brise fraîche qui t'empêche d'avoir si chaud. Reid de son côté, se laisse aller à mes directives tandis que je mes les morceaux de fraises dans un bol, essuyant mes mains à l'aide d'un torchon alors qu'instinctivement mon regard dévia à nouveau vers Reid qui enclencha le minuteur. Verre à moitié terminé, je pioche automatiquement dans le bol de fraises coupées pour en manger un morceau. « Mh, au fait, t'as de la chantilly? » Questionnais-je la bouche pleine, les yeux brillants, souhaitant intérieurement que sa réponse soit positive car autant le dire; la chantilly, c'est la vie, surtout sur des tartelettes à la fraise!

liyah/reid

C'était définitivement agréable de passer du temps avec elle maintenant que l'ambiance s'était détendue. D'ailleurs, Reid se fit la réflexion intérieure qu'ils avaient un peu "gâché" du temps, enfin c'était surtout à cause de lui, il ne rejetterait certainement pas la faute sur Liyah. Non, c'était lui qui comme à son habitude avait fait preuve de sa méfiance légendaire. Quoiqu'il en soit, il avait bien en tête de se rattraper et de paraître moins renfermé aux yeux de la jolie allemande et autant dire que cet atelier pâtisserie lui apparaissait comme une bien belle occasion de le faire. « Tu devrais même instaurer un périmètre de sécurité et préparer ton téléphone pour appeler la police au cas où. Je te rappelle que t'es entrain de parler avec la fille qui a un spray au poivre dans son sac! » Il fit mine de se rappeler de ce détail, faisant un pas en arrière comme pour élargir la distance qui les séparait, prenant cet air faussement inquiet sur le visage. « Ah mais c'est vrai, j'avais presque oublié... T'es carrément dangereuse en fait. Tu crois que je devrais te mettre à la porte avant que je ne finisse séquestré dans cette cuisine ? » Demanda-t-il à son semblant de bourreau, une lueur joueuse dansant à travers ses pupilles. Quoique, c'est pas si terrible comme vision... ouais ben garde ça pour toi et ferme-la. Il rit instantanément à la suite de ses paroles, reprenant place aux côtés de Liyah, prêt à lui montrer ce qu'il avait dans les bras. Il fut d'ailleurs peut-être un peu trop enthousiaste avec la crème pâtissière si on en jugeait par le carnage qu'il avait fait autour de lui quelques secondes plus tard. Il en avait littéralement foutu partout, jusque sur le visage de son interlocutrice qui profita de l'occasion pour lui provoquer un début d'infarctus. « Si faut, j'aurai tenté de te réanimé. J'aurai pas pris le risque que Kath puisse me tuer à mon tour! » Reid haussa les sourcils, s'imaginant la scène où Kath aurait surpris Liyah en plein massage cardiaque et autres premiers gestes de secours sur lui. « J'pense pas qu'elle aurait le temps de te tuer. Vu comment j'ai retourné la cuisine, t'aurais plutôt eu deux Parks à réanimer. » Dit-il, en pouffant légèrement. Il était vrai qu'on sentait que la cuisine avait accueilli un "pâtissier" très très très amateur. Mais bon, que Kath ne s'en fasse pas, Reid était du genre à toujours nettoyer lorsqu'il engendrait du désordre. Surtout que là, ce n'était pas son appart', alors raison de plus. Il s'occupa ensuite d'essuyer les restes d'une goutte de crème pâtissière qu'il avait aperçue sur la joue de Liyah. Il s'était concentré pour contrôler sa respiration et éviter de rougir, se surprenant lui-même de son geste. Honnêtement, il ne savait même pas comment il avait trouvé la force de ne pas défaillir en s'étant approché aussi près de son visage. Mais le plus important était qu'il l'avait fait et qui plus est, avec un détachement assez déconcertant. Reid se repositionna devant la casserole, évitant de recroiser les yeux de Liyah de peur d'y trouver une gêne qu'il aurait causé de par ce geste un peu... osé ? Il n'avait pas vraiment réfléchi, il avait simplement agi spontanément. Il chassa ses pensées pour se reconcentrer sur la recette, s'adressant alors à Liyah. « Euhm.. oui, oui c'est très bien! Je vais.. couper les fraises, laisse reposer la crème et met la pâte à cuir, on a déjà bientôt fini! » Il hocha la tête légèrement, laissant sa crème de côté pour enfourner la pâte qu'ils avaient préalablement préparé. « Mh, au fait, t'as de la chantilly? » Accroupi devant le four, il se releva pour faire face à la jeune pâtissière, un sourire se dessinant sur ses lèvres à l'écoute de sa question. Rapidement, il se dirigea vers le frigo, y ouvrant la porte pour sonder ce qu'il s'y trouvait. « On est sauvés, il y en a ! » Parks sortit fièrement la bombe de chantilly du frigo, presque de manière victorieuse. Heureusement que sa sœur avait pensé à en acheter. De toute façon, Kath pensait toujours à tout. Son regard s'arrêta finalement sur le bol de fraises fraîchement découpées par les doigts délicats de Liyah. Il finit par se saisir d'un morceau qu'il compléta par une pointe de chantilly avant de le tendre vers son interlocutrice. « Ça ne fait pas partie de la recette, mais t'as pas le droit de refuser. » Lui dit-il, faisant mine de ne pas la prendre par les sentiments alors que clairement... il était possible de manipuler n'importe qui avec ce genre d'offre. Une fois la fraise saisie par Liyah, Reid apporta son doigt à ses lèvres pour enlever la chantilly qui y avait débordé. La sonnerie du minuteur finit par retentir au bout d'une vingtaine de minutes, annonçant que la cuisson de leur pâte était terminée. « On n'est pas du tout mauvais à deux. » Lança-t-il, sortant la plaque du four à l'aide d'une manique, assez ravi du résultat. Il reposa ensuite son attention sur Liyah, glissant ses yeux vers les siens, un léger sourire sur les lèvres. « On attaque le montage ? »

reid, liyah

Soyons honnête, je ne suis vraiment pas certaine de réussir à lui faire du mal si je venais à le séquestrer dans la cuisine... au contraire, je pense que nous pourrions nous faire que du bien. Mais rien que ces pensées me mirent le feu aux joues et les chatouilles dans le bas ventre. On va se calmer Liyah, ça vaut mieux parce qu'on peut souvent lire en toi comme dans un livre ouvert. Il manquerait plus qu'il sache qu'il te fait de l'effet... « Je pense que tu devrais même me jeter par la fenêtre et verrouiller la porte au maximum. La blinder même. » Je soupire longuement, m'éventant au possible le visage avec mes mains, sentant que j'allais défaillir. Encore plus lorsqu'il s'approche de moi pour m'enlever le surplus de crème que j'avais reçu de sa part sur le visage. Mon dieu ce regard, mon dieu ces lèvres, mon dieu ce visage. Et mes yeux se perdent instinctivement sur ce que j'ai face à moi, sur cet homme qui m'intimidait pour je ne sais quelle raison. Mais heureusement pour moi, heureusement pour mon petit coeur, il s'était enfin éloigné, ce qui m'avait permit, je l'espère de reprendre contenance et faire semblant que tout allait bien, que rien ne m'avait perturbé, qu'il ne m'avait pas perturbé. Je ris cependant à sa rétorque concernant sa soeur, au moins, il avait eu le mérite de me changer les idées et de me faire imaginer la scène où Reid serait inconscient par terre et Kath qui une fois rentrée se serait aussi retrouvée les quatre pattes en l'air. Heureusement, personne n'allait arriver à cet extrême, et heureusement car perdre mon amie et en plus son frère avec qui le courant passait plutôt bien serait vachement triste pour le coup. Mon sourire s'était encore plus élargit lorsqu'il me sortait la crème chantilly du frigo suite à ma question, les yeux brillants. Que serait une tartelette à la fraise sans chantilly au dessus? Pour moi, c'était tout bonnement la base d'une tarte réussie. Ca ou alors une boule de glace à la vanille. Je me pince la lèvre et frappe des mains avant de prendre le morceau de fraise que Reid me tendit avec la chantilly au dessus. Je ferme les yeux d'extase, passant ma langue sur ma lèvre inférieur pour essuyer le reste de crème. « Comment avoir un orgasme culinaire en deux seconde : tu me donnes des fraises à la chantilly. » Je ris légèrement, posant ma main sur ma bouche comme pour camoufler ma gêne d'avoir dit ça sans réfléchir. Mais les choses sérieuses arrivaient enfin, la pâte était enfin cuite et j'hochais la tête aux dires de Reid, avant de me remettre à ses côtés pour réaliser le montage des petites tartelettes. « Après c'est au feeling, si tu veux beaucoup de crème, mets en beaucoup, sinon à ta sauce. J'aime bien généralement en mettre toujours plus pour bien caler les clients et surtout pour les faire revenir. » Je ris doucement et vient ajouter les morceaux de fraises, laissant quelques tartes sur le côté. « On en laisse pour ta soeur, alors contient ton estomac. » Je lève mon doigt vers lui d'un air accusateur, yeux remplis de malice avant de goûter le premier qui me vint en main. « Mon dieu c'est délicieux..... » Je ferme les yeux et lève mon pouce à l'encontre de mon nouvel élève, le félicitant de cette première fois extraordinaire pour mon palais. « Tu n'avais pas tord lorsque tu m'as dis être un bon élève. » Je souris tandis que nous passions encore quelques heures ensemble à s'empiffrer mais aussi à discuter un peu de tout et de rien tout en nettoyant la cuisine pour ne pas que Kath constate les dégâts causés accidentellement, jusqu'à ce que vienne l'heure pour moi de m'en aller. J'étais très heureuse d'avoir enfin fait la connaissance de Reid, c'était un homme charmant par bien des égards et tout autant adorable. J'espérais d'un coin de mon esprit que ce n'était pas la dernière fois que je le verrais.